La définition de Elle du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Elle
Nature : pron.
Prononciation : è-l'
Etymologie : Wallon, ile, èle, elle, elles Berry, alle, ielle ; provenç. e-la, elha, ella ; espagn. et ital. ella ; du latin illa (voy. ). L'ancienne langue a dit aussi il pour elle ; ce qui n'a rien d'extraordinaire, le latin disant illa.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de elle de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec elle pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Elle ?


La définition de Elle

de la 3e pers. féminin. Il s'emploie comme sujet. Elle a dit. Elles font. Qui a tenu ce langage ? elle.


Toutes les définitions de « elle »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

ELLE. Pronom personnel féminin de la troisième personne
. Il s'emploie comme sujet. Elle est venue. Elles sont parties. Quand il est employé comme complément, il est le plus souvent précédé d'une préposition. J'ai fait cela pour elle. Se diriger vers elle. Il se répète ou il répète un autre pronom de la 3e pers. sing. quand on veut insister sur la personne ou la chose en question. Elle, elle aurait osé dire cela! Je le lui dirai à elle. Je veux la voir, elle.

Littré

ELLE (è-l') pron.
  • de la 3e pers. féminin. Il s'emploie comme sujet. Elle a dit. Elles font. Qui a tenu ce langage?? elle.

    Elle qui? au féminin, tandis que, au masculin, on dit lui qui? Elle qui se prétend si sage a pourtant fait une sottise.

    Elle ne sert pas de régime direct à un verbe actif?; on le remplace par la devant ce verbe?: je la chéris, pour je chéris elle.

    Quand le pronom la est le régime direct d'un verbe, et qu'après ce verbe il y a un nom qui concourt avec le pronom à former ce régime direct, on joint elle à ce nom?: le lion la dévora, elle et ses enfants. On dit de même au sujet?: elle mourut, elle et ses enfants.

    Elle ne sert pas ordinairement de régime indirect à un verbe quand ce régime est marqué par à?; on y substitue lui?: parlez-lui, et non parlez à elle. Cependant, en quelques cas exceptionnels, où l'on veut exprimer plus fortement le régime indirect, on peut se servir de elle. Il croyait même parler à elle, Fénelon, Tél. VII.

    Quand on ajoute même à elle, on peut dire à elle?: parlez à elle-même (voy. MÊME).

    D'elle-même spontanément. Mais enfin d'elle-même on ne l'entend jamais?, Th. Corneille, Ariane, II, 1. La flamme du bûcher d'elle-même s'allume, Racine, Iphig. V, 6.

    Elle se construit aussi avec une préposition comme complément d'un adjectif ou d'un verbe. Je ne suis pas content d'elle. Je pense à elle. Bien des préventions se sont élevées contre elle. Il faut s'adresser à elle. Je trouvai du plaisir à me perdre pour elle, Racine, Androm. II, 5.

    Elle se construit moins bien de la sorte, quand il s'agit de choses et non de personnes?; vous avez une plume bien taillée?; c'est avec elle que j'ai écrit?; il vaut mieux dire?: c'est avec cette plume. Cette muraille menace ruine, ne vous approchez pas d'elle?; dites?: ne vous en approchez pas. Aussi on désapprouve ces deux vers de Voltaire?: Fers, tombez de ses mains, le sceptre est fait pour elles, ? Oreste, V, 7.?; Mais qui peut altérer vos bontés paternelles?? Vous seule, vous, ma fille, en abusant trop d'elles, ? Tancr. I, 4. Cependant rien, dans la grammaire, n'empêchant cet emploi, qui seulement est languissant et prosaïque, on ne le blâmera pas absolument?; et l'on acceptera ce vers de V. Hugo, cité par Legoarant?: Moi, la douleur m'éprouve, et mes chants viennent d'elle. On acceptera également cette phrase-ci?: Cette comédie ayant plu à ceux pour qui elle est faite, je trouve que c'est assez pour elle.


HISTORIQUE

Xe s. Elle n'out eskolté les mals conseliers, Eulalie.

XIe s. Quant el [la dame] le voit, ne peut muer ne rie [s'empêcher de rire], Ch. de Rol. LXXV.

XIIe s. Ele ot chemise de soie d'Aumarie, Ronc. p. 160. Nule chançon ne m'agrée, S'el ne vient de fine amor, Couci, I. La roïne ne fit pas que courtoise, Qui me reprist, ele et ses fiex li rois [son fils le roi], Quesnes, Romancero, p. 83. Au departir de li [elle] [il] l'a doucement baisie, Et ele lui aussi, Sax. VII.

XIIIe s. N'ert [n'étoit] fame qui à ele de grant biauté s'afiere, Berte, XI. Onc puisqu'ele [elles] leur dame voudrent [voulurent] faire mourir, ib. LXIII. Ge fusse arivés à bon port. Se d'els [elles] troi ne fusse aguetiés, la Rose, 2879.

XIVe s. Les queles choses, s'il [elles] sont bien considerées, H. de Mondeville, f° 31, verso. Les vaines [veines] sont devisées en moult de parties, tant qu'il soient capillaires, H. de Mondeville, f° 22, verso. Nous manifesterons et declarerons quantes il [les vertus] sont, Oresme, Eth. 78.

XVIe s. Ell' n'en prendroit jamais, te di-je?; Car c'est une femme d'honneur, Marot, I, 207. Et que veux-tu?? el' m'ayme bien, Je n'ai que faire de m'en plaindre, Marot, I, 210. Elles sçavent trouver mille feintes excuses, Après qu'ell' ont failly, Ronsard, 125.

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Encyclopédie, 1re édition

ELLE, (Gramm.) pronom relatif féminin, sur lequel il ne sera pas inutile de dire un mot en faveur des étrangers qui étudient notre langue.

Il est certain, comme l'a remarqué le P. Bouhours, que elle au nominatif ne convient pas moins à la chose qu'à la personne ; & que l'on dit également bien d'une maison & d'une femme, elle est agréable : mais dans les cas obliques, elle ne convient pas à la chose comme à la personne, & on ne diroit pas en parlant d'un homme à qui la Philosophie plairoit extrèmement, il s'attache fort à elle, il est charmé d'elle ; il faut dire pour bien parler, il s'y attache fort, il en est charmé. On ne diroit pas aussi en parlant d'une victoire, j'ai fait un discours sur elle ; on diroit bien néanmoins, une action de cette importance traîne de grands avantages après elle.

Quoiqu'il n'y ait proprement que l'usage qui puisse nous instruire à fond là-dessus, & qu'il soit difficile de rendre raison pourquoi l'un se dit plûtôt que l'autre, on peut cependant marquer quelques occasions, où elle se met fort bien dans les cas obliques. Par exemple :

1°. Quand la chose se prend pour une personne ; si la vertu paroissoit à nos yeux avec toutes ses graces, nous serions tous charmés d'elle. 2°. Quand le mot elle est entrelacé dans la période & ne finit point le discours : ainsi je pourrois dire alors en parlant de la Philosophie, de toutes les Sciences c'est la plus utile ; c'est d'elle que les hommes ont appris à vivre ; c'est à elle qu'ils doivent leurs plus belles connoissances. 3°. Le pronom elle peut finir le discours, quand la phrase qu'on employe a rapport aux personnes : Il ne faut pas s'étonner, dit M. de la Rochefoucault en parlant de l'amour propre, s'il se joint quelquefois à la plus rude austérité, & s'il entre si hardiment en société avec elle. Le même écrivain a pû dire selon ce principe : la Philosophie triomphe aisément des maux passés, & de ceux qui ne sont pas prêts d'arriver ; mais les maux présens triomphent d'elle. Bouhours, remarques sur la langue françoise. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

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Wiktionnaire


Nom commun - français

elle \?l\ masculin et féminin identiques

  1. Lettre latine L, l.
    • Avec un elle et pas un emme. Parce que la mangouste-mayonnaise ça n'existe pas. (site fmr-ides.blogspot.com, 11 mars 2011)

Pronom personnel 2 - français

elle \?l\ féminin singulier

  1. Pronom tonique de la troisième personne du singulier féminin.
    • Une prise de becs dénoterait entre Thomas et elle une intimité qu'elle ne tient pas à faire réexister face à cet homme. (Madeleine Chapsal, La mieux aimée, Fayard, 1998, p. 31)
    • Quand il pousse la porte du Café du Pont, à Vrigne-aux-Bois, la tante est derrière le comptoir. Le café est à elle. C'est elle qui a fait dire qu'il n'avait qu'à venir. (Michel Séonnet, Le vent vivant des peuples: récits et légendes de Champagne-Ardenne : 1945-2005, Creaphis Éditions, 2006, page 73)
    • Se diriger vers elle.
    • Elle, elle aurait osé dire cela !
    • Je le lui dirai à elle.
    • Je veux la voir, elle.
  2. (Après un sujet féminin singulier) Quant à elle, par contre.
    • L'Angleterre, elle, a, au début, fait bon accueil à cette proposition : puis nous avons vu peu à peu apparaître dans l'opinion publique anglaise une certaine gêne qui s explique si on écoute la réponse du Japon. Le Japon, lui, a été tout de suite d'une extrême nervosité. Nous avons su presque immédiatement que M. le Président Hara, chef du gouvernement japonais, no s'y rendrait pas lui-même, puis, dans les déclarations du Japon, les réticences se sont multipliées. (L'Asie française : bulletin mensuel du Comité de l'Asie française, vol. 21, no 1 - vol. 22, no 6, 1921)

Pronom personnel 1 - français

elle \?l\ féminin singulier

  1. Pronom clitique de la troisième personne du singulier féminin sujet.
    • Elle était demeurée longtemps debout devant ces hautes coques dont les hublots laissaient voir l'intérieur des cabines éclairées. (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 52)
    • Rosebud se cherche toujours. Elle ne sait pas exactement ce qu'elle veut, mais elle sait très bien ce qu'elle refuse : retourner à Aix et devenir la parfaite épouse d'un pinardier. (Michel Lebrun, Les ogres, French Pulp éditions, 2014, chap. 21)
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Trésor de la Langue Française informatisé


LUI2, ELLE2, EUX, ELLES2, pron. pers.

Pronom personnel non-prédicatif de la troisième personne, forme tonique (lui masculin singulier, elle féminin singulier, eux masculin pluriel, elles féminin pluriel) correspondant aux pronoms personnels il(s), elle(s), de forme atone (voir il1); peut assumer toutes les fonctions du substantif et s'employer avec toutes les prépositions et locutions prépositives, excepté les prépositions temporelles depuis, dès, durant, passé, pendant, aussitôt; représente le plus souvent des animés ou des inanimés personnifiés.
I.? Emploi non réfl.
A.? Emploi prép. [Lui, elle(s), eux représentent le plus souvent des pers., parfois des animaux ou des choses, surtout personnifiées ou déterminées; en fonction de compl. d'obj. indir., de compl. circ., de compl. déterminatif ou de compl. d'adj.]
1. À lui, à elle, à elles, à eux
a) [Compl. d'obj. indir. de verbes conjugués à un mode personnel construits avec la prép. à]
? [exprimant le mouvement (avec des verbes comme aller, arriver, courir, etc.)] Vers cette/ces personne(s). Allez à lui; il courut à elle. Car tout vient du Seigneur, et tout retourne à lui (Vigny, Poèmes ant. et mod.,1837, p. 207).Ils y vont, ils le touchent juste de la voix, sans s'approcher, et c'est mon Alphonse qui va à eux (Giono, Gd troupeau,1931, p. 32).
Rem. Pour désigner des choses ou des lieux, y remplace à lui, à elle, etc. Il s'y est adonné (aux sciences); il y est parvenu (au sommet).
? [exprimant une activité mentale (avec des verbes comme penser, rêver, songer à)] Ces fameux tilleuls la faisaient pleurer le dimanche, puis elle songeait à eux tout le reste de la semaine (Stendhal, Lamiel,1842, p. 54):
1. Simone montait l'avenue de Laon, pour gagner le bureau où elle était dactylo, juste à l'heure où je partais pour le lycée, je n'ai jamais osé lui parler. Je pensais à elle, je pensais à elle... Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 211.
? [comme compl. d'obj. d'autres verbes trans. indir. ou de certains verbes pronom. constr. avec la prép. à] Adressez-vous à elle; renoncez à lui; personne ne fait attention à lui; se fier à, s'attacher à, s'intéresser à lui, à elle, à elles, à eux. En approchant des fermes, ils apercevaient une ou deux personnes les attendant pour se joindre à eux (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Père Amable, 1886, p. 222).Les non-anarchistes préféraient avoir affaire à lui plutôt qu'aux chefs de la F.A.I. (Malraux.Espoir,1937, p. 450).Qu'est-ce qu'un dieu pour que je désire m'égaler à lui? (Camus, Caligula,1944, i, 2, p. 27).
Rem. Renforcé par même ou seul. Agnès : Comme il est beau! Le Monsieur de Bellac : Dites-le à lui-même (Giraudoux, Apollon, 1942, 2, p. 30).
? [comme compl. d'obj. second de verbes à double constr.] Nous parlerons de vous ce soir avec le chancelier; ayez patience, c'est moi qui vous recommande à lui (Musset, Quenouille Barb.,1840, i, 3, p. 290):
2. ? Quel est donc ce Valdo dont tu parles à tout propos? ? Je vais te le présenter à l'instant, ou, plutôt, je vais te présenter à lui. Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 18.
b) [Pour indiquer l'identité ou l'appartenance, avec le présentatif c'est]
? C'est + adj. + à lui/à elle(s)/à eux.C'est gentil à lui (de + inf.); c'est aimable à elle. V. aimable ex. 66.
[Avec ell. de c'est] Que le poète ou le romancier se contente ici d'une confusion répugnante, libre à lui (Paulhan, Fleurs Tarbes,1941, p. 9).
? C'est à lui que. C'est à lui qu'ils souhaitèrent heureux voyage, c'est à lui qu'ils dirent adieu (Giraudoux, Simon,1926, p. 15).Mon c?ur, si ma raison lui donne tort de battre, c'est à lui que je donne raison (Gide, Nouv. Nourr.,1935, p. 260).
? C'est à lui/à elle(s)/à eux + à/de + inf. Il lui/leur incombe de, il lui/leur appartient de. V. ce1ii A 1 a ex. de Verne et être ex. 105.
[Avec ell. du présentatif] À lui de jouer; à elle de s'arranger. Je suis décidé à accepter la place; à eux de juger si elle vaut mieux que ce que j'avais en vue (M. de Guérin, Corresp.,1834, p. 160).Suis-je de marbre? À eux de me faire de chair! (Péladan, Vice supr.,1884, p. 70).
? [ou avec le verbe être, exprimé ou non] Et ils me donneront en échange le royaume des cieux, car il est à eux (Musset, On ne badine pas,1834, iii, 7, p. 74).À eux les expéditions maritimes, c'est bien ce qu'il leur faut (Montherl., Maître Sant.,1947, i, 6, p. 620):
3. À l'esclave, à ceux dont le présent est misérable et qui n'ont point de consolation dans le ciel, on assure que le futur, au moins, est à eux. L'avenir est la seule sorte de propriété que les maîtres concèdent de bon gré aux esclaves. Camus, Homme rév.,1951, p. 241.
c) [Pour indiquer la possession, la parenté, l'appartenance, après un subst.] Qui lui/leur appartient en propre (cf. sien). Une maison à lui; un ami, un oncle à elle; une allure bien à lui, bien à elle; il n'a pas un moment à lui. Une de leurs nièces (...), fille d'un cousin à eux, nommé Miel (Stendhal, Lamiel,1842, p. 39).Il avait une façon bien à lui de leur prendre la tête sous le bras ou de leur tirer les cheveux ou de leur donner de gracieux coups de pied au derrière (Duhamel, Suzanne,1941, p. 27).
? En partic. [Empl. en corrélation avec un adj. poss. de la 3epers., pour renforcer ou préciser l'idée de possession] En sa propre chambre, à lui, Augustin (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 379).Cette touche familière, quelque peu vulgaire qui mettait le jeune homme sur son plan à elle (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 11):
4. ... c'est pour une raison que j'ignore, mais que je pressens, pour une raison qui lui ressemble, par servitude stoïque à quelque point d'honneur ? son honneur, son honneur à lui, car il n'est qu'un honneur à son usage... Bernanos, Dialog. ombres,1928, p. 51.
? [ou pour renforcer un pron. poss. de la 3epers.] L'allusion à la mémoire impressionnante de M. Henri Desgrès l'inquiétait autant. La sienne, à lui Augustin, n'était-elle pas exposée aux mêmes épithètes? (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 171).
d) [Après un terme de même fonction, subst. ou pron., coordonné, juxtaposé ou en prop. comparative] Ne dites rien ni à sa femme, ni à lui; je l'ai dit à son frère et à lui; adressez-vous à lui plutôt qu'à elle. C'est un brave militaire, c'est l'honneur du pays, et jamais on ne s'aviserait de manquer à lui et aux siens (Scribe, Varner, Mariage raison,1826, ii, 8, p. 402).
e) [En appos. au compl. d'obj. indir. (leur repris par à eux/à elles; lui (atone) repris par à lui/à elle)] Quel bonheur avait-il goûté, quelle grandeur lui restait-il, à lui qui voulait tout mettre à ses pieds? (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 333).Tremblante à la pensée de ce qui aurait pu lui arriver à elle (Proust, Sodome,1922, p. 1031).Oh! à eux, je le leur dirai, soyez sûr (Anouilh, Répét.,1950, ii, p. 44):
5. ? Tu ne lui as pas demandé de reçu. ? C'est vrai. Pas de pièces de caisse : ma société me fait confiance. ? Sans doute. Et à lui? Tu lui fais confiance? Duhamel, Nuit St-Jean,1935, p. 30.
? [Coordonné à un subst. ou à un autre pron.] Il leur arrivait souvent à Lancelot et à lui, en causant, de juger M. Bourdoise (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 423).L'ébranlement et la fissure de ces murailles autour de lui qui lui barraient le salut, Je dis à lui et à cette multitude avec lui qu'il implique obscurément (Claudel, Soulier,1929, 1rejournée, 1, p. 654).
Rem. En antéposition, à lui/à eux peut se réduire à lui/eux (dans la lang. parlée). Eux on ne leur dit rien (Montherl., Ville dont prince, 1951, I, 1, p. 853).
f) [Dans les tours à valeur d'appos.]
? À lui (tout) seul, à elle (toute) seule, à eux (tout) seuls, à elles (toutes) seules. [Pour indiquer que des pers. ou des choses produisent d'elles-mêmes un effet quelconque sans qu'il soit nécessaire d'ajouter autre chose]
? [En parlant d'animés] Sans se faire aider, sans l'aide, sans la coopération d'autrui. Il en avait consommé déjà (...) plus de trois mille boîtes à lui tout seul (Céline, Voyage,1932, p. 225).
? [En parlant de choses] Sans l'aide ou l'adjonction d'autre chose. Le service à la russe, où les hors-d'?uvre sont à eux seuls tout un véritable repas (Hermant, M. de Courpière,1907, ii, 11, p. 20).Je continue avec méthode mes efforts de réadaptation. Exercice de volonté qui, à lui seul, est déjà salutaire (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 914).
? À eux deux, à eux trois, à eux tous. [Pour indiquer, par le nombre cardinal ou par tous, que ce que l'on dit n'est vrai que si l'on prend ce nombre en entier] Ils ont quarante ans à eux deux (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 94).
2. De lui, d'elle, d'elles, d'eux.[Avec toutes les fonctions d'un compl. introd. par la prép. de, compl. d'adj. (je suis content de lui, d'elle, d'elles, d'eux), de subst. (un portrait d'elle), de verbes et de loc. verb. constr. avec de (compl. d'obj. indir., compl. circ., etc.)] Voyez-vous, mes filles, les bonnes gens nous jugent très différentes d'eux (Bernanos, Dialog. Carm.,1948, 3etabl., 6, p. 1627).Je suis sans nouvelles d'eux depuis le 1erjuin (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 12).
Rem. Dans ces emplois, le pron. ne représente ni un animal (montez dessus et non montez sur lui) ni une chose (n'en approchez pas [de cet arbre]).
? En partic.
a) [Pour marquer l'appartenance ou la provenance, comme compl. déterminatif ou à la place de l'adj. poss. quand celui-ci n'est pas de mise] L'idée est de lui; cela vient d'elle. Et que nous obtenons, en quelque sorte, des paroles de lui que le souvenir n'aura même pas à déformer (Gide, Robert,1930, p. 1316).Il y a de lui [Euripide] une tragédie perdue, intitulée également Les Crétois, dont nous ne savons rien ou presque rien (Montherl., Pasiphaé,1938, av.-pr., p. 105).
b) [Pour marquer le point de départ d'un mouvement] Si je n'avais pas Cécile, je m'en irais, oui, je m'en irais d'eux tous (Duhamel, Terre promise,1934, p. 169).
c) [En alliance avec les indéfinis, d'eux, d'elles est à rattacher à l'emploi partitif de la prép. de1] Aucun d'eux, aucune d'elles, chacun d'entre eux; un d'eux, l'un d'eux, l'un d'entre eux, l'une d'entre elles, la plupart d'entre eux; quelqu'un d'eux, quelqu'un d'entre eux, nul d'eux, tel d'eux. À qui d'eux eût-on persuadé que je ne travaillais pas pour moi seul, pour mes avantages personnels? (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 463).Sa rêverie, d'abord éparse sur tous les praticiens qu'il avait connus, se rassembla et convergea sur l'un d'entr'eux (Huysmans, À rebours,1884, p. 65).
? Pop. Quelques-uns d'eux autres. Depuis le commencement, y en a quelques-uns d'eux autres qui ont été tués par un malheureux hasard (Barbusse, Feu,1916, p. 138).
d) [Dans le gallicisme exclamatif pauvre d'eux! pauvres d'elles!] V. pauvre et moi.
Rem. 1. Pour en, substitut de de lui pour des pers., v. en. 2. Lui tonique peut représenter un inanimé en l'absence d'un tour concurrent après une loc. prépositive contenant déjà de. Je peux citer ce fait parce que mon séjour à Balbec me mit au courant de lui (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 268).
3. [Avec d'autres prép. ou loc. prépositives] Par lui, avec lui, en lui; excepté lui; quant à elle; entre eux, entre lui et elle.
a) [Très souvent avec un subst. représentant des pers.] Il était drôle et amusant, et, avec lui, il y avait toujours ? comme disait l'Abbé ? de l'imprévu (Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 72):
6. Vous savez comme j'aime les lettres en général et tout lettré en particulier. Je me sens vivre en eux; quand ils souffrent, je souffre avec eux; quand ils espèrent, j'espère avec eux; quand ils travaillent je suis avec eux. Il me semble que mon c?ur a des fibres qui répondent au c?ur de chacun d'eux. Hugo, Corresp.,1845, p. 619.
? Entre eux, entre elles. Mutuellement, réciproquement, l'un avec l'autre, les uns avec les autres. Quelques poètes et un jeune et grand peintre réellement unis entre eux et avec lui par des rapports intimes d'amitié et de voisinage (Sainte-Beuve, Poés.,1829, p. 65).Et les pleurs et les chants sont les voix éternelles De ces filles de Dieu qui s'appellent entre elles (Musset, Coupe,1832, i, 1, p. 272).
b) Rare. [Avec un subst. représentant un animal ou une chose, surtout personnifiée] Le solitaire se ramasse (...). Deux balles coup sur coup l'abattent. Le limier se jette sur lui (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 11).
Rem. 1. ,,Après les prépositions, on emploie souvent cela, mais l'emploi de lui tend à se répandre. Lui se dit néanmoins des choses avec les prép. avec, après, devant, derrière, au-dessus de, etc.`` (Thomas 1956). 2. L'omission du pron. pers. tonique est fréquente, notamment dans la lang. fam., et lorsque le subst. désigne un animal ou une chose non personnifiés, après des prép. comme après, avec, devant, derrière, dessous, dessus, qui ont alors un emploi adv. : contre peut devenir là(-) contre; dans la lang. pop., autour de, en face de deviennent autour, en face. Un écheveau de crins rattaché à un anneau de cuivre que le musicien passe dans son pouce, il tire dessus en jouant pour lui donner le degré de tension nécessaire (Du Camp, Nil, 1854, p. 117).
c) Chez lui, chez elle, chez eux
? À la maison, à son/leur domicile. Je la remis chez elle; je lui souhaitai le bonsoir (Restif de La Bret., M. Nicolas,1796, p. 186).J'ai pris pour vous rendez-vous jeudi à 3 heures, chez eux, 33 rue de Seine (Balzac, Corresp.,1841, p. 260).Le café qu'on buvait chez lui était exquis (Taine, Notes Paris,1867, p. vii).
? Au fig. Dans sa/leurs personne(s), son/leur esprit, son/leur caractère, son/leur clan, sa/leur classe. Chez eux [des conseillers], c'est la tête et non le bras qui agit (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 13).L'ascenseur, dont il me pria de le laisser man?uvrer les boutons, c'était chez lui une manie (Proust, Guermantes 2,1921, p. 314).Chez lui le geste ou la parole précédait toujours l'émotion ou la pensée (Gide, Geneviève,1936, p. 1352).
4. Littér. (ou dans la lang. jur. ou admin.). [Devant un part. passé sans auxiliaire, le pron. pers. tonique compl. d'obj. indir. ou compl. d'attrib. introd. par la prép. à, ou plus rarement avec d'autres prép. comme de, par, pour, etc., est antéposé] Ils rempliront les conventions par eux souscrites (Laya, Ami loix,1793, ii, 3, p. 38).Cette société d'illustres égaux (...) s'entretenant ensemble dans une langue d'eux seuls comprise (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 502).Un coffre rempli de poulets flairant le musc et le benjoin, à lui adressés par une foule de personnes de qualité (Gautier, Fracasse,1863, p. 33).
? [Devant un adjectif] Des raisons à lui particulières. Son tourment à lui spécial, c'était les fourmis rouges (Céline, Voyage,1932, p. 224).
B.? Emploi non prép. [Le pron. pers. tonique peut assumer toutes les fonctions non prép. d'un subst. ou d'un pron. dans la phrase; à l'opposé des formes atones, les formes toniques peuvent être séparées du verbe par une appos., par une rel., ou peuvent être coordonnées]
1. [En fonction de suj.]
a) [Suj. prédicatif; forme d'insistance, ou pour s'opposer à un autre pron. pers.; parfois séparé du verbe par une virgule ou par un membre de phrase, à la différence du pron. atone il(s)1, elle(s); non commutable avec moi ou toi, ces pron. ne pouvant être qu'apposés à un suj.] À l'asile, on les plaisantait, on disait à Pérez : « C'est votre fiancée ». Lui riait (Camus, Étranger,1942, p. 1132):
7. Les passans qui me voyaient auraient pu dire : Voilà un fidèle croyant. Mais eux priaient, et moi j'écoutais; eux adoraient, et moi je cherchais à adorer... Quinet, All. et Ital.,1836, p. 196.
? [Parfois séparé du verbe] Eux, nous étonnaient par leurs principes dégénérés; et nous, nous les étonnions par nos idées et nos m?urs nouvelles (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 112).Il la boudait (...). Elle pourtant, à chaque minute, (...) semblait l'inviter à être aimable (Zola, Germinal,1885, p. 1180).
? Lui + rel.Lui qui aimait faire l'homme d'importance, s'oubliait (Pourrat, Gaspard,1925, p. 12).
? Lui renforcé par aussi, au moins, du moins, non plus, seul, ou par un adj. numéral cardinal, ou par tous.Eux deux, elles toutes. Napoléon : (...) Je demande mes maréchaux (...). Santini : Ils ont pris la route de Paris (...). Caulaincourt : Vous le voyez, sire; eux aussi vous abandonnent (Dumas père, Napoléon,1831, iv, tabl. 14, 2, p. 99).
? Lui-même (non réfl.; v. aussi même).Marguerite : je ne reverrai jamais mon fils! et qui peut en répondre, madame? La marquise : Lui-même ignorera qui il est (Dumas père, Jones,1838, V 2, p. 195).Et que veux-tu savoir, quand lui-même ne sait rien encore? (Claudel, Père humil.,1920, i, 1, p. 485).
b) [Suj. coordonné à un subst. ou un pron.] Eux et moi serons contents (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1878, p. 242).Pas une minute, ni eux, ni personne, ne soupçonnèrent l'épouvantable vérité (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 147).
? [ou suj. d'une prop. comparative ell.] Frère sombre et pensif des arbres frissonnants, Tu laisses choir tes ans ainsi qu'eux leur feuillage (Hugo, Contempl.,t. 2, 1856, p. 129):
8. Et moi aussi, je suis comme eux. Mais quoi! La mort n'est rien pour les hommes comme moi. C'est un événement qui leur donne raison. Camus, Peste,1947, p. 1316.
c) [Suj. d'une prop. ell.] La soirée était chaude, et des papillons venus du jardin tournoyaient autour des bougies. Eux aussi! répliqua ironiquement le petit bossu (Theuriet, Mariage Gérard,1875, p. 49):
9. Quelles tourtes, ces examinateurs! L'esprit le plus obtus aurait compris que, par ce temps écrasant, nous composerions en français plus lucidement le matin. Eux, non. Colette, Cl. école,1900, p. 199.
d) [Suj. d'un inf. de narration] Et lui de renchérir, de répliquer, de conclure. Et lui de cornemuser et nous tous de trépigner comme des fous (Sand, Maîtres sonneurs,1853, p. 96).Eux, alors, de lâcher leur fardeau (...) et puis de s'enfuir à toutes jambes (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 46).
e) [Suj. d'une prop. part. abs., ell. du verbe être] La jeune fille qu'il a conduite à cette ferme, il y a six semaines, lui déguisé en ouvrier (Sue, Myst. Paris,t. 2, 1842-43, p. 280).Cependant, lui parti, M. Baslèvre n'aurait pu agir autrement (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 18).Je ne parviens pas à résister à dire, à formuler, eux absents, ce fond de ma pensée (Du Bos, Journal,1926, p. 31):
10. En vain Rachel, puis Théophile Gautier ou Victor Hugo ont-ils tenté de rendre à l'enclos déserté une vogue éphémère : eux partis, un abandon définitif s'est appesanti sur ce lieu plein d'histoire. Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919p. 3.
2. [Dans les autres fonctions, toujours en cont. prédicatif]
a) [En tournure ell., dans des phrases interr., exclam., le pron. formant à lui seul la question ou la réponse] Vous l'avez joint au téléphone? ? Lui-même (? en personne). Oh! lui alors! Encore lui! Toujours lui! Impossible... Dites-lui que je ne pense recevoir aucun journaliste... Non, même pas lui! (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 473).
? En partic. [Phrases exclam. à valeur affective] Cette grossesse l'exaspérait. Lui qui prenait tant de précautions! (Zola, Terre,1887, p. 242).? Mais tous semblaient ravis? ? Oh! Eux!... (Malraux, Conquér.,1928, p. 19).
b) [En coordination avec un subst. ou un pron.] J'embrasse ton mari, et toi, et lui, et toi encore (Hugo, Corresp.,1843, p. 607).Vous lui donnez un emploi chez vous (...) en vertu d'un traité qui n'engage ni lui ni vous pour un temps déterminé (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 436).
c) [En tournure compar.] Je vous confie la lettre ci-jointe écrite à Dubochet, prenez-en connaissance car elle vous regarde ainsi que lui (Balzac, Corresp.,1844, p. 664).
d) [Après le présentatif c'est ou il y a ou dans la tournure c'est... qui/que] C'est bien elle. Toutes lui ressemblaient, ? ce n'était jamais elle (Musset, Namouna,1832, p. 433).Ils jouaient l'indifférence, ce n'étaient pas eux (Zola, Page amour,1878, p. 1041).On a sonné! On vient! C'est eux! (Giraudoux, Lucrèce,1944, ii, 4, p. 129).
? [P. allus. littér. à Montaigne (Essais, i, 27, De l'amitié)] Inutile de chercher d'autres raisons que celle-ci : « Parce que c'était eux, parce que c'était moi... » (Mauriac, Th. Desqueyroux,1927, p. 253).
? C'est lui qui/que/dont, etc. Ce n'étaient pas eux qui fuyaient les détails, mais les détails qui les fuyaient (Baudel., Salon,1846, p. 150).Les idées nouvelles ne peuvent être vaincues que par elles-mêmes, ou plutôt ce sont elles qui vainquent leurs adversaires (Renan, Avenir sc.,1890, p. 521).C'est bien lui surtout que je suis venu voir (Gide, Journal,1905, p. 151):
11. Était-ce lui qui avait discrètement renvoyé Marika? N'était-ce pas elle plutôt qui s'était enfuie, effrayée par l'aspect du pays, ou doutant de mes promesses, ou craignant la colère des personnes dont je dépendais? Larbaud, Barnabooth,1913, p. 185.
? En partic. [En phrase exclam.] C'est lui qui sera content! C'est lui, oui, qui a de la chance! (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 79).
? [Après le tour présentatif il y a servant de mise en relief] Oh! mon Dieu, s'il n'y avait pas Vous! Il s'entendit murmurer à voix presque haute : « S'il y a Lui, il est bien caché » (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 315).
? Emploi subst. Dira-t-on que pour Dieu ces adhérences se rompent? Mais il est facile de voir que Dieu ainsi défini n'est en rien pour moi et que je ne suis en rien pour lui. Rien si ce n'est un lui qui ne pourra jamais devenir un toi (G. Marcel, Journal,1918, p. 137).
e) [Après le tour restrictif ne... que] Je n'ai trouvé que lui qui m'ait parlé sentiment d'une manière attachante et vraie (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1630).Et je n'ai plus trouvé de grand dans l'univers que lui et son auteur (Delacroix, Journal,1822, p. 19).Il n'y avait plus qu'eux sur la terre (Champfl., Bourgeois Molinch.,1855, p. 293).
f) [En fonction d'appos.]
?) [au suj., ce dernier étant un subst., un pron., ou un pron. atone de la même pers. et du même genre : lui, il..., elle, elle..., eux, ils..., elles, elles...; le pron. tonique est parfois séparé du verbe par une virgule ou par un membre de phrase] Et ceux qui ont perdu la vie, n'ont-ils rien perdu, eux? (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 311).Vous sauvez la vie aux gens, et après vous les oubliez! Oh! c'est mal! eux ils se souviennent de vous! (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 562):
12. Pour un blessé que nous soignons par hasard, pour un enfant à qui nous donnons à manger, la guerre infatigable en fait par centaines, elle, et tous les jours, des blessés, des malades et des abandonnés. Péguy, Myst. charité,1910, p. 20.
? [Accompagné d'un compl. circ. de constr. dir.] Nous passâmes encore un pont, lui, son sac de jouets sur l'épaule, moi, un fragile carton aux doigts (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 254).
? En partic.
? [Dans les prop. part. (lui + part. prés. ou part. passé)] Et nous allions tous deux, lui pensant, moi rêvant (Hugo, Feuilles automne,1831, p. 775).Ils couraient par la plaine vide et rase, lui ballonné dans sa blouse, elle échevelée, son bonnet au poing, tous les deux répétant les mêmes mots, grondant comme des bêtes traquées (Zola, Terre,1887, p. 449).
? [Dans une énumération, pour expliciter un pron. pers. sing. ou plur.] Il est certain qu'elle me déplaît, elle, sa foulure et son bouillon (Musset, Il ne faut jurer,1840, ii, 1, p. 126).Nous étions restés orphelins, moi à cinq ans, lui à dix-huit (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 633).Il périt tout entier, lui et sa vile carcasse! (Claudel, Choéphores,1920, p. 924).
? Fam. [Après un autre suj. en appos. et le renforçant] Les Japonais, eux, ils ne demandent pas tant de choses (Goncourt, Journal,1876, p. 1151).
Rem. On relève a) une forme pop. eusses : Eusses, ils ne connaissent rien (France, Crainquebille, 1905, tabl. 1, 3); b) une forme pop. ou région. (Canada) eux autres : Et eux autres maintenant, (...) ils disent que nous sommes morts (Claudel, Agamemnon, 1896, p. 882). Ce sont des dames riches qui apportent des jouets aux petits garçons malades, ou d'autres enfants, qui en ont plus qu'ils en veulent, eux autres (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 277).
?) [au compl. d'obj. dir. (souvent pour reprendre un pron. pers. atone)] Vous verrez le directeur général lui-même. Mais eux ça les tentait pas l'aventure (Céline, Voyage,1932, p. 232):
13. Les aquarelles de Cézanne constituent un chapitre à part, et pour lequel mes connaissances actuelles sont encore trop déficientes. Je les admire, elles, sans réserve... Du Bos, Journal,1928, p. 134.
? En partic.
? [En coordination (souvent pour dédoubler un pron. pers. atone au sing. ou au plur.)] Je les considérais avec surprise, eux, leurs armes et leur accoutrement (Dusaulx, Voy. Barège,t. 1, 1796, p. 229).On les accuserait tous deux, lui d'un manque de franchise, elle de l'oubli de ses devoirs (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 103).Je sais qu'il déteste le bruit, qu'il désire qu'on ne le mette, ni lui, ni les siens, en scène (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. xiv).
? Lui qui. Pourquoi l'avaient-ils crucifié, lui qui chérissait les enfants (...)? (Flaub., C?ur simple,1877, p. 26).
? Vx. Lui + adj. numéral ordinal. Quel beau rôle Que celui d'un nigaud qui gémit et qui piaule, Et qui de vers connus dans un livre-glaçon, Nous donne, lui centième, une contrefaçon! (Pommier, Crâneries,1842, p. 161).On le ramassa sous les balles, lui troisième, à l'assaut d'un village (P. Margueritte, Simple histoire,p. 297 ds Le Bidois 1967, t. 1, § 288):
14. Zeus ayant rempli son c?ur de l'art divin L'établit, lui quatrième en ce siège par ordre chronologique, Prophète du dieu son père, Loxias, tel qu'encore il est aujourd'hui même. Claudel, Euménides,1920, i, p. 950.
g) [En fonction d'attribut prédicatif] Tout ce qui n'est pas lui; je ne voudrais pas être lui (= je ne voudrais pas être à sa place). Dans sa création le poëte tressaille; il est elle, elle est lui (Hugo, Contempl.,t. 1, 1856, p. 74):
15. Bouvard et Pécuchet m'emplissent à un tel point que je suis devenu eux! Leur bêtise est mienne et j'en crève. Flaub., Corresp.,1875, p. 237.
h) Fam. [En fonction de thème, ne renforçant ni le suj. ni le compl. d'obj. et signifiant, dans des tours ell., « pour lui, quant à lui »] Lui, très troublé; elle... ses lèvres tremblaient un peu (Rolland, J.-Chr.,Nouv. journée, 1912, p. 1437).Chacun ses monstres, eux c'était l'Amérique leur bête noire (Céline, Voyage,1932, p. 233):
16. Et lui aussi, le vieux Peuch, il a tout son menu sur son gilet. Mais, lui, ce n'est pas de l'?uf. Il n'en mange plus, à cause du foie. C'est de la sauce béchamel ou quelque autre saleté de cette espèce. Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 21.
i) [Avec valeur d'oppos.] Racine s'est trouvé là : autant valait, je crois, pour modèle choisir lui qu'un autre (Dumas père, Charles VII,1831, préf., p. 230).
Rem. Pour éviter soit une équivoque, soit un sens trop concr., on emploie après le verbe le pron. compl. d'obj. dir. tonique et on laisse devant le verbe le pron. atone de la 1reou de la 2epers. compl. d'obj. indir. ou d'attribution. Cette lettre m'apporte, lui tel que je l'ai connu; elle me rappelle lui en ce moment. ,,Ces cas sont (...) assez rares et leur correction sera contestée par beaucoup`` (Sandf. t. 1 1965, § 43).
II.? Emploi réfl.
A.? Lui/elle(-même), eux/elles(-mêmes)
1. Emploi réfl. déterminé
a) [Comme compl. prép.]
?) [Le subst. déterminé masc. ou fém. désigne une pers.] Il est maître de lui, sûr de lui. Elle attira Jean contre elle (...) et, d'un coup de hanche l'élevant de terre, se mit à danser avec lui (A. France, Servien,1882, p. 53).La concierge, qui était une brave femme, le lava et tenta de le faire revenir à lui (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 17).Il ne faut pas que nos hôtes parisiens soient des étrangers parmi nous, il faut qu'ils se sentent chez eux (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1937, p. 23):
17. Le peuple de l'esprit (...). C'est le seul peuple qui subsiste sans frontières; c'est le seul peuple qui soit chez lui partout, ce qui revient à n'être nulle part chez soi. Alain, Propos,1933, p. 1156.
Rem. Pour l'emploi de soi avec un subst. déterminé désignant une pers., v. soi.
?) [Le subst. déterminé masc. ou fém. désigne une chose] La terre tourne sur elle-même. Si petit que soit le fragment d'une ?uvre romaine, il porte en lui un monde qui m'apparaît comme sans limites (Green, Journal,1935, p. 23).Les grands sentiments promènent avec eux leur univers, splendide ou misérable (Camus, Sisyphe,1942, p. 24).La vertu a en elle ce qu'il faut pour la rendre aimable (DauzatGramm.1958, p. 263).
Rem. Pour un subst. déterminé désignant une chose, on emploie soi (emploi arch.) ou lui/elle (v. soi); l'emploi de lui/elle est de règle si le suj. est un animal. ,,Au féminin, on emploie plutôt elle`` (Dupré 1972).
b) [Comme attribut réfl. (souvent sous la forme renforcée avec même)] Sainte-Beuve ne fut lui que par ses disgrâces auprès des jeunes femmes (Barrès, Homme libre,1889, p. 90).Bremond ? qui me quitte à l'instant, qui est plus adorablement lui que jamais (Du Bos, Journal,1927, p. 288).La façon naturelle qu'ils [des amis] ont d'être « eux » et de compter pour rien dans la transformation qu'ils accomplissent en moi (J. Bousquet, Trad. du silence,1936, p. 54):
18. J'ai avancé (...) que jamais homme n'a été plus lui-même que le Dante, qu'Alfieri n'était pas lui, pour la langue, que même pour les idées il était bien moins lui qu'il ne croyait. Stendhal, Rome, Naples et Flor.,t. 2, 1817, p. 158.
2. Emploi réfl. indéf. [Pour représenter un pron. indéf. (surtout suivi d'un déterminatif : chacun de..., aucun de..., celui qui...) ou un subst. à valeur gén. à la place de soi (plus rare que soi)] Chacun de nous appartient à la société autant qu'à lui-même (Bergson, Deux sources,1932, p. 7).Il me semble qu'à la première conscience qu'il aurait de lui-même, l'homme retomberait en poussière (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1184).
B.? Lui-même, elle-même, eux-mêmes, elles-mêmes
Rem. Même est obligatoire chaque fois que l'équivoque peut naître et que lui, elle... peut s'interpréter comme renvoyant à autre chose que le sujet.
1. [Sert à renforcer le suj. désignant une pers. ou une chose] Il est imbu de lui-même, en contradiction avec lui-même. Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change, Le poëte suscite... (Mallarmé, Poés.,1898, p. 70).Voilà donc une malheureuse population qui est entièrement abandonnée à elle-même au point de vue hygiénique et prophylactique! (Romains, Knock,1923, ii, 2, p. 9).
a) En partic.
? [En appos.] Les meilleurs libraires de Leyde, sont, disent-ils eux-mêmes, des antiquaires (Michelet, Journal,1837, p. 237).À ce moment le do lui-même est remplacé par un indistinct son intermédiaire (Gide, Retour Tchad,1928, p. 887).Depuis Marie, s?ur de Moïse, jusqu'à cette parfaite Marie elle-même qui fut la mère du Christ (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 190).
? [En emploi attribut] Il n'est plus lui-même. Il est tout à fait changé. Nos rêves sont la meilleure et la plus douce partie de notre vie. C'est le moment où chacun de nous est le plus lui-même (Renan, Drames philos.,Eau jouvence, 1881, iv, 3, p. 497).
? [En emploi subst.] Louise : Qui êtes-vous, monsieur? Dubouloy : Un ami intime de Saint-Hérem, un autre lui-même (Dumas père, Demois. de St-Cyr,1843, i, 9, p. 114).C'est trop souvent cet homme officiel qui fait la leçon au lui-même d'autrefois (Sainte-Beuve, Chateaubr.,t. 1, 1860, p. 109).
? [Après ne... que] Les visages n'affirment qu'eux-mêmes (Alain, Propos,1923, p. 548).On dit que les Arnauld n'estiment qu'eux-mêmes (Montherl., Port-Royal,1954, p. 1012).
b) Expr. diverses
? De lui-même, d'elle(s)-même(s), d'eux-mêmes
? [En parlant de pers.] De son/leur propre chef, de sa/leur propre initiative, tout seul, spontanément. En apprenant que son père voulait céder son commerce, elle vint d'elle-même lui demander la préférence (Zola, Terre,1887, p. 48).Le cousin Lachassaigne (...) jugeait inconcevable que le professeur ne songeât pas de lui-même à démissionner (Mauriac, Génitrix,1923, p. 333).
? [En parlant de choses] Sans l'aide ou l'adjonction d'autre chose. Chaque barreau, plutôt d'acier que d'or, semblait luire de lui-même (Gide, Tentative amour.,1893, p. 79):
19. Les feux de cheminée et les inondations devenaient plus rares; les lustres ne tombaient plus d'eux-mêmes et spontanément sur le plancher... A. France, Vie fleur,1922, p. 309.
? En/par lui/elle-même, en/par eux/elles-mêmes
? [En parlant de pers.] Personnellement. Il est venu voir par lui-même. Esprits capables de vérifier en eux-mêmes et par eux-mêmes (Nizan, Chiens garde,1932, p. 157).
? [En parlant de choses] Par sa/leur propre nature. C'est [Une Bataille, de Salvator Rosa] la bataille en elle-même, personnifiée pour ainsi dire (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 111).Les résultats généraux (...) ont de la valeur en eux-mêmes (Renan, Avenir sc.,1890, p. 135).Ces théorèmes sévères ne sont pas intéressants par eux-mêmes; c'est que par eux-mêmes ils ne sont pas; il faut les faire et les soutenir (Alain, Propos,1931, p. 1009).
? Pour lui/elle-même, pour eux/elles-mêmes
? Pour sa propre personne, indépendamment de toute considération d'intérêt. M. Thiboust-Gouron était dur pour lui-même comme pour autrui (Sartre, Nausée,1938, p. 123).
En leur propre nom. C'est qu'ils ne parlent pas seulement pour eux-mêmes, ils parlent aussi pour M. Claudel (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 133).
? Pour la chose considérée isolément. S'il restait encore de lui quelques os, ils existaient pour eux-mêmes, en toute indépendance (Sartre, Nausée,1938p. 127).
2. [Sert à renforcer le pron. réfl. se]
a) [Se est compl. d'obj. dir.] Avant de se trouver eux-mêmes, ils s'étaient rencontrés les uns les autres (Martin du G., Devenir,1909, p. 26).Il leur demande un grain de blé et en échange Il Se donne Lui-même, Il est le Pain des anges (Jammes, Géorgiques,Chant i, 1911, p. 31).
b) [Se est compl. d'obj. indir. (à + le pron.)] Pour se justifier à lui-même les soupçons qu'il a (Mérimée, A. Guillot,1847, p. 11).La demeure qu'ils se sont donnée à eux-mêmes, est (...) la demeure de l'absolu (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 116).
Prononc. : [l?i], [?l], [ø], [?l]. On ne fait pas la liaison entre eux et un mot suiv., ex. : je chante, eux/écoutent, mais je chante, elles écoutent, avec la liaison. Pas de liaison non plus après eux-mêmes, eux seuls : eux-mêmes/avaient émigré, eux seuls/auraient pu rester. Étymol. et Hist. Lui2: v. lui1. Elle2, eux, elles2: v. il1(s).
STAT. ? Lui1 et 2. Fréq. abs. littér. : 303 549. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 395 544, b) 440 000; xxes. : a) 460 064, b) 440 999.
BBG. ? Foulet (L.). L'Extension de la forme oblique du pron. pers. en a. fr. Romania. 1935, t. 61, pp. 401-463. ? Heriau (M.). Le Verbe impers. en fr. mod. Paris, 1980, p. 399, 905; pp. 1010-1012. ? Jensen (J.). Obs. sur le pron. lui. R. rom. 1970, t. 5, pp. 205-222. ? Mason (P.). Li and lui as indirect objects pronouns in two Middle Fr. texts. St. neophilol. 1980, t. 52, no2, pp. 385-388. ? Pinchon (J.). Hist. d'une norme... Lang. fr. 1972, no16, pp. 74-87. ? Thomas (A.). Lui et lei. Romania. 1883, t. 12, pp. 332-334. ? Tilander (G.). Un Probl. syntaxique de l'a. fr. je lui donne = je le lui donne. Romania. 1937, t. 63, pp. 31-47. ? Zribi-Hertz (A.). Coréférence et pron. réfl. : notes sur le contraste lui/lui-même en fr. Ling. Investig. 1980, t. 4, no1, pp. 131-179.

LUI2, ELLE2, EUX, ELLES2, pron. pers.
Étymol. et Hist. Lui2: v. lui1. Elle2, eux, elles2: v. il1(s).

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Les citations avec le mot Elle


  1. Il faut bien reconnaître, à l'honneur de l'humanité, que l'idéal social et l'idéal moral ne diffèrent pas essentiellement.

    Auteur : Henri Bergson - Source : Le Rire (1899)


  2. La science domine tout: elle rend seule des services définitifs. Nul homme, nulle institution désormais n'aura une autorité durable, s'il ne se conforme à ses enseignements.

    Auteur : Marcellin Berthelot - Source : La Science et la morale (1895)


  3. La littérature est communication. La communication commande la loyauté : la morale rigoureuse est donnée dans cette vue à partir de complicités dans la connaissance du Mal, qui fondent la communication intense. La littérature n'est pas innocente, et, coupable, elle devait à la fin s'avouer telle. L'action seule a les droits. La littérature, je l'ai, lentement, voulu montrer, c'est l'enfance enfin retrouvée. Mais l'enfance qui gouvernerait aurait-elle une vérité ?

    Auteur : Georges Bataille - Source : La Littérature et le Mal (1957)


  4. Les amis de la Motte se plaignaient qu'il n'était pas assez ménagé dans cette pièce, et peut-être leurs plaintes n'étaient-elles pas sans fondement.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Eloges, Lachaussée


  5. Seule une langue qui a le cancer incline aux formations nouvelles.

    Auteur : Karl Kraus - Source : Aphorismes


  6. L'opinion publique est celle de ceux qui n'ont pas d'idées.

    Auteur : Oscar Wilde - Source : Dans le Pall Mall Gazette, 1886.


  7. Elle est à la fois Aphrodite et Ganymède, Astarté et Hylas. - Astarté ! ... Et les yeux, comment sont les yeux ? - Les yeux très beaux, des yeux qui ont longtemps regardé la mer.

    Auteur : Jean Lorrain - Source : Monsieur de Phocas (1901)


  8. Le printemps est un barbare qui déchire les robes, s'engouffre dans les villes, saccage les citadelles de la raison. Le printemps est une cathédrale de feuillage et de désir qui surgit dans les ruines de l'hiver.

    Auteur : René Frégni - Source : La fiancée des corbeaux (2011)


  9. La littérature ne parle pas du monde, mais d'abord d'elle-même, mettant en évidence l'hétérogénéité fondamentale du réel et du texte.

    Auteur : Tiphaine Samoyault - Source : L'intertextualité : Mémoire de la littérature (2005)


  10. Inquiète de ce qui allait suivre, la sollicitude de la baronne avait sans doute fait à sa fille quelque signe de furtive départie, et elle avait disparu.

    Auteur : Jules Amédée Barbey d'Aurevilly - Source : Les Diaboliques (1874), Le dessous de cartes d'une partie de whist, III


  11. Et cette fusion en un seul être, de deux êtres séparés, accomplie graduellement à travers toute une vie, est l'oeuvre la plus haute à laquelle puissent prétendre le temps et l'éternité.

    Auteur : David Herbert Lawrence - Source : Défense de Lady Chatterley


  12. Le paysan n'a besoin que de garanties individuelles, il les possède. Le prolétaire ne peut vivre que par des garanties collectives n'étant individuellement qu'un atome devant l'industrie, il ne vaut que par sa masse.

    Auteur : Hippolyte Prosper Olivier Lissagaray - Source : Editorial de l'Action, 9 avril 1871


  13. Rien ne peut désarmer la rancune si elle remonte à l’enfance.

    Auteur : Jean Vautrin - Source : Gipsy Blues (2014)


  14. Beaucoup de parents veulent accoutumer leurs enfants à tout. Cela ne vaut rien. Car la nature humaine en général et en particulier celle des divers individus ne se prêtent pas à tout, et beaucoup d'enfants en restent à l'apprentissage.

    Auteur : Emmanuel Kant - Source : La Métaphysique des moeurs (1796-1797)


  15. Décidément cette chambre est triste. Les grosses araignées du matin, qu'on appelle pensées philosophiques, ont tissé leurs toiles dans tous les coins.

    Auteur : Alphonse Daudet - Source : Lettres de mon moulin (1866)


  16. Rien ne te met en mouvement, tu es toi-même la roue
    Qui roule d'elle-même et n'a pas de repos.


    Auteur : Angelus Silesius - Source : Le Voyageur chérubinique (1675)


  17. Les femmes sans âme n'ont rien de moelleux dans leurs gestes.

    Auteur : Honoré de Balzac - Source : La Comédie humaine (1842-1852)


  18. L'Egypte, c'était le Compostelle des matheux!

    Auteur : Denis Guedj - Source : Le théorème du perroquet


  19. Un père trop proche, trop compréhensif, n'est pas forcément ce qu'il y a de plus rassurant pour une adolescente qui a besoin, même si elle s'y oppose, d'une autorité.

    Auteur : Geneviève Bersihand - Source : Les filles et leurs pères (1993)


  20. Si seulement elle pouvait arriver tard j'finirais mes livres
    Buvant sur tes lèvres, tellement d'nuits, que j'en serais ivre.


    Auteur : Philippe Fragione, dit Akhenaton - Source : Soldats de fortune (2006), Mots blessés


  21. L'amour est la fleur de notre vie. Pour qu'elle y croisse splendide et magnifique, il ne faut pas l'encombrer d'herbes folles, ni attirer autour d'elle les petits oiseaux gourmands qui sifflent et sautillent dans les bosquets de Cythère.

    Auteur : George Sand - Source : Constance Verrier (1860)


  22. Toute société constituée par des hommes dépendant les uns des autres se développe selon les lois de la nature organique. Elle naît de la fusion de différents germes et croît comme un arbre, auquel une série de circonstances confère son individualité.

    Auteur : Ernst Jünger - Source : Lieutenant Sturm (1923)


  23. Les belles âmes arrivent difficilement à croire au mal, à l'ingratitude, il leur faut de rudes leçons avant de reconnaître l'étendue de la corruption humaine.

    Auteur : Honoré de Balzac - Source : Illusions perdues (1837-1843)


  24. De toutes les définitions de l'homme, la plus mauvaise me paraît celle qui en fait un animal raisonnable.

    Auteur : Anatole France - Source : Le Petit Pierre (1918)


  25. Si l'autre le laissait marcher devant et ne le saisissait pas encore, c'était, selon toute apparence, dans l'espoir de le voir aboutir à quelque rendez-vous significatif et à quelque groupe de bonne prise. Cette opération délicate s'appelle «la filature».

    Auteur : Victor Hugo - Source : Les Misérables (1862)


Les citations du Littré sur Elle


  1. Le jour commençoit à faillir, telles longueurs procedant des difficultez que faisoient les capitaines estrangers d'aller à l'assaut, encore qu'ils eussent obtenu la pointe [la tête de l'attaque], au grand deplaisir des François

    Auteur : VILLEROY - Source : Mém. t. II, p. 140, dans LACURNE


  2. Vous savez tout ce que la fortune a soufflé sur la duchesse de Fontanges ; voici ce qu'elle lui garde....

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 1er mai 1680


  3. Ce phénomène [une éclipse] jeta l'épouvante et la consternation dans l'esprit des Athéniens, qui étaient accoutumés, par superstition et par l'ignorance des causes naturelles, à regarder ces sortes d'événements comme des présages funestes

    Auteur : ROLLIN - Source : Hist. anc. Oeuv. t. III, p. 501, dans POUGENS


  4. On appelle système du monde l'assemblage et l'arrangement des corps célestes, et l'ordre selon lequel ces corps sont situés relativement les uns aux autres, et suivant lequel ils se meuvent

    Auteur : BRISSON - Source : Traité de phys. t. III, p. 3


  5. Avec batteaux attachez l'un à l'autre, bien foncez et ancrez au fonds de l'eaue, fait le comte de Ligny ponter [jeter un pont sur] icelle riviere, qui moult estoit large et profonde

    Auteur : JEAN D'AUTON - Source : Annales de Louis XII, p. 43, dans LACURNE


  6. Qu'il ressembloit à la queu, qui rendoit le cousteau aiguisé et prest à couper, elle ne le pouvant faire

    Auteur : PARÉ - Source : t. III, p. 688


  7. Mon oeil sera la lampe ardant continuelle Devant l'image saint d'une dame si belle

    Auteur : DESPORTES - Source : Diane, I, 43


  8. On voit des querelles entre le clergé et la noblesse, et les rois entre-deux

    Auteur : Montesquieu - Source : Espr. XXXI, 23


  9. L'élévation et la dignité du caractère agissaient profondément sur elle

    Auteur : STAËL - Source : Corinne, IV, 1


  10. Nicotiane ou herbe à la royne qu'aucuns maintenant appellent petum

    Auteur : BOUCHET - Source : Serées, liv. III, p. 16, dans LACURNE


  11. Il [Moïse] a joint aux choses passées, qui contenaient l'origine et les anciennes traditions du peuple de Dieu, les merveilles que Dieu faisait actuellement pour sa délivrance

    Auteur : BOSSUET - Source : Hist. univ. I, 3


  12. Les chars crues ils mettent entre leur selles et leur paniaus, quant le sanc en est bien hors, si la manjuent toute crue

    Auteur : JOINV. - Source : 254


  13. Quand ce vint sur le point que l'enfes dut partir, le roi le trait à part en sa chambre secretement, et lui donna une moult belle boursette pleine de poudre

    Auteur : Jean Froissard - Source : II, III, 13


  14. Ou il s'en perd la moitié [des nouvelles venant de loin], comme des espiceries, ou se buffettent comme les vins, ou sont falsifiées....

    Auteur : DESPÉR. - Source : Contes, I


  15. Si j'ai préféré des haricots coudés naturellement, ç'a été pour éviter les dérangements que j'aurais pu y occasionner en les coudant moi-même

    Auteur : BONNET - Source : Usage des feuilles, 5e mém.


  16. Nos sentinelles sont renversées sur leurs postes, les postes sur leurs bataillons, les bataillons sur la division ; et ce n'était point un coup de main, car les Russes avaient montré du canon

    Auteur : SÉGUR - Source : Hist. de Nap. IX, 2


  17. Desesperant de pouvoir jouir de ses amours, il se noya ; de quoy Thesaeus estant adverty, et aussi de la cause pour laquelle il s'estoit ainsi desesperé, en fut fort dolent et marry

    Auteur : AMYOT - Source : Thésée, 32


  18. Les coulonnes furent taillées en la quarriere du marbre pentelique ; depuis elles furent retaillées et repolies à Rome

    Auteur : AMYOT - Source : Publ. 29


  19. Comme elle tortillait son tablier avec une petite moue gentille !

    Auteur : GENLIS - Source : Théât. d'éduc. Vrai sage, II, 4


  20. Quelle Jérusalem nouvelle Sort du fond du désert brillante de clartés, Et porte sur le front une marque immortelle ?

    Auteur : Jean Racine - Source : Athalie, III, 7


  21. Elle y fut reçue très bien, mais très bien, c'est-à-dire que le roi la fit mettre dans sa calèche avec les dames

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 43


  22. La chose publique avoit desjà pris coup, et il estoit trop mal aisé de la retenir qu'elle n'allast en precipice

    Auteur : AMYOT - Source : Lucul. 77


  23. Un jeune soldat disait à sa mère, en lui montrant son épée : elle est bien courte ! - Eh bien, répondit-elle, vous ferez un pas de plus

    Auteur : BARTHÉL. - Source : Anach. ch. 10


  24. De quels yeux le regardions-nous [Louis XIV], lorsqu'aux dépens d'une santé qui nous est si chère, il voulait bien adoucir nos cruelles inquiétudes par la consolation de le voir

    Auteur : BOSSUET - Source : Louis de Bourbon.


  25. Il le blecea par dessoubz sa cuirace à l'endroit où elle joint aux parties naturelles

    Auteur : AMYOT - Source : Eumènes, 13




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 13h44










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