Citations sur delille

Telle sur un rameau durant la nuit obscure Philomèle plaintive attendrit la nature

Aux deux côtés du soc de larges orillons En écartant la terre exhaussent les sillons

Son vieux tronc, par sa durée séculaire, insultant à la fragilité des générations humaines

Cultivés, protégés par vos secours propices, Ces jeunes sauvageons croîtront sous vos auspices

....Et toi, triste cyprès, Fidèle ami des morts, protecteur de leur cendre, Ta tige, chère au coeur mélancolique et tendre, Laisse la joie au myrte et la gloire au laurier

Chaque jour dans son sein verse un poison rongeur

Deux portes qu'on nomma les portes de la guerre, Se rouvrant, se fermant, font le sort de la terre ; Janus en est le garde, et Mars le souverain

La poule qui partage un ver à ses enfants N'a pas le même cri que la poule éperdue Dont l'horrible faucon vient de frapper la vue

L'orgueil discret, la morgue taciturne De ce savant, lucubrateur nocturne

Le Léthé baigne en paix ces rives bocagères

Il [un coupable dans les enfers] périt pour renaître, il renaît pour souffrir ; Il joint l'horreur de vivre à l'horreur de mourir

De son céleste éclat tempérant la lumière, Il se montre couvert d'une armure guerrière

Au lieu d'apprivoiser ses moeurs, L'âge n'a fait qu'aigrir ses farouches humeurs

Ainsi, prêtant sa force au saint noeud qui nous lie, Le respect pour les morts gouverne encor la vie

.... Un beau jour, de rentiers naufragés Tous les débris à la fois submergés Allèrent se noyer dans la mer du grand-livre

Prismes éblouissants, dont les pans azurés, Défiant le soleil dont ils sont colorés, Peignent de pourpre et d'or leur éclatante masse

Et déjà sur les bords de la cuve fumante S'élève en bouillonnant la vendange écumante

De festons d'un blanc pur leurs têtes se couronnent

Le remords quelquefois fait mieux que la vertu

Ulysse impunément ne vit pas leur trépas [de ses compagnons]

Ce n'est plus un serpent En replis onduleux sur le sable rampant ; C'est un taureau superbe au front large et sauvage

.... Et perce, avec son sein, Sa riche cotte d'or, ouvrage de sa mère

Salut, pompeux Jura, terrible Montanvers, De neige, de glaçons entassements énormes

Tel, du haut de son char, le dieu de la lumière S'empare, en se montrant, de la nature entière, Et, sur tous les objets répandant ses couleurs, Peint les monts et les champs, et l'insecte et les fleurs

Les femmes, perçant l'air d'horribles hurlements, Dans l'enceinte royale errent désespérées