Citations sur delille

Deux cercelles

[Dans l'émigration] Le marquis sémillant au comptoir est tranquille ; Plus d'un jeune guerrier tient le rabot d'Emile

Et la terrible loi de la nécessité D'un peuple trop nombreux soulage leur cité

Et le jeune univers commençant ses beaux jours, Et le premier hymen et les premiers amours

Le néant seul, hélas ! ignore la souffrance

Le Temps, un cercle en main, plane sur l'univers

Tous ont armé leurs bras endurcis aux travaux

Quels sons harmonieux, quels accords ravissants, De la reconnaissance égalent les accents ?

Un marais aboutant d'un bout aus marais de l'abbé de Fecamp, et, de l'autre bout, à la crigue de Vateville

L'instinct propagateur de leur race amoureuse Sans cesse reproduit leur foule populeuse

Une laie aux poils blancs, trente enfants blancs comme elle, Vont s'offrir à tes yeux

Mais quand il se promet des applaudissements, L'air soudain retentit d'horribles sifflements

.... ce ruban frisé qui va s'amincissant Sous le rabot léger qui l'enlève en glissant

Tantôt, aigre et criard, parle en maître irrité

Un vain peuple à la fois et féroce et volage, Après l'avoir formé, détruisait son ouvrage

Pourquoi de ces mortels sur la rive entassés Les uns sont-ils reçus, les autres repoussés ?

Que n'ai-je pu, grands dieux ! dans un chaste veuvage, Conserver de mon coeur la rudesse sauvage !

Sur les partis rivaux se promenant sans choix, Des bourreaux fatigués la hache indifférente De leur sang confondu sans cesse était fumante

Ah ! les biens les plus doux sont les biens qu'on partage

Le Scorpion brûlant déjà loin d'Érigone S'écarte avec respect, et fait place à ton trône [d'Auguste]

Et portant à son bec son modeste butin, De son nid babillard revient calmer la faim

Tel à peine échappé des fureurs de l'orage, Le nautonier pâlit en contant son naufrage

[Le maître d'école du village] Connaît les lunaisons, prophétise l'orage, Et même du latin eut jadis quelque usage

Bien digne de pardon, si l'enfer pardonnait

Le cyprès joint son deuil au deuil de ces mystères