Citations sur delille

Sur la croupe du mont ses mains allaient chercher L'eau qui tombait des cieux dans le creux du rocher

Faut-il payer si cher cette paix d'un moment Qui croîtrait à la fois ma honte et mon tourment ?

Et les maux de l'exil et de l'oppression Croissent au souvenir de sa chère Sion

Cultivés, protégés par vos secours propices, Ces jeunes sauvageons croîtront sous vos auspices

De vengeance affamé, constant dans son courroux, Voudrait-il, prolongeant son effroyable joie, Ainsi que sa colère éterniser sa proie ?

Ô qu'un grand nom, dit-il, est un poids incommode !

....Ces monstres des mers dont la puissante haleine Avec un bruit horrible élance en gerbes d'eaux L'océan revomi par leurs larges naseaux

J'agace mes tisons ; mon adroit artifice Reconstruit de mon feu le savant édifice

Son sommet revêtu d'un plus rare feuillage, Et sa mousse et ses noeuds décèlent son grand âge

Le coeur vole au plaisir que l'instant a produit, Et cherche à retenir le plaisir qui s'enfuit

A leur naissance incertains d'un berceau, D'une goutte de lait, d'un abri, d'un lambeau Qui de leurs membres nus écarte la froidure

Tu peux jeter ta coupe, orgueilleux Diogène, Et boire dans tes mains ; moi je garde la mienne

Recélant dans son sein l'appareil des batailles, La masse énorme [le cheval de Troie] avance et franchit les murailles

De ces monstres des mers, dont la puissante haleine Avec un bruit horrible élance en gerbes d'eaux L'océan revomi par leurs larges naseaux

.... Tant du coûter de peine Ce long enfantement de la grandeur romaine !

Mais où trouver des antidotes Contre ce rabâcheur d'anciennes anecdotes... ?

Les plaisirs du travail manquaient à l'âge d'or ; J'en hais l'oisiveté, j'en aime l'innocence

Et la terrible loi de la nécessité D'un peuple trop nombreux soulage leur cité

Quand pourrai-je.... Boire l'heureux oubli des soins tumultueux

L'un tresse son panier, et l'autre sa corbeille

Aux lieux où l'Anio, dans sa chute rapide Verse au loin la fraîcheur de sa poussière humide

Fils d'Anchise, pourquoi, souillant des mains si pures, Viens-tu troubler mon ombre et rouvrir mes blessures ?

Et tantôt, dans la nuit des antres souterrains, En blocs cristallisés il se livre à nos mains

Le toucher, roi des sens, les surpasse en richesse

L'homme passionné.... Donne aux fleurs la gaîté donne aux mers leur courroux, La mémoire aux rochers, aux myrtes la tendresse