La définition de Scepticisme du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Scepticisme
Nature : s. m.
Prononciation : sè-pti-si-sm'
Etymologie : Sceptique.

Voir les citations du mot ScepticismeSignification du mot Scepticisme


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de scepticisme de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec scepticisme pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Scepticisme ?


La définition de Scepticisme

Doctrine des philosophes qui doutent et qui examinent.


Toutes les définitions de « scepticisme »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

SCEPTICISME. n. m.
Doctrine, sentiment des philosophes dont le dogme principal est de douter, de n'affirmer rien, de tenir leur jugement en suspens sur chaque chose. Il se dit, dans le langage courant, de la Disposition d'esprit des personnes qui affectent de douter de tout. Cet homme se pique de scepticisme. Il porte dans l'histoire un scepticisme qui lui fait révoquer en doute les faits les plus avérés.

Littré

SCEPTICISME (sè-pti-si-sm') s. m.
  • 1Doctrine des philosophes qui doutent et qui examinent. Le scepticisme est le premier pas vers la vérité, Diderot, Pens. philos. n° 31. Le scepticisme ne convient pas à tout le monde, il suppose un examen profond et désintéressé, Diderot, ib. 24. Il me semble que le scepticisme que certaines discussions historiques provoquent et entretiennent, n'est ni la moins douce ni la moins saine habitude que l'esprit humain puisse contracter, Daunou, Instit. Mém. sc mor. et pol. t. IV, p. 543.
  • 2Particulièrement, doctrine des philosophes pyrrhoniens. Pyrrhon, disciple d'Anaxarque de la secte éléatique, exerça le premier cette philosophie pusillanime et douteuse, qu'on appelle de son nom pyrrhonisme, et, de sa nature, scepticisme, Diderot, Opin. des anc. philos. (philos. pyrrhonienne). Le scepticisme n'eut ni chez les anciens, ni chez les modernes, aucun athlète plus redoutable que Bayle, Diderot, ib.
  • 3Il se dit, dans le langage général, de ceux qui affectent de douter de tout. Ce scepticisme qui fut celui de Montaigne et de tant d'autres, leur laissait du moins du respect et même de la vénération pour le culte établi, Genlis, Mères riv. t. III, p. 2, dans POUGENS.

REMARQUE

Scepticisme n'est pas ancien. " Pascal, non plus que Montaigne, ne se sert du mot de scepticisme, que nous employons aujourd'hui?; on trouve dans la Mothe le Vayer la sceptique, [?], mais non le scepticisme, " HAVET, Pensées de Pascal, t. I, p. 45. La table de Bayle, édit. de 1715, donne?: " sceptique, scepticisme, cherchez pyrrhoniens?; " mais à Pyrrhon on ne trouve pas scepticisme.


SYNONYME

SCEPTICISME, PYRRHONISME. Le scepticisme a un sens plus étendu que le pyrrhonisme, qui est la philosophie de Pyrrhon. Autrefois on n'avait que le mot pyrrhonisme?; et on confondait les deux nuances. Aujourd'hui le septicisme s'applique surtout à ce qu'on ne sait pas, par exemple l'essence des choses. Il se prend aussi quelquefois pour pyrrhonisme.

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Encyclopédie, 1re édition

SCEPTICISME, s. m. & SCEPTIQUES, s. m. pl. (Hist. de la Philosophie.) Sceptici, secte d'anciens philosophes, qui avoient Pyrrhon pour chef, & dont le principal dogme consistoit à soutenir que tout étoit incertain & incompréhensible ; que les contraires étoient également vrais ; que l'esprit ne devoit jamais donner son consentement à rien, mais qu'il devoit rester dans une indifférence entiere sur toute chose. Voyez Pyrrhoniens.

Le mot sceptique, qui est grec dans son origine, signifie proprement contemplatif, c'est-à-dire un homme qui balance les raisons de part & d'autre, sans décider pour aucun côté ; c'est un mot formé du verbe ?????????, je considere, j'examine, je délibere.

Diogene Laërce remarque, que les sectateurs de Pyrrhon avoient différens noms : on les appelloit Pyrrhoniens, du nom de leur chef ; on les appelloit aussi Aporetici, gens qui doutent, parce que leur maxime principale consistoit à douter de tout ; enfin on les nommoit Zetétiques, gens qui cherchent, parce qu'ils n'alloient jamais au-delà de la recherche de la vérité.

Les Sceptiques ne retenoient leur doute que dans la spéculation. Pour ce qui concerne les actions civiles & les choses de pratique, ils convenoient qu'il falloit suivre la nature pour guide, se conformer à ses impressions, & se plier aux lois établles dans chaque nation. C'étoit un principe constant chez eux, que toutes choses étoient également vraissemblables, & qu'il n'y avoit aucune raison qui ne pût être combattue par une raison contraire aussi forte. La fin qu'ils se proposoient, étoit l'ataraxie, ou l'exemption de trouble à l'égard des opinions, & la métriopatie ou la modération des passions & des douleurs. Ils prétendoient qu'en ne déterminant rien sur la nature des biens & des maux, on ne poursuit rien avec trop de vivacité, & que par-là on arrive à une tranquillité parfaite, telle que peut la procurer l'esprit philosophique : au-lieu que ceux qui établissent qu'il y a de vrais biens & de vrais maux, se tourmentent pour obtenir ce qu'ils regardent comme un vrai bien. Il arrive de-là qu'ils sont déchirés par mille secrettes inquiétudes, soit que n'agissant plus conformément à la raison, ils s'élevent sans mesure, soit qu'ils soient emportés loin de leur devoir par la fougue de leurs passions, soit enfin que craignant toujours quelque changement, ils se consument en efforts inutiles pour retenir des biens qui leur échappent. Ils ne s'imaginoient pourtant pas, comme les Stoïciens, être exempts de toutes les incommodités qui viennent du choc & de l'action des objets extérieurs ; mais ils prétendoient qu'à la faveur de leur doute sur ce qui est bien ou mal, ils souffroient beaucoup moins que le reste des hommes, qui sont doublement tourmentés, & par les maux qu'ils souffrent, & par la persuasion où ils sont que ce sont de vrais maux.

C'est une ancienne question, comme nous l'apprenons d'Aulugelle, & fort débattue par plusieurs auteurs grecs, savoir en quoi different les Sceptiques & les académiciens de la nouvelle académie. Plutarque avoit fait un livre sur cette matiere ; mais puisque le tems nous a privé de ces secours de l'antiquité, suivons Sextus Empiricus, qui a rapporté si exactement tous les points en quoi consiste cette différence, qu'il ne s'y peut rien ajouter.

Il met le premier point de différence, qui se trouve entre la nouvelle académie & la doctrine sceptique, en ce que l'une & l'autre disant que l'entendement humain ne peut rien comprendre, les académiciens le disent affirmativement, & les Sceptiques le disent en doutant.

Le second point de différence proposé par Sextus, consiste en ce que les uns & les autres étant conduits par une apparence de bonté, dont l'idée leur est imprimée dans l'esprit, les academiciens la suivent, & les Sceptiques s'y laissent conduire ; & en ce que les académiciens appellent cela opinion ou persuasion, & non les Sceptiques : bien que ni les uns ni les autres n'affirment que la chose d'où part cette image ou apparence de bonté soit bonne, mais les uns & les autres avouent que la chose qu'ils ont choisie leur semble bonne, & qu'ils ont cette idée imprimée dans l'esprit, à laquelle ils se laissent conduire.

Le troisieme point de difference revient au même. Les académiciens soutiennent que quelques-unes de leurs idées sont vraissemblables, les autres non ; & qu'entre celles qui sont vraissemblables il y a du plus & du moins. Les Sceptiques prétendent qu'elles sont égales, par rapport à la créance que nous leur donnons ; mais Sextus qui propose cette différence, fournit lui-même le moyen de la lever, car il dit que les Sceptiques veulent que la foi des idées soit égale par rapport à la raison, c'est-à-dire autant qu'elle se rapporte à la connoissance de la vérité & à l'acquisition de la science par la raison, car l'idée la plus claire n'a pas plus de pouvoir pour me faire connoitre la vérité : mais en ce qui regarde l'usage de la vie, ils veulent que l'on préfere cette idée claire à celle qui est obscure.

La quatrieme différence consiste moins dans la chose que dans la maniere de s'exprimer ; car les uns & les autres avouent qu'ils sont attirés par quelques objets ; mais les académiciens disent que cette attraction se fait en eux avec une véhémente propension, ce que les Sceptiques ne disent pas, comme si les uns étoient portés vers les choses vraissemblables & que les autres s'y laissassent seulement conduire, quoique ni les uns ni les autres n'y donnent pas leur consentement.

Sextus Empiricus met encore entre eux une autre différence, sur les choses qui concernent la fin, disant que les académiciens suivent la probabilité dans l'usage de la vie, & que les Sceptiques obéissent aux lois, à la coutume, & aux affections naturelles. En cela comme en plusieurs choses, leur langage est différent, quoique leurs sentimens soient pareils. Quand l'académicien obéit aux lois, il dit qu'il le fait parce qu'il a opinion que cela est bon à faire, & que cela est probable ; & quand le sceptique fait la même chose, il ne se sert point de ces termes d'opinion & de probabilité, qui lui paroissent trop décisifs.

Ces différences qui sont légeres & imperceptibles, ont été cause qu'on les a tous confondus sous le nom de Sceptiques. Si les philosophes qui ont embrassé cette secte, ont mieux aimé être appellés académiciens que pyrrhoniens, deux raisons assez vraissemblables y ont contribué ; l'une est que fort peu de philosophes illustres sont sortis de l'école de Pyrrhon, au-lieu que l'académie a donné beaucoup d'excellens hommes, auxquels il est glorieux de se voir associé ; l'autre est qu'on a ridiculisé Pyrrhon & les Pyrrhoniens, comme s'ils avoient réduit la vie des hommes à une entiere inaction, & que ceux qui se diront pyrrhoniens tomberont nécessairement dans le même ridicule.

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Wiktionnaire


Nom commun - français

scepticisme \s?p.ti.sism\ masculin

  1. (Philosophie) Doctrine, sentiment des philosophes dont le dogme principal est de douter, de n'affirmer rien, de tenir leur jugement en suspens sur chaque chose.
    • Le scepticisme ne convient pas à tout le monde. Il suppose un examen profond et désintéressé : celui qui doute parce qu'il ne connaît pas les raisons de crédibilité n'est qu'un ignorant. Le vrai sceptique a compté et pesé les raisons. (Denis Diderot, Pensées philosophiques, Texte établi par J. Assézat, Garnier, 1875-77)
    • Le scepticisme de Montaigne était tout à fait son affaire. Non seulement il [Jean-Martin Charcot] n'avait aucune croyance, mais encore il manifestait fréquemment des sentiments hostiles au catholicisme, qu'il ne séparait pas de la réaction. (Léon Daudet, Souvenirs littéraires ? Devant la douleur, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 103)
    • Tout le monde étant d'accord pour me désigner nettement sous le nom de scepticisme, d'impiété ou de laïcisme l'esprit dominant du département, tout le monde aussi, on l'a vu, reconnaît son esprit de progrès [?]. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Aux derniers temps de la République romaine et aux premier siècle de l'Empire, le scepticisme religieux s'étend des classes cultivées aux couches profondes du peuple : Cicéron et Juvénal nous l'atteste. (Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique: la Scolastique, 1966)
    • Malheureusement, il n'existait aucun attachement philosophique au laïcisme et à ses valeurs de scepticisme, d'expérimentation et de tolérance, si essentielles au pluralisme politique. (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L'Islam et l'État, 1987, traduction d'Odette Guitard, 1992)
    • Trois nouveaux courants, fort opposés, s'imposent : l'épicurisme, le stoïcisme et le scepticisme ; leur point commun est l'attention accordée aux questions éthiques, au point que le savoir lui-même se laisse subordonner à cette visée. (Lambros Couloubaritsis, Aux origines de la philosophie européenne: De la pensée archaïque au néoplatonisme, De Boeck Supérieur, 2003, page 571)
  2. (Plus courant) Disposition d'esprit des personnes qui affectent de douter de tout.
    • Pas plus que mon père je ne m'accommode de ce scepticisme médiocre que je juge nuisible à l'intérêt général. (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, page 11)
    • À cette époque, Bakounine ne s'enthousiasmait plus pour les choses révolutionnaires russes. Au contraire, dans ses paroles perçait une sorte de scepticisme à l'égard des Russes. (Debagori-Mokrievitch, Souvenirs sur Bakounine, traduits par Marie Stromberg, La Revue blanche, 1895)
    • Un malentendu existe entre lui et les simples mortels. [?]. Il arbore superbement un scepticisme, un snobisme de décadence qui leur reste inaccessible et fermé. Son ironie naturelle les gêne et les déconcerte. Il est ennuyé, blasé ; [?]. (Anatole Claveau, Le Tout-Paris, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., page 31)
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Trésor de la Langue Française informatisé


SCEPTICISME, subst. masc.

A. ? PHILOSOPHIE
1.
a) Doctrine des pyrrhoniens selon lesquels l'homme ne pouvant atteindre la connaissance de la vérité, il est nécessaire de pratiquer en toute chose la « suspension du jugement » et d'ériger le doute en système. Synon. pyrrhonisme.Le scepticisme de Pyrrhon. À partir du XVIesiècle (...) le scepticisme universel ou le pyrrhonisme en religion et en morale pullule de toute part (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 759):
... [Locke] ne prétendait ouvrir la porte qu'à un demi-scepticisme. C'était sans doute une faiblesse; car l'idée de Locke, image matérielle, ne représentant les corps d'aucune manière, ni complète ni incomplète, il ne fallait admettre, à ce compte, aucune idée des corps; il fallait aller jusqu'au scepticisme absolu. Cousin, Hist. philos. XVIIIes., 2, 1829, p. 349.
b) P. ext. ,,Toute doctrine qui nie la possibilité de la connaissance de l'absolu`` (A. Cuvillier, Nouv. vocab. philos., Paris, A. Colin, 1962 [1956]); doctrine qui refuse d'admettre une chose sans examen critique, sans doute scientifique. Hegel a distingué, d'une manière très lumineuse: 1 ole scepticisme antique (Pyrrhon, Aenésidème), qui consiste à douter de la réalité du monde extérieur et à croire néanmoins en la réalité d'un monde spirituel, en l'existence de Dieu; 2 ole scepticisme moderne (positivisme, scientisme), qui consiste à ne croire que ses sens, à affirmer la seule réalité du monde matériel et à douter de Dieu (Julia1984).
? En partic.
? Scepticisme critique. ,,Se dit principalement des travaux philosophiques de Bayle, qui attaqua la certitude, en produisant sur les questions les plus importantes des arguments contradictoires`` (Ac. Compl. 1842).
? Scepticisme de Hume ou scepticisme empirique. ,,[Doctrine] de Hume, ainsi qualifiée par lui-même en tant qu'elle aboutit au doute à l'égard: 1ode l'existence des objets extérieurs; 2ode la connexion nécessaire des causes et des effets (Entend. humain, IV)`` (A. Cuvillier, Nouv. vocab. philos., Paris, A. Colin, 1962 [1956]). Frédéric Jacobi a combattu également l'empirisme et l'idéalisme, et a renouvelé le scepticisme de Hume en en changeant le caractère, au profit du sentiment et du mysticisme (Cousin, Hist. philos. XVIIIes., 1, 1829, p. 15).
? Scepticisme de Kant. ,,[Doctrine] de Kant en tant qu'elle déclare la connaissance entachée de relativité`` (A. Cuvillier, Nouv. vocab. philos., Paris, A. Colin, 1962 [1956]). Synon. criticisme.On peut soutenir peut-être qu'il y a du scepticisme dans Kant, non assurément sur la valeur objective des phénomènes et des lois de la nature, qu'il a au contraire voulu établir contre Hume, mais sur la valeur, au moins symbolique, des postulats de la Raison pratique (Lal.1968).
2. Doctrine d'après laquelle l'homme ne peut atteindre la vérité dans un domaine ou sur un sujet déterminé. Scepticisme historique, médical, moral, religieux, scientifique. Le public (...) se défie des faits contemporains (...) et croit sans hésiter aux faits anciens qu'il ne voit pas contredire. Sa confiance est au maximum pour l'histoire qu'on n'a pas les moyens de savoir, son scepticisme croît à mesure que les moyens de savoir augmentent (Langlois, Seignobos, Introd. ét. hist., 1898, p. 175).Le philosophe n'a plus le choix qu'entre un dogmatisme et un scepticisme métaphysiques qui reposent, au fond, sur le même postulat, et qui n'ajoutent rien à la science positive (Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 198).V. dogmatisme A ex. de Cousin.
? En partic. Mise en doute des dogmes religieux. Le scepticisme absolu est l'athéisme sous une forme négative; le scepticisme imparfait n'implique qu'une ignorance des attributs et des opérations de Dieu. Dieu existe pour lui, mais sans qu'il se rende compte de ce qu'il est, de ce qu'il fait, de ce qu'il veut (Lacord., Conf. N.-D., 1848, p. 139).Papa n'allait pas à la messe, il souriait quand tante Marguerite commentait les miracles de Lourdes: il ne croyait pas. Ce scepticisme ne m'atteignait pas, tant je me sentais investie par la présence de Dieu (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 43).
B. ? Courant
1. Attitude, disposition d'esprit d'une personne portée à l'incrédulité ou à la défiance envers les opinions et les valeurs reçues. Synon. incrédulité, méfiance; anton. certitude, conviction, crédulité.Vivre dans le scepticisme. Je trouvai quelque chose de plus sombre encore: le scepticisme du médecin journaliste qui ne croit plus ni à la politique, ni à la médecine (Michelet, Journal, 1839, p. 299).Le scepticisme en moi consiste essentiellement dans la soudaineté avec laquelle le doute affleure sous la forme suivante: « cela semble vrai à tel point qu'il est impossible que ce le soit. » (Du Bos, Journal, 1927, p. 226).
? En partic. [Le scepticisme peut atteindre l'indifférence ou le pessimisme] Synon. de désabusement, désintérêt.Monsieur de Meillan jugea les équilibristes avec le scepticisme d'un homme qui est depuis bien longtemps revenu des vanités de la barre fixe et des joies du trapèze (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 163).Il y avait toujours eu au fond de lui-même un doute, une réserve, ce scepticisme de ceux qui ont beaucoup connu les femmes et qui savent pour l'avoir éprouvé qu'on se guérit de la passion la plus totale et qu'à un certain degré d'expérience on ne meurt jamais d'amour (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 420).
2. Incrédulité ou manque de confiance
a) à l'égard de la vérité d'un fait. Synon. défiance, incrédulité, méfiance.Moue, sourire de scepticisme; accueillir une information avec scepticisme. Je suis à bout de courage surtout quand je pense à ton scepticisme devant ma souffrance trop réelle (Barrès, Cahiers, t. 10, 1914, p. 276).J'en voulais presque à ma chère maman d'accueillir avec un air de doute et d'incrédulité les affirmations (...) que lui faisait cet éloquent épicier. (...) le scepticisme de ma chère maman était fondé (France, Pt Pierre, 1918, p. 51).
b) à l'égard de la réussite d'un projet, de la possibilité d'un résultat. Synon. défiance, incrédulité, méfiance, pessimisme; anton. confiance, crédulité, enthousiasme, optimisme.Cette expérience, accueillie avec scepticisme, réussit parce que la population et les milieux dirigeants de la vie économique lui firent confiance (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 464).
Prononc. et Orth.: [s?ptisism?]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1669 « doctrine et sentiments des philosophes grecs pyrrhoniens » (T. Sprat, Hist. de la Sté royale de Londres, p. 126); 2. 1746 « état d'esprit d'une personne qui refuse d'admettre les choses sans examen critique » (Diderot, Pensées philosophiques, XXXI ds ?uvres philos., éd. P. Vernière, p. 28); 3. 1914 « attitude incrédule, méfiante touchant la réussite d'un projet, la véracité d'un fait » (Barrès, loc. cit.). Dér. sav. de sceptique*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 663. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 772, b) 928; xxes.: a) 1 229, b) 923.

SCEPTICISME, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1669 « doctrine et sentiments des philosophes grecs pyrrhoniens » (T. Sprat, Hist. de la Sté royale de Londres, p. 126); 2. 1746 « état d'esprit d'une personne qui refuse d'admettre les choses sans examen critique » (Diderot, Pensées philosophiques, XXXI ds ?uvres philos., éd. P. Vernière, p. 28); 3. 1914 « attitude incrédule, méfiante touchant la réussite d'un projet, la véracité d'un fait » (Barrès, loc. cit.). Dér. sav. de sceptique*; suff. -isme*.

Scepticisme au Scrabble


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scepticisme

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Les citations avec le mot Scepticisme


  1. Elle ne croyait à rien; seul, son scepticisme l'empêchait d'être athée.

    Auteur : Jean-Paul Sartre - Source : Les Mots (1964)


  2. Le scepticisme, c'est la faculté d'opposer les apparences (ou phénomènes) et les concepts de toutes les manières possibles.

    Auteur : Sextus Empiricus - Source : Hypotyposes pyrrhoniennes, I, 4


  3. Le scepticisme ne convient pas à tout le monde, il supose un examen profond et désintéressé.

    Auteur : Denis Diderot - Source : Pensées philosophiques (1746)


  4. Un sage scepticisme est le premier attribut d'un bon critique.

    Auteur : James Russell Lowell - Source : Among My Books, Shakespeare, once more


  5. Le scepticisme est presque le point central de mes interrogations. Qui voudrait écrire quelque chose de correct sur moi devrait analyser la fonction qu'il a remplie dans l'ensemble de mes préoccupations et de mes hantises.

    Auteur : Emil Cioran - Source : Cahiers, 1957-1972 (1997)


  6. Le scepticisme est système chez les veules.

    Auteur : Carlo Bini - Source : Manoscritto d'un prigioniero, XXII


  7. Religion pour religion, l'urne populaire est encore au-dessous de la sainte-ampoule mérovingienne. Tout ce qu'elle a produit a été de changer la science en dégoût, et le scepticisme en haine.

    Auteur : Pierre Joseph Proudhon - Source : De la justice dans la révolution et dans l'Eglise (1858)


  8. La paresse est un scepticisme de la chair.

    Auteur : Emil Cioran - Source : Le crépuscule des pensées (1940)


  9. Voie à double sens, le scepticisme absolu mène soit à l'attitude dite raisonnable des Lumières, soit à la foi aveugle du fidéiste. Dans chacun des cas, l'argument sceptique est le même.

    Auteur : Richard H. Popkin - Source : Histoire du scepticisme d'Erasme à Spinoza (1995)


  10. Je les trouvai tous fiers, affirmatifs, dogmatiques, même dans leur scepticisme prétendu.

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Emile ou De l'éducation (1762), IV


  11. Quand on le présentait, il s'inclinait à la fois avec un sourire de scepticisme et un respect exagéré, et si c'était un homme, disait: «Enchanté, Monsieur».

    Auteur : Marcel Proust - Source : A la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann (1913)


  12. L'obsession de l'amour, après le scepticisme, le reproche portait. Je ne fais pas difficulté à le reconnaître: je ne pense à rien, si ce n'est à l'amour.

    Auteur : Louis Aragon - Source : Le Libertinage (1977)


  13. Et pour le sceptique même, le scepticisme, ou plutôt un certain scepticisme devient une sorte de foi, toute espèce de dogmatiques étant considérés comme des païens encore dans l'erreur.

    Auteur : Marcel Proust - Source : Jean Santeuil (1896-1904)


  14. L'idéalisme et le scepticisme ont tous deux raison contre une philosophie qui prétend tout réduire aux sensations et aux intuitions, quoiqu'elle admette d'ailleurs une réalité objective dont il est impossible de dire ce qu'elle est.

    Auteur : Marie François Pierre Gontier de Biran, dit Maine de Biran - Source : De l'aperception immédiate


  15. Je remplace la mélancolie par le courage, le doute par la certitude, le désespoir par l'espoir, la méchanceté par le bien, les plaintes par le devoir, le scepticisme par la foi, les sophismes par la froideur du calme et l'orgueil par la modestie.

    Auteur : Isidore Ducasse, dit comte de Lautréamont - Source : Poésies, Exergue


  16. Le scepticisme est l'élégance de l'anxiété.

    Auteur : Emil Cioran - Source : Syllogismes de l'amertume (1952)


  17. L'homme qui ne tient pas compte du scepticisme éventuel de son interlocuteur ne me semble pas être un homme complètement intelligent.

    Auteur : Sacha Guitry - Source : Toutes réflexions faites


  18. L'intelligence conduit, amène au brouillard de nuances du scepticisme, l'intelligence conduit au coefficient gastronomique d'incertitude super-gélatineuse, proustienne et faisandée.

    Auteur : Salvador Dali - Source : Journal d'un génie adolescent (2006)


  19. Je suis consterné de voir à quel point tout est fait pour casser l'élan, l'audace, le rêve, inciter au scepticisme, voire au cynisme, alors qu'il faudrait insuffler de la force et de la confiance dans le monde.

    Auteur : Shimon Peres - Source : Dans Le Monde magazine, septembre 2009.


  20. ... il avait cette tournure d'esprit qu'engendrent souvent la jeunesse et l'intelligence lorsqu'elles se trouvent étroitement alliées: une tendance vraiment exagérée au scepticisme.

    Auteur : Gilbert Keith Chesterton - Source : Le club des métiers bizarres, Curieuse affaire de l'agent de location


  21. Ultime scepticisme. Que sont donc en fin de compte les vérités de l'homme? Ce sont les erreurs irréfutables de l'homme.

    Auteur : Friedrich Wilhelm Nietzsche - Source : Le Gai Savoir (1887)


  22. Il peut se permettre le luxe du scepticisme celui qui possède une foi profonde.

    Auteur : Friedrich Wilhelm Nietzsche - Source : Le Crépuscule des idoles (1888)


  23. Les hommes ne sont convaincus de vos raisons, de votre sincérité, et de la gravité de vos peines, que par votre mort. Tant que vous êtes en vie, votre cas est douteux, vous n'avez droit qu'à leur scepticisme.

    Auteur : Albert Camus - Source : La Chute (1956)


  24. Sans nos doutes sur nous-mêmes, notre scepticisme serait lettre morte, inquiétude conventionnelle, doctrine philosophique.

    Auteur : Emil Cioran - Source : Syllogismes de l'amertume (1952), Atrophie du verbe


  25. Le scepticisme est l'ivresse de l'impasse.

    Auteur : Emil Cioran - Source : De l'inconvénient d'être né (1973)


Les citations du Littré sur Scepticisme


  1. Il me semble que le scepticisme que certaines discussions historiques provoquent et entretiennent, n'est ni la moins douce ni la moins saine habitude que l'esprit humain puisse contracter

    Auteur : DAUNOU - Source : Instit. Mém. sc mor. et pol. t. IV, p. 543


  2. Que ce soit de cet état même [le scepticisme] qu'il [un incrédule] fasse le sujet de sa joie et de sa vanité, je n'ai point de termes pour qualifier une si extravagante créature

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pens. IX, 1, édit. HAVET.


  3. Le scepticisme n'eut ni chez les anciens, ni chez les modernes, aucun athlète plus redoutable que Bayle

    Auteur : DIDER. - Source : ib.


  4. Morus passa successivement de l'aristotélisme au platonisme, du platonisme au scepticisme, du scepticisme au quiétisme, du quiétisme à la théosophie et à la cabale

    Auteur : DIDER. - Source : ib. (Pythagorisme).


  5. Le scepticisme est le premier pas vers la vérité

    Auteur : DIDER. - Source : Pens. philos. n° 31


  6. Le scepticisme ne convient pas à tout le monde, il suppose un examen profond et désintéressé

    Auteur : DIDER. - Source : ib. 24


  7. Il me serait difficile de ne pas me souvenir un peu de ce qu'il [Hume] a essayé dans la carrière du scepticisme, et de ne pas entrevoir fugitivement une affinité secrète entre sa propre philosophie et ses formes historiques

    Auteur : VILLEM. - Source : Littér. franc. 18e siècle, 2e part. 3e leç.


  8. Se lassant de cette doctrine trop étroite de la sensation, il [Hume] se jette dans un idéalisme illimité, qui, pour lui, n'est qu'un scepticisme plus complet ; il arrive à la négation des effets extérieurs et à la négation de la cause

    Auteur : VILLEMAIN - Source : Littér. fr. 18e siècle, 2e part. 3e leçon.


  9. Ce scepticisme qui fut celui de Montaigne et de tant d'autres, leur laissait du moins du respect et même de la vénération pour le culte établi

    Auteur : GENLIS - Source : Mères riv. t. III, p. 2, dans POUGENS


  10. Qui pensera demeurer neutre [entre le scepticisme et le dogmatisme] sera pyrrhonien par excellence ; cette neutralité est l'essence de la cabale ; qui n'est pas contre eux est excellemment pour eux

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pens. VIII, 1, éd. HAVET.


  11. Pyrrhon, disciple d'Anaxarque de la secte éléatique, exerça le premier cette philosophie pusillanime et douteuse, qu'on appelle de son nom pyrrhonisme, et, de sa nature, scepticisme

    Auteur : DIDER. - Source : Opin. des anc. philos. (Philos. pyrrhonienne).




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 15h18










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