La définition de Moquer (se) du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Moquer (se)
Nature : v. réfl.
Prononciation : mo-ké
Etymologie : Provenç. mochar ; angl. to mock. Diez rapproche l'espagnol mueca, grimace, de moquer, qu'il tire, comme la plupart des étymologistes, du verbe grec signifiant railler. Cette étymologie paraît plausible ; cependant on ne voit pas comment un verbe grec serait entré, sans intermédiaire latin, dans le provençal et le français, et y serait entré sans pénétrer simultanément dans l'espagnol et l'italien ; car l'assimilation de mueca et du terme grec est très problématique. Le celtique a : kimry, moc, moquerie, mociaw, se moquer ; gaél. mag, se moquer ; on pourrait y voir l'origine de notre mot. Enfin Scheler, repoussant aussi le verbe grec, croit que moquer est la forme picarde de moucher (ce qui pourrait être en effet), et que moquer ou moucher est une locution figurée pour railler, duper : se moucher de quelqu'un, à peu près comme les latins disaient emungere, qui signifiait à la fois se moucher, et duper, railler. Cette étymologie est fortement appuyée par l'exemple du XIVe siècle qui rend subsannare, railler, par mouquer ; elle l'est aussi par le sens populaire de moucher, qui veut dire corriger un homme, le battre : je l'ai mouché ; tu vas te faire moucher.

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La définition de Moquer (se)

Tourner en ridicule quelqu'un.


Toutes les définitions de « moquer (se) »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

MOQUER (SE). v. pron.
Se railler de quelqu'un ou de quelque chose, en rire, en faire un sujet de plaisanterie ou de dérision. On s'est moqué de lui. On s'est moqué de son costume. Cette femme s'est moquée de vous. Il signifie aussi Mépriser, braver, témoigner son dédain. C'est un homme qui se moque de l'opinion publique, qui se moque de tout. Il s'est moqué des remontrances qu'on lui a faites, de tous les avis qu'on lui a donnés. C'est se moquer du monde, c'est se moquer des gens que d'agir ainsi, de parler de la sorte. Je me moque de lui, je ne le crains point. Il se prend quelquefois absolument et signifie alors Ne pas parler, ne pas agir sérieusement. Quand je dis cela, vous voyez bien que je me moque. C'est se moquer que d'agir comme vous faites. C'est se moquer que de prétendre telle chose, de soutenir une pareille opinion. Vous vous moquez, je pense. Par civilité, Vous vous moquez de moi, vous vous moquez, Vous me traitez avec trop de cérémonie, vous poussez trop loin la politesse. Vous vous moquez, je ne passerai pas avant vous. Prov. et fig., Il ne faut point se moquer des chiens qu'on ne soit hors du village. Voyez CHIEN.

MOQUER s'emploie aussi avec le verbe FAIRE. Si vous en usez comme cela, vous vous ferez moquer de vous, et absolument, vous vous ferez moquer.

Littré

MOQUER (mo-ké) v. réfl.
  • 1Tourner en ridicule quelqu'un. On ne rit point du ridicule des gens qu'on ne connaît point?; voilà pourquoi M. de Mazarin disait qu'il ne se moquait jamais que de ses parents et de ses amis, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 19 févr. 1766.

    Tourner en ridicule quelque chose. Des mystères sacrés hautement se moquait, Corneille, Poly. III, 2. Pour se moquer de leur religion [des Égyptiens], il [Cambyse] avait fait tuer le dieu Apis, c'est-à-dire le taureau sacré qu'ils adoraient sous ce nom, Rollin, Hist. anc. ?uvr. t. V, p. 525, dans POUGENS. On commence à respecter très peu l'aventure de Curtius, qui referma un gouffre en se précipitant au fond lui et son cheval?; on se moque des boucliers descendus du ciel, Voltaire, Mél. hist. Fragm. s. l'hist. art. XII. On se plaignait de l'envie en Grèce, on s'en plaignait à Rome, et je m'en moque quelquefois en France, Voltaire, Lett. Chabanon, 4 juill. 1768. La malignité saisit un ridicule et s'en moque?; la sottise se moque sans aucune raison, Genlis, Ad. et Théod. t. III, p. 237, dans POUGENS.

  • 2Témoigner par des paroles ou par des actes qu'on ne fait nul cas de quelqu'un ou de quelque chose. Faisons nos sûretés et moquons-nous du reste, Corneille, Othon, II, 4. Ce héros voit la fourbe et s'en moque dans l'âme, Corneille, Pomp. II, 2. Je me moque de ces auteurs-là, s'ils sont contraires à la tradition, Pascal, Prov. IV. Si vous dites que nous avons menti, que cela est faux, qu'on se moque de vous? nous trouverons que vous avez raison, Sévigné, 9. Je me moque de ces moments d'amitié qui ne laissent aucun crédit à ceux que l'on aime, Sévigné, 570. Il se moque des lois, se rit des immortels, Quinault, Agrippa, I, 5. À peine Mme du Maine fut-elle mariée qu'elle se moqua de tout ce que M. le Prince lui put dire, Mme de Caylus, Souvenirs, p. 247, dans POUGENS. Antoine, qui se voyait aux portes de Rome à la tête d'un puissant corps de troupes, se moqua du décret, Vertot, Révol. rom. XIV, 314. Pie II envoya, au roi une épée bénite, mais il se moqua de lui, et ne donna point à son cousin le royaume de Naples, Voltaire, Hist. parlem. ch. X.

    Je m'en moque comme de l'an quarante, sous-entendu de la république, dicton employé par les royalistes pour exprimer qu'on ne verrait jamais l'an quarante de la république.

    Se moquer du monde, se moquer des gens, ne pas parler d'une manière sérieuse, ne pas mériter l'attention. N'est-ce pas se moquer des gens?? Sévigné, 28. On ne peut se moquer du monde d'une façon plus grossière, Bossuet, Var. 11. Voilà une drôle de façon d'honorer un honnête homme, que de mettre une troupe de coquins après lui, c'est se moquer du monde, Marivaux, Double inconst. I, 10. L'ange Ituriel se moque du monde, de vouloir détruire une ville si charmante, Voltaire, Babouc. Allez, monsieur, vous vous moquez des gens, Boissy, Français à Londres, 16.

    C'est se moquer de Dieu et du monde d'agir ainsi, c'est-à-dire c'est fouler aux pieds toutes sortes de lois.

  • 3Se moquer de, suivi d'un infinitif, n'agir pas raisonnablement. Il se moque de soutenir une chose si absurde. Elle se moque de se piquer de jeunesse, La Bruyère, III.
  • 4Refuser en ridiculisant, ne pas tenir à. Je me moquerais fort de prendre un tel époux, Molière, Tart. II, 2. Je veux ce soir lui donner pour époux un homme aussi riche que sage?; et la coquine me dit au nez qu'elle se moque de le prendre, Molière, l'Av. I, 7.
  • 5 Absolument. Ne pas parler, ne pas agir sérieusement. En nous flattant il semble qu'il se moque, Mairet, Soliman, V, 3. On crut qu'il se moquait?; on sourit, mais à tort, La Fontaine, Fabl. IV, 18. Votre père se moque?; et ce sont des chansons, Molière, Tart. II, 4. Ah, monsieur Fleurant, c'est se moquer, il faut vivre avec les malades, Molière, Mal. imag. I, 1. Nous ne songeons plus qu'il y ait eu un comte de Guiche au monde?; vous vous moquez avec vos longues douleurs, Sévigné, 28 déc. 1673.

    Par civilité. Vous vous moquez de moi, vous vous moquez, c'est-à-dire vous me traitez avec trop de cérémonie, vous poussez trop loin la politesse. Éraste?: Je vous prie de m'excuser de l'incivilité que je commets. - M. de Pourceaugnac?: Vous vous moquez, Molière, Pourc. I, 10. Il me dit que je me moquais?; que ces compliments ne se faisaient pas entre amis, Hamilton, Gramm. 9. Vous moquez-vous?? de grâce, ne prenez pas garde à moi?; entre amis et voisins les compliments doivent être bannis, Genlis, Théâtre d'éduc. le Vrai sage, II, 6.

  • 6Être moqué, être tourné en ridicule. Les esprits forts qui s'étaient moqués de la fée furent moqués à leur tour, Rousseau, Reine Fantasque. Qui n'a pas été opprimé par les puissants, moqué par les faibles, fui et abandonné par tous les hommes?! Vauvenargues, Orat. chagrin.
  • 7Se faire moquer, être tourné en ridicule. Il s'est fait moquer pour sa conduite étourdie. Il s'est fait moquer de tout le monde.

PROVERBES

La pelle se moque du fourgon, se dit lorsqu'une personne se moque d'une autre qui aurait autant de sujet de se moquer d'elle. L'abbé Testu dit rudement à notre voisine?: Mais, madame, si elle vous avait répondu que la pelle se moque du fourgon, qu'auriez-vous dit?? Monsieur, dit-elle, je ne suis point une pelle, et elle est un fourgon, Sévigné, 387.

Il ne faut pas se moquer des chiens qu'on ne soit hors du village, c'est-à-dire il ne faut pas choquer un homme tant qu'on est dans un lieu où il peut vous nuire.

Donner à plus riche que soi, le diable s'en moque, signifie que, les largesses faites à des riches étant rarement désintéressées, le diable ne doit pas en tenir compte, ou bien qu'il est ridicule de donner à plus riche que soi.


REMARQUE

1. On notera que moquer a une forme passive, bien qu'il n'ait pas de forme active. On ne dit pas moquer quelqu'un?; mais on dit être moqué par quelqu'un. L'ancienne langue employait régulièrement l'actif.

2. À côté de se faire moquer, tournure qui est la tournure régulière, il s'en est introduit une autre qui est complétement inconciliable avec la syntaxe?; c'est?: vous vous ferez moquer de vous, il s'est fait moquer de lui, etc. De vous, de lui, etc. ne peuvent se construire?: faire moquer soi de soi, ne signifie rien. Cependant il faut ajouter que cette locution, tout opposée à la grammaire et même toute barbare qu'elle est, a pour elle l'usage, l'autorité de l'Académie et celle des exemples. Ne vaut-il pas mieux porter son mal en patience, que de se faire moquer de soi par des regrets inutiles?? Perrot D'Ablancourt, Lucien, Dial. des morts, Achille et Antiloque. Il se fait moquer de lui en public à cause de sa timidité, Perrot D'Ablancourt, Lucien, Jupiter le tragique. Xanthus avait une femme de goût assez délicat, et à qui toutes sortes de gens ne plaisaient pas?; si bien que de lui aller présenter sérieusement son nouvel esclave [Ésope], il n'y avait pas d'apparence, à moins qu'il ne la voulût mettre en colère et se faire moquer de lui, La Fontaine, Vie d'Esope. C'est un orgueil indiscipliné qui se vante, qui va à la gloire avec un empressement trop visible?; il se fait moquer de lui, Bossuet, Pensées chrét. 21. Je me ferais moquer de moi, Dancourt, les Bourgeoises à la mode, IV, 6. Certains particuliers qui? excitent par une dépense excessive et par un faste ridicule les traits et la raillerie de toute une ville qu'ils croient éblouir, et se ruinent ainsi à se faire moquer de soi, La Bruyère, VII. Albergotti s'évanouit chez Mme de Maintenon, et, tout à la mode qu'il fût, se fit moquer de lui, Saint-Simon, 12, 143. Je crus que je me ferais moquer de moi, si je m'expliquais d'une manière bien claire, Montesquieu, Lett. pers. 130. Un étranger qui écrirait en français croirait bien faire que d'emprunter beaucoup de phrases à Molière, et se ferait moquer de lui, D'Alembert, Mél. t. V, Sur la latinité des modernes. Tu te fais moquer de toi par les voyageurs qui descendent dans cette auberge, Picard, la Petite ville, II, 1. Malgré ces exemples, et quoique cette tournure se trouve dans Charron dès le XVIe siècle, on fera bien de l'éviter soit en parlant soit en écrivant.


HISTORIQUE

XIIIe s. Teus [tel] me tient ore en grant honneur et en grant reverence qui adont se moqueroit de moi, Hist. litt. de la France, t. XXIII, p. 727. Vostre orguel ne vaut une coque?; Sachiés que fortune vous moque, la Rose, 6542. De joste son seignor se sist Au mangier, et maintenant rist De Renart qui les a moquiez, Ren. 22137. Le bon comte de Soissons, en ce point là où nous estions, se moquoit à moy [plaisantait avec moi] et me disoit?: Seneschal, lessons huer ceste chiennaille, Joinville, 228. Sa fame et si enfant vraiement s'en anuient?; Li estrange le moquent, et li sien le defuient [fuient], J. de Meung, Test. 186.

XIVe s. Quant l'empereur vist l'escript, il fut tout esmerveillé, et dit que le clerc s'estoit moqué de luy, Modus, f° CXIX. Nariller, frotter la narine ou mouquer [subsannare], Du Cange, narire.

XVe s. Ainsi de moy fort amour se mocquoit, Orléans, I.

XVIe s. Et que le mocqueur soit à mocquer si adestre, Que le mocqué s'en rie, et ne pense pas l'estre, Ronsard, 659. Ils y apprenoient à s'entre-moquer plaisamment, et à ne se courroucer point pour estre semblablement moquez, Amyot, Lyc. 19. Les tribuns ne se feirent que rire et moquer de ceste advertissement, Amyot, Cam. 23. Diogenes, à un qui luy disoit, " Ceux là se moquent de toy, " " Je ne m'en tiens, dit-il, point pour moqué. " Voulant dire qu'il reputoit ceulx là seuls estre moquez, qui se passionnent et se troublent pour des moqueries, Amyot, Fab. 23. Et ce je appelle moque Dieu, non oraison, Rabelais, Garg. I, 40. Qui de nous ne se mocque de veoir?, Montaigne, I, 84. Le fourgon se mocque de la paele, Montaigne, III, 388. Elle [la vieillesse] se faict mocquer d'elle, Charron, Sagesse, I, 36.

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Wiktionnaire


Verbe - ancien français

moquer \Prononciation ?\

  1. Variante de moquier.
    • Et vous faittes mal de ainsi vous moquer de moy (Sept Sages, cité par le Dictionnaire de l'ancienne langue, lien ci-dessous. XIIIe siècle.)

Verbe - français

moquer \m?.ke\ pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se moquer)

  1. Se railler de quelqu'un ou de quelque chose, en rire, en faire un sujet de plaisanterie ou de dérision.
    • Son visage portait les marques de la plus profonde perplexité et, visiblement, il se demandait si Tacherot ne se moquait pas un peu de lui. (Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, page 76)
    • [?], je dois murmurer à voix très basse :
      ? Esprit-Saint, aidez-moi !
      L'idéal serait de faire en même temps le signe de croix. A l'église, pas de problème. En classe, dans la rue, impossible d'implorer le secours de l'Esprit-Saint : les communistes se moqueraient de moi.
      (Yanny Hureaux, Bille de chêne: Une enfance forestière, Jean-Claude Lattès, 1996)
    • Tu oublies que c'est dans ce bar, dans ce salon même, qu'une femme a enregistré à leur insu des députés qui se moquaient des femmes, des handicapés et des altersexuels. (Ian Manook, Askja, Editions Albin Michel, 2019)
  2. Mépriser, braver, témoigner son dédain.
    • Je croyais que vous vous targuiez, avec raison d'ailleurs, de n'avoir jamais fourré le nez dans ces foutaises et que vous continuiez à vous en moquer largement. (Louis Pergaud, Un point d'histoire, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • C'est un homme qui se moque de l'opinion publique, qui se moque de tout.
    • Il s'est moqué des remontrances qu'on lui a faites, de tous les avis qu'on lui a donnés.
    • C'est se moquer du monde, c'est se moquer des gens que d'agir ainsi, de parler de la sorte.
    • Je me moque de lui, je ne le crains pas.
  3. (Absolument) Ne pas parler, ne pas agir sérieusement.
    • Quand je dis cela, vous voyez bien que je me moque.
    • C'est se moquer que d'agir comme vous faites.
    • C'est se moquer que de prétendre telle chose, de soutenir une pareille opinion.
    • Vous vous moquez, je pense.
  4. (Par civilité) Traiter avec trop de cérémonie, pousser trop loin la politesse.
    • Tu te moques de moi, je ne passerai pas avant toi.
  5. (Transitif) (Soutenu) Tourner en ridicule.
    • Certaines invitées moquent parfois l'accoutrement des serveurs.
    • Il a moqué leurs difficultés à s'exprimer distinctement.
    • Ils me moquent et je ris avec eux mais rien n'y fait, rien n'y fera. (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 165.)
  6. (Pronominal) (s'en moquer) pas s'intéresser de
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Trésor de la Langue Française informatisé


MOQUER, verbe trans.

I. ? Emploi trans., vx ou littér. [Surtout employé au passif] Tourner en dérision, railler (quelqu'un ou quelque chose). Elle était seule, (...) montrée au doigt, criée par les rues, battue des sergents, moquée des petits garçons en guenilles (Hugo, N.-D. Paris,1832, p.248).Nous prêtons à rire... Mais il ne me déplaît pas d'être moqué (Gide, Journal,1918, p.646):
1. Les petites compositions ingénues de Puvis de Chavannes touchent tellement à la caricature qu'on les croirait l'oeuvre d'un caricaturiste moquant les primitifs, comme Daumier moquait l'histoire ancienne dans Le Charivari. Goncourt, Journal,1888, p.775.
II. ? Emploi pronom.
A. ? Se moquer de (qqn/qqc.)
1. Tourner en dérision, en ridicule, prendre comme objet de plaisanterie (quelqu'un ou quelque chose).
a) [Le compl. désigne une pers.] Synon. brocarder, rire de; (vulg.) se foutre de, se ficher de qqn; (fam.) chiner, mettre en boîte*, se payer* la tête (de).D'autres fois, quand il était de belle humeur, il se moquait d'elle, il la blaguait (Zola, Assommoir,1877, p.723).Comme mari tout-puissant et taquin, il était enchanté de se moquer de sa femme (Proust, Sodome,1922, p.960):
2. Croyez-vous que je ne me sois pas aperçu qu'ils se moquaient de vous et de moi? Ah, je veux me moquer d'eux à mon tour... Fiévée, Dot Suzette,1798, p.121.
? Se faire moquer (de soi). Être l'objet de plaisanteries, de railleries. Mon père est désolé de ces articles de l'Universel qui me font moquer de moi (Lamart., Corresp.,1830, p.39).
b) [Le compl. désigne une chose] Synon. s'amuser (de), railler, ridiculiser, rire (de).Euphrasie riait beaucoup et se moquait presque de mon éclat de joie lorsque j'ai ouvert la fenêtre (E. de Guérin, Lettres,1837, p.123).Voulez-vous donc que les Parisiens, qui sont railleurs, se moquent de la mauvaise diction d'une d'Este? (Péladan, Vice supr.,1884, p.13):
3. J'avais (...) entendu deux de mes camarades bafouer (...) une vieille dame (...). J'avais ri de leurs propos au lieu de les relever. La vieille dame allait à la messe; s'en moquer, c'était donc se moquer d'une action pieuse. Bourget, Disciple,1889, p.86.
2. [Souvent renforcé par un adv. à sa suite, notamment bien ou fort] Mettre en évidence par son attitude que l'on ne fait pas cas de quelqu'un ou de quelque chose, que l'on y est indifférent, qu'on l'ignore. Synon. se balancer (de) (pop.), dédaigner, se désintéresser (de), se ficher (de) (pop.), se foutre (de) (vulg.).
a) [Le compl. désigne une pers.] Il y va de la vie de mon frère. ? Je me moque pas mal de votre frère (A. Daudet, Pt Chose,1868, p.300).Si ta soeur n'est pas contente, elle me le dira, à moi! Je m'en moque bien de ta soeur (Maupass., Contes et nouv.,t.1, En fam., 1881, p.355).Que sont ces fléchettes d'écolier à côté de ce grand mépris, solennellement distribué en une séance mémorable? L'Académie se moque des moqueurs (Alain, Propos,1927, p.727).
b) [Le compl. désigne un fait ou une chose] Se moquer de la morale, de l'opinion publique, des usages; se moquer de la chaleur, du froid; se moquer de ses affaires, de ses malheurs, de la patrie. Le capitaine Branciforte se moquait fort de l'avenir de son fils (Stendhal, Abbesse Castro,1839, p.161).Si elle se moquait de la bagatelle, elle tenait aux égards (Zola, Assommoir, 1877, p.676):
4. Ma conscience! fit l'enfant avec un emportement farouche. Il ne s'agit pas de ma conscience! Je me moque bien de ma conscience! Ce n'est pas ma conscience qui... Bernanos, Crime,1935, p.859.
? S'en moquer (+ adv.).Synon. s'en foutre (vulg.).C'est partie remise, et je m'en moque profondément (Flaub.Corresp.,1866, p.235).Je m'en moque absolument. Elle sera autre: voilà ce que je veux dire (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p.322).Ils s'en moquent bien! Ils sont naturellement prodigues et insouciants (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p.51).
? Se moquer (de + verbe à l'inf./que + phrase au subj.).Michelet veut trop poétiser la nature. Elle n'a pas besoin de ça. Elle se moque d'être surfaite (Renard, Journal,1898, p.492).Oh! Je me moque bien qu'il soit célèbre ou non, dit-elle (...). C'est autre chose qui est en jeu (Beauvoir, Mandarins,1954, p.176).Cyril se moquait d'aller ou non à Saint-Raphaël. Le principal pour lui était d'être où j'étais (Sagan, Bonjour tristesse,1954, p.142).
? Loc. fam. Se moquer de qqc. comme (de l'an* quarante/de sa première chemise*/de colin-tampon*); se moquer du tiers* comme du quart.
? Loc. pop., vieilli. J't'en moque! Synon. pop. et fam. je t'en fiche!Azor! j't'en moque! ? Tu vas m'la payer, aie pas peur! (Monnier, Scènes pop.,1830, p.5).Je t'en moque. Qu'est-ce qu'il aurait fait, mon mari, s'il ne m'avait pas eue? (Becque, Parisienne,1885, ii, 8, p.311).
3. Traiter quelqu'un de manière désinvolte, méprisante, avec impudence. Synon. bafouer, se jouer de.Il ne redoute personne, mais il respecte tout le monde; à couvert sous l'opinion il se moque de chacun (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p.276).Vous m'ôtez mes enfants, et vous vous moquez de moi me posant seule au milieu de ces biens que j'ai conquis (Claudel, Otage,1911, i, 1, p.228):
5. ? Le Crochard prendra votre argent et se moquera de vous, dit Leuwen (...). ? Oh! que non! On ne se moque [it. ds le texte] pas d'un préfet, dit en ricanant M. de Riquebourg, choqué du mot. Stendhal, L. Leuwen,t.3, 1836, p.82.
? Loc. Se moquer des gens, du monde. Avoir un langage ou un comportement peu sérieux et désinvolte, et parfois insolent. Cette petite madame Séguin se moque du monde lorsqu'elle prend des airs de désolation, en disant qu'elle aurait tant voulu nourrir, mais (...) qu'elle n'avait pas de lait. Elle n'a jamais essayé (Zola, Fécondité,1899, p.274).Si Swann avait trente ans de plus et une maladie de la vessie, on l'excuserait de filer ainsi. Mais tout de même il se moque du monde (Proust, Swann,1913, p.270).
B. ? Se moquer (vieilli ou littér.).Ne pas agir, ne pas parler sérieusement. Synon. charrier (pop.)., plaisanter, rigoler (fam.).Halte-là! monsieur l'auteur. Vous moquez-vous avec votre titre qui ne tient pas ses promesses (Verlaine, ?uvres compl.,t.4, Mém. veuf, 1886, p.218).Hélas! je vais avoir trente ans. Trente ans! Vous moquez-vous? C'est la grâce des arbres, Le soleil de midi qui tombe sur les arbres (Cocteau, Poèmes,1916-23, p.177).
Prononc. et Orth.: [m?ke], (il) moque [m?k]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1174-77 trans. «railler, plaisanter» (Renart, éd. M. Roques, VIIa, 6038); d'apr. Fur. 1690 moquer ,,ne se dit qu'avec le pronom personnel``; ca 1350 m. de (qqc.) (Gilles Li Muisis, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t.2, p.288); fin xiiies. absol. (Sone de Nansai, 829 ds T.-L.); xiiies. soi moquer de (qqn) (Isopet de Lyon, éd. J. Bastin, XXXVI, 29); 1539 se faire mocquer de soi (Est.); 2. 1267 soi m. de «ne faire aucun cas de, dédaigner» (Rutebeuf, Voie de Tunes, éd. Ed. Faral et J. Bastin, 117); 1509 estre mocqué «être trompé, leurré» (Arch. Nord, LM 26336); ca 1590 se moquer de + inf. «s'abstenir de» (Montaigne, Essais, éd. P. Villey, livre I, chap.20, t.1, p.92). Orig. obsc.; prob., formation expr. à partir d'un rad. mokk- marquant le mépris, cf. les correspondants du fr.: vénit. mocar «moquer; dire des paroles inutiles», piémontais moca «grimace» (FEW t.6, 3, p.22b, v. aussi REW3no5637). L'hyp. d'un rattachement au gr. ? ? ? ? ? «railler» (Jud. ds Vox romanica t.5, p.304) présente des difficultés d'ordre phonét., et celle d'un rattachement à l'a. nord. moka «remuer du fumier» (J. Orr ds Archivum Linguisticum t.9, pp.31-33) n'est pas suffisamment étayée quant à son évolution sém. et à son orig. normande. Fréq. abs. littér.: 3447. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4424, b) 4889; xxes.: a) 5278, b) 5091.
DÉR.
Moquable, adj.,rare, vieilli. [Correspond à moquer II A 1] Susceptible ou digne d'être moqué, raillé. Synon. risible.C'était sur votre grave et silencieux ami (...) que se répandait votre malice en moqueuses allusions. Il est vrai que j'étais justement moquable dans votre pensée (M. de Guérin, Corresp.,1837, p.280).Pour être moins moqué le gouvernement n'en sera que plus moquable (Sand, Hist. vie,t.2, 1855, p.101).? [m?kabl?]. ? 1resattest. av. 1544 mocquable (Des Périers, trad. du Lysis de Platon ds ?uvres, éd. L. Lacour, t.1, p.11), att. au xvies., voir Hug., à nouveau 1819 (Boiste qui cite Marivaux: moquable); de moquer, suff. -able*.


Moquer (se) au Scrabble


Le mot moquer (se) vaut 16 points au Scrabble.

moquer--se-

Informations sur le mot moquer--se- - 8 lettres, 4 voyelles, 4 consonnes, 7 lettres uniques.

Quel nombre de points fait le mot moquer (se) au Scrabble ?


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moquer--se-

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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 13h55










.$char.
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