Citations sur rons.

Ô que mal-aisement l'ambition se couvre !

Voilà du bois et des outils assez Pour tes carreaux rudement compassés, Dont tu bastis ta barque naufragere

....Et, te baisant, mener les boeufs en pasturage, Esclisser des paniers, et faire du fromage

Car comme un clou par l'autre est repoussé, L'amour par l'autre est soudain effacé

Et un penser qui me suit et resuit

Je veux mourir pour le brun de ce teint

....Se pourroit-il bien faire Qu'elle pensast, parlast, ou se souvinst de moy ?

Pour edenter le souci qui me mord

Et de ces yeux qui me vont devorant

Faire d'un pied legier poudroyer les sablons, Voir bondir par les prez l'enflure des ballons

Baise moy donc, mon coeur [m'amie], car j'aime mieux Ton seul baiser, que si quelque deesse...

L'homme ne vit pas tant de l'air tiré des cieux, De pain, de vin, de feu....

Puis de haineux devenus bons amis...

Ainsi qu'on voit une fiere lionne, Que la fureur et la faim espoinçonne, Assassiner le debile troupeau

Heureux quand je regarde Ses beaux yeux sommeiller

Estre du parfum je voudrois, Afin que je te parfumasse

Ô vrayment marastre nature, Puis qu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir !

Il [l'amour] ne fait que de naistre et m'a desja perdu

Comme on void d'un esclair s'esvanouir le trait

Peuple qui vole en troupes infiny, Et criaillant sur les rives cognues, Se presse ensemble aussi espais que nues [note de Ronsard : fréquentatif de crier, fort usité en Vandomois, Anjou et Maine]

Ou choisissant un autre trait plus fort, Tranche ma vie, et m'avance la mort

Ha le voici, jà voici la barriere Du jour declose, et le ciel s'espanir

Cet idolatre idolatra des veaux

La mere au soir à la chandelle, Pirouettant les fuseaux pleins

Je tiens tout, je n'ay rien, je veux et si ne puis, Je revy, je remeurs, ma playe est incurable