Citations sur lamart.

J'aimerais à glisser sous la nuit des rameaux, à dormir sur les prés, à flotter sur les eaux

Tu donnes.... au lion l'effroi de ses regards, Au cheval l'ondoiement de ses longs crins épars

Ceux-ci de la faveur assiégent les sentiers

Si vous aimez à voir les étoiles éclore, Ou la lune onduler dans la lame des mers

Tu n'y vécus pas seul ; sous des formes divines, Tes apparitions peuplèrent ce beau lieu ; Tu voyais tour à tour passer sur ces collines L'esprit de la tempête et le souffle de Dieu

Voilà donc le séjour d'un peuple et le murmure De ces innombrables essaims Que la terre produit et dévore à mesure

Voilà l'errante hirondelle Qui rase du bout de l'aile L'eau dormante des marais

Chaque coup du battant sonore Me semble jeter des sanglots

Mais qu'importe, ô ma bien-aimée, Le terme incertain de nos jours, Pourvu que sur l'onde calmée, Par une pente parfumée, Le temps nous entraîne en son cours ?

[Le crucifix] Aux lèvres du mourant collé dans l'agonie, Comme un dernier ami, Pour éclaircir l'horreur de cet étroit passage, Pour relever vers Dieu son regard abattu

Comme une grande image Survit seule au réveil dans un songe effacé

La lune se balance aux bords de l'horizon ; Ses rayons affaiblis dorment sur le gazon

Là sont nos rêves pleins de charmes ; ....Là refleuriront nos jeunesses

Ma harpe fut souvent de larmes arrosée

Le peu qui lui restait a passé, sou par sou, En linge, en aliments, ici, là, Dieu sait où

Me préserve Apollon de blasphémer les Grâces !... Ni surtout de Vénus la riante ceinture, Qui d'un noeud sympathique enchaîne la nature

Quant je m'asseois dans ces retraites, Pleines des générations, Où tu ranges sur deux tablettes La sagesse des nations

[Nos amis et parents morts] Ils t'ont prié [mon Dieu !] pendant leur courte vie, Ils ont souri quand tu les as frappés

Et pour lui [un campagnard] l'univers s'étendait de la pente Où sous ces peupliers son beau fleuve serpente, Jusqu'à ces monts voisins....

N'as-tu pas vu son inconstance [du peuple] De l'héréditaire croyance Éteindre les sacrés flambeaux, Brûler ce qu'adoraient ses pères, Et donner le nom de lumières à l'épaisse nuit des tombeaux ?

Ces gigantesques monts crouleront à leur tour

Et le siècle qui meurt racontant ses misères Au siècle renaissant

Venez, enfants du ciel, orphelins sur la terre ; Il est encor pour vous un asile ici-bas

âme de l'univers, Dieu, père, créateur, Sous tous ces noms divers je crois en toi, Seigneur ; Et, sans avoir besoin d'entendre ta parole, Je lis au front des cieux mon glorieux symbole

Un seul passage encore à la fuite est ouvert : Leurs enfants dans les bras, les mères y gravissent