La définition de Euphémisme du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Euphémisme
Nature : s. m.
Prononciation : eu-fé-mi-sm'
Etymologie : En grec, employer des expressions de bon augure, de bien, et dire (voy. , ).

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de euphémisme de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec euphémisme pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Euphémisme ?


La définition de Euphémisme

Figure de rhétorique qui consiste dans l'adoucissement d'un mot dur.


Toutes les définitions de « euphémisme »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

EUPHÉMISME. n. m.
Adoucissement d'expression par lequel on déguise des idées désagréables, ou tristes, ou déshonnêtes, sous d'autres plus douces, plus indulgentes, plus décentes, qui laissent deviner les premières. Parbleu pour Par Dieu; Mettre au secret pour Mettre en prison; L'exécuteur des hautes œuvres pour Le bourreau; Probité douteuse; Goût contestable; Avoir des démêlés avec la justice; N'être qu'un médiocre admirateur de quelqu'un sont des euphémismes.

Littré

EUPHÉMISME (eu-fé-mi-sm') s. m.
  • Figure de rhétorique qui consiste dans l'adoucissement d'un mot dur. L'euphémisme est une figure par laquelle on déguise des idées désagréables, odieuses ou tristes, sous des noms qui ne sont point les noms propres de ces idées, Dumarsais, Tropes, II, 15. Un ouvrier qui a fait la besogne pour laquelle on l'a fait venir, et qui n'attend plus que son payement pour se retirer, au lieu de dire payez-moi, dit par euphémisme?: n'avez-vous plus rien à m'ordonner?? Dumarsais, ib.
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Encyclopédie, 1re édition

EUPHÉMISME, s. m. ??????????, de ??, bien, heureusement, & de ????, je dis. L'euphémisme est un trope, puisque les mots n'y sont pas pris dans le sens propre : c'est une figure par laquelle on déguise à l'imagination des idées qui sont ou peu honnêtes, ou desagréables, ou tristes, ou dures ; & pour cela on ne se sert point des expressions propres qui exciteroient directement ces idées. On substitue d'autres termes qui réveillent directement des idées plus honnêtes ou moins dures ; on voile ainsi les premieres à l'imagination, on l'en distrait, on l'en écarte ; mais par les adjoints & les circonstances, l'esprit entend bien ce qu'on a dessein de lui faire entendre.

Il y a donc deux sortes d'idées qui donnent lieu de recourir à l'euphémisme.

1°. Les idées deshonnêtes.

2°. Les idées desagréables, dures ou tristes.

A l'égard des idées deshonnêtes, on peut observer que quelque respectable que soit la nature & son divin auteur, quelques utiles & quelques nécessaires même que soient les penchans que la nature nous donne, nous avons à les regler ; & il y a bien des occasions où le spectacle direct des objets & celui des actions nous émeut, nous trouble, nous agite. Cette émotion qui n'est pas l'effet libre de notre volonté, & qui s'éleve souvent en nous malgré nous-mêmes, fait que lorsque nous avons à parler de ces objets ou de ces actions, nous avons recours à l'euphémisme : par-là nous ménageons notre propre imagination, & celle de ceux à qui nous parlons, & nous donnons un frein aux émotions intérieures. C'est une pratique établie dans toutes les nations policées, où l'on connoît la décence & les égards.

En second lieu, pour ce qui regarde les idées dures, desagréables, ou tristes, il est évident que lorsqu'elles sont énoncées directement par les termes propres destinés à les exprimer, elles causent une impression desagréable qui est bien plus vive que si l'on avoit pris le détour de l'euphémisme.

Il ne sera pas inutile d'ajoûter ici quelques autres réflexions, & quelques exemples en faveur des personnes qui n'ont pas le livre des tropes, où il est parlé de l'euphémisme, article 15. p. 164.

Les personnes peu instruites croyent que les Latins n'avoient pas la délicatesse dont nous parlons ; c'est une erreur.

Il est vrai qu'aujourd'hui nous avons quelquefois recours au latin, pour exprimer des idées dont nous n'osons pas dire le nom propre en françois ; mais c'est que comme nous n'avons appris les mots latins que dans les livres, ils se présentent en nous avec une idée accessoire d'érudition & de lecture qui s'empare d'abord de l'imagination ; elle la partage ; elle l'enveloppe ; elle écarte l'image deshonnête, & ne la fait voir que comme sous un voile. Ce sont deux objets que l'on présente alors à l'imagination, dont le premier est le mot latin qui couvre l'idée obscène qui le suit ; au lieu que comme nous sommes accoûtumés aux mots de notre langue, l'esprit n'est pas partagé : quand on se sert des termes propres, il s'occupe directement des objets que ces termes signifient. Il en étoit de même à l'égard des Grecs & des Romains : les honnêtes gens ménageoient les termes, comme nous les ménageons en françois, & leur scrupule alloit même quelquefois si loin, que Ciceron nous apprend qu'ils évitoient la rencontre des syllables qui, jointes ensemble, auroient pû réveiller des idées deshonnêtes : cum nobis non dicitur, sed nobiscum ; quia si ita diceretur, obsceniùs concurrerent litteræ. (Orator. c. xlv. n. 154.)

Cependant je ne crois pas que l'on ait postposé la préposition dont parle Ciceron par le motif qu'il en donne ; sa propre imagination l'a séduit en cette occasion. Il y a en effet bien d'autres mots tels que tenus, enim, verò, quoque, ve, que, pour &, &c. que l'on place après les mots devant lesquels ils devroient être énoncés selon l'analogie commune. C'est une pratique dont il n'y a d'autre raison que la coûtume, du moins selon la construction usuelle, dabat hanc licentiam consuetudo. Cic. orat. n. 155. c. xlvj. Car selon la construction significative, tous ces mots doivent précéder ceux qu'ils suivent ; mais pour ne point contredire cette pratique, quand il s'agit de faire la construction simple, on change verò en sed, & au lieu de enim, on dit nam, &c.

Quintilien est encore bien plus rigide sur les mots obscènes ; il ne permet pas même l'euphémisme, parce que malgré le voile dont l'euphémisme couvre l'idée obscène, il n'empêche pas de l'appercevoir. Or il ne faut pas, dit Quintilien, que par quelque chemin que ce puisse être, l'idée obscène parvienne à l'entendement. Pour moi, poursuit-il, content de la pudeur romaine, je la mets en sûreté par le silence ; car il ne faut pas seulement s'abstenir des paroles obscènes, mais encore de la pensée de ce que ces mots signifient, Ego Romani pudoris more contentus, verecundiam silentio vindicabo. Quint. Just. l. VIII. c. 3. n. 3. Obscenitas verò non à verbis tantùm abesse debet, sed à significatione. Ib. l. VI. c. iij., n. 5.

Tous les anciens n'étoient pas d'une morale aussi sévere que celle de Quintilien ; ils se permettoient au moins l'euphémisme, & d'exciter modestement dans l'esprit l'idée obscène.

« Ne devrois-tu pas mourir de honte, dit Chremès à son fils, d'avoir eu l'insolence d'amener à mes yeux, dans ma propre maison, une? ? Je n'ose prononcer un mot deshonnête en présence de ta mere, & tu as bien osé commettre une action infâme dans notre propre maison ».

Non mihi per fallacias, adducere ante oculos..... Pudet dicere hâc presente verbum turpe, at te id nullo modo puduit facere. Terenc. Heaut. act. V. sc. jv. v. 18.

« Pour moi j'observe & j'observerai toûjours dans mes discours la modestie de Platon, dit Cicéron ».

Ego servo & servabo Platonis verecundiam. Itaque tectis verbis, ea ad te scripsi, quæ apertissimis aiunt Stoici. Illi, étiam crepitus, aiunt æquè liberos ac ructus, esse opportere. Cic. l. IX. epist. 22.

Æquè câdem modestia, potiùs cùm muliere fuisse, quam concubuisse dicebant. Varro, de ling. latin. l. V. sub fine.

Mos fuit res turpes & f?das prolata honestiorum convertier dignitate. Arnob. l. V.

C'étoit par la même figure qu'au lieu de dire je vous abandonne, je vous quitte ; les anciens disoient souvent, vivez, portez-vous bien, vivez forêts.


Omnia vel medium fiant mare, vivite sylvæ,

Virg. Ec. VIII. v. 58.

Et dans Térence, And. act. IV. sc. ij. v. 13. Pamphile dit, « J'ai souhaité d'être aimé de Glycerie ; mes souhaits ont été accomplis ; que tous ceux qui veulent nous séparer soient en bonne santé ». Valeant qui inter nos dissidium volunt. Il est évident que valeant n'est pas au sens propre ; il n'est dit que par euphémisme. Madame Dacier traduit valeant par s'en aillent bien loin ; je ne crois pas qu'elle ait bien rencontré.

Les anciens disoient aussi avoir vécu, avoir été, s'en être allé, avoir passé par la vie, vitâ functus. Fungi, or, signifie passer par, dans un sens métaphorique, être délivré de, s'être acquitté de, au lieu de dire être mort. Le terme de mourir leur paroissoit en certaines occasions un mot funeste.

Les anciens portoient la superstition jusqu'à croire qu'il y avoit des mots dont la seule prononciation pouvoit attirer quelque malheur, comme si les paroles, qui ne sont qu'un air mis en mouvement, pouvoient produire naturellement par elles-mêmes quelqu'autre effet dans la nature, que celui d'exciter dans l'air un ébranlement qui se communiquant à l'organe de l'oüie, fait naître dans l'esprit des hommes les idées dont ils sont convenus par l'éducation qu'ils ont reçûe.

Cette superstition paroissoit encore plus dans les cérémonies de la religion ; on craignoit de donner aux dieux quelque nom qui leur fût desagréable : c'est ce qui se voit dans plusieurs auteurs. Je me contenterai de ce seul passage du poëme séculaire d'Horace : « ô Ilythie, dit le ch?ur des jeunes filles à Diane, ou si vous aimez mieux être invoquée sous le nom de Lucine ou sous celui de Génitale » :

Lenis Ilythia, tuere matres,
Sive tu Lucina probas vocari,
Seu Genitalis. Horat. carm. sæcul.

On étoit averti au commencement du sacrifice ou de la cérémonie, de prendre garde de prononcer aucun mot qui pût attirer quelque malheur ; de ne dire que de bonnes paroles, bona verba fari ; enfin d'être favorable de la langue, favete linguis, ou linguâ, ou ore ; & de garder plûtôt le silence que de prononcer quelque mot funeste qui pût déplaire aux dieux ; & c'est de-là que favete linguis signifie par extension, faites silence.

 Favete linguis. Horat. l. II. od. i.
 Ore favete omnes. Virg. Æneïd. l. V. v. 71.
Dicamus bona verba, venit natalis, ad aras
   Quisquis ades, linguâ, vir, mulierque fave.

Tibull. l. II. el. ij. v. 1.

Prospera lux oritur, linguisque, animisque favete,
   Nunc dicenda, bono, sunt bona verba, die.

Ovid. Fast. l. I. v. 71.

Par le même esprit de superstition ou par le même fanatisme, lorsqu'un oiseau avoit été de bon augure, & que ce qu'on devoit attendre de cet heureux présage, étoit détruit par un augure contraire, ce second augure n'étoit pas appellé mauvais augure, on le nommoit l'autre augure, par euphémisme, ou l'autre oiseau ; c'est pourquoi ce mot alter, dit Festus, veut dire quelquefois contraire, mauvais.

Alter & pro bono ponitur, ut in auguriis, altera cùm appellatur avis, quæ utique prospera non est. Sic alter nonnunquam pro adverso dicitur & malo. Fest. voce Alter.

Il y avoit des mots consacrés pour les sacrifices, dont le sens propre & littéral étoit bien différent de ce qu'ils signifioient dans ces cérémonies superstitieuses : par exemple, mactate, qui veut dire magis auctare, augmenter davantage, se disoit des victimes qu'on sacrifioit. On n'avoit garde de se servir alors d'un mot qui pût exciter dans l'esprit l'idée funeste de la mort ; on se servoit par euphémisme de mactare, augmenter, soit que les victimes augmentassent alors en honneur, soit que leur volume fût grossi par les ornemens dont on les paroit, soit enfin que le sacrifice augmentât l'honneur qu'on rendoit aux dieux.

De même au lieu de dire on brûle sur les autels, ils disoient, les autels croissent par des feux, adolescunt ignibus aræ. Virg. Georg. l. IV. v. 379. car adolere & adolescere signifient proprement croître ; & ce n'est que par euphémisme qu'on leur donne le sens de brûler.

Nous avons sur ces deux mots un beau passage de Varron : Mactare verbum est sacrorum, ???' ?????????? dictum, quasi magis augere ac adolere, unde & magmentum, quasi majus augmentum ; nam hostiæ tanguntur molâ salsa, & tum immolatæ dicuntur : cùm verò ictæ sunt, & aliquid & illis in aram datum est, mactatæ dicuntur per laudationem, itemque boni hominis significationem. Varr. de vitâ pop. rom. l. II. dans les fragmens.

Dans l'Ecriture-sainte le mot de bénir est employé quelquefois au lieu de maudire, qui est précisément le contraire. Comme il n'y a rien de plus affreux à concevoir que d'imaginer quelqu'un qui s'emporte jusqu'à des imprécations sacrileges contre Dieu même, on se sert de bénir par euphémisme, & les circonstances font donner à ce mot le sens contraire.

Naboth n'ayant pas voulu rendre au roi Achab une vigne qui étoit l'héritage de ses peres, la reine Jezabel, femme d'Achab, suscita deux faux témoins qui déposerent que Naboth avoit blasphémé contre Dieu & contre le roi : or l'Ecriture, pour exprimer ce blasphème, fait dire aux témoins que Naboth a béni Dieu & le roi : viri diabolici dixerunt contra eum testimonium coram multitudine ; benedixit Naboth Deum & regem. Reg. III. cap. xxj. v. 10. & 13. Le mot de bénir est employé dans le même sens au livre de Job, c. j. v. 5.

C'est ainsi que dans ces paroles de Virgile, auri sacra fames, se prend par euphémisme pour execrabilis. Tout homme condamné au supplice pour ses mauvaises actions, étoit appellé sacer, dévoüé ; de-là, par extension autant que par euphémisme, sacer signifie souvent méchant, exécrable : homo sacer is est quem populus judicavit, ex quo quivis homo malus atque improbus sacer appellari solet, parce que tout méchant mérite d'être dévoüé, sacrifié à la justice.

Cicéron n'a garde de dire au sénat que les domestiques de Milon tuerent Clodius : ils firent, dit-il, ce que tout maître eût voulu que ses esclaves eussent fait en pareille occasion. Cic. pro Milone, n. 29.

La mer Noire, sujette à de fréquens naufrages, & dont les bords étoient habités par des hommes extrèmement féroces, étoit appellée Pont-Euxin, c'est-à-dire mer hospitaliere, mer favorable à ses hôtes, ??????, hospitalis. C'est ce qui fait dire à Ovide que le nom de cette mer est un nom menteur :

Quem tenet Euxini mendax cognomine littus.

Ovid. Trist. l. V. el. x. v. 13.

Malgré les mauvaises qualités des objets, les anciens qui personnifioient tout, leur donnoient quelquefois des noms flateurs, comme pour se les rendre favorables, ou pour se faire un bon présage ; ainsi c'étoit par euphémisme & par superstition, que ceux qui alloient à la mer que nous appellons aujourd'hui mer Noire, la nommoient mer hospitaliere, c'est-à-dire mer qui ne nous sera point funeste, où nous serons reçûs favorablement, quoiqu'elle soit communément pour les autres une mer funeste.

Les trois furies, Alecto, Tisiphone & Mégere, ont été appellées Euménides, ????????, c'est-à-dire douces, bienfaisantes, benevolæ. On leur a donné ce nom par euphémisme, pour se les rendre favorables. Je sai bien qu'il y a des auteurs qui prétendent que ce nom leur fut donné quand elles eurent cessé de tourmenter Oreste ; mais cette aventure d'Oreste est remplie de tant de circonstances fabuleuses, que j'aime mieux croire que les furies étoient appellées Euménides avant qu'Oreste fût venu au monde : c'est ainsi qu'on traite tous les jours de bonnes les personnes les plus aigres & les plus difficiles, dont on veut appaiser l'emportement ou obtenir quelque bienfait.

Il y a bien des occasions où nous nous servons aussi de cette figure pour écarter des idées desagréables, comme quand nous disons le maître des hautes-?uvres, ou que nous donnons le nom de velours-maurienne à une sorte de gros drap qu'on fait en Maurienne, contrée de Savoie, & dont les pauvres Savoyards sont habillés. Il y a aussi une grosse étoffe de fil qu'on honore du nom de damas de Caux.

Nous disons aussi Dieu vous assiste, Dieu vous bénisse, plûtôt que de dire, je n'ai rien à vous donner.

Souvent pour congédier quelqu'un on lui dit : voilà qui est bien, je vous remercie, au lieu de lui dire, allez-vous-en. Souvent ces façons de parler, courage, tout ira bien, cela ne va pas si mal, &c. sont autant d'euphémismes.

Il y a, sur-tout en Medecine, certains euphémismes qui sont devenus si familiers qu'ils ne peuvent plus servir de voile, les personnes polies ont recours à d'autres façons de parler (F)

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Wiktionnaire


Nom commun - français

euphémisme \ø.fe.mism\ masculin

  1. Atténuation de faits ou d'idées désagréables, tristes ou choquantes en les exprimant de façon plus douce, plus indulgente, plus décente.
    • ?S veschtami po gorodou !? »
      J'avais appris au cours de mon dîner avec l'hôtelier, le sens de cette phrase fatidique : « 
      Vos affaires pour aller en ville ! » C'est l'horrible euphémisme qu'on adresse aux condamnés qui vont être exécutés. (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 159)
    • Très à son aise, en bras de chemise, Peloteux flirtait avec une jeune bergère dont le troupeau paissait non loin de là, inconscient des turpitudes de sa maîtresse.
      Quand je dis que Peloteux flirtait, je prie le lecteur de ne voir dans ce terme qu'un euphémisme dû à mon extrême réserve, car si le prince de Galles flirtait de la sorte avec lady Namitt dans les salons de Windsor, je vois d'ici la tête de l'impératrice des Indes.
      (Alphonse Allais, « L'École des tambours », Vive la vie !, in ?uvres anthumes, Robert Laffont, « Bouquins », 1989, page 153)
    • Au qualificatif un peu cru de « trav », ils cherchent à substituer un euphémisme qui leur paraisse plus aimable et parlent d'éonisme. À cause du chevalier d'Éon. (Pauline Pascal, Traveland : la dame et le travesti : témoignage, 1997, p. 113)
    • Ils avaient d'ailleurs le don de jeter un voile pudique sur les réalités qui les gênaient. La tuberculose, cette maladie de pauvres, n'était qu'une mauvaise pleurésie (mais en est-il de bonnes?); un avortement, une petite intervention chirurgicale; la fugue d'une jeune fille, quelques jours de repos à la campagne, une faillite, de mauvaises affaires; une maladie mentale, une légère dépression due au surmenage. Un moribond allait tout doucement ou, pis encore, tout doucettement... Mais tu m'avais de bonne heure appris à traduire en clair ces hypocrites euphémismes. (Pierre Gérin, Comme un vol de corbeaux, MFR éditeur, 2000, pp. 85-86)
    • Son quotidien n'est pas facile, c'est un euphémisme. « J'ai les genoux en compote, je marche avec un déambulateur. En plus, j'ai de l'arthrose. »(Sébastien Bourcier, « Près de deux Tourangeaux sur dix sont obèses », La Nouvelle République, 7 décembre 2016)
    • L'euphémisme sans doute le plus connu est celui de « solution finale » pour désigner une extermination de masse. (Argument, vol. xxiv, n° 1, automne-hiver 2021-2022, p. 163)
    • Quant à moi (la petite Eléna), ma mère m'avait envoyée vivre chez les Chèvreloup, à partir de Noël 1994, le temps que les « ennuis » de mon père prennent fin (c'était l'euphémisme pour « mise en examen »). (Lolita Pille, Eléna et les joueuses, Éditions Stock, Paris, 2019, p. 32)
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Trésor de la Langue Française informatisé


EUPHÉMISME, subst. masc.

RHÉTORIQUE
A.? Figure de pensée par laquelle on adoucit ou atténue une idée dont l'expression directe aurait quelque chose de brutal, de déplaisant. L'euphémisme ingénieux qui a fait remplacer le titre de « convention » par celui de « déclaration » (Shaw, Hist. monnaie,1896, p. 160).Il a trouvé un studio où poursuivre ses études, (...) ses palabres amicales et ses aventures de c?ur. J'écris de c?ur par euphémisme (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 195).
B.? P. méton. Prudence n'est que l'euphémisme de peur (Renard, Journal,1895, p. 279).Le terme « inadapté » est un euphémisme qui abrite les diverses catégories de déficients physiques, d'arriérés mentaux, de déséquilibrés psychiques (Encyclop. éduc.,1960, p. 197):
... deux mois? (...) c'est à peu près le temps qu'il faut pour user un bel amour (...) jusqu'à ce qu'un de nous deux en ait assez. (« Un de nous deux » était un joli euphémisme. Il savait bien que c'était toujours lui qui rompait le premier). Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1166.
Prononc. et Orth. : [øfemism?]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1730 (C.-C. du Marsais, Des Tropes, Paris, p. 164). Empr. au b. lat. euphemismos (TLL), gr. ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?, de même sens. Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. Niedermann (M.). Vox rom. 1953/54, t. 13, p. 109.

EUPHÉMISME, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1730 (C.-C. du Marsais, Des Tropes, Paris, p. 164). Empr. au b. lat. euphemismos (TLL), gr. ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?, de même sens.

Euphémisme au Scrabble


Le mot euphémisme vaut 17 points au Scrabble.

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Informations sur le mot euphemisme - 10 lettres, 5 voyelles, 5 consonnes, 7 lettres uniques.

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Les citations avec le mot Euphémisme


  1. Dans la civilisation actuelle, il y a une esclave. La loi a des euphémismes ; ce que j'appelle une esclave, elle l'appelle une mineure. Cette mineure selon la loi, cette esclave selon la réalité, c'est la femme.

    Auteur : Victor Hugo - Source : Lettre, à Léon Richer, rédacteur en chef de L'Avenir des femmes, 8 juin 1872


  2. C’est à redresser tout ce que l’administration désigne sous l’euphémisme d’« errements » que je vous convie. La lutte sera serrée. Vous allez affronter des négriers. Il vous sera plus dur de lutter contre eux que contre des moulins. Votre, tâche est belle. À l’œuvre donc, et sans plus attendre. La France le veut !

    Auteur : René Maran - Source : Batouala (1921)


  3. Moyen: le pire de ce qui est bon; le meilleur de ce qui est mauvais Un euphémisme pour médiocre.

    Auteur : Hervé Bazin - Source : La Tête contre les murs (1949)


  4. Un euphémisme c'est dire du bout des lèvres ce qu'on a au fond des tripes.

    Auteur : Umar Timol - Source : Les Affreurismes (2005)


  5. En ces temps de Sida, la fidélité c'est l'euphémisme de la trouille.

    Auteur : Guy Bedos - Source : Petites Drôleries et autres méchancetés sans importance (1989)


  6. Prudence n'est que l'euphémisme de peur.

    Auteur : Jules Renard - Source : Journal, 30 mai 1895


  7. Il existe un doux euphémisme pour l'autosatisfaction : on nomme cela une autobiographie, et l'auteur y insiste souvent sur les défauts des autres pour souligner combien ses propres réussites sont dignes d'éloges.

    Auteur : Nelson Mandela - Source : Conversations avec moi-même (2010)


Les citations du Littré sur Euphémisme


  1. Un ouvrier qui a fait la besogne pour laquelle on l'a fait venir, et qui n'attend plus que son payement pour se retirer, au lieu de dire payez-moi, dit par euphémisme : n'avez-vous plus rien à m'ordonner ?

    Auteur : DUMARSAIS - Source : ib.


  2. L'euphémisme est une figure par laquelle on déguise des idées désagréables, odieuses ou tristes, sous des noms qui ne sont point les noms propres de ces idées

    Auteur : DUMARSAIS - Source : Tropes, II, 15




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Mise à jour le jeudi 13 novembre 2025 à 13h29










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