Définition de « abbaye »


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot abbaye de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.

Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur abbaye pour aider à enrichir la compréhension du mot Abbaye et répondre à la question quelle est la définition de abbaye ?

NOM genre (f) de 3 syllabes
Une définition simple : (fr-rég|a.be.i) abbaye (f)

  • Édifice religieux et plus précisément il correspond à un monastère chrétien ou à un couvent placé sous la direction d’un abbé ou d’une abbesse qui sert de père ou de mère spirituel à la communauté. - Abbaye royale ou de fondation royale. - Abbaye sécularisée. - Abbaye de Saint-Benoît, de l’ordre de Cîteaux.

  • (vx) (ucf|bénéfice) attaché au titre d’abbé. - Le roi lui donna une abbaye. - Il avait, il possédait jusqu’à trois abbayes.

  • (ext) Les bâtiments du monastère. - Une abbaye bien bâtie. - Une abbaye qui tombe en ruines.
    Expression : abbaye en règle abbaye en commende pour un moine l’abbaye ne faut pas abbaye des s’offre-à-tous abbaye ruffiante

    Approchant : abbatial, abbé, abbesse



    Définitions de « abbaye »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    ABBAYE, subst. fém.

    RELIG. Monastère placé sous la direction d'un abbé ou d'une abesse.
    A.? La communauté religieuse d'hommes ou de femmes vivant dans le monastère :
    1. Mais n'êtes-vous pas de la classe de ceux parmi lesquels on choisit les chefs d'abbayes, les prélats, les évêques? J. de Crèvec?ur, Voyage dans la Haute-Pensylvanie et dans l'État de New-York,t. 3, 1801, p. 27.
    2. Cette antique église, agrandie et embellie de siècle en siècle, où se trouvait la sépulture de l'apôtre des bourguignons, appartenait à une puissante abbaye qui avait joué un rôle important dans l'histoire de Bourgogne; ... P. de Barante, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois,t. 1, 1824, p. 118.
    3. Voyez le père Étienne qui est cellérier de l'abbaye et hôtelier, il est aussi sacristain et sonneur de cloches; moi, je suis également premier chantre et professeur de plain-chant. J.-K. Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 308.
    B.? Le bâtiment occupé actuellement ou autrefois par une communauté religieuse :
    4. ... cette antique abbaye où vivent de saintes filles, ... B. de Krüdener, Valérie,préf. 1803, p. 125.
    5. Les Brabançons étaient logés à Saint-Denis, et pillèrent cruellement la ville; les habitants se réfugièrent dans l'abbaye, et ces barbares eurent l'insolence de menacer le monastère du saint apôtre de la Gaule et de la sépulture royale; il fallut en fermer le pont-levis, et faire demander des hommes au roi pour le garder. P. de Barante, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois,t. 3, 1824, p. 182.
    6. On continua donc à faire bonne chère tant qu'on put, et surtout dans les abbayes, couvents et moutiers, ... J.-A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût,1825, p. 273.
    7. Il a trouvé moyen, sans un sou, de relever l'abbaye de Solesmes, sans s'interrompre pour cela, et sans quitter une rude partie entre lui et tous les évêques de France au sujet de la liturgie ancienne qu'il a réussi à faire rétablir dans toute sa pureté, presque partout; ... Ph.-A.-M. de Villiers de L'Isle-Adam, Correspondance générale,1862, p. 51.
    8. Il faudrait, se disait-il, fonder une abbaye où l'on pourrait travailler dans une bonne bibliothèque, à l'aise; on y serait quelques-uns, avec une nourriture possible, du tabac à volonté, la permission d'aller faire un tour sur le quai, de loin en loin. Et il rit; mais ce ne serait pas un couvent alors! ou ce serait un couvent de dominicains, avec les dîners en ville et le flirt de la prédication en moins! J.-K. Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 199.
    9. Les femmes! la règle est formelle, si elles mettent seulement le bout du pied dans la clôture d'une abbaye, elles sont frappées d'excommunication, ipso facto, par ce fait seul... J.-K. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 125.
    10. ... Bernard Tumaspacher, comte d'Armagnac, en expiation d'un meurtre politique, bâtit, à Saint-Mont, une abbaye et s'y fit moine bénédictin. J. de Pesquidoux, Le Livre de raison,t. 2, 1928, p. 271.
    C.? P. ext. Le monastère envisagé du point de vue de la part de ses revenus constituant un bénéfice ecclésiastique donné à un abbé séculier ou commendataire :
    11. Tant que notre pays était resté sous la domination des ducs, les droits de Son Altesse, ceux des seigneurs, abbayes, prieurés, couvents d'hommes et de femmes, suffisaient déjà pour nous accabler; ... Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 13.
    12. L'abbaye de Jouarre était due comme un fief aux grands services que sa famille avait rendus à l'État. E. Renan, Drames philosophiques,L'Abbesse de Jouarre, 1886, p. 627.
    13. M. Pierrefitte croit que Chapelain qui a eu pendant quatre années un bénéfice (l'abbaye d'Erlange, près de Darney) et qui était intéressé est venu dans le pays. M. Barrès, Mes Cahiers,t. 5, 1906, p. 199.
    D.? Emplois arg. (gén. comme base de syntagme)
    1. Maison de tolérance :
    14. abbaye des s'offre-à-tous, s. f. [= Maison publique] (...). Cette expression, qui sort du Romancero, est toujours employée par le peuple. A. Delvau, Dict. de la langue verte,Argots parisiens comparés, 1866, p. 2.
    15. Abbaye de s'offre à tous. Maison de tolérance du temps jadis. L. Rigaud, Dict. du jargon parisien,L'Argot ancien et moderne, 1878, p. 2.
    2. Refuge de voleurs, de vagabonds :
    16. Abbaye. Réduit, briqueterie ou four à chaux dans lequel les voleurs et les vagabonds se réfugient la nuit. Les Buttes-Chaumont étaient jadis une grande Abbaye. France1907.
    3. Prison :
    17. Prison (...) abbaye de sots bougres. Dict. d'argot, ou la Langue des voleurs dévoilée, 1847, p. 229.
    4. Guillotine :
    18. Abbaye de monte à regret. Potence, guillotine. Raban et Marco Saint-Hilaire, Mémoires d'un forçat, ou Vidocq dévoilé,t. 4, 1828-1829, p. 307.
    19. Il a fait changer ma peine; au lieu d'aller à l'abbaye de monte-à-regret, j'en ai eu pour quinze années de vie. E. Sue, Les Mystères de Paris,1844, p. 23.
    20. Les voleurs appellent encore l'échafaud Abbaye de Saint Pierre, la guillotine étant autrefois placée sur cinq pierres, devant la Roquette. France1907.
    Prononc. ET ORTH. ? 1. Forme phon. : [abei]. Grég. 1923, Barbeau-Rhode 1930 et Harrap's 1963, notent [?] ouvert. Par ailleurs, Passy 1914, Grég. 1923, Barbeau-Rhode 1930 et Harrap's 1962 transcrivent le mot avec yod : [abeji]. Pour Kamm. 1964, p. 126, l'y gr. dans abbaye ,,se décompose en deux i dont le premier altère la voyelle précédente, le second gardant sa valeur propre (...). En pratique, se développe un léger yod avant le deuxième, i.`` Cf. aussi Mart. Comment prononce 1913, p. 189-190, et Rouss.-Lacl. 1927, p. 152-153. D'apr. Nyrop Phonét. 1963, § 186, la graph. ay se prononce [ei] ou [eji] dans pays, paysan, abbaye. Enq. : /abei/. 2. Dér. et composés : cf. abbé. 3. Hist. ? Le mot apparaît sous sa forme actuelle dès le xives. (cf. ex. T.-L.) et ds les dict. dep. Nicot 1606, sauf Rich. 1680 et 1706 qui note abaïe.
    ÉTYMOL. ? Corresp. rom. : a.prov. abadia; n.prov. abadie; ital. port. abbadia, abbazìa; roum. abatie. Fin xies. (?) terme relig. « monastère gouverné par un abbé » (Lois de Guillaume, 1 ds Gdf. Compl. : Se ces fust u evesqué u abbeie); ca 1170 « id. » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. Foerster, 3139 : ... une jornee tot au tor N'avoit chastel, vile ne tor, Ne meison fort ne abeïe, Ospital ne herbergerie) 1165; « id. » (Chrétien de Troyes, La vie de Guillaume d'Angleterre, éd. Wilmotte, 1137 : Puis issi fors de m'abeïe [ : vie]). Du lat. eccl. abba?tia?, attesté dep. 651 au sens de « charge, dignité d'abbé », Prou-Vidier, Rec. des ch. de S. Benoît-s-Loire, I, no1 ds Nierm., s.v. : Dum me divina pietas basilicae domni Aniani... abbatiae sublimatum honore ejusdem loci custodem esse instituit; dep. 798 (?) au sens de « monastère placé sous la direction d'un abbé », Concil. Rispac., Conc. II p. 196 ibid. : [veniant] de illa vestra abbatia illos proceres monachos, quantos vobis videtur (attest. de 710 et 720 qualifiées d'interpolation par Nierm.); dep. 825-830, au sens « ensemble des domaines et des autres droits profitables attachés à la fonction d'abbé », Epp. V, p. 290, ibid. : [Abbas] ipsius monasterii monachis portionem de abbatia dedit, ut regulariter viverent. ? Dict. d'archéol. chrét. et de liturg., s.v.; Arch. f. lat. Lex., t. II, p. 444. HIST. ? Apparu à la fin du xies. (cf. étymol.), le mot abbaye, attribué d'abord aux monastères fondés par St Martin au ives. à Ligugé et à Marmoutiers et par St Honorat au ves. à Lérins, s'est maintenu dans la lang. contemp. pour les 2 accept. A et B. La distinction établie sous l'Anc. Régime entre l'abbaye en règle, soumise à l'autorité d'un relig., et l'abbaye en commende dont un eccl. séculier ou un laïc peut être titulaire figure toujours dans la lang. contemp. par all. au passé et à titre d'arch. de civilisation, par suite de l'abolition de la commende dep. 1789. Il en est de même pour abbaye au sens C. Pour les sens groupés sous D, cf. Esn. et FEW, XXIV : « bordel » dès 1389 (charte fr. cf. Du Cange s.v. abbas et T.-L.) dans l'expr. la grant abbaye (de Toulouse); « refuge de voleurs » cf. abbaye ruffante « four chaud à pain » public 1596 (Esn.); « potence » 1628 (Esn.); monte à rebours (d'apr. la manière de monter sur la potence) 1836 (Esn.).
    STAT. ? Fréq. abs. litt. : 937. Fréq. rel. litt. : xixes : a) 2 088, b) 1 151; xxes. : a) 1 759, b) 527.
    BBG. ? Barr. 1967. ? Bouillet 1859. ? Chabat 1875-76. ? Dainv. 1964. ? Lep. 1948. ? Marcel 1938. ? Théol. cath. 1909.


    Wiktionnaire


    Nom commun - français

    abbaye \a.be.i\ féminin

    1. (Christianisme) Monastère d'hommes, qui a pour supérieur un abbé, ou de femmes, qui a pour supérieure une abbesse.
      • Ah ! c'est une riche abbaye ; on y fait bonne chère, et ils boivent les meilleurs vins, ces bons pères de Jorvaulx. (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l'anglais par Alexandre Dumas, 1820)
      • Les abbayes et les monastères, étaient à cette époque, « cavernes de voleurs, lieux de dissolution » ; les abus devenaient tellement criants, les désordres prenaient des proportions si inquiétantes, qu'à tout prix il fallait y mettre un terme [?]. (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1923)
      • Pessan, le siège d'une antique abbaye, a une superficie de 2 588 hectares où végètent encore 430 habitants. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    2. (Histoire) Bénéfice attaché au titre d'abbé.
      • Le roi lui donna une abbaye.
      • Il avait, il possédait jusqu'à trois abbayes.
    3. (Par métonymie) (Architecture) Les bâtiments du monastère.
      • Avant les découvertes des plates-tombes de l'abbaye Notre-Dame-du-V?u, des fouilles de céramiques tombales importantes ont eu lieu au prieuré Saint-Martin de Deux-Jumeaux. (Éric Brine, Le Prieuré de Deux-Jumeaux, in Arts funéraires et décors de la vie, Normandie XIIe-XVIe siècle, CRAHM, 2003, page 32)
      • [?] le Père Dimier attirait l'attention sur le nom de la commune de Bouconville-Vauclerc, sur le territoire de laquelle se trouve l'abbaye cistercienne de Vauclair. Il émettait le v?u de voir rectifier l'orthographe du nom de la commune conformément à l'étymologie du nom de l'abbaye [?]. (Cîteaux, commentarii cistercienses, volume 24, 1973, page 73)
    4. (Suisse) (Vaud)(Neuchâtel) Société de tir?[1], et par extension fête organisée par une société de tir.
      • C'est comme une de ces après-midi de dimanche où il y a fête, fête et danse, une de ces abbayes d'ici qui ont lieu une fois par an. (Charles Ferdinand Ramuz, Présence de la mort, Georg, Genève 1922, chapitre 25)
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    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    ABBAYE. (On prononce Abéyie.) n. f.
    Monastère d'hommes, qui a pour supérieur un abbé, ou de femmes, qui a pour supérieure une abbesse. Abbaye royale, ou de fondation royale. Abbaye sécularisée. Abbaye de Saint-Benoît, de l'ordre de Cîteaux. Il s'est dit du Bénéfice attaché au titre d'abbé. Le roi lui donna une abbaye. Il avait, il possédait jusqu'à trois abbayes. Abbaye en règle, Celle à laquelle on ne peut nommer qu'un religieux. Abbaye en commende, Celle à laquelle on pouvait nommer un ecclésiastique séculier.

    ABBAYE se dit encore des Bâtiments du monastère. Une abbaye bien bâtie. Une abbaye qui tombe en ruines. Prov. et fig., Pour un moine l'abbaye ne faut pas, Quand plusieurs personnes sont convenues de se réunir, et qu'une d'elles manque à la réunion, on ne laisse pas de faire ce qui avait été résolu.

    Littré

    ABBAYE (a-bé-ie) s. f.
    • 1Monastère d'hommes ou de filles. Une abbaye fort riche.
    • 2Le bénéfice attaché au titre d'abbé. Il avait jusqu'à trois abbayes.
    • 3Les bâtiments du monastère. L'abbaye de Saint-Germain brûla en 1793. Quant à vous, suivez Mars, ou l'amour, ou le prince?; Allez, venez, courez?; demeurez en province?; Prenez femme, abbaye, emploi, gouvernement?; Les gens en parleront, n'en doutez nullement, La Fontaine, Fab. III, 1.

      Abbaye en règle, celle à laquelle on ne peut nommer qu'un religieux. Abbaye en commande, celle à laquelle on peut nommer un ecclésiastique séculier.

      Prov. Pour un moine l'abbaye ne faut pas, c.-à-d. pour un qui fait défaut, une partie ne manque pas, un projet ne s'en exécute pas moins.


    HISTORIQUE

    XIe s. Se ceo fust u evesqué u abbeie?, L. de Guill. 1.

    XIIe s. Se delivrast al regne nul liu [lieu] cum eveschiez, Priorez, abeies, u nuls arceveschiez, Li reis en saisireit les rentes et les fiés, Th. le Mart. 61. Deu [elle] servira dedens une abaïe, Ronc. 148. A la riche abaie du baron St-Maart [Médard], Sax. 29. Vous estes de l'abaïe As [aux, des] s'offre à tous (vous êtes de celles qui s'offrent à tous)?; Si ne vous nommerai, Romanc. 89.

    XIIIe s. St-Estienne, une abaie qui estoit à trois lieues de Constantinoble, Villehardouin, 61. Et avant en devroit porter heritage uns cousins en tiers degré ou en quart, de lignage du pere au religieus, que ses fix qui isteroit [sortirait] de l'abbeie pour avoir heritage, Beaumanoir, LVI, 2. Et puis [il] se rendit moine dedens une abeie, Berte, 2.

    XVe s. Car amour, en son abbaye Se tenoit chef de son couvent Ou [au] temps qu'ay congneu en ma vie, Orléans, Ball. 52.

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    Encyclopédie, 1re édition

    ABBAYE, s. f. Monastere ou Maison Religieuse, gouvernée par un Supérieur, qui prend le titre d'Abbé ou d'Abbesse. Voyez Abbé, &c.

    Les Abbayes different des Prieurés, en ce qu'elles sont sous la direction d'un Abbé ; au lien que les Prieurés sont sous la direction d'un Prieur : mais l'Abbé & le Prieur (nous entendons l'Abbé Conventuel) sont au fond la même chose, & ne different que de nom. Voyez Prieur.

    Fauchet observe que dans le commencement de la Monarchie Françoise, les Ducs & les Comtes s'appelloient Abbés, & les Duchés & Comtés, Abbayes. Plusieurs personnes de la premiere distinction, sans être en aucune sorte engagées dans l'état Monastique, prenoient la même qualité. Il y a même quelques Rois de France qui sont traités d'Abbés dans l'Histoire. Philippe I. Louis VII. & ensuite les Ducs d'Orléans, prirent le titre d'Abbés du Monastere de S. Agnan. Les Ducs d'Aquitaine sont appellés Abbés du Monastere de S. Hilaire de Poitiers, & les Comtes d'Anjou, de celui de S. Aubin, &c. Mais c'est qu'ils possédoient en effet ces Abbayes, quoique laïques. Voyez Abbé.

    Abbaye se prend aussi pour le bénéfice même, & le revenu dont joüit l'Abbé.

    Le tiers des meilleurs Bénéfices d'Angleterre étoit anciennement, par la concession des Papes, approprié aux Abbayes & autres Maisons Religieuses : mais sous Henri VIII. ils furent abolis, & devinrent des Fiefs séculiers. 190 de ces Bénéfices abolis, rapportoient annuellement entre 200 l. & 35000 l. ce qui en prenant le milieu, se monte à 2853000 l. par an.

    Les Abbayes de France sont toutes à la nomination du Roi, à l'exception d'un petit nombre ; savoir, parmi les Abbayes d'Hommes, celles qui sont Chefs d'Ordre, comme Cluny, Cîteaux avec ses quatre Filles, &c. & quelques autres de l'Ordre de Saint-Benoît, & de celui des Prémontrés : & parmi les Abbayes de Filles, celles de Sainte-Claire, où les Religieuses, en vertu de leur Regle, élisent leur Abbesse tous les trois ans. On peut joindre à ces dernieres, celles de l'Ordre de Saint Augustin, qui ont conservé l'usage d'élire leur Abbesse à vie, comme les Chanoinesses de S. Cernin à Toulouse.

    C'est en vertu du Concordat entre Léon X. & François I. que les Rois de France ont la nomination aux Abbayes de leur Royaume. (H)

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    Étymologie de « abbaye »

    Provenç. et espagn. abadia?; ital. abbadia?; de abbatia, de abbas (voy. ABBÉ).

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    (1175) Du moyen français abbaye, abbaïe, de l'ancien français abeïe, abaie, abbeie, abadie, du latin abbatia[1].
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    ABBAYE, subst. fém.
    ÉTYMOL. ? Corresp. rom. : a.prov. abadia; n.prov. abadie; ital. port. abbadia, abbazìa; roum. abatie. Fin xies. (?) terme relig. « monastère gouverné par un abbé » (Lois de Guillaume, 1 ds Gdf. Compl. : Se ces fust u evesqué u abbeie); ca 1170 « id. » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. Foerster, 3139 : ... une jornee tot au tor N'avoit chastel, vile ne tor, Ne meison fort ne abeïe, Ospital ne herbergerie) 1165; « id. » (Chrétien de Troyes, La vie de Guillaume d'Angleterre, éd. Wilmotte, 1137 : Puis issi fors de m'abeïe [ : vie]). Du lat. eccl. abba?tia?, attesté dep. 651 au sens de « charge, dignité d'abbé », Prou-Vidier, Rec. des ch. de S. Benoît-s-Loire, I, no1 ds Nierm., s.v. : Dum me divina pietas basilicae domni Aniani... abbatiae sublimatum honore ejusdem loci custodem esse instituit; dep. 798 (?) au sens de « monastère placé sous la direction d'un abbé », Concil. Rispac., Conc. II p. 196 ibid. : [veniant] de illa vestra abbatia illos proceres monachos, quantos vobis videtur (attest. de 710 et 720 qualifiées d'interpolation par Nierm.); dep. 825-830, au sens « ensemble des domaines et des autres droits profitables attachés à la fonction d'abbé », Epp. V, p. 290, ibid. : [Abbas] ipsius monasterii monachis portionem de abbatia dedit, ut regulariter viverent. ? Dict. d'archéol. chrét. et de liturg., s.v.; Arch. f. lat. Lex., t. II, p. 444. HIST. ? Apparu à la fin du xies. (cf. étymol.), le mot abbaye, attribué d'abord aux monastères fondés par St Martin au ives. à Ligugé et à Marmoutiers et par St Honorat au ves. à Lérins, s'est maintenu dans la lang. contemp. pour les 2 accept. A et B. La distinction établie sous l'Anc. Régime entre l'abbaye en règle, soumise à l'autorité d'un relig., et l'abbaye en commende dont un eccl. séculier ou un laïc peut être titulaire figure toujours dans la lang. contemp. par all. au passé et à titre d'arch. de civilisation, par suite de l'abolition de la commende dep. 1789. Il en est de même pour abbaye au sens C. Pour les sens groupés sous D, cf. Esn. et FEW, XXIV : « bordel » dès 1389 (charte fr. cf. Du Cange s.v. abbas et T.-L.) dans l'expr. la grant abbaye (de Toulouse); « refuge de voleurs » cf. abbaye ruffante « four chaud à pain » public 1596 (Esn.); « potence » 1628 (Esn.); monte à rebours (d'apr. la manière de monter sur la potence) 1836 (Esn.).

    abbaye au Scrabble


    Le mot abbaye vaut 19 points au Scrabble.

    abbaye

    Informations sur le mot abbaye - 6 lettres, 3 voyelles, 3 consonnes, 4 lettres uniques.

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    abbaye

    Les rimes de « abbaye »


    On recherche une rime en EI .

    Les rimes de abbaye peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en ei

    Rimes de obéis      Rimes de désobéi      Rimes de obéit      Rimes de abbayes      Rimes de agnus-dei      Rimes de arrière-pays      Rimes de pays      Rimes de désobéis      Rimes de obéi      Rimes de obéie      Rimes de agnus dei      Rimes de abbaye      Rimes de désobéit     

    Mots du jour

    obéis     désobéi     obéit     abbayes     agnus-dei     arrière-pays     pays     désobéis     obéi     obéie     agnus dei     abbaye     désobéit     


    Les citations sur « abbaye »

    1. Même abbaye, même habit.

      Auteur : Proverbes allemands - Source : Proverbe


    2. On dit qu'il a permission d'aller se promener dans ses abbayes; on aurait dû l'envoyer promener quatre ans plutôt.

      Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Lettre à Voltaire, 18 octobre 1760


    3. Quant à vous, suivez Mars, ou l'amour, ou le prince; - Allez, venez, courez; demeurez en province; - Prenez femme, abbaye, emploi, gouvernement; - Les gens en parleront, n'en doutez nullement.

      Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fables (1668 à 1694), Livre troisième, I, le Meunier, son Fils, et l'Ane


    4. L'abbaye de Port-Royal des champs, ce berceau de la première philosophie et de la bonne littérature.

      Auteur : Charles Pinot Duclos - Source : Mémoires secrets sur le règne de Louis XIV, la régence et le règne de Louis XV (1791)


    5. Au détour du chemin creux, une porte de bois, dans un châssis de pierres, qu'une croix de fer surmonte: c'est l'entrée de l'abbaye.

      Auteur : André Suarès - Source : Trois Hommes: Pascal, Ibsen, Dostoïevski (1913)


    6. Pour les hommes vraiment honnêtes, et qui ont de certains principes, les commandements de Dieu ont été mis en abrégé sur le frontispice de l'abbaye de Thélème: fais ce que tu voudras.

      Auteur : Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort - Source : Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes (1795)


    7. Honte, répondit Jalousie, j'ai grand'peur d'être trahie, car Débauche est devenue très puissante. Elle règne partout. Même en abbaye et en cloître, Chasteté n'est plus en sûreté.

      Auteur : Guillaume de Lorris - Source : Le Roman de la Rose


    8. Les murs qui jadis étaient des abbayes ne sont plus que des cavernes, et les coules ne sont que des sacs pleins de mauvaise farine.

      Auteur : Dante - Source : La Divine Comédie, Le Paradis (1321), XXII


    9. Autrefois la guillotine s'appelait l'abbaye de monte-à-regret, mais depuis qu'on la dresse sur la place de la Roquette et qu'afin qu'elle soit d'aplomb elle s'appuie sur cinq dalles placées au milieu du pavage, on la nomme «l'abbaye de cinq pierres».

      Auteur : Maxime Du Camp - Source : Paris, ses organes, ses fonctions, sa vie dans la seconde moitié du XIXe siècle (1869-1875)


    10. En Indochine, les dirigeants de Vientiane ont revu leurs prévisions de croissance à Laos...
      Dans le même temps, dans les abbayes, les crédits ont été revus à l'abbesse!


      Auteur : Marc Hillman - Source : Mots en Mêlée (2011)


    11. Le chien veut mal à celui à qui il abbaye.

      Auteur : Jacques Amyot - Source : Cimon, 33


    12. Abbaye de Monte-à-regret: Echafaud (Vidocq). - Double allusion. - Comme une abbaye, l'échafaud vous sépare de ce bas monde, et c'est à regret qu'on en monte les marches.

      Auteur : Etienne Lorédan Larchey - Source : Les Excentricités du langage (1865)


    13. Le coeur de Simon migre maintenant, il est en fuite sur les orbes, sur les rails, sur les routes, déplacé dans ce caisson dont la paroi plastique, légèrement grumeleuse, brille dans les faisceaux de lumière électrique, convoyé avec une attention inouïe, comme on convoyait autrefois les coeurs des princes, comme on convoyait leurs entrailles et leur squelette, la dépouille divisée pour être répartie, inhumée en basilique, en cathédrale, en abbaye, afin de garantir un droit à son lignage, des prières à son salut, un avenir à sa mémoire –on percevait le bruit des sabots depuis le creux des chemins, sur la terre battue des villages et le pavé des cités, leur frappe lente et souveraine, puis on distinguait les flammes des torches (…) mais l'obscurité ne permettait jamais de voir cet homme, ni le reliquaire posé sur un coussin de taffetas noir, et encore moins le coeur à l'intérieur, le membrum principalissimum, le roi du corps, puisque placé au centre de la poitrine comme le souverain en son royaume, comme le soleil dans le cosmos, ce coeur niché dans une gaze brochée d'or, ce coeur que l'on pleurait.

      Auteur : Maylis de Kerangal - Source : Réparer les vivants (2013)


    14. Je n'étudie point, pour ma part. En notre abbaye, nous n'étudions jamais, de peur des oreillons.

      Auteur : François Rabelais - Source : Gargantua (1542), 39


    15. Zénon : Par-delà ce village, d'autres villages, par-delà cette abbaye, d'autres abbayes, par-delà cette forteresse, d'autres forteresses. Et dans chacun de ces châteaux d'idées, de ces masures d'opinions superposés aux masures de bois et aux châteaux de pierre, la vie emmure les fous et ouvre un pertuis aux sages.

      Auteur : Marguerite Yourcenar - Source : Alexis ou le Traité du vain combat (1929)


    16. Il s'est trouvé des filles qui avaient de la vertu, de la santé, de la ferveur et une bonne vocation, mais qui n'étaient pas assez riches pour faire dans une riche abbaye voeu de pauvreté.

      Auteur : Jean de La Bruyère - Source : Les Caractères (1696)


    17. L'abbaye est bien pauvre quand les moines vont aux glands.

      Auteur : Proverbes français - Source : Proverbe


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    Les synonymes de « abbaye»

    Les synonymes de abbaye :

      1. monastère
      2. cloître
      3. couvent
      4. ermitage
      5. prieuré
      6. chalet
      7. doyenné

    synonymes de abbaye

    Fréquence et usage du mot abbaye dans le temps


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