La définition de Évolution du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Évolution
Nature : s. f.
Prononciation : é-vo-lu-sion ; en vers, de cinq syllabes
Etymologie : Lat. evolutionem, de evolutum, supin de evolvere, de e, et volvere, rouler (voy. ).

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de Évolution de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

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La définition de Évolution

Terme de physiologie. Action de sortir en se déroulant. L'évolution des feuilles, des bourgeons.


Toutes les définitions de « Évolution »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

ÉVOLUTION. n. f.
T. d'Art militaire, de Marine ou d'Aéronautique. Mouvement que font des troupes pour prendre une nouvelle disposition. Faire exécuter des évolutions à un régiment d'infanterie, de cavalerie. Le public suivait avec intérêt les évolutions des avions. Évolution navale, Mouvement d'une flotte ou d'une escadre. Escadre d'évolution, Escadre réunie pour s'exercer aux manœuvres. En termes d'Histoire naturelle, il signifie Action de sortir en se déroulant. L'évolution des feuilles hors des bourgeons. En termes de Biologie, il signifie Changement continu et profond des êtres et des choses, par lequel ils se transforment progressivement. En termes de Médecine, il signifie Modification du cours d'une maladie. En termes de Philosophie, il signifie Développement successif, intérieur et spontané de l'être. Doctrine de l'évolution. En termes de Littérature ou d'Art, il se dit des Changements graduels qui modifient les conceptions ou les procédés. L'évolution du langage. L'évolution d'un genre. Il se dit aussi en termes de Politique. L'évolution de la doctrine démocratique. Il se dit également des Changements d'idées ou de conduite des personnes ou des collectivités. L'évolution politique de cet homme a été rapide. Il a fait faire à son parti une complète évolution.

Littré

ÉVOLUTION (é-vo-lu-sion?; en vers, de cinq syllabes) s. f.
  • 1 Terme de physiologie. Action de sortir en se déroulant. L'évolution des feuilles, des bourgeons. Le papillon, comme le poulet, parvient à l'état de perfection par une évolution dont les Malpighi, les Swammerdam, les Réaumur nous ont dévoilé les degrés, Bonnet, Consid. corps organ. ?uv. t. v, p. 281, dans POUGENS.

    Évolution organique, système physiologique dont les partisans supposent, à tort, que le nouvel être qui résulte de l'acte de la génération préexistait à cet acte?; ce système est opposé à l'épigenèse. Tant de faits divers que j'ai rassemblés dans cet ouvrage en faveur de l'évolution, prouvent assez que les corps organisés ne sont point proprement engendrés, mais qu'ils préexistaient originairement en petit, Bonnet, Consid. corps org. ?uv. t. VI, p. 318, dans POUGENS.

  • 2 Fig. Développement d'une idée, d'un système, d'une science, d'un art.

    L'évolution historique, le développement des sociétés et de leur civilisation suivant un ordre déterminé.

  • 3Mouvements du corps dans les exercices. Qu'il apprenne à faire tous les pas qui favorisent les évolutions du corps, à prendre dans toutes les attitudes une position aisée et solide, Rousseau, Ém. II.

    S'applique aux divers mouvements qu'on fait exécuter dans un manége.

  • 4 Terme de guerre. Mouvement de troupes qui changent leur position pour en prendre une nouvelle. Faire exécuter des évolutions à un régiment. Dans cet état de choses, quel espoir de se mesurer avec avantage contre des hommes vieillis dans la discipline, formés aux évolutions, instruits dans la tactique?? Raynal, Hist. phil. XVIII, 47.

    Par extension. Ils [les canards sauvages] attendent la nuit et font des évolutions autour du bois, Chateaubriand, Génie, I, v, 7.

    Il se dit aussi d'une escadre. Une évolution navale.

    Terme de marine. Rotation d'un navire autour de son axe vertical. Man?uvre ou mouvement qui nécessite un changement d'allure ou de direction dans le cap.

  • 5 Terme de musique. Subversion du dessus à la basse et réciproquement, sans qu'il en résulte aucune dissonance dans l'harmonie.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ÉVOLUTION.
2Ajoutez cet exemple?: J'en ai trouvé [du mot évolution] l'origine inattendue et comme l'annonce prophétique au chap. 161e de Tristram Shandy?; ce mot naquit d'un hasard, un jour que le père de Shandy était particulièrement en veine d'éloquence?: " Les royaumes et les nations, disait-il, n'ont-ils pas leurs périodes et ne viennent-ils pas eux-mêmes à décliner, quand les principes et les pouvoirs qui au commencement les formèrent ont achevé leur évolution?? - Frère Shandy, s'écria mon oncle Tobie, quittant sa pipe, évolution, qu'est-ce ce mot?? - Révolution, j'ai voulu dire, reprit mon père, par le ciel?! j'ai voulu dire révolution?; évolution n'a pas de sens. - Il a plus de sens que vous ne croyez, repartit mon oncle Tobie? " Cette fois encore l'oncle Tobie eut raison contre son frère?; il avait deviné le mot magique et l'idée maîtresse de la philosophie de ses compatriotes au siècle suivant, Caro, le Progrès social, Rev. des Deux-Mondes, 15 oct. 1873, p. 761.
6Synonyme de transformisme (voy. ce mot). Valeur et concordance des preuves sur lesquelles repose la théorie de l'évolution en histoire naturelle, par M. CH. MARTINS.
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Wiktionnaire


Nom commun - français

évolution \e.v?.ly.sj??\ féminin

  1. Changement progressif ou graduel d'un être, d'une chose, d'un phénomène ou d'un système.
    • Oh ! le participe, présent et passé, voilà un trésor ! En sentez-vous bien, au moins, toutes les beautés ? Avez-vous mesuré le rôle qu'elles jouent et la place qu'elles tiennent dans cette savante évolution de notre idiome national ? (Anatole Claveau, La langue nouvelle, dans Contre le Flot, Paris : Paul Ollendorff, 1896, 2e éd., page 4)
  2. Changements d'idées ou de conduite des personnes ou des collectivités.
    • [?] ; le jour où ils ont suffisamment pénétré dans les sanctuaires de l'État, dans les salons, dans les lieux de plaisir, ils cessent généralement d'être révolutionnaires et parlent savamment de l'évolution. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.V, La grève générale politique, 1908, p.227)
    • Les comptes nationaux sont une construction sociale, en perpétuelle évolution, reflétant toujours les préoccupations d'une époque. Les chiffres qui en sont issus ne doivent pas être fétichisés. (Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, éd. du Seuil, 2013, p. 103)
    • L'évolution politique de cet homme a été rapide. ? Il a fait faire à son parti une complète évolution.
  3. (Biologie) Théorie affirmant que la vie sur terre subit des transformations depuis son origine jusqu'à la forme et la diversité actuelles.
    • La méthode récente des analyses polliniques a permis d'avoir une opinion sur l'évolution de la végétation au voisinage de nombreuses tourbières d'Europe : [?]. (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p.61)
    • René Jeannel est un cas de lamarckiste finaliste, partisan d'une thèse orthogénétique de l'évolution, par laquelle les organes se compliquent de plus en plus : les spécialisations progressives, par ajustement de plus en plus fin aux conditions de milieu, deviennent héréditaires [?]. (Annette Chomard-Lexa, Lucien Cuénot : l'intuition naturaliste, L'Harmattan, 2004, page 265)
  4. (Militaire) Mouvement que font des troupes pour prendre une nouvelle disposition.
    • Il faut faire exécuter des évolutions à nos régiments d'infanterie.
    • Le public suivait avec intérêt les évolutions des avions.
  5. (Par extension) Tout mouvement de personnes ou d'animaux.
    • Dans la baie de Panama, j'avais été environné de nombreuses baleines (probablement bale?opteris musculus) et j'avais pu filmer leurs évolutions. (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Après une demi-heure d'évolutions, le valet était parvenu, sans exciter aucun soupçon, à s'isoler dans un couloir où Marion, qui le suivait comme une ombre, le rejoignit. (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  6. (Philosophie) Développement successif, intérieur et spontané de l'être.
    • Doctrine de l'évolution.
  7. (Médecine) Modification du cours d'une maladie.
  8. (Botanique) Action de sortir en se déroulant.
    • L'évolution des feuilles hors des bourgeons est parfois surprenante de beauté.
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Trésor de la Langue Française informatisé


ÉVOLUTION, subst. fém.

Changement progressif de position ou de nature.
A.? [Dans l'espace]
1. ARM., MAR. Mouvement concerté et ordonné, exécuté par une troupe ou une flotte pour prendre une nouvelle position. Les évolutions et les man?uvres de la veille étaient en réjouissance d'une des grandes victoires anglaises en Espagne (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 921).Les évolutions combinées de troupes de toutes armes en terrains variés (Joffre, Mém.,t. 1, 1931, p. 49):
1. Des bruits vagues, par moments, venaient de l'inconnu du brouillard : grondements de roues, piétinements de foule, trots lointains de chevaux. C'étaient les mouvements de troupes que la brume cachait, toute l'évolution du 7ecorps en train de prendre ses positions de combat Zola, Débâcle,1892, p. 236.
? Escadre d'évolution (vieilli). Escadre constituée en temps de paix pour l'entraînement des officiers et des équipages. L'auteur [du Mariage de Loti] est un enseigne de vaisseau, très jeune, toujours en mer, à cette heure même sur la côte d'Afrique avec l'escadre d'évolution (A. Daudet, Crit. dram.,1897, p. 216).
? Spéc. [En parlant d'un navire] Fait de changer de cap. Une bonne man?uvrabilité correspond à une évolution rapide sur une étendue réduite de la mer (faible diamètre de giration) (Encyclop. Sc. Techn.,t. 8, 1972, p. 270).Le navire en évolution (J. Chapon, Trav. mar., Paris, Eyrolles, t. 1, 1978, p. 103).
? Voile d'évolution. Voile qui permet à un bateau d'évoluer (cf. ce mot A 1 spéc.). Voile d'évolution [la voile carrée] mais bien fragile et qui ne sera remplacée qu'en 1725 par le foc, sur le Triton (La Varende, Tourville,1943, p. 96).
2. P. ext., cour., gén. au plur. (Action, fait de se déplacer par une) succession de mouvements variés. Le prêtre et les deux diacres, revêtus de riches ornements, exécutent devant l'autel les gestes et les évolutions hiératiques (Coppée, Bonne souffr.,1898, p. 97).Dans le métier Jacquard, l'évolution des fils est réglée par un carton percé de trous représentant le dessin (Ch. Thomas, Araud, Fabric. drap,1921, p. 49):
2. La mer était magnifique; on pouvait facilement suivre à sa surface les rapides évolutions du squale, qui plongeait ou s'élançait avec une surprenante vigueur. Verne, Enf. cap. Grant,t. 1, 1868, p. 6.
SYNT. Évolutions gracieuses, légères, lentes; les évolutions d'un avion, d'un danseur, d'un oiseau; légèreté, lenteur, rapidité des évolutions.
? P. anal. L'écriture arabe des premiers siècles, celle qu'on nomme coufique, se compose de caractères mâles, aux bases anguleuses, aux brusques évolutions, et dont la ferme élégance a quelque chose de monumental (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 285).
3. Spéc., vieilli. Fait d'exécuter un mouvement circulaire, de tourner. Synon. révolution.Dans la colossale évolution terrestre autour du soleil, l'océan, avec son flux et reflux, est le balancier du globe (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 255).
? En évolution. Le vent est au nord, dit gravement Colline, en indiquant une girouette en évolution sur un toit voisin (Murger, Scène vie boh.,1851, p. 227).
B.? [Dans le temps]
1.
a) Processus continu de transformation, passage progressif d'un état à un autre. Une évolution irréversible; l'évolution de la vie; compromettre, favoriser une évolution. Arrivé à ce tournant de ma vie, et jetant un regard sur ce long ruban de route à travers mon passé (...). C'est bien moins mon évolution qui me frappe que ma fixité (Mauriac, Journal 1,1934, p. 70).Une révolution est produite par la sensation de lenteur d'une évolution. Si les choses changent assez vite, pas de révolution (Valéry, Suite,1934, p. 69).J'assiste (...) à la transformation, à l'évolution sous les forces du monde extérieur, de notre petit clan incohérent et uni (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 209):
3. La conception que nous avons tenté d'exposer ci-dessus ne s'est pas formée d'un seul coup, et n'est que le terme d'une évolution qui s'est poursuivie depuis plus d'un demi-siècle, et n'a pas été sans rencontrer de sérieuses résistances... Gds cour. pensée math.,1948, p. 45.
? Évolution + adj.
? [L'adj. exprime une qualité] Évolution constante, contemporaine, fatale, générale, ininterrompue, limitée, normale, particulière, pathologique, régulière, séculaire. Tout être vivant dépend étroitement de son milieu et s'adapte aux fluctuations de ce milieu par une évolution appropriée (Carrel, L'Homme,1935, p. 19).
En partic. [En parlant d'une société, d'un pays] Évolution capitaliste, libérale, révolutionnaire, socialiste. Nous espérons voir se développer en Italie une évolution démocratique, qui, un jour ou l'autre, permettra à la France de régler ses affaires avec cette Italie-là (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 630).
? [L'adj. exprime une relation] Évolution personnelle; évolution culturelle, linguistique. Pour tous ceux qui se tiennent au courant de l'évolution scientifique, il n'est plus permis de douter que la physiologie se constitue en ce moment comme une science biologique fondamentale autonome (C. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 93).L'évolution phonétique du français et son évolution morphologique sont étroitement liées (Traité sociol.,1968, p. 269):
4. Dans toute évolution normale, individuelle ou collective, l'amour nous conduit d'abord à la foi, tant que l'essor demeure spontané. Mais, quand il devient systématique, on construit la foi pour régler l'amour. Comte, Catéch. posit.,1852, p. 174.
SYNT. Évolution animale, humaine, terrestre; évolution biologique; évolution démographique, économique, morale, politique, religieuse, sociale, spirituelle; évolution sémantique.
? Évolution + compl. de nom
? [Le compl. désigne ce qui évolue] Évolution de l'humanité, de l'univers; évolution de la pensée; évolution de l'art, de la médecine; évolution d'un artiste, d'un homme; évolution d'un conflit, d'un fléau, de la situation; évolution des sociétés; évolution des connaissances, des m?urs; évolution des prix, des salaires. L'évolution d'une langue se conforme, en gros, à une loi d'efficacité maximum dans la répartition des mots (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 115).
? [Le compl. désigne la durée de l'évolution] Une évolution de deux mille ans (Breton, Manif. Surréal., 2eManif., 1930, p. 117).
? Évolution vers, en.C'était en elle une telle débâcle des croyance anciennes, une évolution telle vers un monde nouveau, qu'elle n'osait s'interroger et conclure (Zola, Dr Pascal,1893, p. 124).La découverte des grosses molécules à propriétés de virus nous rend un peu plus aisément concevable cette évolution de la matière inerte en matière vivante (J. Rostand, Genèse vie,1943, p. 195).
? Évolution, déterminant de subst.L'axe, le sens, la marche, le mécanisme d'une évolution; les étapes, les phases d'une évolution; l'aboutissement, le résultat d'une évolution; un processus d'évolution. Il ne saurait être question, bien entendu, en pure critique d'art, que de comparer chaque artiste avec lui-même et de dessiner la courbe de son évolution (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 157).
? Loc. En (pleine) évolution. Dans les sciences en évolution, l'empirisme précède donc la théorie (C. Bernard, Princ. méd. exp.,1878p. 180).
b) Spéc. [En parlant d'une maladie] Passage par les divers stades de son développement habituel, présentation de ses manifestations, de ses symptômes successifs. Des septicémies à évolution suraiguë (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 470).Si l'on intervient à temps, on peut enrayer l'évolution des lésions et guérir les malades dans 90 % des cas (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896p. 634).L'incubation est lente : elle peut durer de huit à dix ans. Et l'évolution elle aussi est lente (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1453).
c) P. méton. Le résultat, le terme d'une évolution. [L'élection de Louis Bonaparte à la présidence de la République] n'était plus une évolution réelle, rationnelle, c'était une création du bon plaisir électoral, une légende, un mythe (Proudhon, Confess. révol.,1849, p. 269).
2. BIOL. [Toujours avec l'art. déf.]
a) [Le terme de l'évolution est prévisible] Développement individuel d'un organisme animal ou végétal depuis la cellule initiale qui le renferme tout entier en puissance et jusqu'à l'âge adulte (ou la sénescence). Synon. ontogénèse.Comme Bonnet, Cuvier croit que l'animal adulte résulte simplement de l'évolution, c'est-à-dire de l'accroissement en tous sens d'un germe semblable à lui, contenu dans l'?uf (E. Perrier, Zool.,t. 1, 1893, p. 383).Cf. développement ex. 7 :
5. L'évolution de l'être vivant, comme celle de l'embryon implique un enregistrement continuel de la durée, une persistance du passé dans le présent, et par conséquent une apparence au moins de mémoire organique. Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 19.
b) [Le terme de l'évolution n'est pas prévisible] Série de transformations qui ont conduit à l'apparition, puis à la diversification des espèces par filiation à partir d'une même forme de vie primitive. Synon. phylogénèse.Si le fait de l'évolution est hors de conteste, on discute encore (...) sur la nature des procédés par quoi elle s'est accomplie (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 168).Depuis les temps de Darwin et de Lamarck, de nombreuses trouvailles sont venues établir l'existence des formes de passage que postulait la théorie de l'évolution (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 83):
6. Les observations d'organogénie (...) semblent confirmer pleinement cette idée de l'évolution successive des êtres les plus simples jusqu'aux plus compliqués, dont chaque groupe, chaque Espèce, représente un des points d'évolution. Gérard dsDict. univ. d'hist. naturelle,Paris, t. 5, 1844, p. 431.
? P. ext. :
7. Fortement influencé par le transformisme de Lamarck et de Darwin, Spencer conçoit une théorie de l'évolution universelle (...) reposant sur un processus de différenciation qui conduit de l'homogène à l'hétérogène. Hist. sc.,1957, p. 1571.
? Spéc. Évolution régressive. ,,Les processus de réduction et de rudimentation qui affectent certaines structures organiques`` (Thinès-Lemp. 1975). Certaines régressions, tolérables dans une constellation particulière de facteurs écologiques, n'entravent nullement l'équilibre adaptatif. L'évolution régressive des animaux cavernicoles en est le meilleur exemple (Encyclop. univ.t. 61970, p. 829).
Rem. 1. On rencontre rarement l'expr. évolution progressive à cause de l'idée de progrès qu'implique normalement le terme évolution. Des organismes soumis à toutes les lois de l'évolution progressive ou régressive par mutations ou variations brusques des caractères spécifiques (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 108). 2. La plupart des dict. gén. enregistrent évolutionnaire, adj. a) ARM., MAR. ,,Qui concerne les évolutions`` (Littré). b) Qui a rapport à la doctrine de l'évolution ou transformisme. Emploi subst. masc. ,,Celui qui est partisan de cette doctrine`` (ibid.). On rencontre ds la docum. un emploi subst. de cet adj. avec le sens de « partisan d'un changement progressif ». On dit d'Émile Ollivier qu'il n'est pas un révolutionnaire, mais un évolutionnaire (Halévy, Carnets, t. 1, 1867, p. 147).
Prononc. et Orth. : [ev?lysj? ?]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1536 art milit. « action de man?uvrer » (L'?uvre d'Aelian, fo297 ds Gdf. Compl.); 1776 « changement, transformation, développement » (Tristram Shandy, trad. de Frenais, chap. 161 ds Revue des Deux-Mondes, 15 oct. 1873, p. 761 ds Littré). Empr. au lat. class. evolutio « action de dérouler, de parcourir ». Fréq. abs. littér. : 1 969. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 338, b) 2 119; xxes. : a) 3 951, b) 4 573. Bbg. Camus (P.). L'Évolution, écran de fumée. Déf. Lang. fr. 1973, no67, pp. 21-24. ? La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 176. ? Quem. DDL t. 5 (s.v. évolutionnaire). ? Robinson (A.-H.). Les Désignations de la « marche dans l'espace ». Fr. mod. 1974, t. 42, p. 157.

ÉVOLUTION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1536 art milit. « action de man?uvrer » (L'?uvre d'Aelian, fo297 ds Gdf. Compl.); 1776 « changement, transformation, développement » (Tristram Shandy, trad. de Frenais, chap. 161 ds Revue des Deux-Mondes, 15 oct. 1873, p. 761 ds Littré). Empr. au lat. class. evolutio « action de dérouler, de parcourir ».

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A. 1. « mouvement exécuté par une armée à l'exercice ou au combat pour changer sa position pour une nouvelle » (art militaire). Attesté depuis 1536 [dans une traduction d'un texte latin du tacticien grec Élien] (Volcyr, Aelian, folio 297, in GdfC, évolution et laconique : (en parlant d'une troupe de soldats) Deux genres sont de evolutions , l'ung se fait par decuries et l'autre par jougs). Première attestation comme terme de marine : depuis 1697 [in titre] (Hoste, Art : L'Art des armées navales, ou Traité des evolutions navales). - 
A. 2. au plur. « mouvements variés et coordonnés ». Attesté depuis 1713 [ici en parlant du corps d'un reptile] (Fénelon, Traité, page 30, in Frantext : Les animaux reptiles sont d'une autre fabrique. Ils se plient, ils se replient ; par les évolutions de leurs muscles, ils gravissent, ils embrassent, ils serrent, ils accrochent les corps qu'ils rencontrent ; ils se glissent subtilement partout). - 
A. 3. « mouvement de rotation (d'un bateau, d'un astre) ». Attesté depuis 1757 (Bouguer, Man?uvre, page 304, in Gallica : Enfin lorsque le Navire aura fait la moitié de son évolution, sa longueur se trouvera située selon la direction du vent, & ses voiles seront tout?à?fait perpendiculaires à la quille [?]. Mais le mouvement de rotation qu'il aura acquis fera passer sa proue de l'autre côté de la direction du vent). Première attestation de l'acception « rotation d'un astre » : depuis 1846 (Rev. Bruxelles, nouvelle série, volume 2, page 104, in Google, Recherche de Livres : Les déterminations de l'espace et du temps, telles que nous les trouvons dans la nature, sont instituées par Dieu même et forment une condition nécessaire de l'ordre universel. Tout, dans le monde physique, doit se régler en conséquence, et, comme tout s'y répète périodiquement, il en résulte dans la vie elle?même un mouvement circulaire. Ce mouvement, dans sa plus étroite période, est l'évolution terrestre qui se fait en vingt?quatre heures, et qui produit le changement alternatif de la lumière et des ténèbres, du jour et de la nuit, de l'activité et du repos). Larousse1 précise pour l'emploi en astronomie : "On dit plus ordinairement révolution". Ce sens d'évolution est donné comme "vieilli" par TLF et comme "littéraire et vieilli" par Robert2. - 
B. 1. a. « transformation graduelle assez lente, ou formée de changements successifs insensibles ». Attesté depuis 1704 [en co?occurrence avec son antonyme révolution* « mutation brusque »] (Bossuet, Élévations, page 128, Journée 3, Élévation 6, in Frantext : Vous estes tout?puissant, ô Dieu de gloire ! J'adore votre immense et volontaire libéralité. Je passe tous les siècles, et toutes les évolutions et révolutions de la nature ; je vous regarde comme vous estiez avant tout commencement et de toute éternité : c'est?à?dire que je vous regarde comme vous estes). - 
B. 1. a. ?. évolution + adj. (en linguistique) : évolution linguistique « changement relatif à la langue ». Attesté depuis 1847 (Annales philosophie chrétienne, 18e année, troisième série, tome 16, page 48, in Google, Recherche de Livres : M. de Bunsen regarde ces trois noms comme des transcriptions diverses du 6e Miébidos. Nous ne le suivrons pas dans les évolutions linguistiques à l'aide desquelles il cherche à établir que les copistes doivent avoir quadruplé le nom de ce roi). ? Première attestation du syntagme évolution phonétique « changement relatif aux sons du langage » : depuis 1875 (Julien Vinson in RLPC 7, 380 : Si, comme cela est probable, l'u doit se prononcer ou dans ces mots, ne pourrait?on pas en conclure qu'à la fin du XVIe siècle, le souletin traversait l'évolution phonétique où en est maintenant le bas?navarrais oriental de Brucons ou l'occidental d'Ustaritz ?) ? Première attestation du syntagme évolution morphologique « changement relatif à la forme d'un mot » : depuis 1881 (Lucien Adam in RLPC 14, 376 : Mais on peut aussi étudier la même langue française dans son développement historique interne, c'est?à?dire dans ses évolutions phonétiques, morphologiques, idéologiques). ? Première attestation du syntagme évolution sémantique « changement relatif au sens dans le langage » : depuis 1885 (Victor Henry in MSL 6, 378 : En sanscrit, ávasita « dételé » peut aussi signifier « non encore attelé, au repos », en sorte que, si l'évolution sémantique l'avait ainsi voulu, le verbe áva sy?mi eût pu fort bien en venir à signifier « je n'attelle pas »). - 
B. 1. a. ?. évolution + compl. de nom (en linguistique) : évolution du langage/des langues «processus de transformation affectant un langage, des langues ». Attesté depuis 1854 (Valade, Études, page 102, in Google, Recherche de Livres : Quoi qu'il en soit de la manière dont s'est opérée cette évolution du langage et des causes qui l'ont déterminée). Première attestation du syntagme évolution des langues : depuis 1858 (Le Correspondant, nouvelle série, volume 8, page 405, in Google, Recherche de Livres : M. Renan n'admet que deux états dans l'évolution des langues : l'état synthétique qui, selon lui, est le primitif, état riche et exubérant où les relations des idées sont exprimées par des flexions qui ne font qu'un avec le mot et sont d'autant plus nombreuses que la langue est plus ancienne et l'état analytique, qui vient après, où le peuple, incapable d'observer une grammaire aussi savante, brise l'unité du mot fléchi, et, indiquant les rapports des idées par des particules ou des auxiliaires, préfère la juxtaposition des diverses parties de l'expression). - 
B. 1. b. évolution d'une maladie « série de transformations, de phases progressives par lesquelles passe une maladie » (médecine). Attesté depuis 1844 (Nélaton, Élémens, volume 1, page 1, in Frantext : La chirurgie, ou mieux la pathologie chirurgicale, comprend donc deux branches bien distinctes : 1 l'étude de tous les faits observés sur l'évolution de ces maladies ; 2 l'ensemble de tous les moyens imaginés pour les combattre). - 
B. 2. a. « doctrine physiologique, opposée à l'épigénèse, selon laquelle la génération était considérée comme le simple développement de germes préexistants » (biologie). Attesté depuis 1762 (Bonnet, Considérations, volume 2, page 219, in Frantext : Le germe porte l'empreinte originelle de l'espèce, et non celle de l'individualité. C'est très en petit un homme, un cheval, un taureau, etc., mais, ce n'est pas un certain homme, un certain cheval, un certain taureau, etc. Tous les germes sont contemporains dans le système de l'évolution. Ils ne se sont pas communiqués les uns aux autres leurs traits, leurs caractères distinctifs). - 
B. 2. b. « série de transformations qui ont conduit à l'apparition, puis à la diversification des espèces à partir de quelques formes ou d'une forme unique de vie » (biologie). Attesté depuis 1862 [dans la première traduction française de l'?uvre?clef de Darwin par la conférencière Clémence Royer] (Royer, De l'origine des espèces1, Conclusion, page 682, in Google, Recherche de Livres : Il y a de la grandeur dans une telle manière d'envisager la vie et ses diverses puissances, animant à l'origine quelques formes ou une forme unique sous un souffle du Créateur. Et tandis que notre planète a continué de décrire ses cycles perpétuels, d'après les lois fixes de la gravitation, d'un si petit commencement, des formes sans nombre, de plus en plus belles, de plus en plus merveilleuses, se sont développées et se développeront par une évolution sans fin [texte anglais : have been, and are being, evolved, Peckham, Origin, page 759]). Première attestation du syntagme théorie de l'évolution : depuis 1873 (Robin, Anatomie, Introduction, pages XXXII?XXXIII = DDL 18 : Ainsi que l'a spécifié Aug. Comte, la théorie de Lamarck consiste à considérer l'ensemble de la série zoologique comme parfaitement analogue, aussi bien en fait qu'en spéculation, à l'ensemble du développement individuel, et encore restreint à la seule période ascendante. C'est cette supposition à laquelle on a depuis donné le nom d'évolutionisme ou théorie de l'évolution, grâce à l'artifice de logique qui consiste à donner comme expression d'un mouvement évolutif qu'on n'a pas vu le résultat du classement d'objets analogues, mais distincts et inégalement séparés les uns des autres). - 
Rem. 1. évolution régressive/évolution progressive « processus de transformation régressif/progressif ». Attesté depuis 1858 [en biogéographie, au sens de « transformation d'un milieu appréciée par rapport au climax »] (BullSocBotFr, 1ère série, volume 5, page 633, in Google, Recherche de Livres : L'évolution des pozzines [« tourbières des lacs glaciaires »] est envisagée comme surtout progressive, c'est?à?dire que les pozzi seraient les reliques d'un fond lacustre originel en cours de comblement [?]. J'ai insisté, avec MH Prat, sur la fréquence de cette évolution régressive). Première attestation de l'expression évolution progressive : depuis 1862 [dans la préface ajoutée à la traduction française de l'?uvre?clef de Darwin par la conférencière Clémence Royer] (Royer, De l'origine des espèces1, Préface, page XXXVI : Je crois d'ailleurs pouvoir réclamer une sorte de solidarité dans les doctrines de M. Darwin ; car le même hiver où son ouvrage était publié à Londres, j'émettais de mon côté, bien que moins savamment et moins complétement, les mêmes idées sur la succession et l'évolution progressive des êtres vivants, dans un cours de Philosophie de la nature et de l'histoire, que je faisais à Lausanne et que j'ai répété partiellement en d'autres villes). - 
Rem. 2. 0. évolutionnaire subst. fém. « espèce de chenille qui se déplace en groupes avec ordre et régularité, processionnaire » (entomologie). Attesté de 1736 [par analogie à un corps d'armée] (réaumur, Insectes, volume 2, page 182, Quatrième mémoire, in Gallica : Ce n'est pas seulement en sortant de leur nid qu'elles suivent la première qui s'est mise en marche, elles la suivent de même tant qu'elle est en mouvement ; elles s'arrêtent toutes quand elle s'arrête ; elles attendent pour marcher, qu'elle recommence à se mettre en route. Elles vont toûjours en espece de procession, aussi les ai?je nommées des processionnaires, ou des évolutionnaires) à 1966 (Brunot, HLF, volume 6/1, page 630 : Réaumur l'a employé [le suffixe -aire] pour exprimer l'activité caractéristique des chenilles "évolutionnaires" et "processionnaires"). - 
Rem. 2. a. évolutionnaire adj. « qui fait exécuter des évolutions militaires ». Attesté depuis 1795 (Dumouriez, Mémoires, volume 1, page 312, in Google, Recherche de Livres : (en France, en 1775) On tourmentait les troupes par des changements multipliés d'exercices et de man?uvres. On formait des officiers évolutionnaires, sans que cela conduisît à former des généraux). Le mot dans cette acception est donné comme "vieux" dans les dictionnaires généraux à partir de Larousse3. - 
Rem. 2. c. adj. « qui est partisan d'un changement progressif ». Attesté depuis 1849 (Enfantin, Correspondance politique, in Gallica : (dans une lettre datée de juin 1836) L'intérêt politique immédiat doit être, je le répète, d'enlever aux révolutionnaires ou contre?révolutionnaires, cette clientèle évolutionnaire qu'ils exploitent, et il n'est pas besoin pour cela de se faire sans?culotte, tribun ou soudoyeur de populace). Première attestation de l'emploi substantivé « celui qui est partisan d'un changement progressif » : depuis 1863 (Émile Deschanel,Rev. german. fr., volume 28, page 391 : Les simples évolutionnaires, comme Herder et ses disciples, ne rendent pas compte de l'idée du progrès [?]. Mais l'homme n'est pas seulement un être évolutionnaire et fatal ; il est libre, malgré tout, et essentiellement révolutionnaire, dans le sens le plus élevé du mot). - 
Rem. 2. b. évolutionnaire subst. masc. « celui qui est partisan de la doctrine de l'évolution ou transformisme ». Attesté depuis 1876 [12 avril] (Compte rendu de l'Académie des Sciences morales et politiques, in Journal des débats, page 3, 6e colonne : M. Janet montre que Leibniz et autres jusqu'à Hegel étaient des évolutionnaires, précisément parce qu'ils admettaient la cause finale). Première attestation de l'emploi adjectival : depuis 1877 (Littré, Suppl. : évolutionnaire. Ajoutez : 2o Qui a rapport à la doctrine de l'évolution ou transformisme). - 

Origine :
A. 1./A. 2./A. 3. Transfert linguistique : emprunt au latin médiéval evolutio, ?onis subst. fém. « changement de front, contremarche » (attesté depuis 1487, Élien, De instruendis aciebus opus ; cf. 1633 [éd.], Végèce, De re militari opera, 504?505). Le terme semble être entré en français à travers une traduction de l'art militaire du tacticien grec Élien (2e siècle) établie par l'historiographe et poète lorrain Nicolas Volcyr à partir des éditions latines imprimées en Italie et en France depuis 1487 (cf. ci?dessus A. 1.). Cf. von Wartburg in FEW 3, 253b, evolutio, qui considère, à tort, qu'il s'agit d'un emprunt au latin de l'Antiquité evolutio, lequel a un autre sens (cf. ci?dessous B. 1. a./B. 1. b./B. 2. a)..
B. 1. a./B. 1. b./B. 2. a. Transfert linguistique : emprunt au latin evolutio, ?onis subst. fém. « action de dérouler (un manuscrit enroulé ou le cordon noué autour des tablettes et retenu par le cachet), de parcourir, de lire » (attesté dès Cicéron, TLL). Dans les théories du vivant antérieures au 19e siècle, l'expression système de l'évolution ou système de la préformation ou encore système de la préexistence des germes de l'être désigne la théorie selon laquelle le nouvel individu, entièrement préformé dans le germe, préexiste à l'acte de fécondation. Tous les germes individuels de chaque espèce, primitivement créés et préexistant à toutes les reproductions ultérieures, sont tous concentrés dans un germe primordial qui renferme le germe subséquent, et ainsi de suite jusqu'à l'infini. Cette concentration a été nommée « emboîtement des germes » (Bonnet, Considérations, volume 2, page 54, in Frantext). Or pour que ces germes arrivent à apparaître dans le monde extérieur, il faut nécessairement qu'ils soient déboîtés ou déroulés, d'où le nom de système de l'évolution, par métaphore du sens étymologique « déroulement (d'un volumen, d'un manuscrit enroulé) », qu'on a donné à ce prétendu mécanisme des être vivants qui sera balayé au 19e siècle (cf. B. 2. a.). Cf. von Wartburg in FEW 3, 253b, evolutio ; Rey, Révolution, 27.
B. 2. b. Transfert linguistique : calque de l'anglais evolution subst. « transformation d'une espèce vivante aboutissant à la constitution d'une espèce nouvelle » (attesté depuis 1832, chez le géologue écossais Charles Lyell [1797?1875] ; premier emploi du syntagme the Theory of Evolution, en 1852, chez l'ingénieur et philosophe anglais Herbert Spencer [1820?1903], OED2). Comme en témoigne Larousse1, « les mots évolution, évolutionnistes ont pris, en Angleterre, depuis l'apparition de l'ouvrage et de la doctrine de M. Darwin, un sens nouveau, et l'on peut dire contraire à leur ancienne et classique acception. Ils sont devenus synonymes de transformisme, transformistes ; c'est?à?dire qu'ils expriment une idée absolument opposée aux conséquences que l'on a toujours tirées de la préexistence des germes ». Des observations analogues sont faites par Littré, Suppl.. Si la théorie darwinienne porte le terme consacré de « théorie de l'évolution », Darwin avait cependant soigneusement évité de qualifier le processus qu'il décrivait d'« évolution ». En effet, dans la première édition de L'origine des espèces, le verbe to evolve n'apparaît que comme dernier mot de la dernière phrase : There is grandeur in this view of life, with its several powers, having been originally breathed [by the Creator, ajout 2e éd. de 1860] into a few forms or into one ; and that, whilst this planet has gone cycling on according to the fixed law of gravity, from so simple a beginning endless forms most beautiful and most wonderful have been, and are being, [virgule supprimée dans 6e éd. 1872] evolved (Peckham, Origin, 759). La réticence de Darwin s'explique sans doute par le fait que l'expression système de l'évolution (theory of evolution, attestée depuis 1831, OED2) lancée par le naturaliste et philosophe suisse Charles Bonnet [1720?1793] désignait, dans les théories de la génération qui ont précédé le 19e siècle, la théorie préformationniste (ou préformiste) de l'être (ou théorie de la préexistence des germes) selon laquelle le nouvel individu résulte du développement d'un germe préexistant dans lequel tous ses caractères sont déjà contenus (cf. ci?dessus B. 2. a.) et que cette approche n'avait rien à voir avec ses conceptions de la vie. Mais lorsque le géologue écossais Charles Lyell [1797?1875], dans le tome 2 des Principles of geology publié en 1832, emploie le mot evolution pour désigner la façon progressive dont les espèces vivantes, d'après beaucoup de faits constatés en paléontologie, paraissent sortir en se déroulant les unes des autres tout en développant progressivement des caractères nouveaux (= transformisme de Lamarck), puis, dans son sillage, en 1852, le philosophe Herbert Spencer [1820?1903], personnage très influent de la société victorienne, dans un essai intitulé « L'hypothèse du développement », la majorité des évolutionnistes, ravis de disposer d'un terme plus commode que « descendance modifiée », « descendance avec modification » (trad. de descent with modification), l'adoptèrent rapidement (cf. OED2, descent 7. b. ; Peckham, Origin, 321, 692 ; Royer, De l'origine des espèces1, 618, etc ; Darwin, Origine Bec., 500). Du coup, Darwin finit lui?même par l'utiliser dans certains de ses écrits (Peckham, Origin, VII, page 264, texte anglais de la 6e éd. de 1872 : At the present day almost all naturalists admit evolution under some form, cf. OED2 ; TLF?Étym, évolutionniste), sans jamais pour autant le placer dans le titre d'un ouvrage. Cf. von Wartburg in FEW 3, 253b, evolutio qui analyse, à tort, ce sémantisme comme une spécialisation de B. 2. a. en se fondant sur l'article évolution de Bescherelle1, dont il réaménage malencontreusement les définitions relatives à l'emploi du mot en botanique et dans la théorie du vivant antérieure au 19e siècle (cf. ci?dessus B. 2. a.).
Rem. Formation française : dérivé du substantif évolution* à l'aide du suffixe ?aire2*. L'adjectif evolutionary « qui a rapport à la théorie de l'évolution ou transformisme » est attesté en anglais dès 1864 (OED2). L'approche critique du darwinisme menée par le philosophe français Paul Janet [1823?1899] à partir d'exigences finalistes est représentative de l'une des figures classiques de la méconnaissance de cette théorie lors de sa réception en France (cf. Rem. 2. b.). Cf. von Wartburg in FEW 3, 253b, evolutio.Entré en français, dès 1536, comme terme militaire au sens de « mouvement coordonné de troupes qui vont en se déployant pour combattre », à travers la traduction latine de la tactique d'Élien (auteur militaire grec du 2e siècle), faite par le lorrain Nicolas Volcyr (historiographe du duc Antoine de Lorraine), et introduit, à partir de 1697, dans le vocabulaire de la marine pour désigner, quand il est question de plusieurs bâtiments, les mouvements que font les vaisseaux d'une armée ou d'une escadre pour se ranger à un ordre de tactique signalé, le mot évolution a pris, au pluriel surtout, dans le langage courant, dans les premières décades du 18e siècle, le sens très général de « mouvements variés et coordonnés » (cf. A. 2.), tandis qu'il a développé, d'abord dans la langue maritime de la seconde moitié du 18e siècle, puis dans la langue littéraire au cours du siècle suivant, le sens de « mouvement circulaire », qui s'explique sans doute par l'influence du substantif révolution* « mouvement de rotation d'un astre » (cf. A. 3.). C'est au début du 18e siècle, chez Bossuet, qu'on relève le sens figuré de « changement, mutation, transformation », avec l'idée d'un mouvement progressif plutôt que d'une mutation brusque, s'opposant au sens courant de révolution*, qui va se répandre dans l'usage général, inclinant vers le sens de progrès* (cf. B. 1. a.). Dès la seconde moitié du 18e siècle, il est introduit dans les sciences naturelles par le naturaliste et philosophe suisse Charles Bonnet [1720?1793], qui publie, en 1762, ses Considérations sur les corps organisés, où il expose le système de l'évolution, lequel explique la production d'un nouvel être vivant par l'évolution d'un germe préexistant (cf. B. 2. a.). Enfin, le terme évolution « transformation progressive d'une espèce vivante aboutissant à la constitution d'une autre espèce », attesté depuis 1862, dans la première traduction française de L'origine des espèces de Darwin établie par Clémence Royer, est un calque de l'anglais evolution, employé, dès 1832, par le géologue écossais Charles Lyell mais tardivement et peu utilisé par Darwin, pour qui il signifiait presque exactement le contraire de ce qu'il signifiait pour les naturalistes du 18e siècle, et qui lui préférait l'expression descent with modification (descendance avec modification). Au cours du 19e siècle, l'idée d'évolution empruntée aux sciences de la vie étant un principe d'explication scientifique d'une portée générale, le terme pénètre dans de nombreux domaines de spécialité (cf. B. 1. b.), où il se fixe dans des syntagmes du type évolution + adj./compl. de nom, comme par exemple en linguistique (cf. B. 1. a. ?/?) où les procédés d'évolution du langage ont été assimilés à ceux que l'on a admis pour les espèces organiques. C'est le linguiste allemand August Schleicher [1821?1868] qui a mis en place, en 1863, dans un essai intitulé Die Darwinsche Theorie und die Sprachwissenschaft (La théorie de Darwin et la science du langage) la grande analogie langues/organismes, ainsi que la possibilité d'une importation, dans la science du langage, des concepts et des méthodes issus de la biologie transformiste. La systématisation de cette analogie aboutit à faire recouvrir le schéma darwinien de la descendance modifiée des espèces (diagramme ramifié comportant la représentation des différenciations successives et des extinctions) et le schéma général de la filiation des langues (Tort, Darwinisme, s.v. linguistique évolutionniste, 2652). Selon Loth, Tables, les termes évolution et évolutionnisme ne sont pas complètement synonymes : « l'évolution a une signification plus générale et implique un développement progressif de la même réalité ; l'évolutionnisme enseigne très spécialement l'évolution des espèces végétales et animales, les espèces supérieures dérivant des inférieures par transformations naturelles et voie de filiation ». Ces deux systèmes de pensée s'opposent à la doctrine catholique dans la mesure où « ils s'opposent à la causalité première de Dieu, soit dans l'ordre de la création et de la vie, soit dans l'ordre de la Providence ».


Rédaction TLF 1980 : Marthe Paquant. - Mise à jour 2009 : Nadine Steinfeld.. - Relecture mise à jour 2009 : Gilles Roques ; Françoise Henry ; May Plouzeau.Première mise en ligne : 6 mai 2010. - Dernière révision : 2 juillet 2010. - Mise en ligne : 24 novembre 2010.


Évolution au Scrabble


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Les citations avec le mot Évolution


  1. Toute Révolution, bien entendue, est une opération d’ordre. Toute opération de désordre, bien entendue, est une opération de réaction. L’ordre, et l’ordre seul, fait en définitive la liberté. Le désordre fait la servitude. Les seuls démagogues ont intérêt à essayer de nous faire croire le contraire.

    Auteur : Charles Péguy - Source : Les Cahiers de la quinzaine, 5 novembre 1905


  2. Barricades : Un mec qui se dit révolutionnaire et qui est encore vivant passé 50 ans, soit il a gagné et il est au pouvoir, soit il bosse pour les flics.

    Auteur : Stéphane Charbonnier, dit Charb - Source : Maurice et Patapon, Mariage pour tous (2013)


  3. Le pouvoir voit sans déplaisir les frustrations et les colères engendrées par une vie sans espoir trouver un exutoire dans la frénésie des fins de match. Pendant qu'ils braillent on a gagné, les sans-emploi ne pensent pas à faire la révolution.

    Auteur : Albert Jacquard - Source : J'accuse l'économie triomphante (1996)


  4. L'intérêt de la pièce n'est sans doute point tant dans la peinture des événements que dans celle de l'évolution, du lent changement du personnage, à la faveur de ces événements.

    Auteur : André Gide - Source : Attendu que...


  5. Dans l'espace immatériel de l'analyse logique abstraite, on peut prouver avec la même rigueur aussi bien l'impossibilité absolue, la défaite certaine de la grève de masse, que sa possibilité absolue et sa victoire assurée. Aussi la valeur de la démonstration est-elle dans les deux cas la même, je veux dire nulle. C'est pourquoi craindre la propagande pour la grève de masse, prétendre excommunier formellement les coupables de ce crime, c'est être victime d'un malentendu absurde. Il est tout aussi impossible de "propager" la grève de masse comme moyen abstrait de lutte qu'il est impossible de "propager" la révolution. La "révolution" et la "grève de masse" sont des concepts qui ne sont eux-mêmes que la forme extérieure de la lutte des classes et ils n'ont de sens et de contenu que par rapport à des situations politiques bien déterminées.

    Auteur : Rosa Luxemburg - Source : Œuvres I (1906), Rosa Luxemburg (trad. Irène Petit), éd. Maspero, coll. « petite collection Maspero », 1969 (ISBN 2-7071-0264-4), partie Grève de masse, parti et syndicats, chap. 2., p. 100


  6. La France, depuis la Révolution, a souvent changé de conducteurs, et n'a point encore vu une femme au timon de l'Etat.

    Auteur : François-René de Chateaubriand - Source : Mémoires d'outre-tombe (1848), Partie 3, Livre 34, Chapitre 13


  7. Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de moeurs, déplacements de races et de continents: je croyais à tous les enchantements.

    Auteur : Arthur Rimbaud - Source : Une saison en enfer (1873), Délires II, Alchimie du verbe


  8. Au regard de l'histoire de la vie sur terre, celle de l'humanité commence à peine. Et pourtant, la voici déjà, par la faute de l'homme, menaçante pour la nature et donc elle-même menacée. L'Homme, pointe avancée de l'évolution, peut-il devenir l'ennemi de la Vie ? Et c'est le risque qu'aujourd'hui nous courons par égoïsme ou par aveuglement. Il est apparu en Afrique voici plusieurs millions d'années. Fragile et désarmé, il a su, par son intelligence et ses capacités, essaimer sur la planète entière et lui imposer sa loi. Le moment est venu pour l'humanité, dans la diversité de ses cultures et de ses civilisations, dont chacune a droit d'être respectée, le moment est venu de nouer avec la nature un lien nouveau, un lien de respect et d'harmonie, et donc d'apprendre à maîtriser la puissance et les appétits de l'homme.

    Auteur : Jacques Chirac - Source : Discours au IVe Sommet de la Terre, Johannesburg, 2 septembre 2002.


  9. L'imprimerie a été la cause de toutes les révolutions qui ont eu lieu depuis et des résultats qu'elles ont eu.

    Auteur : Adam Jerzy Czartoryski - Source : Essai sur la diplomatie (1830)


  10. Liberté, égalité, fraternité, trois mots magnifiques, n'est-ce pas ? Trois mots qui forment le coeur de la Révolution. Trois mots qui, si nous avions su les cultiver, auraient changé la face du monde.

    Auteur : Pierre Bordage - Source : Ceux qui sauront (2008)


  11. Les faits historiques se succèdent, qui non seulement se contredisent, mais s'annulent. Rien n'est « irréversible » (comme on dit maintenant), au contraire, tout se renverse, et nous avons des milliers de preuves : un excès de science conduit à l'ignorance crasse, et c'est la curiosité de l'ignorance qui récrée la science ; des sociétés marxistes ont existé dix mille ans avant Marx, pour se transformer en régimes aristocratiques, suivant un processus révolutionnaire inverse à celui qui a l'air de vouloir occuper aujourd'hui notre besoin de mouvement ; des empires sont devenus des républiques, et vice versa ; des royaumes se sont anarchiquement balkanisés, pendant que des nomades se coagulaient en empire, pour devenir ensuite socialistes, après être passés par tous les stades et avant de repasser par tous les stades. Rien ne dure. l'histoire n'est que le catalogue des inconstances de fortune. Rien ne durera de ce que nous fabriquons aujourd'hui. L'extrême pointe de l'avenir nous pique les fesses et nous croyons que c'est le passé.

    Auteur : Jean Giono - Source : Les Trois Arbres de Palzem, 1984


  12. Les grandes révolutions naissent des petites misères comme les grands fleuves des petits ruisseaux.

    Auteur : Victor Hugo - Source : Choses vues (1887-1900)


  13. En naissant, on a éprouvé la souffrance, puis le besoin. On a crié, on a exigé de l'aide: avant même de savoir qu'on y avait droit, qu'il existait d'autres êtres, peut-être secourables, on a crié, parce que l'évolution de l'espèce nous avait pourvu d'une voix pour appeler une mère.

    Auteur : Pierre Pachet - Source : Devant ma mère (2007)


  14. Quant au socialisme, en dehors des enseignements, d'ailleurs contradictoires à ses doctrines, qu'il pouvait tirer des révolutions françaises, il était obligé d'en parler au futur, et dans l'abstrait.

    Auteur : Albert Camus - Source : L'Homme révolté (1951)


  15. En vérité, la «lutte» à laquelle pensait Darwin, cette lutte qui fait progresser l'évolution, est en premier lieu une concurrence entre proches parents.

    Auteur : Konrad Zacharias Lorenz - Source : L'Agression (1969)


  16. Pour les spécialistes, l'évolution est une adaptation aux conditions changeantes de l'environnement et non pas un progrès.

    Auteur : Stephen Jay Gould - Source : La vie est belle (1989), Stephen Jay Gould, éd. Points, 1998


  17. Les hommes à visées révolutionnaires en politique ou en religion sont aussi des révolutionnaires en fait de costumes.

    Auteur : Herbert Spencer - Source : Essai de morale, de science et d'esthétique (1852-1871), Les manières et la mode


  18. Dans des temps de tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire.

    Auteur : George Orwell - Source : 1984 (1949)


  19. La révolution numérique était en train de bâtir brique par brique le rêve millénaire de toutes les dictatures - des citoyens sans vie privée, qui renonçaient d'eux-mêmes à leur liberté...

    Auteur : Bernard Minier - Source : Une putain d'histoire (2015)


  20. Si cette évolution va à son terme, l'argent en finira avec tout ce qui peut lui nuire, y compris les Etats, qu'il détruira peu à peu, même les Etats-Unis d'Amérique. tout sera privé, y compris l'armée, la police et la justice.

    Auteur : Jacques Attali - Source : Une brève histoire de l'avenir (2009)


  21. Des deux hommes qui ont dominé le dix-huitième siècle, Jean-Jacques a plus fait pour la révolution Voltaire pour la civilisation.

    Auteur : Victor Hugo - Source : Choses vues (1887-1900)


  22. Littérature: quelle folie d'investir le meilleur de soi-même dans un art dont le médium, la langue, en continuelle évolution, reste à la merci de l'usage qu'en feront, année après année, quelques dizaines de millions d'analphabètes.

    Auteur : Louis Poirier dit Julien Gracq - Source : Carnets du grand chemin (1992)


  23. L’évolution de la culture ressemble à la marche d’une armée qui aurait une majorité de traînards.

    Auteur : Adolf Loos - Source : Ornement et Crime (1908)


  24. Ere (des révolutions): Toujours ouverte puisque chaque nouveau gouvernement promet de la fermer.

    Auteur : Gustave Flaubert - Source : Dictionnaire des idées reçues (1913)


  25. Quand on a un bon boulot, qu'on gagne bien sa vie, qu'on a la sécurité sociale et peut- être quelques actions en plus, pourquoi ne serait-on pas révolutionnaire? Les gens cultivés s'approprient le meilleur de ce qu'ils trouvent dans les livres et ils s'en habillent de la manière dont certains crabes sont censés se parer d'algues.

    Auteur : Saul Bellow - Source : Herzog (1975)


Les citations du Littré sur Évolution


  1. Tout ce redoublement de la fragilité humaine que manifeste le spectacle des révolutions

    Auteur : VILLEMAIN - Source : Litt. fr. XVIIIe siècle, 2e part. 2e leçon.


  2. Le duodenum est ainsi nommé, à cause qu'il est sans revolution, replis ou entortilleure, selon la longitude de douze doigts

    Auteur : PARÉ - Source : I, 15


  3. Les boyaux ont esté faits avec plusieurs revolutions ou entortillemens, afin que....

    Auteur : PARÉ - Source : I, 15


  4. Infirmerait-on le texte sacré de la Genèse, si l'on avançait que la création décrite par Moïse est moins une véritable création que le récit assez peu circonstancié des degrés successifs d'une grande révolution que notre globe subissait alors ?

    Auteur : BONNET - Source : Paling. philos. I, 2


  5. Dans ces révolutions, par ces mélanges multipliés [de populations], se formait cette langue [grecque] riche, expressive, sonore, la langue de tous les arts

    Auteur : TURGOT - Source : 2e disc. en Sorbonne.


  6. Comment et à quelles conditions la France a repassé de la monarchie révolutionnaire de Bonaparte à la monarchie révolutionnée des Bourbons

    Auteur : CARREL - Source : Oeuv. t. V, p. 243


  7. Et savez-vous, messieurs, comment disposent de la liberté des citoyens ces hommes qui s'imaginent qu'on a fait la révolution pour eux, qui croient follement qu'on a envoyé Louis XVI au Temple pour les intrôner eux-mêmes aux Tuileries ?

    Auteur : VERGNIAUD - Source : Discours à la Convention, cité dans LEGOARANT


  8. Il y entre [dans la tragédie] des batailles, des prises de villes, de grands périls, des révolutions d'États, et tout cela va malaisément avec la promptitude que la règle nous oblige de donner à ce qui se passe sur la scène

    Auteur : Corneille - Source : Disc. trag.


  9. Il est fort pressant d'apprendre à ceux qui ont osé traiter les couleurs nationales de hochets, que les révolutions ne sont pas des jeux d'enfants

    Auteur : MIRABEAU - Source : Collection, t. IV, p. 295


  10. J'ai fait un petit précis des révolutions de l'Inde, à la fin duquel la catastrophe de Lalli s'est trouvée naturellement

    Auteur : Voltaire - Source : Lett. Mme du Deffant, 30 juillet 1773


  11. Il n'y a que pour notre pauvre roi et reine d'Angleterre qu'il ne se fait point de révolution ; et cette nation remuante demeure en repos depuis vingt-six ans

    Auteur : MAINTENON - Source : Lett. à Mme des Ursins, 17 sept. 1714


  12. L'évolution complète des organes générateurs exige sans doute plus de précision que celles des autres organes

    Auteur : BONNET - Source : Contempl. nat. Oeuvres, t. VIII, p. 92, dans POUGENS.


  13. L'évolution basipète

    Auteur : TRÉCUL - Source : Acad. des sc. Compt. rend. t. LXXXIII, p. 768


  14. Quelle malheureuse révolution a troublé cette harmonie et renversé ce bel ordre ?

    Auteur : BOURDAL. - Source : Pensées, t. II, p. 385


  15. Je n'ai assurément aucune part dans cette révolution qui s'est faite depuis quelques années dans l'esprit humain

    Auteur : Voltaire - Source : Lett. d'Argental, 26 sept. 1766


  16. C'était [lors de la révolution de juillet] sous des haillons que battaient les coeurs d'hommes, C'étaient alors de sales doigts Qui chargeaient les mousquets et renvoyaient la foudre ; C'était la bouche aux vils jurons Qui mâchait la cartouche....

    Auteur : BARBIER - Source : Curée.


  17. Tout ce que la religion a de plus saint a été en proie [lors de l'hérésie et de la révolution d'Angleterre]

    Auteur : BOSSUET - Source : Reine d'Anglet.


  18. Les sages le prévirent [qu'en changeant la religion, on s'exposait aux révolutions] ; mais les sages sont-ils crus en ces temps d'emportement ?

    Auteur : BOSSUET - Source : Reine d'Anglet.


  19. Les auteurs classiques du siècle de Louis XIV se sont élevés à un rang que toutes les révolutions du globe et tous les nivellements faits de nos jours n'ont pu leur ôter

    Auteur : GENLIS - Source : Mém. t. VIII, p. 134, dans POUGENS


  20. Nous approchons de l'état de crise et du siècle des révolutions

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Ém. III


  21. Rien ne donne mieux l'idée du génie anglais que la rapidité des révolutions

    Auteur : DUCLOS - Source : Oeuv. t. II, p. 443


  22. Quels arts se sont perdus, quels se sont conservés, quels autres sont nés dans les secousses de tant de révolutions

    Auteur : Voltaire - Source : Moeurs, Rem. I


  23. La révolution de Mars se fait autour du soleil en deux ans et en 24 heures autour de son axe

    Auteur : CONDIL. - Source : Art de raisonn. V, 10


  24. Les habitants des campagnes, sans lesquels nous ne pouvons consolider la révolution, et qui n'y prendront aucun intérêt, ains au contraire, s'ils n'y trouvent pas leur soulagement immédiat

    Auteur : MIRABEAU - Source : Lett. à M. de la Mark, cité par JOHN LEMOINNE, Études crit. et biogr. Paris, 1852


  25. Tout est lié dans le système du monde : le cours des fleuves tient aux révolutions, soit journalières, soit annuelles de la terre

    Auteur : RAYNAL - Source : Hist. phil. VII, 16




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Mise à jour le mercredi 24 décembre 2025 à 13h46








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