Définition de « suif »


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot suif de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.

Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur suif pour aider à enrichir la compréhension du mot Suif et répondre à la question quelle est la définition de suif ?

NOM genre (m) de 1 syllabes
Une définition simple : suif (m)

  • Graisse de certains animaux, dont on se sert principalement pour faire des chandelles et des bougies. - Suif de mouton. - Suif de bœuf. - Fondre du suif. - Chandelle de suif. - Enduire de suif. - Arbre à suif, Espèce d’arbre de Chine dont les graines sont recouvertes d’une huile qui sert à faire des chandelles.

  • (mari) … - Donner du suif à un bâtiment, Enduire sa carène d’un mélange de suif, de brai et de soufre fondus ensemble. (-anagr-) fuis (WP) (-réf-)


    Définitions de « suif »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    SUIF, subst. masc.

    A. ? Graisse d'animaux herbivores, composée principalement de stéarine et d'oléine, que l'on recueille par fusion; en partic., cette graisse fondue qui servait autrefois à la fabrication de chandelles, de bougies, d'onguents, de savons et de produits de graissage. Cierge, savon de suif; suif de mouton, de b?uf. Cette chandelle, on la faisait venir avec grand soin et en caisse des environs de Briançon; on voulait qu'elle fût faite avec du suif de chèvre (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 55):
    On utilise dans l'alimentation des graisses provenant exclusivement du traitement des suifs en branches des bovins (graisses de b?uf, dites premier jus et oléo-margarine) et parmi ces suifs, uniquement les suifs de rognons et les suifs d'abats. Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 43.
    ? P. méton., vx. Chandelle, bougie. Des gaillards à mine truculente, tendant leurs pots vides, frappaient sur les tables des coups de poing à tuer des b?ufs et qui faisaient trembler les suifs emmanchés dans des martinets de fer (Gautier, Fracasse, 1863, p. 314).
    ? VÉN. Graisse des bêtes de couleur fauve (d'apr. Duchartre 1973).
    ? P. anal. Graisse végétale, analogue au suif animal pour son utilisation. Suif de Camara, d'Ochoco; arbre à suif. Suifs et huiles végétales et animales, qui, de plus en plus demandés, se font de plus en plus concurrence sur les principaux marchés, donneraient lieu à une très féconde étude de géographie humaine: suifs de l'hémisphère austral, suifs des États-Unis, suif végétal blanc de Chine (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 169).
    B. ? P. anal., fam. ou péj. Graisse humaine. Ce pavé que l'Europe foule Est gras encor du suif des morts (Toulet, Contrerimes, 1920, p. 119).
    ? Subst. (partie du corps) + de suif.Qui semble être en suif, gras, mou. Quand on lui serre la main, on a l'impression de toucher du suif. Ma parole! Et, quand il mange, il remue des joues de suif (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 87).M. Amédée, mal ficelé, mal embouché, lui ressemblait en plus gros, luisant de toute sa face de suif rouge (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 37).
    ? Boule de suif. Personne très grasse. La femme, une de celles appelées galantes, était célèbre par son embonpoint précoce qui lui avait valu le surnom de Boule de suif (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 122).
    ? Au fig. Ce que l'on a en réserve, ce qui est un acquis. En fait de littérature, il y a longtemps que Planche ne se renouvelle pas et qu'on peut dire qu'il vit de son suif (Sainte-Beuve, Poisons, 1869, p. 31).
    C. ? Au fig.
    1. Vieilli, fam. Réprimande violente. Synon. fam. savon2.Mongin, un matin, arriva chez Langibout furieux contre une actrice qui leur avait fait donner un « suif général » par Lemeubre pour avoir manqué de respect à sa femme de chambre (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 48).Nous étions au repos. Le capitaine fut convoqué chez le colonel. Bourbaki lui fit subir un suif (Cendrars, Main coupée, 1946, p. 224).
    2. Mod., arg. Bagarre, dispute violente. Synon. grabuge.Il sentait monter en lui et brûler sa rage meurtrière (...). Il lui fallait du suif. Ça soulagerait ses nerfs (Le Breton, Rififi, 1953, p. 158).C'est baissant les yeux, que je suis entré (...) voulant dévisager aucune gonzesse, minimiser les risques de suif (Simonin, Cave se rebiffe, 1954, p. 117).
    ? Etre en suif. Etre fâché, en froid avec quelqu'un. Car la pipelette renaudait. Et le Nantais ne tenait pas à être en suif avec elle (Le Breton, Razzia, 1954, p. 49).
    ? Chercher du suif. Chercher querelle. Synon. chercher noise (v. ce mot B).Elle devait un rien trouver le temps long, la charmante, surtout si les poulets étaient venus lui chercher du suif, lui demander de mes nouvelles (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 162).
    ? Faire du suif. Faire un scandale. Synon. faire du foin (v. foin1C).Suzanne (...) a dû faire un drôle de suif auprès d'Angelo, que tu m'aies pas laissé étendre (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 64).
    REM.
    Suif(f)age,(Suifage, Suiffage) subst. masc.,industr. alim. ,,Défaut des produits gras (beurre en particulier) qui apparaît après conservation et qui est marqué par un goût de suif, une saveur huileuse et parfois par une coloration blanche du beurre. Il est dû à une oxydation de la matière grasse (surtout de l'acide oléique)`` (Luq.-Boud. Lait. 1981). Les qualités organoleptiques des produits sont profondément modifiées par le suifage (Clém.Alim.1978).
    Prononc. et Orth.: [s?if]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1170 sieu « graisse fondue de certains animaux » (Quatre Livre des Rois, éd. E. R. Curtius, p. 30, 23); 1197 siu (Hélinant, Vers de la mort, XIII, 10 ds T.-L.); xiies. sui (Gloss. Tours, 329, ibid.); 2. 1721 « corps gras végétal analogue au suif » (Trév.); 3. 1832 « chandelle faite avec cette graisse » (Hugo, N.-D. Paris, p. 456); 4. 1866 « graisse humaine » (Delvau). B. 1. 1834 « forte réprimande » (Chevalier, in R. maritime, I, 210, ds Quem. DDL t. 38); 2. 1935 « bagarre, querelle » (voyous d'apr. Esn. 1966). Du lat. sebum « suif », d'abord sieu, puis sui par métathèse, le f final est apparu au xiiies. (v. T.-L.) p. anal. avec les mots de type nois/noif (v. neige). Fréq. abs. littér.: 175.
    DÉR. 1.
    Suiffard, -arde, subst. et adj.,pop. ou arg., vieilli. a) Subst. et adj. ?) (Animal) gras, en bonne santé. [Ces chevaux] étaient superbes! Il y a longtemps que je n'en avais vu d'aussi suiffards (Richepin, Césarine, 1888, p. 218). ?) (Celui, celle, ce) qui est riche, élégant, qui fait cossu. Un entresol suiffard. Puis, il retomba dans son admiration devant Mes-Bottes. Était-il assez suiffard, l'animal! Un vrai propriétaire; du linge blanc et des escarpins un peu chouettes! (Zola, Assommoir, 1877, p. 763).b) Subst. Tricheur professionnel. Le jeu reprit (...). L'argent [des naïfs] passa lentement aux mains des suiffards (Figaro,20 févr. 1877ds Hogier-Grison, Monde où l'on triche, 1resérie, 1886, p. 173).? [s?ifa:?], fém. [-a?d]. ? 1resattest. a) 1848 « bien mis; riche » (Journalisme d'apr. Esn. 1966), b) 1888 « gras » (en parlant d'un animal) (Richepin, loc. cit.); de suif, suff. -ard*.
    2.
    Suif(f)er,(Suifer, Suiffer) verbe trans.a) Enduire, graisser quelque chose avec du suif. Suiffer un bateau. ? As-tu suifé les gonds de la porte pour qu'ils ne fassent pas de bruit? (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 924).P. métaph. Cette indigence de moyens m'étonne de la part du bon Dieu. Il faut qu'à tout moment il se remette à suifer la rainure des événements. Ça accroche, ça ne marche pas. Vite une révolution (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 319).Part. passé en empl. adj. Bottes suiffées. Il s'agissait de faire glisser jusqu'à la mer ou jusqu'au plan d'eau une coque d'acier pesant déjà plusieurs milliers de tonnes, sur un chemin de glissement suifé, large de 15 ou 20 cm (Perpillou, Industr. constr. nav., 1967, p. 11).b) Pop., part. passé en empl. adj. Bien mis, endimanché. Maintenant, déclara le petit, je me vas déguiser (...). Me v'là en complet, bon sang, et bien suiffé! (La Varende, Trois. jour, 1947, p. 68).? [s?ife], (il) suiffe [s?if]. Ac. 1835, 1878: suiffer, suiver; 1935: suiffer. Rob. 1985: ,,On écrit parfois suifer``, mais Pt Rob. 1980: ,,suiffer ou (vx) suifer``. ? 1resattest. 1393-94 siever (Compt. de l'Hôtel-Dieu d'Orleans, exp. comm. dom. ds Gdf. Compl.), 1537 sieuver (Actes des Apost., vol. II, fo156b ds Gdf., s.v. fienner, corr. sieuver, vol. 10, s.v. suiffer), 1636 suiver (Cleirac, Exp., 3 cité par Arveiller ds Fr. mod. t. 26, p. 58), 1643 suifver (Fournier, Hydrogr., p. 29 ds Gdf. Compl.); de suif, dés. -er.
    3.
    Suif(f)eux, -euse,(Suifeux, Suiffeux) adj.a) Qui est de la nature du suif. Des concombres vert poli et des tomates luisantes séparaient dans la vitrine les tranches suiffeuses de selle de mouton et les coupes de b?uf rouges sur une dentelle de persil (Hamp, Champagne, 1909, p. 213).b) P. anal., fam., péj. ?) [En parlant d'une pers., d'une partie du corps] Qui est très gras. Il (...) finit par se renseigner à un Frère des Écoles chrétiennes qu'il croisa dans un escalier et dont lui inspira confiance la large figure suiffeuse (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 187).Mais il survient juste alors toute une armée de cramoisis, une masse compacte, râlante, suifeuse, dégoulinante des quatorze quartiers d'alentour (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 379).Empl. subst. Personne très grasse, obèse. Chaque fois qu'elle voyait une partie commencée, elle s'élançait avec fureur, culbutait la planche, saisissait le jeu, le rapportait dans le café et déclarait que c'était assez de nourrir ce gros suiffeux à ne rien faire (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Toine, 1885, p. 181). ?) [En parlant d'une chose] Graisseux, taché de graisse. Nous avons trouvé notre matelas plus sordide que jamais (...). « Il est suiffeux, ai-je commencé. ? Nauséeux », a continué Porchon (Genevoix, Boue, 1921, p. 46).? [s?ifø], fém. [-ø:z]. ? 1resattest. a) adj. ?) 1842 « de la nature du suif » (Mozin-Peschier), ?) 1893 « très gras » (Courteline, loc. cit.), b) subst. 1885 « homme gras » (Maupass., loc. cit.); de suif, suff. -eux*.
    BBG. ? Glaser (K.). Le Sens péj. du suff. -ard en fr. Rom. Forsch. 1910, t. 27, p. 944 (s.v. suiffard). ? McMillan (D.). Le Suif de cheminée. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, no1, pp. 199-206. ? Quem. DDL t. 38.


    Wiktionnaire


    Adjectif - ancien français

    suif \Prononciation ?\

    1. Variante de souef.

    Nom commun - français

    suif \s?if\ masculin

    1. Graisse de certains animaux, dont on se sert principalement pour faire des chandelles et des bougies.
      • Le suif de mouton mêlé à celui du b?uf, sert à faire des chandelles : on s'en sert pour les pommades & pour les onguents. (L'agronome ou dictionnaire portatif du cultivateur, Rouen, 1787)
      • A travers les plantes et la fournaise des bougies, elle verra parfaitement le défilé. Mais, en attendant, toutes ces flammes répandent une odeur désagréable de suif et de fumée. (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 235)
      • Ils frappèrent à la porte du 7. Le garçon restait tapi au fond du couloir, et la bougie tremblait si fort dans sa main qu'elle aspergeait le plancher de gouttes de suif. (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 117)
      • Donner du suif à un bâtiment. (Marine) Enduire sa carène d'un mélange de suif, de brai et de soufre fondus ensemble.
      • Arbre à suif, (Botanique) Arbre de Chine dont les graines sont recouvertes d'une huile qui sert à faire des chandelles.
    2. (Argot) (Paris) Argent.
    3. (Argot) Grabuge.
      • « Monsieur, c'était quinze jours, un mois après le suif à Ferdinand.
        ? Ah ! oui, la perte du liquide pleurétique? sacré diable d'animal ! »
        (Léon Daudet, Souvenirs littéraires ? Devant la douleur, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 132)
      • En cas de suif imprévu, Tony et Dick pouvaient se permettre, avant que le pet soit donné, une prise de champ d'au moins vingt bornes... (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 223)
      • Alors, qui nous contraint à ce carême forcé ? Qui est responsable de tout ce suif ? Bref, qui escamote le beurre ? (Benoît Hopquin, « Qui escamote le beurre ? A en croire de plus doctes, ce serait à cause du marché » sur LeMonde.fr, Le Monde. Mis en ligne le 4 novembre 2017, consulté le 6 novembre 2017)
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    SUIF. n. m.
    Graisse de certains animaux, dont on se sert principalement pour faire des chandelles et des bougies. Suif de mouton. Suif de bœuf. Fondre du suif. Chandelle de suif. Enduire de suif. Arbre à suif, Espèce d'arbre de Chine dont les graines sont recouvertes d'une huile qui sert à faire des chandelles. En termes de Marine, Donner du suif à un bâtiment, Enduire sa carène d'un mélange de suif, de brai et de soufre fondus ensemble.

    Littré

    SUIF (suif) s. m.
    • 1Corps gras consistant fourni par les ruminants, b?uf, mouton, chèvre, et qui sert à faire la chandelle. La graisse diffère du suif en ce qu'elle reste toujours molle, au lieu que le suif durcit en se refroidissant, Buffon, Quadrup. t. I, p. 248. Ils [les Hottentots de Natal] portent des bonnets faits de suif de b?uf?; et ces bonnets ont huit à dix pouces de hauteur? ils n'appliquent le suif que peu à peu, et le mêlent si bien dans leurs cheveux, qu'il ne se défait jamais, Buffon, Hist. nat. hom. ?uvr. t. v, p. 158. Le meilleur suif est toujours le plus nouveau, le plus ferme et le plus sec, le mieux sonnant et le plus pur, Genlis, Maison rust. t. I, p. 270, dans POUGENS.

      Suif en branche, le suif tel qu'on le tire du corps de la bête et avant d'être fondu?; ainsi dit, parce que, arraché de l'animal, il présente un aspect ramifié.

      La mèche de cette chandelle n'a pas encore pris le suif, le suif, n'étant pas encore liquéfié par la flamme, n'a pas monté dans la mèche.

      Pain de suif, pain de cretons.

    • 2 Terme de harnachement. Cuir en plein suif ou en suif, se dit d'un cuir préparé d'une manière spéciale?; ce cuir est nourri au suif et employé dans son suif.

      Cuir en suif à chair propre, cuir qui, après avoir été préparé comme le précédent, est dégraissé et paré du côté de la chair.

    • 3 Terme de vénerie. Graisse des bêtes fauves.
    • 4 Terme de marine. Préparation où entrent du suif, du soufre, du brai chaud, du savon sec et qu'on étend sur la carène d'un navire. Donner un suif à un vaisseau.

      Fig. et populairement. Un suif, une réprimande. Donner un suif à quelqu'un.

    • 5Arbre à suif, le stillingia sebifera, euphorbiacées, qui est le croton sébifère de certains auteurs.

      Suif végétal, huile concrète qui recouvre les semences de ce végétal, et dont on fait de la chandelle.

    • 6Suif minéral, variété de talc.

    HISTORIQUE

    XIIe s. Mielz volt à Deu obeir que le seu del multun offrir, Rois, p. 56.

    XIIIe s. Nus chandeliers de suif ne puet avoir que un aprentis, se il ne sont si enfant, Liv. des mét. 161. Autant couste li suis que la meche, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 181.

    Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

    Encyclopédie, 1re édition

    SUIF, s. m. est une espece de graisse qu'on trouve dans les daims, les moutons, les b?ufs, les porcs, &c. & qui étant fondue & clarifiée, fait ce qu'on appelle suif dont on fait des chandelles. Voyez Graisse & Suif.

    Ce mot est formé du latin suedum, sebum ou sevum qui signifie la même chose, & qui vient à sue à cause de la graisse de cet animal.

    Les Anatomistes, &c. distinguent quatre sortes de graisse dans le corps d'un animal : la premiere qui se lie, & qui après qu'on l'a fondue, se refroidit & acquiert beaucoup de consistance, se nomme suif. On la trouve en grande quantité dans le bas-ventre & autour des reins.

    Le P. Lecomte fait mention d'un arbre qui vient dans la Chine, & qui porte le suif. Voyez Arbre a suif .

    Suif, (Pharm. & Mat. médic.) espece de graisse qui ne mérite une considération particuliere, quant à ses usages pharmaceutiques, qu'à cause de sa consistence ferme & cassante jusqu'à un certain point, à laquelle on doit avoir égard lorsqu'on l'emploie dans des compositions pharmaceutiques, dont il modifie la consistence générale par cette qualité. Le suif n'a d'ailleurs que les qualités médicinales communes des graisses. Voyez Graisse, Chimie, &c.

    On distingue dans les boutiques le suif de bélier, celui de mouton, celui de bouc, celui de b?uf, & celui de cerf.

    On demande dans la Pharmacopée de Paris le suif de bélier pour l'onguent de la mere, pour le mondificatif d'ochre & pour le sparadrap ; le suif de mouton, pour l'emplâtre appellé ciroëne, & pour l'onguent de litharge ; le suif du bouc, pour le baume d'arcæus & pour l'emplâtre de mélilot composé ; le suif de b?uf, pour l'emplâtre de mélilot simple ; & le suif de cerf, pour l'emplâtre de Nuremberg ; mais il est très-sûr (& c'est assûrément une infidélité très-pardonnable) que les Apoticaires emploient tous ces suifs fort indifféremment, à la réserve seulement du suif de cerf, qu'ils se gardent bien d'employer, au-moins dans les contrées où cette drogue est rare & chere. Des quatre autres suifs moins magnifiques, celui de bouc est le plus beau & le plus ferme, mais ses qualités méritent cependant fort peu de préférence dans l'usage pharmaceutique. (b)

    Suif, bois de, (Hist. nat.) on trouve à la Chine un arbre qui fournit une substance parfaitement semblable à du suif. Le fruit de cet arbre est renfermé dans une enveloppe qui, lorsque le fruit est mûr, s'ouvre d'elle-même comme celle de nos châtaignes, il en sort deux ou trois fruits de la grosseur d'une noisette, dont la pulpe a les mêmes propriétés que le suif, & qui, fondue avec un peu d'huile ou de cire, devient propre à faire des chandelles, dont on fait usage dans tout l'empire de la Chine. Pour séparer cette espece de suif de son fruit, on le pulvérise, après quoi on le fait bouillir dans de l'eau, à la surface de laquelle il surnage une substance semblable à de l'huile, qui se condense lorsqu'elle est refroidie, & qui prend la même consistence que le suif. On mêle dix parties de cette substance avec trois parties d'huile de lin & avec un peu de cire, afin de lui donner de la solidité, & pour l'empêcher de s'attacher aux doigts. Les Chinois donnent la forme d'un segment de cône aux chandelles faites de cette substance, que l'on y colore quelquefois en y incorporant des couleurs avec des parfums, pour en rendre l'odeur plus agréable. Les meches que l'on y met sont de coton.

    Le bois de suif a précisément l'odeur du suif ordinaire.

    Suif-noir, (Marine.) c'est un mélange de suif & de noir, dont les corsaires frottent le fond de leurs bâtimens, afin qu'il ne paroisse pas qu'on l'a suivé.

    Suif, mettre les cuirs en suif, terme de Corroyeur & de Hongrieur, qui signifie imbiber les cuirs avec du suif chaud par le moyen d'une espece de tampon de laine, appellé gipon.

    Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

    Étymologie de « suif »

    Norm. sieu (Valogne)?; Berry, souif?; wallon, sew?; patois des Fourgs, su?; prov. ceu, sef, seu?; esp. sebo?; ital. sevo?; du lat. sebum ou sevum. À sebum on compare sapium, résine, sapo, savon, et l'allem. Saft, suc.

    Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

    De l'ancien français seu issu du latin sebum qui donne aussi le roumain seu, l'italien sego et l'espagnol sebo. La formation du mot français, depuis le latin, aurait dû donner sief, seif ou soif et l'on peut imaginer une désambiguïsation sémantique ancienne pour éviter l'homonymie[1].
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    SUIF, subst. masc.
    Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1170 sieu « graisse fondue de certains animaux » (Quatre Livre des Rois, éd. E. R. Curtius, p. 30, 23); 1197 siu (Hélinant, Vers de la mort, XIII, 10 ds T.-L.); xiies. sui (Gloss. Tours, 329, ibid.); 2. 1721 « corps gras végétal analogue au suif » (Trév.); 3. 1832 « chandelle faite avec cette graisse » (Hugo, N.-D. Paris, p. 456); 4. 1866 « graisse humaine » (Delvau). B. 1. 1834 « forte réprimande » (Chevalier, in R. maritime, I, 210, ds Quem. DDL t. 38); 2. 1935 « bagarre, querelle » (voyous d'apr. Esn. 1966). Du lat. sebum « suif », d'abord sieu, puis sui par métathèse, le f final est apparu au xiiies. (v. T.-L.) p. anal. avec les mots de type nois/noif (v. neige).

    suif au Scrabble


    Le mot suif vaut 7 points au Scrabble.

    suif

    Informations sur le mot suif - 4 lettres, 2 voyelles, 2 consonnes, 4 lettres uniques.

    Quel nombre de points fait le mot suif au Scrabble ?


    Le calcul de points ne prend pas en compte lettre compte double, lettre compte triple, mot compte double et mot compte triple. Ces cases augmentent les valeurs des mots posés selon un coefficient indiqué par les règles du jeu de Scrabble.

    SCRABBLE © est une marque déposée. Tous les droits de propriété intellectuelle du jeu sont détenus aux Etats-Unis et au Canada par Hasbro Inc. et dans le reste du monde par J.W. Spear & Sons Limited de Maidenhead, Berkshire, Angleterre, une filiale de Mattel Inc. Mattel et Spear ne sont pas affiliés à Hasbro.

    suif

    Les rimes de « suif »


    On recherche une rime en IF .

    Les rimes de suif peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en if

    Rimes de quantitatif      Rimes de logogriphes      Rimes de maniaco-dépressif      Rimes de vindicatifs      Rimes de téléobjectifs      Rimes de digestif      Rimes de maniacodépressif      Rimes de émotif      Rimes de vif      Rimes de ébouriffent      Rimes de primitifs      Rimes de qualificatif      Rimes de soutif      Rimes de hâtifs      Rimes de consultatifs      Rimes de séropositif      Rimes de canifs      Rimes de certif      Rimes de impératifs      Rimes de explosifs      Rimes de séronégatif      Rimes de vifs      Rimes de poussif      Rimes de implosifs      Rimes de réactifs      Rimes de hiéroglyphe      Rimes de pif      Rimes de substantifs      Rimes de shérif      Rimes de accusatif      Rimes de rétif      Rimes de putatifs      Rimes de imaginatif      Rimes de congestif      Rimes de imaginatifs      Rimes de lifts      Rimes de élusifs      Rimes de récessifs      Rimes de imaginatif      Rimes de possessifs      Rimes de dépressif      Rimes de explicatif      Rimes de revendicatifs      Rimes de dégressifs      Rimes de contraceptif      Rimes de exhaustif      Rimes de skiffs      Rimes de réceptifs      Rimes de défectif      Rimes de destructifs     

    Mots du jour

    quantitatif     logogriphes     maniaco-dépressif     vindicatifs     téléobjectifs     digestif     maniacodépressif     émotif     vif     ébouriffent     primitifs     qualificatif     soutif     hâtifs     consultatifs     séropositif     canifs     certif     impératifs     explosifs     séronégatif     vifs     poussif     implosifs     réactifs     hiéroglyphe     pif     substantifs     shérif     accusatif     rétif     putatifs     imaginatif     congestif     imaginatifs     lifts     élusifs     récessifs     imaginatif     possessifs     dépressif     explicatif     revendicatifs     dégressifs     contraceptif     exhaustif     skiffs     réceptifs     défectif     destructifs     


    Les citations sur « suif »

    1. Je suis persuadé que s'il ne restait que deux hommes au monde, le plus fort n'hésiterait pas une minute, à défaut de suif pour frotter ses bottes, à tuer son unique compagnon afin d'en prendre la graisse.

      Auteur : Arthur Schopenhauer - Source : Sans référence


    2. La bonne huile doit être claire, transparente comme de l'eau, n'avoir comme l'eau ni couleur ni odeur, et être bien éloignée de cette onctuosité qu'on remarque dans les graisses et les suifs fondus.

      Auteur : Jean-Baptiste Labat, dit père Labat - Source : Voyages en Espagne et en Italie (1732)


    3. Et Boule de suif pleurait toujours et parfois un sanglot, qu'elle n'avait pu retenir, passait, entre deux couplets, dans les ténèbres.

      Auteur : Guy de Maupassant - Source : Boule de suif (1880)


    4. Tristan à Boule-de-Suif: Je ne sais pas ce que j'ai. Je ne suis pourtant pas cocardier, mais ça me fait plaisir de voir un officier Prussien.

      Auteur : Jules Renard - Source : Journal, 6 mai 1902


    5. Pas d'argent, pas de suif.

      Auteur : Honoré de Balzac - Source : Pensées, Sujets, Fragments (1910)


    6. Il désignait les coupables de la crise par leur nom : le banquier Schultz, le ministre Weiss et laissait à la foule le soin de les réduire : « Juifs ! ?Le patron Köhn et le général Kinzbergersten. ?Juifs ! Juifs ! » râlaient quinze mille personnes à chaque nom en pâture. C'était un roulement de locomotive qui crachait « Juif », comme « suif » à chaque tour de bielle, comme l'hélice d'un paquebot propulsant des milliers d'âmes à coup de pales fendant les flots : « Juifs ! Juifs ! »

      Auteur : Sébastien Spitzer - Source : Ces rêves qu'on piétine (2017)


    Les citations sur suif renforcent la crédibilité et la pertinence de la définition du mot suif en fournissant des exemples concrets et en montrant l'utilisation d'un terme par des personnes célèbres. Elles peuvent également renforçer la compréhension du sens d'un terme et en ajoutant une dimension historique.

    Les mots proches de « suif »

    SuicideSuicider (se)SuieSuifSuiffierSuintSuintementSuinterSuisseSuiteSuitesSuivantSuivant, anteSuivi, ieSuivre

    Les mots débutant par sui  Les mots débutant par su

    suisui generissuicidasuicidaientsuicidairesuicidairesuicidairessuicidaitsuicidantsuicidantssuicidâtsuicidesuicidesuicidésuicidésuicidésuicidéesuicidéesuicidéesuicidéessuicidéessuicidentsuicidersuiciderasuicideraisuicideraissuicideraitsuicidèrentsuiciderezsuicideriezsuicidessuicidessuicidéssuicidéssuicidéssuicidezsuicidiezsuicidonssuiesuiessuifsuifersuiféssuiffardsuiffésuifféesuifféssuiffeusessuiffeuxSuilly-la-Tour

    Les synonymes de « suif»

    Les synonymes de suif :

      1. graisse
      2. gras
      3. lipide
      4. lard
      5. saindoux
      6. panne
      7. cambouis

    synonymes de suif

    Fréquence et usage du mot suif dans le temps


    Évolution historique de l’usage du mot « suif » avec Google Books Ngram Viewer qui permet de suivre l’évolution historique de l'usage du mot suif dans les textes publiés.



    Classement par ordre alphabétique des définitions des mots français.


    Une précision sur la définition de Suif ?


    Etendez votre recherche avec le dictionnaire des définitions :

    Citations suif     Citation sur suif   Poèmes suif   Proverbes suif   Rime avec suif    Définition de suif  


    Définition de suif présentée par dicocitations.com. Les définitions du mot suif sont données à titre indicatif et proviennent de dictionnaires libres de droits dont Le Littré, le Wiktionnaire, et le dictionnaire de l'Académie Française.



    Les informations complémentaires relatives au mot suif notamment les liens vers les citations sont éditées par l’équipe de dicocitations.com. Ce mot fait partie de la catégorie des mots français de 4 lettres.

    Page modifiée le mercredi 24 septembre 2025 15:49:29