Définition de « safran »


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NOM genre (m) de 2 syllabes
Une définition simple : (fr-rég|sa.f???) (fr-rég|sa.f???)

  • (mar) Partie plate du gouvernail d’un bateau. - La pire avarie, le safran qui se casse. Synonyme : plante , crocus




    Définitions de « safran »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    SAFRAN1, subst. masc.

    A. ? BOTANIQUE
    1. Plante vivace bulbeuse, de la famille des Iridacées, fleurissant au commencement de l'automne, qui porte une fleur bleue mêlée de rouge et de pourpre, à stigmates jaunes très développés et odorants. Synon. crocus.Floraison, cueillette du safran; oignons de safran. Ah! n'est-il pas Levé, l'astre qui fait s'ouvrir la fleur tardive Du safran! (Moréas,Pèlerin pass., 1891, p. 88).Parmi le myrte et les safrans sauvages, l'onde fuyait si claire qu'on eût pu voir sur le sable couleur de nacre, les pieds de Doliah, étroitement, laisser leur empreinte (Toulet,Comme une fantaisie, 1918, p. 24).
    2. P. anal. Safran d'Allemagne, safran bâtard ou faux safran. Synon. de carthame.Safran des Indes. Synon. de curcuma.Safran des prés. Synon. de colchique.
    B. ? P. méton. Extrait de cette plante.
    1. GASTR. Épice confectionnée avec les stigmates séchés de cette plante, employée comme colorant et comme condiment. Safran en poudre; brindilles, pincée de safran; beurre coloré au safran; ragoût de lotte, de moules au safran. Aussi ne lui parlerai-je point des petits ports hindous, où l'on respire le safran et le poisson salé (Toulet,Nane, 1905, p. 124).Le safran est généralement employé pour donner aux apprêts une belle couleur jaune verdâtre; mais il possède aussi une saveur sui generis, un peu amère et chaude, qui convient particulièrement au riz du risotto ou de la paëlla et plus encore à la bouillabaisse (Ac. Gastr.1962).
    2.
    a) Colorant orange ou jaune verdâtre extrait des stigmates de cette plante. Safran des confiseurs, des doreurs. L'enfant (...) tire doucement Un brin de la quenouille (...) Puis s'enfuit triomphante, emportant avec joie La belle laine d'or que le safran jaunit (Hugo,Contempl., t. 2, 1856, p. 257).Le safran, dont la tragédienne colorait sa peau, faisait chanter l'outre-mer de ses prunelles (Lorrain,Phocas, 1901, p. 63).
    b) Couleur jaune verdâtre tirant légèrement sur l'orangé. Une robe de safran pâle. Elle ne sentit pas que Djala, en silence, dénouait et déroulait son long voile de safran (Louy?s,Aphrodite, 1896, p. 66).L'abbé trouve Massevaux dans son bureau vitré (...) le safran de son teint s'assombrissait de charbon (La Varende,Amour sacré, 1959, p. 169).
    ? Couleur de safran ou couleur safran. Noémi se sentait épiée par des regards coulés sous des paupières couleur de safran (Mauriac,Baiser Lépreux, 1922, p. 196).C'était, à coup sûr, une Flamande. Son dos et sa croupe me l'attestaient, ainsi que la couleur safran de ses cheveux (L. Daudet,Rech. beau, 1932, p. 191).
    ? En appos. Jaune safran. De la nuance du safran. Le diagnostic différentiel s'établira aisément par l'ensemencement de pus d'un abcès actinomycosique sur la coupe d'une pomme de terre, sur laquelle on constatera le développement d'une colonie jaune safran (Garcin,Guide vétér., 1944, p. 233).
    ? Empl. adj. inv. Des chemisiers safran. Les pointes effilées de son madras safran lui arrondissaient sur le crâne le croissant d'une Diane antique (Courteline,Train 8 h 47, 1888, p. 169).À l'heure safran qui suit l'aurore (Suarès,Voy. Condottière, t. 3, 1932, p. 251).
    C. ? CHIM., PHARM.
    1. Préparation officinale obtenue à partir des fleurs ou du rhizome de cette plante, utilisée comme stimulant et comme emménagogue. Sirop de safran. Si l'asthme est convulsif et hystérique, on ajoutera aux potions la teinture de myrrhe, de castoreum, ou de safran à la dose de quelques gouttes (Geoffroy,Méd. prat., 1800, p. 133).Un médecin lui conseilla l'usage du safran qui n'eut aucun résultat (Borel,Champavert, 1833, p. 25).
    2. Safran de Mars, d'antimoine, des métaux. Préparation à base de fer ou d'antimoine. On obtient sous le nom de crocus metallorum ou de safran d'antimoine un oxysulfure plus riche en sulfure (Wurtz,Dict. chim., t. 1, vol. 1, 1869, p. 350).
    ? Safran de Mars. ,,Oxyde ferrique, utilisé comme astringent`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Safran de Mars apéritif. Carbonate basique de fer, utilisé dans le traitement des anémies hypochromes. Le carbonate basique de fer est appelé aussi safran de Mars apéritif (Lebeau, Courtois,Pharm. chim., t. 1, 1929, p. 329).Safran des métaux. Oxysulfure d'antimoine. (Dict. xixeet xxes.).
    D. ? Locutions
    1. Être jaune comme (du) safran (vieilli, fam.). Avoir la jaunisse. (Ac. 1798-1878).
    2. Accommoder au safran (vieilli, fam.). [P. allus. au jaune, couleur des maris trompés] Faire une infidélité conjugale. Il me donne sur les nerfs (...)! Je suis enchanté que sa femme (...) ait (...) accommodé au safran ce voltigeur de Louis XIV (Augier,Effrontés, 1861, p. 280).
    3. Aller au safran (vx, fam.). [P. allus. à la couleur jaune dont était peinte la maison du banqueroutier] Faire banqueroute; aller mal dans ses affaires. (Dict. xixes.).
    Prononc. et Orth.: [saf? ? ?]. Homon. safran2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1150 bot. safran « crocus » (Charroi Nîmes, éd. D. Mc Millan, 1149); b) ?) 1539 safran bastard « carthame » (Est.); ?) 1547 saffran bastard « colchique d'automne » (Estienne, De latinis et graecis nominibus arborum d'apr. FEW t. 19, p. 202a); 1827 safran des prés (Encyclop. méthod. Méd., t. 12); 2. a) 1remoit. xiies. « matière colorante jaune » (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, I, 418: linge teint de safran); 1587 « couleur jaune » (Malherbe, Les Larmes de Saint-Pierre, 360 ds Poés., éd. J. Lavaud, t. 1, p. 22: Du saffran que le jour apporte de la mer); 1778 adj. (Buffon, Hist. nat., Oiseaux, t. 4, p. 346: jaune-safran); b) 1539 expr. aller au safran « faire banqueroute » (Est.); 1861 accommoder au safran « cocufier » (Augier, loc. cit.); 3. xiiies. « assaisonnement » (Dit du mercier, ms. BN 19152, f o43 r oa, reprod. E. Faral, 1934: saffren a metre en viandes); ca 1393 saffran (Ménagier, éd. G.-E. Brereton, J. M. Ferrier, p. 269). Empr. au lat. médiév.safranum (1156 ds Pellegr. Arab., p. 351), et celui-ci à l'ar. za fara?n « safran ».
    DÉR. 1.
    Safraner, verbe trans.Colorer ou apprêter avec du safran. Safraner du riz, un gâteau, une liqueur. Pour rafraîchir l'air, des machines ingénieuses faisoient monter des sources de vin et d'eau safranée, qui retomboient en rosée odoriférante (Chateaubr.,Martyrs, t. 3, 1810, p. 226).P. métaph. Les ruines étaient décorées de ronces et d'ancolies safranées par l'automne, et noyées dans la lumière (Chateaubr.,Mém., t. 2, 1848, p. 109).Empl. pronom. réfl. Et se penchant, la France écoute. « Ah! dit-elle, frémissant toute, Si la Louve hurle si fort l'Aigle plane! et si l'Aigle plane, une autre Colonne Trajane, Sur un beau ciel qui se safrane Tordra des victoires encor! (Rostand,Vol Marseill., 1918, p. 131).? [saf?ane], (il) safrane [-f?an]. Att. ds Ac. dep. 1694. ? 1resattest. a) 1554 « donner une couleur jaune » (O. de Magny, Les Gayetez, p. 39 ds Hug.: l'aube (...) saffranoit le ciel), b) 1600 « colorer au safran » (O. de Serres, Théâtre d'agric., V, 11, p. 414: aprés leur avoir saffrané les pattes [des connins chastrés]); de safran1, dés. -er.
    2.
    Safranier, -ière, subst.a) Personne qui cultive le safran. [Le safran] plante bulbeuse originaire d'Orient, introduite en Espagne par les Arabes et cultivée en France par les « safraniers » depuis le XVIes., dans le Gâtinais et l'Angoumois (CourtineGastr.1984).b) Subst. masc., au fig., fam., vieilli. Homme ruiné; banqueroutier. (Dict. xixes.). c) Subst. fém. Plantation de safran. Les meilleures safranières sont situées sur des terrains argilo-calcaires ou silico-calcaires, profonds, sains et fertiles (ZollaAgric.1904).? [saf?anje], fém. [j?:?]. Att. ds Ac. 1694-1798. ? 1resattest. a) ?) 1549 safranier « banqueroutier » (Est.); ?) 1568 safrenier « marchand de safran » (B. de la Sté archéol. de la Charente, 1894, p. 88), 1611 saffranier (Cotgr.), 1845-46 safranier « celui qui cultive le safran » (Besch.), b) 1568 safrenière (B. de la Sté archéol. de la Charente, 1894, p. 88: le lieu où est planté le safran s'apelle safrenière), 1600 saffraniere (O. de Serres, Théâtre d'agric., VI, 28, p. 727); de safran1, suff. -ier*, -ière.
    3.
    Safranine, subst. fém.,souv. au plur., chim. [Nom générique de matières colorantes du groupe des azines dont la nuance varie du rouge au violet] Solution aqueuse concentrée de safranine (Gatin1924).Coupe colorée par safranine (Husson, Graf,Biol. gén., 1965, p. 88).Les safranines sont utilisées pour la teinture du coton, de la soie et de la laine. Elles résistent bien au lavage et à la lumière (Méd. Biol.t. 31972).? [saf?anin]. ? 1reattest. 1875 (Lar. 19e); de safran1, suff. -ine (-in*). Cf. angl. safranin (1868 ds NED).
    4.
    Safranique, adj.Qui tient du safran par la couleur ou l'arôme. Piments, poudres anglaises, safraniques, substances coloniales, poussières exotiques, tout leur eût semblé bon (Baudel.,Fanfarlo, 1847, p. 552).? [saf?anik]. ? 1reattest. 1847 id.; de safran1, suff. -ique*.


    SAFRAN2, subst. masc.

    MAR. Partie plate et verticale du gouvernail qui prend appui sur la mèche. Safran en bois, métallique; gouvernail à large safran. La commotion fut si violente, que le safran du gouvernail, heurté par le travers, donna une affreuse secousse à la barre: les trois hommes qui la tenaient furent renversés sur le pont (Sue,Atar-Gull, 1831, p. 3).Un grand-père s'échappa à la nage en mettant de temps à autre la main sur le safran d'un gouvernail de chaloupe anglaise (La Varende,Cadoudal, 1952, p. 90).
    Prononc.: [saf? ? ?]. Homon. safran1. Étymol. et Hist. 1382-84 saffryn (Comptes du clos des galées de Rouen, éd. Ch. Bréard, p. 83); 1573 safran (Dupuys). Orig. incertaine; l'existence d'un ar. za fra?n « crochet du gouvernail » (Lok. n o2179; REW3n o9588a) n'est pas confirmée (v. FEW t. 19, p. 203a).
    STAT. ? Safran1 et 2. Fréq. abs. littér.: 97.


    Wiktionnaire


    Nom commun 3 - français

    safran \sa.f???\ masculin

    1. (Mycologie) Synonyme de lactaire délicieux (espèce de champignons).

    Nom commun 2 - français

    safran \sa.f???\ masculin

    1. (Marine) Partie plate du gouvernail d'un bateau.
      • La pire avarie, le safran qui se casse.
      • La commotion fut si violente, que le safran du gouvernail, heurté par le travers, donna une affreuse secousse à la barre. (Eugène Sue, Atar-Gull, 1831)
      • Le gouvernail est constitué d'une surface plane généralement profilée, appelée safran, solidaire d'un axe plus ou moins vertical, la mèche. (Dominique Paulet et Dominique Presles, Architecture navale, 1998, page 24)

    Nom commun 1 - français

    safran \sa.f???\ masculin

    1. (Botanique) Plante (Crocus sativus) de la famille des iridacées qui serait originaire du Népal et dont on extrait une épice.
      • Ses 250 000 bulbes de safran emportés par les eaux à Abbotsford, en C.-B. (Radio-Canada, Ses 250 000 bulbes de safran emportés par les eaux à Abbotsford, en C.-B., ici.radio-canada.ca, 26 novembre 2021)
      • Cueillir un safran.
    2. (Par métonymie) (Cuisine) Épice tirée des stigmates d'une espèce de crocus. C'est à la fois un pigment aromatique et une épice colorée, qui n'a pas beaucoup de goût mais qui dégage un parfum délicieux. Cette épice est aussi appelée " l'or rouge ".
      • Des messieurs congestionnés, comblés d'olives noires, de brandade et de safran, y parlent littérature avec autorité. (Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930)
      • Je vis avec stupeur ses lèvres tuméfiées et son nez enflé, aussi jaune que le safran de la bouillabaisse. (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 379)
    3. Colorant orange ou jaune verdâtre extrait des stigmates de cette plante.
    4. Couleur jaune soutenu tirant sur l'orangé. #F3D617
      • Ce léger repas lui a donné bonne mine et le ruban safran, signe du plus grand deuil, qui la couronne, la fait paraître presque jeune. (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 116.)
    5. (Pharmaceutique) Préparation médicinale composée des parties de cette plante et utilisée comme stimulant.
    6. (Vieilli) (Poétique) (Figuré) Lumière jaune mêlée d'un peu de rouge qui est celle du jour qui se lève.
      • Le soleil blanchissait les safrans de l'aurore. (Eustache Le Noble, L'hérésie détruite, Chant VI ; Claude Mazuel imprimeur, Paris, 1690, page 56)
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    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    SAFRAN. n. m.
    Plante bulbeuse qui fleurit au commencement de l'automne et qui porte une fleur bleue mêlée de rouge et de pourpre, à stigmates jaunes très odorants. On la nomme aussi Crocus. Il se dit plus ordinairement de la Poudre tirée des stigmates de cette plante, qui est employée comme colorant et comme assaisonnement. Couleur de safran. Du riz au safran. Il se dit encore abusivement de Certaines plantes qui ont quelque rapport avec le safran. Safran bâtard ou Carthame. Safran des Indes ou Curcuma. Safran des prés ou Colchique.

    Littré

    SAFRAN (sa-fran) s. m.
    • 1Plante bulbeuse, qui porte une fleur bleue mêlée de rouge et de purpurin, crocus sativus, L., iridées?; on y distingue deux variétés, le safran des fleuristes cultivé pour l'ornement, et le safran du Gâtinais ou d'automne, cultivé comme plante médicinale et économique. Le safran, culture importante dans le Gâtinais, était attaqué d'une maladie qui paraissait contagieuse?: des oignons sains, placés à côté d'oignons infectés, éprouvaient bientôt le même dépérissement, Condorcet, Duhamel.
    • 2Stigmates de la fleur qui, réduits en poudre, donnent une couleur jaune à la liqueur où on les met, et qui servent en médecine, dans la teinture et comme assaisonnement. Couleur de safran. Colorer du beurre avec du safran.

      Être jaune comme du safran, avoir le teint jaune comme du safran, comme safran, être très jaune, avoir la jaunisse.

      Fig. et familièrement. Accommoder au safran, faire une infidélité conjugale (par allusion à la couleur jaune, qui est celle des maris trompés).

      Fig. et familièrement. Il est allé au safran, il est mal en ses affaires (par allusion à la jaunisse que donne le chagrin).

      Jaune safran, jaune comme le safran.

    • 3 Substantivement. Le jaune safran. Ce jaune safran ne peut guère appartenir à la femelle [du bruant], Buffon, Ois. t. VIII, p. 62.
    • 4 Poétiquement. Le safran, la couleur jaune et pourprée du jour qui se lève. Et déjà devant lui les campagnes se peignent Du safran que le jour apporte de la mer, Malherbe, I, 2. L'aurore s'ornant de safran et de roses, Régnier, Sat. II. Tu couvres? les vastes campagnes? de ton voile de safran et de vermillon, Bernardin de Saint-Pierre, Harm. liv. I, Tableau général.
    • 5 Fig. Safran du Pérou, l'or, à cause de sa couleur et de son abondance dans les mines de ce pays.
    • 6Il se dit abusivement de certaines plantes qui ont quelque rapport avec le safran

      Safran bâtard ou carthame, nom commercial de la racine du carthame tinctorial, synanthérées. Safran bâtard, le cent pesant estimé 45 livres, Déclar. du roi, nov. 1640, Tarif. Le safran-bourg ou safran bâtard n'étant ni bon ni utile à la teinture des laines, Instruct. génér. pour la teint. des laines, 18 mars 1671, art. 143.

      Safran bâtard est aussi un nom vulgaire par lequel on désigne le colchique d'automne, dit encore lis vert et safran des prés.

      Safran des Indes, voy. CURCUMA.

    • 7Safran se dit de quelques préparations faites avec du fer et de l'antimoine, à cause de leur couleur.

      Safran des métaux, l'oxysulfure d'antimoine, lavé et réduit en poudre?; ainsi dit à cause de sa couleur d'un brun marron.

      Safran de Mars apéritif, carbonate de fer.

      Safran de Mars astringent, le tritoxyde de fer.


    HISTORIQUE

    XIIIe s. Il devint vermaux et rouges comme saffranz, Guil. de Tyr, Continuation, p. 579.

    XIVe s. Mettre des herbes, de l'eau et du saffran en un plat avecques la fraze [fraize], Ménagier, II, 5.

    XVIe s. Le saffran y peut estre mis, souffrant et le trepis en herbe, et le cueillir de son poil, sans autre dechet que general, De Serres, 721. Il me fera tant de bien que je ne seray jamais reduit au safran, Sully, Écon. royales, ch. LXXXIV. Avoir mangé du safran [rire trop souvent et à propos de rien], Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 84. Le pauvre homme [un tailleur] par justice fut condamné à payer les estoffes de tous ses challans, et de present en est au safran, Rabelais, IV. 5. Les gents de village de ce pays, à touts accidents, n'employent que du vin le plus fort qu'ils peuvent, meslé à force safran et espice, Montaigne, III, 208.

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    Encyclopédie, 1re édition

    SAFRAN, s. m. (Hist. nat. Bot.) crocus ; genre de plante à fleur liliacée & monopétale ; la partie inférieure est en forme de tuyau qui a un pédicule : ce tuyau s'évase par le haut, & il est divisé en six parties. Le pistil s'éleve du fond de cette fleur, & il se divise en trois filamens, terminés par une sorte de tête & par une aigrette. Le calice de la fleur devient dans la suite un fruit oblong, qui a trois angles & trois loges, & qui renferme des semences arrondies. Ajoutez aux caracteres de ce genre que la racine est composée de deux tubercules, dont l'un est plus petit que l'autre. Le plus gros se trouve placé au-dessous du plus petit, & il est charnu & fibreux. Ces deux tubercules sont recouverts d'une enveloppe membraneuse. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

    La plante dont on tire ces filamens, est nommée crocus ou crocus sativus, par tous les Botanistes. Sa racine est tubéreuse, charnue, de la grosseur d'une noisette, & quelquefois d'une noix, blanche, douce, double, dont la supérieure est plus petite, l'inférieure plus grosse & chevelue. Elles sont revêtues l'une & l'autre de quelques tuniques arides, roussâtres & en forme de réseau. De cette racine sortent sept ou huit feuilles, longues de 6 & même de 9 pouces, très-étroites & d'un verd foncé. Parmi ces feuilles s'éleve une tige courte, qui soutient une seule fleur en lys, d'une seule piece, blanche, fistuleuse par sa partie inférieure, & divisée en six segmens arrondis, de couleur gris-de-lin.

    Il sort du fond de la fleur trois étamines, dont les sommets sont jaunâtres, & un pistil blanchâtre qui se partage comme en trois branches, larges à leur extrémité supérieure, & découpées en maniere de crète, charnue, d'un rouge foncé, & comme de couleur vive d'oranger, lesquelles sont appellées par excellence du nom de safran. L'embryon qui soutient la fleur, se change en un fruit oblong, à trois angles, partagé en trois loges qui contiennent des semences arrondies.

    Le safran croît dans la plupart des pays, soit chauds, soit froids, en Sicile, en Italie, en Hongrie, en Allemagne, en Irlande, en Angleterre, dans plusieurs provinces de la France, dans la Guienne, dans le Languedoc, aux environs d'Orange, dans la Normandie & le Gâtinois. Le safran du Gâtinois & d'Angleterre passe pour le meilleur du monde, & on le préfere, avec raison, à l'oriental.

    Le safran se multiplie commodément & communément par le moyen de ses bulbes, qui croissent tous les ans en grande quantité ; car lorsqu'on en seme la graine, il est plus long-tems à venir. On plante ses bulbes au printems, dans des sillons égaux & éloignés les uns des autres de six pouces. Ces bulbes ne produisent que des feuilles dans l'année où elles ont été plantées, & des fleurs l'année suivante au mois d'Octobre. Les fleurs ne durent qu'un ou deux jours après leur épanouissement. Quand elles sont tombées, il sort des feuilles qui sont vertes pendant l'hiver : elles sechent, se perdent au printems, & ne paroissent jamais pendant l'été.

    Il arrive de-là qu'aussitôt que les fleurs du safran s'épanouissent, on les cueille au lever, ou au coucher du soleil, & on sépare les filamens du milieu de la fleur ; ensuite on les nettoie bien, on les seche & on les garde. Quelques jours après la premiere cueillette il s'éleve de nouvelles fleurs, on les cueille de nouveau, cette opération dure près de 30 jours.

    Au mois d'Octobre, lorsque la plante fleurit, la racine n'est composée que d'une bulbe ; le printems & l'été suivant, elle en a deux l'une sur l'autre. Car lorsque les feuilles croissent au commencement de la belle saison, la partie supérieure de la racine d'où sortent les feuilles, croît aussi dans le même tems, jusqu'à ce qu'elle soit aussi grosse l'été que l'est la bulbe mere ; alors ayant acquis une constitution solide, pleine & succulente, la bulbe mere devient languissante, sans suc, flasque, & disparoît entierement dans le cours de l'automne : c'est l'image de la vie humaine.

    Après que les fleurs sont passées, on retire les bulbes de la terre sur la fin d'Octobre ; on les garde dans un lieu sec sans les couvrir de terre ; on les tient éloignées des rayons du soleil de peur qu'elles ne se sechent, & cependant afin qu'elles murissent davantage, ce que l'on connoît quand les feuilles se fannent. Au retour du printems, on les plante de nouveau dans la terre.

    Il est peu de plantes d'un aussi grand usage que le safran ; ses fleurs sont agréables à la vûe & à l'odorat. Son pistil est considéré comme une chose précieuse ; il entre dans les apprêts de cuisine ; il sert aux peintres en miniature ; il fournit aux teinturiers une très belle couleur, & les Médecins l'emploient dans plusieurs maladies. La fanne même & les pétales du safran servent dans les pays où on le cultive, à faire du fourrage pour les bestiaux.

    Mais le safran, semblable aux plantes les plus précieuses, est tendre, délicat, & ne peut être conservé que par des soins proportionnés à ses usages ; aussi est-il attaqué de plusieurs maladies, qui toutes ensemble tendent à le détruire : cependant il n'en éprouve aucune plus dangereuse, ni qui lui soit plus nuisible, que celle que les habitans du Gâtinois appellent la mort. En effet, elle tue infailliblement le safran ; & de plus elle paroît contagieuse, & toujours en rond. D'une premiere plante attaquée, le mal se répand à celles d'alentour, selon des circonférences circulaires, & qui augmente toujours. On ne peut arrêter le mal que par des tranchées que l'on fait dans le champ pour empêcher la communication, à-peu près comme dans une peste. C'est dans le printems, dans le tems de la seve, & lorsque le safran devroit avoir plus de force pour résister au mal, qu'il souffre ses plus grands ravages.

    Comme il peut causer des dommages considérables, M. du Hamel, à qui d'ailleurs la simple curiosité de physicien auroit pû suffire, en étudia l'origine, & après un nombre de recherches, car il est très-rare que les premieres aillent droit au but, il la découvrit.

    Une plante parasite, qui ne sort jamais de terre, & ne s'y tient guere à-moins de demi-pié de profondeur, se nourrit aux dépens de l'oignon du safran qu'elle fait périr, en tirant toute sa substance. Cette plante est un corps glanduleux ou tubercule, dont il sort des filamens violets, velus & menus comme des fils, qui sont ses racines ; ces racines produisent encore d'autres tubercules, & puisque les plantes qui tracent, tracent en tous sens, & que celle-ci ne peut que tracer, on voit évidemment pourquoi la maladie du safran s'étend toujours à la ronde. Aussi quand M. du Hamel examina un canton de safrans attaqués, il trouva toujours les oignons de ceux qui étoient au centre plus endommagés, plus détruits, & les autres moins, à proportion de leurs distances.

    On voit pareillement pourquoi des tranchées rompent le cours du mal ; mais il faut qu'elles soient au moins profondes de demi-pié. Les laboureurs avoient trouvé ce remede sans le connoître, & apparemment sur la seule idée très-confuse de couper la communication d'une plante de safran à une autre. Il faut prendre garde de ne pas renverser la terre de la tranchée sur la partie saine du champ, on y renverseroit la plante funeste.

    M. du Hamel a observé qu'elle n'attaque pas seulement le safran, mais encore les racines de l'hyeble, du coronilla flore vario, de l'arrête-b?uf, les oignons de muscari, & elle les attaque, tandis qu'elle ne touche pas au blé, à l'orge, &c. Ce n'est pas tant, comme on le pourroit croire, parce qu'elle fait un certain choix de sa nourriture, que parce qu'il lui est impossible à cause de la profondeur où elle se tient, de rencontrer des plantes dont les racines ou les oignons, ne sont qu'à une profondeur moindre. Hist. de l'acad. 1728. (D. J.)

    Safran, (Chimie, Diete & Mat. méd.) ses filamens blanchâtres ou d'un jaune pâle par une de leur extrémité, & d'un rouge oranger ou purpurin par l'autre, d'une odeur assez agréable quoique forte, d'une saveur amere, &c. que tout le monde connoit sous le nom de safran, sont les étamines des fleurs d'une plante à qui appartient proprement le nom de safran ; mais d'après un usage fort reçu, on a transporté le nom de la plante à la seule de ses parties dont on fasse usage, comme on dit blé au lieu de semence de blé ; navets, au lieu de racines de navets, &c.

    On doit choisir le safran récent, en filets larges, rouges, flexibles & gras au toucher, quoique sec, d'une odeur très-aromatique, & on doit rejetter celui qui est pâle & en brins menus, trop secs, peu odorans ; ou noirâtre, & ayant l'odeur de moisi. On doit outre cela, monder pour l'usage le safran choisi de la partie de ses filets qui est blanche ou jaunâtre.

    Le safran contient un principe aromatique très abondant, très-expansible, & capable de parfumer une grande quantité d'eau, d'esprit-de-vin, d'huile par expression, &c.

    Le safran contient aussi une partie colorante extrèmement divisible, & dont une très-petite portion peut teindre une quantité très-considérable de liquide aqueux ou spiritueux ; car cette substance est également soluble par ces deux menstrues, & n'est point miscible au menstrue huileux.

    Enfin le safran contient une matiere fixe, qui est également soluble par l'esprit-de-vin & par l'eau ; ensorte que l'extrait de safran peut également s'obtenir par l'application convenable de l'un ou de l'autre de ces menstrues.

    M. Cartheuser observe que le safran ne donne point d'huile essentielle ; ou du-moins qu'il n'a jamais retiré un pareil principe du safran ; car quant à ce que cet auteur ajoute, que si on le distille en une quantité considérable, celle d'une livre par exemple, on pourra obtenir jusqu'à une dragme & demie d'huile essentielle très-aromatique & très-pénétrante ; il ne rapporte ce fait que sur un témoignage d'autrui, sur un oui-dire.

    Selon le même auteur, une once de bon safran donne environ six gros & demi de cette matiere également soluble par l'esprit-de-vin & par l'eau dont nous avons déja parlé, & qui est d'une nature véritablement singuliere, ayant, lorsqu'elle n'est rapprochée qu'en consistence médiocrement épaisse, l'aspect d'une huile très-rouge, une odeur très-pénétrante, une saveur amere aromatique très-vive, & étant capable d'être entierement redissoute, non-seulement dans l'eau & dans l'esprit de-vin, mais même dans l'huile, s'il en faut croire Boerhaave. C'est principalement cette miscibilité à l'huile qui, si elle est réelle, constitue la véritable singularité de cette substance ; ensorte que Boerhaave, qui est prodigieusement enclin à voir dans tous les produits & les phénomenes chimiques, des merveilles, des nouveautés, des prodiges, est pardonnable d'avoir trouvé cet extrait de safran, prorsus singulare quid, quoiqu'il eût bien pû se passer de commenter cette assertion en observant que cet extrait n'étoit ni une huile, ni un esprit, ni une gomme, ni une résine, ni une gomme résine, ni une cire, ni un baume.

    Le safran est employé dans les cuisines à titre d'assaisonnement, chez quelques peuples de l'Europe, fort peu en France, du-moins dans les bonnes tables ; mais il est généralement employé comme remede. Il est même placé à ce titre dans le rang le plus distingué. Il est célébré du consentement unanime des Médecins, comme un remede des plus précieux, des plus efficaces, une panacée, ou remede universel. Il a été appellé or végétal, aromate des Philosophes. Boerhaave croit qu'il est le véritable aroph de Paracelse ; ce dernier mot n'est que l'abréviation d'aroma philosophorum.

    Les qualités du safran plus reconnues, & pour lesquelles il est plus communément employé, sont les qualités cordiales, stomachiques, utérines, antispasmodiques, apéritives, pectorales, anodines, cicatrisantes.

    On le mêle très-communément dans les opiates & les autres compositions cordiales, stomachiques, & sur-tout dans les emmenagogues & hystériques. On l'a souvent mêlé à l'opium, soit dans des compositions officinales, soit dans les prescriptions magistrales. Geoffroi doute si cette addition modere l'effet de l'opium, ou si elle l'augmente.

    Entre autres vertus attribuées au safran, mais beaucoup moins constatées que celles dont nous venons de parler, on doit compter sa qualité pectorale, sa vertu spécifique contre la jaunisse, sa qualité lytontriptique, & sa vertu alexipharmaque.

    La vertu emmenagogue & hystérique du safran nous paroît aussi beaucoup mieux prouvée par l'observation que par l'expérience d'Amatus Lusitanus, qui rapporte qu'une femme ayant pris pendant sa grossesse un médicament qui contenoit du safran, accoucha de deux filles teintes de couleur jaune ; & par celle de J. F. Hertode, qui rapporte dans sa crocologie, qu'ayant mêlé pendant quelque tems du safran dans les alimens dont il nourrissoit une chienne pleine, il trouva la liqueur de l'amnios & la peau des petits chiens teinte de jaune, tandis que le chyle contenu dans les veines lactées avoit sa couleur blanche ordinaire ; circonstance que M. Cartheuser trouve digne de remarque, & qui prouveroit en effet que le safran a une certaine tendance vers la matrice, si cette expérience étoit réitérée & suffisamment retournée ; car unique & isolée comme elle est, elle ne prouve certainement rien, & ne produit pas même une forte présomption.

    Le safran est employé extérieurement comme fortifiant, tonique, résolutif, détersif, on le mêle assez communément au cataplasme de mica panis que l'on veut animer. Il est fort usité dans les collyres, & surtout dans ceux qu'on emploie comme préservatifs dans la petite vérole & la rougeole.

    Les qualités pernicieuses du safran n'ont pas été moins observées, ni peut-être moins exagérées que ses vertus. Ce qu'on a dit de plus sage, c'est qu'il falloit n'user de ce remede que modérément & à propos ; car cette circonspection est nécessaire dans l'administration de tous les remedes actifs & véritablement efficaces. Sa dose a été fixée pour l'usage intérieur à un scrupule, ou tout au plus à un demi-grès en substance, & celle de sa teinture & de son extrait à proportion. Une plus haute dose a été regardée de tous les tems par les plus graves auteurs comme mortelle.

    L'odeur du safran est généralement reconnue pour narcotique & enyvrante. Mille observations, soit écrites, soit répandues par tradition, prouvent que des personnes qui avoient respiré cette odeur très-concentrée, qui ont été enfermées par exemple, dans des magasins ou il y avoit une grande quantité de safran, qui se sont couchées sur une balle de safran, &c. que ces personnes, dis-je, ont contracté des maux de tête très-graves, quelquefois même incurables, ont eu l'esprit troublé, ont été attaquées d'un ris excessif & involontaire, & même sont mortes. Cette vertu singuliere de produire le ris a été aussi attribuée à son usage intérieur, & elle a été mise au nombre de ses propriétés salutaires, pourvû qu'on la contînt dans de justes bornes par une administration ménagée. Boerhaave s'en explique ainsi : moderato usu verum exhibet exhilarans. C'est dommage que cette qualité ne soit pas mieux constatée. Les expériences qui conduiroient à une vraie conviction n'ont certainement rien de rebutant.

    Le safran est employé dans un très-grand nombre de préparations officinales, tant destinées à l'usage intérieur qu'à l'usage extérieur ; il est sur-tout un des principaux ingrédiens de l'élixir de propriété de Paracelse, de l'élixir de Garrhus, & des pilules de Rufus. Nous citons ces remedes par préférence, parce qu'étant très-peu composés, l'efficacité du safran y est plus sensible & plus réelle. Voyez ces articles.

    Le safran donne son nom à un emplâtre, savoir l'emplâtre occicroceum, que nous avons décrit à l'article Emplatre. Voyez cet article. (b)

    Safran batard, (Botanique.) ?????? par les anciens, kartan par les Arabes, & carthamus par les Latins ; c'est cette espece de safran nommé carthamus officinalis, flore croceo, I. R. H. 457. Cnicus sativus, sive carthanum, C. B. P. 378.

    La tige de cette plante est haute d'une coudée & demi, cylindrique, ferme, branchue garnie, de feuilles alternes, & en grand nombre, longues de deux pouces, larges de huit lignes, arrondies à leur base, & embrassant la tige, terminée en pointe aiguë, garnies de côtes & de nervures, lisses, & ayant à leur bord de petites épines un peu roides. Les fleurs naissent en maniere de tête à l'extrémité des rameaux. Leur calice est composé d'écailles & de petites feuilles, duquel s'élevent plusieurs fleurons, longs de plus d'un pouce, d'un beau rouge de safran, foncés & découpés en cinq parties.

    Les embryons des graines n'ont point d'aigrettes ; & lorsqu'elles sont parvenues à leur maturité, elles sont très-blanches, lisses, luisantes, longues de trois lignes, plus pointues à l'extrémité inférieure, marquées de quatre angles ; elles contiennent sous une écorce un peu dure, & comme cartilagineuse, une espece d'amande blanchâtre, d'une saveur d'abord douçâtre, ensuite âcre, & qui cause des nausées.

    Les fleurs paroissent dans le mois d'Août ; les graines sont mûres en automne. On cultive cette plante dans quelques provinces de France, d'Italie & d'Espagne, non-seulement pour l'usage de la Médecine, mais encore pour la teinture.

    On estime les graines récentes, luisantes, blanches, quoique quelques-uns ne rejettent pas celles qui tirent sur le roux, celles dont la moëlle est blanche, grasse, & qui étant jettées dans l'eau, vont au fond ; mais il ne faut jamais employer celles qui sont flasques, moisies, cariées, rousses. On ne se sert que de la moële, & on rejette l'écorce.

    La graine de carthame, que quelques-uns appellent aussi graine de perroquet, parce que les perroquets la mangent avec avidité, & s'en engraissent sans en être purgés, est un purgatif pour les hommes. Elle est remplie d'une huile âcre, à laquelle on doit rapporter sa vertu purgative. Les Médecins la donnent en émulsion ; quelques-uns la mêlent avec des décoctions, & tous tâchent d'en corriger les défauts par des remedes aromatiques ou stomachiques ; mais le plus sûr est de n'en point faire usage. (D. J.)

    Safran batard, voyez Cartame.

    Safran des Indes, (Botan. exot.) Le safran, ou souchet des Indes, est appellé crocus indicus, Arabibus curcuma par Bontius. C'est une petite racine oblongue, tubéreuse, noueuse, de couleur jaune, ou de safran, & donnant la couleur jaune aux liqueurs dans lesquelles on l'infuse ; son goût est un peu âcre & amer ; son odeur est agréable, approchante de celle du gingembre, mais elle est plus foible.

    La plante qui pousse cette racine, est nommée par Bontius, curcuma foliis longioribus & acutioribus ; & dans le jardin de Malabar, maniella kua. Tournefort a fait une erreur en la rangeant parmi les especes de cannacorus ; M. Linnæus la caractérise ainsi :

    Son calice est formé par plusieurs spates partiales, simples, & qui tombent ; la fleur est un pétale irrégulier, dont le tuyau est fort étroit. Le pavillon est découpé en trois parties, longues, aiguës, évasées & écartées. Le nectarium est d'une seule piece, ovale, terminée en pointe, plus grande que les découpures du pétale, auquel il est uni dans l'endroit où ce pétale est le plus évasé. Les étamines sont au nombre de cinq, dont quatre sont droites, grêles, & ne portent point de sommets ; la cinquieme, qui est plantée entre le nectarium, est longue, très-étroite, ayant la forme d'une découpure du pétale, & partagée en deux à son extrémité, près de laquelle se trouve le sommet. Le pistil est un embryon arrondi qui supporte la fleur, & pousse un stile de la longueur des étamines, surmonté d'un stygma simple & crochu. Le péricarpe ou le fruit, est cet embryon qui devient une capsule arrondie à trois loges séparées par des cloisons ; cette capsule contient plusieurs graines.

    La racine du safran des Indes meurit, & se retire de la terre après que ses fleurs se sont séchées. Cette plante est fort cultivée dans l'orient, pour l'usage de sa racine, qui sert à assaisonner la plûpart des mets, ils usent aussi des fleurs pour en faire des pommades dont ils se frottent le corps. On regarde encore le safran des Indes comme un grand remede pour provoquer les regles, faciliter l'accouchement, & sur-tout pour la guérison de la jaunisse. Enfin les Indiens l'emploient souvent dans la teinture.

    Il y a une autre espece de safran des Indes que l'on surnomme rond, & que les Portugais nomment raiz de safrao : on ne le trouve pas dans les boutiques. C'est une racine tubéreuse, un peu ronde, plus grosse que le pouce, compacte, charnue, chevelue au-dehors, jaune en-dedans. Cette racine étant coupée transversalement a différens cercles, jaunes, rouges, de couleur de safran, elle imite le safran & le gingembre par son goût & son odeur, qui sont cependant plus foibles que dans le curcuma long ; elle a aussi les mêmes vertus, mais plus foibles. Cette plante qu'on appelle curcuma radice rotundâ dans l'Hort. malab. a les feuilles, les fleurs & les fruits semblables à la précédente. (D. J.)

    Safran des Indes, (Mat. méd.) Voyez Curcuma.

    Safran de Mars, (Mat. méd.) Voyez Mars.

    Safran de l'etrave, (Marine.) piece de bois qu'on attache depuis le dessous de la gorgere jusque sur le rinjot, & qui sert à faire venir le vaisseau au vent, lorsque par défaut de construction, il y vient difficilement. Cela s'appelle donner la pince d'un vaisseau.

    Safran, (Charpent.) c'est la planche qui est à l'extrémité du gouvernail d'un batteau-foncet, sur laquelle sont attachées les barres qui soutiennent les planches de remplage. (D. J.)

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    Étymologie de « safran »

    Wallon, sofran?; provenç. safran, safra?; catal. safrá?; espagn. azafrano?; portug. açafr?o?; ital. zafferano?; de l'arabe az-za'ferän, qui vient du persan zaãfer.

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    (Nom 1) Du latin médiéval safranum, lui-même issu de l'arabe ??????, za?far?n.
    (Nom 2) Origine incertaine[1].
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    SAFRAN1, subst. masc.
    Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1150 bot. safran « crocus » (Charroi Nîmes, éd. D. Mc Millan, 1149); b) ?) 1539 safran bastard « carthame » (Est.); ?) 1547 saffran bastard « colchique d'automne » (Estienne, De latinis et graecis nominibus arborum d'apr. FEW t. 19, p. 202a); 1827 safran des prés (Encyclop. méthod. Méd., t. 12); 2. a) 1remoit. xiies. « matière colorante jaune » (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, I, 418: linge teint de safran); 1587 « couleur jaune » (Malherbe, Les Larmes de Saint-Pierre, 360 ds Poés., éd. J. Lavaud, t. 1, p. 22: Du saffran que le jour apporte de la mer); 1778 adj. (Buffon, Hist. nat., Oiseaux, t. 4, p. 346: jaune-safran); b) 1539 expr. aller au safran « faire banqueroute » (Est.); 1861 accommoder au safran « cocufier » (Augier, loc. cit.); 3. xiiies. « assaisonnement » (Dit du mercier, ms. BN 19152, f o43 r oa, reprod. E. Faral, 1934: saffren a metre en viandes); ca 1393 saffran (Ménagier, éd. G.-E. Brereton, J. M. Ferrier, p. 269). Empr. au lat. médiév.safranum (1156 ds Pellegr. Arab., p. 351), et celui-ci à l'ar. za fara?n « safran ».

    safran au Scrabble


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    Les rimes de « safran »


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    Les rimes en R@

    Rimes de apprend      Rimes de admirant      Rimes de souffrant      Rimes de différend      Rimes de censurant      Rimes de arrière-grands-parents      Rimes de courant      Rimes de adhérant      Rimes de conquérant      Rimes de encombrants      Rimes de contrant      Rimes de couvrant      Rimes de fulgurants      Rimes de enivrants      Rimes de coran      Rimes de inhérents      Rimes de orant      Rimes de mi-pleurant      Rimes de encombrant      Rimes de incohérents      Rimes de pleurant      Rimes de odorant      Rimes de serrant      Rimes de maréchaux-ferrants      Rimes de sacrant      Rimes de bagarrant      Rimes de énumérant      Rimes de rencontrant      Rimes de belligérants      Rimes de aspirant      Rimes de resserrant      Rimes de écrans      Rimes de gérant      Rimes de alcoran      Rimes de beau-parent      Rimes de mourant      Rimes de belligérants      Rimes de koran      Rimes de épeurant      Rimes de effarants      Rimes de carburants      Rimes de belligérant      Rimes de bordurant      Rimes de comprends      Rimes de demeurant      Rimes de garants      Rimes de curant      Rimes de filtrants      Rimes de effondrant      Rimes de dénigrant     

    Mots du jour

    apprend     admirant     souffrant     différend     censurant     arrière-grands-parents     courant     adhérant     conquérant     encombrants     contrant     couvrant     fulgurants     enivrants     coran     inhérents     orant     mi-pleurant     encombrant     incohérents     pleurant     odorant     serrant     maréchaux-ferrants     sacrant     bagarrant     énumérant     rencontrant     belligérants     aspirant     resserrant     écrans     gérant     alcoran     beau-parent     mourant     belligérants     koran     épeurant     effarants     carburants     belligérant     bordurant     comprends     demeurant     garants     curant     filtrants     effondrant     dénigrant     


    Les citations sur « safran »

    1. Si l’on gardait, depuis des temps, des temps,
      Si l’on gardait, souples et odorants,
      Tous les cheveux des femmes qui sont mortes,
      Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs,
      Crinières de nuit, toisons de safran,
      Et les cheveux couleur de feuilles mortes,
      Si l’on gardait depuis bien longtemps,
      Noués bout à bout pour tordre des cordes,
      Afin d’attacher
      A de gros anneaux tous les prisonniers
      Et qu’on leur permît de se promener
      Au bout de leur corde,
      Les liens de cheveux seraient longs, si longs,
      Qu’en les déroulant du seuil des prisons,
      Tous les prisonniers, tous les prisonniers
      Pourraient s’en aller
      Jusqu’à leur maison...


      Auteur : Charles Messager, dit Charles Vildrac - Source : Livre d'amour suivi de Premiers vers (1959)


    2. Regarde-moi cette couleur ! C'est ni jaune citron, ni jaune safran… C'est jaune morlingue, jaune blé, quoi !

      Van Gogh aurait vu ça il en aurait fait un chef-d'oeuvre !

      Film « Les Deux Crocodiles » (1987)


      Auteur : Jean-Pierre Marielle - Source : Répliques cultes de Jean-Pierre Marielle


    3. Le tissu safran formait une trame pareille à celle d'un bélinogramme, un tissus de points sombres et clairs où filtraient le pointillé mauve de la plage, le pointillé pêche et le pointillé abricot de Madeleine et de Rosette.

      Auteur : Jacques Laurent - Source : Les Bêtises (1971)


    4. Si l’on gardait, depuis des temps, des temps,
      Si l’on gardait, souples et odorants,
      Tous les cheveux des femmes qui sont mortes,
      Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs,
      Crinières de nuit, toisons de safran,
      Et les cheveux couleur de feuilles mortes,
      Si on les gardait depuis bien longtemps,
      Noués bout à bout pour tisser les voiles
      Qui vont à la mer,
      Il y aurait tant et tant sur la mer,
      Tant de cheveux roux, tant de cheveux clairs,
      Et tant de cheveux de nuit sans étoiles,
      Il y aurait tant de soyeuses voiles
      Luisant au soleil, bombant sous le vent
      Que les oiseaux gris qui vont sur la mer,
      Que ces grands oiseaux sentiraient souvent
      Se poser sur eux,
      Les baisers partis de tous ces cheveux,
      Baisers qu’on sema sur tous ces cheveux,
      Et puis en allés parmi le grand vent...


      Auteur : Charles Messager, dit Charles Vildrac - Source : Livre d'amour suivi de Premiers vers (1959)


    5. Le drapeau de cette nation était rouge vif, jaune vif, or vif, en un mot arc-en-ciel vif, sur teint de safran, de pourpre et de mort.

      Auteur : Jean Giraudoux - Source : Siegfried et le Limousin (1922)


    6. Que diable est ceci? Appelez-vous ceci foire, bren, crottes, merde, fiant, déjection, matière fécale, excrément, repaire, laisse, esmeut, fumée, étron, scybale ou spyrathe? C'est, crois-je, safran d'Hibernie.

      Auteur : François Rabelais - Source : Le Quart Livre (1552), 67


    7. Les humains déteignent sur la nature et pas le contraire. On est dans un pays arabe, on y mange de la nourriture arabe, on parle et on écrit en arabe. La mer est arabe. Elle sent le safran et le cumin. Elle susurre des mots d'arabe.

      Auteur : Macha Méril - Source : Jury


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    Les synonymes de « safran»

    Les synonymes de safran :

      1. crocus
      2. colchique

    synonymes de safran

    Fréquence et usage du mot safran dans le temps


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    Classement par ordre alphabétique des définitions des mots français.


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