Citations sur brÉbeuf

L'armée à cet échec s'enflamme davantage ; Sous de forts mantelets et d'épais gabions Elle vient s'attacher au pied des bastions

Dans ces vives terreurs les villes chancelantes, N'osant lui résister [à César], n'osant le recevoir

Regagner les drapeaux que le Parthe a gagnés, Et venger de Crassus les mânes indignés

Au point que la nuit semble effacer les couleurs, Dispense le sommeil et charme les douleurs

Et soudain il [le sénat] commet aux soins de ce grand homme La fortune du monde et le destin de Rome

Cette âme inaccessible aux changements divers

Mais bientôt en ce lieu par des mots concertés Érichtho [magicienne] fait briller des rayons enchantés

L'amirale commande au reste des vaisseaux ; Elle flotte à six rangs, et sa chiorme puissante Dans l'un et l'autre camp imprime l'épouvante

C'est ainsi que d'Etna la caverne bruyante Vomit avec horreur une flamme ondoyante

Si le ciel s'est ouvert, si ton oeil clairvoyant Peut voir ce qui n'est pas et lit dans le néant

Et ces torrents volants, ces fleuves suspendus [les nuages] Par un choc réciproque et crevés et fondus

Là d'une obscure source il coule une onde obscure, Qui semble du Cocyte emprunter la teinture

Et le druide craint, en abordant ces lieux, D'y voir ce qu'il adore et d'y trouver ses dieux

L'orgueil assortit mal ces superbes rivaux [Pompée et César], Et, bien que concurrents, ils ne sont pas égaux

Il semble qu'on entend les hurlements des loups, La plainte de l'orfraie et le cri des hiboux

Des Romains expirants sous un cruel vainqueur Les cris vont à l'oreille et ne vont point au coeur

Tous les jours un visage neuf [par le fard] ; Certes c'est en visage un peu trop de dépense

Le feu des diamants, la pourpre des rubis Ne mêle point son lustre à l'éclat des habits

[Ils] Font voir en un moment des torches attachées à ces remparements qui bordent les tranchées

Et le destin jaloux des suprêmes puissances Dans leurs plus hauts progrès trouve leurs décadences

Vois ces sphères de feu, ces globes de lumière, Rien n'interrompt leur course ou change leur carrière

C'est de lui que nous vient cet art ingénieux De peindre la parole et de parler aux yeux

Et leur zèle bouillant sait si bien les conduire [les troncs d'arbres] Que ce pont semble naître et non pas se construire

Enfin on s'entr'approche, et les rames contraires D'un air impétueux font choquer les galères

Regagner ces drapeaux que le Parthe a gagnés, Et venger de Crassus les mânes indignés