La définition de Odeur du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Odeur
Nature : s. f.
Prononciation : o-deur ; la prononciation usuelle allong
Etymologie : Bourg. odou ; prov. et portug. odor ; ital. odore ; du lat. odorem. Les latinistes du XVIe siècle tentèrent de faire odeur du masculin. Au reste Brunetto Latini, Italien écrivant en français, l'avait fait masculin au XIIIe siècle.

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La définition de Odeur

Impression particulière que certains corps produisent sur l'organe de l'odorat par leurs émanations volatiles.


Toutes les définitions de « odeur »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

ODEUR. n. f.
Sensation que produisent sur l'odorat les émanations des corps. Odeur forte. Odeur suave. Odeur agréable. Odeur qui entête. Cela n'a point d'odeur. Je ne puis supporter cette odeur. Il y a ici, il vient de là une mauvaise odeur.

ODEURS, au pluriel, se prend quelquefois pour Parfums, pour toutes sortes de bonnes odeurs. Cet homme craint les odeurs. En termes de Théologie, Odeur de sainteté, Odeur suave exhalée par le cadavre ou la sépulture de certains saints. Fig., Mourir en odeur de sainteté se dit d'une Personne qui meurt saintement. Cette religieuse est morte en odeur de sainteté. On dit aussi, figurément et familièrement, N'être pas en odeur de sainteté auprès de quelqu'un, N'être pas estimé, n'être pas bien vu de lui. Fig., L'odeur de la poudre, Le combat, la guerre. Aimer l'odeur de la poudre. Prov., L'argent n'a pas d'odeur, Pour un homme peu scrupuleux, tout argent est bon à prendre, quelle que soit sa provenance.

Littré

ODEUR (o-deur?; la prononciation usuelle allonge l'o?: ô-deur) s. f.
  • 1Impression particulière que certains corps produisent sur l'organe de l'odorat par leurs émanations volatiles. Puissent jusques au ciel vos soupirs innocents Monter comme l'odeur d'un agréable encens?! Racine, Esth. I, 2. Notre odorat fut saisi tout à coup d'une senteur agréable, nous nous tournâmes du côté de l'orient d'où nous venait cette odeur, Lesage, Gil Blas, dans LAFAYE, Synonymes. Je ne sais s'il faut féliciter ou plaindre l'homme sage et peu sensible, que l'odeur des fleurs qu'a sa maîtresse ne fit jamais palpiter, Rousseau, Émile, II. Oh?! laissez, laissez-moi m'enfuir sur le rivage?! Laissez-moi respirer l'odeur du flot sauvage?! Hugo, Éblouissements.

    Impression que les corps laissent dans l'air et que flairent les animaux d'un odorat exquis. Le loup sent l'odeur de la poudre. Mon chien bondit, s'écarte et suit avec ardeur L'oiseau dont les zéphirs vont lui porter l'odeur, Saint-Lambert, Saisons, III.

    Odeur de meule, odeur que la farine contracte par des meules neuves.

    Odeur électrique, odeur que l'on sent à l'approche d'un corps actuellement électrisé.

    Odeur de sainteté, odeur agréable que l'on dit que répandaient les sépultures des saints.

    Fig. En odeur de sainteté, se dit des personnes assez pieuses pour être regardées, de leur vivant, comme de saints personnages. Il passe pour constant qu'une religieuse qui est en odeur de sainteté a prédit, il y a deux ans, que la messe se dirait publiquement cette année à Utrecht, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 131, dans POUGENS.

    Mourir en odeur de sainteté, mourir en état de grâce.

    Familièrement. Il n'est pas en odeur de sainteté auprès de moi, c'est-à-dire il n'est pas bien dans mon esprit.

  • 2 Fig. Impression faite sur l'âme, sur l'esprit, et comparée à l'impression faite sur le sens de l'odorat. Je serais bien fâché d'avoir touché à la réputation de la reine? ni d'avoir voulu corrompre une mémoire de si excellente odeur que la sienne, Guez de Balzac, livre VII, lett. 5. Les Pays-Bas doivent au P. Bourgoing l'établissement de tant de maisons qui ont répandu au loin la bonne odeur de l'Évangile, Bossuet, Bourgoing. Aussi était-ce du fond de ses sentiments que se répandait sur ses principaux écrits une certaine odeur de vertu délicieuse pour ceux qui en peuvent être frappés, Fontenelle, Rép. év. Luç. ?uvr. t. III, p. 363, dans POUGENS. Vous répandez la bonne odeur de Jésus-Christ, Massillon, Pet. carême, Vices. L'innocence de leurs m?urs répandait déjà une odeur de vie, Massillon, Panégyr. St Bern. Tout son extérieur [d'Harlay] était gêné, contraint, affecté, l'odeur hypocrite, le maintien faux et cynique, Saint-Simon, 193,47. Votre nom répandra toujours une odeur de suavité dans les nations, Voltaire, Lett. à la Duch. de Choiseul, 13 mars 1771. Cela a une odeur d'antiquité qui plaît, Diderot, Salon de 1765, ?uv. t. XIII, p. 348, dans POUGENS.

    Être en bonne, en mauvaise odeur, avoir une bonne, une mauvaise réputation. Vous nous avez mis en mauvaise odeur devant Pharaon et devant ses serviteurs, Sacy, Bible, Exode, V, 21.

  • 3 Au pl. Parfums. Cet homme craint les odeurs. La chose du monde la plus malsaine c'est de dormir parmi les odeurs, Sévigné, 142. L'usage des odeurs produit ces affections spasmodiques, Beaumarchais, Barb. de Sév. II, 15.

SYNONYME

ODEUR, SENTEUR. Odeur est le terme général?; elle est bonne ou mauvaise. La senteur est une odeur agréable. De plus l'odeur est dans les objets qui l'exhalent?; la senteur est ce qui est senti par le sujet, l'impression qu'il reçoit.


HISTORIQUE

XIIIe s. Ce est cil [le basilic] qui de son odor ocist les oisiaus volans, Latini, Trésor, p. 192.

XVIe s. L'odeur du vin o combien plus est friant, riant, priant, plus celeste et delitieux que d'huyle?! Rabelais, Garg. I, Prol. Ils leur font perdre leur mauvaise odeur par la mixtion des choses odorantes et parfums, Paré, XXIII, 7. L'odeur vineux des grands banquets, Bouchet, Serées, livre I, p. 32, dans LACURNE. Son nom retint toujours quelque bonne odeur envers aucuns gentilhommes et la commune, Nuits de Straparole, t. II, p. 219, dans LACURNE. Il est dict d'aulcuns, comme Alexandre le grand, que leur sueur espandoit une odeur souefve, par quelque rare et extraordinaire complexion, Montaigne, I, 391.

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Encyclopédie, 1re édition

ODEUR, s. f. (Physique.) sensation dont le siége est dans l'intérieur du nez, & qui est produite par des particules très-subtiles, qui s'échappant des corps, viennent frapper le siége de cette sensation.

L'intérieur du nez est revêtu d'une membrane appellée pituitaire ; elle est composée en grande partie des fibres du nerf olfactif. Voyez Nerf. Ces fibres ébranlées par l'action des corpuscules odorans, produisent la sensation de l'odorat. On peut voir un plus grand détail sur cette membrane dans les livres d'Anatomie, & dans les articles anatomiques de ce Dictionnaire, qui y ont rapport, comme Nez, Membrane pituitaire. On perd le sentiment de l'odorat dans les engorgemens de cette membrane, comme dans les rhumes de cerveau.

Les sensations de l'odorat & du goût, ont beaucoup de rapport entre elles ; non-seulement les organes de l'un & de l'autre sont voisins, & se communiquent, mais on peut même regarder l'odorat comme une espece de goût ; ordinairement le premier des sens avertit le second de ce qui pourroit lui être desagréable. Voyez Gout.

Le principal objet de l'odorat consiste vraissemblablement dans les sels volatils ; ces corpuscules capables d'ébranler l'organe de l'odorat, sont d'une extreme divisibilité ; c'est ce que l'expérience journaliere démontre. Un morceau d'ambre ou de muse mis successivement dans plusieurs chambres, les remplit d'odeur en un instant ; & cette odeur subsiste très-longtems sans qu'on apperçoive de diminution sensible dans le poids de ce morceau d'ambre, ni par conséquent dans la substance. Quand on met dans une cassolette de verre une liqueur odorante, & que la liqueur commence à bouillir, il en sort une vapeur très-forte qui se répand en un instant dans toute la chambre, sans que la liqueur paroisse avoir rien perdu de son volume. Voyez l'article Divisibilité, & la premiere leçon de l'Introductio ad veram physicam de Keill, où la divisibilité de la matiere est prouvée par des calculs tirés de la propagation même des odeurs. (O)

Voici un abregé de ce calcul : il y a, dit M. Keill, plusieurs corps dont l'odeur se fait sentir à cinq piés à la ronde : donc ces corps répandent des particules odorantes au-moins dans toute l'étendue de cette espace ; supposons qu'il n'y ait qu'une seule de ces parties dans chaque quart de pouce cubique. Cette supposition est vraissemblablement fort au-dessous de la vérité, puisqu'il est probable qu'une émanation si rare n'affecteroit point l'odorat ; on trouvera dans cette supposition, qu'il y a dans la sphere de cinq piés de rayon 57839616 particules échappées du corps, sans que ce corps ait perdu sensiblement de sa masse & de son poids.

M. Boyle a observé que l'assa f?tida exposée à l'air, avoit perdu en six jours une huitieme partie de grain de son poids ; d'où M. Keill conclut qu'en une minute elle a perdu de grain, & par un calcul auquel nous renvoyons, il fait voir que chaque particule est d'un pouce cube.

Dans ce calcul, on suppose les particules également distantes dans toute la sphere de cinq piés de rayon ; mais comme elles doivent être plus serrées vers le centre, (voyez Qualité) en raison inverse du quarré de la distance, M. Keill recommence son calcul d'après cette supposition, & trouve qu'en ce cas il faut multiplier par 21 le nombre de particules 57839616 ci-dessus trouvé ; ce qui donne 1214631-936 ; il trouve de plus que la grandeur de chaque particule est de pouce. Voyez les articles Divisibilité & Ductilité. Voyez aussi Ecoulemens, Emanations, &c. (O)

1°. Du mélange de deux corps, qui par eux-mêmes n'ont aucune odeur, on peut tirer une odeur d'urine, en broyant de la chaux vive avec du sel ammoniac.

2°. Au moyen du mélange de l'eau commune, qui par elle même ne sent rien avec un autre corps sans odeur, il peut en résulter une bien mauvaise odeur : ainsi le camphre dissous dans l'huile de vitriol, n'a point d'odeur ; mais si on y mêle de l'eau, il répand aussi-tôt une odeur très-forte.

3°. Les corps composés peuvent répandre des odeurs qui ne ressemblent en rien à l'odeur des corps simples dont ils sont composés. Ainsi l'huile de térébenthine mêlée avec une double quantité d'huile de vitriol, & ensuite distillée, ne répand qu'une odeur de soufre après la distillation. Mais si on met sur un feu plus violent ce qui est resté dans la retorte, il en résultera une odeur semblable à celle de l'huile de cire.

4°. Il y a plusieurs odeurs qu'on ne tire des corps que par l'agitation & le mouvement. Ainsi le verre, les pierres, &c. qui ne répandent point d'odeur, même quand elles sont échauffées, en répandent cependant une forte, quand on les frotte, & qu'on les agite d'une maniere particuliere : principalement le bois d'hêtre quand on le travaille au tour, laisse une espece d'odeur de rose.

5°. Un corps dont l'odeur est forte étant mêlée avec un autre qui ne sent rien, peut perdre tout-à-fait son odeur. Ainsi si on répand de l'eau-forte dont on n'a pas bien ôté le phlegme, sur du sel de tartre, jusqu'à ce qu'il ne fermente plus, la liqueur, lorsqu'elle est évaporée, laisse un crystal sans odeur, qui ressemble beaucoup au sel de nitre ; mais en le brûlant il répand une très-mauvaise odeur.

6°. Du mélange de deux corps, dont l'un sent très-mauvais, & l'autre ne sent pas bon, il peut résulter une odeur aromatique très-gracieuse : par exemple, du mélange de l'eau forte ou de l'esprit de nitre avec l'esprit-de-vin inflammable.

7°. L'esprit-de vin, mêlé avec le corps qui a le moins d'odeur, peut former une odeur aromatique bien agréable. Ainsi l'esprit-de-vin inflammable, & l'huile de vitriol de Dantzic mêlés ensemble en égale quantité, & ensuite digérés, & enfin distillés, donnent un esprit d'une odeur bien gracieuse.

8°. Le corps le plus odoriférant peut dégénérer en une odeur puante, sans y rien mêler. Ainsi si on garde dans un vase bien fermé, l'esprit dont il est parlé dans la premiere expérience, elle se changera aussi-tôt en une odeur d'ail.

9°. De deux corps dont l'un n'a point d'odeur, & l'autre en a une mauvaise, il peut résulter une odeur agréable, semblable à celle du musc : par exemple, en jettant des perles dans l'esprit de vitriol : car quand les perles sont dissoutes, le tout répand une fort bonne odeur.

On employe souvent les odeurs dans les maladies hystériques & hypocondriaques ; ce sont, par exemple, l'assa f?tida, le camphre, &c.

Les odeurs sont pernicieuses aux uns, & sur-tout aux femmes : cependant cela varie selon les tems & les modes. Autrefois qu'en cour les odeurs étoient proscrites, les femmes ne les pouvoient supporter ; aujourd'hui qu'elles sont à la mode, elles en sont infatuées ; elles se plaisent à se parfumer & à vivre avec ceux qui sont parfumés.

Les odeurs ne produisent donc pas toujours l'effet qu'on leur a attribué depuis long-tems, qui est de donner des vapeurs ; puisqu'aujourd'hui toutes les femmes sont attaquées de vapeurs, & que d'ailleurs elles aiment si fort les odeurs ; qui plus est, c'est qu'on ordonne aujourd'hui le musc pour l'épilepsie, les mouvemens convulsifs, & les spasmes. Il faut donc que l'on lui reconnoisse quelque chose d'antispasmodique.

Il faut convenir que les odeurs fortes, disgracieuses, & fétides, tels que le castoreum, l'assa f?tida, la savate brûlée, & autres de cette nature, sont excellentes dans les accès de vapeurs, de quelque maniere qu'elles produisent leur effet. Cela ne peut arriver, qu'en remettant les esprits dans leur premier ordre, & en leur rendant leurs cours ordinaires. Voyez Musc.

Odeur, (Critique sacrée.) ce mot signifie figurément plusieurs choses dans l'Ecriture : par exemple, 1°. un sacrifice offert à Dieu : Non capiam odorem cætuum vestrorum, Amos, v. 21. je n'accepterai point les victimes que vous m'offririez dans vos assemblées. Odoratus est Dominus odorem suavitatis, Genese, viij. 21. Dieu agréa le sacrifice de Noé. 2°. Il signifie une mauvaise réputation, Exode, v. 21. Jacob se plaint pareillement à ses fils, de ce que par le meurtre de Sichem, ils l'avoient mis en mauvaise odeur, chez les Cananéens. 3°. Odor ignis, l'odeur du feu, se met pour la flamme même, quoniam odor ignis non transuiset per eos, ils n'avoient point senti l'activité du feu, Daniel, iij. 94. 4°. Le mot bonne odeur, veut dire une chose excellente : sicut balsamum aromatisans odorem dedi, Ecclés. xxiv. 20. J'ai répandu une bonne odeur, l'odeur d'un baume précieux ; cette bonne odeur étoit celle de la doctrine & des préceptes de la loi. (D. J.)

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Wiktionnaire


Nom commun - français

odeur \o.d??\ féminin

  1. Sensation que produisent sur l'odorat les émanations des corps.
    • Tout à coup elle s'arrêta dans l'escalier : une suave odeur de fricot venait de saisir son odorat. (Alphonse Karr, Voyage autour de mon jardin, 1857)
    • [?] et quand elle rentrait dans la chambre surchauffée du poêle où se mariaient des odeurs complexes de tourteaux broyés et de racines cuites pour le lécher des vaches, Finaud la regardait d'un ?il mi-interrogateur, mi-narquois [?] (Louis Pergaud, Le Retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Des porches cintrés s'exhale parfois une odeur enivrante [?] et l'on surprend souvent dans l'air, le puissant arôme des distillations qui s'opèrent. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • À mesure que le rhum vieillit, il se colore, se brunit ; il prend, avec une odeur piquante, une saveur acre & desséchante, dont la nuance empyreumatique huileuse fait dire, à ceux qui n'y sont point accoutumés, que cette liqueur sent le vieux cuir. (Antoine-François Fourcroy & Louis-Nicolas Vauquelin, Encyclopédie méthodique : Chimie et métallurgie, vol. 6, 1815, p. 51)
    • Un souffle de parfum qu'elle porte, une odeur d'encens et de fleurs, vient à moi, et à ce parfum qui la désigne comme un vrai nom, je la reconnais [?] (Henri Barbusse, L'Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Il n'y avait plus d'air dans la cour, rien que des odeurs. C'est celle du chou-fleur qui l'emporte facilement sur toutes les autres. (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
    • Moi aussi, les soirs trop chauds m'ont terrassée ; moi aussi, l'odeur musquée des foins, les roulades du rossignol m'ont livré à la folie, à la faute. (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L'Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 10)
  2. (Plus rare) Parfum ; cosmétique parfumé.
    • Elle achetait les onguents, des pots de fard, des crayons, qui traînaient sur tous les meubles, avec des houppettes de poudre de riz et des flacons d'odeur. Ses journées, elle les passait, devant sa glace, à se maquiller, à se contempler [?] (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
  3. (Au pluriel) Parfums ; toutes sortes de bonnes senteurs.
    • Enfin, comme à dessein de le rendre plus complexe, des odeurs de caroube, de denrées coloniales, de goudron, d'air marin arrivaient puissamment du port et se mêlaient à celles qui montaient des pavés et des caves. (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 42)
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Trésor de la Langue Française informatisé


ODEUR, subst. fém.

A. ? Émanation propre à un corps pouvant être perçue par l'homme ou par un être animé grâce à des organes particuliers et avec des impressions diverses (agréable, désagréable, indifférente). L'odeur âcre de deux lampes se mêlait à l'arome du chocolat, qui emplissait des bols encombrant la table à jeu (Flaub.,Éduc. sent., t.2, 1869, p.203).Des pelouses, des bassins, s'élevait une senteur fraîche que traversait, par effluves, l'odeur des pétunias, des géraniums (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p.327).V. aussi baraquette1ex. 2:
1. Seuls, la sensation, le souffle de l'eau salée demeuraient en moi. Je sentais l'odeur du varech, l'odeur de la vague, la rude et bonne odeur des côtes. Je marchais vite; je n'avais plus froid... Maupass.,Contes et nouv., t.1, Épave, 1886, p.720.
SYNT. Odeur délicieuse, divine, exquise, fine, suave; odeur écoeurante, fétide, infecte, nauséabonde; mauvaise odeur; odeur forte, puissante; douce, légère, vague odeur; odeur chaude, enivrante, fade, fraîche, pénétrante; odeur fauve; odeur de cuisine, de peinture, de pharmacie, de poussière, de soupe; odeur de moisi, de renfermé, de roussi; odeur de bouc, de cadavre, de pourriture; odeur de chair, de femme, de mâle; odeur d'herbe, de fruit, de jasmin, de violette; odeur de printemps; l'odeur du bois, du foin, du pain, de la terre; l'odeur des feuilles, des fleurs, des roses; sans odeur; avoir, dégager, répandre, garder une odeur; aspirer, renifler, respirer une odeur; une odeur monte, traîne.
? Odeur sui* generis.
? Vieilli, littér. Parfum. Il me faut (...) du savon, un miroir, des peignes, des odeurs (About,Roi mont.,1857, p.110).Flacon d'odeur en porcelaine de Saxe (Lorrain,Contes chandelle,1897, p.166).
? Région. (Canada). Savon d'odeur. Savon de toilette, savon parfumé. ?T'es-tu lavée au savon d'odeur? (Guèvremont,Survenant,1945, p.56).
B. ? Au fig.
1. Qualité propre à quelqu'un, à quelque chose, donnant une certaine impression à quelqu'un. Ce poète (...) me paraît, à l'odeur de ses poèmes, passer la moitié de sa vie dehors (Fargue,Piéton Paris,1939, p.74).
? [Qualifié par les adj. bon ou mauvais] Il se voit condamné à vivre dans une fétide atmosphère de dépression intellectuelle et d'immoralité, lui qui a senti la bonne odeur du monde civilisé (Renan,Avenir sc.,1890, p.400).La honte et la mauvaise odeur de son âme le gênaient (Jouve,Scène capit.,1935, p.33).
? Odeur de (+ subst. de caractérisation).Malgré sa politesse, et peut-être aussi à cause de sa politesse, ce monsieur avait une indéfinissable odeur de coquin (Sand,Lettres voy.,1834, p.26).Un papier timbré, en bonne et due forme et qui vous avait une odeur d'honnêteté indiscutable (Miomandre,Écrit sur eau,1908, p.221):
2. De cette matinée passée à Amersfoort, de ces journées employées à Utrecht, j'ai emporté une sensation de sobre jouissance, toute une odeur de Port-Royal que je n'aurais jamais crue si vivante encore nulle part à cette date du siècle. Sainte-Beuve,Port-Royal, t.5, 1859, p.153.
SYNT. Odeur de jeunesse, de mystère, de vertu; odeur de crime, de débauche, de mensonge, de misère, de mort, de sang, de trahison.
2. Expr. et loc.
a) Odeur de la poudre. Impression, atmosphère de guerre, de bataille. Bientôt ses lettres arrivèrent comme de glorieux bulletins, toutes respirant l'odeur de la poudre, toutes écrites le lendemain d'un jour de combat (Sandeau,Mllede LaSeiglière, 1848, p.18).
b) Odeur de soufre. Odeur prêtée au diable, associée au mal. [Le Diable] a disparu sans autre trace de lui Qu'une odeur de soufre et qu'un aigre éclat de rire (Verlaine,OEuvres compl., t.1, Jadis, 1884, p.401).
c) Odeur de fagot (fam.). Atmosphère d'hérésie. Nicolas Leroy, juriste, un peu luthérien. On sent souvent dans la fréquentation de Rabelais une odeur de fagot (A. France,Rabelais,1909, p.102).
d) [Le suj. désigne une pers.] Être en bonne, en mauvaise odeur. Avoir bonne, mauvaise réputation; être bien, mal vu. Il put voir combien Jansénius y était en mauvaise odeur (Sainte-Beuve,Port-Royal, t.2, 1842, p.513).Nous ne sommes pas en bonne odeur chez notre hôtelier (Murger,Scènes vie boh.,1851, p.290).
? [Avec des var.; le suj. désigne parfois une chose] Sa femme contribua beaucoup à le maintenir en bonne odeur au milieu de cette aristocratie (Balzac,Contrat mariage,1835, p.215).Les conversions qui sont le plus en agréable odeur à Rome (...) sont celles des schismatiques (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.1, 1861, p.228).Le père (...) n'était pas en parfaite odeur à Ambert (Pourrat,Gaspard,1922, p.68).
e) [P. allus. à la phrase de Vespasien qui avait établi un impôt sur les urinoirs publics] L'argent n'a pas d'odeur. Tout argent est bon à prendre, d'où qu'il vienne, quelle que soit la façon dont il a été obtenu. Son marché noir lui rapporte gros et il en fait beaucoup profiter le maquis. L'argent n'a pas d'odeur (Triolet,Prem. accroc,1945, p.344).
C. ? RELIG. CHRÉT.
1. Odeur de sainteté
a) Odeur agréable exhalée par le corps de certains saints après leur mort:
3. Enfin, après la mort de la princesse, qui eut lieu en 1824, je crois, on reconnut que son cadavre exhalait l'odeur de sainteté et, bien qu'elle n'ait pas été canonisée, son intercession est invoquée par ses filles, dans certains cas. Huysmans,En route, t.1, 1895, p.196.
b) Expr. fig.
? Vivre, mourir en odeur de sainteté. Vivre, mourir en étant considéré comme un saint. L'une des chapelles contient le tombeau du dernier archevêque, mort en 1826 en odeur de sainteté (Michelet,Journal,1835, p.183).Elle a vécu jusqu'à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans, je crois, en odeur de sainteté (Sand,Hist. vie, t.2, 1855, p.311).
? P. plaisant. Philippe mourra en odeur de travail (Renard,Journal,1901, p.674).
? Fam. [Le suj. désigne une pers., parfois une chose] N'être pas en odeur de sainteté (auprès de qqn, dans un lieu, une collectivité). Être mal vu, ne pas être apprécié. Angélique n'était pas en odeur de sainteté dans sa famille (Nerval,Filles feu, Angélique, 1854, p.561).?Paraît que rue de Grenelle, la brandade n'est pas en odeur de sainteté, remarqua l'un (A. Daudet, N. Roumestan,1881, p.283).
? [À la forme affirmative] Rare:
4. Un dimanche, Mmede Condamin (...) s'était entretenue avec lui pendant une bonne demi-heure. ?Eh bien! monsieur l'abbé, lui disait Mouret en riant, vous voilà en odeur de sainteté, maintenant... Zola,Conquête Plassans,1874, p.987.
? [Autre var.] Je ne vous ai pas en particulière odeur de sainteté (Aymé,Tête autres,1952, p.43).
2. [P. allus. à des textes bibliques]
a) [Gen. viii, 21; Exode xxix, 18, 25, etc.; l'expr. odeur de suavité indiquant que les sacrifices offerts à Dieu lui sont agréables] Qu'elles [les deux Espèces] montent devant Votre trône en odeur de suavité! (Claudel,Corona Benignitatis,1915, p.392).
b) [ii Cor. ii, 15; le suj. désigne une pers.] Être la bonne odeur du Christ. Avoir un comportement qui rappelle celui du Christ. Auprès des uns et des autres, je m'efforçais d'être la bonne odeur du Christ (Billy,Introïbo,1939, p.196).
REM. 1.
Odorisant, subst. masc.Produit que l'on ajoute à un gaz pour lui donner une odeur caractéristique permettant de détecter des fuites éventuelles. La présence de cet odorisant dans le gaz naturel doit provoquer chez l'usager un réflexe de défense devant le danger (SNPA, Tour Aquitaine (public. pour l'«Alerton 88», Paris)).
2.
Odorisation, subst. fém.Opération consistant à ajouter un odorisant à un gaz; résultat de cette opération. L'odorisation se fait maintenant avec le même produit dans toute la France pour uniformiser le type d'odeur (...). Il assure une odorisation tenace et constante à toutes pressions (Manuel pour le transp. et la distribution du gaz, Paris, 1968, p.883).
3.
Odoriser, verbe trans.[Le compl. désigne un gaz] Ajouter un odorisant à un gaz. Le cahier des charges français pour les concessions de transport de gaz ne fait d'ailleurs aucune obligation d'odoriser le gaz transporté (SNPA, loc. cit.).
4.
Odoriseur, subst. masc.Appareil permettant l'odorisation d'un gaz. L'odoriseur «OPIP» comporte essentiellement: (...) un générateur d'impulsions (Herfilco (public.), Levallois).
Prononc. et Orth.: [odoe:?], [?-]. Fér. 1768, Pt Rob., Warn. 1968, Lar. Lang. fr.: [?-], Warn. avec une var. [o-]; Littré, Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930: [o-], Passy avec une var. [?-]. Martinet-Walter 1973 [o-], [?-] (13/5). Att. ds Ac. dep. 1694 Étymol. et Hist. 1. Début xiies. «parfum» udur (Voyage de Saint-Brendan, 95 ds T.-L.); 2. 1121-35 «sensation que produisent sur l'odorat les émanations du corps» odur (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1946, ibid.); 3. a) fin xiies. «impression qu'une personne fait sur l'âme d'autres personnes» odour de (Sermons St Bernart, éd. W. Foerster, p.167, 3); b) 1585, 10 juin «réputation» en mauvaise odeur (Lett. miss. de Henri IV, t.II, p.71 ds Gdf. Compl.); 1611 en bonne odeur (Cotgr.); 2emoitié xviies. en odeur de sainteté (Pellisson, Lettres historiques, t.1, p.131 ds Littré); 1672 mourir en odeur de sainteté (Godeau ds Rich. t.2, 1688); 1835 n'être pas en odeur de sainteté auprès de quelqu'un (Ac.). Empr. du lat. odor «senteur, exhalaison (bonne ou mauvaise)». Fréq. abs. littér.: 6242. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3279, b) 8327; xxes.: a) 11761, b) 12214. Bbg. Duchacek (O.). Déficiences du lex. Ét. rom. Brno. 1974, no7, p.10. _Quem. DDL t.17.

ODEUR, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Début xiies. «parfum» udur (Voyage de Saint-Brendan, 95 ds T.-L.); 2. 1121-35 «sensation que produisent sur l'odorat les émanations du corps» odur (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1946, ibid.); 3. a) fin xiies. «impression qu'une personne fait sur l'âme d'autres personnes» odour de (Sermons St Bernart, éd. W. Foerster, p.167, 3); b) 1585, 10 juin «réputation» en mauvaise odeur (Lett. miss. de Henri IV, t.II, p.71 ds Gdf. Compl.); 1611 en bonne odeur (Cotgr.); 2emoitié xviies. en odeur de sainteté (Pellisson, Lettres historiques, t.1, p.131 ds Littré); 1672 mourir en odeur de sainteté (Godeau ds Rich. t.2, 1688); 1835 n'être pas en odeur de sainteté auprès de quelqu'un (Ac.). Empr. du lat. odor «senteur, exhalaison (bonne ou mauvaise)».

Odeur au Scrabble


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odeur

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Les mots proches de Odeur

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Les citations avec le mot Odeur


  1. Le désert en impose à l'imaginaire. C'est un environnement sensoriel très pauvre. Pas de bruit ni d'odeur. Juste du vent. Pas de trace du monde, pas de trace d'humanité.

    Auteur : Jean-Louis Etienne - Source : Sciences et Avenir, janvier 2001.


  2. Je me laisse envahir par l'immensité du ciel et par l'odeur des vagues.

    Auteur : Amin Maalouf - Source : L'Amour de loin (2001)


  3. L'odeur apéritive de liesse et de vacances, qu'est pour moi depuis l'enfance l'odeur de la résine.

    Auteur : Julien Gracq - Source : Lettrines II (1974)


  4. Le long de hauts rochers anfractueux, coulait l'odeur des nids pourris abandonnés par les éperviers.

    Auteur : Jean Giono - Source : Le Hussard sur le toit (1951)


  5. Une loge de concierge à l'ancienne, avec un rideau plissé et des odeurs de cuisine.

    Auteur : Simone de Beauvoir - Source : Les Belles Images (1966)


  6. Mon amour est sauvage, multiple. Il est cette odeur délicieuse de l'attente, ce sanglot étonné, cette caresse chaude, cette silhouette au bord du fleuve. Il est ce vent insoumis, cette profondeur marine, une algue au plus fort du courant. Il n'a pas de nom, il est femme au large du quotidien, femme offerte et libre. Je l'ai vu en Orient derrière une lune de papier huilé, dans ce jardin clos où meurent les tourterelles, sur ce banc, où j'attends.

    Auteur : Bernard Giraudeau - Source : Les Dames de nage (2009)


  7. Ne perds jamais tes rêves, ils seront le moteur de ton existence, ils formeront le gout et l'odeur de tes matins.

    Auteur : Marc Lévy - Source : Et si c'était vrai... (2000)


  8. En ces années quatre-vingt, il fallait être mort pour ne pas avoir d'ambition. L'argent avait l'odeur agressive et prémerdeuse des déodorants pour toilettes.

    Auteur : Jean-Paul Dubois - Source : Une vie française (2004)


  9. Les limites de son rôle dérivent de la nature de ses vertus. Et ces vertus, c’est encore aux lectures d’enfance que je vais aller demander en quoi elles consistent. Ce livre que vous m’avez vu tout à l’heure lire au coin du feu dans la salle à manger, dans ma chambre au fond du fauteuil revêtu d’un appuie-tête au crochet, et pendant les belles heures de l’après-midi, sous les noisetiers et les aubépines du parc, où tous les souffles des champs infinis venaient de si loin jouer silencieusement auprès de moi, tendant sans mot dire à mes narines distraites l’odeur des trèfles et des sainfoins sur lesquels mes yeux fatigués se levaient parfois, ce livre, comme vos yeux en se penchant vers lui ne pourraient déchiffrer son titre à vingt ans de distance, ma mémoire, dont la vue est plus appropriée à ce genre de perceptions, va vous dire quel il était « le Capitaine Fracasse », de Théophile Gautier. J’en aimais par-dessus tout deux ou trois phrases qui m’apparaissaient comme les plus originales et les plus belles de l’ouvrage.

    Auteur : Marcel Proust - Source : Sur la lecture


  10. C'est une honte que la plupart de nos mots soient des outils dont on a fait jadis mauvais usage et qui souvent gardent l'odeur de la crasse dont les ont souillés les précédents propriétaires.

    Auteur : Georg Christoph Lichtenberg - Source : Aphorismes (1800-1806)


  11. Et il en émane une odeur non de pièce morte, non de sacristie et de toiles d'araignée, mais d'espace végétal, de rafales qui retombent soudain en ouragan de plumes, de feuilles, de pollen de la forêt sans fin...

    Auteur : Pablo Neruda - Source : La solitude lumineuse (2004)


  12. J'aime la lumière du ciel quand il n'y a plus de soleil... J'aime les gens qui ont la chance de croire en quelque chose... J'aime les nids d'hirondelles... J'aime l'odeur de braises... J'aime les adolescents qui s'embrassent sur un banc... J'aime le sourire de mes enfants... J'aime les gens qui se battent chaque jour pour être heureux.

    Auteur : Lorenzo Marone - Source : La Tentation d’être heureux (2015)


  13. Il est doux quand on a du chagrin de se coucher dans la chaleur de son lit, et là tout effort et toute résistance supprimés, la tête même sous les couvertures, de s'abandonner tout entier, en gémissant, comme les branches au vent d'automne. Mais il est un lit meilleur encore, plein d'odeurs divines. C'est notre douce, notre profonde, notre impénétrable amitié. Quand il est triste et glacé, j'y couche frileusement mon coeur. Ensevelissant même ma pensée dans notre chaude tendresse, ne percevant plus rien du dehors et ne voulant plus me défendre, désarmé, mais par le miracle de notre tendresse aussitôt fortifié, invincible, je pleure de ma peine, et de ma joie d'avoir une confiance où l'enfermer.

    Auteur : Marcel Proust - Source : Les Plaisirs et les Jours (1896)


  14. Quand je respire à fond, mes narines sont saturées de l'odeur des vieux livres. Je respire le dix-neuvième siècle. J'ai l'impression d'être dans une boule qu'on retourne, où tombe une neige synthétique. C'est une drôle de bulle, un drôle d'univers. J'ai créé autour de moi un rempart fait de ruines, avec fortifications littéraires, fondations enfantines, tour de guet philosophique, meurtrières ironiques. Bien malin qui m'en délogera.

    Auteur : Anne Percin - Source : Bonheur Fantôme (2009)


  15. C'était un tout petit épicier de Montrouge - Et sa boutique sombre, aux volets peints en rouge, - Exhalait une odeur fade sur le trottoir.

    Auteur : François Coppée - Source : Poésies


  16. Il reste aux fast-foods à inventer un meilleur système d'aération: il n'est pas raisonnable de manger pour 50 francs si l'odeur de frites qui vous poursuit au sortir de ces établissements vous fait dépenser le triple chez le teinturier.

    Auteur : Philippe Meyer - Source : Portraits acides et autres pensées édifiantes (2001)


  17. En réalité, plusieurs formes de justice coexistent. Celle que l’on rend dans l’enceinte judiciaire, avec ses règles et ses procédures. Et celle qui s’exerce au café du commerce, entre chien et loup, dans l’odeur du café et de l’anisette...

    Auteur : Eric Dupond-Moretti - Source : Le dictionnaire de ma vie (2016)


  18. La vie dégage aussi parfois des odeurs de décomposition.

    Auteur : Philippe Bouvard - Source : Mille et une pensées (2005)


  19. Je n'aime à parler qu'avec les gens plus grands que moi et dont la bouche me dépasse, parce qu'ainsi les odeurs montent.

    Auteur : Jules Renard - Source : Journal, 24 février 1895


  20. Que de beaux discours à l'odeur de chloroforme on se croit obligé d'écouter.

    Auteur : Daniel Desbiens - Source : Maximes d'Aujourd'hui


  21. N'est-ce pas là le but de ces parures, de ces fards, de ces bains, de ces frisures, de ces parfums, de ces odeurs, et enfin de toutes ces préparations cosmétiques, qui servent à embellir, à peindre ou à déguiser le visage, les yeux et la peau?

    Auteur : Erasme - Source : L'Eloge de la folie (1508)


  22. Nous aimions les musiques exotiques, les quais de la Seine, les péniches et les rôdeurs, les petits caboulots douteusement famés, le désert des nuits.

    Auteur : Simone de Beauvoir - Source : La Force de l'âge (1960)


  23. On peut respirer encore et être déjà mort. On peut être discret, terriblement vivant. On peut porter la mer en soi, en n’ayant jamais senti l’odeur du sel, en n’ayant même jamais quitté la campagne ou la ville.

    Auteur : Mariette Navarro - Source : Ultramarins (2021)


  24. Au bout de combien de temps oublie-t-on l'odeur de celui qui vous a aimée? Et quand cesse-t-on d'aimer à son tour? Qu'on me tende un sablier.

    Auteur : Anna Gavalda - Source : Je l'aimais (2003)


  25. Les vertus qu'on étale couvrent des vices; ce font des odeurs fortes qu'on emprunte pour absorber les mauvaises que l'on a.

    Auteur : Jean Antoine Petit, dit John Petit-Senn - Source : Bluettes et boutades (1846)


Les citations du Littré sur Odeur


  1. La pesanteur des peaux [chez un tanneur] et leur mauvaise odeur Eurent bientôt choqué l'impertinente bête [un âne]

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : ib. VI, 11


  2. Les vapeurs ou odeurs que nous attirons, inspirons par le nez es ventricules du cerveau

    Auteur : PARÉ - Source : Introd. 10


  3. Toute bonne odeur et serenité d'air n'en promet pas la santé, ny toute espesseur et puanteur, l'infection, en temps pestilent

    Auteur : MONT. - Source : IV, 224


  4. .... Ceste Marguerite Qui ciel et terre emparfume d'odeur

    Auteur : RONS. - Source : 56


  5. Il se réjouissait à l'odeur de la viande, Mise en menus morceaux et qu'il croyait friande

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. I, 18


  6. La fourmi est de tous les insectes rôdeurs celui à qui il arrive le plus souvent de tomber dans le piége ; c'est ce qui a fait donner à notre chasseur le nom assez impropre de fourmi-lion

    Auteur : BONNET - Source : Observ. 40e.


  7. Laquelle odeur incorporée avec le vin, il s'en rendra delicat et piquant, avec agreable framboise [arome]

    Auteur : O. DE SERRES - Source : 215


  8. C'est le propre de tous leurs metaux (l'or et l'argent exceptés) de donner quelque sinistre odeur aux eaux qui leur adherent, jusques à les infecter de leurs mauvaises qualités

    Auteur : O. DE SERRES - Source : 887


  9. L'hydne est peut-être le plus original de nos champignons d'automne ; son pied est excentrique, et son chapeau jaune-paille se jette tout d'un côté ; ces beaux hydnes à odeur d'abricot

    Auteur : A. THEURIET - Source : Rev. des Deux-Mondes, 1er oct. 1874, p. 580


  10. Que le vert pré desserre Ses plus douces odeurs, Se bigarrant de fleurs

    Auteur : YVER - Source : p. 574


  11. Le côté réaliste de ce tableau poétique était dû à l'abominable odeur d'huile d'apocale, dont l'air était imprégné ; l'apocale est le requin des mers glaciales, on le prend avec des émérillons par des profondeurs de 500 à 600 mètres

    Auteur : G. ARAGON - Source : Un voyage en Islande, dans Rev. des Deux-Mondes, 15 oct. 1875


  12. Fleurs portent odeur et sentence [senteur], Et savoir vient d'estudier

    Auteur : CH. D'ORL. - Source : Rondeau.


  13. Le peuple d'acquisition, la nation sainte, les chrétiens, autrefois la bonne odeur de J. C. au milieu d'un monde païen et corrompu

    Auteur : MASS. - Source : Conf. Zèle contre les scandales


  14. Le chevreuil laisse des impressions plus fortes et qui donnent aux chiens plus d'ardeur et plus de véhémence d'appétit que l'odeur du cerf

    Auteur : BUFF. - Source : Chevreuil.


  15. Il faut que l'on l'ait faite [la corde] De vrai boyau, l'odeur me le témoigne assez

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : ib.


  16. Il est dict d'aulcuns, comme Alexandre le grand, que leur sueur espandoit une odeur souefve, par quelque rare et extraordinaire complexion

    Auteur : MONT. - Source : I, 391


  17. Aussi était-ce du fond de ses sentiments que se répandait sur ses principaux écrits une certaine odeur de vertu délicieuse pour ceux qui en peuvent être frappés

    Auteur : FONTEN. - Source : Rép. év. Luç. Oeuvr. t. III, p. 363, dans POUGENS


  18. Nous reniflâmes à l'envi ; Car ce tonnerre fut suivi De certaine odeur sulfurée

    Auteur : Paul Scarron - Source : Virg. II


  19. Ils leur font perdre leur mauvaise odeur par la mixtion des choses odorantes et parfums

    Auteur : PARÉ - Source : XXIII, 7


  20. Vous répandez la bonne odeur de Jésus-Christ

    Auteur : MASS. - Source : Pet. carême, Vices.


  21. Maître Renard par l'odeur alléché Lui tint à peu près ce langage

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. I, 2


  22. Li lox [loup] li ala demander De s'alene, s'ele ert [était] puanz, Ou s'ele estoit souef oulanz [ayant odeur suave]

    Auteur : MARIE - Source : Fable 37


  23. Je n'ai jamais respiré une odeur mieux conditionnée

    Auteur : Molière - Source : Préc. 10


  24. Enfin il se trahit lui-même Par les esprits sortant de son corps échauffé ; Miraut, sur leur odeur ayant philosophé, Conclut que c'est son lièvre....

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. V, 17


  25. La violette donne aussi Douce odeur ; si fait la soussie, La marguerite, l'angorie

    Auteur : EUST. DESCHAMPS - Source : dans STE-PALAYE




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Mise à jour le mardi 11 novembre 2025 à 12h09










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