Citations sur desportes

D'amour, de la fortune et des grands maistrisé, Qui m'ont payé de vent pour toute recompense

Si je me cache en l'obscur de la nuit, Ton oeil divin par les ombres reluit, Et tout soudain remarquera ma trace

Plustost le premier ciel perdra son mouvement, Plustost se confondra la suite universelle, Que ma foy se corrompe ou j'adore autre qu'elle

La royauté [c'est Charles IX qui parle] me nuit et me rend miserable ; Jamais à la grandeur amour n'est favorable

Ces deux beaux yeux, ma gloire et mon pouvoir, Dont l'orient mes tenebres eclaire

Car tant de maux dont mon ame est coupable... Chargent mon dos d'un poids insupportable

Veux-je me plaindre une autre fois, Et, par mes accents lamentables, Tascher à rendre pitoyables Les monts, les rochers et les bois ?

Je ne veux rien d'amour, fors qu'il me licencie ; Je l'ay suivy dix ans, les plus beaux de ma vie

....Ceux qui ont Leur sçavoir renfermé dans leur pedante estude

Quand le chef d'une armée a valeureusement Desfait ses ennemis estendus sur la plaine

Il [l'aigle] soutient de ses yeux Les traits eblouissants du soleil radieux

Mais que vous servira ceste fleur de beauté, De jeunesse et d'amour richement couronnée, Si, sans estre cueillie, elle devient fennée Et perd sa desirable et chere nouveauté ?

Si mes ans les plus beaux, hélas ! trop mal perdus Au volage appetit d'amour et d'une dame

Ou sinon, contre toy je tourneray mes armes, Profanant ma valeur sur tes fresles gendarmes

Comme on voit un caillou refrappé maintes fois Par force avec du fer servir d'amorce au bois

Mais c'est l'erreur des oeuvres de nature : Longtemps le beau sur la terre ne dure

C'est le but de mes voeux que je vous fasse lire Le variable estat de ma captivité

La mer qui gronde et se courrousse, Quand maint vent la pousse et repousse

[Dieu,] La flamme, l'air, la terre et l'onde Sont serfs de ton commandement

Le sculpteur excellent desseignant pour ouvrage Une plante, un lion, un homme, un element....

Si par vostre rigueur je meurs avant le tans, Veu ma temerité, j'auray ce que j'attans

....ma peine cruelle, Que le temps deust vieillir, sans fin se renouvelle

Fuyez aussi toute accointance De ces muguets pleins d'apparance, Qui se paissent de vanité, Et qui fondent leur recompanse Plus au bruit qu'en la verité

Ô desirs qui teniez ma je unesse asservie, Semant devant le temps des rides sur mon front

Que de plaisir de voir sous la nuit brune, Quand le soleil a fait place à la lune, Au fond des bois les nymphes s'assembler, Monstrer au vent leur gorge descouverte, Danser, sauter, se donner cotte verte, Et sous leur pas tout l'herbage trembler