Citations sur brit. iv 2

Du fruit de tant de soins à peine jouissant En avez-vous six mois paru reconnaissant

Mais ce lien du sang qui nous joignait tous deux

Le sénat chaque jour et le peuple irrités De s'ouïr par ma voix dicter vos volontés

Pourvu que par ma mort tout le peuple irrité Ne vous ravisse pas ce qui m'a tant coûté

Les spectacles, les dons, invincibles appâts

Que je suis malheureuse, et par quelle infortune Faut-il que tous mes soins me rendent importune !

Mais ce lien du sang qui nous joignait tous deux Écartait Claudius d'un lit incestueux

Ils me reprocheraient, non des cris impuissants, Mais des crimes pour vous commis à votre vue

J'ignore de quel crime on a pu me noircir

Honteux de rabaisser par cet indigne usage Les héros dont encore elles [les aigles romaines] portent l'image

J'eus soin de vous nommer, par un contraire choix, Des gouverneurs que Rome honorait de sa voix

Que vous me permettiez de vous voir à toute heure

Burrhus ose sur moi porter des mains hardies

Qui, madame, je veux que ma reconnaissance Désormais dans les coeurs grave votre puissance

J'eus soin de vous nommer, par un contraire choix, Des gouverneurs que Rome honorait de sa voix

Je vous nommai son gendre et vous donnai sa fille

Que de Britannicus la disgrâce future Des amis de son père excita le murmure

Je fléchis mon orgueil, j'allai trouver Pallas

Othon, Sénécion, jeunes voluptueux, Et de tous vos plaisirs flatteurs respectueux

Votre bonté, madame, avec tranquillité Pouvait se reposer sur ma fidélité

Dès vos plus jeunes ans mes soins et mes tendresses N'ont arraché de vous que de feintes caresses

J'ai vu favoriser de votre confiance....

J'ignore de quel crime on a pu me noircir, De tous ceux que j'ai faits je vais vous éclaircir

Mes soins, en apparence épargnant ses douleurs, De son fils en mourant lui cachèrent les pleurs

Je vois de votre coeur Octavie effacée