La définition de Néant du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Néant
Nature : s. m.
Prononciation : né-an
Etymologie : Provenç. nien, nein, nient ; ital. niente ; du lat. ne ou nec, et ens, entis, l'être (voy. ). Nient a été un monosyllabe au XIVe siècle.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de néant de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec néant pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Néant ?


La définition de Néant

Le non-être.


Toutes les définitions de « néant »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

NÉANT. n. m.
État d'inexistence des êtres et des choses. Dieu a tiré toutes choses du néant. Dieu peut réduire les êtres au néant, les faire rentrer dans le néant d'où ils sont sortis. Par analogie, On l'a fait rentrer dans le néant d'où on l'avait tiré. Il se dit, par exagération, de Ce qui, par soi-même, n'a aucune valeur réelle. Le néant des grandeurs humaines. Il peut avoir aussi le sens de Rien. Réduire à néant. Il s'emploie spécialement dans des formules administratives ou médicales, dans des expressions elliptiques, telles que : Signes particuliers : Néant. Albumine, Sucre : Néant.

Littré

NÉANT (né-an) s. m.
  • 1Le non-être. C'est lui qui du néant a tiré l'univers, Rotrou, St Genest, III, 2. Quelque mouvement, quelque nombre, quelque espace, quelque temps que ce soit, il y en a toujours un plus grand et un moindre?; de sorte qu'ils se soutiennent tous entre le néant et l'infini, Pascal, Géométr. 1. Le monde n'a d'autre cause que la seule volonté de Dieu, qui, ne trouvant hors de lui-même que le seul néant, n'y voit rien par conséquent qui l'attire à faire et ne fait rien que ce qu'il veut et parce qu'il veut, Bossuet, Libre arb. 4. Elle [l'âme] voit toujours au-dessous d'elle deux gouffres profonds, le néant d'où elle a été tirée, et un autre néant encore plus affreux, c'est le péché où elle peut tomber sans cesse, Bossuet, la Vallière. L'impossible, qui, par manière de parler, a deux degrés de néant, puisque ni il n'est ni il ne peut être, Bossuet, Ét. d'orais. IX, 2. Que j'occupe peu d'espace dans cet abîme immense du temps?! je ne suis rien?; un si petit intervalle n'est pas capable de me distinguer du néant, Bossuet, Sermons, Mort, 1. Le néant absolu n'est pas plus aisé à concevoir que l'infini, Bailly, Hist. astron. mod. t. III, p. 236, dans POUGENS. Quoique le néant ne soit rien en lui-même, cependant ce mot marque une affection réelle de l'esprit?: c'est une idée abstraite que nous acquérons par l'usage de la vie, à l'occasion de l'absence des objets et de tant de privations qui nous font plaisir ou qui nous affligent, Du Marsais, Tropes, t. III, p. 246.
  • 2Destruction, anéantissement de l'être vivant. Je sais seulement qu'en sortant de ce monde je tombe pour jamais ou dans le néant, ou dans les mains d'un Dieu irrité, Pascal, Pens., IX, 1, éd. HAVET. Enfin, après avoir fait, ainsi que des fleuves, un peu plus de bruit les uns que les autres, ils [les hommes] vont tous se confondre dans ce gouffre infini du néant, où l'on ne trouve plus ni rois, ni princes?, Bossuet, Gornay. Les impies n'ont pas même de quoi établir le néant auquel ils espèrent, Bossuet, Anne de Gonz. Le néant ne peut dormir, ni rêver, ni se tromper, ni ignorer, ni se douter, ni dire peut-être, Fénelon, Dial. des morts anc. dial. 28. Quand tout finirait avec cette vie, ce serait là le seul secret de la passer heureuse et tranquille? je n'y vois pas de plus grand malheur?: il retombe dans le néant, et son erreur n'a point d'autre suite, Massillon, Carême, Avenir. Et plus que le néant ils craignent l'infamie, Voltaire, Orphel. V, 5. Du néant tout semble sortir, Dans le néant tout se replonge, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 162. Tous ces rois fainéants qui sous ces voûtes sombres Ont changé de sommeil et qu'a jetés le sort Du néant de leur vie au néant de la mort, Delille, Imagin. VII. Triste comme la mort?? et la mort souffre-t-elle?? Le néant se plaint-il à la nuit éternelle?? Lamartine, Harmon. IV, 11.
  • 3 Terme de palais. Mettre une appellation au néant, à néant, refuser de l'admettre. Sa Majesté leur a ordonné [aux gens du parlement] de mettre leur décret à néant, et leur a défendu de dénoncer des livres, Voltaire, Lett. Audibert, 28 févr. 1776.

    Mettre l'appellation et ce dont est appel au néant, annuler et l'appel, et la sentence dont il a été appelé.

    Mettre néant sur une requête, sur un article de compte, mettre le mot néant au bas d'une requête, à côté d'un article de compte, pour marquer qu'on rejette cette demande, cet article. Ils veulent qu'on mette néant sur la requête, qu'on la mette au greffe, et que cela tienne lieu d'un arrêt qui décide tout, Sévigné, 531.

    Cette locution vieillit, ainsi que l'usage auquel elle se rapporte.

    Fig. et familièrement. Mettre néant à la requête de quelqu'un, refuser ce qu'il demande.

    On dit dans un sens analogue?: réduire à néant, annuler, compter pour rien. Cet argument [les variations des premiers siècles de l'Église] est un coup de foudre qui réduit à néant l'argument tiré contre nous [de nos variations], Jurieu, dans BOSSUET 6e avert. 2. Des sacrifices qui réduisent à néant celui de la croix, ID. VI, Vêture, 1.

  • 4 Par exagération, peu de valeur, infinie petitesse d'une chose. Épargnez-moi, Seigneur?; car mes jours ne sont qu'un néant, Sacy, Bible, Job, VII, 16. Elle [l'âme convertie] commence à considérer comme un néant tout ce qui doit retourner dans le néant, le ciel, la terre, son esprit, son corps, ses parents, ses amis, ses ennemis?, Pascal, Convers. du pécheur. Qu'est-ce que l'homme dans la nature?? un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, Pascal, Pens. I, 1, édit. HAVET. Comptons donc comme très court, chrétiens, ou plutôt comptons comme un pur néant tout ce qui finit, Bossuet, le Tellier. Au milieu des grandeurs humaines il en découvrit le néant, Fléchier, le Tell. Il [Dieu] voit comme un néant tout l'univers ensemble, Racine, Esth. I, 3. Les grandeurs de la terre ne lui paraissaient plus qu'un abîme et un néant, Massillon, Or. fun. Madame. J'ai connu son néant [de ma religion], j'ai quitté ses chimères, Voltaire, Alz. II, 4. Ces maux dont vous vous plaignez sont de purs néants, Chateaubriand, René.

    Il se dit aussi des personnes pour exprimer leur infinie petitesse à l'égard de Dieu. Il [un pécheur] ne trouve aucune apparence qu'un Dieu si grand et si bon veuille tyranniser sa créature? longtemps il s'est flatté de cette pensée qu'il n'était pas digne de Dieu de se tenir offensé de ce que faisait un néant, ni de s'élever contre un néant, Bossuet, 4e serm. pour le 1er dim. de carême, 1. Ô vanité, ô néant, ô mortels ignorants de leurs destinées?! Bossuet, Duch. d'Orl. Je ne puis pas soutenir ces grandes paroles [la grandeur et la gloire] par lesquelles l'arrogance humaine tâche de s'étourdir elle-même, pour ne pas apercevoir son néant, Bossuet, ib. Dans tout le cours de sa vie, elle a exprimé ce parfait original? par la connaissance de son néant et de la grandeur de Dieu, Fléchier, Mme de Mont. L'humilité ne voit que son propre néant, Massillon, Prière 2. Je m'anéantis avec vous devant la Providence divine, sachant qu'on n'apporte devant Dieu que trois choses qui ne peuvent entrer dans son immensité, notre néant, nos fautes et notre repentir, Voltaire, Lett. l'évêq. d'Annecy, 29 avr. 1768. Voici Babel déserte et sombre, Du néant des mortels prodigieux témoin, Hugo, Orient. I, 6.

  • 5Néant se dit aussi de l'état d'une âme vide de sentiments et d'affections. Si l'état le pire Est le néant, je ne sais point De néant plus complet qu'un c?ur froid à ce point, La Fontaine, Filles de Minée. Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos, sans passion, sans affaire? il sent alors son néant? son vide, Pascal, Pens. XXV, 26.

    Terme mystique. Sentiment de nullité, d'anéantissement qui s'empare de l'âme. Ô néant, ô vrai rien, mais pesanteur extrême, Mais charge insupportable à qui veut s'élever, Mer sans rive où partout chacun se peut trouver, Mais sans trouver partout qu'un néant en soi-même, Corneille, Imit. III, 14. On trouve à toutes les pages des livres de nos faux mystiques, que le néant ne pèche plus?; que qui n'a point de volonté ne pèche plus, et cent autres propositions de cette force, Bossuet, États d'oraison, X, 1.

  • 6Nullité, obscurité d'une personne. Ces destins merveilleux Qui tiraient du néant les héros fabuleux, Corneille, D. Sanche, IV, 3. Retourne en ton néant, et rends-moi la toison, Corneille, Tois. d'or, V, 4. Les apôtres et leurs disciples, le rebut du monde, et le néant même, à les regarder par les yeux humains, ont prévalu à tous les empereurs et à tout l'empire, Bossuet, Hist. II, 11. Rentre dans le néant d'où je t'ai fait sortir, Racine, Bajaz. II, 1. Clérambault et Mme du Plessis vécurent dans une grande avarice et fort dans le néant, Saint-Simon, 33, 127. En précipitant de sa place un secrétaire d'État ou un autre ministre de la même espèce, il [Louis XIV] le replongeait lui et tous les siens dans la profondeur du néant d'où cette place l'avait tiré, sans que les richesses qui lui pourraient rester, le pussent relever de ce non-être, Saint-Simon, 406, 80. La souplesse, la bassesse, l'air admirant, dépendant, rampant, plus que tout, l'air de néant sinon par lui [Louis XIV], étaient les uniques voies de lui plaire, Saint-Simon, 406, 75. Un pays [l'Angleterre] où les bâtards du roi sont ce qu'ils ont été partout, c'est-à-dire des néants sans état et sans nom, Saint-Simon, 59, 238. Cet ex-bacha [Pontchartrain] si rude et si superbe occupe son néant à compter son argent, Saint-Simon, 428, 206. Colin sentit son néant et pleura, Voltaire, Jeannot et Colin. Vos guerriers, leurs équipages, leur suite, leurs tambours, leurs trompettes font tout leur être, et, perdant cela, qu'ils vivent ou qu'ils meurent, les voilà néant, Courier, Convers. chez Mme d'Albany.

    Homme de néant, et, plus rarement, homme du néant, homme obscur, qui n'est rien ni par sa position ni par sa fortune. Quand vous entendez dire de quelqu'un que c'est un homme de néant, ne jugez-vous pas incontinent qu'on parle d'un pauvre?? Bossuet, Sermon pour une profession, 1. Louis le Débonnaire, ayant perdu toute sorte de confiance pour sa noblesse, éleva des gens de néant, Montesquieu, Esp. XXXI, 21. Quand le peuple éleva aux honneurs quelque homme du néant, comme Varron et Marius, Montesquieu, Rom. VIII. On reproche à Louis XI d'avoir employé dans ses affaires des hommes de néant, préférablement à ceux que leur naissance semblait intéresser davantage au bien de l'État, Duclos, ?uv. t. III, p. 359.

  • 7Pour néant, loc. adv. Inutilement. ?J'ai maints chapitres vus, Qui pour néant se sont ainsi tenus?; Chapitres, non de rats, mais chapitres de moines, Voire chapitres de chanoines, La Fontaine, Fabl. II, 2.

    Pour rien (vieilli en ce sens). On n'a pas mis cet homme en prison pour néant.

  • 8Néant s'emploie familièrement dans un sens négatif pour exprimer que la chose dont on parle n'existe pas. Quant à l'esprit, néant?; il n'a pas pris la peine Jusqu'ici de paraître, et je doute qu'il vienne, Gresset, Méchant, II, 7.

    Il se met aussi pour non. Si c'est une vieille, néant?; je suis loué, Dancourt, Cur. Compiègne, sc. 4. Notre maire, un peu mécréant, à maint sermon répond?: néant, Béranger, Mon curé.


HISTORIQUE

XIe s. Et dit al comte?: je ne vous aim nient, Ch. de Rol. XXII. Ce dist li quens [le comte]?: je n'en ferai nient, ib. LXI. Guenes respont?: de bataille est nient, ib. CXXXII.

XIIe s. Encor ne savoit Karles du domage neant, Sax. XI. [L'amour inconstant] Roi en fait [de celui qu'il trompe] et puis neant, Couci, IV. Ne me vout [voulut] pas Diex pour neiant donner Tous les soulas qu'ai eüs en ma vie, ib. XXII. Totes les richesses et tote li gloire del munde, et tot ceu [ce] c'un puet encuvir [souhaiter] el munde, est asi cum ung nianz envers ceste glore, Saint Bernard, 526.

XIIIe s. Pour ce dis-je qu'amours ne vaut nient, De nient vient et à nient retourne, Quesnes, Romancero, p. 86. S'on prent, par droit, d'un larron la justice, Doit-on desplaire as loiaus, de neant?? ib. 89. Bele, ce dist Simons, or ne pleurez noient, Berte, XLVII. Et en la fin fu li paiemens neans, Villehardouin, XCII. On doit uzer des cozes prestées selonc le [la] maniere qu'ele fu prestée, et nient autrement, Beaumanoir, XXXVII, 6. Nule france [libre] personne n'est tenue à servir autre pour noient, Beaumanoir, IV, 21.

XIVe s. Or est venu de nient?; à nient l'en fault r'aler, Guesclin. 15186.

XVe s. Tout ainsi l'avoient en leur imagination et propos jeté les Anglois?; mais tout tourna au neant, Froissart, II, II, 227. Combien qu'elle eust volontiers de cette mesprise excusé son frere le roi de France?; mais neant?; car le comte n'y vouloit rien entendre, Froissart, I, I, 100.

XVIe s. Et jure comme un vieil sergent, Qu'on n'embrasse point son corps gent Pour neant, Marot, III, 177. À ceste heure une parole de neant, ou dite en jeu, attirera un dementir, Lanoue, 247. Le prince eut bien de la peine pour les magasins de vivres, pour ce que les compagnies avoient mis le païs à neant, D'Aubigné, Hist. II, 295. Les escrivains indiscrets de nostre siecle? parmy leurs ouvrages de neant, Montaigne, I, 156. Pour neant demande conseil qui ne le veut croire, Cotgrave ? Pour neant recule qui malheur attend, Cotgrave ? Pour neant va au bois qui marrein ne cognoist, Cotgrave ? Qui voit enfant, il voit neant, Cotgrave ? À la verité, c'est bien pour neant de debatre si la liberté est naturelle, puisqu'on ne peut tenir aucun en servitude sans luy faire tort, La Boétie, Servitude volontaire. Les petits enfants mourir à la mammelle de leurs meres allangouries, tirants pour neant, et ne trouvants que succer, Sat. Mén. Harangue de M. d'Aubray.

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Wiktionnaire


Nom commun - français

néant \ne.??\ masculin

  1. État d'inexistence des êtres et des choses.
    • Dieu a tiré toutes choses du néant.
    • Dieu peut réduire les êtres au néant, les faire rentrer dans le néant d'où ils sont sortis.
    • La vie a cent aspects, le néant n'a qu'un moule. (Anaïs Ségalas, « À une tête de mort », in Les Oiseaux de passage, Moutardier libraire-éditeur, Paris, 1837, page 249)
  2. (Par analogie) ?
    • On l'a fait rentrer dans le néant d'où on l'avait tiré.
    • Ce sont deux néants entre lesquels je me trouve en équilibre comme sur le tranchant d'une lame. (Norbert Crochet, Xavier de Maistre, Expédition nocturne autour de ma chambre, 2009)
    • En un peu moins de deux ans il était retombé dans cette solitude accablante, mais à ses yeux indispensable et riche, un peu comme le néant « riche de possibilités innombrables » de la pensée bouddhiste. Sauf que pour l'instant le néant n'engendrait que le néant. (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J'ai lu, pages 385-386)
  3. (Péjoratif) Personne jugée sans valeur et sans intérêt.
    • Je l'ai connu, ton Phili, un de ces néants que la jeunesse rapide revêt un instant de rayons. À cet enfant gâté, caressé, défrayé de tout, tu prêtes des intentions délicates ou scélérates, des perfidies méditées ; mais il n'a que des réflexes. (François Mauriac, Le N?ud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 156)
  4. (Par hyperbole) Ce qui, par soi-même, n'a aucune valeur réelle.
    • [?] qui empêchera que l'attention ne soit sollicitée et retenue par des objets indignes ou absurdes, que l'on ne réfléchisse dans le vide, que l'on ne médite la sottise, la vésanie ou le néant ? (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
    • Le néant des grandeurs humaines.
  5. Rien.
    • ? Ma fortune ! gronda amèrement Concini. Tu as soufflé dessus. Ma grandeur, tu l'as réduite à néant. (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • S'exaltant un peu, elle en venait à demander à Dieu non pas essentiellement de me faire revenir, ni de me donner une belle vie selon le monde, mais de faire en sorte que les dons que je pouvais avoir ne tournent pas à néant, comme chez l'oncle Octave, mais servent à la cause de Dieu. (José Cabanis, Les cartes du temps, Gallimard, 1962, Le Livre de Poche, pages 135-136)
  6. S'emploie spécialement dans des formules administratives ou médicales, dans des expressions elliptiques, telles que :
    • Signes particuliers : néant.
    • Albumine, Sucre : néant.
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Trésor de la Langue Française informatisé


NÉANT, subst. masc.

A. ? Subst. masc.
1. Non-être.
a) PHILOS. ,,Absence, soit relative, soit absolue, d'être ou de réalité`` (Foulq.-St-Jean 1962).
? [Le néant signifie la privation de l'être] Je ne peux, dit Descartes, m'expliquer que je sois exposé à l'erreur que si je me considère comme participant en quelque façon du néant ou du non-être (J. Beaufret,La Pensée du néant dans l'oeuvre de Heideggerds La Table ronde, mars 1963, p.77):
1. C'était impensable: pour imaginer le néant il fallait déjà qu'on se trouve déjà là, en plein monde et les yeux grands ouverts et vivant; le néant, ça n'était qu'une idée dans ma tête, une idée existante flottant dans une immensité: ce néant n'était pas venu avant l'existence, c'était une existence comme une autre et apparue après beaucoup d'autres. Sartre,Nausée, 1938, p.171.
? [L'être lui-même est le néant] Si en effet le néant n'est rien d'étant, c'est-à-dire rien de l'étant dont il nomme le tout à fait autre, est-il rien pour l'étant de plus radicalement autre que l'altérité de l'être (J. Beaufret,La Pensée du néant dans l'oeuvre de Heideggerds La Table ronde, mars 1963, p.79):
2. Mais si l'être, comparé à l'étant, est de fond en comble néant, au point que la pensée, dit Platon, ne peut supporter qu'avec peine ce climat d'inanité radicale où ses points d'appui ordinaires lui font défaut, gardons-nous toutefois de confondre le néant de l'être avec un néant de nullité. Il s'agit en effet de pureté et non de nullité. Le néant de l'être n'est en aucune façon l'absolument nul, le vide de l'essence. J. Beaufret,Introd. aux philos. de l'existence, Paris, Denoël, 1971, p.123.
SYNT. Effroi, horreur, obsession, sentiment, vertige du néant; rentrer, retomber, sombrer, retourner dans le néant; sortir du néant.
b) [Dans une certaine tradition religieuse] Ce qui précède ou suit la vie de la créature. Il ne voit et n'entend plus rien: c'est le néant du tombeau (Crèvecoeur,Voyage, t.3, 1801, p.238).La vie présente, n'étant plus l'être, est évidemment, comme je viens de le dire, le non-être, le néant, la mort (P.Leroux,Humanité, 1840, p.223):
3. L'univers, dans cette hypothèse, n'aurait ni débris ni ruines; il deviendrait ce qu'il était avant le temps, un grain de métal aplati, un atome dans le vide, bien moins encore, un néant. Joubert,Pensées, t.1, 1824, p.100.
? Tirer qqc./qqn du néant (au fig.). Créer quelque chose/ quelqu'un (ou assurer sa réussite sociale) en partant de rien. J'ai quelque mérite à avoir recueilli ces débris, à les avoir, pour ainsi dire, tirés du néant (Crèvecoeur,Voyage, t.1, 1801, p.vi).Il était encore tout étonné d'avoir tiré du néant une petite fille toute neuve, une petite fille aux yeux bleus, aux cheveux noirs qui était à lui (Beauvoir,Mandarins, 1954, p.539).
c) THÉOL. [Exprimant la néantisation du fini par rapport à l'infini divin] Mais, dominant tout, noyant tout, son ennui devenait immense, un ennui d'homme déséquilibré, que l'idée toujours présente de la mort prochaine dégoûtait de l'action et faisait se traîner inutile, sous le prétexte du néant de la vie (Zola,Joie de vivre, 1884, p.1057).
2. P.anal.
a) Littér., au sing. ou au plur. Chose, personne de peu de valeur. Les rois et les reines sont des néants devant Dieu (Sainte-Beuve,Port-Royal, t.2, 1842, p.210).
b) Importance faible ou nulle de quelque chose/quelqu'un. Ô Dieu, cessez de m'affliger, puisque mes jours ne sont que néant! (Chateaubr.,Génie, t.2, 1803, p.326).Attendre la mort pendant quarante ou soixante ans en piétinant dans du néant (Beauvoir,Mandarins, 1954, p.46).
? Néant de qqc./qqn.J'ai confessé mon néant devant les voies de la Providence, et baissé mon front dans la poussière (Chateaubr.,Essai Révol., t.1, 1797, p.213).Les momens les plus pénibles de la vie sont ceux qui montrent le néant des biens que l'on s'étoit promis (Senancour,Rêveries, 1799, p.248):
4. Écartez toutes les impressions sensibles, toutes les causes de mouvements, il y aura un vide affreux et comme un néant d'existence pour les hommes qui ne connaissent et n'aiment que la vie des sensations; mais la pensée comblera ce vide ou le rendra imperceptible pour ceux qui sont accoutumés à la vie intellectuelle, et soit qu'ils pensent à eux ou à autre chose, même en méditant sur le néant de l'homme, ils auront une existence pleine. Maine de Biran,Journal, 1817, p.74.
SYNT. Néant des choses humaines, de l'existence, de la gloire, de l'homme, du monde, de la mort, de la vie.
B. ? [Dans qq. expr., avec la valeur d'un nom. négatif] Rien.
1. Vieux
? Compter, tenir ... qqc./qqn pour/à néant.Compter, tenir ... quelque chose/quelqu'un pour rien. Tant de campagnes où Napoléon compta à néant la vie des hommes (Chateaubr.,Mém., t.2, 1848, p.348).Car je tiens pour néant certaines pages intermédiaires (Gide,Journal, 1944, p.260).
? Qqc./qqn de néant.Quelque chose/quelqu'un sans valeur, de rien. Que Passepartout subisse le destin des puissances et souffre le murmure des êtres de néant (Veuillot,Odeurs de Paris, 1866, p.xiv).Une petite religieuse! une fille de néant! (Montherl.,Port-Royal, 1954, p.1039).
? DROIT Mettre une appellation au/à néant; mettre l'appellation et ce dont est appel au/à néant. ,,Déclarer que la partie qui a appelé d'une sentence est déboutée de son appel; annuler et l'appel et la sentence dont il a été appelé`` (Ac. 1798-1878).
Mettre néant sur une requête (sur un article de compte). Mettre le mot néant au bas d'une requête, à côté d'un article de compte, pour marquer qu'on rejette cette démarche, cet article; au fig. refuser d'accéder à la demande de quelqu'un (d'apr. Ac. 1798-1878).
2. Usuel
? Mettre, réduire qqc. à néant. Anéantir, réduire quelque chose à rien. Toutes confréries et maîtrises cesseraient et seraient mises à néant (Barante,Hist. ducs Bourg., t.3, 1821-24, p.110).La société, en refusant ses services, réduirait ses prétentions au néant (Proudhon,Propriété, 1840, p.237).
? [Employé seul, dans le style admin. ou fam.] Signes particuliers : Néant. Albumine, Sucre = Néant (Ac.1935).Au Sénat, discussion, néant. À la Chambre, discussion, néant (Clemenceau,Iniquité, 1899, p.212).Travail: néant; et rien écrit dans ce carnet (Gide,Journal, 1938, p.1316):
5. ... il vient un moment dans la vie où le chef de bureau se sent pris d'une envie subite de remplacer les rapports par des états «néant» et de pincer l'oreille de son supérieur... Brasillach,Corneille, 1938, p.430.
REM. 1.
Néantise, subst. fém.,littér. Chose nulle, sans valeur. On étale aux yeux de l'Autriche et de la France (si toutefois la France aperçoit ces néantises) un spectacle qui rendrait la Légitimité déjà trop ravalée (Chateaubr.,Mém., t.4, 1848, p.472).
2.
Néantiste, subst.a) Athée. Vous, néantistes qui avez la superbe de votre rien (Chateaubr.,Mém., t.1, 1848, p.623).b) Nihiliste. Je pourrais vous citer les noms de tels richards anarchisants de l'entre-deux guerres, aujourd'hui socialisants et néantistes, dont les convictions n'ont jamais rien dû à des lectures, non plus qu'à la réflexion (Aymé,Confort, 1949, p.148).
Prononc. et Orth.: [ne? ?]. Ac. 1694, 1718: neant; dep. 1740: né-. Étymol. et Hist. I. Pron. indéf. marquant à lui seul la négation totale «rien, nulle chose» A. Employé avec la négation ne fin xes. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 403: No's neient ci per que crement); ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 137: Vint en la cambre, plaine de marrement, Si la despeiret que n'i remest nïent; 529: Sil funt jeter [l'or e l'argent] devant la povre gent: Par iço quident aver discumbrement; Mais ne peut estra, cil n'en rovent nïent); ca 1100 déterminé par un subst. précédé de de (Roland, éd. J. Bédier, 2006: Rollant respunt: «Jo n'ai nient de mel»). B. Employé sans la négation ne 1. noient devant un terme autre que le verbe a) ca 1050 (St Alexis, 243: Soventes feiz lur veit grant duel mener E de lur oilz mult tendrement plurer, E tut pur lui, unces nïent pur eil); b) ca 1120-50 dans une réponse négative (Grant mal fist Adam, I 55 c ds T.-L.: Il qu'en porterat, Quant il s'en irat? Entre tot nïent); ca 1170 (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, Yonec, 383: Un lit treve e nïent plus), cf. néanmoins*. Sur les rapports de noient avec rien dans cet emploi, v. R. Martin, v. infra bbg., p.266; c) dans la séquence subst. + de + néant 1372 gens de néant (Le Livre du chevalier de La Tour Landry, éd. A. de Montaiglon, p.255); 1404 gent de neant (Christine de Pisan, Charles V, I, X, éd.S.Solente, t.1, p.26); 2. noient employé avec un verbe ca 1100 (Roland, 1771 ...De bataille est nient!); 3. emplois prép. a) ?) ca 1165 de noient «en vain, inutilement» (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1610); ca 1170 (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 3326: ...de neant vos penez); ?) ca 1265 faire de nient, crier de nient (Brunet Latin, Trésor, éd. J. Carmody, I, 7, titre et 6, p.23: Comment aucunes choses furent faites de nient ...l'ame fu criee de nient); b) 1155 metre a nient «réduire à rien, détruire» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 1926); ca 1160 tenir a neïent «tenir pour rien, pour sans valeur» (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 798); 1170 venir a neant «disparaître» (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 2591); ca 1180 [r]aler a nïent «id.» (Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, 27, 17); c) ca 1160 por nient «en vain» (Eneas, 1809); sur les relations entre nient et rien dans ces différents emplois, v. R. Martin, ibid., pp.269-275. C. Employé sans la négation ne, peut avoir valeur positive, notamment 1. ca 1135 dans une prop. hypothétique (Couronnement de Louis, éd. Y.A. Lepage, réd. AB, 187: Et s'il te velt de neant guerroier, Mandez en France les nobles chevaliers); 2. ca 1160 dans une complétive dépendant d'une principale négative (Eneas, 3209: Ne te porras ja de nos plaindre Que te forfaçon de nient). II. Avec valeur d'adv. «nullement, non» 1. Associé à ne ca 1050 (St Alexis, 49: Mais ç'ost tel plait dunt ne volsist nïent); ca 1100 (Roland, 306: E dit al cunte: ,,Jo ne vus aim nient``); 2. employé sans la négation ne a) ca 1050 (St Alexis, 475: Si revenisses ta spuse conforter, Pur felunie nïent ne pur lastét, v. la note de l'éd.); début xiies. (Benedeit, St Brendan, éd. E.G.R. Waters, 985: Puis après ço, nïent a tart); ca 1150 (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 270: Nient jo, mès Deus vus guarri); b) ca 1165 neient plus «pas davantage, pas plus longtemps» (Benoît de Ste-Maure, Chron. des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 32203); c) 1remoitié xiiies. renforce la négation nenil (Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, XXIV, 2). III. Employé comme subst. A. 1. 1160-74 «illusion, vanité» (Wace, Rou, éd. A.J. Holden, II, 4244 De paiz querre a Richart seroit fable et neens); 1228 «ce qui est sans fondement, sans consistance, mensonge» (Jean Renart, Guillaume de Dole, éd. F. Lecoy, 3983: ...de males armes Puisse estre mes cors despeciez..., S'onqes oïstes tel noient!); 2. ca 1165 de dreit neient, de grant neient «en vain, inutilement» (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 4764, 11419); 3. 1176-81 sans valeur négative «n'importe quoi» (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 5759: Se vos retaingne pluie ou vanz Ou fins neanz, ne me chaut il); 4. av. 1488 en parlant d'une pers. «un rien du tout» (Farce du pauvre Jouhan, éd. E. Droz et M. Roques, 351). B. 1. a) fin xiies. «vide absolu, inanité de ce qui n'est pas Dieu» (Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p.5, 23); b) p.ext. 1608 en parlant d'une pers., pour exprimer sa petitesse par rapport à l'infini de Dieu (François de Sales, Vie dévote, I, IX, éd. Ch. Florisoone, t.1, p.35: Dequoy te glorifies-tu, o poudre et cendre..., o vray neant?); cf. 1670 (Pascal, Pensées, 84 ds OEuvres, éd. J. Chevalier, 1964, p.1106: Car enfin qu'est-ce que l'homme dans la nature? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant...); 2. philos. «le non-être», spéc. a) ?) 1646 en parlant de ce qui précède l'être (Rotrou, St Genest, III, 2 ds Littré: C'est lui qui du néant a tiré l'univers); cf. 1670 (Pascal, op. cit., 736, ds OEuvres, p.1313); ?) id. «destruction d'un être vivant, la mort considérée comme l'aboutissement de tout être» (Id., op. cit., 335, ibid., p.1175 ...je sais seulement qu'en sortant de ce monde, je tombe pour jamais ou dans le néant ou dans les mains d'un Dieu irrité); b) 1647 «le non-être, le néant absolu» (Descartes, Méditations, IV ds OEuvres, éd. Ch. Adam et P.Tannery, t.9, 1, p.42: Je suis comme un milieu entre Dieu et le néant, c'est à dire placé de cette sorte entre le souverain estre et le non estre). C. ca 1283 metre au nient «détruire, supprimer [les abus, les mauvais usages]» (Livre Roisin, éd. R. Monier, p.1); 1337 «annuler une disposition juridique» (doc. ds Gdf.), fréq. dans ce dernier emploi. IV. Employé comme adj. 1. 1174-77 en parlant d'une pers. «sans valeur, inexistant» (Renart, éd. M. Roques, 4381); fin xiies. (Sermons de St Bernard, p.15, 19: nos sommes si fraile et se niant chose), cf. dans divers dial. du nord, et surtout de la Normandie nient «niais, paresseux», FEW t.7, p.87a, v. aussi gnangnan; 2. ca 1210 en parlant d'une chose (Dolopathos, 397 ds T.-L.; oevre malvaise et nïant [du charpentier]). Prob. d'un lat. vulg. *ne gentem (Körting ds Z. fr. Spr. Lit. t.18, 1896, pp.278-80, hyp. acceptée par FEW t.7, p.87b), syntagme à rapprocher des suivants, constitués à l'époque class.: ubique gentium «partout», ubinam gentium «en quel endroit», nusquam gentium «nulle part» (cf. unde, quo, alibi, quovis, ubicumque, ubivis, usquam gentium), minime gentium «pas le moins du monde, très peu», TLL t.6, col. 1856. Pour la transposition, à la désignation de choses, de cette négation qui se référait, à l'origine, à des êtres vivants, cf. la négation all. nicht «ne... pas», m. h. all. niht, a. h. all. niwiht,(comp. de ni et de wiht «être, démon») et l'esp. nada «rien» (du lat. nata, part. passé fém. de nasci «naître»), FEW t.7, pp.87b-88a. Fréq. abs. littér.: 2934. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3996, b) 3294; xxes.: a)4848, b) 4386. Bbg. Martin (R.). Le Mot rien et ses concurrents en fr. Paris, 1966, p.130, 131, 269-272. _ Quem. DDL t.7.

NÉANT, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. Pron. indéf. marquant à lui seul la négation totale «rien, nulle chose» A. Employé avec la négation ne fin xes. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 403: No's neient ci per que crement); ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 137: Vint en la cambre, plaine de marrement, Si la despeiret que n'i remest nïent; 529: Sil funt jeter [l'or e l'argent] devant la povre gent: Par iço quident aver discumbrement; Mais ne peut estra, cil n'en rovent nïent); ca 1100 déterminé par un subst. précédé de de (Roland, éd. J. Bédier, 2006: Rollant respunt: «Jo n'ai nient de mel»). B. Employé sans la négation ne 1. noient devant un terme autre que le verbe a) ca 1050 (St Alexis, 243: Soventes feiz lur veit grant duel mener E de lur oilz mult tendrement plurer, E tut pur lui, unces nïent pur eil); b) ca 1120-50 dans une réponse négative (Grant mal fist Adam, I 55 c ds T.-L.: Il qu'en porterat, Quant il s'en irat? Entre tot nïent); ca 1170 (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, Yonec, 383: Un lit treve e nïent plus), cf. néanmoins*. Sur les rapports de noient avec rien dans cet emploi, v. R. Martin, v. infra bbg., p.266; c) dans la séquence subst. + de + néant 1372 gens de néant (Le Livre du chevalier de La Tour Landry, éd. A. de Montaiglon, p.255); 1404 gent de neant (Christine de Pisan, Charles V, I, X, éd.S.Solente, t.1, p.26); 2. noient employé avec un verbe ca 1100 (Roland, 1771 ...De bataille est nient!); 3. emplois prép. a) ?) ca 1165 de noient «en vain, inutilement» (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1610); ca 1170 (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 3326: ...de neant vos penez); ?) ca 1265 faire de nient, crier de nient (Brunet Latin, Trésor, éd. J. Carmody, I, 7, titre et 6, p.23: Comment aucunes choses furent faites de nient ...l'ame fu criee de nient); b) 1155 metre a nient «réduire à rien, détruire» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 1926); ca 1160 tenir a neïent «tenir pour rien, pour sans valeur» (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 798); 1170 venir a neant «disparaître» (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 2591); ca 1180 [r]aler a nïent «id.» (Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, 27, 17); c) ca 1160 por nient «en vain» (Eneas, 1809); sur les relations entre nient et rien dans ces différents emplois, v. R. Martin, ibid., pp.269-275. C. Employé sans la négation ne, peut avoir valeur positive, notamment 1. ca 1135 dans une prop. hypothétique (Couronnement de Louis, éd. Y.A. Lepage, réd. AB, 187: Et s'il te velt de neant guerroier, Mandez en France les nobles chevaliers); 2. ca 1160 dans une complétive dépendant d'une principale négative (Eneas, 3209: Ne te porras ja de nos plaindre Que te forfaçon de nient). II. Avec valeur d'adv. «nullement, non» 1. Associé à ne ca 1050 (St Alexis, 49: Mais ç'ost tel plait dunt ne volsist nïent); ca 1100 (Roland, 306: E dit al cunte: ,,Jo ne vus aim nient``); 2. employé sans la négation ne a) ca 1050 (St Alexis, 475: Si revenisses ta spuse conforter, Pur felunie nïent ne pur lastét, v. la note de l'éd.); début xiies. (Benedeit, St Brendan, éd. E.G.R. Waters, 985: Puis après ço, nïent a tart); ca 1150 (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 270: Nient jo, mès Deus vus guarri); b) ca 1165 neient plus «pas davantage, pas plus longtemps» (Benoît de Ste-Maure, Chron. des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 32203); c) 1remoitié xiiies. renforce la négation nenil (Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, XXIV, 2). III. Employé comme subst. A. 1. 1160-74 «illusion, vanité» (Wace, Rou, éd. A.J. Holden, II, 4244 De paiz querre a Richart seroit fable et neens); 1228 «ce qui est sans fondement, sans consistance, mensonge» (Jean Renart, Guillaume de Dole, éd. F. Lecoy, 3983: ...de males armes Puisse estre mes cors despeciez..., S'onqes oïstes tel noient!); 2. ca 1165 de dreit neient, de grant neient «en vain, inutilement» (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 4764, 11419); 3. 1176-81 sans valeur négative «n'importe quoi» (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 5759: Se vos retaingne pluie ou vanz Ou fins neanz, ne me chaut il); 4. av. 1488 en parlant d'une pers. «un rien du tout» (Farce du pauvre Jouhan, éd. E. Droz et M. Roques, 351). B. 1. a) fin xiies. «vide absolu, inanité de ce qui n'est pas Dieu» (Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p.5, 23); b) p.ext. 1608 en parlant d'une pers., pour exprimer sa petitesse par rapport à l'infini de Dieu (François de Sales, Vie dévote, I, IX, éd. Ch. Florisoone, t.1, p.35: Dequoy te glorifies-tu, o poudre et cendre..., o vray neant?); cf. 1670 (Pascal, Pensées, 84 ds OEuvres, éd. J. Chevalier, 1964, p.1106: Car enfin qu'est-ce que l'homme dans la nature? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant...); 2. philos. «le non-être», spéc. a) ?) 1646 en parlant de ce qui précède l'être (Rotrou, St Genest, III, 2 ds Littré: C'est lui qui du néant a tiré l'univers); cf. 1670 (Pascal, op. cit., 736, ds OEuvres, p.1313); ?) id. «destruction d'un être vivant, la mort considérée comme l'aboutissement de tout être» (Id., op. cit., 335, ibid., p.1175 ...je sais seulement qu'en sortant de ce monde, je tombe pour jamais ou dans le néant ou dans les mains d'un Dieu irrité); b) 1647 «le non-être, le néant absolu» (Descartes, Méditations, IV ds OEuvres, éd. Ch. Adam et P.Tannery, t.9, 1, p.42: Je suis comme un milieu entre Dieu et le néant, c'est à dire placé de cette sorte entre le souverain estre et le non estre). C. ca 1283 metre au nient «détruire, supprimer [les abus, les mauvais usages]» (Livre Roisin, éd. R. Monier, p.1); 1337 «annuler une disposition juridique» (doc. ds Gdf.), fréq. dans ce dernier emploi. IV. Employé comme adj. 1. 1174-77 en parlant d'une pers. «sans valeur, inexistant» (Renart, éd. M. Roques, 4381); fin xiies. (Sermons de St Bernard, p.15, 19: nos sommes si fraile et se niant chose), cf. dans divers dial. du nord, et surtout de la Normandie nient «niais, paresseux», FEW t.7, p.87a, v. aussi gnangnan; 2. ca 1210 en parlant d'une chose (Dolopathos, 397 ds T.-L.; oevre malvaise et nïant [du charpentier]). Prob. d'un lat. vulg. *ne gentem (Körting ds Z. fr. Spr. Lit. t.18, 1896, pp.278-80, hyp. acceptée par FEW t.7, p.87b), syntagme à rapprocher des suivants, constitués à l'époque class.: ubique gentium «partout», ubinam gentium «en quel endroit», nusquam gentium «nulle part» (cf. unde, quo, alibi, quovis, ubicumque, ubivis, usquam gentium), minime gentium «pas le moins du monde, très peu», TLL t.6, col. 1856. Pour la transposition, à la désignation de choses, de cette négation qui se référait, à l'origine, à des êtres vivants, cf. la négation all. nicht «ne... pas», m. h. all. niht, a. h. all. niwiht,(comp. de ni et de wiht «être, démon») et l'esp. nada «rien» (du lat. nata, part. passé fém. de nasci «naître»), FEW t.7, pp.87b-88a.

Néant au Scrabble


Le mot néant vaut 5 points au Scrabble.

neant

Informations sur le mot neant - 5 lettres, 2 voyelles, 3 consonnes, 4 lettres uniques.

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neant

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Les citations avec le mot Néant


  1. Oui, les images sont une porte ouverte sur l’éternité. Mais la photographie ne dit rien de l’éternité, elle se complaît dans l’éphémère, atteste de l’irréversible et renvoie tout au néant.

    Auteur : Jérôme Ferrari - Source : À son image


  2. Dieu ayant créé le monde ne s'en est pas retiré mais continue à le maintenir à l'être par son souffle créateur, faute de quoi dans la seconde même toutes choses retourneraient au néant.

    Auteur : Michel Tournier - Source : Sans référence


  3. Pourquoi nous a-t-on appris à douter du néant ?... L'irrémédiable, c'est de croire, malgré et contre tout, à la vie éternelle. C'est d'avoir perdu le refuge du néant.

    Auteur : François Mauriac - Source : Le Mystère Frontenac (1933)


  4. Tout ce que vous faites avec vos gosses pendant les soixante premiers mois de leur vie, les emmener au zoo, à la mer, leur raconter des histoires, fêter leur anniversaire ou Noël, vous vous en souviendrez avec émotion, toute votre vie, comme si c'était hier, alors que pour eux, pschitt... le néant !

    Auteur : Michel Bussi - Source : Maman a tort


  5. Le trou, c'est d'abord ce qui n'est pas. Traiter un adversaire de trou du cul sans fesses, c'est l'anéantir, en faire un néant de sottise, un zéro. Naturellement, l'attirance pour le trou s'accompagne de répulsion et d'angoisse.

    Auteur : Jean-Paul Sartre - Source : Carnets de la drôle de guerre - Septembre 1939 - Mars 1940 (1983)


  6. Le néant des géants m'importune ;
    Moi j'admire, ébloui, la grandeur des petits.


    Auteur : Victor Hugo - Source : L'Art d'être grand-père (1877)


  7. Une conspiration anéantit tous les titres donnés par les caprices sociaux. Là, un homme prend d'emblée le rang qui lui assigne sa manière d'envisager la mort. L'esprit lui-même perd de son empire...

    Auteur : Henri Beyle, dit Stendhal - Source : Le Rouge et le Noir (1830)


  8. C'est par Sa grâce que le Créateur nous a tirés du néant et nous a donné l'existence.

    Auteur : Ostad Elahi - Source : 100 Maximes de Guidance


  9. Pesez des serments avec des serments et vous pèserez le néant.

    Auteur : William Shakespeare - Source : Le Songe d'une nuit d'été, III, 2, Helena


  10. Nous sommes Juifs. Nous sommes une race que l'on a voulu anéantir. Nous avons vécu mille pogroms, des millions de ghettos, la Shoah. Nous sommes Juifs et tristes. Et la vie ne peut recommencer. L'histoire est décidément trop lourde.

    Auteur : Catherine Mavrikakis - Source : Le Ciel de Bay City (2008)


  11. Je pressentais, je devinais une partie de cette réalité : la prison n’est pas faite pour protéger la société de certains individus en les privant de liberté, elle est faite pour les détruire, les anéantir, les supprimer, avec le consentement, plus ou moins avoué, d’une très grande majorité de la population. Dans la peine qui m’a été infligée, c’était bien ma mort politique, médiatique et sociale qui était recherchée. Eh bien, c’est perdu ! Tant pis. Je vis.

    Auteur : Bernard Tapie - Source : Librement (1998)


  12. Mon néant, pour un cheval!

    Auteur : André Velter - Source : Zingaro suite équestre


  13. Les chercheurs ne réussissent pas à dégager un seul indice précis et stable du genre romanesque, sans faire une réserve qui, du coup, réduit à néant cet indice.

    Auteur : Mikhaïl Bakhtine - Source : Esthétique et théorie du roman (1978)


  14. Je ne suis que trop capable de la joie: c'est elle qui me manque dans la marée continuelle du néant, ce flux et ce reflux misérable de vie et de mort.

    Auteur : André Suarès - Source : Trois Hommes: Pascal, Ibsen, Dostoïevski (1913)


  15. Elle avait ce curieux visage au-delà de la beauté, ce visage que la mémoire brouille et bat comme des cartes, ce visage aperçu au travers d'une vitre embuée. Le temps est un vandale, qui l'estompera. La mort est bien la mort, qui l'anéantira.

    Auteur : René Fallet - Source : L'Amour baroque (1971)


  16. L'anéantissement des caresses ne l'avait pas préparé à la dissolution éternelle. Cette chair finissait sans avoir connu son propre secret.

    Auteur : François Mauriac - Source : Genitrix (1923)


  17. La vie est un néant, le monde est un désert.

    Auteur : Lucien Emile Arnault - Source : Pierre de Portugal (1823)


  18. Si, pour n'importe quel homme, son passé est incertain et difficile à situer en un point précis du temps et de l'espace, pour moi, qui venais du néant, sa réalité était plus problématique encore. Aucune vie humaine n'est plus longue que les dernières secondes de lucidité qui précédent la mort. Vingt, trente, soixante, dix milles ans de passé ont la même étendue et la même réalité.

    Auteur : Juan José Saer - Source : L'ancêtre (1983)


  19. Mon Johnny à moi, c'est le Johnny de « Que je t'aime », pas celui de Dallas. On s'envoyait des petits mots avant sa mort. Il m'avait aussi dit un jour en plaisantant, alors qu'il avait déjà un grave problème aux poumons, Tu me feras ma nécro, hein ? J'ai fait sa nécro. Et à la fin, je voulais ajouter Nous nous reverrons un jour ou l'autre. Embrasse Coluche et Gainsbourg pour moi, mais ce n'est pas sorti. J'étais anéanti.

    Auteur : Michel Drucker - Source : Entretien Le Parisien - Propos recueillis par Michaël Zoltobroda le 04 juillet 2018


  20. La poussière n'est pas encore le néant: elle aussi doit être dispersée.

    Auteur : François Mauriac - Source : Journal (1940)


  21. Les plus sujets aux suicides, ce sont les êtres jeunes, les jeunes êtres, laissés seuls par leurs géniteurs et autres éducateurs, les jeunes hommes, élèves et étudiants qui effectivement ne méditent que dans l'extinction et l'anéantissement d'eux-mêmes, pour lesquels tout encore est simplement la vérité et la réalité et qui font naufrage dans cette vérité et cette réalité, une seule et unique chose au caractère terrible. Chacun de nous aurait pu se suicider.

    Auteur : Thomas Bernhard - Source : L'Origine: Simple indication (1981)


  22. Ne sachant faire rien ni des jours ni des nuits,
    Noyés dans le néant des suprêmes ennuis,
    Vous mourrez bêtement en emplissant vos poches.


    Auteur : Charles Marie René Leconte de Lisle - Source : Poèmes barbares (1862), Aux Modernes


  23. Travaillez pour un denier, et moquez-vous du fainéant.

    Auteur : Henri Guys - Source : Voyage en Syrie: peinture des moeurs musulmanes, chrétiennes et israélites (1855)


  24. Un homme sans la grâce peut se donner la mort, il peut délirer de rentrer dans le néant : mais le néant n'est point si terrible que cet état désolant, de vivre sans ce qu'on aime.

    Auteur : Nicolas Malebranche - Source : Traité de morale


  25. Rien ne meurt, tout existe toujours ; nulle force ne peut anéantir ce qui fut une fois.

    Auteur : Théophile Gautier - Source : Arria Marcella (1852)


Les citations du Littré sur Néant


  1. Quand la nation s'élance du néant de la servitude vers la création de la liberté, quand la politique va concourir avec la nature au déploiement immense de ses hautes idées

    Auteur : MIRAB. - Source : dans LAVEAUX


  2. Qu'ont fait ces nains lettrés qui, sans littérature, Au-dessous du néant soutiennent le Mercure ?

    Auteur : M. J. CHÉN. - Source : Ép. à Voltaire.


  3. J'ai vu les moeurs anéanties et remplacées par des plans de morale ; et, lorsque la patrie demandait des secours, je n'ai entendu que des voix qui lui offraient des systèmes

    Auteur : ST-FOIX - Source : Ess. Paris, t. III, p. 439, dans POUGENS


  4. Il fault maintenir ce neantmoins l'ame en bonne trempe

    Auteur : MONT. - Source : I, 303


  5. Si ces éléments, tant qu'on les conçoit étendus, pouvaient eux-mêmes se résoudre, ils se diviseraient jusqu'à ce qu'ils cessassent d'être étendus ; il n'y aurait donc plus de corps ; les corps tomberaient dans le néant

    Auteur : CONDILL. - Source : Hist. anc. III, 25


  6. Comptons donc comme très court, chrétiens, ou plutôt comptons comme un pur néant tout ce qui finit

    Auteur : BOSSUET - Source : ib.


  7. Il est évident qu'il n'y a pas moins de répugnance que la fausseté ou l'imperfection procède de Dieu en tant que telle, qu'il y en a que la vérité ou la perfection procède du néant

    Auteur : DESC. - Source : Méth. IV, 7


  8. Il [le président Hénault] a vécu quatre-vingt-deux ans ; ce n'est qu'un jour ; on aime la vie, mais le néant a du bon

    Auteur : Voltaire - Source : ib. 1er nov. 1769


  9. Les impies n'ont pas même de quoi établir le néant auquel ils espèrent

    Auteur : BOSSUET - Source : Anne de Gonz.


  10. Combien qu'elle eust volontiers de cette mesprise excusé son frere le roi de France ; mais neant ; car le comte n'y vouloit rien entendre

    Auteur : Jean Froissard - Source : I, I, 100


  11. L'impossible, qui, par manière de parler, a deux degrés de néant, puisque ni il n'est ni il ne peut être

    Auteur : BOSSUET - Source : Ét. d'orais. IX, 2


  12. Mais laissez-nous le temps d'éveiller un parti Qui, tout faible qu'il est, n'est point anéanti

    Auteur : Voltaire - Source : Mérope, V, 3


  13. Si l'état le pire Est le néant, je ne sais point De néant plus complet qu'un coeur froid à ce point

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Filles de Minée.


  14. Elle va descendre à ces sombres lieux.... avec ces rois et ces princes anéantis, parmi lesquels à peine peut-on la placer, tant les rangs y sont pressés, tant la mort est prompte à remplir ces places

    Auteur : BOSSUET - Source : ib.


  15. ....J'ai maints chapitres vus, Qui pour néant se sont ainsi tenus ; Chapitres, non de rats, mais chapitres de moines, Voire chapitres de chanoines

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. II, 2


  16. Ils mettent leurs avis à l'alambic et les réduisent à néant à force de les subtiliser

    Auteur : BALZ. - Source : 3e disc. s. la cour.


  17. Il ne faut pas moins de capacité pour aller jusqu'au néant que jusqu'au tout ; il la faut infinie pour l'un et pour l'autre

    Auteur : PASCAL - Source : dans COUSIN


  18. Si le ciel s'est ouvert, si ton oeil clairvoyant Peut voir ce qui n'est pas et lit dans le néant

    Auteur : BRÉBEUF - Source : Phars. V


  19. L'impossible, qui, par manière de parler, a deux degrés de néant, puisque ni il n'est ni il ne peut être, ce qui est par là, si on veut, au-dessous du néant même....

    Auteur : BOSSUET - Source : Ét. d'orais. IX, 2


  20. De mon propre néant jamais ne m'oublier

    Auteur : Corneille - Source : Imit III, 21


  21. Ils les reputent folz et chetifz, et dient que ce ne sont que commeres et gens de neant

    Auteur : CHRIST. DE PISAN - Source : Charles V, I, ch. 10


  22. Comptons donc comme très court, chrétiens, ou plutôt comptons comme un pur néant tout ce qui finit

    Auteur : BOSSUET - Source : le Tellier.


  23. Elle aimait mieux tempérer la majesté et l'anéantir devant Dieu que de la faire éclater devant les hommes

    Auteur : BOSSUET - Source : Mar.-Thér.


  24. Quant au mot de caignard, cela depend d'une histoire dont je puis estre temoin ; de tant qu'en ma grande jeunesse, ces faineants avoient accoustumé au temps d'esté de se venir loger sous les ponts de Paris.... ce lieu estoit appelé le caignard

    Auteur : PASQUIER - Source : Recherches, VIII, 42


  25. Il est ainsi, chrétiens : tout ce qui se mesure finit ; et tout ce qui est né pour finir n'est pas tout à fait sorti du néant où il est sitôt replongé

    Auteur : BOSSUET - Source : Duch. d'Orl.




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 19h03










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