La définition de Sagesse du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Sagesse
Nature : s. f.
Prononciation : sa-jè-s'
Etymologie : Sage ; bourguig. saigesse ; provenç. savieza, saviza ; espagn. sabieza ; ital saviezza.

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La définition de Sagesse

Juste connaissance, naturelle ou acquise, des choses. Moïse alla s'intruire dans la sagesse des Egyptiens.


Toutes les définitions de « sagesse »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

SAGESSE. n. f.
Prudence, circonspection, sentiment juste des choses. Profonde sagesse. Sagesse consommée. Il agit avec sa sagesse ordinaire. Il a trop de sagesse pour s'embarquer dans cette affaire. Il signifie aussi Modération, retenue, maîtrise de soi. Dans ses plus grandes prospérités, il a toujours conservé beaucoup de sagesse. Le prix de sagesse, Le prix qu'on donne, dans les écoles, à l'élève le plus sage. Dents de sagesse. Voyez DENT.

SAGESSE signifie aussi Modestie, pudeur, chasteté; et, en ce sens, il se dit plus ordinairement des Jeunes filles et des femmes. Elle a un air de sagesse dans tout ce qu'elle dit, dans tout ce qu'elle fait. Elle a toujours eu beaucoup de sagesse. Elle est d'une sagesse exemplaire. Il se dit encore des Actions, des paroles, etc., qui sont empreintes de prudence, de circonspection. La sagesse de sa conduite, de sa politique. Il a fait une réponse pleine de sagesse. Il se dit aussi en parlant des Ouvrages de l'esprit ou des œuvres d'art; et alors il désigne le Soin que l'on met à éviter ce qui est outré, extravagant, à se renfermer, non sans quelque timidité, dans les bornes prescrites par la raison et par le goût. Son ouvrage manque d'imagination, de chaleur, mais il est composé, ordonné avec sagesse. Il désigne encore la Connaissance naturelle ou acquise des choses, les lumières de l'esprit. Moïse alla s'instruire dans la sagesse des Égyptiens. L'étude de la sagesse. Il désigne aussi la Connaissance inspirée des choses divines et humaines. Le don de sagesse est un des sept dons du Saint-Esprit. La sagesse de Salomon. Le livre de la Sagesse ou simplement La Sagesse, Un des livres de l'Écriture sainte.

Littré

SAGESSE (sa-jè-s') s. f.
  • 1Juste connaissance, naturelle ou acquise, des choses. Moïse alla s'intruire dans la sagesse des Egyptiens. J'ai tenté out pour acquérir la sagesse?; j'ai dit en moi-même?: je deviendrai sage?; et la sagesse s'est retirée loin de moi, Sacy, Bible, Ecclésiaste, VII, 24. Cette religion si grande en miracles? si grande en science, après avoir étalé tous ses miracles et toute sa sagesse, réprouve tout cela, et dit qu'elle n'a ni sagesse ni signes, mais la croix et la folie, Pascal, Pens. XXV, 185, édit. HAVET. Je me suis, dit-il [l'Ecclésiaste], appliqué à la sagesse, et j'ai vu que c'était encore une vanité, parce qu'il y a une fausse sagesse qui, se renfermant dans l'enceinte des choses mortelles, s'ensevelit avec elles dans le néant, Bossuet, Duch. d'Orl. La sagesse dont il [l'Ecclésiaste] parle est cette sagesse insensée, ingénieuse à se tourmenter, habile à se tromper elle-même, qui se corrompt dans le présent, qui s'égare dans l'avenir, Bossuet, ib. Il n'est question que de calculer, et la sagesse doit toujours avoir les jetons à la main, Fontenelle, Bonh. ?uv. t. III, p. 261, dans POUGENS. La sagesse n'est autre chose que la science du bonheur, Diderot, Opin. des anc. philos. (Leibnitzianisme). Nous voudrions converser avec les sages dont les travaux ont augmenté le pouvoir de la vertu et les trésors de la vérité?; sans ce tribut, la sagesse accumulée des siècles serait un don gratuitement accordé à des ingrats, Diderot, Claude et Nér. II, 3. La sagesse est une raison éclairée, qui, dépouillant de leurs fausses couleurs les objets de nos craintes et de nos espérances, nous les montre tels qu'ils sont en eux-mêmes, Barthélemy, Anach. ch. 67.

    Au plur. D'autres siècles viendront, chargés d'autres promesses, Qui tromperont encor nos trompeuses sagesses, Lamartine, Ep. à Cas. Delavigne.

    La sagesse du siècle, la sagesse du monde, la sagesse de la chair, celle qui consulte les intérêts du monde, de la politique, de la chair.

    La sagesse divine, la sagesse de Dieu, celle que les hommes reconnaissent en Dieu. Le ciel n'est pas plus élevé par-dessus la terre, que les conseils de la sagesse divine le sont par-dessus les opinions et les maximes de notre prudence, Bossuet, 2e sermon pour une profession, 1. Se soumettre à sa souveraine puissance [de Dieu], s'abandonner à sa haute et incompréhensible sagesse, se confier en sa bonté, craindre sa justice, espérer son éternité, Bossuet, Duch. d'Orl. Ô Dieu, par quelle route inconnue aux mortels Ta sagesse conduit ses desseins éternels?! Racine, Esth. III, 8.

  • 2La connaissance inspirée des choses divines et humaines. Le don de sagesse est un des sept dons du Saint-Esprit. Toute sagesse vient de Dieu, le souverain Seigneur, Sacy, Bible, Ecclésiastique, I, 1. Il a connu cette sagesse que le monde ne connaît pas?; cette sagesse qui vient d'en haut, qui descend du père des lumières, et qui fait marcher les hommes dans les sentiers de la justice, Bossuet, le Tellier. Daigne mettre, grand Dieu, ta sagesse en sa bouche?! Racine, Athal. II, 7.

    Le livre de la Sagesse, ou, absolument, la Sagesse, un des livres de l'Écriture sainte (on met une S majuscule).

  • 3La Sagesse éternelle, la Sagesse incréée, le Verbe?; la Sagesse incarnée, le Verbe fait homme (on met une S majuscule). La Sagesse ne crie-t-elle pas?? et l'intelligence ne fait-elle pas ouïr sa voix?? Bible, Prov. VIII, 1. Voyons ce que fera la Sagesse de Dieu?; n'attendez pas, dit-elle, ni vérité, ni consolation des hommes, Pascal, Pens. XII, 1. De la Sagesse éternelle La voix tonne et nous instruit?: Enfants des hommes, dit-elle, De vos soins quel est le fruit?? Racine, Cantique.
  • 4Qualité de celui qui unit l'habileté à la prudence et à la bonne conduite. Je fus étonné qu'un homme nourri toute sa vie entre les bras de la fortune sût tous les secrets de la philosophie, et que vous eussiez appris de la sagesse en un lieu où tous les autres la perdent, Voiture, Lett. 34. Le commencement de la sagesse est le désir sincère de l'instruction, Sacy, Bible, Sagesse, VI, 18. Notre sagesse n'est pas moins à la merci de la fortune que nos biens, La Rochefoucauld, Max. 323. Dans les choses de la chair règne proprement la concupiscence?; dans les spirituelles, la curiosité proprement?; dans la sagesse, l'orgueil proprement, Pascal, Pens. XXV, 181. Levez vos yeux vers Dieu, disent les uns [stoïciens]?; voyez celui auquel vous ressemblez, et qui vous a fait pour l'adorer?; vous pouvez vous rendre semblable à lui?; la sagesse vous y égalera, si vous voulez la suivre, Pascal, ib. XI, 4 bis. Qu'est-ce que la sagesse?? une égalité d'âme Que rien ne peut troubler, qu'aucun désir n'enflamme, Boileau, Sat. VIII. Quiconque est riche, est tout?; sans sagesse il est sage, Boileau, ib. Je jouissais en paix du fruit de ma sagesse, Racine, Athal. II, 5. La sagesse, comme un sceau, tient toujours ses lèvres fermées à toutes paroles inutiles, Fénelon, Tél. XXIV. Il n'est pour les mortels que deux biens sans danger?: L'un est le nécessaire, et l'autre la sagesse, P. Lebrun, Poésies, Bonh. de l'étude.
  • 5Il se dit des choses sages. La sagesse de sa conduite, de ses mesures, de sa politique.
  • 6Acte de sagesse. Ce ne serait pas une sagesse de partir avant que de voir ce qui arrivera de cet extrême désordre [les troubles de la Bretagne], Sévigné, 24 juill. 1675. Nous ne saurions oublier ni vos folies, ni vos sagesses, Sévigné, à Moulceau, 24 nov. 1685.
  • 7Modération, retenue inspirée par la raison. Conserver la sagesse dans la prospérité. Dans cet état j'eus la sagesse de me taire, Sévigné, 536. La sagesse est grande, ce me semble, de souffrir la tempête avec résignation, et de jouir du calme, quand il lui [à Dieu] plaît de nous le redonner, Sévigné, à Bussy, 14 mai 1686. On voyait et dans sa maison et dans sa conduite, avec des m?urs sans reproches, tout également éloigné des extrémités, tout enfin mesuré par la sagesse, Bossuet, le Tellier.

    Cet enfant a de la sagesse, il est posé, docile, studieux.

    Le prix de sagesse, prix que, dans les écoles, on donne à l'élève le plus sage.

  • 8En parlant des femmes, modestie, chasteté. Cette jeune fille est un exemple de sagesse. Si elle voulait après cela devenir folle et coquette, elle le serait plus d'un an avant qu'on le pût croire?: tant elle a donné bonne opinion de sa sagesse?! Sévigné, 2. Qu'elle est jolie, et qu'elle a les yeux doux?! Ce n'est pas tout, ma fille, il faut de la sagesse, Racine, Plaid. III, 4.
  • 9Soin apporté, dans les ouvrages de l'esprit, à éviter ce qui est forcé, exagéré, outré. Son style a de la sagesse. Cette composition manque de sagesse. Travailler avec sagesse.
  • 10Sagesse des chirurgiens, nom vulgaire donné au sisymbrium sophia, L., plante sans vertu malgré son nom.

HISTORIQUE

XVe s. À maint homme l'ay reffusé, Qui n'estoit à moy grand'saigesse, Pour l'amour d'ung garçon rusé Au quel j'en feiz grande largesse, Villon, Regrets de la belle heaulmière.

XVIe s. Sagesse et grant avoir sont rarement en un manoir, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 414. Mieux vaut une once de fortune qu'une livre de sagesse, Cotgrave ?


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SAGESSE. Ajoutez?:
11 Arbre de la sagesse, le bouleau blanc, betula alba, L., Baillon, Dict. de bot. p. 248.
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Encyclopédie, 1re édition

SAGESSE, VERTU, (Synonym.) la sagesse consiste à se rendre attentif à ses véritables & solides intérêts, à les demêler d'avec ce qui n'en a que l'apparence, à choisir bien, & à se soutenir dans des choix éclairés. La vertu va plus loin ; elle a à c?ur le bien de la société ; elle lui sacrifie dans le besoin ses propres avantages, elle sent la beauté & le prix de ce sacrifice, & par-là ne balance point de le faire, quand il le faut. (D. J.)

Sagesse, (Morale.) la sagesse consiste à remplir avec exactitude ses devoirs, tant envers la divinité, qu'envers soi-même & les autres hommes. Mais où trouvera-t-elle des motifs pour y être fidele, si ce n'est dans le sentiment de notre immortalité ? Ainsi l'homme véritablement sage est un homme immortel, un homme qui se survit à lui-même, & qui porte ses espérances au-delà du trépas. Si nous nous renfermons dans le cercle étroit des objets de ce monde, la force que nous aurons pour nous empêcher d'être avares, consistera dans la crainte de faire tort à notre honneur par les bassesses de l'intérêt ; la force que nous aurons pour nous empêcher d'être prodigues, consistera dans la crainte de ruiner nos affaires, lorsque nous aspirons à nous faire estimer des autres par nos libéralités. La crainte des maladies nous fera résister aux tentations de la volupté : l'amour-propre nous rendra modérés & circonspects, & par orgueil nous paroîtrons humbles & modestes. Mais ce n'est-là que passer d'un vice à un autre. Pour donner à notre ame la force de s'élever au-dessus d'une foiblesse, sans retomber dans une autre, il faut la faire agir par des motifs bien supérieurs. Les vues du tems pourront lui faire sacrifier une passion à une autre passion ; mais la vue de l'éternité seule enferme des motifs propres à l'élever au-dessus de toutes les foiblesses. On a vu des orateurs d'une sublime éloquence ne faire aucun effet, parce qu'ils ne savoient point intéresser, comme il faut, la nature immortelle. On en a vu au contraire d'un talent fort médiocre, toucher tout le monde par des discours sans art, parce qu'ils prenoient les hommes par les motifs de l'éternité. C'est du sentiment de notre immortalité que nous voyons sortir tout ce qui nous console, qui nous éleve & qui nous satisfait. Il n'y a que l'homme immortel qui puisse braver la mort : lui seul peut s'élever au-dessus de tous les évenemens de ce monde, se montrer indépendant des caprices du sort, & plus grand que toutes les dignités du monde. Que cette insensibilité fastueuse dont les Stoïciens paroient leur sage, s'accorde mal avec leurs principes ! Tandis que vous le renfermez dans l'enceinte des choses fragiles & périssables, qu'exigez-vous de lui ? Quel motif lui fournissez-vous pour le rendre supérieur à des choses qui lui procurent du plaisir ? L'homme étant né pour être heureux, & n'étant heureux que par les sentimens délicieux qu'il éprouve, il ne peut renoncer à un plaisir que par un plus grand plaisir. S'il sacrifie son plaisir à une vertu stérile, vertu qui laisse l'ame dans une molle inaction, où son activité n'a rien à saisir, ce n'est chez lui qu'une vaine ostentation d'une grandeur chimérique. Placez le sage vis-à-vis de lui-même, qu'il n'ait que lui pour témoin de ses actions, que le murmure flatteur des louanges ne pénetre pas jusqu'à lui dans son désert, réduisez cet homme tristement vertueux à s'envelopper dans son propre mérite, à vivre, pour ainsi dire, de son propre lui, vous reconnoitrez bientôt que tout ce faste de sagesse n'étoit qu'un orgueil imposant qui tombe de lui-même, lorsqu'il n'a plus d'admirateur. Avec quel front voulez-vous qu'un tel sage affronte les hazards ? Qui peut le dédommager d'une mort qui lui ôtant tout sentiment, détruit cette sagesse même dont il se fait honneur ? Mais supposez-vous l'homme immortel, il est plus grand que tout ce qui l'environne. Il n'estime dans l'homme que l'homme même. Les injustices des autres hommes le touchent peu. Elles ne peuvent nuire à son immortalité ; sa haine seule pourroit lui nuire. Elle éteint le flambeau. L'homme mortel peut affecter une constance qu'il n'a pas, pour faire croire qu'il est au-dessus de l'adversité. Ce sentiment ne sied pas bien à un homme qui renferme toutes ses ressources dans le tems. Mais il est bien placé dans un homme qui se sent fait pour l'éternité. Sans se contrefaire, pour paroitre magnanime, la nature & la religion l'élevent assez pour le faire souffrir sans impatience, & le rendre content sans affectation. Un tel homme peut remplir l'idée & le plan de la suprème valeur, lorsque son devoir l'oblige à s'exposer aux dangers de la guerre. Le monde verra dans lui un homme brave par raison ; sa valeur ne devra point toute sa force à la stupidité qui lui ferme les yeux sur le précipice qui s'ouvre sous ses pas, à l'exemple qui l'oblige de suivre les autres dans les plus affreux périls, aux considérations du monde qui ne lui permettent pas de reculer où l'honneur l'appelle. L'homme immortel s'expose à la mort, parce qu'il sait bien qu'il ne peut mourir. Il n'y a point de héros dans le monde, puisqu'il n'y en a point qui ne craigne la mort, ou qui ne doive son intrépidité à sa propre foiblesse. Pour être brave, on cesse d'être homme, & pour aller à la mort, on commence à se perdre de vue ; mais l'homme immortel s'expose, parce qu'il se connoit. L'héroïsme, dans les principes d'un homme qui renferme toutes ses espérances dans le monde, est une extravagance. Les louanges de la postérité contre lesquelles il échange sa vie, ne sont pas capables de l'en dédommager. Comment donc & par quel prodige des hommes qui ne paroissent avoir connu d'autre vie que la présente, ont-ils pu consentir à cesser d'être, pour être heureux ? Ciceron a cru que le principe de cet héroïsme étoit toujours une espérance secrette de jouir de sa réputation dans le sein même du tombeau. Mais il y a quelque chose de plus. Il ne seroit pas impossible que ces hommes célebres ayent été plus heureux par leur mort, qu'ils ne l'eussent été par leur vie. Admirés de leurs amis & de leurs compatriotes, persuadés qu'ils le seroient de leurs ennemis mêmes & de la postérité, cette épaisse nuée de tant d'admirateurs a pu, pour des imaginations vives, former un spectacle dont le charme, quoique de peu de durée, fut pour eux d'un plus grand poids que leur propre vie. L'amour de nous-mêmes éclairé par la raison, ne consentira jamais à un tel sacrifice : ce n'est qu'à la faveur des accès d'une imagination séduite & enchantée, qu'il lui applaudira.

Il faut, observe Séneque, apprendre chaque jour à se quitter, il faut apprendre à mourir. Ce sentiment qui est si noble & si relevé dans une bouche chrétienne, paroit tout-à-fait ridicule dans celle d'un stoïcien. Il n'avoit aucune crainte ni aucune espérance pour l'autre vie. Pourquoi donc s'imposoit-il une peine si rigoureuse ? Pourquoi fuyoit-il les plaisirs attirans, lui qui devoit à la mort rentrer dans le sein de la divinité ? Quel avantage avoit le philosophe obscur, toujours rempli de pensées funestes, toujours forcé à se contraindre ; quel avantage avoit-il sur le libertin aimable & aimé, satisfait de son bonheur, ingenieux dans la recherche de la volupté ? Le même sort les attendoit tous deux. La vie des hommes s'envole trop rapidement, pour être employée à la poursuite d'une vertu farouche & opiniâtre. Nous ne pouvons trop chercher à être heureux ; & le présent est le seul moyen qui nous conduise à la félicité, du moins à celle dont nous sommes capables ici-bas. Dompter ses passions, se gêner sans cesse, renoncer à ses plus cheres inclinations, corriger ses erreurs, veiller scrupuleusement sur sa conduite, c'est l'emploi d'un homme qui perce au-delà de cette vie, qui sait par la révélation, qu'il survivra à la perte de son corps. Mais les Stoïciens n'avoient pas les mêmes motifs de se flatter ; jamais un avenir obscur ne leur a tenu lieu du présent, & le présent étoit toute leur richesse, l'objet de tous leurs desirs. Aussi les philosophes grecs, qui parloient suivant leur c?ur, avoient-ils une morale douce, & accommodée aux différens besoins de la société. Le portique seul se distingua par une sévérité déplacée ; trop de confiance en la raison, l'abus de ses forces, un courage mal entendu le perdirent entierement.

Sagesse, (Critiq. sacrée) sapience, ?????, ????????? ; ce mot qui chez les Grecs & les Latins se prend pour la science de la philosophie, a encore d'autres significations dans l'Ecriture. Il désigne par exemple, 1°. dans le Créateur, ses ?uvres divines ; ps. l. 8. 2°. l'habileté dans un art ou dans une science ; Exod. xxxix. 3. 3°. la prudence dans la conduite de la vie ; III. Rois ij. 6. 4°. la doctrine, l'expérience ; Job. xij. 12. 5°. l'assemblage des vertus : à mesure que Jesus-Christ croissoit en âge, il donnoit de plus en plus des preuves de sa sagesse ; Luc. ij. 52. 6°. la prudence présomptueuse des hommes du monde : je confondrai leur sagesse ; I. Cor. j. 19. 7°. enfin la sagesse éternelle est l'être suprême ; Luc. xj. 49. (D. J.)

Sagesse, (Mythol.) il ne paroît pas que les Grecs aient jamais divinisé la sagesse, qu'ils appelloient ?????, mais ils l'ont du moins personnifiée, & le plus souvent sous la figure de Minerve, déesse de la sagesse : son symbole ordinaire étoit la chouette, oiseau qui voit dans les ténebres, & qui marque que la vraie sagesse n'est jamais endormie. Les Lacédémoniens représentoient la sagesse sous la figure d'un jeune homme qui a quatre mains & quatre oreilles, un carquois à son côté, & dans sa main droite une flute ; ces quatre mains semblent désigner que la vraie sagesse est toujours dans l'activité ; les quatre oreilles, qu'elle reçoit volontiers des conseils ; la flute & le carquois, qu'elle doit se trouver par-tout, au milieu des armées comme dans les plaisirs : c'est du moins là ce que pensent nos mythologues moralistes. (D. J.)

Sagesse livre de la, (Théol.) nom d'un des livres canoniques de l'ancien Testament, que les Grecs appellent sagesse de Salomon, ????? ??????????, & qui est cité par quelques anciens sous le nom grec de ?????????, comme qui diroit recueil ou tresor de toute vertu, ou instructions pour nous conduire à la vertu. En effet le but principal que se propose l'auteur de cet ouvrage, est d'instruire les rois, les grands, les juges de la terre.

Le texte original de cet ouvrage est le grec, & il n'y a nulle apparence qu'il ait jamais été écrit en hébreu ; on n'y voit point les hébraïsmes & les barbarismes presque inévitables à ceux qui traduisent un livre sur l'hébreu ; l'auteur écrivoit assez bien en grec & avoit lu Platon & les poëtes grecs, dont il emprunte certaines expressions inconnues aux Hébreux, telles que l'ambroisie, le fleuve d'oubli, le royaume de Pluton ou d'Ades, &c. il cite toujours l'Ecriture d'après les septante, lors même qu'il s'éloigne de l'hébreu, & enfin si les auteurs juifs l'ont cité, ce qu'ils en rapportent est pris sur le grec. Toutes ces preuves réunies démontrent que l'original est grec.

La traduction latine que nous en avons, n'est pas de S. Jérôme, c'est l'ancienne vulgate usitée dans l'église dès le commencement, & faite sur le grec long-tems avant S. Jérôme ; elle est exacte & fidele, mais le latin n'en est pas toujours fort pur. L'auteur de ce livre est entierement inconnu ; quelques-uns l'attribuent à Salomon, & veulent que ce prince l'ait écrit en hébreu, qu'on le traduisit en grec, & que le premier original s'étant perdu, le grec a depuis passé pour l'original ; mais quelle apparence que les juifs n'eussent pas mis cet ouvrage au nombre de leurs livres canoniques, s'il eût été de Salomon ? D'où vient qu'il n'est point en hébreu, que personne ne l'a jamais vu en cette langue, que le traducteur n'en dit rien, & que son style ne se ressent point de son original ?

D'autres l'ont attribué à Philon, mais on ne connoit point précisément quel est ce Philon : car l'antiquité fait mention de trois auteurs de ce nom ; le premier vivoit du tems de Ptolomée Philadelphe ; le second est Philon de Biblos, cité dans Eusebe & dans Josephe ; le troisieme est Philon le juif, assez connu : ce ne peut être le premier de l'existence duquel on a de bonnes raisons de douter, ni le second qui étoit payen, ni le troisieme qui n'a jamais été reconnu pour un auteur inspiré.

Grotius pense que ce livre est d'un juif qui l'écrivit, dit-il, en hébreu depuis Esdras & avant le pontificat du grand prêtre Simon. Il ajoute qu'il fut traduit en grec avec assez de liberté, par un auteur chrétien qui y ajouta quelques traits & quelques sentimens tirés du christianisme ; delà vient qu'on y remarque, selon cet auteur, le jugement universel, le bonheur des justes, & le supplice des méchans, d'une maniere plus distincte que dans les autres livres des Hébreux ; mais Grotius avance tout cela sans preuves. Grot. præfat. in sapient.

Cornelius-a-lapide croit que le livre de la sagesse a été écrit en grec par un auteur juif, depuis la captivité de Babylone vers le tems de Ptolémée Philadelphe, roi d'Egypte, & il soupçonne que ce pourroit bien être un des septante interpretes, parce qu'au rapport d'Aristée, ce prince proposa à chacun de ces interpretes une question touchant le bon gouvernement de son état ; ce livre pourroit donc être un recueil de leurs réponses, ou avoir été écrit par un seul d'entre eux à cette occasion.

Le livre de la sagesse n'a pas toujours été reçu pour canonique dans l'église ; les juifs ne l'ont jamais reconnu ; plusieurs peres & plusieurs églises l'ont rejetté de leur canon. Lyran même, & Cajetan ne le reconnoissent pas comme incontestablement canonique ; mais d'un autre côté, plusieurs peres l'ont connu & cité comme Ecriture sainte. Les auteurs sacrés du nouveau Testament, y font quelquefois allusion ; les conciles de Carthage en 337, de Sardique en 347, de Constantinople, in Trullo, en 692, le xj. de Tolede en 675, celui de Florence en 1438, & enfin celui de Trente, sep. 4. l'ont expressément admis au nombre des livres canoniques.

Les musulmans attribuent le livre de la sagesse à leur philosophe Locman, qui n'étoit pas, disent-ils, nabi ou prophete, mais seulement hakim, c'est-à-dire sage. Calmet, Diction. de la Bibl. tom. III. pag. 424. & suiv. (H)

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Wiktionnaire


Nom commun - français

sagesse \sa.??s\ féminin

  1. Prudence, circonspection, sentiment juste des choses.
    • De W. était jeune ; il était attiré par les cadavres, comme l'homme de Platon. J'avais et j'eus toujours la sagesse de ne pas regarder ces choses de près. (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 27)
    • Il agit avec sa sagesse ordinaire.
    • Il a trop de sagesse pour s'embarquer dans cette affaire.
  2. Modération, retenue, maîtrise de soi.
    • Dans ses plus grandes prospérités, il a toujours conservé beaucoup de sagesse.
    • Le prix de sagesse, Le prix qu'on donne, dans les écoles, à l'élève le plus sage.
  3. (Désuet) Modestie, pudeur, chasteté, surtout en parlant des jeunes filles et des femmes.
    • Elle a un air de sagesse dans tout ce qu'elle dit, dans tout ce qu'elle fait.
    • Elle a toujours eu beaucoup de sagesse.
    • Elle est d'une sagesse exemplaire.
  4. Caractère prudent, circonspect, d'actions, de paroles, etc.
    • La sagesse de sa conduite, de sa politique.
    • Il a fait une réponse pleine de sagesse.
  5. En parlant des ouvrages de l'esprit ou des ?uvres d'art, soin que l'on met à éviter ce qui est outré, extravagant, à se renfermer, non sans quelque timidité, dans les bornes prescrites par la raison et par le goût.
    • Son ouvrage manque d'imagination, de chaleur, mais il est composé, ordonné avec sagesse.
  6. Connaissance naturelle ou acquise des choses, les lumières de l'esprit.
    • Le texte exact de Platon est : « Dans l'ordre des vertus, la sagesse est la première; la tempérance vient ensuite; le courage occupe la dernière place. » (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue & augmentée, Grasset, 1946, page 205, note 1)
    • La clé de la sagesse épicurienne consiste à comprendre que nous pouvons être heureux si nos désirs, au lieu d'être illimités, se ramènent à la dimension restreinte des besoins de notre corps. (Roger-Pol Droit, Lucrèce, l'épicurien, en préface à la traduction de Lucrèce, De la nature de José Kany-Turpin, éditions Flammarion, 2008, page XV)
  7. Connaissance inspirée des choses divines et humaines.
    • Le don de sagesse est un des sept dons du Saint-Esprit.
    • La sagesse de Salomon.
    • Le livre de la sagesse, ou simplement « la sagesse », est un des livres deutérocanoniques des Bibles chrétiennes antérieures à la Réforme, apocryphe pour le judaïsme et le protestantisme.
    • [?] jamais la solution ne peut avoir pour nom la « sagesse ». Celle-ci, en effet, est perçue comme un état stable, serein, où l'homme est en pleine domination de lui-même. Aussi bien dire que cette sagesse n'est qu'un idéal, ou une idée régulatrice pour parler comme Kant, ou encore un fantasme, ou pis encore, un masque que certains portent pour impressionner et exploiter de plus naïfs. (Pierre Bertrand, Éloge de la fragilité, éditions Liber, Montréal, 2000, page 122)
    • La sagesse est « la philosophie descendue dans les entrailles ». Un bouddhiste peut faire sienne cette forte parole de Sénèque. (Hervé Clerc, Les choses comme elles sont, Gallimard, coll. « Folio essais », 2011, page 52)
  8. (Sports hippiques) Aptitude d'un cheval de trot à rester sage, c'est-à-dire à ne pas se montrer fautif en se mettant au galop.
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Trésor de la Langue Française informatisé


SAGESSE, subst. fém.

I. ? Connaissance du vrai et du bien, fondée sur la raison et sur l'expérience.
A. ?
1. Juste connaissance des choses. Synon. clairvoyance, discernement.Grande, haute, immense, profonde sagesse; sagesse des vieillards. La science est l'acte de l'esprit qui sait; la sagesse est l'expérience de l'acte qui est su, goûté, de l'être qui se communique et se laisse posséder; elle est l'union de l'intellectus à son objet essentiel, mais par l'opération principale de cet objet même (M. Blondel dsLal.1968):
1. Les femmes rachètent la sottise de quelques penseurs, parce qu'elles demeurent plus près des sources de vie d'où provient toute vérité. Je vous assure que l'humanité perdra un grand trésor de sagesse, quand les femmes deviendront des hommes et qu'elles ne sauront plus aimer. Chardonne, Épithal., 1921, p. 335.
? [En parlant de qqn] La sagesse même. Je savais bien qu'elle était de mon avis, elle qui était la sagesse, la droiture et la vérité mêmes (Fromentin, Dominique, 1863, p. 184).
? Dans sa sagesse, dans sa grande sagesse. [P. réf. à la conception suivant laquelle l'autorité participe de la sagesse divine (v. infra I C 1 b)] Le tribunal, dans sa sagesse (Meilhac, Halévy, Boule, 1875, iv, 7, p. 138).
2. Connaissance critique, juste appréciation des choses. Synon. esprit critique (v. critique2A), jugement.Sagesse éclairée. Nous avons vu Pascal (...) commenter le « soyez joyeux » de l'apôtre, de manière à faire pâlir elle-même cette délicieuse sagesse de Montaigne (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 208).La liberté intellectuelle, ou sagesse, c'est le doute (Alain, Propos, 1912, p. 134).
B. ? PHILOS. [P. réf. à des doctrines morales de l'antiq. gréco-lat., en partic. stoïcienne et épicurienne] Pour avoir le droit de s'appeler sages ou savants, il eût fallu posséder la sagesse ou la science, et ils [les sages grecs] ne les possédaient pas, seulement ils les cherchaient (Jouffroy, Nouv. Mél. philos., 1842, p. 119).La sagesse est de maintenir ses yeux largement ouverts sur l'univers pour en savoir les lois et la loi; c'est encore de se détacher de la terre et du corps et de se rapprocher de la Toute-Puissance (Barrès, Cahiers Orient, 1914, p. 340).
C. ? RELIGION
1. [Dans la tradition judéo-chrét.]
a) Omniscience, discernement parfait entre le bien et le mal, bonté infinie, sainteté, qui sont inhérents à la personne divine. Sagesse divine (anton. sagesse humaine, du monde, du siècle, de la chair). Dieu est connaissance infinie, sagesse infinie, intelligence infinie, l'homme est simplement connaissance (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 393).Au lieu de dire que, selon saint Paul, l'Évangile est un salut, non une sagesse, il vaudrait donc mieux dire que le salut qu'il prêche est à ses yeux la véritable sagesse, et cela précisément parce qu'il est un salut (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 23).
? Livre de la Sagesse. ,,Écrit sapientiel, attribué fictivement à Salomon, composé à Alexandrie vers 50 av. J.-C.`` (Léon 1975).
? P. méton. Dieu lui-même; en partic., le Christ. ,,Sagesse incréée, Sagesse éternelle: le Verbe, seconde personne de la sainte Trinité, Prov., 3, 8; Eccli. 24; Luc, 11`` (Marcel1938).
b) [Pour l'homme] Participation par la foi à la sagesse divine; ,,épanouissement de la connaissance inhérent à la foi`` (Allmen 1956). Les ?uvres de Dieu se manifestent paisiblement, et leur principe demeure invisible. Prends ce modele dans ta sagesse, ne la fais connoître que par la douceur de ses fruits; les voies douces sont les voies cachées (Saint-Martin, Homme désir, 1790, p. 17):
2. La sagesse est une science par laquelle nous discernons les choses qui sont bonnes à l'âme, et celles qui ne le sont pas. Elle est la science des sciences, car elle en connaît seule la valeur, le juste prix, le véritable usage, les dangers et les utilités (...). Le bon sens s'accommode au monde; la sagesse tâche d'être conforme au ciel. La sagesse humaine éloigne les maux de la vie. La sagesse divine fait seule trouver les vrais biens. Joubert, Pensées, t. 1, 1824, pp. 260-261.
? Don de sagesse. ,,L'un des sept dons du Saint-Esprit, [qui] incline à discerner et goûter ce qui vient de Dieu, à rattacher au souci de le servir et de le glorifier, toute appréciation sur les hommes, les événements et les circonstances de notre existence`` (Marcel 1938).
2. [Dans d'autres traditions relig.] Ces mêmes Sarrasins, derniers héritiers du syncrétisme alexandrin, initiés d'ailleurs aux rêveries du Sufisme persan, touchaient ainsi, par deux côtés, à l'antique sagesse indienne, qui paraît avoir répandu des émanations fécondes sur la Perse et l'Égypte (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 210).
? Par syncrétisme. Ô sagesse! esprit pur! sérénité suprême! Zeus! Irmensul! Wishnou! Jupiter! Jéhova! Dieu que cherchait Socrate et que Jésus trouva! Unique Dieu! vrai Dieu! seul mystère! seule âme! (Hugo, Rayons et ombres, 1840, p. 1125).
D. ? ALCHIM. Sel de sagesse. Or, la sirène, monstre fabuleux et symbole hermétique, sert à caractériser l'union du soufre naissant, qui est notre poisson, et du mercure commun, appelé vierge, dans le mercure philosophique ou sel de sagesse (Fulcanelli, Demeures philosophales, t. 2, 1929, p. 205).
II. ? Conduite, comportement en vue d'un bien.
A. ? Conduite selon les règles de la raison et de l'expérience. Socrate (...) a eu la suprême sagesse de vouloir agir, une fois encore, par sa mort: une mort qui ne fût pas passive, qui fût la preuve dernière de l'assurance de son c?ur (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 554):
3. C'est (...) une loi de la sagesse de vivre loin des affaires et des passions, de la fortune et des hommes. La raison détrompée des erreurs sociales et des vanités humaines s'éloigne d'un monde qui la connoît peu, et préfère la muette solitude où règne la paix de la nature, aux demeures agitées que les passions tyrannisent. Senancour, Rêveries, 1799, p. 211
? Croître, grandir en sagesse. Toujours croissant en sagesse, Télémaque refuse, par amour de la patrie, la royauté qu'on lui offre (Chateaubr., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 257).
? Souvent iron., parfois péj. Sagesse des nations. Ensemble de remarques, de conseils de bon sens, qui s'expriment sous forme de proverbes, d'adages. Un Sermon en proverbes, ordonné pour satiriser (...) les gens qui évoquent trop, par la sagesse des nations, leur propre niaiserie (...): le pauvre auteur enfile donc avec un certain soin les proverbes les plus connus (...): « Prenez garde, n'éveillez pas le chat qui dort; l'occasion fait le larron, mais les battus paieront l'amende (...) » (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 281).
B. ? Conduite selon les règles de la prudence, de la prévoyance. La sagesse elle-même consiste à voir ou à prévoir la direction où tendent les choses, selon l'ordre le plus naturel, le plus conforme à l'état de la société, à une époque donnée, et à marcher dans cette direction en modifiant les institutions d'une manière analogue (Maine de Biran, Journal, 1816, p. 148).Devinant qu'il avait voulu se ressaisir dans l'espoir de trouver un jour à se marier plus richement, elle admirait sa prudence et songeait avec convoitise aux trésors de sagesse qu'il avait en lui (Aymé, B?uf cland., 1939, p. 148).
? Par personnification. Mais vous, Monsieur [le maréchal Pétain] (...) préservé par cette raison vigilante qui vous distingue, par cette prudence et cette prévoyance qui ont fait de vous la Sagesse de l'armée (Valéry, Variété IV, 1938, p. 53).
? P. méton.
? Avoir la sagesse de +inf.Ces sectes que les Grecs eurent la sagesse de ne jamais faire entrer dans les institutions publiques, restèrent parfaitement libres (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 54).[La nation] a la sagesse d'être extrêmement attachée au maintien de la liberté individuelle et de la liberté de la presse (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 156).
? La sagesse est de + inf.La sagesse serait de renoncer. Jeanne conduisit le roi à Reims. La vraie sagesse était de suivre son inspiration (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 120).La sagesse n'était-elle pas (...) d'aller demain à Taoud, à quatre kilomètres (...)? (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1441).
? [Précédé de l'art. indéf.] Acte, forme de sagesse. La vie provinciale a de ces retards qui sont des sagesses, comme elle a de ces lenteurs qui sont des fécondités (Bourget, Essais psychol., 1883, p. 107).J'ai souvent réfléchi depuis (...). Cette incrédulité à la mort était une sagesse (Montesquiou, Mém., t. 3, 1921, p. 87).
? Proverbe. [P. allus. au livre des Proverbes I, 7; IX, 10; XV, 33] La peur est le commencement de la sagesse. Tout de même on a beau dire: si elle avait cru en Dieu... La peur est le commencement de la sagesse (Mauriac, Th. Desqueyroux, 1927, p. 251).
? P. antiphr. La sagesse commence où finit la crainte de Dieu. Il n'est pas un progrès de la pensée qui n'ait paru d'abord attentatoire, impie (Gide, Journal, 1929, p. 906).
C. ? Conduite, comportement plein de modération.
1. [Par l'éloignement de tout excès] Synon. modération, modestie, mesure, renoncement, retenue.Un homme dans la maturité de l'âge (...) me paraît un véritable prodige de sagesse et de modestie lorsque je le vois, mettant (...) l'expérience à la place des folles théories, demander respectueusement une constitution aux Anglais, au lieu de la faire lui-même (J. de Maistre, Constit. pol., 1810, p. 25).Ma mère (...) par sagesse, s'est toujours refusé une robe de velours noir (Goncourt, Journal, 1888, p. 817).
? Sagesse de la vie, de sa vie. Celui qui proteste fera plus tard, du savoir-renoncer, la sagesse de sa vie (Gide, Journal, Feuillets, 1913, p. 394).D'elle [une foule italienne] émanait ce qui est peut-être la véritable sagesse de la vie, une médiocrité résignée (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 117).
? [Compl. déterminatif] De sagesse.Sage, résigné. Tristement, Hubertine leva sur lui ses beaux yeux de sagesse (Zola, Rêve, 1888, p. 52).
2. [Par le respect de la loi morale] Synon. chasteté, pudeur.La duchesse de Fronsac, jeune et jolie, n'avait point eu d'amants (...) elle était rousse et (...) cette raison avait pu contribuer à la maintenir dans sa tranquille sagesse (Chamfort, Caract. et anecd., 1794, p. 110).Il était d'une sagesse exemplaire... Plus très jeune et, sans doute, peu porté sur la chose (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 48).
3. [Le plus souvent à propos d'un enfant] Docilité, calme, tranquillité. Anton. agitation, dissipation, turbulence.J'avais douze ans et demi. La sagesse et l'honnêteté de ces enfants me saisissait. Je fus sur-le-champ sage, docile, zélé (Dupanloup, Journal, 1851-76, p. 4).Les Jaubert, deux s?urs, deux jumelles même, bonnes élèves, ah! bonnes élèves, je crois bien, je les écorcherais volontiers, tant elles m'agacent avec leur sagesse, et leurs jolies écritures propres (Colette, Cl. école, 1900, p. 14).
4. P. anal., dans le domaine esthét. [À propos de qqc.] Équilibre, classicisme. La sagesse de son équilibre sonore [de la musique de Glinka], par la distinction et la finesse de son instrumentation (Stravinsky, Chron. vie, 1931, p. 15).
? P. méton., au plur., péj. Manque d'originalité, absence de génie. Jamais on ne croirait que ce compositeur [Périlhou] a l'honneur d'être Toulousain, tant sa musique a des sagesses froides de notaire esquimau; ce n'est pas même laid! (Willy, Entre deux airs, 1895, p. 143).
Prononc. et Orth.: [sa? ?s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1269-78 « connaissance juste des choses » (Jean de Meung, Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 5282); 1784 la sagesse des nations (Beaumarchais, Mariage de Figaro, 1, 11); b) 1535 « connaissance inspirée des choses divines et humaines » (Olivetan, I, Liber Regum, 10, 4 ds H. Kunze, Die Bibelübertzungen von Lefevre D'Etaples und von P. R. Olivetan, p. 187); 1535 sagesse de Dieu (Id., III, ibid., 3, 28, ibid.); 1694 la Sagesse « nom d'un des livres de l'Écriture sainte » (Ac.); 2. déb. xves. « sentiment juste des choses » (Christine de Pisan, Les Enseignemens Moraux, éd. M. Roy, t. 3, p. 29); ca 1590 la sagesse de ma leçon (Montaigne, Essais, III, 5, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 887); 3. 1549 « modération, retenue dans la conduite » (Est.); spéc. a) 1668 « modestie, pudeur (d'une jeune fille) » (Racine, Plaideurs, III, 4); b) 1694 « docilité (d'un enfant) » (Ac.); 4. ca 1590 « qualité, conduite du sage » La Sagesse de Socrate (Montaigne, op. cit., III, 2, 817); 5. 1675, 24 juill. « acte de sagesse » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, II, 16). Dér. de sage*; suff. -esse*. Fréq. abs. littér.: 4 072. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7 629, b) 4 278; xxes.: a) 4 679, b) 5 700. Bbg. Schalk (F.). Sapience und Sagesse. Rom. Forsch. 1953, t. 65, pp. 241-255. ? Sckomm. 1933, pp. 99-103. ? Wilhelm (J.). Sagesse. Mél. Gamillscheg (E.) 1952, pp. 245-260.

SAGESSE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1269-78 « connaissance juste des choses » (Jean de Meung, Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 5282); 1784 la sagesse des nations (Beaumarchais, Mariage de Figaro, 1, 11); b) 1535 « connaissance inspirée des choses divines et humaines » (Olivetan, I, Liber Regum, 10, 4 ds H. Kunze, Die Bibelübertzungen von Lefevre D'Etaples und von P. R. Olivetan, p. 187); 1535 sagesse de Dieu (Id., III, ibid., 3, 28, ibid.); 1694 la Sagesse « nom d'un des livres de l'Écriture sainte » (Ac.); 2. déb. xves. « sentiment juste des choses » (Christine de Pisan, Les Enseignemens Moraux, éd. M. Roy, t. 3, p. 29); ca 1590 la sagesse de ma leçon (Montaigne, Essais, III, 5, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 887); 3. 1549 « modération, retenue dans la conduite » (Est.); spéc. a) 1668 « modestie, pudeur (d'une jeune fille) » (Racine, Plaideurs, III, 4); b) 1694 « docilité (d'un enfant) » (Ac.); 4. ca 1590 « qualité, conduite du sage » La Sagesse de Socrate (Montaigne, op. cit., III, 2, 817); 5. 1675, 24 juill. « acte de sagesse » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, II, 16). Dér. de sage*; suff. -esse*.

Sagesse au Scrabble


Le mot sagesse vaut 8 points au Scrabble.

sagesse

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sagesse

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Les citations avec le mot Sagesse


  1. Les vers voulus mirlitonesques ne sont-ils pas l'expression à dessein enfantine et simplifiée de l'absolu, sagesse des nations?

    Auteur : Alfred Jarry - Source : Conférences sur les pantins


  2. La raillerie, presque toujours armée par l'envie et la malignité, déconcerte souvent la sagesse et la probité: mais elle n'a de prise réelle que sur le vice; elle finit par se déshonorer lorsqu'elle attaque la vertu.

    Auteur : Paul Henri Dietrich, baron d' Holbach - Source : La Morale universelle (I), III, 12


  3. Ni aimer, ni haïr, c'est la moitié de la sagesse humaine : ne rien dire et ne rien croire l'autre moitié. Mais avec quel plaisir on tourne le dos à un monde qui exige une pareille sagesse.

    Auteur : Arthur Schopenhauer - Source : Maximes et Pensées


  4. Il y a plus de fous que de sages, et dans le sage même il y a plus de folie que de sagesse.

    Auteur : Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort - Source : Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes (1795)


  5. Marche avec des sandales jusqu'à ce que la sagesse te procure des souliers

    Auteur : Avicenne - Source : De la science


  6. La marque constante de la sagesse est de voir le miraculeux dans le banal.

    Auteur : Ralph Waldo Emerson - Source : La Nature (1836)


  7. Pour jouir de ce bonheur qu'on cherche tant et qu'on trouve si peu, la sagesse vaut mieux que le génie, l'estime que l'admiration, et les douceurs du sentiment que le bruit de la renommée.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Eloges, Saci


  8. Aphorisme: Sagesse prédigérée.

    Auteur : Ambrose Bierce - Source : Le Dictionnaire du Diable (1911)


  9. ... l'analyse de l'existence ne peut devenir système; l'existence est insystématisable et Heidegger, amateur de poésie, a eu tort d'être indifférent à l'histoire du roman où se trouve le plus grand trésor de la sagesse existentielle.

    Auteur : Milan Kundera - Source : Les testaments trahis


  10. De tous les biens que la sagesse nous procure pour le bonheur de la vie tout entière, le plus grand, de très loin, est l'amitié.

    Auteur : Epicure - Source : Sans référence


  11. Il est agréable d'oublier la sagesse à propos.

    Auteur : Horace - Source : Odes, IV, XII, 28


  12. Il n'y a pas assez de sagesse ou assez de vertu dans ceux de nos jugements et de nos sentiments où il n'y a pas assez de patience.

    Auteur : Joseph Joubert - Source : Pensées (1774-1824)


  13. La bêtise des gens consiste à avoir une réponse à tout. La sagesse d'un roman consiste à avoir une question à tout.

    Auteur : Milan Kundera - Source : Sans référence


  14. La philosophie n'est que la sagesse humaine, et l'on ne peut raisonnablement exiger d'elle plus de perfection que n'en comporte notre nature.

    Auteur : Goswin Joseph Augustin, baron de Stassart - Source : Pensées, maximes, réflexions, observations (1855)


  15. Thérèse est sage en cela, et c'est justement parce qu'elle est sage que je ne l'écoute pas ; car, malgré ma mine tranquille, j'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence.

    Auteur : Anatole France - Source : Le Crime de Sylvestre Bonnard (1881)


  16. Quand vous voyez un homme sage, pensez à l'égaler en vertu. Quand vous voyez un homme dépourvu de sagesse, examinez-vous vous-même.

    Auteur : Confucius - Source : Entretiens du Maître avec ses disciples


  17. Ni aimer ni haïr comprend la moitié de toute sagesse ; ne rien dire et ne rien croire, voilà l'autre moitié. Il est vrai qu'on tournera volontiers le dos à un monde qui rend nécessaires des règles comme celles-là et comme les suivantes.

    Auteur : Arthur Schopenhauer - Source : Parerga et Paralipomena (1851)


  18. La chose la plus difficile au monde était de dire quelque chose à quelqu'un, pour qu'il apprenne à économiser les mots avec sagesse. Et on n'économise pas les mots en ne les prononçant pas. La seule façon de le faire, c'est de s'en servir avec sagesse.

    Auteur : Harry Crews - Source : Nu dans le jardin d'Éden (1969)


  19. C'est une démence d'appeler la tempête quand on est dans le calme, comme il est de la sagesse de faire tête à l'orage quand il arrive.

    Auteur : Cicéron - Source : De Officiis (44 av. J.-C.)


  20. Le temps ne transforme pas l'homme, la sagesse non plus. La seule chose qui puisse pousser un être à changer, c'est l'amour.

    Auteur : Paulo Coelho - Source : Onze Minutes (2003)


  21. Pour les femmes, la sagesse est une garde d'honneur et la laideur une garde du corps; cette dernière ne s'endort jamais.

    Auteur : Jean Antoine Petit, dit John Petit-Senn - Source : Bluettes et boutades (1846)


  22. Voyager pour chercher la sagesse, était un grand mot des anciens ; ce mot n'était pas compris de nous ; ils ne voyageaient pas pour chercher seulement des dogmes inconnus et des leçons des philosophes, mais pour tout voir et tout juger.

    Auteur : Alphonse de Lamartine - Source : Voyage en Orient (1835)


  23. La sagesse est une spéculation d'existence, une foi en la vie. Tout au monde est croyance.

    Auteur : Honoré de Balzac - Source : Pensées, Sujets, Fragments (1910)


  24. Etre raisonnable est la plus grande vertu, et la sagesse est de dire la vérité et d'agir conformément à la nature avec attention.

    Auteur : Héraclite - Source : Fragment


  25. La sagesse du législateur est de suivre le philosophe, et ce qui a son commencement dans les esprits a inévitablement sa fin dans le code.

    Auteur : Victor Hugo - Source : Paris-Guide (1867)


Les citations du Littré sur Sagesse


  1. Louis, qui, assuré de sa gloire, dont la sagesse de ses conseils et la droiture de ses intentions lui répondent toujours malgré l'incertitude des événements....

    Auteur : BOSSUET - Source : ib.


  2. L'amour de la sagesse lui fit préférer la douceur du célibat aux soins qui accompagnent le mariage

    Auteur : FÉN. - Source : Philos. Thalès.


  3. Que sert une sagesse âpre et contrariante ? Heureuse la vertu douce, aimable et riante !

    Auteur : LA CHAUSSÉE - Source : Gouvern. I, 2


  4. Levez vos yeux vers Dieu, disent les uns [stoïciens] ; voyez celui auquel vous ressemblez, et qui vous a fait pour l'adorer ; vous pouvez vous rendre semblable à lui ; la sagesse vous y égalera, si vous voulez la suivre

    Auteur : Blaise Pascal - Source : ib. XI, 4 bis.


  5. Ne craignant pas de sensualiser un peu une existence qu'un fonds de sagesse inaltérable garantissait des grossièretés

    Auteur : L. ULBACH - Source : M. et Mme Fernel, V


  6. Dieu a mis en nous.... quelque chose qui peut se soumettre à sa souveraine puissance, s'abandonner à sa haute et incompréhensible sagesse....

    Auteur : BOSSUET - Source : Duch. d'Orl.


  7. Considérez ce que peut dans les maisons la prudence d'une femme sage pour les soutenir, pour y faire fleurir dans la piété la véritable sagesse et pour calmer des passions violentes qu'une résistance emportée ne ferait qu'aigrir

    Auteur : BOSSUET - Source : Marie-Thér.


  8. On veut un roi dont le corps soit fort et adroit, et dont l'âme soit ornée de la sagesse et de la vertu

    Auteur : FÉN. - Source : Tél. V


  9. C'est cette sagesse qui nous éclairera, cette sagesse qui nous sanctifiera, cette sagesse qui fera de nous des hommes parfaits sur la terre

    Auteur : BOURDAL. - Source : Myst. Épiphan. t. I, p. 140


  10. Les astres qui présidèrent à la première nuit annoncèrent la sagesse de l'ouvrier souverain qui les a tirés du néant

    Auteur : MASS. - Source : dans GIRAULT-DUVIVIER


  11. Mais vous êtes du monde ; et, dans votre sagesse, Vous savez excuser le feu de la jeunesse

    Auteur : Molière - Source : Éc. des f. V, 2


  12. Le sage quelquefois fait bien d'exécuter Avant que de donner le temps à la sagesse D'envisager le fait et sans la consulter

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. X, 14


  13. Il n'y a rien qui coûte moins à acquérir aujourd'hui que le nom de philosophe : une vie obscure et retirée, quelques dehors de sagesse, avec un peu de lecture, suffisent pour attirer ce nom à des personnes qui s'en honorent

    Auteur : DUMARSAIS - Source : Oeuv. t. VI, p. 25


  14. Nous contentans de nostre justice, sagesse et vertu, nous sommes bien aises et nous bagnons à nous flatter, jusques à nous priser comme demi-dieux

    Auteur : CALV. - Source : Inst. 3


  15. Comme il joignait à la sagesse La mine d'un héros et le doux entretien, Il fit tant que l'enchanteresse Prit un autre poison peu différent du sien

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. XII, 1


  16. Jésus crucifié, qui a été le scandale du monde, et qui a paru ignorance et folie aux philosophes du siècle, pour confondre l'arrogance humaine, est devenu le plus haut point de notre sagesse

    Auteur : BOSSUET - Source : Panég. de St Bernard, préambule.


  17. Comme si la sagesse ne demandait pas d'autre examen, lorsqu'il s'agit de flétrir votre frère et de l'outrager

    Auteur : BOURDAL. - Source : Exhort. faux témoign. contre J. C. t. II, p. 10


  18. L'ennui, ce triste tyran de toutes les âmes qui pensent, contre lequel la sagesse peut moins que la folie

    Auteur : BUFF. - Source : Nature des anim.


  19. Quiconque hait la vérité et les lois immuables qu'elle nous donne, il tue spirituellement la justice et la sagesse éternelle qui est venue nous les apprendre

    Auteur : BOSSUET - Source : Sermons. Haine de la vérité, 1


  20. Cette intempérance de sagesse dont parle saint Paul

    Auteur : BOURDAL. - Source : 10e dim. après la Pentec. Dominic. t. III, p. 224. Une assiduité et, si j'ose le dire, une intempérance de lecture. FLÉCH. Duc de Mont.


  21. Elle [l'âme fidèle] y [sur la terre] voit une sagesse souveraine qui se plaît, ce semble, à se jouer des hommes, en les élevant les uns sur les ruines des autres ; en dégradant ceux qui étaient au haut de la roue, pour y faire monter ceux qui rampaient, il n'y a qu'un moment, devant eux

    Auteur : MASS. - Source : Avent, Bonh. des justes.


  22. Chacun veut en sagesse ériger sa folie, Et, se laissant régler à son esprit tortu, De ses propres défauts se fait une vertu

    Auteur : BOILEAU - Source : Sat. IV


  23. Mais dictesmoy en conscience, N'apprend-on sagesse ou science Qu'en livres françois seulement ?

    Auteur : MAROT - Source : IV, 155


  24. Plus de sagesse dans l'administration municipale aurait prévenu les désordres ; c'est pour les punir que la procédure a été prise ; mais des mains cauteleuses ont su la diriger vers un autre but

    Auteur : MIRABEAU - Source : Collection, t. II, 389


  25. Alors c'étaient des discussions interminables où M. Necker avait la sagesse et la dignité de n'intervenir jamais autrement que par un sourire important, ou par quelque mot oraculeux

    Auteur : DECOURCHAMP - Source : Souvenirs de la marquise de Créquy, t. III, p. 93




Les mots débutant par Sag  Les mots débutant par Sa

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Mise à jour le mercredi 24 décembre 2025 à 01h57










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