Définition de « viandé »


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot viande de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.

Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur viandé pour aider à enrichir la compréhension du mot Viandé et répondre à la question quelle est la définition de viande ?

VER genre (m) de 2 syllabes
Une définition simple : (fr-verbe-flexion |pp=oui)

  • Du verbe viander.


    Définitions de « viande »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    VIANDE, subst. fém.

    A. ?
    1. Vx. Aliment dont se nourrit l'homme; nourriture quelconque. (Dict. xixeet xxes.).
    ? Viande du Roi. Repas du Roi. ? Vous venez de rencontrer la viande du Roi (...) ? Oui, c'est ainsi que l'on nomme son dîner (La Varende, Esculape, 1949, p. 254).
    ? La viande est servie. ,,Se disait les jours maigres comme les jours gras`` (Ac. 1798-1878). Aller à la viande. ,,Aller chercher les plats qu'on devait servir sur table`` (Ac. 1798-1878).
    2. Vx ou littér. Viande creuse*.
    3. En partic. Chair comestible de tout animal et notamment du poisson. Le saumon n'est pas une viande de malade (Ac. 1798-1878). Les viandes se divisent en: viande de boucherie, volaille, abats, gibier, poissons, crustacés, mollusques (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 216).
    ? Vx. Viande de carême. Poisson salé (hareng, morue, saumon...), parfois fruits secs (figues, raisin...) ou riz, autorisés pendant le carême. Faire provision de viande de carême (Ac.1798-1878).
    4. RELIG. CATH. Eucharistie, corps du Christ sous forme d'aliment eucharistique et/ou de nourriture spirituelle. Le Pontife va recevoir « le vin et la viande du bonheur » ce qui marque l'instant communiel dans la célébration du rite (Cuisinier, Danse sacrée, 1951, p. 69).L'Eucharistie était son amour; toujours affamée de cette viande céleste et tremblante en la recevant (Dupré1972).
    B. ?
    1. [P. oppos. aux végétaux comestibles et aux animaux aquatiques, en partic. les poissons]
    a) Chair comestible d'un animal. Synon. pop., péj. barbaque, bidoche.Tout l'hiver, ils ont vécu de quinze lapins, sans autre viande (Renard, Journal, 1904, p. 893).Paon: on disait au Moyen Âge que ce noble oiseau était la viande des preux et il jouait un grand rôle dans les festins (Gdes heures cuis. fr.,Éluard-Valette,1964, p. 245).V. cru ex. de Zola.
    SYNT. Viande avariée, dure, filandreuse, fraîche, tendre; viande grasse, maigre; viande bouillie, cuite, fumée, grillée, rôtie, salée, séchée; viande entrelardée, persillée; viande marinée, mortifiée, panée; viande à la broche, en sauce, en conserve; viande à point, saignante; manger de la viande; barder, larder de la viande; morceau, plat de viande; attendrisseur, hachoir, presse à viande.
    ? Hache-viande. V. hache-.Presse-viande. V. presse-.
    ? Viande blanche. Viande du veau, du lapin, de la volaille, etc., qui a une couleur blanche après cuisson. Synon. chair* blanche.On prescrira d'abord un régime très-doux, n'accordant que des soupes, (...) du poisson cuit à l'eau et des viandes blanches (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 331).Nos paysans ne consomment à l'ordinaire que de la viande blanche, volaille ou veau, volaille surtout, au fur et à mesure des naissances et du roulement des bêtes au poulailler (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p. 116).Viande rouge*. Viande noire. Viande du sanglier, du chevreuil, du lièvre, de la bécasse, etc., et en général viande qui a une couleur rouge foncé ou noirâtre après cuisson. Synon. chair* noire.En général, tous les aliments qui sont légèrement excitants font rêver: telles sont les viandes noires, les pigeons, le canard, le gibier, et surtout le lièvre (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 215).Un lièvre c'est un grand plat débordant de viande noire (Giono, Colline, 1929, p. 121).
    ? Vieilli. [P. oppos. à grosse viande (infra b) ou à viande de boucherie] Menue viande. Volaille, gibier. Le pourvoyeur a fait marché pour fournir la grosse et la menue viande (Ac.1798-1878).
    ? ART CULIN. Viande froide. Viande cuite et servie ensuite froide. Synon. assiette anglaise*.On servait à Jeanne de la viande froide, à laquelle elle ne touchait pas (A. France, Bonnard, 1881, p. 480).
    ? Viande des grisons (région., Suisse). Sans oublier le fromage [...] en raclette avec de la viande des grisons, typique des sports d'hiver (Santé magazine, févr. 1991, p. 15, col. 4).
    ? Rare. [En parlant du c?ur] Le c?ur est une viande fibreuse, d'un goût médiocre, mais nutritive, car elle contient 19 grammes p. 100 d'albuminoïdes et jusqu'à 13 grammes de graisse (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 217).
    ? RELIG. CATH. S'abstenir, interdire de manger de la viande. L'abstinence de viande (Ac. 1798-1835). Moïse proscrivait les viandes impures: il n'y a rien d'impur, toute viande est bénie, car la vie est dans la viande. Mangeons la viande pour avoir la vie, buvons le vin pour avoir la flamme! (Flaub., Tentation, 1849, p. 256).
    b) Mod., lang. cour., BOUCH. Chair des animaux de boucherie, à l'exclusion de la volaille, des abats ainsi que des préparations de conserve (charcuterie, confits, etc.). Viande hachée; viande à braiser, à griller; viande de b?uf, de cheval, de porc; crochet, pendoir à viande; découper, hacher de la viande:
    Les bouchers, avec de grands tabliers blancs, marquaient la viande d'un timbre, la voituraient, la pesaient, l'accrochaient aux barres de la criée; (...) il regardait ces files de corps pendus, les b?ufs et les moutons rouges, les veaux plus pâles (...) le ventre ouvert. Zola, Ventre Paris, 1873, p. 631.
    ? Grosse viande (vx). Synon. de viande de boucherie.V. supra menue viande ex.Loc. verb. fig. Traiter qqn comme de la viande de boucherie. Traiter quelqu'un très mal; l'envoyer à la mort. Mais les jeunes soldats d'aujourd'hui iront-ils grossir ce charnier? Se laisseront-ils traiter comme de la viande de boucherie? (Arland, Ordre, 1929, p. 262).
    ? Viande abattue. Animal de boucherie abattu. Anton. viande sur pied*.Les grandes sociétés de groupage (...) monopolisent en partie le transport des viandes abattues et en contrôlent le commerce (Wolkowitsch, Élev., 1966, p. 179).
    ? Viandes foraines. V. forain1.Viande sur pied*.
    ? Farine de viande. Farine obtenue par séchage et pulvérisation de la viande d'équarrissage et des déchets de boucherie et d'abattoir, utilisée dans l'alimentation du bétail. V. farine A 2 b ex. de Wolkowitsch.
    ? [Avec un poss.] Part de viande servie. Montrer comment on coupe sa viande (GDEL).
    ? (Couleur, rouge) de viande (crue, saignante). D'une couleur qui rappelle celle de la viande crue ou saignante; rouge vif. Bouche d'un rouge de viande crue; teint de viande crue. Une feuille couleur de viande crue, striée de côtes pourpre, de fibrilles violacées, une feuille tuméfiée, suant le vin bleu et le sang (Huysmans, À rebours, 1884, p. 119).Une barbe noire, très fournie, qui ne laisse à découvert que deux pommettes couleur de viande (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 737).En viande saignante (rare). Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques (Rimbaud, Illumin., 1873, p. 292).
    c) P. anal. Chair d'un animal dont un autre animal se nourrit. [Chez le lion] toutes les particularités morales sont à l'unisson: d'abord l'instinct sanguinaire, le besoin de viande fraîche, la répugnance pour tout autre aliment (Taine, Philos. art, t. 1, 1865, p. 34).
    ? Région. (Afrique). Gibier. [La panthère] s'en va tuer sa viande (Invent. Particul. lex. Fr. Afr. n.1988).
    2. Gén. péj. Chair humaine; p. méton., corps humain, individu, personne.
    a) Pop. ou arg. Cacher, laisser voir sa viande; recevoir un coup de couteau en pleine viande. Il passe des blessés qui (...) jettent au public: « Allez, il y a de la viande de Prussiens là-bas! » (Goncourt, Journal, 1870, p. 687).Les hyènes ça rigole énormément... C'est votre viande à vous qu'elles reniflent... Ça les fait rire!... C'est pressé de vous voir crever ces bêtes-là! (Céline, Voyage, 1932, p. 207).
    ? C'est pas de la viande pour ton serin. Quand on regarde avec insistance une jolie fille et que cela ne lui plaît pas, elle répond ? Ça, mon vieux (...) c'est pas de la viande pour ton serin (Virmaitre, Dict. arg. fin-de-s.,1894, p. 189).
    ? Locutions
    ? Loc. adj. [En parlant d'une pers.] En viande. Gros, gras. Synon. viandeux, viandé (infra rem.), viandu (infra rem.).Le paillasse-nain détestait les hommes forts (...) Il les tenait à l'?il [ceux de la foire] (...) d'être si en viande (Richepin, Truandailles, 1891, p. 67).
    ? Loc. verb. [Le suj. désigne une pers.] Amener sa viande. ,,Venir, arriver`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). Exposer sa viande. ,,Prendre un risque`` (Gautrat 1970). « J'exposais la viande », je ne m'encombrais pas d'un luxe de précautions (L. TerrayLes Conquérants de l'Inutile, 1961ds Petiot 1982).Montrer sa viande. ,,Se décolleter excessivement`` (Delvau 1883). ,,Se dénuder`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). Pousser sa viande. ,,Se pousser`` (Rey-Chantr. Expr. 1979).
    b) Arg. Viande + déterm.
    ? Viande + adj.
    ? Basse viande. ,,Femme dont les chairs sont bouffies et molles`` (Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 343). Synon. viande de deuxième catégorie (infra).
    ? Viande chaude, humaine (le plus souvent à propos d'une femme). Marchandise humaine. Ces filles étalées, écrasées sur les banquettes... ce marché de viande humaine, promise aux voracités bourgeoises (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 316).Exploiteur, marchand, négociant, vendeur en/de viande chaude, humaine. Souteneur. Mais c'est un métier de souteneur que vous me proposez là. Vous êtes tout simplement des « exploiteurs de viande chaude! » (Hogier-Grison, Monde où l'on triche, 1resérie, 1886, p. 100).
    ? Viande froide. Mort (le plus souvent de mort violente); p. méton., carnage, tuerie. [Riton était un implacable:] j'avais qu'à le laisser faire, en moins de rien la firme Angelo, elle allait se retrouver en viande froide, gonzesses et gonzes pêle-mêle! (...) ça passait la demi-douzaine d'allongés! (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 105).J'ai fait trois viandes froides aujourd'hui (Sandry-Carr.1963).PRESSE. ,,Biographies de personnalités rassemblées aux archives pour servir en cas de besoin notamment dans la rédaction des articles nécrologiques`` (cfpj Presse 1982).
    ? Viande morte. Cadavre. Les premiers rangs de la charge, lourds, retombèrent sur eux-mêmes (...) comme des viandes mortes (D'Esparbès, Guerre dentelles, 1896, p. 55).J'en peux pus! On est traité comme d' la viande morte (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 83).
    ? Viande saoûle. Ivrogne. Dans le mitan de la nuit, la viande saoûle monte l'escalier, eux débraillés, elles nues, et qui pissaient de rire à chaque marche (Giono, Baumugnes, 1929, p. 100).
    ? Viande à + subst.
    ? [Le subst. désigne une catégorie professionnelle] Femme dont les charmes, les faveurs sont tout juste bonnes pour... C'était une fille. Encore une malheureuse! De la viande à cocher ou à valet de chambre (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 371).Il gagnait généralement les consommations au bar, et du coup, la proximité gratis de belles filles, de la viande à boxeurs (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 212).
    ? Viande à canon. Synon. de chair à canon (v. chair I B 2 b).Les ouvriers, c'est tout de la canaille, des crève-de-faim, de la viande à canon (Poulot, Sublime, 1870, p. 132).
    ? Viande à pneu. ,,Piéton imprudent`` (Car. Argot 1977).
    ? Viande de + subst.
    ? Viande de boucherie. Synon. de viande chaude, humaine (supra).Ni une maquerelle ni un Seymour n'ont pensé à avoir une Circassienne et une Japonaise, une négresse et une mulâtresse (...). Toujours la même viande de boucherie (Goncourt, Journal, 1863, p. 1214).
    ? Viande de deuxième catégorie. Synon. de basse viande (supra). (Ds Rigaud, Jargon paris., 1878, p. 343).
    ? Viande de morgue. ,,Personne qui commet des imprudences. - Vagabond, coureuse`` (Rigaud, Jargon paris., 1878, p. 343). Le marinier Lausard lui cria même: Viande de morgue, rangez-vous donc (Liberté,25 août 1877ds Rigaud, Jargon paris., 1878, p. 343).
    c) Subst. + à viande. [Pour désigner une chose concr.] Arg., pop.
    ? Sac à viande. Drap cousu en forme de sac que l'on glisse dans le sac de couchage ou que l'on utilise pour protéger un duvet; sac de couchage. ,,Chemise`` (Car. Argot 1977). Quand on se réveillait le matin, tout était raide, le sac à viande, la couverture (...) les godillots surtout (Vialar, Morts viv., 1947, p. 79).
    ? Boîte à viande. ,,Cercueil`` (Virmaitre, Dict.arg.fin-de-s., , 1894, p. 39). Voiture à viande. Corbillard. Après les mitrailleurs (...) passèrent les caissons cahotants du train de combat, la voiture à viande, l'ambulance aux roues ferrées (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 60).
    REM. 1.
    Viandaille, subst. fém.,région. (Provence). Hachis de viande, chair à saucisse. Madame Onuphre emplissait les boyaux à saucisse. Elle prenait de pleines poignées de ce hachis puis elle entonnait la viandaille en faisant de la main le simulacre de traire (Giono, Eau vive, 1943, p. 18).
    2.
    Viandailler, verbe intrans.,hapax. Manger de la viande. Il est de ces athées intransigeants (...) qui, par système, font gras pendant tout le Carême en vérité, le bel exploit! On voit même quelques fumistes (...) qui viandaillent comme des hyènes, le seul jour du Vendredi-Saint! (Ponchon, Muse cabaret, 1920, p. 170).
    3.
    Viandard, subst. masc.a) Chasse, péj. Chasseur (tueur) pour qui seule compte la chasse, la quantité de viande abattue, rapportée et, quelquefois, vendue (d'apr. Burn. 1970). b) Manège. ,,Cheval possédant plus de « gros » (masse) que de « sang »`` (St-Riquier-Delp. 1975). c) Au fig. Personne qui vit aux dépens d'autrui. Une lutte incessante, une société cynique et féroce, les pauvres, les humbles, hués, pilés par les bourgeois enrichis, par les viandards! (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 198).
    4.
    Viandasse, subst. fém.,hapax. Synon. péj. de viande (supra B 1 b).Alban était fasciné par l'opération qui transformait ce grand corps [du taureau], il y a un quart d'heure encore instrument de meurtre et de gloire, en une viandasse maniée et triviale (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 564).
    5.
    Viandé, -ée, adj.,vieilli. [En parlant d'une pers., d'une partie de son corps] Bien en chair; gras, gros. Synon. viandeux, viandu.Des yeux qui s'occupent chacun de leur affaire dans une figure trop viandée (Renard, Journal, 1902, p. 755).
    6.
    Vianderie, subst. fém.Industrie de la viande; boucherie. On aurait intérêt à créer une industrie agricole de la viande, la vianderie, sur des bases identiques à celles de la sucrerie, de la distillerie ou de la laiterie (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 59).
    7.
    Viandeux, -euse, adj.a) Région. (Belgique). [En parlant du bétail] ,,Bien fourni en chair`` (Hanse Nouv. 1983). b) Rare, péj. [En parlant d'une pers.] Synon. de viandu, viandé.Trois étrangers, un homme et deux femmes (...) tous trois épais, viandeux, au parler rauque et indiscret (Gide, Journal, 1929, p. 923).
    8.
    Viandu, -ue, adj.,péj. [En parlant d'une pers., d'une partie de son corps] Synon. de viandeux, viandé.Le gros échevin à figure viandue, à petite bouche triste et précieuse (Colette, Jumelle, 1938, p. 178).
    Prononc. et Orth.: [vj? ?:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 « tout aliment qui entretient la vie » (Alexis, éd. Chr. Storey, 251) ? xviiies., F. Rollin ds Brunot t. 6, p. 1350; 1564 viandes de quaresme (Rabelais, Cinquesme Livre, éd. Marty-Laveaux, XXVIII, p. 116); au fig. a) 1630 viandes celestes (D'Aubigné, Confession Cath. Sieur Sancy, p. 255); b) 1646 viande creuse « nourriture peu substantielle » (Du Lorens, Satires p. 39); 2. ca 1389 « chair des animaux à sang chaud, dont on se nourrit » grosses viandes (Philippe de Mézières, Le Songe du Vieil Pélerin, éd. G. W. Coopland, Prol., fo7 ro, p. 97); 1654 viandes de la boucherie (J.-L. Guez de Balzac, Dissertations politiques, p. 512); 1690 menuë viande « gibier, volaille » (Fur.); 1718 viande blanche, viande noire (Ac.); 3. a) 1690 fam. « chair de l'homme » (Fur.: On dit, cachez vôtre viande, à ceux qui monstrent quelques parties qui sont ordinairement couvertes); 1808 montrer sa viande (Hautel t. 2); b) 1846 « individu » ici « prisonnier » (Intérieur prisons, p. 34); 1916 viande saoule (Barbusse, Feu, p. 199); c) 1888 sac à viande « chemise » (Merlin, Lang. verte troupier, p. 78); 1908 id. « sac de couchage » (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], p. 336). Du lat. tardif vivanda (805, Capitulaire de Charlemagne ds Du Cange) avec chute, p. dissim., du v intérieur. Vivanda est l'altér. du lat. vivenda « ce qui sert à la vie », neutre plur. subst. de vivendus adj. verbal de vivere « vivre ». Fréq. abs. littér.: 1 853. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 345, b) 3 762; xxes.: a) 3 314, b) 2 722.
    DÉR.
    Viandis, subst. masc.,vén. Pâture du cerf, et, plus généralement, de toute bête fauve; manière dont ces bêtes pâturent. On reconnaît les cerfs à leur viandis (Ac. 1835-1935). Le soleil était chaud et les jeunes pousses formaient un viandis cher aux cerfs et aux biches (Vialar, Rendez-vous, 1952, p. 191).Loc. verb. Aller, être au viandis; faire son viandis. Synon. de viander (v. ce mot A).[Le tueur] connaissait tous les gagnages où les bêtes douces vont faire leur viandis, les bêtes mordantes leurs mangeures nocturnes (Genevoix, Dern. harde, 1938, p. 141).? [vj? ?di]. Att. ds Ac. dep. 1694. ? 1resattest. 1387-89 viandeïs (Gaston Phébus, Livre de Chasse, éd. G. Tilander, 30, 32, p. 156), ca 1510 viandis (Gringore, Chasse du cerf des cerfs, I, 165 ds Gdf. Compl.); de viande, suff. -is*.
    BBG. ? Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1983, t. 47, pp. 463-464. ? Guill. Orig. gourmande 1986, pp. 267-268. ? Quem. DDL t. 22, 25, 27, 28, 37 (s.v. viandeux), 38.


    Wiktionnaire


    Nom commun - ancien français

    viande \Prononciation ?\ féminin

    1. Nourriture.
      • Blaunche escrepes. E une autre viaunde, ke ad noun blaunche escrepes. (British Library, manuscrit additonal 32085, f. 117v. Transcription de Hieatt et Jones.)
      • De viande fu replenis (Roman d'Eneas, ms. 60 français de la BnF, f. 164r. b. Voir replenir.)
        [Le château] fut rempli de nourriture (ici, Eneas prépare son château contre un assaut de Turnus, le fortifiant et le remplissant de nourriture)

    Nom commun - français

    viande \vj??d\ féminin

    1. (Cuisine) (Vieilli) Toute nourriture, carnée ou non.
      • C'est viande céleste manger à désjeuner des raisins avecq la fouace fraiche (Rabelais, Gargantua, chapitre 23)
      • En effet, au bout de quelques minutes, la porte s'ouvrit à double battant, et Capestang effaré vit entrer un officier en grande tenue, l'épée au poing, qui cria : « Les viandes de Sa Majesté ! » (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    2. (Cuisine) Chair d'un animal utilisée pour la nourriture, y compris celle des coquillages, des crustacés, et des poissons ; par opposition aux nourritures végétales et aux ?ufs.
      • Cependant ils remarquent une broche bien garnie, souper réservé à quatre officiers. ? « Mais il y a des viandes pour huit ; ne pouvez-vous prier ces messieurs de partager ce repas avec deux voyageurs mourant de fatigue et de faim ? » (Anonyme, Revue littéraire, 1830, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
      • D'un geste auguste, il jetait le chat aux pieds de mam'zelle Geneviève [?] et aussitôt, se mettait à le dépecer, gardant la viande pour les mendiants, faisant sécher, au bout d'un bâton, la peau qu'elle vendait aux Auvergnats. (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
      • [?] au premier symptôme, l'apparition d'un léger ?dème prétibial, il fallait cesser toute absorption de viande de conserve et se nourrir exclusivement de légumes conservés ou secs et de viande fraîche. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    3. (Cuisine) (Courant) Chair animale utilisée pour la nourriture, à l'exclusion du poisson et des fruits de mer.
      • Les viandes, poissons et ?ufs vous apportent des protéines rassasiantes, mais aussi du fer et des vitamines (à consommer 1 à 2 fois par jour). (Laurence Plumey, Comment maigrir heureux quand on n'aime ni le sport ni les légumes, Éditions Eyrolles, 2016, page 64)
      • Exemple d'utilisation manquant. (Ajouter)
    4. (Familier) (Péjoratif) Partie charnue du corps humain.
      • Tout l'été, les touristes exposent leur viande sur les plages.
      • Pour eux, les femmes étaient des pièces de viande, dans lesquelles ils mordaient à pleines dents et qu'ils recrachaient aussi sec si la bidoche n'était pas à leur goût. (Antoine Bello, Ada, Gallimard, Collection Blanche, 2016, 191)
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    Littré

    VIANDE (vian-d'?; Regnier dit vi-an-d'?; c'est l'ancienne prononciation) s. f.
    • 1Toute espèce d'aliment, tout ce qui est propre à soutenir la vie (sens primitif dont il reste plusieurs traces dans la langue). Qui nous a donné cette diversité de viandes qui se succèdent l'une à l'autre selon les saisons, en telle quantité que ceux mêmes qui ne veulent rien faire trouvent de quoi vivre en ce que la terre produit fortuitement?? Malherbe, Traité des bienf. de Sénèque, IV, 5. Celui n'est délaissé qui a Dieu pour son père?; Il ouvre à tous la main, il nourrit les corbeaux, Il donne la viande aux petits passereaux, Nérée, le Triomphe de la Ligue, II, 1, 1607. Pour moi je me nourris d'une viande invisible et d'un breuvage qui ne peut être vu des hommes, Sacy, Bible, Tobie, XII, 19. Cela suffit, sans être amoureux, pour ne pouvoir dormir, sans manger presque autant d'opium que d'autre viande, Scarron, Épît. dédic. ?uv. t. I, p. 161. Un ragoût, une salade de concombre, des cerneaux et autres sortes de viandes, Sévigné, 9 août 1689. Le dîner de M. de Valavoire effaça entièrement le nôtre, non pas par la quantité des viandes, mais par l'extrême délicatesse, Sévigné, 4 mars 1672. Le roi mangeait souvent hors de chez lui, comme chez la reine, chez M le maréchal de Villeroy, son gouverneur, au palais Brion, où il faisait toujours porter une partie de sa viande, De Laborde, Émaux, p. 541. Le corps vide de nourriture en a besoin, et l'âme aussi la désire? les viandes frappent l'?il ou l'odorat, et en ébranlent les nerfs, Bossuet, Connaiss. III, 11. Prenez-vous, comme Esther, Dieu à témoin de votre nécessité, et de la haine qu'a votre âme pour les viandes profanes et pour les repas des incirconcis?? Massillon, Carême, jeûne.

      Fig. Car c'est une viande en esprit consommée, Légère à l'estomac ainsi que la fumée, Régnier, Sat. III.

      Viande de carême, le poisson salé, la morue, le hareng, le saumon, etc. et aussi les fruits secs, les figues, les raisins, etc.

      Chez le roi, la viande est servie, se disait les jours maigres comme les jours gras. On nous annonça M. Voisin, en même temps que le capitaine des gardes avertit pour la viande, Maintenon, Lett. au duc de Noailles, 26 janv. 1711. Les sommiers du garde-manger portent pour un repas la viande du roi allant par pays, Piganiol de la Force, Introduction à la description de la France, t. I, p. 288.

      On y disait aussi?: aller à la viande, aller chercher les plats qu'on devait servir sur table.

      Viande creuse, mets, repas peu nourrissant. La crème fouettée est une viande creuse pour un homme de bon appétit, Dict. de l'Académie.

      Il se dit aussi des divertissements qu'on propose à une personne qui a besoin de manger. La musique est une viande bien creuse pour un homme qui a faim, Dict. de l'Académie.

      Fig. Viande creuse, chose qui n'a point de résultat, qui ne satisfait point. Ma foi, si vous songez à nourrir votre esprit, C'est de viande bien creuse, à ce que chacun dit, Molière, Fem. sav. II, 7. Elle [l'âme] se jette avec avidité sur l'objet des choses créées qui se présentent à elle, espérant se rassasier?; mais ce sont viandes creuses, qui ne sont pas assez fortes, Bossuet, Sermons, Bonté et rigueur de Dieu, 2. Je suis aussi peu curieux de vers que de prose?; tout cela est devenu viande creuse pour moi, Fénelon, t. XIX, p. 141.

      Fig. Se repaître de viandes creuses, se remplir d'imaginations chimériques.

      Fig. Ce n'est pas là ma viande, ce n'est pas là ce que j'aime, ce que je désire.

      Fig. Ce n'est pas viande pour ses oiseaux, se dit d'une chose à laquelle un homme ne peut prétendre.

      Fig. Ce n'est pas viande prête, se dit d'une chose qu'on désire, mais qu'on ne peut espérer d'obtenir de longtemps.

      C'est un mangeur de viandes apprêtées, se dit d'un homme fainéant qui aime à faire bonne chère.

    • 2 Particulièrement. En général, toutes les chairs, soit des animaux terrestres et des oiseaux, soit des poissons qui servent à la nourriture. Le saumon n'est pas une viande de malade.
    • 3Plus particulièrement encore, la chair des animaux dont on se nourrit, la portion rouge des muscles qui est la partie la plus nutritive de tous les tissus animaux. Viande de boucherie. De bonne viande. La viande est chère. Il se réjouissait à l'odeur de la viande Mise en menus morceaux et qu'il croyait friande, La Fontaine, Fabl. I, 18. Samedi 9 février 1686?: le roi dîna et soupa chez lui en particulier, parce qu'il mange de la viande et qu'il n'en veut pas manger en public, quoique malade, Dangeau, I, 293. Quinze livres de viande à 5 sous la livre, 3 livres 15 sous, Maintenon, Lett. à Mme d'Aubigné, t. I, p. 175, dans POUGENS. Il ne se sert à table que de ses mains, il manie les viandes, les remanie, démembre, déchire, La Bruyère, XI. Il [Porphyre] remontre à Firmus qu'en s'abstenant de la viande et des liqueurs fortes, on conserve la santé de l'âme et du corps?; qu'on vit plus longtemps et avec plus d'innocence, Voltaire, Dict. phil. Viande. Est-il quelqu'un qui ignore que nous [paysans] ne mangeons presque jamais de viande?? hélas?! il est prouvé que, si chaque personne en mangeait, il n'y en aurait pas quatre livres par mois pour chacune, Voltaire, Pol. et lég. Requête aux magistrats. On sait que 100 kilogrammes de viande contiennent, terme moyen, 80 kilogrammes de viande chair, 20 kilogrammes d'os, et qu'ils donnent dans les hospices 400 bouillons d'un demi-litre chacun, et 50 kilogrammes de bouilli, Thenard, Traité de chim. t. III, p. 687, dans POUGENS. Le peuple en France se nourrit beaucoup de grains et consomme très peu de viande?; le peuple d'Angleterre mange beaucoup de viande et consomme peu de grains, Toulongeon, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. III, p. 104.

      Viande neuve, viande qui est servie pour la première fois. Ce hachis est de viande neuve.

      Viande blanche, viande de volaille, de lapin, de veau, etc.

      Viande noire, viande de lièvre, de bécasse, de sanglier, etc.

      Grosse viande, viande de boucherie et aussi viande des gros animaux que l'on tue à la chasse. 3 décembre 1685?: Au retour de la chasse, Monseigneur nous donna un grand souper excellent, et rien que de grosses viandes, Dangeau, I, 262.

      Menue viande, la volaille, le gibier.

      Viande faisandée, hasardée, viande de gibier qui est près de se gâter.

    • 4Populairement et grossièrement, montrer sa viande, se décolleter.
    • 5Fig. En termes de dévotion, l'eucharistie. L'eucharistie était son amour?; toujours affamée de cette viande céleste, et toujours tremblante en la recevant, Bossuet, Mar.-Thér. Voilà pourquoi, dit saint Augustin, il nous a donné ce sacrement comme une viande, Bourdaloue, Dim. oct. du St-Sacrement, Dominic. t. II, p. 293.
    • 6 Terme d'alchimie. Viande du c?ur, le mercure philosophal.

      Viande des morts, le mercure hermétique.


    PROVERBES

    La viande prie les gens, se dit de mets appétissants. Et bien que nos dîneurs mangeassent en sergents, La viande pourtant ne priait pas les gens, Régnier, Sat. x.

    Il n'est viande que d'appétit, l'appétit fait trouver tout bon. Toujours manger et boire?! Dans la profusion le goût se ralentit, Il n'est, mes chers amis, viande que d'appétit, Legrand, Roi de Cocagne, I, 3.


    SYNONYME

    VIANDE, CHAIR. Le mot de viande porte avec lui une idée de nourriture que n'a pas celui de chair. De plus, chair ne se dit que des parties molles?; viande se dit d'une portion de substance animale mêlée de parties molles et de parties dures (Encycl.).


    HISTORIQUE

    XIIe s. Dunc comença sun cors durement à grever, E les grasses [grossières] viandes, chous e nes [navets] à user, Th. le mart. 97.

    XIIIe s. Tuit cil qui deveurent mon pueple ausi comme viande de pain, Psautier, f° 20. Nulle viande ne nous peut venir de la mer que les Sarrazins ne nous tollissent, qui estoient plus forts que nous n'estions, Joinville, 274. Moult est en enfermeté grande Homs qui abosme sa viande [a en dégoût sa nourriture], Du Cange, abominatio.

    XIVe s. Toutes viandes seches sont bonnes à tout homme, Oresme, Éth. 197. Des amis qui sont pour delettacion, peu en souffisent en la maniere que es viandes souffist un peu de salse, Oresme, ib. 287. Le pain, qui est le principal et la plus noble viande pour sustentaccion de corps humain, De Laborde, Émaux, p. 541.

    XVe s. Jamais à table ne mange que d'une seule viande, c'est à savoir de la premiere à quoy il se prend, soit bouilly, ou rosty, ou poulaille, ou grosse viande, Bouciq. IV, 17. Pour ce dit ung commun proverbe?: Du medecin non congnoissant en son art, de viande deux fois cuite, et de la mauvaise femme, Seigneur Dieu, veuilles nous delivrer, Nef des fols, f° 41, dans LACURNE.

    XVIe s. Dieu donne viande à toute chair, Calvin, Instit. 140. On a defendu de manger chair, comme si c'eust esté une viande polluée, Calvin, ib. 1001. Viande creuse, à savoir force beste à deux pieds, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 430, dans LACURNE. Touchant la viande des b?ufs, de deux sortes principales s'en trouve, de verte et de seche, dont on les paistra, sous la distinction des temps, De Serres, 293. Ne m'achete point de chair, Car tant soit elle friande, L'esté je hay la viande, Ronsard, 417. Viande et boisson, perdition de maison, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 434.


    SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    VIANDE. - REM. C'est vers la fin du XVIe siècle que viande a pris son sens spécial d'aujourd'hui?: "En la cour il semble qu'on ait restreint le mot viande à la chair qui est servie à table?; car on n'y appelle pas viande le dessert, et, si à un jour de poisson quelqu'un mange de la chair, on dit qu'il mange de la viande," NICOT.

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    Encyclopédie, 1re édition

    VIANDE, s. f. (Gram.) chair des animaux destinés à la nourriture de l'homme, comme le b?uf, le mouton, le veau ; on dit de la viande blanche & de la viande noire, de la grosse viande & de la viande menue ; le veau, les poulets sont viandes blanches ; le lievre, le cerf, le sanglier sont viandes noires ; le gibier est viande menue ; la viande de b?uf est grosse viande.

    Viande, (critiq. sacr.) la loi de Moise défendit aux hébreux de manger la viande avec le sang & la graisse des victimes qu'on brûloit toujours par cette raison sur l'autel. Ce peuple n'étoit pas fort délicat sur l'assaisonnement de ses viandes. Il les faisoit ou rotir comme l'agneau pascal, Exod. xij. 18. ou cuire au pot ; on lit à ce sujet dans le I. livre des Rois ij. 13. que les enfans d'Eli tiroient de la chair de la marmite pour la faire cuire à leur fantaisie. Nous ignorons quel étoit le ragoût que Rébecca servit à Isaac ; nous savons seulement qu'elle le fit tel qu'il l'aimoit. Genès. xxvij. 4.

    Il n'étoit pas permis aux hébreux de manger des animaux réputés impurs, ni de la chair d'un animal mort de lui-même, ni de celle d'un animal étouffé, sans qu'on en eût fait couler le sang, ni même de l'animal qui avoit été mordu par quelque bête ; quiconque en mangeoit par mégard, étoit souillé jusqu'au soir, & obligé de se purifier. Ils avoient aussi grand soin d'ôter le nerf de la cuisse des animaux dont ils vouloient manger, à cause du nerf de Jacob desséché par l'Ange. Gen. xxxij. 32. Au-reste les Juifs ont toujours observé fort exactement la défense de manger du sang, ou d'un animal étouffé. Cet usage subsista longtems dans l'église chrétienne, & devroit peut-être subsister toujours, parce qu'il a été proscrit conjointement avec la défense d'un péché contre les bonnes m?urs, & que la défense de ce péché n'est pas à tems ; enfin, parce que la défense en a été faite par les apôtres mêmes éclairés du saint-Esprit. « Il a semblé bon, disent-ils, au saint-Esprit & à nous, de ne vous imposer que ces choses nécessaires ; savoir, que vous vous absteniez des choses sacrifiées aux idoles, & de sang, & de choses étouffées, & de paillardise ; & si vous gardez ces choses, vous ferez bien. » Act. xv. 28 & 29, & xxj. 25. (D. J.)

    Viandes immolées aux Idoles ; (Critiq. sacr.) il y avoit chez les Hébreux certains sacrifices, dans lesquels on n'offroit qu'une partie de la victime sur l'autel ; tout le reste appartenoit à celui qui fournissoit l'hostie, & il le mangeoit, le donnoit aux malades, aux pauvres, ou le vendoit. C'étoit pareillement la coutume chez les payens, que ceux qui présentoient aux dieux des victimes, en faisoient des festins dans les portiques du temple, où ils régaloient les prêtres & leurs amis de tout ce qui restoit des victimes, dont une partie étoit seulement consumé par le feu ; mais ceux qui n'étoient pas libéraux, après avoir brûlé à l'honneur des dieux ce qui leur appartenoit, & avoir donné aux sacrificateurs leur portion, faisoient vendre au marché tout le reste, ou en nourrissoient leur famille. Vopiscus raconte que l'avarice de l'empereur Tacite étoit si basse, qu'il faisoit emporter chez lui tout ce qui restoit des victimes qu'il offroit en sacrifice, pour en nourrir sa famille ; aussi Théophraste représentant le caractere d'un avare, n'a pas oublié de dire, que lorsqu'il marie sa fille, il fait vendre au marché tout ce qui n'a pas été consumé des victimes qu'il a été obligé d'offrir. Les prêtres de leur côté vendoient aussi les offrandes, & le reste de la chair des victimes qu'ils ne pouvoient consommer.

    L'usage des viandes de victimes sacrifiées aux idoles excita une dispute sérieuse du tems des apôtres. Plusieurs chrétiens persuadés que la distinction des viandes pures & impures, ne subsistoit plus, depuis que le Sauveur du monde avoit aboli les cérémonies légales, & procuré la liberté aux fideles, achetoient & mangeoient indifférement ces viandes, sans aucun scrupule. D'autres chrétiens plus ou moins éclairés, étoient offensés de cette conduite de leurs freres, & la traitoient d'impiété & de paganisme ; ils croyoient que les démons habitoient dans les idoles, & qu'ils infectoient la chair des victimes qui leur étoient offertes, de même que le vin dont on faisoit des libations à leur honneur ; de sorte que par le moyen de la chair de ces victimes, & de ce vin, les démons passoient dans les personnes qui en mangeoient ou qui en buvoient.

    Cette différence d'opinion alla jusqu'à causer du scandale, & S. Paul crut être obligé de l'arrêter. Il commença par déclarer dans sa I. Epitre aux Corinthiens, ch. x. 25. que l'idole n'est rien ; ensuite il décida sur ce principe, que l'on pouvoit manger de tout ce qui se vend à la boucherie, sans s'informer d'où il venoit, & que quand on se trouvoit à la table d'un payen, il ne falloit point faire de scrupule de manger de tout ce qui y étoit servi ; cependant l'apôtre ajoute d'abord après, qu'il est nécessaire d'observer les lois de la prudence & de la charité, & d'éviter de faire de la peine aux ames foibles ; enfin, il veut que si quelqu'un se scandalise de voir un chrétien manger des viandes immolées, il faut absolument qu'il s'en abstienne, de peur de blesser la conscience de son frere.

    Il paroît par l'Histoire ecclésiastique que S. Paul eut bien de la peine à convertir les chrétiens scrupuleux, sur leur idée que c'étoit mal fait de manger des viandes qu'on avoit une fois sacrifiées aux idoles. Il y eut même plusieurs peres de l'église qui bornerent la proposition de l'apôtre ; mangez de tout, c'est-à-dire, de tout ce qui est permis, hormis les viandes sacrifiées aux idoles. Mangez de tout, dit Clément d'Aléxandrie, excepté ce qui a été défendu dans l'Epitre catholique des apôtres. Il veut parler de la lettre que les apôtres écrivirent aux églises, & qui contient les decrets du Concile de Jérusalem. Act. xv. 24.

    Aussi ce savant pere ne croyoit pas qu'il fût permis de manger ni du sang, ni des choses étouffées, ni des viandes sacrifiées aux idoles. Il y eut plus ; on fit un crime aux Gnostiques d'avoir mangé des victimes sacrifiées aux idoles ; ils devoient pourtant passer pour innocens, s'ils en usoient comme S. Paul l'avoit permis, & avec les précautions qu'il recommande. (D. J.)

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    Étymologie de « viande »

    Provenç. vivenda, nourriture?; ital. vivanda?; du bas-lat. vivenda, ce qui sert à vivre, de vivere (voy. VIVRE).

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    (1050) Du latin vivenda devenu en latin tardif vivanda, forme adjective neutre du verbe vivere (« vivre ») signifiant « ce qui sert à la vie ». Le mot s'applique originellement à toute sorte de nourriture et se spécialise progressivement pour ne plus désigner aujourd'hui que certaines nourritures carnées.
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    VIANDE, subst. fém.
    Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 « tout aliment qui entretient la vie » (Alexis, éd. Chr. Storey, 251) ? xviiies., F. Rollin ds Brunot t. 6, p. 1350; 1564 viandes de quaresme (Rabelais, Cinquesme Livre, éd. Marty-Laveaux, XXVIII, p. 116); au fig. a) 1630 viandes celestes (D'Aubigné, Confession Cath. Sieur Sancy, p. 255); b) 1646 viande creuse « nourriture peu substantielle » (Du Lorens, Satires p. 39); 2. ca 1389 « chair des animaux à sang chaud, dont on se nourrit » grosses viandes (Philippe de Mézières, Le Songe du Vieil Pélerin, éd. G. W. Coopland, Prol., fo7 ro, p. 97); 1654 viandes de la boucherie (J.-L. Guez de Balzac, Dissertations politiques, p. 512); 1690 menuë viande « gibier, volaille » (Fur.); 1718 viande blanche, viande noire (Ac.); 3. a) 1690 fam. « chair de l'homme » (Fur.: On dit, cachez vôtre viande, à ceux qui monstrent quelques parties qui sont ordinairement couvertes); 1808 montrer sa viande (Hautel t. 2); b) 1846 « individu » ici « prisonnier » (Intérieur prisons, p. 34); 1916 viande saoule (Barbusse, Feu, p. 199); c) 1888 sac à viande « chemise » (Merlin, Lang. verte troupier, p. 78); 1908 id. « sac de couchage » (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], p. 336). Du lat. tardif vivanda (805, Capitulaire de Charlemagne ds Du Cange) avec chute, p. dissim., du v intérieur. Vivanda est l'altér. du lat. vivenda « ce qui sert à la vie », neutre plur. subst. de vivendus adj. verbal de vivere « vivre ».

    viandé au Scrabble


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    viande

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    viande

    Les rimes de « viandé »


    On recherche une rime en DE .

    Les rimes de viandé peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en de

    Rimes de secondais      Rimes de raccommodé      Rimes de vagabondé      Rimes de obsédés      Rimes de démodé      Rimes de procédaient      Rimes de emmerdée      Rimes de débander      Rimes de bardés      Rimes de persuadaient      Rimes de bradait      Rimes de aidé      Rimes de sauvegardaient      Rimes de rendais      Rimes de tailladés      Rimes de rendait      Rimes de évader      Rimes de speedée      Rimes de attardés      Rimes de redescendait      Rimes de recommandées      Rimes de dégingandées      Rimes de procéder      Rimes de échafaudaient      Rimes de rendez      Rimes de raccordez      Rimes de gambadez      Rimes de rôder      Rimes de barricadait      Rimes de vidé      Rimes de incommodez      Rimes de retardée      Rimes de marivauder      Rimes de liquidée      Rimes de placardé      Rimes de revendaient      Rimes de débridés      Rimes de présidait      Rimes de tordez      Rimes de paradée      Rimes de abordés      Rimes de dardée      Rimes de persuadées      Rimes de dénuder      Rimes de fardées      Rimes de télécommander      Rimes de suicidés      Rimes de vidaient      Rimes de bondées      Rimes de accordai     

    Mots du jour

    secondais     raccommodé     vagabondé     obsédés     démodé     procédaient     emmerdée     débander     bardés     persuadaient     bradait     aidé     sauvegardaient     rendais     tailladés     rendait     évader     speedée     attardés     redescendait     recommandées     dégingandées     procéder     échafaudaient     rendez     raccordez     gambadez     rôder     barricadait     vidé     incommodez     retardée     marivauder     liquidée     placardé     revendaient     débridés     présidait     tordez     paradée     abordés     dardée     persuadées     dénuder     fardées     télécommander     suicidés     vidaient     bondées     accordai     


    Les citations sur « viandé »

    1. Kidnapper: recouvrir ses viandes ou ses gâteaux d'une couche de chair enfantine.

      Auteur : Alain Finkielkraut - Source : Le Petit Fictionnaire illustré (1981)


    2. On y mangeait du riz et des boulettes de viande en brochette dans une grande épingle. Elle appelait cela du chiche-kebab.

      Auteur : Robert Sabatier - Source : Alain et le Nègre (1999)


    3. Un magasin qui s'appelle Mammouth, la viande ne peut pas être fraîche...

      Auteur : Laurent Ruquier - Source : Je ne vais pas me gêner (2000)


    4. Le Tsar a passé tout près de moi avec toute la chie-en-lit, sans que je pusse l'apercevoir, tant la haie de viande patriote était compacte entre moi et cet avorton.

      Auteur : Léon Bloy - Source : Mon Journal (1904)


    5. Il ne faut pas trop mettre de viande à la broche.

      Auteur : Proverbes italiens - Source : Proverbe


    6. Je rentre pour le breakfast: porridge, thé, fromage ou viande froide, ou oeufs.

      Auteur : André Gide - Source : Voyage au Congo (1926)


    7. Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage: pour moi, c’est la gastronomie française. Mais pour y avoir accès, il faut avoir des moyens (...) Le meilleur moyen de défendre le bon vin, la bonne gastronomie, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès. Le beau, je pense à l’art, et le bon, tout le monde doit y avoir accès.

      Auteur : Fabien Roussel - Source : Dimanche en politique, 9 janvier 2022 sur France 3


    8. C'est elle qui jetait à son chien les restes de viande, plutôt que de les laisser finir par ses boys.

      Auteur : André Gide - Source : Voyage au Congo (1926)


    9. Si on continue comme ça, les seuls endroits où on va continuer à découper de la viande, ce sont les corridas.

      Auteur : Laurent Ruquier - Source : Vu à la radio (2001)


    10. Qu'il ne lui demande pas seulement compte des mots de sa leçon, mais du sens et de la substance, et qu'il juge du profit qu'il aura fait, non par le témoignage de sa mémoire, mais de sa vie […] C'est témoignage de crudité et indigestion que de regorger la viande comme on l'a avalée. L'estomac n'a pas fait son opération, s'il n'a fait changer la façon et la forme à ce qu'on lui avait donné à cuire

      Auteur : Michel de Montaigne - Source : Essais, I, 26, De l'institution des enfants. A Madame Diane de Foix, comtesse de Gurson


    11. Il ne faut jamais verser du jus de viande dans la gorge d'une hyène et lui demander de le recracher.

      Auteur : Ahmadou Kourouma - Source : En attendant le vote des bêtes sauvages (1994)


    12. Hemingway disait que l'alcool conserve les fruits et la fumée conserve la viande. J'ajouterais «oui» mais morte.

      Auteur : Patrick Sébastien - Source : Carnet de notes (2001)


    13. Pour ceux qui veulent continuer à manger de la viande, il reste la possibilité du cannibalisme, mais c'est dangereux: on peut tomber sur un cycliste.

      Auteur : Laurent Ruquier - Source : Vu à la radio (2001)


    14. Toute belle Dame s'étant une fois essayée au jeu d'amour, ne le désapprend jamais, et la continuation lui en est toujours très douce et agréable, ni plus ni moins, que quand l'on a accoutumé une bonne viande, l'on se fâche fort de la quitter.

      Auteur : Pierre de Bourdeille, dit Brantôme - Source : Les vies des dames galantes


    15. Méfie-toi d'une viande deux fois bouillie et d'un vieil ennemi qui se réconcilie.

      Auteur : Benjamin Franklin - Source : L'Almanach du Pauvre Richard (1732-1758)


    16. Qui tue un animal adulte deviendra fou. Qui mange de la viande sera de couleur rouge ou rousse, une coccinelle ou un renard. Qui vole rampera. Qui tue un être humain renaîtra comme la plus abominable des créatures, voilà ce qu’affirmait Cesare. Puis il ajoutait : Priez notre Seigneur Dieu afin qu’il ait pitié de vous, demandez sans cesse son pardon.

      Auteur : Paolo Giordano - Source : Dévorer le ciel (2019)


    17. Le lion lui-même ne se régale pas toujours de viande.

      Auteur : Théognis de Mégare - Source : Poèmes élégiaques, v 293


    18. C'est un nouvel instrument qui sert à piquer la viande pour la porter à sa bouche, comme ça on ne se salit pas les doigts. - - Oui, mais on salit la fourchette. - - La fourchette, ça se lave. - - Oui mais les doigts aussi, je ne vois pas l'intérêt.

      Auteur : Jean Anouilh - Source : Becket ou l'Honneur de Dieu


    19. Panem et circenses : Pas des nems, des nids d'hirondelles. Célèbre apostrophe de Mme Sans-Gène au cuisinier vietnamien de Fontainebleau qui lui servait de la viande le vendredi saint 1815.

      Auteur : Pierre Desproges - Source : Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis (1985)


    20. Le 6ème. C'est un coin qui vit bien en dehors des «heures touristiques». J'adore ce quartier le matin. Il reste des commerçants authentiques comme M. Poisson qui vend de la viande, ou ma charcutière qui me fait marrer.

      Auteur : Gérard Jugnot - Source : Sans référence


    21. J'ai calculé, grosso modo, que nous passons un tiers de notre vie à dormir, un tiers à courir derrière la viande, et tout le reste à mastiquer. Où prendre le temps pour méditer ?

      Auteur : Roy Lewis - Source : Pourquoi j'ai mangé mon père (1960)


    22. Le baisemain c'est un bon début. Ca permet de renifler la qualité de la viande!

      Auteur : Olivier de Kersauson - Source : Sans référence


    23. Les écrivains ne se nourrissent pas de viandes ou de poulet, mais exclusivement d'éloges.

      Auteur : Henry de Montherlant - Source : Sans référence


    24. Le boeuf, disait le vénérable magistrat, est la reine des viandes ; le boeuf possède, incluse en lui, la quintessence de la perdrix, de la caille, de la venaison, du faisan, du plum-pudding et de la crème aux oeufs.

      Auteur : Jonathan Swift - Source : Le Conte du tonneau (1704)


    25. Les yeux: les seuls points d'eau dans le désert de la viande.

      Auteur : Philippe Bosser - Source : Les Rêveries de la phrase célibataire (1980)


    Les citations sur viandé renforcent la crédibilité et la pertinence de la définition du mot viande en fournissant des exemples concrets et en montrant l'utilisation d'un terme par des personnes célèbres. Elles peuvent également renforçer la compréhension du sens d'un terme et en ajoutant une dimension historique.

    Les mots proches de « viande »

    ViableViager, èreViandeVianderViandisViatique

    Les mots débutant par via  Les mots débutant par vi

    viaviabilitéviableviablesViabonviaducviagerviagèreviagraViala-du-Pas-de-JauxViala-du-TarnVialasVialerViamviandardviandasseviandeviandévianderviandesviandeuseviandoxVianeVianeViangesVianneViâpres-le-GrandViâpres-le-PetitViarmesViarmesViasviatiqueViazac

    Les synonymes de « viande»

    Les synonymes de viandé :

      1. hachoir
      2. couperet
      3. tranchoir
      4. hansart
    Les synonymes de viandé :

      1. chair
      2. sensualité
      3. venaison
      4. pâture

    synonymes de viandé

    Fréquence et usage du mot viandé dans le temps


    Évolution historique de l’usage du mot « viande » avec Google Books Ngram Viewer qui permet de suivre l’évolution historique de l'usage du mot viandé dans les textes publiés.



    Classement par ordre alphabétique des définitions des mots français.


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