La définition de Nuée du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Nuée
Nature : s. f.
Prononciation : nu-ée
Etymologie : Nue. Le wallon noûlêie, nûlêie, le namurois nulée supposent un thème latin fictif nubilata.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de nuée de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

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La définition de Nuée

Grosse nue.


Toutes les définitions de « nuée »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

NUÉE. n. f.
Nuage étendu, épais, sombre. Il a vieilli, on dit plutôt Nuage, excepté quand on veut désigner les nuages qui s'accumulent dans le ciel avant un orage. Il faut laisser passer la nuée. Il se dit, figurément, d'une Entreprise, d'un complot, d'une conspiration, d'une punition, d'une vengeance, etc., qui se prépare et qui est près d'éclater. La nuée se forme. On ne sait où la nuée crèvera. L'ennemi menaçait plusieurs provinces, la nuée a crevé sur le point où l'on était le moins en défense. Il s'emploie surtout figurément et se dit d'une Multitude de personnes, d'oiseaux, d'animaux venus par troupes. Il vint une nuée de barbares qui désolèrent tout le pays. On vit une nuée de corbeaux, de cailles, de sauterelles, etc. On dit par exagération : Il est tombé chez lui une nuée de solliciteurs. Avoir affaire à une nuée d'ennemis. Il se dit encore figurément des Choses et signifie Une grande quantité. Il parut alors une nuée de pamphlets contre la reine. Il se dit aussi d'Abstractions vagues et d'idées chimériques. Assembleur de nuées.

Littré

NUÉE (nu-ée) s. f.
  • 1Grosse nue. Le soleil se couchait dans une nuée d'or et d'azur, Voiture, Lett. 10. La nuée du Seigneur se reposait sur le tabernacle pendant le jour, et une flamme y paraissait pendant la nuit, Sacy, Bible, Exode, XL, 36. Nous devons regarder la nuée qui porte le tonnerre comme un grand corps électrisé, Brisson, Traité de phys. t. III, p. 490, dans POUGENS. Ce ciel menaçant, cette terre [la Russie au delà du Niémen] sans abri nous attrista?; quelques-uns même, naguère enthousiastes, en furent effrayés comme d'un funeste présage?; ils crurent que ces nuées enflammées s'amoncelaient sur nos têtes et s'abaissaient sur cette terre pour nous en défendre l'entrée, Ségur, Hist. de Nap. IV, 2. Rois, peuples, couvrez-vous d'un sac souillé de cendre?; Bientôt sur la nuée un juge doit descendre, Hugo, Odes, III, 1.

    Les Nuées, titre d'une comédie d'Aristophane, dans laquelle Socrate est tourné en ridicule. On vit par le public un poëte avoué [Aristophane] S'enrichir aux dépens du mérite joué, Et Socrate par lui, dans un ch?ur de nuées, D'un vil amas de peuple attirer les huées, Boileau, Art p. III.

  • 2 Par extension, nuage formé d'une vapeur quelconque. Du fond de notre sacristie Une épaisse nuée à longs flots est sortie, Qui, s'ouvrant à mes yeux dans son bleuâtre éclat, M'a fait voir un serpent conduit par le prélat, Boileau, Lutr. IV.
  • 3 Fig. Multitude de personnes, d'oiseaux, d'animaux venus en troupe. Et il [Holopherne] partit lui et toutes ses troupes avec ses chariots, sa cavalerie et ses archers, qui couvrirent toute la face de la terre comme des nuées de sauterelles, Sacy, Bible, Judith, II, 11. Une nuée de traits obscurcit l'air et couvrit tous les combattants, Fénelon, Tél. XIX. Il n'est pas rare de voir, dans les mers d'Amérique, des nuées d'oiseaux attirés par des nuées de papillons si considérables que l'air en est obscurci, Buffon, Ois. t. XII, p. 314. Des nuées d'Arabes furent appelées en Égypte pour remplacer les habitants que la misère avait détruits, Silvestre de Sacy, Instit. Mém. inscr. et belles-lett. t. V, p. 40.

    Par exagération. Un grand nombre. Ici quelle nuée de témoins?! Massillon, Carême, Vérité de la religion. Les nuées de commis et d'employés si odieux au peuple, si incommodes au public, Rousseau, Gouv. de Pologne, 11. C'est le discours qui précède que les Dion Cassius, les Xiphilin, et la nuée des détracteurs de Sénèque depuis son siècle jusqu'au nôtre, ont successivement paraphrasé, Diderot, Claude et Nér. I, 59. À ce bruit répandu avec l'affectation d'une malveillance marquée, je m'aperçus que j'avais des ennemis?; je fus même averti que j'en avais une nuée, Marmontel, Mém. IV.

    Il se dit aussi des choses. Léon X publia la bulle de condamnation du 18 juin 1520? dès lors il [Luther] n'eut plus que de la fureur?; on vit voler des nuées d'écrits contre la bulle, Bossuet, Variat. I.

  • 4 Fig. Menace, orage qui se prépare. L'ennemi menaçait plusieurs provinces?; la nuée a crevé sur celle-ci. Il se forme de cela une armée de vingt-cinq mille chevaux, de quinze mille hommes de pied, et de quarante canons?; cette nuée grosse de foudres et d'éclairs vient fondre sur la Picardie, Voiture, Lett. 74.
  • 5 Terme d'astronomie. Nuées de Magellan, se dit de deux blancheurs remarquables que l'on observe dans le ciel austral.
  • 6 Terme de lapidaire. Nom donné aux parties sombres qui se trouvent quelquefois dans les pierres précieuses, et qui en diminuent beaucoup la valeur.
  • 7Nuée d'or, nuage, nom marchand d'une coquille univalve.
  • 8 Terme d'alchimie. La nuée dont Jupiter couvrit Io, la petite peau qui paraissait au commencement de la congélation de l'élixir.

HISTORIQUE

XVe s. Se Dieu plaist, briefment la nuée De ma tristesse passera, Orléans, p. 55. À celle heure le herault cria au chevalier à la nuée [vapeur qui sortait du cheval en sueur]? tout a vaincu le chevalier à la fumée, Perceforest, t. VI, f° 40.

XVIe s. Le ciel estoit clair sans nuée quelconque, Amyot, Arat. 24.

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Encyclopédie, 1re édition

NUÉE, s. f. (Physiq.) n'est autre chose qu'un brouillard qui s'éleve fort haut dans l'athmosphere.

Les nuées s'élevent dans notre athmosphere à différentes hauteurs. On en voit quelquefois qui sont suspendues les unes au-dessus des autres, & qui paroissent fort distinctes, ce qui dépend sur-tout de la différence de leur pesanteur spécifique, qui les tient en équilibre avec un air plus ou moins dense. On connoît qu'elles sont suspendues les unes au-dessus des autres par les différentes routes qu'elles prennent, étant portées les unes plus haut, les autres plus bas, sans se mêler ensemble. Il paroît que les plus hautes nuées s'élevent rarement au-dessus de la hauteur du sommet des plus hautes montagnes ; car on voit ordinairement de loin, que ces sommets s'élevent au-dessus des nuées. 2°. Nous apprenons de divers observateurs qui ont été sur les plus hautes montagnes, qu'ils ont toujours vu les nuées floter au-dessous d'eux, sans avoir jamais remarqué qu'elles se trouvassent au-dessus de leurs têtes. Riccioli a calculé que les plus hautes nuées ne s'élevent jamais à la hauteur de 5000 pas. Peut-être y a t-il cependant quelques exhalaisons subtiles qui montent beaucoup plus haut.

Les nuées changent continuellement de grandeur & de figure, car l'air dans lequel elles sont suspendues, n'est presque jamais calme. Elles different beaucoup en grandeur, car les unes sont petites, les autres. fort grosses ; & on peut hardiment établir avec M. Mariotte, qu'il y en a qui ont un mille de longueur, & même un mille en quarré. Il s'en trouve qui ont beaucoup d'épaisseur, ou beaucoup de diametre en hauteur, comme on peut le conclure de la pluie qui en tombe. Il me souvient, dit M. Musschenbroch, d'avoir observé que dans un tems d'orage, il tomba en pluie d'une nuée, un pouce d'eau en hauteur dans l'espace d'une demi-heure, d'où l'on peut conclure que cette nuée avoit du moins 100 piés d'épaisseur ; cependant toute la nuée ne tomba pas, mais il parut qu'il en étoit resté bien autant qu'il en étoit tombé en pluie.

Le vent fait quelquefois avancer les nuées avec une si grande rapidité, qu'elles font 2 à 3 lieues en une heure. Il arrive assez souvent qu'elles se mettent en pieces, & se dispersent de telle maniere qu'elles diparoissent entierement : de-là vient que le ciel est quelquefois serein & clair, lors même qu'il fait une violente tempête.

Les nuées se dissipent aussi, lorsque l'air dans lequel elles sont suspendues, devient plus pesant, car elles sont alors obligées de s'élever plus haut, pour être en équilibre avec un air plus raréfié, & alors à mesure qu'elles montent à-travers un air plus pur, qui en dissout quelques parties avec lesquelles il se mêle, elles diminuent & se dissipent insensiblement.

Les nuées paroissent de diverses couleurs, mais elles sont ordinairement blanches, lorsqu'elles refléchissent la lumiere telle qu'elle vient du soleil sans la séparer en ses couleurs. On voit aussi lorsqu'il tonne, des nuées brunes & obscures, qui absorbent la lumiere qu'elles reçoivent & n'en refléchissent presque rien. Les nuées paroissent rouges le matin lorsque le soleil se leve, & le soir lorsqu'il se couche ; & celles qui se trouvent plus proches de l'horison, paroissent violettes, & deviennent bientôt après de couleur bleue. Ces couleurs dépendent de la lumiere, qui pénetre dans les globules de vapeur transparentes, & qui venant à se refléchir, sort par un autre côté, & se sépare en ses couleurs, dont la rouge vient d'abord frapper notre vûe, ensuite la violette, puis la bleue, suivant la différente hauteur du soleil. Ces couleurs se forment à-peu-près de la même maniere que celles de l'arc en-ciel.

L'usage des nuées est fort considérable.

1°. Elles soutiennent & contiennent la matiere dont la pluie est formée. En effet, comme elles se forment le plus au-dessus de la mer, & qu'elles sont ensuite emportées par les vents en différentes contrées, elles peuvent alors servir à humecter la terre, à l'aide de la pluie qui en tombe, & dont elles fournissent elles-mêmes la matiere. Ce qui nous fait connoître la sagesse infinie du Créateur, qui a remedié par-là à un grand inconvénient ; car si les rivieres & les lacs ne se débordoient pas, la terre ne manqueroit pas de se dessécher & de devenir stérile, sans le secours des nuées & de la pluie, qui rendent par-tout la terre fertile.

2°. Les nuées couvrent la terre en différens endroits, & la défendent contre la trop grande ardeur du soleil, qui pourroit la dessécher & la brûler. Par-là toutes les plantes ont le tems de préparer les sucs dont elles se nourrissent ; au-lieu qu'autrement elles se seroient developpées beaucoup trop tôt par la chaleur du soleil, & plusieurs de leurs vaisseaux se seroient trop dilatés, ce qui les auroit mis hors d'état de pouvoir recevoir leur nourriture.

3°. Les nuées semblent être une des principales causes des vents libres qui souflent de toutes parts, & qui sont d'une très-grande utilité.

Cet article est tiré en entier de l'essai de Physique de M. Musschenbroch, pag. 749. & suiv.

Nuée, colonne de, (Critiq. sacrée) les Israëlites en sortant d'Egypte, furent toujours conduits dans le désert par une colonne de nuée pendant le jour, laquelle devenoit colonne de feu pendant la nuit. Cette colonne étoit d'ordinaire à la tête de l'armée des Israëlites ; mais quand ils furent arrivés sur le bord de la mer Rouge, elle vint se placer entre le camp des Israëlites & celui des Egyptiens, qui les poursuivoient. Cette nuée continua toujours depuis à suivre le peuple dans le désert : l'ange du Seigneur gouvernoit les mouvemens de cette nuée ; & elle servoit de signal pour camper & décamper, ensorte que le peuple s'arrêtoit dans l'endroit où elle se fixoit, & ne partoit que lorsqu'elle se levoit. Ce récit de la colonne de nuée & de feu, se trouve dans l'Éxode, ch. xiij. v. 20 & 21. ch. 40. v. 34 & 35. & plus au long dans les nombres, ch. ix. 15. 22.

Un critique moderne a fait un savant mémoire pour prouver que cette colonne de nuée & de feu ne doit pas être interprétée miraculeusement, & qu'elle ne désigne qu'un signal pour diriger la marche des Israëlites dans le désert. Comme la dissertation de ce critique est très-rare, & écrite dans une langue étrangere, on sera peut-être bien-aise d'en trouver ici l'analyse.

Le critique anglois dont je parle, commence par observer que le style de l'ancien Testament est extrèmement hyperbolique, non-seulement dans les livres poétiques, mais aussi dans ceux qui sont écrits en prose. Tout ce qui est beau en son genre, est attribué à Dieu. Un puissant prince ou un patriarche, comme Abraham, est nommé un patriarche de Dieu ; Ninive est appellée une ville grande à Dieu ; une armée nombreuse, l'armée de Dieu ; de hautes montagnes, les montagnes de Dieu ; un profond sommeil, un sommeil du Seigneur ; une vive crainte, la crainte du Seigneur, &c. Ces préliminaires suffisent pour l'intelligence de quelques expressions qui se rencontrent dans le récit de Moïse sur la colonne de nuée & de feu, qui conduisit l'armée des Israëlites dans le désert.

Dans les pays peuplés, la route des armées est dirigée par des colomnes militaires, par des portes, des rivieres, collines, villes, villages, châteaux, &c. Mais dans des déserts, il est nécessaire qu'un guide général précéde le gros d'une armée pour qu'elle ne s'égare pas, & qu'elle puisse savoir quand il faut camper, décamper, ou faire halte. Le feu est un signal qui peut servir à indiquer ces choses en tout tems. Par le moyen de ce signal, l'armée des Israëlites pouvoit savoir parfaitement, s'il falloit qu'elle s'arrêtât ou non ; & c'est ce signal qu'il faut entendre par la colomne de nuée & de feu, qui guidoit le peuple juif dans le désert.

Comme la flamme & la fumée montent en haut, on leur a donné le nom de colonne, non-seulement dans l'Ecriture, mais dans les auteurs profanes ; il y en a de bonnes preuves dans Quinte Curce, lib. V. ch. xiij. Pline, lib. II. ch. xlx. Lucrèce, lib. VI. v. 425. & 432. Le prophete Ezéchiel, ch. viij. xj. ch. x. iv. parle d'une nuée de parfum ; & pour citer encore un passage plus formel, on lit dans les Juges, ch. xx. xl. que la fumée commença à monter comme une colomne.

Lorsque les Israëlites sortirent d'Egypte, ils formoient une armée & marchoient en ordre de bataille, dit l'Exode en plusieurs endroits, ainsi que les nombr. ch. xxxiij. v. i. Leur premiere station fut à Ramefès ; la seconde à Succoth, la troisieme à Etham : le pays ayant été jusques-là pratiquable, ils n'eurent besoin d'aucun signal pour diriger leurs marches. Mais le désert de la mer Rouge commençoit à Etham, comme le dit l'Exode, 13. 18. & de l'autre côté étoit encore un désert affreux ; ainsi les Israëlites avoient alors un besoin indispensable d'un feu pour signal & pour guide. Ce feu étoit dans une machine élevée au haut d'une perche ; un officier le portoit devant la premiere ligne de l'armée. Ce signal dirigeoit d'autres signaux semblables qu'on multiplioit, suivant les besoins & le nombre de troupes. Quand le tabernacle fut fait, on plaça le principal signal de feu au haut de cette tente où Dieu étoit présent, par ses symboles & ses ministres.

Pendant que ce feu étoit au haut du tabernacle, les Israëlites continuoient de sejourner dans leur camp. Toutes les fois qu'on l'otoit, soit de nuit, soit de jour, ils décampoient & le suivoient. Ce signal étoit en usage parmi d'autres nations, particulierement chez les Perses. Aléxandre emprunta d'eux cette coutume : il y a un passage de Quinte-Curce, l. V. ch. ij. tout-à-fait semblable à celui de Moïse. Ce passage est trop curieux pour ne le pas rapporter ici. Tubacum castra movere vellet Alexander, signum dabat, cujus sonus pluriumque tu nultuantium fremitu, haud satis exaudiebatur, Ergo perticam (une perche) quæ undique conspici posset, supra prætorium statuit, ex quâ signum eminebat pariter, omnibus conspicuum ; observabatur ignis noctu, sumus interdiu. Quinte-Curce, l. III. c. iij. décrit la marche de Darius contre Aléxandre ; l'on y peut voir que la marche des Israëlites & des Perses étoit fort semblable.

Clément d'Aléxandrie rapporte de Trasibule, que rappellant de Philas les exilés à Athènes, & ne voulant pas être découvert dans la marche, prit des chemins qui n'étoient pas battus. Comme il marchoit la nuit, & que le ciel étoit souvent couvert de nuages, une colomne de feu lui servoit de guide. Ce fut à la faveur de ce phénomene, qu'il conduisit sa troupe jusqu'à Munychia, où cette colonne cessa de paroître, & où l'on voit encore, dit Clément, l'autel du phosphore.

Ce pere de l'église allégue ce fait, pour rendre probable aux Grecs incrédules, ce que l'Ecriture dit de la colonne qui conduisit les Israëlites. Voilà donc Clément d'Aléxandrie qui ne faisoit point un miracle de la colomne de nuée & de feu qui conduisoit les Israëlites dans le désert.

« Elle vint, dit l'Ecriture, entre le camp des Egyptiens & celui des Israëlites. Aux uns, elle étoit obscurité ; & aux autres, elle éclairoit de nuit » ; c'étoit un stratagème de marche pour tromper les Egyptiens ; & ce stratagème a été mis en usage par d'autres peuples, ainsi qu'on peut le prouver par un exemple tout-à-fait semblable, tiré du 3e. l. de la Cyropédie de Xénophon. D'ailleurs, comme les Egyptiens ne furent point étonnés de cette nuée, il s'ensuit qu'ils ne la regarderent pas pour être un phénomene extraordinaire & miraculeux.

Il est vrai que l'Ecriture dit, Exod. xiij. 20. & le Seigneur marchoit devant eux ; mais ces paroles signifient seulement, que Dieu marchoit devant les Israëlites par ses ministres. Les ordres de Moïse, d'Aaron, de Josué & autres, sont toujours attribués à Dieu, suprème monarque des Israëlites. Il est dit aux nomb. 10. 12. que les Israëlites partirent, suivant le commandement du Seigneur, déclaré par Moïse : ces paroles montrent bien que Moïse disposoit de la nuée.

Enfin, l'ange du Seigneur, dont il est ici parlé, étoit le guide de l'armée ; il se nommoit Hobab beau-frere de Moïse, étoit né, avoit vécu dans le désert, & par conséquent en connoissoit toutes les routes. Aussi ses actions très-naturelles jussisient que ce n'étoit point un vrai ange. Le mot hébreu traduit par ange, n'a pas une signification moins étendue, que celle du mot grec ???????. Il est dit, par exemple, dans le second livre des Juges, 1. 5. qu'un ange du Seigneur monta de guilgal en bokim, &c. tous les interprétes conviennent que cet ange du Seigneur qui monta de guilgal en bokim, n'étoit qu'un homme, un prophete ; mais il n'est pas besoin de nous étendre davantage sur ce sujet. Le chevalier.

Nuée, (Terme de Lapidaire.) il se dit des parties sombres qui se trouvent assez souvent dans les pierres précieuses, qui en diminuent la beauté & le prix.

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Wiktionnaire


Nom commun - français

nuée \n?e\ féminin

  1. (Vieilli) Nuage étendu, épais, sombre. ? Note : on l'utilise surtout au pluriel, pour désigner les nuages qui s'accumulent dans le ciel avant un orage.
    • La lumière rasante faisait paraître d'un noir intense les nuées qui furent déchirées bientôt par cent autres lumières, lorsque les éclairs les parcoururent. (André Dhôtel, Le Pays où l'on n'arrive jamais, 1955)
  2. (Vieilli) (Figuré) Une entreprise, un complot, une conspiration, une punition, une vengeance, etc., qui se prépare et qui est près d'éclater.
    • La nuée se forme.
    • On ne sait où la nuée crèvera.
    • L'ennemi menaçait plusieurs provinces, la nuée a crevé sur le point où l'on était le moins en défense.
  3. (Figuré) Une multitude de personnes, d'oiseaux, d'animaux venus par troupes.
    • Au moment de repartir, notre attention est attirée par une nuée de corbeaux s'agitant au-dessus d'un groupe d'êtres humains. (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 54)
    • Après deux jours d'absence, nous revenions à Rockall ramenant une nuée de mouettes qui avaient quitté leur îlot pour nous accompagner ; [?]. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • En 1223, première alerte. Du Caucase dévale une nuée de cavaliers. Ce n'est plus une horde : c'est une armée structurée, disciplinée d'un immense empire [?]. (René Cagnat et Michel Jan, Le milieu des empires, Robert Laffont, 1981, page 115)
    • Comment ose-t-il, ce bouffi plein de courants d'air, aussi malodorant qu'un pet de bouc, ce? cet insupportable merdailleur, plus nuisible que nuée de pigeons ? (Jean-Louis Marteil, La chair de la Salamandre: boires et déboires d'un usurier cahorsin au XIIIe siècle, L'Hydre éditions, 2002, page 205)
  4. (Figuré) Nuage formé d'un très grand nombre d'éléments.
    • Des nuées de sauterelles s'abattirent sur le pays.
  5. (Figuré) Une grande quantité de choses.
    • Il parut alors une nuée de pamphlets contre la reine.
  6. Abstractions vagues et d'idées chimériques.
    • Assembleur de nuées.
  7. (Héraldique) Meuble représentant de la vapeur opaque dans les armoiries. Souvent en lien avec un élément divin, elle se représente sous la forme d'un agglomérat cotonneux pouvant être mouvant des bords de l'écu (ce qui doit être blasonné). À rapprocher de nuage.
    • D'azur, au dextrochère de carnation mouvant d'une nuée d'argent mouvante du flanc senestre, armé d'une épée d'argent garnie d'or, entre deux rameaux, l'un à dextre de palmier, l'autre à senestre d'olivier, de sinople, la pointe de l'épée sommée d'un soleil d'or, qui est de Charleville des Ardennes ? voir illustration « armoiries avec une nuée »
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Trésor de la Langue Française informatisé


NUÉE, subst. fém.

A. ?
1. Vieilli ou littér. Nuage de grande étendue, généralement épais et sombre, annonciateur de pluie ou d'orage. Synon. intensif de nuage, nue.Nuée grise, noire, obscure; nuée énorme, épaisse, grande, grosse, immense, longue; nuée pluvieuse, nuée d'orage; nuée d'encre; ciel chargé de nuées; crever la nuée. Il nous reste à peine le temps, avant que la nuée crève, de regagner notre demeure (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p.49).Là-dessus pesait un grand nuage, amassé sur tout le bout de Paris qu'il couvrait, une nuée lourde, d'un violet sombre (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p.3):
1. ... il leva les yeux... De tout l'horizon, sous la poussée d'un vent annonciateur de neige, se pressaient de lourdes légions de nuées sombres, masses fumeuses qui, lentement, sur le fond blanc des trouées, se désagrégeaient, se tordaient en de noirs remous. Et tout le ciel en était envahi... Châteaubriant, Lourdines, 1911, p.242.
? P. méton. Ce qui peut tomber des nuages, précipitation atmosphérique (pluie, neige, grêle). La neige emplit le noir sillon. La lumière est diminuée... Ferme ta porte à l'aquilon! Ferme ta vitre à la nuée! (Hugo, Contempl., t.2, 1856, p.70).
? En partic. Petit nuage. Nuée bleue, laiteuse, rose; nuée légère, lumineuse. Il faisait un beau temps d'hiver, de petites nuées blanches couraient dans le grand ciel bleu (Du Camp, Mém. suic., 1853, p.89).Ciel sans une nuée (Fromentin, Voy. Égypte, 1869, p.78).
? RELIG. Symbole de la présence de Dieu dans la Bible (p.ex. la colonne de nuée: Exode 13, 21; la nuée lumineuse [la Transfiguration]: Matth. 17 I-8, 24-30 et Actes I, 9 [l'Ascension]). Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles...! «Et alors on verra le Fils de l'homme venir sur une nuée avec une grande puissance et une grande majesté...» (Guèvremont, Survenant, 1945, p.93).Voir Chateaubr., Martyrs, t.3, 1810, p.202 et Sand, Lélia, 1833, p.8 et 1839, p.393.
2. P. anal. Vapeur (fumée, brouillard) plus ou moins dense, obscurcissant l'atmosphère à la manière d'un nuage. La masse noire de la gare se dressait, encapuchonnée dans des nuées de fumée stagnante (Estaunié, Simple, 1891, p.25).Testevel, au sortir de sa tiède petite bauge où devaient flotter encore les nuées d'un tabac amical, allait, dans les bureaux d'une gazette, tenir son emploi de correcteur (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p.54).
? En nuée. La fumée de l'échappement flotte en nuée bleue derrière la voiture (Genevoix, Rroû, 1931, p.221).
? Nuée d'étoffe. Tissu chatoyant et vaporeux (v. nuage B 2 b). Les vastes et chatoyantes nuées d'étoffes dont elle s'enveloppe (Baudel., Curios. esthét., 1867, p.353).
? Spécialement
? ASTRON. Nuée(s) de Magellan. Synon. de nuage de Magellan (v. nuage B 1 b).Les nuées de Magellan, deux vastes nébuleuses, dont la plus étendue couvre un espace deux cents fois grand comme la surface apparente de la lune (Verne, Enf. cap.Grant, t.1, 1868, p.237).
? VOLCANOL. Nuée ardente. Ensemble des gaz, vapeurs d'eau, cendre et pierres s'échappant d'un volcan en éruption. La catastrophe de Saint-Pierre à la Martinique en 1902, détruite en un instant (...) par l'élévation de température intense provoquée par la nuée ardente de la montagne Pelée (...) ressemble étrangement à l'annihilation d'une ville par une explosion atomique (Goldschmidt, Avent.atom., 1962, p.57).
3. Au fig. et p.métaph. (dans des emplois très proches du sens de nue, v. ce mot B 2).
a) Gén. au plur. Idées obscures; domaine hypothétique des abstractions et des chimères. Jaurès était un esprit faux, rempli de nuées, incapable d'amendement et de perfectionnement (L. Daudet, Temps Judas, 1920, p.218).Loin de s'élever sur les nuées fumeuses qui obscurcissent tant de cerveaux, ils [Villon, Baudelaire, Verlaine] ont pour base le sol où nous sommes nés (Carco, Nostalgie Paris, 1941, p.144).
? Se perdre en (dans les) nuées. Il ne se perdait pas dans les nuées, lui, il forgerait son destin et dominerait sur les hommes (Arnoux, Crimes innoc., 1952, p.93).
b) Chose de peu d'importance, inconsistante comme les vapeurs d'un nuage. Propos de table et propos d'amour; les uns sont aussi insaisissables que les autres; les propos d'amour sont des nuées, les propos de table sont des fumées (Hugo, Misér., t.1, 1862, p.168).
B. ? [À valeur de coll. dans le tour une nuée de +subst.plur.]
1. Une nuée de + nom de pers. ou d'animal.Multitude, foule compacte de. Synon. ribambelle, flopée (fam.).Une nuée de corbeaux, d'insectes, de moineaux, de moucherons, de moustiques, de sauterelles. Une nuée, une multitude, une avalanche, une plaie d'oiseaux blancs, et la solitude (Baudel., Curios. esthét., 1867, p.258).Une nuée d'enfants dépenaillés jouaient sur les trottoirs au milieu de paquets de débris (Roy, Bonheur occas., 1945, p.119):
2. ... nous avions toujours à nos trousses une nuée de polissons qui faisait la roue sur nos derrières, appelaient Bamban par son nom, le montraient du doigt, lui jetaient des peaux de châtaignes, et mille autres bonnes singeries. A. Daudet, Pt Chose, 1868, p.73-74.
2. Une nuée de + inanimé.Grand nombre de, multitude de.
a) concr. Une nuée de balles gicle autour de moi, multipliant les arrêts subits (Barbusse, Feu, 1916, p.274).
b) abstr. Un soir, sur ce canapé, j'ai été assailli d'une nuée de pensées violentes (A. France, Lys rouge, 1894, p.216).
C. ? En/par nuée(s). En grand nombre. Des guêpes, et par nuées, se livraient hardiment au pillage, dépeçant à belles dents nos meilleures pêches (Michelet, Insecte, 1857, p.7).Arrivant en nuée, de toutes parts, les projectiles criblaient cet alignement de morts! (Barbusse, Feu, 1916, p.240).
Prononc. et Orth.: [n?e], [nye]. Homon. nuer. Att.ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1180-90 «gros nuage» (Alexandre de Paris, Alexandre, branche II, 5046 in Elliot Monographs, no37, p.256); b) ?) 1538 «traînée de vapeurs aux contours imprécis» (Est. d'apr. FEW t.7, p.219a); ?) 1902 géol. nuée ardente (Lacroix, Lettre du 10 déc. ds C. r. de l'Ac. des sc., t.135, p.1305); 2. ?) 1564 «multitude d'hommes ou de choses» (Indice et recueil universel de tous les mots principaux de la Bible d'apr. FEW, loc. cit.); ?) 1688 [éd.] «grande quantité d'objets ou d'animaux se mouvant dans l'air» (Saci, Tobie, Judith et Esther, p.12: nuées de sauterelles). Dér. de nue*; suff. -ée, v. -é. Fréq. abs. littér.: 1323. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1345, b) 3159; xxes.: a) 2304, b) 1399.

NUÉE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1180-90 «gros nuage» (Alexandre de Paris, Alexandre, branche II, 5046 in Elliot Monographs, no37, p.256); b) ?) 1538 «traînée de vapeurs aux contours imprécis» (Est. d'apr. FEW t.7, p.219a); ?) 1902 géol. nuée ardente (Lacroix, Lettre du 10 déc. ds C. r. de l'Ac. des sc., t.135, p.1305); 2. ?) 1564 «multitude d'hommes ou de choses» (Indice et recueil universel de tous les mots principaux de la Bible d'apr. FEW, loc. cit.); ?) 1688 [éd.] «grande quantité d'objets ou d'animaux se mouvant dans l'air» (Saci, Tobie, Judith et Esther, p.12: nuées de sauterelles). Dér. de nue*; suff. -ée, v. -é.

Nuée au Scrabble


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Mots du jour


Traban     Extensibilité     Élan     Récognition     Expiation     Manumis, ise     Défailli, ie     Gagnage     Mousser     Maléfice     

Les citations avec le mot Nuée


  1. Car toute nuée n'engendre pas la tempête.

    Auteur : William Shakespeare - Source : Henry VI, V, 3, Clarence


  2. La nuit est une grande consultante. - Que nul ne sait plus consulter. - D'où la nuée d'experts qui jactent à longueur de journée.

    Auteur : Arcand Bernard, Serge Bouchard - Source : De la fin du mâle, de l'emballage et autres lieux communs, Les experts


  3. Dénuée de contact charnel, l'amitié est un sentiment plus noble et plus détaché que l'amour.

    Auteur : Christine Denis de Rivoyre - Source : Sans référence


  4. Je me sens concernée et diminuée par les chienneries de toutes ces femmes qui sont d'abord des femelles avant d'être des êtres humains.

    Auteur : Benoîte et Flora Groult - Source : Journal à quatre mains (1963)


  5. Nuées de septembre, - Pluie de novembre, - Gel en décembre.

    Auteur : Dictons - Source : Dicton


  6. J’errais solitaire comme un nuage
    Qui flotte au-dessus des vallées et des monts,
    Quand tout-à-coup je vis une nuée,
    Une foule de jonquilles dorées ;
    À côté du lac, sous les branches,
    Battant des ailes et dansant dans la brise.

    Drues comme les étoiles qui brillent
    Et scintillent sur la Voie lactée,
    Elles s’étendaient en une ligne sans fin
    Le long du rivage d’une baie :
    J’en vis dix mille d’un coup d’oeil,
    Agitant la tête en une danse enjouée.


    Auteur : William Wordsworth - Source : Les Ballades lyriques (1798)


  7. Une femme irritée est comme une source remuée, bourbeuse, désagréable, trouble, dénuée de beauté; et tant qu'elle est ainsi, nul, si altéré, si pris de soif qu'il puisse être, ne daignera y tremper sa lèvre ni en prendre une gorgée.

    Auteur : William Shakespeare - Source : La Mégère apprivoisée


  8. Le Poète est semblable au prince des nuées - Qui hante la tempête et se rit de l'archer; - Exilé sur le sol au milieu des huées, - Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

    Auteur : Charles Baudelaire - Source : Les Fleurs du Mal (1857), l'Albatros


  9. La morale est la faiblesse de la cervelle. Acquise sans aucune reflexion, elle s'imprime en nous à nos dépens. Elle est un danger si elle n'est attuénuée par la pensée raisonnable.

    Auteur : Arthur Rimbaud - Source : Une saison en enfer (1873), Délires II


  10. D'ailleurs, la route montait vers ces grosses nuées, très denses et presque arrivées déjà au degré de condensation. Avant peu, route et vapeurs se confondraient, et si, en ce moment, les nuages ne se résolvaient pas en pluie, le brouillard serait tel ...

    Auteur : Jules Verne - Source : Michel Strogoff (1876)


  11. Votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l'état d'apparent repos, porte en elle la guerre, comme la nuée dormante porte l'orage.

    Auteur : Jean Jaurès - Source : Discours prononcé à la chambre des députés de l'Assemblée nationale le 7 mars 1895,


  12. Au moment où j'écris, la pluie tombe; les tuiles sonnent; mille petites rigoles bavardent; l'air est lavé et comme filtré; les nuées ressemblent à des haillons magnifiques. Il faut apprendre à saisir ces beautés-là.

    Auteur : Emile-Auguste Chartier, dit Alain - Source : Propos, 8 septembre 1910, L'art d'être heureux


  13. Il attirait à lui une nuée d'idées éparses et partielles, leur donnant sens et cohésion.

    Auteur : Louis Farigoule, dit Jules Romains - Source : Les Hommes de bonne volonté (1932-1946)


  14. Le soleil penchait à l'horizon. Les pointes des cimes s'éteignaient l'une après l'autre tandis que les nuées s'enflammaient dans le ciel.

    Auteur : Anatole France - Source : Le Lys rouge (1894)


  15. Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

    Auteur : Charles Baudelaire - Source : Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris (1862), Enivrez-vous


  16. Qui voit l'orage dans les nuées, ne sera pas mouillé.

    Auteur : Proverbes chinois - Source : Proverbe


  17. Observer, s'il vous plait, que les chansons dont la carrière se prolonge sont ordinairement exemptes d'obscénité, ce qui est bien déjà, mais qu'elles sont également dénuées de vulgarité, ce qui est mieux encore.

    Auteur : Sacha Guitry - Source : Théâtre, je t'adore


  18. Les menaces ne m'ont jamais fait mal ; et ce sont des nuées qui passent bien loin sur nos têtes.

    Auteur : Molière - Source : Les Fourberies de Scapin (1671), III, 8, Scapin


  19. En avril, nuée,
    En mai, rosée.


    Auteur : Proverbes français - Source : Proverbe


  20. Cette peinture, qui rompait si brusquement avec les traditions académiques, excita des enthousiasmes et des dénigrements d'une égale violence, et ouvrit cette lutte continuée à travers toute la vie de l'artiste.

    Auteur : Théophile Gautier - Source : Portraits contemporains, Eugène Delacroix


  21. Il fundit une nuée noire, dont il sortit un impetueux tourbillon de vent.

    Auteur : Jacques Amyot - Source : Crassus, 38


  22. Claudel est le seul écrivain vraiment sain depuis le Moyen Age, qui soit aussi vraiment grand. Etrange et miraculeux réveil des forces dans cette France exténuée.

    Auteur : Pierre Drieu la Rochelle - Source : Notes pour comprendre le siècle (1941)


  23. J'ai trouvé pour les vacances une plage dénuée de moustiques

    Auteur : Marc Escayrol - Source : Mots et Grumots (2003)


  24. Le pâtre promontoire au chapeau de nuées ...

    Auteur : Victor Hugo - Source : Les Contemplations (1856), Pasteurs et troupeaux, V, 23


  25. Je reste perpétuellement confondue devant la coupable inconscience des maîtres chanteurs amateurs. Ils ne semblent pas réaliser qu’ils s’engagent sur une voie non seulement dénuée de principes, mais excessivement dangereuse ; et lorsque le crime en question est un meurtre, leur tentative a toutes les chances de se solder par une seconde tragédie

    Auteur : Patricia Wentworth - Source : Miss Silver entre en scène (1979)


Les citations du Littré sur Nuée


  1. Anselme, moine augustin, le premier qui ait fait une histoire généalogique des grands officiers de la couronne, continuée et augmentée par du Fourni, auditeur des comptes

    Auteur : Voltaire - Source : L. XIV, Écrivains, Anselme.


  2. Je vous dirais qu'elle n'a employé aucun de ces artifices que les ambitieux appellent la science du monde et le secret de parvenir, et qu'elle ne s'est insinuée à la cour ni par de pressantes sollicitations, ni par de lâches flatteries

    Auteur : FLÉCH. - Source : Mme de Montausier.


  3. Nous voyons que les premiers hommes, lorsque le monde plus innocent était encore dans son enfance, remplissaient des neuf cents ans par leur vie, et que, lorsque la malice s'est accrue, la vie en même temps s'est diminuée

    Auteur : BOSSUET - Source : Yolande de Monterby.


  4. Cette pustule [de variole, dans l'inoculation] fait, dans le bras où elle est insinuée, l'effet du levain dans un morceau de pâte

    Auteur : Voltaire - Source : Dict. phil. Inoculation.


  5. Les cerfs-volants venaient de démontrer qu'on pouvait, en quelque sorte, soutirer des nuées orageuses toute la matière électrique qu'elles renferment et qui les rend si redoutables

    Auteur : BONNET - Source : Contempl. nat. V, 14


  6. La donation qui vous a été faite par votre oncle est d'autant meilleure, qu'elle a été insinuée deux mois avant sa mort

    Auteur : DANCOURT - Source : les Agiot. I, 6


  7. La foy, cependant que nous sommes pelerins au monde, est tousjours enveloppée de beaucoup de nuées d'erreurs : nous ne comprenons pas tout ce qui seroit à souhaiter

    Auteur : CALV. - Source : Inst. 419


  8. Le soleil se couchait dans une nuée d'or et d'azur

    Auteur : Vincent Voiture - Source : Lett. 10


  9. Mais cette même grâce en moi diminuée Et par mille péchés sans cesse exténuée

    Auteur : Corneille - Source : Poly. II, 6


  10. Toutes les facultés du monde n'empêcheront jamais les philosophes de voir que nous commençons par sentir, et que notre mémoire n'est qu'une sensation continuée

    Auteur : Voltaire - Source : Dict. phil. Sensation.


  11. Des nuées saintes placées sur la tête des fidèles, pour faire passer jusqu'à eux les influences du ciel

    Auteur : MASS. - Source : Panég. St Franç. de P.


  12. Cette attraction [gravitation], diminuée par la distance, est précisément la vertu motrice de Kepler, laquelle, comme la lumière, est affaiblie quand le corps est plus éloigné

    Auteur : BAILLY - Source : Hist. astron. mod. t. II, p. 465


  13. Elle aimait trop le bal, c'est ce qui l'a tuée ; Le bal éblouissant, le bal délicieux ! Sa cendre encor frémit doucement remuée, Quand, dans la nuit sereine, une blanche nuée Danse autour du croissant des cieux

    Auteur : Victor Hugo - Source : Orient. 33


  14. La fameuse méridienne de l'Observatoire, commencée par M. Picard en 1669, continuée en 1683 du côté du nord de Paris par M. de la Hire, et du côté du sud par M. Cassini, et enfin poussée par M. Cassini en 1700 jusqu'à l'extrémité du Roussillon

    Auteur : FONTEN. - Source : Cassini.


  15. S'il y a defectuosité en aucune de ces trois parties, il est force que la vertu soit en cela defectueuse et diminuée

    Auteur : LANOUE - Source : 111


  16. Cestuy là vouloit que ces entreprises demeurassent de tous points [fussent continuées].

    Auteur : ID. - Source : VIII, 16


  17. Il [le voyageur en Afrique] peut perdre tout à coup ses moyens de transport, ses dernières chances de salut par une nuée de tsetsés, une petite mouche dont la piqûre tue en quelques instants bêtes de somme et bestiaux

    Auteur : X. MARMIER - Source : Rev. Britan. juill. 1874, p. 104


  18. Du fond caché de notre sacristie Une épaisse nuée à longs flots est sortie

    Auteur : BOILEAU - Source : Lutr. IV


  19. Nourrissent et soustiennent une nuée d'autres larronciaux pour rober sur le peuple

    Auteur : ALAIN CHARTIER - Source : Quadrilogue invectif.


  20. Qu'est-ce que cette vie que l'Écriture acompare à un vent, à une nuée ?

    Auteur : MICHEL LE FAUCHEUR - Source : Sermons sur divers textes, t. I, (1660).


  21. Tantôt il donnait des remèdes qui faisaient suer, et il montrait, par le succès des sueurs, combien la transpiration, diminuée ou facilitée, déconcerte ou rétablit toute la machine du corps

    Auteur : FÉN. - Source : Tél. XVII


  22. Il y a souvent de ces nuées de sable en Arabie, qui obscurcissent l'air et forment des tourbillons dangereux

    Auteur : BUFF. - Source : ib. t. II, p. 260


  23. La naissance de la gorge dénuée de plumes

    Auteur : BUFF. - Source : Ois. t. XII, p. 379


  24. Du fond de notre sacristie Une épaisse nuée à longs flots est sortie, Qui, s'ouvrant à mes yeux dans son bleuâtre éclat, M'a fait voir un serpent conduit par le prélat

    Auteur : BOILEAU - Source : Lutr. IV


  25. Ne vous ay-je point dit que cette nuée se creveroit à la fin quelque jour, avec orage et tempeste qui tumberoit sur nous ?

    Auteur : AMYOT - Source : Fab. 26




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 13h57










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