La définition de Phrase du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Phrase
Nature : s. f.
Prononciation : fra-z'
Etymologie : Du grec, parler, moyen de montrer ; signifie donc proprement se manifester.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de phrase de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec phrase pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Phrase ?


La définition de Phrase

Assemblage de mots formant un sens complet, distingué de la proposition en ce que la phrase est surtout considérée grammaticalement, et la proposition, logiquement.


Toutes les définitions de « phrase »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

PHRASE. n. f.
Proposition simple ou assemblage de propositions formant un sens complet. Phrase correcte, incorrecte, claire, obscure, bien construite, mal construite. Une phrase courte. Une phrase longue. Une phrase embarrassée. Une phrase élégante, bien tournée. Construire une phrase. Prononcer, dire une phrase. Composer, écrire, jeter sur le papier quelques phrases. La phrase grecque et la phrase latine admettent l'inversion. Phrase toute faite, Formule banale de style ou de conversation. Fam., Faire des phrases, Parler d'une manière recherchée et affectée. Ne faites donc pas tant de phrases et dites les choses simplement. Phrase musicale, Suite non interrompue de sons simples ou d'accords, qui forme un sens plus ou moins achevé et qui se termine sur un repos.

Littré

PHRASE (fra-z') s. f.
  • 1Assemblage de mots formant un sens complet, distingué de la proposition en ce que la phrase est surtout considérée grammaticalement, et la proposition, logiquement. On proposa une distribution des meilleurs auteurs à tous les académiciens, pour en tirer les phrases et les élégances de la langue, Pellisson, Hist. Acad. III. De quel front aujourd'hui vient-il, sur nos brisées, Se revêtir encor de nos phrases usées?? Boileau, Épître 1. L'on écrit régulièrement depuis vingt années?: l'on est esclave de la construction?; l'on a enrichi la langue de nouveaux mots, secoué le joug du latinisme et réduit le style à la phrase purement française, La Bruyère, I. Le tour de phrase, toujours le même et toujours uniforme, déplaît extrêmement, Montesquieu, Goût, Contrastes. Quelques écrivains qui, dans chaque phrase, mettent toujours le commencement en contraste avec la fin par des antithèses continuelles, tels que saint Augustin et quelques-uns de nos modernes, comme Saint-Évremond, Montesquieu, ib.

    Phrase faite, façon de parler consacrée par l'usage. Il y a un certain nombre de phrases toutes faites que l'on prend comme dans un magasin, et dont on se sert pour se féliciter les uns les autres sur les événements, La Bruyère, VIII.

    Un commis à la phrase, censeur. Dans Paris quelquefois un commis à la phrase Me dit?, Voltaire, Ép. c.

    Fig. Varier la phrase, ne pas faire exactement la même chose. L'abbé Tétu est retourné en Touraine? et, pour varier un peu la phrase, il a mené à ce second voyage toute la case [maison] de Richelieu, Sévigné, 14 oct. 1671.

  • 2Particulièrement, des phrases, de grandes phrases, des paroles emphatiques, affectées. Un faiseur de phrases. Un discours ferme et serré, sans aucun lieu commun, sans épithète, sans ce que nous appelons des phrases, Voltaire, Jenni, 4. Vous savez penser?; les autres font des phrases?; ils sont tous les élèves du père Nicodème, qui disait à Jeannot?: Fais des phrases, Jeannot, ma douleur t'en conjure, Voltaire, Lett. la Harpe, 25 févr. 1772. De grandes phrases, en disant qu'il n'en fait pas, Picard, Vieille tante, II, 6.

    Faire des phrases, signifie aussi?: parler beaucoup et ne rien faire d'effectif.

  • 3Se dit de la tournure d'écrire particulière à une langue. La phrase grecque a de l'harmonie, la phrase latine a de la majesté.
  • 4Phrase botanique, description d'une plante qui en présente tous les caractères dans une phrase très courte.
  • 5 Par analogie, phrase musicale, suite de sons musicaux avec un arrêt ou repos après le dernier, présentant à l'oreille un rhythme semblable à celui d'une phrase parlée. La phrase est plus courte que la mélodie. Phrase, fragment de mélodie qui a ordinairement pour fragment correspondant une autre phrase d'un nombre égal de mesures, de même rhythme et de même caractère, Fétis, Dictionnaire de musique, dans La musique mise à la portée de tout le monde.

HISTORIQUE

XVIe s. Ignorant des frases et vocables qui servent aux choses plus communes, Montaigne, I, 103.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PHRASE. Ajoutez?: - REM. Il semble que phrases, au pluriel, au sens de paroles emphatiques, affectées, était nouveau dans le courant du XVIIe siècle. Du moins on serait tenté de l'inférer de cet exemple?: Il a aussi pour contraire un certain style enflé et bouffi, qui fait semblant de dire de grandes choses et ne dit rien?: le phébus qui va toujours sur des échasses, ce qu'on appelle galimatias, ou, par un terme nouveau, phrases, et autres styles à perte de vue, De Courtin, la Civilité françoise, p. 182, Paris, 1695.

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Encyclopédie, 1re édition

PHRASE, s. f. c'est un mot grec francisé, ??????, locutio ; de ?????, loquor ; une phrase est une maniere de parler quelconque, & c'est par un abus que l'on doit proscrire que les rudimentaires ont confondu ce mot avec proposition ; en voici la preuve : legi tuas litteras, litteras tuas legi, tuas legi litteras ; c'est toujours la même proposition, parce que c'est toujours l'expression de l'existence intellectuelle du même sujet sous le même attribut : cependant il y a trois phrases différentes, parce que cette même proposition est énoncée en trois manieres différentes.

Aussi les qualités bonnes ou mauvaises de la phrase sont-elles bien différentes de celles de la proposition. Une phrase est bonne ou mauvaise, selon que les mots dont elle résulte sont assemblés, terminés & construits d'après ou contre les regles établies par l'usage de la langue : une proposition au contraire est bonne ou mauvaise, selon qu'elle est conforme ou non aux principes immuables de la morale. Une phrase est correcte ou incorrecte, claire ou obscure, élégante ou commune, simple ou figurée, &c. une proposition est vraie ou fausse, honnête ou deshonnête, juste ou injuste, pieuse ou scandaleuse, &c. si on l'envisage par rapport à la matiere ; & si on l'envisage dans le discours, elle est directe ou indirecte, principale ou incidente, &c. Voyez Proposition.

Une phrase est donc tout assemblage de mots réunis pour l'expression d'une idée quelconque : & comme la même idée peut être exprimée par différens assemblages de mots, elle peut être rendue par des phrases toutes différentes. Contrà Italiam est une phrase simple, Italiam contrà est une phrase figurée. Aio te, Æacida, Romanos vincere posse est une phrase louche, ambiguë, amphibologique, obscure ; te Romani vincere possunt est une phrase claire & précise ; chanter très-bien est une phrase correcte ; chanter des mieux est une phrase incorrecte. « Cette façon de parler, dit Th. Corneille sur la Rem. 126. de Vaugelas, n'est point reçue parmi ceux qui ont quelque soin d'écrire correctement.

» Il est indubitable, dit M. de Vaugelas, Rem. préf. § IX. p. 64. que chaque langue a ses phrases, & que l'essence, la richesse & la beauté de toutes les langues & de l'élocution consistent principalement à se servir de ces phrases-là. Ce n'est pas qu'on n'en puisse faire quelquefois,? au lieu qu'il n'est jamais permis de faire des mots ; mais il y faut bien des précautions, entre lesquelles celle-ci est la principale, que ce ne soit pas quand l'autre phrase qui est en usage approche fort de celle que vous inventez. Par exemple, on dit d'ordinaire lever les yeux au ciel,? c'est parler françois de parler ainsi : néanmoins, comme quelques écrivains (modernes) croient qu'il est toujours vrai que ce qui est bien dit d'une façon n'est pas mauvais de l'autre, ils trouvent bon de dire aussi élever les yeux vers le ciel, & pensent enrichir notre langue d'une nouvelle phrase. Mais au lieu de l'enrichir, ils la corrompent ; car son génie veut que l'on dise levez, & non pas élevez les yeux ; au ciel, & non pas vers le ciel. Ils s'écrient encore, que si nous en sommes crus, Dieu ne sera plus supplié, mais seulement prié. Je soutiens avec tous ceux qui savent notre langue, que supplier Dieu n'est point parler françois, & qu'il faut dire absolument prier Dieu, sans s'amuser à raisonner contre l'usage qui le veut ainsi. Quitter l'envie pour perdre l'envie ne vaut rien non plus? Mais pour fortifier encore cette vérité qu'il n'est pas permis de faire ainsi des phrases, je n'en alléguerai qu'une, qui est que l'on dit abonder en son sens, & non pas abonder en son sentiment, quoique sens & sentiment ne soient ici qu'une même chose ; & ainsi d'une infinité d'autres, ou plutôt de toute la langue dont on sapperoit les fondemens, si cette façon de l'enrichir étoit recevable. Qu'on ne m'allegue pas, dit ailleurs Vaugelas, Rem. 125. qu'aux langues vivantes, non plus qu'aux mortes, il n'est pas permis d'inventer de nouvelles façons de parler, & qu'il faut suivre celles que l'usage a établies ; car cela ne s'entend que des mots? Mais il n'en est pas ainsi d'une phrase entiere qui étant toute composée de mots connus & entendus, peut être toute nouvelle & néanmoins fort intelligible ; de sorte qu'un excellent & judicieux écrivain peut inventer de nouvelles façons de parler qui seront reçues d'abord, pourvu qu'il y apporte toutes les circonstances requises, c'est-à-dire un grand jugement à composer la phrase claire & élégante, la douceur que demande l'oreille, & qu'on en use sobrement & avec discrétion ».

Qu'il me soit permis de faire quelques observations sur ce que dit ici Vaugelas. « Un excellent & judicieux écrivain peut inventer, dit-il, de nouvelles façons de parler qui seront reçues d'abord, pourvu qu'il y apporte toutes les circonstances requises ». Il me semble qu'apporter les circonstances requises n'est point une phrase françoise ; on apporte les attentions requises, on prend les précautions requises, mais on est dans les circonstances requises ou on les attend ; d'ailleurs un grand jugement, & la douceur que demande l'oreille, ne peuvent pas être regardés comme des circonstances, & moins encore comme circonstances d'un même objet. Vaugelas ajoute, & qu'on en use sobrement ; c'est une phrase louche : on ne sait s'il faut user sobrement d'un grand jugement, ou de la douceur que demande l'oreille, ou d'une phrase nouvellement inventée, ou du pouvoir d'en inventer de nouvelles. Il paroît par le sens que c'est sur ce dernier article que tombent les mots user sobrement ; mais par-là même la phrase, outre le vice que je viens d'y reprendre, est encore estropiée. « On dit qu'une phrase est estropiée quand il y manque quelque chose, & qu'elle n'a pas toute l'étendue qu'elle devroit avoir ». Bouh. Rem. nouv. t. II. p. 29. Or il manque à la phrase de Vaugelas le nom auquel il rapporte ces mots qu'on en use sobrement, je veux dire le pouvoir d'inventer de nouvelles phrases.

On sent bien que s'il y a quelque chose de permis à cet égard, c'est sur-tout dans le sens figuré, par lequel on peut quelquefois introduire avec succès dans le langage un tour extraordinaire, ou une association de termes dont on n'a pas encore fait usage jusques-là. Mais, je l'ai dit, article Néologisme, il faut être fondé sur un besoin réel ou très-apparent, si fortè necesse est ; & dans ce cas-là même il faut être très-circonspect & agir avec retenue, dabitur licentia sumpta pudenter.

« Parler par phrases, dit le P. Bouhours, Rem. nouv. tome II. p. 426. c'est quitter une expression courte & simple qui se présente d'elle-même, pour en prendre une plus étendue & moins naturelle, qui a je ne sais quoi de fastueux? Un écrivain qui aime ce qu'on appelle phrase?.. ne dira pas?.. si vous saviez vous contenir dans de justes bornes, mais il dira, si vous aviez soin de retenir les mouvemens de votre esprit dans les bornes d'une juste modération?? Rien n'est plus opposé à la pureté de notre style ». c'est ordinairement le style que les jeunes gens remportent du college, où, au lieu de prescrire des regles utiles à la fécondité naturelle de leur âge, on leur donne quelquefois des secours & des motifs pour l'augmenter ; ce qui ne manque pas de produire les effets les plus contraires au but que l'on devoit se proposer, & que l'on se proposoit peut-être.

On emploie quelquefois le mot de phrase dans un sens plus général qu'on n'a vu jusqu'ici, pour désigner le génie particulier d'une langue dans l'expression des pensées. C'est dans ce sens que l'on dit que la phrase hébraïque a de l'énergie ; la phrase greque, de l'harmonie ; la phrase latine, de la majesté ; la phrase françoise, de la clarté & de la naïveté, &c. & c'est dans la vûe d'accoutumer les jeunes gens au tour & au génie de la phrase latine ainsi entendue, que l'on a fait des recueils de phrases détachées, extraites des auteurs latins, & rapportées à certains titres généraux du système grammatical qu'avoient adopté les compilateurs : tels sont l'ouvrage du cardinal Adrien de modis latinè loquendi ; un autre plus moderne répandu dans les colleges de certaines provinces, les délices de la langue latine ; celui de Mercier, intitulé le manuel des Grammairiens, &c. ce sont autant de moyens méchaniques laborieusement préparés pour ne faire souvent que des imitateurs serviles & mal-adroits. Il n'y a qu'une lecture assidue, suivie & raisonnée des bons auteurs qui puisse mettre sur les voies d'une bonne imitation. (B. E. R. M.)

Phrase, s. f. en Musique, est une suite de chant ou d'harmonie, qui forme un sens plus ou moins achevé, & qui se termine sur un repos par une cadence plus ou moins parfaite.

Il y a deux especes de phrases. En mélodie, la phrase est constituée par le chant, c'est-à-dire par une suite de sons tellement disposés, soit par rapport au ton, soit par rapport à la mesure, qu'ils fassent un tout bien lié, lequel aille se résoudre sur une des cordes essentielles du mode.

Dans l'harmonie, la phrase est une suite réguliere d'accords, tous liés entr'eux par des dissonnances exprimées ou sous-entendues. Cette suite se résout sur une cadence, & selon l'espece de cette cadence, selon que le sens est plus ou moins achevé, le repos est aussi plus ou moins parfait.

C'est dans l'invention des phrases musicales, surtout dans leur liaison entr'elles & dans leur ordonnance selon de belles proportions, que consiste la véritable beauté de la musique. Mais cette derniere partie a été presque entierement abandonnée par nos compositeurs modernes, sur-tout dans les opéra françois de ce tems, où l'on n'apperçoit plus que des rapsodies de petits morceaux durs, étranglés, mal cousus, & qui ne semblent faits que pour jurer ensemble. (S)

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Wiktionnaire


Nom commun - français

phrase \f??z\ féminin

  1. (Grammaire) Séquence de propositions ordonnées en fonction des règles de la grammaire, permettant de décrire quelque chose.
    • On n'est jamais captivé par des phrases où il y a trop de mots. (Antoine Albalat, L'art d'écrire enseigné en vingt leçons (sixième leçon), 1899)
    • Puis, en grosses lettres, cette phrase : « Plus il y aura d'acheteurs de blé, meuniers ou négociants, plus les agriculteurs vendront le leur facilement et cher. »
      Il est hors de contestation que, si des éléments de concurrence nouveaux devaient surgir, le cultivateur y trouverait son compte.
      (Annales de la Chambre des députés : Débats parlementaires, Paris : Imprimerie du journal officiel, 1921, page 1002)
    • Lui qui, d'habitude, d'une plume sûre, attaquait méthodiquement le papier, s'exténuait sur ses phrases. Il peinait, raturait. (Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, page 54)
    • Elle parlait intarissablement, mêlant quelques mots de français dans chacune de ses phrases : sur Louxor [?] sur Alexandrie. (Out-el-Kouloub, « Zaheira », dans Trois contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
    • Il a lancé l'idée comme ça, un jour, un journaliste a sorti la phrase de son contexte, et un tas d'escrocs et de faux médiums se sont mis à prétendre en posséder un, pour que les imbéciles croient parler à leurs proches décédés. (Larry Correia, Les Chroniques du Grimnoir, tome 2 : Malédiction , 2013, chapitre 3)
  2. (Par extension) Ensemble de quelques mots prononcés.
    • Et on entend encore résonner la phrase banale du mari, la phrase étrangère à elle, la phrase blasphématoire dans cette chambre où elle apporte sa nudité. (Henri Barbusse, L'Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • [?] il leur faut des électeurs ouvriers assez naïfs pour se laisser duper par des phrases ronflantes sur le collectivisme futur. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. IV, La Grève prolétarienne, 1908, p. 157)
    • Personne ne pouvait prononcer une phrase, dire un mot, apprécier un argument, juger un fait sans qu'aussitôt les autres ne demandassent?: « la conclusion »?? (Louis Pergaud, « Un point d'histoire », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Il eût fallu hurler pour échanger la moindre phrase. (Francis Carco, L'Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • C'est cette rupture dans le savoir - [?] - qui a fait de Galilée le symbole même du scientifique, et comme toute figure emblématique, une part de mythe lui est rattachée (on lui attribue notamment cette fameuse phrase ? qui précisément n'aurait pas été murmurée ? juste après sa condamnation « Et pourtant elle tourne » comme preuve de sa ténacité scientifique). (Muriel Montagut, « Des sciences et des hommes », dans La recherche clinique en sciences sociales, sous la direction de Vincent de Gaulejac, Florence Giust-Desprairies et Ana Massa, Toulouse : Eres, 2014)
  3. (Par analogie) (Musique) Suite non interrompue de sons simples ou d'accords, qui forme un sens plus ou moins achevé et qui se termine sur un repos.
    • Le roulier lui mit du foin sur le corps, et, pour ne pas s'endormir lui-même, il se prit à siffler à satiété une phrase de chanson lente et monotone ; [?]. Cette sifflerie m'impatientait. (George Sand, « Nanon », chapitre 15, dans la série des ?uvres complètes, Paris : chez Michel Lévy frères & à la Librairie nouvelle, 1872, page 189)
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Trésor de la Langue Française informatisé


PHRASE, subst. fém.

I. ? LING. et lang. cour.
A. ? Vieilli. Tout assemblage de mots: expression, locution, tour figé ou non.
Rem. C'est le sens anc., le seul qu'ait le mot phrase jusqu'au xviiies. Il est proche du sens étymol. (gr. ? ? ? ? ? ? ?, lat. phrasis «diction, élocution»). Il ne subsiste que dans qq. emplois (notamment au plur., avec valeur péj., infra 3) et dans qq. comp. (périphrase, phraséologie, phraséologique). La rubrique I A regroupe donc tous les emplois, vieillis ou non, où le mot phrase peut désigner une unité inférieure à la phrase au sens mod. I B. À la limite, il peut s'agir d'une phrase entière.
1. Tour, tournure de phrase(s). Expression, façon de s'exprimer. Je ne crois pas que l'on doive faire un mode particulier de ces tournures de phrases, Oserais-je observer? Ne pourrait-on pas essayer? (...) Par leur forme, elles sont interrogatives (...). Pour le fond de l'expression, elles signifient, je doute, je ne sais, je crois pouvoir, etc., etc. (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p.52).Il empruntait à Stephen sa démarche, sa mise, ses idées, ses inflexions de voix et jusqu'à ces tournures de phrases et ces mots que l'on affectionne sans le savoir et dont on se sert habituellement (Karr, Sous tilleuls, 1832, p.274).V. employer A 3 b ex. de Hémon.
? Phrase(s) toute(s) faite(s). (Phrase a le sens de «expression», à la limite le sens mod. B). Les parties du langage qui ont la vie la plus dure sont les phrases toutes faites, les locutions usuelles (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p.285).
? Vx. Phrase faite. ,,Façon de parler particulière, qui est consacrée par l'usage, et à laquelle il n'est pas permis de rien changer. Faire rage, faire grâce, avoir à coeur, battre monnaie, etc., sont autant de phrases faites`` (Ac. 1878).
2. Vx. Tour figé. Le style de Mallarmé doit précisément son obscurité, parfois réelle, à l'absence quasi totale de clichés, de ces petites phrases ou locutions ou mots accouplés que tout le monde comprend dans un sens abstrait, c'est-à-dire unique (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p.304):
1. Et il écrivit une longue lettre doucement tendre, pleine de phrases et de périphrases, de métaphores et de comparaisons, de philosophie et de galanterie universitaire, un vrai chef-d'oeuvre de grâce burlesque. Maupass., Contes et nouv., t.1, Quest. du lat., 1886, p.570.
3. Péjoratif
a) Au plur. Expression vide sous des apparences rhétoriques (à la limite phrase entière au sens B infra) contenant des clichés. Qu'on me réponde par des raisons, et non par des phrases (Proudhon, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p. 331).Mais le bien ou le juste sont en fait pour Julien Benda, tout au contraire, le principe et la vérité, au prix de quoi tout le reste apparaît mots et phrases (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p.86).
? De grandes, de belles phrases. L'étalage des grands sentiments, les belles phrases sur le peuple me font horreur chez un garçon comme Alain, qui n'a jamais cherché que son plaisir (Mauriac, Mal Aimés, 1945, iii, 2, p.227).
? Des phrases toutes faites. Il ignorait les phrases toutes faites et les rites de la politesse (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.305).
? Aimer, détester les phrases. Le maréchal, qui détestait les phrases, d'abord parce qu'elles sont détestables, et ensuite parce qu'il ne savait pas en faire, lui avait tourné le dos (Stendhal, L. Leuwen, t.3, 1836, p.355).Voyons, Jenkins, vous savez bien que je n'aime pas les phrases (...) ça ne va donc pas par là? (A. Daudet, Nabab, 1877, p.36).
? Faire des phrases. ,,Parler d'une manière recherchée et affectée`` (Ac. 1935). Au collège, dans tes narrations, tu faisais déjà des phrases (Renard, Journal, 1901, p.685).
? Se payer de phrases. Se contenter de vaines paroles. Synon. plus fréq. se payer de mots.Nous en appelons à la conscience du public, lequel, dieu merci! ne se paye plus de mots ni de phrases (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.82).
? Sans phrases. Sans rhétorique creuse. Arrivez donc, Monsieur, sans tant de phrases, à ce que vous proposez (Becque, Corbeaux, 1882, ii, 9, p.136).Sans phrases, sans mots à effet (Vogüé, Morts, 1899, p.295):
2. ... c'est exquis de se parler sans phrases. Mais quand on écrit, quand j'écris, je ne puis faire autrement que de chercher, de solenniser pour arriver à dire la vérité. Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1907, p.128.
? Pas de phrases. ?Le conseil d'administration m'a prié de vous dire... ?Oh! pas de phrases (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p.26).
? Enfileur, tourneur, faiseur de phrases. Assez sur ce pleurnichard. Flatteur de la populace, enfileur de phrases, hypocrite furibond (Salacrou, Terre ronde, 1938, i, 1, p.142).
Rem. Rare, sans valeur péj.: Ah! Ce Gustave Geffroy, ce joli tourneur de phrases, ce fin et délicat penseur, ce lettré artiste enfin, que j'aime pour un tas de bonnes et tendres choses que je sens en lui, il me fait de la peine (Goncourt, Journal, 1888, p.745).
b) Au sing., rare.
?) Tournure figée, qu'on ne peut prendre à la lettre:
3. yvonne: Je compte sur Georges pour faire preuve de caractère une fois au moins, et pour trancher dans le vif. georges: Trancher dans le vif est une phrase. Cocteau, Parents, 1938, I, 9, p.221.
?) Rhétorique, déclamation, emphase. Pillerault, peu démonstratif, ainsi que l'indiquaient son attitude calme et sa figure arrêtée, avait une sensibilité tout intérieure, sans phrase ni emphase (Balzac, C. Birotteau, 1837, p.124).Le vice moderne qui a fait le plus de mal peut-être dans ces derniers temps a été la phrase, la déclamation, les grands mots (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t.1, 1849, p.92).
B. ? Assemblage de mots, grammaticalement cohérent, marqué par une intonation ou une mélodie spécifique, encadré de pauses (à l'écrit, de signes de ponctuation forte: point, point d'interrogation, point d'exclamation), que le locuteur considère comme produisant un sens complet (assertif, interrogatif ou injonctif). Phrase après phrase; un amas de phrases, un membre de phrase; la vérité tient en une phrase. J'ai frémi en tombant d'abord sur cette phrase: «Toute jeune fille qui lira ce livre est perdue» (Nerval, Filles feu, Sylvie, 1854, p.610).Un livre n'est qu'une suite de phrases que l'auteur prononce ou fait prononcer à ses personnages (Taine, Philos. art, t.2, 1865, p.321).[Proust] donne, selon le cliché nouveau, des «coups de sonde» à chaque détour de phrase, il nous étonne par la manière qu'il a de toucher à tout (Blanche, Modèles, 1928, p.152):
4. ... il croyait triompher de sa femme, et l'accablait alors d'une grêle de phrases qui répétaient la même idée et ressemblaient à des coups de hache rendant le même son. Balzac, Lys, 1836, p.177.
Rem. Ce sens corresp. à une intuition plus ou moins floue. Le découpage d'un discours en phrases (p.ex. d'un texte non ponctué) peut varier sensiblement d'un locuteur à un autre.
1. [La phrase comme acte ou comme résultat d'un acte d'énonciation]
? Former, construire, énoncer, proférer, lancer, polir une phrase; écrire, dicter, citer une phrase; lâcher des bouts de phrase; balbutier quelques phrases; commencer, achever, finir, terminer sa phrase. Il recommença ses phrases lentes, ses tours et détours de paroles (Genevoix, Raboliot, 1925, p.204).Écrivains. Ceux pour qui une phrase n'est pas un acte inconscient, analogue à la manducation et à la déglutition d'un homme pressé qui ne sent pas ce qu'il mange (Valéry, Litt., 1930, p.55):
5. ... il affectait un dandinement de lassitude, une voix molle, avec des mots d'argot, des phrases qu'il ne se donnait pas la peine de finir. Zola, Nana, 1880, p.1382.
? Chercher ses phrases. Synon. plus fréq. chercher ses mots (v. mot).Il tournait de côté et d'autre, d'un air emprunté, cherchant ses phrases (Musset, Confess. enf. s., 1836, p.200).
? Rattraper sa phrase. Lui faire dire autre chose que son début ne laissait prévoir. Elle devenait toute pâle souvent, (...) rattrapant sa phrase avec la confusion d'une vilaine pensée (Zola, Assommoir, 1877, p.491).
? Rester sans phrase (rare). Rester bouche bée. Abasourdie, elle le regardait à son tour, restait sans phrase (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p.143).
? Dans le domaine pol.Petite phrase. Propos bref d'un homme politique, qui sert à frapper l'opinion. Ainsi donc, la petite phrase de Françoise Giroud n'avait pas été lancée au hasard. Dès l'ouverture, le Centre Pompidou doit s'attendre, comme une vulgaire maison de la culture ou un centre dramatique, à voir ses crédits sérieusement rognés (Le Nouvel Observateur, 4 oct. 1976, p.69, col. 2).
SYNT. Répéter une phrase; aligner des phrases; échanger quelques phrases; répondre d'une phrase, en une phrase, en deux phrases, en quelques phrases; lire, déchiffrer, comprendre une phrase; le début, le milieu, la fin d'une phrase; s'arrêter au milieu d'une phrase; s'embrouiller dans ses phrases; des bribes, des lambeaux de phrases; des amas de phrases; se rappeler une phrase de...
2. [La phrase comme contenu] Le sens, la signification d'une phrase; phrases à double sens, équivoques, ambiguës; phrase claire, obscure, embrouillée; phrase d'excuse, de compliment:
6. ... c'était aussi l'intonation singulièrement significative de cette voix qui me faisait encore dresser l'oreille, comme à une phrase lourde de sous-entendus. Gracq, Syrtes, 1951, p.36.
? Vx. Phrase botanique. ,,Description d'une plante qui en présente tous les caractères dans une phrase très courte`` (Littré).
3. [La phrase comme lieu de qualités ou de défauts grammaticaux ou stylistiques]
? Des phrases élégantes, amples, organisées, bien faites, bien construites; de longues phrases sinueuses, enchevêtrées, entortillées, interminables; des phrases brèves, courtes, rapides, hachées; des phrases gauches, maladroites, boiteuses, incohérentes, incompréhensibles; des phrases banales, sèches, piquantes; phrase oratoire.
? Le rythme, l'harmonie, l'équilibre de la phrase. Quant au style, j'ai moins sacrifié dans ce livre-là que dans l'autre à la rondeur de la phrase et à la période (Flaub., Corresp., 1862, p.67).Autrefois ?je m'en aperçois enfin ?ma phrase disait une chose et le mouvement de la phrase donnait la sensation de sa présence. J'écrivais pour les sens autant que pour l'esprit (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p.72):
7. ... des discours incohérents transperçaient par instants les murs, des propos interrompus, scandés de «sacré nom de dieu» marquant la cadence de la phrase, où il était question de rosses, de chameaux, et d'étranges brebis égarées ramenées au bercail à coup de bottes dans les fesses. Courteline, Train 8 h 47, 1888, 3epart., 1, p.216.
? La phrase de Chateaubriand, d'Anatole France, de Marcel Proust. La phrase de ces écrivains considérée dans sa longueur, sa complexité, son rythme... La phrase latine, française. Traiter des questions toutes modernes avec la phrase de Descartes et le vocabulaire de Bossuet, voilà le problème qu'a souvent résolu M. Brunetière (Lemaitre, Contemp., 1885, p.224).La phrase du XVIIesiècle est longue, à périodes; c'est l'époque du développement, de la dissertation (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p.43).C'est dans la mesure où elle diffère de la phrase véritablement écrite, que la phrase dramatique peut paraître spontanée et vivante. (...) la phrase trop bien écrite, belle parfois dans un roman, paraît à la scène fabriquée, ce qui la rend inefficace ?parce qu'elle n'obéit plus à ce postulat essentiel du genre qui implique une improvisation simulée (P. Larthomas, Le Lang. dram., 1980, p.332):
8. J'aime les mots de Hugo, sa phrase, et, cette musique, cet éclat des couleurs, cette architecture qui est sa poésie, mais non ses thèses où je ne vois rien qui m'émeuve et m'anime. Barrès, Cahiers, t.11, 1915, p.141.
C. ? LINGUISTIQUE
1. [Unité ling. définie au moyen de critères variés]
a) GRAMM. CLASS. Assemblage de mots caractérisé par la complétude sémantique, la cohésion grammaticale et par les pauses qui l'entourent (à l'écrit par les signes de ponctuation forte). La phrase est soit une proposition simple, soit une réunion de propositions formant un sens complet. Elle est ordinairement comprise entre deux points (A. Brachet, J. Dussouchet, Nouv. cours de gramm. fr. à l'usage de l'enseign. second., Cours sup., 7eéd., Paris, Hachette, 1895, pp.271-272).La phrase est un ensemble de mots qui a un sens complet et qui va d'un point à un autre. Elle peut être très brève, même réduite à un seul mot. Entrez! Silence! mais bien souvent elle peut être longue (A. Hamon, Gramm. fr., Cycle d'observation, 6e, 5e, Paris, Hachette, 1964, p.28).
Rem. La ponctuation n'a rien de rigoureux. Combien faut-il voir de phrases dans un énoncé comme celui-ci: Des Chinois arrivèrent aussi. Si bien qu'au bout de quelques mois Cox-City comptait près de cinq mille habitants (Apollinaire ds Gramm. Lar. 1964, p.12, § 7).
b) GRAMM. STRUCTURALE ou FONCTIONALISTE. Assemblage de mots caractérisé par son autonomie grammaticale. La structure syntaxique de la phrase. La phrase est le type par excellence du syntagme. Mais elle appartient à la parole, non à la langue (Sauss.1916, p.172).Ceci nous permet de définir la phrase comme l'énoncé dont tous les éléments se rattachent à un prédicat unique ou à plusieurs prédicats coordonnés (Martinet1969, p.131).Pour L. Bloomfield (...) la phrase est une «forme linguistique indépendante, qui n'est pas incluse dans une forme linguistique plus large en vertu d'une construction grammaticale quelconque» (...). Les travaux de Z. Harris, de C. F. Hockett, de bien d'autres, sont issus de cette définition (Ch. Marchello-Nizia,p.68, infra bbg.).La phrase est un ensemble organisé dont les éléments constituants sont les mots (...). Tout mot qui fait partie d'une phrase cesse par lui-même d'être isolé comme dans le dictionnaire. Entre lui et ses voisins, l'esprit aperçoit des connexions, dont l'ensemble forme la charpente de la phrase (Tesn.1959):
9. ... il importe de bien préciser ce que Harris entend par phrase. Il en donne une jolie définition: «Dans chaque langue nous trouvons que nous pouvons distinguer et classer des éléments appelés «morphèmes» (parties de mots, comme les préfixes, ou mots indécomposables) de telle sorte que les diverses classes de ces morphèmes se trouvent (dans la langue parlée et écrite) de manière régulière les unes vis-à-vis des autres. Le domaine de cette régularité est appelé une phrase». Coyaud, Introd. ét. lang. docum., 1966, p.72.
? [Chez E. Benveniste] Unité minimale du discours. La phrase, création indéfinie, variété sans limite, est la vie même du langage en action. Nous en concluons qu'avec la phrase on quitte le domaine de la langue comme système de signes, et l'on entre dans un autre univers, celui de la langue comme instrument de communication, dont l'expression est le discours (...). Il y a d'un côté la langue, ensemble de signes formels, étagés en classes, combinés en structures et en systèmes, de l'autre, la manifestation de la langue dans la communication (...). La phrase est l'unité du discours (E. Benveniste, Problèmes de ling. gén., 1966, pp.129-130).
? V. morphème, syntagme, mot.
c) GRAMM. GÉNÉRATIVE, SÉM. CONTEMP. [Primitif de la théorie linguistique (et comme tel non défini)] :
10. La notion de phrase est, en grammaire générative, tenue pour un terme primitif, non défini, de la théorie (...) nous pouvons (...) nous contenter de nous la représenter comme une suite d'éléments syntaxiques minimaux enchaînés (...); ces éléments syntaxiques minimaux sont, approximativement, équivalents aux morphèmes des structuralistes. N. Ruwet, Introd. à la gramm. générative, 1967, p.366.
? [S'oppose à énoncé] ,,On distinguera désormais, de la façon suivante, les notions de phrase et d'énoncé: la phrase relève de la compétence, et l'énoncé de la performance. C'est ainsi que «j'ai faim» prononcé par Dupont le 5 janvier 1966 à midi, est un énoncé différent de «j'ai faim», prononcé par Durand le 15 août à 8 heures, mais ces deux énoncés sont des occurrences distinctes d'une même phrase. La notion de phrase est donc plus abstraite que celle d'énoncé`` (Id., ibid., p.368, note 10):
11. J'entendrai par phrase (...) une entité linguistique abstraite, purement théorique, en l'occurrence un ensemble de mots combinés selon les règles de la syntaxe, ensemble pris hors de toute situation de discours, ce que produit un locuteur, ce qu'entend un auditeur, ce n'est donc pas une phrase, mais un énoncé particulier d'une phrase. O. Ducrot, Les Mots du discours, 1980, p.7.
2. Locutions
? Phrase simple. ,,Phrase qui ne comporte qu'une seule proposition`` (Dagn. 1965). Phrase complexe. ,,Phrase formée de plusieurs propositions (une proposition «principale» et des propositions «subordonnées»)`` (Dagn. 1965).
? Phrase nominale. Celle ,,dont le prédicat est un nom (lat. omnia praeclara rara: toutes les belles choses [sont] rares)`` (Mar. Lex. 1933):
12. Au cours du xixesiècle, la phrase française a été peu à peu envahie par la construction nominale, c'est-à-dire que l'on a demandé au substantif de remplir des rôles ressortissant normalement au verbe, à l'adjectif ou à l'adverbe (...). Un cri dans la rue, un rassemblement (...). Ce n'est pas parce qu'il manque des verbes que la construction est nominale. Aurions-nous: il y eut un cri, un rassemblement se fit, qu'elle le serait encore, parce que l'essentiel de la notation est exprimé nominalement. Nominales encore, et pour la même raison, ces phrases de Flaubert et des Goncourt: Un cri se fit entendre. C'était sur les zébrures des peaux, un remuement presque invisible. Cressot1969, pp.193-194.
? Phrase interrogative, impérative, exclamative. V. interrogation, impératif, exclamation.
? Phrase-noyau. ,,1. En grammaire structurale, la phrase-noyau est la phrase déclarative active transitive réduite à ses constituants fondamentaux. L'enfant lit un livre est une phrase-noyau. 2. En grammaire générative, synon. de phrase nucléaire`` (Ling. 1972).
? Phrase nucléaire (dans la première version de la grammaire générative). Celle qui résulte de l'application des transformations obligatoires. On appellera phrase nucléaire («kernel sentence») une phrase qui est engendrée en n'appliquant à une suite S terminale que les transformations obligatoires; on appellera phrases dérivées les phrases produites en appliquant également des transformations facultatives (N. Ruwet, Introd. à la gramm. générative, 1967, p.194).
? Phrase matrice; phrase constituante (Mounin 1974). Synon. de proposition principale et proposition subordonnée (dans la première version de la grammaire générative).
II. ? P. anal. et p.métaph.
A. ? MUS. ,,Partie d'une ligne mélodique ou d'une idée musicale naturellement délimitée, significative du point de vue de la déclamation, de l'articulation et de la respiration (...). Le terme de phrase est (...) intimement lié au rythme de la respiration et au phrasé. Il se définit surtout à partir de la déclamation et de l'exécution avec lesquelles il constitue un tout naturel`` (Mus. 1976). La première phrase de la sonate du septuor, de l'allegretto; telle phrase de Beethoven. La belle phrase expressive, qui va, sur cette basse, s'élever, scandée à contre-temps par des palpitations, est fille de celle qui a déjà paru (...) comme deuxième partie du thème principal (Rolland, Beethoven, t.1, 1937, p.262).Le caractère le plus net de son génie [de Gounod] très divers est d'être si personnel qu'il suffit d'une phrase ou d'un thème pour le reconnaître immédiatement et sans erreur possible (Dumesnil, Hist. théâtre lyr., 1953, p.148).V. phrasé, cristallin1B 1 ex. de Gide:
13. ... quelques minutes à peine après que le petit pianiste avait commencé de jouer chez MmeVerdurin, tout d'un coup, après une note haute longuement tenue pendant deux mesures, il vit approcher, s'échappant de sous cette sonorité prolongée et tendue comme un rideau sonore pour cacher le mystère de son incubation, il reconnut, secrète, bruissante et divisée, la phrase aérienne et odorante qu'il aimait. Proust, Swann, 1913, p.211.
? Phrase musicale, mélodique; une phrase de musique. Synon. de phrase (au sens musical).Au son du tambour et de la même phrase musicale, reprise en coeur et inlassablement répétée, tous tournent en formant une vaste ronde (Gide, Voy. Congo, 1927, p.787).Cette captation méthodique de toutes les énergies et de toutes les émotions encloses dans une phrase mélodique, dans un accord d'orchestre (Arts et litt., 1935, p.88-11).Une phrase de musique ronfla dans un silence relatif (Aragon, Beaux quart., 1936, p.275).
? Une phrase de + nom d'instrument de musique.Une petite musique cristalline, nette et déliée comme une phrase d'harmonica (Zola, Assommoir, 1877, p.420).
B. ? Littér. Mais c'était surtout sur la table que les fromages s'empilaient (...). Alors, commençaient les puanteurs: (...) les neufchâtel, les limbourg, les marolles, les pont-l'évêque, carrés, mettant chacun leur note aiguë et particulière dans cette phrase rude jusqu'à la nausée (Zola, Ventre Paris, 1873, p.827).Il ne restait plus d'eux qu'un souvenir, de roses bues par l'azur, dans la phrase interminable et doucement heurtée de la mer (Jammes, Robinsons, 1925, p.23):
14. Ce qui arrêtait ces dames, c'était le spectacle prodigieux de la grande exposition de blanc (...). Elles ne se lassaient pas de cette chanson du blanc, que chantaient les étoffes de la maison entière (...). Sous l'écroulement de ces blancheurs, dans l'apparent désordre des tissus (...) il y avait une phrase harmonique, le blanc suivi et développé dans tous ses tons... Zola, Bonh. dames, 1883, p.769.
C. ? ESCR. Phrase d'armes. ,,Succession non interrompue des coups portés et rendus`` (Embry, Dict. d'escr., 1859 ds Petiot 1982). Phrase d'armes, par comparaison avec la conversation entre deux interlocuteurs (Cléry, L'Escr., 1973,ds Petiot 1982).
REM. 1.
Phrasier, -ière, subst. masc. et adj.a) Rare. (Celui) qui construit des phrases. L'homme de lettres réduit à son expression pure est l'écrivain public, sorte de commis-phrasier aux gages de tout le monde, et dont la variété la plus connue est le journaliste (Proudhon, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.114).b) Vx. (Celui) ,,qui parle ou qui écrit d'une manière affectée, recherchée, verbeuse et vide`` (Ac. 1835; ne figure plus ds Ac. 1878 et 1935). Synon. phraseur. (Ac. 1878 note s.v. phraseur: ,,On a dit dans le même sens phrasier``).Jamais le plus petit acte de courage, toujours la servilité la plus phrasière et la moins noble (Stendhal, Racine et Shakspeare, t.1, 1825, p.133).
2.
Mot-phrase, subst. masc.,ling. a) Mot qui forme phrase à lui seul. Si (...) connaît un emploi plein de mot-phrase dans les assertions positives après un énoncé négatif (assertif, jussif ou interrogatif): Il n'est pas là? ? Si!... il correspond sémantiquement à la phrase c'est ainsi (Moignet, Systématique de la lang. fr., 1981, p.320).b) En partic. Synon. de interjection.Puisque les interjections jouent dans le discours le même rôle que des phrases entières, nous les appellerons des mots-phrases (Tesn.1959, p.95).Rem. Phrase-mot ds Lar. encyclop.: inusité sous cette forme.
Prononc. et Orth.: [f? ?:z]. Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob., Warn. 1968 [-?-]; Lar. Lang. fr. [-a-]; Martinet-Walter 1973 [-?-] (16/17), [-a-] (1/17). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1546 «arrangement des mots, façon de parler» (Palmerin d'Olive, trad. I. Maugin, a 2a ds Rom. Forsch. t.32, p.127); 1688-96 phrases toutes faites (La Bruyère, Caractères, De la cour, éd. G. Servois, t.2, p.242, 81); 1718 péj. diseur de phrases (Ac.); 1740 faiseur de phrases (Ac.); spéc. 2. 1732 «assemblage de mots formant un sens complet» (Père Buffier, Grammaire françoyse sur un plan nouveau, p.47 d'apr. Chr. Marchello-Nizia ds Lang. fr. 1979, no41, p.47); 1754 (Encyclop. t.4, p.84b, s.v. construction); pour les relations phrase/proposition, v. aussi Encyclop. t.12 1765; pour l'évol. de ce sens v. l'art. de Chr. Marchello-Nizia, loc. cit., pp.35-48; 3. 1722 mus. (Fr. Couperin, Préface au 3eLivre de pièces de clavecin ds Mus.: On trouvera un signe nouveau dont voicy la figure: ' c'est pour marquer la terminaison des Chants, ou de nos Phrases harmoniques). Empr. au lat. phrasis «diction, style, élocution), du gr. ? ? ? ? ? ? ?, -? ? ? «discours», «élocution, expression, langage, diction», de ? ? ? ? ? ? «faire comprendre, indiquer». Au sens 1 l'angl. phrase est att. dep. 1530 ds Palsgr. Introd., p.XXXIX: phrasys, 1535 phrase, ibid. Fréq. abs. littér.: 9910. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8147, b) 11439; xxes.: a) 19217, b) 17506. Bbg. Allaire (S.). La Phrase du fr. parlé radiophonique. Lang. fr. 1975, no28, pp.79-90. _ Analyse de la phrase. Par B. Combettes, P. Demarolle, J. Copeaux et J. Fresson. Nancy, 1972, 69 p.?Bastuji (J.). La Phrase. Lang. fr. 1975, no26, pp.6-29. _ Bureau (C.). Qu'est-ce que la phrase? Lang. Ling. 1980, no6, pp.1-16. _ Candelier (M.), Delaveau (A.), Kerleroux (F.). La Not. de phrase... LINX. 1983, no8, pp.7-52. _ Delesalle (S.). L'Ét. de la phrase. Lang. fr. 1974, no22, pp.45-67. _ Marchello-Nizia (Ch.). Rech. sur la structuration de l'énoncé en anc. et m. fr. Thèse, Paris, 1982, pp.19-76. _ Sechehaye (A.). Essai de classement des espèces de phrases. B. Soc. Ling. Paris. 1934, t.35, pp.58-75. _ Stéfanini (J.). Sur la not. de phrase et son hist. Rech. sur le fr. parlé. 3. Aix-en-Provence - Paris, 1981, pp.7-18.

PHRASE, subst. fém.
Étymol. et Hist.1. 1546 «arrangement des mots, façon de parler» (Palmerin d'Olive, trad. I. Maugin, a 2a ds Rom. Forsch. t.32, p.127); 1688-96 phrases toutes faites (La Bruyère, Caractères, De la cour, éd. G. Servois, t.2, p.242, 81); 1718 péj. diseur de phrases (Ac.); 1740 faiseur de phrases (Ac.); spéc. 2. 1732 «assemblage de mots formant un sens complet» (Père Buffier, Grammaire françoyse sur un plan nouveau, p.47 d'apr. Chr. Marchello-Nizia ds Lang. fr. 1979, no41, p.47); 1754 (Encyclop. t.4, p.84b, s.v. construction); pour les relations phrase/proposition, v. aussi Encyclop. t.12 1765; pour l'évol. de ce sens v. l'art. de Chr. Marchello-Nizia, loc. cit., pp.35-48; 3. 1722 mus. (Fr. Couperin, Préface au 3eLivre de pièces de clavecin ds Mus.: On trouvera un signe nouveau dont voicy la figure: ' c'est pour marquer la terminaison des Chants, ou de nos Phrases harmoniques). Empr. au lat. phrasis «diction, style, élocution), du gr. ? ? ? ? ? ? ?, -? ? ? «discours», «élocution, expression, langage, diction», de ? ? ? ? ? ? «faire comprendre, indiquer». Au sens 1 l'angl. phrase est att. dep. 1530 ds Palsgr. Introd., p.XXXIX: phrasys, 1535 phrase, ibid.

Phrase au Scrabble


Le mot phrase vaut 11 points au Scrabble.

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Informations sur le mot phrase - 6 lettres, 2 voyelles, 4 consonnes, 6 lettres uniques.

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Les mots proches de Phrase

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Les citations avec le mot Phrase


  1. Quand Stevenson, très jeune, est allé mourir aux Samoa — il était tuberculeux — il a écrit cette phrase : « Les indigènes m'ont donné le titre le plus envié que j'ai jamais eu : ils m'appellent le raconteur d'histoires. »

    Auteur : Georges Simenon - Source : Conversations avec Simenon de Francis Lacassin (2004)


  2. Il n'y a que deux façons de procéder : convaincre ou terrifier. Avec les abrutis, la terreur est toujours plus efficace. On se fatigue moins, ça va plus vite. Pas de phrases compliquées, pas d'imparfait du subjonctif. Juste l'impératif.

    Auteur : Gilles Legardinier - Source : Complètement cramé ! (2012)


  3. Le duel est un prétexte à avocasseries, à phrases creuses, à sentences de mirliton.

    Auteur : Jules Renard - Source : Journal


  4. Livres raccourcis. Condensés, Digests. Abrégés. Tout est réduit au gag, à la chute. Condensés de condensés. Condensés de condensés de condensés. La politique ? Une colonne, deux phrases, un gros titre ! Et tout se volatilise !

    Auteur : Ray Bradbury - Source : Fahrenheit 451 (1955)


  5. « Une femme a autant besoin d'un homme qu'un poisson d'une bicyclette » : Je paraphrasais une phrase que j'avais lue dans un texte philosophique pour mon année de spécialisation en littérature anglaise et langue anglaise en 1970. C'était: « Un homme a autant besoin de Dieu qu'un poisson d'une bicyclette ».

    Auteur : Irina Dunn - Source : Le 28 Janvier 2002 en réponse à un article du Time du 16 septembre 2000.


  6. Le droit à l'erreur, toute petite expression, tout petit bout de phrase, mais qui te le donnera? Qui, à part toi?

    Auteur : Anna Gavalda - Source : Je l'aimais (2003)


  7. « Je vais vous faire une confidence » Cette phrase prononcée lors des interviews par les politiques me rend hystérique. Alors que tout a été étudié, jusqu'à la gestuelle. Comment osent-ils prononcer ce mot, qui sous-tend une forme de spontanéité ?

    Auteur : Rachida Brakni - Source : Dans Le Monde, 17 avril 2017.


  8. Toutes les familles heureuses se ressemblent mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon est la première phrase d'Anna Karénine que, comme toute bonne concierge, je ne saurais avoir lu, non plus qu'il ne m'est accordé d'avoir sursauté par hasard à la seconde partie de cette phrase, dans un moment de grâce, sans savoir qu'elle venait de Tolstoï.

    Auteur : Muriel Barbery - Source : L'élégance du hérisson (2006)


  9. La liberté de combiner des phrases est la plus grande qui soit, car il n'y a plus de contraintes au niveau de la syntaxe (les contraintes de cohérence mentale du discours qui peuvent subsister ne sont plus d'ordre linguistique).

    Auteur : Roland Barthes - Source : Eléments de sémiologie (1965)


  10. L'humeur n'est rien si on ne la nourrit pas. N'as-tu jamais entendu cette phrase: Je nourris mon humour?

    Auteur : Ben Jonson - Source : Chaque homme a son humeur (1598)


  11. « Y'aurait beaucoup à dire », phrase préférée des gens n'ayant rien à dire et qui sont obligés de faire semblant.

    Auteur : José Artur - Source : Les Pensées


  12. Les deux phrases les pires au monde sont: Il faut que je te parle et J'aimerais qu'on reste amis. Le plus drôle est qu'elles arrivent toujours au résultat opposé, et cassent aussi bien la conversation que l'amitié.

    Auteur : Frédéric Beigbeder - Source : Mémoires d'un jeune homme dérangé (1990)


  13. C'est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases.

    Auteur : Michel Audiard - Source : Les Tontons flingueurs (1963) de Georges Lautner


  14. Lire jusqu'à ne plus comprendre la moindre phrase, c'est commencer à lire.

    Auteur : Elias Canetti - Source : Le coeur secret de l'horloge


  15. Un étranger qui écrirait en français croirait bien faire que d'emprunter beaucoup de phrases à Molière, et se ferait moquer de lui.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Mélanges, Sur la latinité des modernes


  16. Mon portugais était balbutiant... mais je commençais à m'habituer à ces conservations floues... où le mystère d'une phrase se révèle au détour d'un seul mot compris... comme par enchantement.

    Auteur : Cyril Pedrosa - Source : Portugal (2011)


  17. Les mots sont la monnaie d'une phrase. Il ne faut pas que ça encombre. On a toujours trop de monnaie.

    Auteur : Jules Renard - Source : Journal


  18. Maxime, tu es encore devant l'ordinateur...
    Une petite phrase souvent entendue, pour laquelle j'ai ma réponse toute prête :
    - Eh oui, j'ai déjà essayé derrière, mais on voit moins bien...


    Auteur : Anne Percin - Source : Comment (bien) rater ses vacances (2010)


  19. Le moyen le plus sûr d'accréditer une opinion auprès de la frivolité française, est d'inventer quelques phrases que tous les sots puissent répéter en croyant dire quelque chose.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Eloges, Crébillon


  20. Les idéologues, ce sont ceux qui ne font pas de phrases interrogatives. Ceux dont le discours se plie à la logique de brièveté, de simplification extrême et d'infantilisation des médias.

    Auteur : Pierre Guyotat - Source : Interview pour Télérama 3138 - Propos recueillis par Nathalie Crom le 05/03/2010.


  21. Les ruptures violentes donnent souvent des raisons supplémentaires de couper les ponts. Elles attisent la colère et rendent définitif ce qui était encore rattrapable. Le mot de trop, la phrase jetée en l'air, toutes ces réactions brutales ne sont que des tours de l'esprit pour se convaincre soi-même.

    Auteur : Lilia Hassaine - Source : Soleil amer (2021)


  22. Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases: le bonheur n'existe pas. L'amour est impossible. Rien n'est grave.

    Auteur : Frédéric Beigbeder - Source : L'amour dure trois ans


  23. Jakób ne parle jamais comme les sages, avec de longues phrases compliquées dans lesquelles il y a une multitude de mots rares et précieux et qui renvoient en permanence à des écrits par des citations. Il parle avec clarté et brièveté comme quelqu’un qui vit du commerce sur la place du marché ou du transport par charrette.

    Auteur : Olga Tokarczuk - Source : Les livres de Jakob (2018)


  24. Une phrase de Flaubert sur les féeries qui faisaient fureur de son temps: «Avec le cochon de lait, la féerie est ce que je connais de plus lourd.»

    Auteur : Julien Green - Source : Journal, Vers l'invisible, 21 août 1959


  25. Comme ce serait bien tout de même, comme ce serait reposant, quel immense progrès ce serait de faire moins de phrases et de voir davantage. De voir les choses comme elles sont au lieu de plaquer sur cette vision l'espèce de commentaire ininterrompu, subjectif, bavard, partisan, conditionné que nous produisons sans arrêt et sans même nous en rendre compte.

    Auteur : Emmanuel Carrère - Source : Yoga (2020)


Les citations du Littré sur Phrase


  1. De grandes phrases, en disant qu'il n'en fait pas

    Auteur : PICARD - Source : Vieille tante, II, 6


  2. Saint Basile se tient presque toujours dans la paraphrase de l'Écriture

    Auteur : Chateaubriand - Source : Génie, III, IV, 2


  3. C'est un homme d'esprit, mais grand parleur, et même fatigant par le tic qu'il a d'ajouter à chaque phrase qu'il prononce, un hem

    Auteur : GRIMM - Source : Corresp. t. I, p. 107


  4. Combien les particules servent non-seulement à lier ensemble les périodes, ou les parties différentes d'une même phrase, mais encore à orner et à varier le style

    Auteur : ROLLIN - Source : Traité des Ét. I, 3


  5. Loin de ces ignobles zoïles, De ces enfileurs de dactyles, Coiffés de phrases imbéciles Et de classiques préjugés

    Auteur : GRESSET - Source : Chartreuse.


  6. Les conseils qu'un auteur peut recevoir d'un homme du monde sur un tour de phrase inélégant

    Auteur : DIDER. - Source : Sur Térence.


  7. La règle est que, quand on veut exprimer une même chose par plusieurs périphrases, il faut que les images soient dans une certaine gradation, qu'elles ajoutent successivement les unes aux autres, et que tout ce qu'elles expriment convienne également, non-seulement à la chose dont on parle, mais encore à ce qu'on en dit

    Auteur : CONDIL. - Source : Art d'écr. II, 3


  8. Un étranger qui écrirait en français croirait bien faire que d'emprunter beaucoup de phrases à Molière, et se ferait moquer de lui

    Auteur : D'ALEMB. - Source : Mél. t. V, Sur la latinité des modernes.


  9. Je vous aime tout ce qu'on peut aimer, est un barbarisme de phrase

    Auteur : Voltaire - Source : Comm. Rem. Corn. Cid, II, 5


  10. On pourra encore supprimer à, du moins en poésie, quand la phrase est longue, comme ici : Pour de l'esprit, j'en ai, sans doute, et du bon goût à juger sans étude et raisonner de tout, à faire aux nouveautés, dont je suis idolâtre, Figure de savant sur les bancs d'un théâtre, Y décider en chef et faire du fracas à tous les bons endroits qui méritent des ah !

    Auteur : Molière - Source : Misanth. III, 1


  11. Ainsi on ne condamnera pas ces phrases-ci : Laissez l'Église en paix, et je vous y laisserai

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Prov. XVIII


  12. Aristote dict que bonifier quelqu'un c'est le tuer, en certaine phrase de son païs

    Auteur : MONT. - Source : III, 361


  13. La syllepse oratoire est une espèce de métaphore ou de comparaison, par laquelle un même mot est pris en deux sens dans la même phrase

    Auteur : DUMARSAIS - Source : Tropes, II, 11


  14. Ils attifent leurs mots, enjolivent leur phrase, Affectent leur discours tout si relevé d'art, Et peignent leurs défauts de couleur et de fard

    Auteur : RÉGNIER - Source : Sat. IX.


  15. Telle est, ce me semble, la raison métaphysique pour laquelle, la construction et la syntaxe des langues étant supposées, le nominatif doit être placé avant le verbe, et le verbe avant son régime ; les mots doivent être placés dans un tel ordre, qu'en finissant la phrase où l'on voudra, elle présente autant qu'il est possible un sens ou du moins une idée complète qui n'en suppose point nécessairement d'autre

    Auteur : D'ALEMB. - Source : Élém. de philos. Oeuv. t. II, p. 276, dans POUGENS


  16. Il n'y a rien dont l'usage s'étende plus loin que la périphrase, pourvu qu'on ne la répande pas partout sans choix et sans mesure

    Auteur : BOILEAU - Source : Longin, Sublime, ch. XXIV


  17. Les docteurs de Louvain furent très empêchés en recevant la bulle [qui condamnait Baïus, en 1567] ; il y avait surtout une phrase dans laquelle une virgule, mise à une place ou à une autre, condamnait ou tolérait quelques opinions de Michel Baïus ; l'université dépêcha à Rome pour savoir du saint-père où il fallait mettre la virgule ; la cour de Rome, qui avait d'autres affaires, envoya pour toute réponse à ces Flamands un exemplaire de la bulle où il n'y avait point de virgule du tout

    Auteur : Voltaire - Source : Louis XIV, 37


  18. Toutes les fois que l'on emploie un pronom dans une phrase, il se rapporte au dernier nom substantif

    Auteur : Voltaire - Source : Comm. Corn. Rem. Nic. 1, 2


  19. Philisbourg est pris, ma chère enfant, votre fils se porte bien ; je n'ai qu'à tourner cette phrase de tous côtés, car je ne veux point changer de discours ; vous apprendrez donc par ce billet que votre enfant se porte bien, et que Philisbourg est pris

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 475


  20. Ellipse particulière qui a lieu quand, après avoir employé un mode, on en prend subitement un autre que n'admet pas la construction ordinaire ; comme dans cette phrase : Ainsi dit le renard et flatteurs d'applaudir

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. VII, 1


  21. Irai-je dans une ode, en phrases de Malherbe, Troubler dans ses roseaux le Danube superbe ?

    Auteur : BOILEAU - Source : Sat. IX.


  22. La conjonction est une partie du langage indeclinable, sans articles et sans aucun gouvernement, conjoignant les mesmes especes des parties ou clauses [phrases] aux clauses avec quelque signification ; j'ay dit les mesmes especes des parties, comme le nom substantif au substantif ou au pronom, ou bien l'adjectif à l'adjectif, le pronom au pronom.... Aucunes conjonctions sont copulatives ; les aucunes sont disjonctives du sens ; les aucunes sont causales ; les aucunes sont negatives ; les aucunes sont adversatives

    Auteur : MEIGRET - Source : dans LIVET, Gramm. au XVIe siècle, p. 102


  23. Du moins on serait tenté de l'inférer de cet exemple : Il a aussi pour contraire un certain style enflé et bouffi, qui fait semblant de dire de grandes choses et ne dit rien : le phébus qui va toujours sur des échasses, ce qu'on appelle galimatias, ou, par un terme nouveau, phrases, et autres styles à perte de vue

    Auteur : DE COURTIN - Source : la Civilité françoise, p. 182, Paris, 1695


  24. Courier la blâmait : Ceux-ci [Jean-Jacques, Diderot, d'Alembert] sont tous ânes bâtés sous le rapport de la langue, pour me servir d'une de leurs phrases

    Auteur : P. L. COUR. - Source : Lettr. II, 67


  25. Comme le vrai mérite a ses prérogatives.... cette phrase, ce comme ne conviennent pas à Pompée ; cela sent trop son rhéteur

    Auteur : Voltaire - Source : Comm. Corn. Rem. Sertor. III, 2




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 15h35











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