La définition de Mouiller du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Mouiller
Nature : v. a.
Prononciation : mou-llé, ll mouillées, et non mou-yé
Etymologie : Berry, moillier ; provenç. muelhar, molhar, moillar, mular ; cat. muelar ; esp. mojar ; port. molhar ; du lat. fictif molliare, dérivé de mollis (voy. ) : ce qui mouille rendant mou.

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La définition de Mouiller

Rendre humide. Mouiller des étoffes. La pluie avait mouillé les chemins.


Toutes les définitions de « mouiller »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

MOUILLER. v. tr.
Imprégner plus ou moins d'un liquide un corps, une surface, etc. Mouiller un linge. La pluie a mouillé les prés, les chemins. Il craint de se mouiller les pieds. Il n'a fait que s'en mouiller les lèvres, le bord des lèvres. Il a peur de se mouiller. Avoir le visage mouillé de larmes. Je suis tout mouillé, mouillé comme un canard. Absolument, Il tombe une petite pluie qui mouille beaucoup. Ce brouillard mouille comme de la pluie. Mouiller du vin, du lait, etc., Y mêler de l'eau. Fig., en termes de Grammaire, Consonne mouillée. Il y avait autrefois deux consonnes mouillées : l figurée par ill et n figurée par gn. Aujourd'hui, l'l mouillée a disparu dans la prononciation courante et a été remplacée par le son y appelé yod : Bataille se prononce Bata-y-e. On continue à figurer l'n mouillée par gn : Baigner, Peigner; mais on ne prononce plus Bainier, Peinier. En termes de Marine, Mouiller l'ancre, ou simplement Mouiller, Jeter l'ancre pour arrêter le bâtiment. Ils mouillèrent l'ancre en tel endroit. Le vent étant devenu contraire, on fut obligé de mouiller. Par extension, Le navire était mouillé près de la côte. Nous étions mouillés dans la rade. Fig. et fam., Poule mouillée. Voyez POULE. Jouer au doigt mouillé, Jouer au jeu qui consiste à mouiller un de ses doigts secrètement et à donner ensuite à deviner lequel est mouillé. Tirer au doigt mouillé à qui fera telle chose, Le décider par le doigt mouillé, comme par une espèce de sort. Prov., Se jeter à l'eau de peur de se mouiller, Pour éviter un léger inconvénient, se mettre dans un cas analogue et plus grave.

Littré

MOUILLER (mou-llé, ll mouillées, et non mou-yé) v. a.
  • 1Rendre humide. Mouiller des étoffes. La pluie avait mouillé les chemins.

    Absolument. Le brouillard mouille beaucoup.

    Terme de marine. Mouiller les voiles, les arroser par un temps sec.

  • 2 Terme de jardinage. Arroser les plantes d'un jardin. Il faut mouiller ce nouveau plant.
  • 3Mouiller quelqu'un, quelque chose de larmes, pleurer abondamment sur quelqu'un, sur quelque chose. Elle m'appela, m'embrassa et mouilla toute de ses larmes, Sévigné, 12. Je mouille devant lui [Dieu] de larmes criminelles Ces lieux où tu m'as dit qu'il choisit son séjour, Voltaire, Zaïre, IV, 1.

    Mouiller les yeux, se dit des larmes qui coulent des yeux. Amis, je vois les pleurs qui mouillent vos visages, Voltaire, M. de César, III, 8.

    Mouiller les yeux de larmes, faire pleurer. Tu t'arrêtes, et ma souffrance Semble mouiller tes yeux de pleurs, Béranger, Prisonnier.

    Mouiller les lèvres, tremper légèrement ses lèvres dans un liquide. Cette coupe [l'espérance] où tant de misérables s'estimeraient heureux de mouiller un instant leurs lèvres, Chateaubriand, Génie, I, II, 3.

  • 4 En termes de cuisine, ajouter un liquide à une sauce, à un plat. Mouiller une fricassée avec du bouillon.
  • 5 Terme de marine. Mouiller l'ancre, ou, par ellipse, mouiller, jeter l'ancre ou les ancres. Trente-trois galères qui ont mouillé l'ancre et qui sont rangées sous la grande forteresse, Lett. de du Quesne, 1681, dans JAL. Des îles Canaries où il [Colomb] mouilla, il ne mit que trente-trois jours pour découvrir la première île de l'Amérique, Voltaire, M?urs, 145. À six heures et demie, les vents refusant de plus en plus et la marée contraire étant assez forte, nous mouillâmes une ancre?, Bougainville, Voyage, t. II, p. 288, dans POUGENS. Vers deux heures du matin, Villeneuve, qui s'était borné à mouiller une ancre, profita du vent, et reprit sa direction vers l'ouest, Thiers, Hist. du consulat, l. XX.

    Par métonymie. Mouiller un vaisseau, jeter l'ancre ou les ancres d'un vaisseau. Être mouillé, avoir jeté l'ancre. Ils étaient mouillés en ligne, à portée de terre, les Espagnols au milieu, Mém. de Villette, 1676, dans JAL.

    Mouille, commandement que l'on fait lorsqu'on veut que l'ancre tombe et aille se fixer au fond de la mer.

    Mouiller sur la bouée d'un navire, mouiller très près de lui.

    Mouiller en affourchant, jeter deux ancres, l'une à bâbord, l'autre à tribord.

    Mouiller en patte d'oie, mouiller avec trois ancres disposées de telle manière que leurs câbles roidis forment comme trois doigts de la patte d'une oie.

    Mouiller en barbe de chat, mouiller un navire sur deux ancres, dont les câbles font avec le nez du navire des angles analogues à ceux que font les barbes avec le nez du chat, Jal ?

    Mouiller en croupière, jeter une ancre du côté de la poupe.

    Ironiquement. Mouiller avec la quille, toucher et rester échoué.

  • 6 Terme de grammaire. Mouiller les ll, les deux ll, les prononcer comme dans paille, seuil, piller, etc.

    Mouiller gn, le prononcer comme dans agneau.

  • 7Se mouiller, v. réfl. Être mouillé. Il se mouilla et s'enrhuma. C'est se plonger dans l'eau de peur qu'on ne se mouille, Lamotte, Fabl. II, 14. Mes yeux se mouillèrent en chemin, Marivaux, Marianne, 8e part.

    Terme de grammaire. Être prononcé mouillé. Le deux ll se mouillent dans famille.


HISTORIQUE

XIe s. Tuz l'escarnissent [le raillent], sil tenent pur bricun [un misérable], L'egue li getent, si moilent sun lincol [linceul, linge], St. Alexis, LIV.

XIIe s. En haute tour se siet bele Isabel?; De larmes [elle] moille le lai [lé] de son mantel, Romanc. p. 70.

XIIIe s. Les rives sont mouillées, et les chevaus leur cheent [tombent] sur les cors et les noient, Joinville, 224. La terre meïsmes s'orgoille Por la rousée qui le moille, Et oublie la poverté Où ele a tot l'yver esté, la Rose, 56. Il avoient sorti que chil qui passeroit cest fleuve sans moillier seroit trente ans sires de la tierre, H. de Valenciennes, XIV.

XIVe s. Et s'il est que desconfis soies, Et que tes gens mors et pris voies, Jà soit ce que li cuer t'en dueille, Garde que ton ?il ne s'en meuille, Machaut, p. 110.

XVe s. Or dit qu'elle vient du marchié, Or dit qu'elle a partout cerchié? Or dit que trop souvent se mouille Pour le proufit de sa maison, Deschamps, Miroir de mariage, p. 70. Quiconque veut travailler, Faut tenir la gorge nette, Et bien souvent la mouiller, Basselin, XXVII.

XVIe s. Ne tirons pas au doigt mouillé Pour jouer à cligne-musette, Baïf, Passe-temps II, Aventures. S'il avient une année fort mouillée, le dit fruit sera fade, Palissy, 32. Qui se garre dessous la feuille, deux fois se mouille, Cotgrav. Se couvroit d'un sac mouillé, Rabelais, I, 11.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MOUILLER. - HIST.

XVIe s. Ajoutez?: Je mouille, je humette, je boy, et tout de paour de mourir, Rabelais, I, 5. (rapprocher ce mouiller de Rabelais de la locution populaire?: être mouillé, avoir trop bu).

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Encyclopédie, 1re édition

MOUILLER, v. act. (Gram.) c'est humecter avec de l'eau.

Mouiller, (Marine.) c'est jetter l'ancre pour arrêter le vaisseau. Cette man?uvre mérite attention, & l'on s'y prépare.

Quand on est proche du lieu du mouillage, on pare l'ancre & la bouée, & on élonge le cable jusqu'au grand mât, après quoi on lui donne un tour de bite, on ferle en même tems la grande voile, on cargue la misaine, & on amene aussi les huniers à mi-mât : enfin arrivé au lieu du mouillage, on borde l'artimon pour venir au vent ; on met un des huniers sur le mât, tandis qu'on ferle l'autre ; & lorsque l'aire du vaisseau est entierement perdue, & qu'il commence à s'abattre, on laisse tomber l'ancre, en filant doucement du cable autant qu'il est nécessaire.

Voilà la regle générale, mais à laquelle différentes circonstances apportent des changemens : par exemple, lorsqu'il y a du mauvais tems on va au mouillage avec la misaine seulement, dont on se sert pour rompre l'aire du vaisseau. Voyez le traité de la man?uv. du P. Hôte.

Mouiller à la voile, c'est jetter l'ancre lorsque le vaisseau a encore les voiles au vent.

Mouiller en croupiere, c'est faire passer le cable de l'ancre le long des précintes, & le conduire de-là à des anneaux de fer qui sont à la sainte-barbe : on le fait aussi quelquefois par les sabords.

Mouiller en patte d'oie, c'est mouiller sur trois ancres à l'avant du vaisseau ; ensorte que les trois ancres soient disposées en triangle.

Mouiller les voiles, c'est jetter de l'eau sur les voiles pour les rendre plus épaisses, ce qui leur fait mieux tenir le vent.

Mouiller, en terme de Potier, c'est l'action de tremper une piece dans une terre délayée fort claire. On ne mouille que quand l'ouvrage est achevé, & peu de tems avant de le mettre au four, pour empêcher l'action vive du feu.

Mouiller les veaux, (Reliure.) Les Relieurs trempent les peaux de veau dans un seau d'eau de puits, & ensuite ils les tordent bien. On dit mouiller du veau, ou mouiller les veaux.

Mouiller les fers, (Taillandier.) Lorsque les Serruriers & Taillandiers ont forgé une piece, & qu'ils la reparent avec le marteau à main pour effacer les coups de marteaux, ils mouillent leur marteau dans l'eau, & frappent dessus la piece pour en détacher la crasse.

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Wiktionnaire


Verbe - français

mouiller \mu.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se mouiller)

  1. Rendre humide, imbiber un objet de liquide.
    • Attablé, il expliqua à ses commensaux qu'il avait mouillé ses souliers en cheyant dans un fossé. (Jean Renard, En Anjou, quand 4 liards valaient un sou, Éditions Cheminements, 1997, page 184)
  2. (Cuisine) Ajouter du liquide (comme de l'eau, du lait ou du bouillon) à une sauce, ou à un plat qui a commencé à cuire sans eau.
    • Je les fais revenir dans un sautoir avec du beurre, puis je les mouille avec le bouillon des cosses. (Éric Pras (chef étoilé), Le petit pois, doux souvenir d'enfance, Journal Le Point, n° 2226 page 123, 7 mai 2015)
  3. (Marine) Mettre à l'eau.
    • Le bateau raidissant sa chaîne cassa ses bosses ; le frein du guindeau se rompit ; il fallu mouiller la seconde ancre pour pouvoir le réparer. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Derrière la jetée je mouillais mes ancres, ayant couvert, en trente-trois jours, les dix-huit cents milles qui me séparaient des îles Bermudes. (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Mouiller une mine, mouiller une ligne pour pêcher.
  4. (Figuré) Compromettre, mettre en cause, impliquer (parfois contre sa volonté).
    • On l'a mouillé dans une sale affaire.
  5. (Phonétique) Palataliser, en parlant d'une consonne.
    • Il affirme tout simplement qu'on disait paller, mellan, Challot, etc. ; d'où je conclus que l redoublée ne se mouillait pas toujours. (François Guessard, Examen critique de l'ouvrage intitulé Des variations du langage français depuis le douzième siècle, Paris : Firmin Didot, 1846, page 26)
    • Elle s'exprimait avec un accent qui mouillait les consonnes et la faisait sourire comme si elle cherchait à se faire pardonner ses maladresses. (Jean-Luc Coatalem , Fortune de mer, Stock, 2015)
  6. (Intransitif) (Marine) Jeter l'ancre, s'arrêter ou être ancré par opposition à être en déplacement.
    • L'anse où nous mouillons est évidemment un ancien cratère dans l'intérieur duquel la mer a fait irruption. (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 40)
    • La rade de Casablanca ? nous l'avons vu déjà ? n'est pas idéale; tant s'en faut. Les vapeurs y mouillent à un mille ou un mille et demi, les voiliers, à plus de deux milles de terre. (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Ernest Leroux, Paris, 1904, page 21)
  7. (Régionalisme) (Québec) (Familier) Pleuvoir. (Note : dans ce cas le verbe est défectif comme pleuvoir.)
    • ? Le vent tourne au sudet. Blasphème ! Il va mouiller encore, c'est clair, disait Edwige Légaré d'un air sombre. (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
    • Qu'il tombe des cordes ou qu'll bruine, qu'il drache ou qu'il gouttine, ça mouille ! (site www.french-connect.com, 25 février 2016)
    • Il pleut il mouille,
      c'est la fête à la grenouille
      (Comptine enfantine)
    • Miss Météo dit qu'y va mouiller toute la fin de semaine.
  8. (Populaire) (Familier) Avoir peur, par allusion à l'incontinence qui accompagne les grandes frayeurs.
    • Il n'ose pas lui dire, il mouille.
  9. (Sexualité) En parlant d'une femme, humecter la vulve avec des sécrétions vaginales lubrifiantes provoquées par l'excitation sexuelle ; en parlant d'un homme : secréter du liquide séminal à la suite de l'excitation sexuelle.
    • Le plus beau con de la famille, c'est le sien ; et je mouille pour elle quand elle ôte sa chemise, moi qui ne suis pas gousse, moi qui aime la queue. (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
    • Adèle mouille d'amour et de désir, elle veut maintenant son élixir. (Adeline Fleury, Petit Éloge de la jouissance féminine, La Musardine, Paris, 2018, page 120)
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Trésor de la Langue Française informatisé


MOUILLER, verbe

I. ? Emploi trans.
A. ? Qqn mouille qqc.1(de qqc.2)
1.
a) Rendre humide par contact avec un liquide. Synon. arroser, humecter, imbiber; anton. sécher.
? [L'obj. premier désigne un inanimé] Vous releviez un peu votre jupe pour ne pas la mouiller, car il y avait de la rosée dans l'herbe (Dumas fils, Fils natur., 1858, i, 1, p.74).Elle mouilla d'eau l'essuie-main de toile et lui en frictionna le visage (Guèvremont,Survenant, 1945, p.154).
? [L'obj. premier désigne une pers. ou une partie du corps] Elle mouillait souvent des larmes de sa pieuse ferveur cette main chérie (Montalembert,Ste Élisabeth, 1836, p.41).Elle nageait doucement, la tête hors de l'eau pour ne pas mouiller ses cheveux (Sagan,Bonjour tristesse, 1954, p.111).
b) Emploi pronom.
? réfl. dir. J'entrais gaillardement dans l'eau (...). Je me mouillais avec joie jusqu'au ventre (Renard,Journal, 1894, p.235).
? Loc. verb. fig. Se jeter à l'eau de peur de se mouiller. Se mettre dans une situation plus grave que celle que l'on voulait éviter. Ce serait introduire dans la politique les principes du pauvre Gribouille qui se jetait dans la mer de peur d'avoir à se mouiller (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p.216).
? réfl. indir. Il se lava soigneusement tous les endroits où ça peut sentir mauvais, se mouilla les cheveux, se brossa de la main (Queneau,Pierrot, 1942, p.55).
2. En partic.
a) [Le suj. désigne un enfant] Uriner dans. Mouiller ses couches, sa culotte:
1. Enfants qui mouillent leur lit à titre de protestation inconsciente, qui refusent de porter des pantalons longs, qui jouent interminablement à l'enfant gâté... Mounier,Traité caract., 1946, p.164.
b) Mouiller ses lèvres. Humecter ses lèvres de salive ou les tremper légèrement dans un liquide en buvant à peine. L'enfant mouille ses lèvres, puis repousse le verre et le biscuit: «Non... non... je n'ai pas faim...» (A. Daudet,Rois en exil, 1879, p.492).Elle prolongea sa pensée en un geste maladroit. Elle mouilla un peu ses lèvres et osa tout d'un coup: ? Des fois, je pensais que t'étais peut-être fâché (Roy,Bonheur occas., 1945, p.224).
3. ART CULIN. Ajouter un liquide (eau, vin, bouillon...) à un plat ou à une sauce en cours de cuisson afin de développer une saveur nouvelle et d'empêcher sa dessication. La méthode de hacher la viande et de la roussir avant que de la mouiller peut être généralisée pour tous les cas où l'on est pressé (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p.341).Mouiller de vin blanc le beurre où cuiront vos laitances de carpe et vos foies de raie (Bernanos,Joie, 1929, p.550).
? Étendre d'eau (un liquide), notamment par souci d'économie ou dans un but frauduleux. Synon. couper, diluer.Mouiller le lait, le vin. Du vin au litre, que les convives mouillaient beaucoup, par discrétion, pour ne pas pousser à la dépense (Zola, ?uvre, 1886, p.84).Pour les laits (...) mouillés, la teneur en graisse est approximativement le tiers de celle de la crème (Pouriau,Laiterie, 1895, p.860):
2. ... l'idée lui vint de faire les absinthes, et il commença de les mouiller, délicatement, goutte par goutte, élevant de temps en temps à la hauteur de ses yeux le verre où l'alcool, peu à peu, se colorait sous l'action de l'eau, décomposé en longues spirales nuageuses. Courteline,Train 8 h 47, 1888, 1repart., IV, p.41.
B. ? Spéc. Qqn mouille qqc.
1. MAR. Mettre à l'eau. Mouiller une bouée. Il commença par mouiller une sonde et reconnut qu'il y avait sous l'arrière beaucoup de fond (Hugo,Travaill. mer, 1866, p.219).Les Allemands (...) trouvèrent assez vite une riposte en mouillant (...) des mines détonant sous l'influence d'un champ magnétique très faible (Le Masson,Mar., 1951, p.55).
? En partic. Mouiller une ancre. Laisser tomber une ancre à la mer pour immobiliser le navire. L'ancre fut mouillée, toute la chaîne filée, puis on se mit à virer au cabestan pour détendre les amarres du chalut (Maupass.,Contes et nouv., t.1, En mer, 1883, p.96).Au bout d'un instant, il fut réveillé par un bruit de chaînes; les matelots mouillaient une nouvelle ancre (Maurois,Ariel, 1923, p.340).
? Absol. Mouille! Mouillez! Ordre donné à l'instant précis où l'ancre doit tomber à l'eau:
3. C'est ta faute, brute de capitaine, si nous n'arrivons pas (...). Oh oh, mais je vais commander, moi, alors! Pare à virer! À Dieu vat! Mouillez, virez vent devant, virez vent arrière. Jarry,Ubu, 1895, V, 4, p.91.
? [P. méton. du suj.] Jeter l'ancre. Il s'élança dans les passes rétrécies du golfe (...) et, à six heures du soir, il mouillait au pied du rocher basaltique de Dumbarton (Verne,Enf. cap. Grant, t.1, 1868, p.21).Le bateau vint mouiller sous le vent de ces falaises raides, qui faisaient planer sur la mer une accalmie et une fraîcheur de cave (Gracq,Syrtes, 1951, p.158).
2. PÊCHE. Lancer à l'eau (une ligne, une amorce, un filet). Emploi abs. Malgré les puristes qui (à juste titre) préfèrent «mouiller» la veille afin que les ingrédients comestibles aient le temps de bien gonfler, on aura intérêt au début à mouiller au bord de l'eau, au fur et à mesure des besoins (Rustica, 19-25 août 1981, no608, p.29).
3. PHONÉT. Mouiller une consonne. Articuler une consonne en la palatalisant. L'étude expérimentale de l'l dans cette position montre (...) une tendance (...) à se mouiller (Rousselot,La Phonét. exp., Paris, Boivin et Cie, s.d. [1897], p.18).
C. ? Qqc.2mouille qqc.1ou qqn.Humidifier.
1. [Le suj. désigne un liquide (souvent la pluie, le brouillard)]
a) [L'obj. désigne un inanimé] Une pluie fine, pénétrante et glacée s'échappait du brouillard qui couvrait Paris et mouillait lentement le pavé des rues (Ponson du Terr.,Rocambole, t.1, 1859, p.73).
b) En partic. [L'obj. désigne une pers. ou une partie du corps] Elle sentait une sueur légère, agaçante, lui mouiller le front et les mains (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p.85).
? Loc. fam. Mouiller qqn jusqu'aux os. Recouvrir quelqu'un d'eau jusqu'à le faire ruisseler, le tremper complètement. La pluie ruisselle dans les cabanes des Indiens, mouillant jusqu'aux os leurs occupants qui n'ont pas su imperméabiliser leur toit d'herbes avec de la terre (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.107).
c) Emploi abs. Cette pluie donnait peu à boire et mouillait beaucoup (Hugo,Travaill. mer, 1866, p.296).Ensuite était venu un de ces gros brouillards qui mouillent (Pourrat,Gaspard, 1931, p.111).
2. En partic.
a) [Le suj. désigne les larmes, l'obj. désigne la voix, les yeux] Mes yeux se mouillent de larmes abondantes (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p.142).Sa voix était mouillée de larmes (Bourget,Tapin, 1927, p.15).Bientôt les larmes lui mouillèrent les yeux (Montherl.,Pitié femmes, 1936, p.1212).
b) [Le suj. désigne la salive, l'obj. désigne la bouche] Synon. saliver.Qui n'a pas senti sa bouche se mouiller en entendant parler de truffes à la provençale? (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p.97).
D. ? Arg. ou pop.
1. Mouiller (sa culotte, son froc). Avoir peur. Le plus souvent en emploi abs.:
4. Sur le bateau, on est arrivé en avance (...) le temps était pas mauvais, mais quand même dès qu'on s'est éloigné un peu, qu'on a perdu de vue les phares on a commencé à mouiller... ça devenait une balançoire et de la vraie navigation... Céline,Mort à crédit, 1936, p.145.
2. Compromettre quelqu'un. De hautes personnalités militaires paraguayennes sont «mouillées» jusqu'aux épaulettes dans le trafic d'héroïne (C. Lamour, M.-R. Lamberti,Les Grandes manoeuvres de l'opium, Paris, éd. du Seuil, 1972, p.64).
? Emploi pronom. réfl. Se compromettre, prendre des risques:
5. Tous les types un peu importants qui voudront bien marcher, dit Lachaume. Ils ne sont pas légion. Il haussa les épaules: ils ont tellement peur de se mouiller! Ils laisseraient torturer à mort vingt innocents plutôt que de se compromettre avec nous. Beauvoir,Mandarins, 1954, p.547.
3. Emploi pronom. réfl., vieilli. Boire (avec excès). C'te rosse de père Michel nous a fait goûter du chien [de l'eau de vie] qu'il venait de recevoir, nous nous sommes mouillés un peu (Poulot,Sublime, 1872, p.167).
? Se mouiller de + subst.On se mouilla encore d'une tournée générale; puis on alla à la Puce qui renifle, un petit bousingot où il y avait un billard (Zola,Assommoir, 1877, p.624).
II. ? Emploi intrans.
A. ? CHIM. ou PHYS. [Le suj. désigne la surface d'un liquide ou d'une substance à l'état liquide] Se relever autour de la paroi du récipient, par phénomène de capillarité:
6. La manière dont se comporte l'acier au contact des parois du moule donne des indications sur l'état d'avancement de la déphosphoration. Si le métal mouille à l'affleurement, c'est-à-dire s'il remonte par capillarité sur la périphérie, ce sera l'indice d'une déphosphoration avancée... Barnerias,Aciéries, 1934, p.190.
B. ? Région. (Ouest et Canada). Pleuvoir. Chaque matin les hommes examinaient le ciel et tenaient conseil. ? Le vent tourne au sudet. Blasphème! Il va mouiller encore, c'est clair (Hémon,M. Chapdelaine, 1916, p.95).Z'Yeux-Ronds peut courir à toutes jambes, une nuit de temps quand il mouille, sans se cogner sur rien (Guèvremont,Survenant, 1945, p.143).
? [Début d'une comptine largement répandue] Il pleut, il mouille, C'est la fête à la grenouille...
C. ? Vulg. [Le suj. désigne une femme] Sécréter le liquide vaginal sous l'effet d'une excitation ou d'un désir sexuel. Aussi navrant que le «attendez que je mouille» d'une vierge (Renard,Journal, 1887, p.1):
7. L'autre jour elle mouillait parce qu'elle avait vu un ancien sénateur (...) «tout petit garçon» devant lui, elle m'a raconté trois fois la scène (...). Se faire baiser par un «grand bonhomme», voilà à quoi elles rêvent toutes. Vailland,Drôle de jeu, 1945, p.82.
REM. 1.
Mouille-, élém. de compos.Élem. représentant mouiller, entrant dans la constr. de qq. mots.
Mouille-étiquettes, subst. masc.Synon. de mouilleur (v. ce mot A). (Dict. xixeet xxes.).V. aussi mouille-bouche.
2.
Mouilleux, -euse, adj.[En parlant d'un sol, d'une région] Humide. Telle est l'origine des innombrables petites peupleraies qui, depuis quelque vingt ans, contribuent si puissamment à modifier l'aspect et le rendement des régions mouilleuses (Forêt fr., 1955, p.9).L'aulne (...) répandu dans toute la France (...) occupe les bords des cours d'eau et les terrains mouilleux (Cochet,Bois, 1963, p.35).
Prononc. et Orth.: [muje], (il) mouille [muj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 trans. «imbiber, humecter» (Alexis, éd. C. Storey, 267: si moilent sun liçon); ca 1165 pronom. «s'imprégner d'un liquide» (Troie, éd. L. Constans, 10630: en sanc se moilleront); ca 1165 part. passé adj. (ibid., 23864: darz [...] moilliez); ca 1165 trans. «rendre humide, imbiber (le sujet désigne un liquide)» (ibid., 13284: Or moilleront lermes ma face); ca 1160 intrans. «devenir mouillé» (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1252); b) 1801 part. passé subst. «ce qui est mouillé» (Destutt de Tr., Idéol. 1, p.131: une sensation de chaud [...] ou de mouillé); 1874 «endroit mouillé» (Lar. 19e); 2. ca 1155 trans. «rendre humide (de larmes)» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14071: Lu chief lu rei en fud muidliez); ca 1225 part. passé adj. yeux mouillés (Gautier de Coinci, Théophile, 1461 ds Miracles, éd. V. F. Koenig, t.1, p.138: oelz moilliez); 3. a) xiiies. part. passé adj. «pluvieux, humide» (Chansons Ms 389 Bibl. Berne, 379, 1: en tens moillié et enpleu); 1563 année mouillée (Palissy, Recepte véritable, éd. A. France, p.45); 1668 subst. «temps humide» (La Fontaine, Fables, VI, 4, 13, éd. A. Régnier: du sec et du mouillé); b) 1636 intrans. «pleuvoir» (Monet: il a Moüillé ce matin); 1680 (Rich.: pluie qui mouille); 4. a) fin xives. intrans. «être mouillé de sueur à cause de la peur» (E. Deschamps, ?uvres, éd. G. Raynaud, t.8, p.84: D'angoisse tous li frons me mueille); b) 1936 arg. «avoir peur» (Céline, loc. cit.); 5. 1530 mouiller ses lèvres «tremper ses lèvres sans boire, ou en buvant peu» (Palsgr., p.640); 6. 1573 expr. tirer au doigt mouillé (J. A. de Baif, Eclogue XI, fo33 vods Gdf. Compl.); 7. a) 1598 mar. mouiller l'ancre (J. de Villamont, Voyages, l. 3, chap.2, 478 ds Quem. DDL t.10); 1667 intrans. «être au mouillage» (L'Afrique de Marmol, trad. N. Perrot d'Ablancourt, t.2, p.239); 1797 part. passé adj. «au mouillage» (Voy. La Pérouse, t.3, p.185); b) 1866 mouiller une sonde (Hugo, loc. cit.); c) 1903 mouiller une bouée (Nouv. Lar. ill.); d) 1915 mouiller une mine (Lar. mens. t.3, p.352c); e) 1963 pêche mouiller une ligne (Lar. encyclop.); 8. 1648 poule mouillée (Scarron, Virgile travesti, l. II, éd. 1786, t.4, p.104); 9. 1680 part. passé adj. phonét. (Rich., s.v. g); 1690 trans. et pronom. (Fur., s.v. mouiller et s.v. l); 10. 1690 papier mouillé «étoffe de mauvaise qualité» (Fur.); 11. 1691 cuis. «additionner d'un liquide nécessaire à la cuisson» (B. Guégan, La fleur de la cuis. fr., p.163 ds FEW t.6, 3, p.44a); 12. [1752 sculpt.? (Trév. Suppl.: draperie de linge mouillé)]; 1836 sculpt. draperie mouillée (Gautier, Mllede Maupin, IX, p.196 ds Rob., s.v. couvrir); 13. a) [1765 text. mouiller du drap (Encyclop. d'apr. Lar. Lang. fr.)]; 1812 (Mozin-Biber); b) 1874 tiss. mouiller de la soie (Lar. 19e); 14. 1767 mouillée part. passé subst., papet. (Encyclop., t.26, Papeterie, planche II); 15. 1820-40 arg. mouillé «connu à la police» (Ms Jacquinot ds Larch. Suppl. 1883, p.XI); 1886 pronom. «prendre des risques» (arg. des voleurs ds Esn.); 1935 pronom. «se compromettre» (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi! p.218); 1948 trans. «compromettre» (A. Paraz, Le gala des vaches, p.268 ds Cellard-Rey); 16. 1867 phys. «(en parlant de la surface d'un liquide) se relever au contact d'un solide» (Lar. 19e, s.v. capillarité, p.309b: le liquide mouille les parois du vase); 1903 corps mouillés et non mouillés (Nouv. Lar. ill.); 1953 mouillant subst. (Lar. 20eSuppl.); 1956 mouillant adj. (Uv.-Chapman); 17. 1874 «étendre d'eau (le vin)» (Lar. 19e); 18. 1885 «uriner (dans ses vêtements)» (Maupass., Contes et nouv., t.2, Bapt., p.575: il avait mouillé ses linges); 1903 (Janet, Obsess. et psychasth., p.48: mouiller son pantalon); 19. 1887 arg. «être excitée sexuellement (en parlant d'une femme)» (Renard, loc. cit.); 1893 en mouiller pour qqn (Richepin, Miseloque, p.174) [cf. ca 1470 Devinettes fr. du Moy. Âge, éd. B. Roy, no461: le con [...] poeult moullier une teste, deux barbes]; 20. 1925 géogr. section mouillée, périmètre mouillé (De Martonne, Traité de géogr. phys., t.I, 3epart., V, III, p.459 ds Rob., s.v. débit). Du lat. vulg. *molliare «attendrir le pain en le trempant», puis «mouiller», dér. du lat. mollia (panis), «mie de pain», substantivation de l'adj. mollis «mou, tendre» (mou*) (v. Ern.-Meillet, s.v. mollis). Fréq. abs. littér.: 2872. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3348, b) 4826; xxes.: a) 5215, b) 3628.
DÉR.
Mouillement, subst. masc.a) Art culin. Liquide (eau, vin, bouillon...) ajouté à un plat, à une sauce, en cours de cuisson afin de développer une saveur nouvelle ou d'empêcher sa dessication. Pour obtenir des sauces savoureuses, il faut employer comme mouillement des jus aromatisés (Ali-Bab,Gastr. prat., 1907, pp.1-2).En partic. Jus (de viande). Mettez les membres de la poulette dans la casserole. Faites cuire sur un feu vif pour que la viande ne rende pas de mouillement, se raffermisse et prenne la couleur d'or (Gdes heures cuis. fr.,L. Tendret, 1896, p.200).b) Phonét. Synon. moins usuel de mouillure.Physiologiquement, c'est [la palatalisation] un élargissement du contact dorsal de la langue sur le palais dur (...). [Les consonnes antérieures] prennent peu à peu le lieu du [j] et s'étalent davantage sur le palais. Auditivement, on parle de «mouillement» (F. Carton,Introd. à la phonét. du fr., Paris, Bordas, 1974, p.80).? [mujm? ?]. ? 1resattest. a) 1553 «action de mouiller» (Albert, Architecture, trad. J. Martin, 56 b cité par Vaganay ds Rom. Forsch., t.32, p.108: le mouillement des pluyes), b) 1801 phonét. (P.R.F. Butet, Abr. d'un cours complet de lexicogr., p.79 ds Quem. DDL t.21); c) 1829 art culin. «arrosement léger» (Boiste), 1831 «liquide nécessaire à la cuisson» (Viard, Cuisin. roy., p.10); de mouiller, suff. -ment1*.

MOUILLER, verbe
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 trans. «imbiber, humecter» (Alexis, éd. C. Storey, 267: si moilent sun liçon); ca 1165 pronom. «s'imprégner d'un liquide» (Troie, éd. L. Constans, 10630: en sanc se moilleront); ca 1165 part. passé adj. (ibid., 23864: darz [...] moilliez); ca 1165 trans. «rendre humide, imbiber (le sujet désigne un liquide)» (ibid., 13284: Or moilleront lermes ma face); ca 1160 intrans. «devenir mouillé» (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1252); b) 1801 part. passé subst. «ce qui est mouillé» (Destutt de Tr., Idéol. 1, p.131: une sensation de chaud [...] ou de mouillé); 1874 «endroit mouillé» (Lar. 19e); 2. ca 1155 trans. «rendre humide (de larmes)» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14071: Lu chief lu rei en fud muidliez); ca 1225 part. passé adj. yeux mouillés (Gautier de Coinci, Théophile, 1461 ds Miracles, éd. V. F. Koenig, t.1, p.138: oelz moilliez); 3. a) xiiies. part. passé adj. «pluvieux, humide» (Chansons Ms 389 Bibl. Berne, 379, 1: en tens moillié et enpleu); 1563 année mouillée (Palissy, Recepte véritable, éd. A. France, p.45); 1668 subst. «temps humide» (La Fontaine, Fables, VI, 4, 13, éd. A. Régnier: du sec et du mouillé); b) 1636 intrans. «pleuvoir» (Monet: il a Moüillé ce matin); 1680 (Rich.: pluie qui mouille); 4. a) fin xives. intrans. «être mouillé de sueur à cause de la peur» (E. Deschamps, ?uvres, éd. G. Raynaud, t.8, p.84: D'angoisse tous li frons me mueille); b) 1936 arg. «avoir peur» (Céline, loc. cit.); 5. 1530 mouiller ses lèvres «tremper ses lèvres sans boire, ou en buvant peu» (Palsgr., p.640); 6. 1573 expr. tirer au doigt mouillé (J. A. de Baif, Eclogue XI, fo33 vods Gdf. Compl.); 7. a) 1598 mar. mouiller l'ancre (J. de Villamont, Voyages, l. 3, chap.2, 478 ds Quem. DDL t.10); 1667 intrans. «être au mouillage» (L'Afrique de Marmol, trad. N. Perrot d'Ablancourt, t.2, p.239); 1797 part. passé adj. «au mouillage» (Voy. La Pérouse, t.3, p.185); b) 1866 mouiller une sonde (Hugo, loc. cit.); c) 1903 mouiller une bouée (Nouv. Lar. ill.); d) 1915 mouiller une mine (Lar. mens. t.3, p.352c); e) 1963 pêche mouiller une ligne (Lar. encyclop.); 8. 1648 poule mouillée (Scarron, Virgile travesti, l. II, éd. 1786, t.4, p.104); 9. 1680 part. passé adj. phonét. (Rich., s.v. g); 1690 trans. et pronom. (Fur., s.v. mouiller et s.v. l); 10. 1690 papier mouillé «étoffe de mauvaise qualité» (Fur.); 11. 1691 cuis. «additionner d'un liquide nécessaire à la cuisson» (B. Guégan, La fleur de la cuis. fr., p.163 ds FEW t.6, 3, p.44a); 12. [1752 sculpt.? (Trév. Suppl.: draperie de linge mouillé)]; 1836 sculpt. draperie mouillée (Gautier, Mllede Maupin, IX, p.196 ds Rob., s.v. couvrir); 13. a) [1765 text. mouiller du drap (Encyclop. d'apr. Lar. Lang. fr.)]; 1812 (Mozin-Biber); b) 1874 tiss. mouiller de la soie (Lar. 19e); 14. 1767 mouillée part. passé subst., papet. (Encyclop., t.26, Papeterie, planche II); 15. 1820-40 arg. mouillé «connu à la police» (Ms Jacquinot ds Larch. Suppl. 1883, p.XI); 1886 pronom. «prendre des risques» (arg. des voleurs ds Esn.); 1935 pronom. «se compromettre» (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi! p.218); 1948 trans. «compromettre» (A. Paraz, Le gala des vaches, p.268 ds Cellard-Rey); 16. 1867 phys. «(en parlant de la surface d'un liquide) se relever au contact d'un solide» (Lar. 19e, s.v. capillarité, p.309b: le liquide mouille les parois du vase); 1903 corps mouillés et non mouillés (Nouv. Lar. ill.); 1953 mouillant subst. (Lar. 20eSuppl.); 1956 mouillant adj. (Uv.-Chapman); 17. 1874 «étendre d'eau (le vin)» (Lar. 19e); 18. 1885 «uriner (dans ses vêtements)» (Maupass., Contes et nouv., t.2, Bapt., p.575: il avait mouillé ses linges); 1903 (Janet, Obsess. et psychasth., p.48: mouiller son pantalon); 19. 1887 arg. «être excitée sexuellement (en parlant d'une femme)» (Renard, loc. cit.); 1893 en mouiller pour qqn (Richepin, Miseloque, p.174) [cf. ca 1470 Devinettes fr. du Moy. Âge, éd. B. Roy, no461: le con [...] poeult moullier une teste, deux barbes]; 20. 1925 géogr. section mouillée, périmètre mouillé (De Martonne, Traité de géogr. phys., t.I, 3epart., V, III, p.459 ds Rob., s.v. débit). Du lat. vulg. *molliare «attendrir le pain en le trempant», puis «mouiller», dér. du lat. mollia (panis), «mie de pain», substantivation de l'adj. mollis «mou, tendre» (mou*) (v. Ern.-Meillet, s.v. mollis).

Mouiller au Scrabble


Le mot mouiller vaut 9 points au Scrabble.

mouiller

Informations sur le mot mouiller - 8 lettres, 4 voyelles, 4 consonnes, 7 lettres uniques.

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mouiller

Les mots proches de Mouiller

Mou, molleMouMouchardMouchardageMoucharderMoucheMoucherMoucherMoucherMoucherieMoucherolleMoucheronMoucheronMoucheronneMouchetMoucheté, éeMoucheterMouchetteMouchetureMoucheurMouchoirMouchonMoudreMoueMouetteMoufleMoufleMoufleMouflerMouflonMouillageMouilleMouillé, éeMouillementMouillerMouilleurMouilleux, euseMouilloirMouillureMoulageMoulantMouleMouleMoulé, éeMouleauMouléeMoulerMoulerieMouleurMoulièremoumouMouacourtmouaisMouaisMouans-SartouxMouavilleMouazémouchamouchachoumouchagemouchaimouchaientmouchaitMouchampsMouchanmouchantmouchardmouchardMouchardmouchardamouchardagemouchardaitmouchardemouchardemouchardemouchardémouchardentmouchardermoucharderamoucharderaitmouchardesmouchardesmouchardsmouchardsmouchemouchemouchéMouchemouchéemouchentmouchermoucheronmoucheronsmouchesmouchesmouchésMouchèsmouchetaitmouchetant


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Les citations avec le mot Mouiller


  1. Le chat mangerait volontiers du poisson, mais il ne se soucie pas de se mouiller les pattes.

    Auteur : Proverbes allemands - Source : Proverbe


  2. Quand on ne veut pas se mouiller, qu'on s'arrange au moins pour ne pas éclabousser les autres.

    Auteur : Stanislaw Jerzy Lec - Source : Nouvelles pensées échevelées (2000)


  3. Sonde d'amour, veux-tu mesurer le fond où va pouvoir mouiller la mort?

    Auteur : Georges Limbour - Source : L'Enfant polaire


  4. Il pleuvait dense. Un vrai rideau de douche. Régulier. Têtu. Trempant. J'adorais. Ceux qui n'aiment pas la pluie ne méritent pas de prononcer des verbes comme arroser, mouiller, liquider. Même les Russes savent ça. Jusqu'à preuve du contraire la pluie n'entre pas sous la peau. Tout se sèche , à force. Avec un bon feu et une serviette.

    Auteur : Jean-Bernard Pouy - Source : La récup (2008)


  5. La Léopoldine devait mouiller en grande rade devant ce Pors-Even, et n'appareiller définitivement que le soir.

    Auteur : Louis Marie Julien Viaud, dit Pierre Loti - Source : Pêcheur d'Islande (1886)


  6. Il prit doucement une mèche de ses cheveux et la réchauffa entre ses doigts. De petits cristaux de glace fondirent et mouillèrent ses paumes. Doucement il lécha l'eau.

    Auteur : Camilla Läckberg - Source : La Princesse des glaces (2008)


  7. Quiconque est sous la pluie, ne craint pas de se mouiller les pieds en traversant la rivière.

    Auteur : Camara Nangala - Source : Le Printemps de la liberté (2010)


  8. Qui craint de se mouiller, ne prendra pas de truites.

    Auteur : Proverbes espagnols - Source : Proverbe


  9. Il n'y a que des gens qui s'effleurent sans se toucher vraiment. Et elle les envie. Ils savent être là sans avoir l'air absent, ils savent ne rien dire d'eux l'air de dire quelque chose, ils ont l'air d'être heureux, ils savent nager sans se mouiller les pieds, ils connaissent la danse et s'entendent à merveille pour ne pas se marcher sur les pieds.

    Auteur : Louise Auger - Source : Ev Anckert, une passion parisienne


  10. Après ils amenèrent des embarcations pour mouiller des ancres, essayer de se déhaler, en réunissant toutes leurs forces sur des amarres - une rude manoeuvre qui dura dix heures d'affilée.

    Auteur : Louis Marie Julien Viaud, dit Pierre Loti - Source : Pêcheur d'Islande (1886)


  11. L'homme doit fouiller, se mouiller et parfois cafouiller.

    Auteur : Daniel Desbiens - Source : Maximes d'Aujourd'hui


  12. La devise des hommes d'affaires plus ou moins scrupuleux est: savoir toujours assez bien nager pour n'avoir jamais à trop se mouiller.

    Auteur : Pierre Dac - Source : L'Os à moelle


  13. Reste dans ta coquille et dédaigne, escargot,
    Cet humide parfum de rose et d'abricot;
    Ta solitude sera douce si tu l'ornes
    De beaux rêves; il pleut; tu mouillerais tes cornes.


    Auteur : Philippe Huc, dit Tristan Derème - Source : La Verdure dorée (1922), CIX


  14. Hier, quand le premier ministre ne voulait pas se mouiller, on lui donnait un parapluie. Aujourd'hui, quand il se mouille, on lui prête un impair !

    Auteur : Jacques Faizant - Source : Chaud devant ! (1987)


Les citations du Littré sur Mouiller


  1. Mille petits amours sont venus voltiger à l'entour d'elle à fleur d'eau, sans mouiller que la pointe de leurs pieds

    Auteur : D'ABLANCOURT - Source : Lucien, Dial. Notus et Zéphyre.


  2. Ne pourra nul mouiller les draps, jusques à ce qu'ilz soient scellez tous escruz, ou qu'ilz aient prins congié aux boujonneurs de les esbrouer seulement

    Auteur : DU CANGE - Source : ib.


  3. Vers deux heures du matin, Villeneuve, qui s'était borné à mouiller une ancre, profita du vent, et reprit sa direction vers l'ouest

    Auteur : THIERS - Source : Hist. du consulat, l. XXI


  4. L'expression jeter l'ancre a été d'usage lorsque les ancres étaient maniables ; mais, à présent qu'elles ont une pesanteur considérable, on dit toujours : laisser tomber l'ancre, ou bien mouiller

    Auteur : LEGOARANT. - Source :


  5. Pres mes amis honnestement J'aime mieux boire et mouiller l'anche, Que manger mon pain en ma manche [seul], N'ayant jamais contentement

    Auteur : JEAN LE HOUX - Source : Vau de Vire, 12


  6. Sur ses piez... tu acolas [tes cheveux] En baisier les, et en mouiller De tes lermes dont feis courcier [courroucer] Dyables que lors tu affolas

    Auteur : J. DE MEUNG - Source : Tr. 888


  7. Mes yeux se mouillèrent en chemin

    Auteur : MARIVAUX - Source : Marianne, 8e part.


  8. Ne pourra nul mouiller les draps jusqu'à ce qu'ils soient seellez tous escruz, ou qu'ils aient prins congié aux boujonneurs de les esbrouer seulement

    Auteur : DU CANGE - Source : esborrare.


  9. Quiconque veut travailler, Faut tenir la gorge nette, Et bien souvent la mouiller

    Auteur : BASSEL. - Source : XXVII


  10. Ce sont les oiseaux d'eau qui m'ont captivé ; ce sont eux qui ont pris mes plus jolis souvenirs, c'est leur chasse qui m'a donné le plus d'émotions et d'imprévu ; et puis je dois être un peu de leur famille, j'ai toujours aimé à gargouiller l'eau et me mouiller les pieds

    Auteur : CARTERON - Source : Premières chasses, Papillons et oiseaux, p. 117, 1866


  11. Quoi ! je ne boy que par procuration ; mouillez-vous pour seicher, ou seichez-vous pour mouiller

    Auteur : François Rabelais - Source : Garg. I, 5


  12. [La mer] Que la verge Moyse divisa, Sans eulx mouiller à leur transaction [passage de la mer Rouge]

    Auteur : E. DESCH. - Source : Poésies mss. f° 129




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 12h33










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