La définition de Noircir du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Noircir
Nature :
Prononciation : noir-sir
Etymologie : Dérivation irrégulière de noir, semblable à celle qui de clair a fait le terme technique claircir ; Hainaut, noirchir. Le wallon neûrî est régulièrement fait, et répond au latin nigrire. Noircir ne peut venir de nigrescere, qui ferait neraître, comme naître, de nascere, paraître, de parescere, etc.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de noircir de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec noircir pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Noircir ?


La définition de Noircir

V. n. Devenir noir. Ces tableaux noircissent en vieillissant.


Toutes les définitions de « noircir »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

NOIRCIR. v. tr.
Rendre noir, passer au noir Noircir une surface, une poutre, une table, les rayons d'une bibliothèque. Se noircir les cheveux, les sourcils. Il s'est tout noirci les mains. Un teint noirci par le soleil. Fig., Noircir l'esprit, Y faire naître des pensées tristes, sombres. Cette lecture m'a noirci l'esprit. On dit plutôt aujourd'hui Assombrir. Fig. et fam., et dans un sens péjoratif, Noircir du papier, Écrire. On a bien noirci du papier dans cette affaire. Il passe ses journées à noircir du papier.

NOIRCIR signifie encore, figurément, Diffamer, faire passer pour méchant, pour infâme. La calomnie peut noircir l'homme le plus innocent, la conduite la plus pure. On a vainement essayé de le noircir à mes yeux. Noircir la réputation de quelqu'un.

SE NOIRCIR signifie, au figuré, Se rendre odieux, infâme par quelque mauvaise action. Voudrait-il se noircir d'un tel crime?

SE NOIRCIR ou NOIRCIR, intransitif, signifie Devenir noir. Un teint, une peau qui noircit. Ce bois ne brûle point, il ne fait que noircir, il noircit au feu. Cela s'est noirci à la fumée. Le temps se noircit, le ciel se noircit, Le temps devient obscur, le ciel se couvre de nuages épais.

Littré

NOIRCIR (noir-sir)
  • 1 V. n. Devenir noir. Ces tableaux noircissent en vieillissant. Dans ces riches vallons la moisson jaunira, Sur ces coteaux riants la grappe noircira, Delille, Géorg. I.
  • 2 V. a. Rendre noir. Noircir une muraille. Se noircir les cheveux, les sourcils.

    Obscurcir. Soudain un sombre orage enveloppe les airs, Et, roulant et l'horreur et la nuit sur leurs têtes, Noircit l'onde en courroux de la nuit des tempêtes, Delille, Én. V.

    En serrurerie, faire chauffer des pièces d'ouvrage et les frotter avec de la corne de b?uf pour les garantir de la rouille.

  • 3 Familièrement. Noircir du papier, écrire. L'honneur? Quel est-il??? L'ambitieux le met souvent à tout brûler? Ce poëte à noircir d'insipides papiers, Boileau, Sat. X.
  • 4 Fig. Faire naître de sombres idées, attrister. La vie se passe sans jouir d'une présence si chère?; je ne puis m'accoutumer à cette dureté?; toutes mes pensées et toutes mes rêveries en sont noircies, Sévigné, 13 nov. 1675. Vous vous vantez de ne rien faire dans votre cabinet?; il me semble pourtant que vous êtes une substance qui pense beaucoup?; que ce soit du moins d'une couleur à ne vous point noircir l'imagination, Sévigné, à Mme de Grignan, 3 juill. 1680. Les sujets de chagrin qui ont noirci votre joie naturelle, et la gaieté et la vivacité de votre belle jeunesse, Sévigné, à du Plessis, 20 août 1690. Voilà un des chagrins de l'absence?; c'est qu'elle noircit toutes choses, Sévigné, 11 oct. 1679. Mais quoi?! ma goutte est passée, Mes chagrins sont écartés?: Pourquoi noircir ma pensée De ces tristes vérités?? Chaulieu, Sur la goutte. Ce spectacle tout seul soulève tous les sens, trouble la raison, noircit l'imagination, Massillon, Carême, Mort.
  • 5 Fig. Rendre noir, faire passer pour méchant, infâme. Et ce lâche attentat n'est qu'un trait de l'envie Qui s'efforce à noircir une si belle vie, Corneille, Nicom. III S. S'il m'a voulu noircir d'un opprobre éternel, Corneille, ib. IV, 2. Si vous pouviez savoir avec quel déplaisir Je vois qu'envers mon frère on tâche à me noircir, Molière, Tart. III, 7. Et même selon notre célèbre père Lamy, il est permis aux prêtres et aux religieux de prévenir ceux qui les veulent noircir par des médisances, en les tuant pour les en empêcher, Pascal, Prov. VII. De ce même pinceau dont j'ai noirci les vices?, Boileau, Sat. IX. J'ignore de quel crime on a pu me noircir, Racine, Brit. IV, 2. Moi, que j'ose opprimer et noircir l'innocence?! Racine, Phèdre, III, 3. De quoi te chargeais-tu?? pourquoi ta bouche impie A-t-elle, en l'accusant, osé noircir sa vie?? Racine, ib. IV, 5. C'est une mauvaise action de noircir dans l'esprit du prince le dernier de ses sujets, Montesquieu, Lett. pers. 127. Souvent d'affreux soupçons l'innocent est noirci, Briffaut, Ninus, III, 2.

    Il se dit, dans le même sens, de choses auxquelles on donne une fâcheuse apparence. ? Ses scrupules, ses relâchements, ses oppositions, en augmentant et noircissant les doses, on en ferait fort bien votre ami le scélérat, Sévigné, 22 janv. 1674. On tenta tous les moyens de noircir sa conduite, ce qui n'était pas facile, Mairan, Éloges, Petit. C'est moi dont on blâmera la violence, dont on noircira le caractère, Staël, Delph. part. V, lett. 6.

  • 6Se noircir, v. réfl. Devenir noir. Cela s'est noirci à la fumée. Un fleuve y serpentait, et ses flots divisés Baignaient, dans cent canaux, les champs fertilisés?; Je le voyais briller à travers les campagnes, Se noircir quelquefois de l'ombre des montagnes, Saint-Lambert, Saisons, II.

    Le temps se noircit, le ciel se noircit, c'est-à-dire le temps devient obscur, le ciel se couvre de nuages.

  • 7 Fig. Se faire tort, se rendre odieux, infâme. Mais que, sans se noircir, il [Auguste] ne puisse quitter Le fardeau que sa main est lasse de porter, Corneille, Cinna, II, 1. Après l'indigne amour dont son c?ur s'est noirci?! Je cherche à m'en venger, c'est tout ce que j'espère, Quinault, Mère coq. IV, 7. Je ne me noircis pas pour le justifier, Racine, Bajaz. V, 6.

    Se diffamer l'un l'autre. Les calomnies atroces dont les chrétiens se noircissaient réciproquement, Voltaire, Dict. phil. Zèle.


SYNONYME

NOIRCIR, DÉNIGRER. Quoique ces deux mots aient le même radical (niger, noir), cependant le sens en est différent?: noircir, c'est imputer des actions noires?; dénigrer, c'est détracter. De là résulte que noircir ne peut se dire que des personnes ou de leurs actes, tandis que dénigrer se dit et des personnes et des choses?: on dénigre un homme, mais aussi on dénigre un tableau, une ?uvre, etc. Noircir se dit surtout des actions ou des sentiments que l'on attribue à quelqu'un?; et dénigrer, du jugement qu'on en porte?: je dénigre un tel, en disant que j'en ai mauvaise opinion, ce qui est mon jugement?; je le noircis, en lui attribuant des actes ou des pensées cruelles, envieuses, etc.


HISTORIQUE

XIIe s. Dunc commença mer à mesler, Undes à creistre, à reverser?; Nercist li ciel, nercist la nue, Wace, Vierge Marie, p. 4.

XIIIe s. Et sachiez que à sa color [de la grue] poez vos connoistre son aage?; car eles nercissent par vieillesce, Latini, Trés. p. 216. Quant l'entent la comtesse, s'a la coulor noircie, Ch. d'Ant. I, 906. Et li lerres [le larron] entre en la place, Qui de traïson ot la face Blanche dehors, dedens nercie, la Rose, 12208. Moult aura bien de lui merci Sathan et li autre nerci, Rutebeuf, II, 86.

XVIe s. Ne sçay lequel de toi ou de ta mere Me rend le plus de tristesse noirci, Marot, III, 295. ? Que la colombe en rien ne noircira, Et le corbeau de rien ne blanchira, Marot, II, 56. La lune se commencea à obscurcir et noircir, Amyot, P. Aem. 28. Ils decouvrent tout à coup le rivage noirci de gens de guerre, D'Aubigné, Hist. II, 285. Il est des nations qui noircissent les dents avecques grand soin, et ont à mespris de les voir blanches, Montaigne, II, 201.

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Encyclopédie, 1re édition

NOIRCIR, v. act. & neut. (Gramm.) noircir, (neut.) c'est prendre de soi-même une couleur noire. Noircir, (act.) c'est enduire de cette couleur un objet.

Noircir, (Marine.) c'est enduire les vergues & let mâts d'une mixtion faite de noir de fumée & de goudron, ou d'huile & de noir de fumée. On noircit les mâts près des soutereaux & de l'étambray, & les vergues par-tout.

Noircir, (Arquebusier, Coutelier, Serrurier, Fourbisseur, & autres ouvriers en fer.) c'est après avoir donné à la lime & au marteau, à des pieces d'ouvrages la forme convenable, les faire chauffer bien chaudes, & les froter avec de la corne de b?uf, afin de les garantir de la rouille.

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Wiktionnaire


Verbe - ancien français

noircir \Prononciation ?\

  1. Noircir.
    • Tout li noircirent li costé (Vie de sainte Marie l'Égyptienne, ms. 23112 de la BnF, f. 338v. a.)
    • La char nercie (idem, ms. 19525 de la BnF, f. 20r. a.)

Verbe - français

noircir \nwa?.si?\ transitif 2e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se noircir)

  1. Rendre noir, passer au noir.
    • Dès qu'il fait beau, la moindre brise soulève une fine poussière basaltique qui noircit tous les objets et pénètre dans les habitations les mieux closes. (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 47)
    • (Pronominal) ? Elle dérobait du kohl à sa mère pour s'en noircir les cils et donner à ses yeux agrandis la langueur du regard des gazelles. (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
  2. (Figuré) Faire naître, dans l'esprit, des pensées tristes, sombres.
    • Cette lecture m'a noirci l'esprit.
  3. (Figuré) Diffamer, faire passer pour méchant, pour infâme.
    • La calomnie peut noircir l'homme le plus innocent, la conduite la plus pure.
    • Noircir la réputation de quelqu'un.
  4. (Intransitif) Devenir noir.
    • Un teint, une peau qui noircit.
    • Ce bois ne brûle pas, il ne fait que noircir, il noircit au feu.
  5. (Pronominal) (Figuré) Se rendre odieux, infâme par quelque mauvaise action.
    • Voudrait-il se noircir d'un tel crime ?
  6. (Pronominal) Devenir noir.
    • Cela s'est noirci à la fumée.
  7. (Pronominal) (En particulier) (Météorologie) Devenir obscur, se couvrir de nuages épais, en parlant du ciel.
    • Le temps se noircit, le ciel se noircit.
  8. (Pronominal) (Populaire) (Figuré) S'enivrer.
    • Elle ne veut pas comprendre que je vis là des journées confiantes et préservées, que si-je-n'en-fais-jamais-d'autres, du moins je ne fais rien de mal ; elle a peur que je me noircisse pendant qu'elle se brunit. (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 111)
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Trésor de la Langue Française informatisé


NOIRCIR, verbe

Rendre noir; devenir noir.
I. ? [Correspond à noir I A]
A. ? Emploi trans. Qqn1/qqc.1noircit qqc.2Rendre noir. L'immense foule qui noircissait toute l'étendue de la rue au-dessous de moi (Janin,Âne mort,1829, p.184).Les grosses et basses colonnes en pierre gris bleu qui les soutiennent. Au dehors, elles sont noircies par le temps (Michelet,Chemins Europe,1874, p.284).
? En partic. Colorer en noir, enduire de noir. Noircir les chaussures (avec du cirage). Le poirier et le hêtre noirci continuent à imiter l'ébène pour les meubles modestes (Viaux,Meuble Fr.,1962, p.162).
? Le soleil noircit le teint, la peau. Brunir, hâler. Capus, tout noirci par le soleil (Renard,Journal,1902, p.764).
? Noircir du papier (fam. et gén. péj.). Écrire abondamment. Balzac que hantait l'impérieux besoin de noircir beaucoup de papier pour se mettre en train (Huysmans,À rebours,1884, p.154).J'accuse cet agenda tout noirci d'inutile (Montherl.,Celles qu'on prend,1950, iii, 1, p.817).
? TECHNOL. Procéder au noircissement (infra dér. 1). Noircir un cuivre et l'enfumer (Bég.Estampe1977).
? Emploi pronom. réfl. Se noircir les cheveux. Lorsqu'ils avaient tué un ennemi, tous les braves se noircissaient le visage en signe de victoire (Lowie,Anthropol. cult.,trad. par E. Métraux, 1936, p.252).
B. ? Emploi intrans. (ou pronom.). Qqc.2noircit.
1. Devenir noir. Le caillot sanguin [d'un animal à qui on a coupé la moelle épinière] reste aussi plus longtemps à noircir à l'air (Cl. Bernard, Notes,1860, p.96).Les raisins, qui commençaient à noircir, promettaient une belle vendange (Theuriet,Mariage Gérard,1875, p.115).
? En partic.
? [En parlant du temps, de la nuit] S'obscurcir. Le soir, quand le ciel est pur et que la nuit tarde à noircir (Duhamel,Suzanne,1941, p.196).V. fauche ex. de Bosco.
? [En parlant de ce sur quoi on écrit] Se remplir de textes écrits. Et tandis que les pages se noircissaient à vue d'oeil sous le galop précipité de sa main, sa pensée aussi galopait (Courteline,Ronds-de-cuir,1893, 2etabl., i, p.61).
? [En parlant d'un tableau ou de ses couleurs] Foncer en vieillissant. La couleur de cette magistrale peinture [la Vierge aux rochers] a noirci surtout dans les ombres, mais n'a rien perdu de son harmonie (Gautier,Guide Louvre,1872, p.66).
Au fig. Je regardais diminuer, s'éteindre, noircir mes souvenirs (Colette,Naiss. jour,1928, p.38).
2. Apparaître comme un espace ou un point noir. Les petits voient tout à coup la guerre noircir au loin comme un terrible nuage (Romains,Hommes bonne vol.,1932, p.54).Sur les crètes, vers Beaumont, noircissent les bois de pin (Giono,Chron.,Noé, 1947, p.54).
3. Plus rare, emploi pronom. Le visage se lézarde, se détériore, se noircit comme une fresque, s'effeuille comme une fleur fanée (Amiel,Journal,1866, p.69).
II. ? Au fig. [Correspond à noir I B]
A. ? Emploi trans.
1. Noircir qqc.
a) Présenter (un fait, une situation, une action) sous des couleurs plus sombres que n'est la réalité. Noircir la situation. Il s'enferme avec de sombres délices dans un cercle vicieux: il finit par exagérer et noircir toutes les circonstances (Amiel,Journal,1866p.238).
b) Littér. Rendre sombre, triste. Ne vous noircissez pas la tête; ne vous occupez que de votre santé et ne songez qu'à nous revenir (Chateaubr.,Corresp.,t.2, 1821, p.397).Lorsqu'elle reconnut Séverine, ses yeux s'agrandirent démesurément, une ombre d'affreuse souffrance noircit son visage pâle (Zola,Bête hum.,1890, p.226):
1. Il avait l'âme fort noircie et remuée, peut-être moins de la mort de sa fille, que de ces parfums, ces flambeaux, et tout cet appareil lugubre dont l'hôtel venait d'être enveloppé... Bourges,Crépusc. dieux,1884, p.86.
2. Noircir qqn (ou, p. méton., sa réputation, son intégrité).Exagérer ses défauts, ses insuffisances. Il y a d'estimables écrivains réformés qui s'attachent depuis quelque temps à noircir, à obscurcir du moins la gloire de Henri IV (Sainte-Beuve,Caus. lundi,t.12, 1856, p.305).Après quoi j'ai été chassé, traqué, poursuivi, persécuté, noirci, raillé, conspué, maudit, proscrit (Hugo,Misér.,t.1, 1862, p.60):
2. ... si c'est une mauvaise action que de noircir dans l'esprit d'un prince, le dernier de ses sujets, qu'est-ce lorsqu'on noircit la nation entière (...)? Le Moniteur,t.2, 1789, p.500.
? [L'obj. est un subst. abstr. à connotation négative] Rendre encore plus noir. Loin de chercher à noircir son vice, je le lui ai représenté simplement comme une des formes de la paresse (Gide,Faux-monn.,1925, p.1099):
3. ... il eût fallu se demander honnêtement si nous n'avions pas un peu noirci la Terreur. Après tout, ni la révolte ou l'absence, ni le monstre et le déchaînement ne sont nécessairement terroristes... Paulhan,Fleurs Tarbes,1941, p.164.
Rem. Noircir/dénigrer: ,,Par la raison que noircir attaque l'honneur, il ne se dit que des personnes ou de leurs actions morales. Par la raison que dénigrer s'adresse à tout genre de mérite, il s'applique aux choses. Car on tâche de rabaisser leur prix, de les rendre méprisables. On dénigre un ouvrage, une marchandise, on ne les noircit pas: on dénigre et on noircit un auteur, un marchand`` (Guizot 1864).
? Emploi pronom. réfl. Montrer ses propres défauts; s'accuser d'actions répréhensibles. Chacun de ces complices dupait l'autre en se noircissant de crimes qu'il n'avait pas commis (Radiguet,Bal,1923, p.74).
? Pop. ,,S'enivrer`` (Esn. 1966).
B. ? Rare
1. Emploi intrans. Noircir de colère (v. noir I B 3). Les yeux du Rouge (...) reprirent leur frais éclat vivant, son pelage le lustre ardent de la santé (...) quand il se heurtait au grillage, ses prunelles noircissaient de colère et il encensait en ronflant (Genevoix,Dern. harde,1938, p.82).
2. Emploi pronom. Sans qu'un seul mot de Giulia eût révélé de quel plus sombre crime encore, leur adultère se noircissait (Bourges,Crépusc. dieux,1884, p.135).
REM.
Noircissant, -ante, part. prés. adj.a) Qui devient noir, rend noir. Sous le ciel où des nuages se déploient, déchiquetés comme des linges à travers l'étendue noircissante qui semble s'être salie (Barbusse,Feu,1916, p.334).b) Au fig. L'imagination de M. Huysmans est bilieuse et noircissante (Lemaitre,Contemp.,1885, p.321).
Prononc. et Orth.: [nwa?si:?]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1130 trans. «rendre noir» (Paraphrase Cantique des Cantiques, éd. E. Koschwitz, 61: Ellest nercidet); ca 1200 noircir (Aliscans, éd. F. Guessard et A. de Montaiglon, 3159); ca 1145 intrans. nercir «devenir noir» (Wace, Conception ND, éd. W. R. Ashford, 1784); 1549 pronom. se noircir (Est.); b) 1698 noircir du papier «écrire» (Boileau, Satires, éd. A. Cahen, XI, 55: noircir d'insipides papiers); 2. 1160-74 intrans. fig. «s'assombrir, sous l'effet de la tristesse ou de l'émotion» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2289, t.1, p.91: moult nerci et parfont soupira); 1180-90 noirchir (Alex. de Paris, Alexandre II, ? 111, 12 in Elliott Monographs no40, p.68); 1176-81 trans. nercir «attrister» (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, éd. W. Foerster, 958); ca 1225 cuer noirci (Gui de Bourgogne, éd. F.Guessard et H. Michelant, 99 ds T.-L.); 3. a) 1erquart xiiies. trans. «dévaloriser» (Reclus de Molliens, Miserere, éd. van Hamel, § 53, 9: Sen don noirchist ki le detrie); b) ca 1470 trans. noircir «calomnier, charger, diffamer (quelqu'un)» (G. Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t.5, p.157); 1592 noircir la réputation de qqn (Lettre de Cath. de Bourbon au roi ds Gdf. Compl.); ca 1470 pronom. «se rendre infâme, odieux» (G. Chastellain, op. cit., t.2, p.172); 4. 1918 pronom. pop. «s'enivrer» (Esn.). D'un lat. pop. *nigrici?re, réfection du lat. class. nigrescere «devenir noir, noircir», dér. de niger «noir». Fréq. abs. littér.: 245 (noircissant: 20). Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1141, b) 1444; xxes.: a) 1208, b) 888.
DÉR. 1.
Noircissement, subst. masc.Action de noircir ou de se noircir. a) a/) [Au sens physique] Le noircissement du papier sensible à la lumière. Je laisse percer mon regret du noircissement progressif d'une certaine vasque par la cendre de nos «londrès» (Proust,Temps retr.,1922, p.716).Courbe caractéristique de noircissement (Radiogr. 1979). b/) Spéc. Lithogr. Noircissement du métal. ,,On cherche quelquefois à noircir les plaques métalliques, en général pour améliorer la visibilité de l'image (...). Noircissement du zinc: On peut utiliser une solution de chlorure d'antimoine (...). Noircissement du cuivre: Avec une solution très diluée de polysulfure de sodium`` (Bég. Estampe 1977). Métall. ,,Action de graisser l'intérieur des moules dans les fonderies`` (Littré; ds Lar. encyclop.). b) Au fig., rare, littér. Et ce noircissement systématique, dans votre roman, de tous les représentants d'un ordre social détestable, c'est parce qu'il n'est pas très honnête que je ne le crois pas très adroit (Gideds Lar. Lang. fr.).? [nwa?sism? ?]. ? 1resattest. a)mil. xives. nercissement «action de noircir» (Roques t.1, p.308, IV, 2288: denigratio nercissement), 1598 noircissement (Joubert, Grande chirurgie, p.481 ds Gdf.), b) 1868 métall. (Littré); de noircir, suff. -ment1*.
2.
Noircissure, subst. fém.,oenol. ,,Altération des vins qui prennent une teinte noire`` (Chesn. t.2 1858; dict. xixes., Rob. et Lar. Lang. fr., notamment avec le sens gén. de «tache noire»). ? [nwa?sisy:?]. Ac. 1694: -eure; dep. 1718: -ure (pas d'accent circonflexe pour la disparition de e). ? 1resattest. a) 1514 «action de noircir» (B.du Comité des travaux hist. et sc., 1898, p.77: Pour la noircissure d'une paire d'estrieulx et une paire d'esperons), b) 1538 «état de ce qui est noir» (Est. ds FEW t.7, p.138), c) 1840 oenol. (Ac. Compl. 1842); de noircir, suff. -ure*.
BBG. ?Bruneau (Ch.). N. créés au moy. du suff. -ment. In: [Mél. Orr (J.)]. Manchester, 1953, p.26 (s.v. noircissement).

NOIRCIR, verbe
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1130 trans. «rendre noir» (Paraphrase Cantique des Cantiques, éd. E. Koschwitz, 61: Ellest nercidet); ca 1200 noircir (Aliscans, éd. F. Guessard et A. de Montaiglon, 3159); ca 1145 intrans. nercir «devenir noir» (Wace, Conception ND, éd. W. R. Ashford, 1784); 1549 pronom. se noircir (Est.); b) 1698 noircir du papier «écrire» (Boileau, Satires, éd. A. Cahen, XI, 55: noircir d'insipides papiers); 2. 1160-74 intrans. fig. «s'assombrir, sous l'effet de la tristesse ou de l'émotion» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2289, t.1, p.91: moult nerci et parfont soupira); 1180-90 noirchir (Alex. de Paris, Alexandre II, ? 111, 12 in Elliott Monographs no40, p.68); 1176-81 trans. nercir «attrister» (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, éd. W. Foerster, 958); ca 1225 cuer noirci (Gui de Bourgogne, éd. F.Guessard et H. Michelant, 99 ds T.-L.); 3. a) 1erquart xiiies. trans. «dévaloriser» (Reclus de Molliens, Miserere, éd. van Hamel, § 53, 9: Sen don noirchist ki le detrie); b) ca 1470 trans. noircir «calomnier, charger, diffamer (quelqu'un)» (G. Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t.5, p.157); 1592 noircir la réputation de qqn (Lettre de Cath. de Bourbon au roi ds Gdf. Compl.); ca 1470 pronom. «se rendre infâme, odieux» (G. Chastellain, op. cit., t.2, p.172); 4. 1918 pronom. pop. «s'enivrer» (Esn.). D'un lat. pop. *nigrici?re, réfection du lat. class. nigrescere «devenir noir, noircir», dér. de niger «noir».

Noircir au Scrabble


Le mot noircir vaut 9 points au Scrabble.

noircir

Informations sur le mot noircir - 7 lettres, 3 voyelles, 4 consonnes, 5 lettres uniques.

Quel nombre de points fait le mot noircir au Scrabble ?


Le calcul de points ne prend pas en compte lettre compte double, lettre compte triple, mot compte double et mot compte triple. Ces cases augmentent les valeurs des mots posés selon un coefficient indiqué par les règles du jeu de Scrabble.

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noircir

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Les citations avec le mot Noircir


  1. Le désir de voir noircir sa peau est autre chose qu'une simple lubie aggravée par l'instinct grégaire ... La «bronzomanie» comme ils l'appellent est en effet le signe tangible d'un changement de civilisation.

    Auteur : Jean Dutourd - Source : Le Fond et la Forme (1958)


  2. Veillez sur votre bonne réputation: ne la laissez ni noircir par des propos malséants, ni déchirer par des jugements défavorables.

    Auteur : Saint Isidore de Séville - Source : Sans référence


  3. La littérature m'a sauvée. J'ai toujours voulu être une écrivaine célèbre. Pour l'argent bien sûr, mais pas uniquement. Sans l'écriture, je ressens un vide abyssal. J'ai gagné suffisamment d'argent pour arrêter de noircir du papier. Mais que ferais-je? Je n'ai aucun talent pour le jardinage, toutes les fleurs que je plante connaissent une mort précoce. Je viens donc de signer un contrat pour trois livres, à la grande joie de mon éditeur.

    Auteur : Mary Higgins Clark - Source : Interview Le JDD, 30 novembre 2013


  4. Le vent soulève le ciel comme une mer. Il le fait bouillonner et noircir, il le fait écumer comme les montagnes.

    Auteur : Jean Giono - Source : Regain (1930)


  5. Je ne souhaite encore point mourir. - Mais quand mes yeux je sentirai tarir, - Ma voix cassée, et ma main impuissante, - Et mon esprit en ce mortel séjour - Ne pouvant plus montrer signe d'amante: - Prierai la Mort noircir mon plus clair jour.

    Auteur : Louise Labé - Source : Sonnets, XIII


  6. J'ai le goût du risque. Je ne suis pas un homme de cabinet. Jamais je n'ai su résister à l'appel de l'inconnu. Écrire est la chose la plus contraire à mon tempérament, et je souffre comme un damné de rester enfermé entre quatre murs et de noircir du papier, quand, dehors, la vie grouille, que j'entends la trompe des autos sur la route, le sifflet des locomotives, la sirène des paquebots... et que je songe à des pays perdus que je ne connais pas encore

    Auteur : Blaise Cendrars - Source : La vie dangereuse (1938)


  7. A d'autres moments, elle écrit avec bonheur pendant des heures, comme si les mots n'attendaient que son appel pour venir noircir le papier.

    Auteur : David Nicholls - Source : Un jour (2008)


  8. Je suis pas d'humeur à m'amuser - mes potes m'ont tiré de mon block - j'avais du mal à noircir les pages de mon bloc-note.

    Auteur : Samir Djoghlal, dit L'Algérino - Source : Effet miroir (2010)


  9. Le père Taupe soignait son bonheur; au plaisir de la pipe, il joignit celui de se gratter la tête avec l'index et de regarder l'ongle progressivement noircir.

    Auteur : Raymond Queneau - Source : Le Chiendent (1933)


  10. On est jamais trop lucide, et mieux vaut, dans le doute, noircir le tableau au moins intellectuellement, que l'enjoliver : cela évitera imprudences et désillusions.

    Auteur : André Comte-Sponville - Source : Le Goût de vivre et cent autres propos (2010)


  11. Quand on se refuse au lyrisme, noircir une page devient une épreuve: à quoi bon écrire pour dire exactement ce qu'on avait à dire ?

    Auteur : Emil Cioran - Source : De l'inconvénient d'être né (1973)


Les citations du Littré sur Noircir


  1. Si vous pouviez savoir avec quel déplaisir Je vois qu'envers mon frère on tâche à me noircir

    Auteur : Molière - Source : Tart. III, 7


  2. Je vois qu'envers mon frère on tâche à me noircir

    Auteur : Molière - Source : Tart. III, 7


  3. Vous vous vantez de ne rien faire dans votre cabinet ; il me semble pourtant que vous êtes une substance qui pense beaucoup ; que ce soit du moins d'une couleur à ne vous point noircir l'imagination

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : à Mme de Grignan, 3 juill. 1680


  4. Dans ces riches vallons la moisson jaunira, Sur ces coteaux riants la grappe noircira

    Auteur : DELILLE - Source : Georg. I


  5. Je vois qu'envers mon frère on tâche à me noircir

    Auteur : Molière - Source : Tart. III, 7


  6. La lune se commencea à obscurcir et noircir

    Auteur : AMYOT - Source : P. Aem. 28


  7. Et ce lâche attentat n'est qu'un trait de l'envie Qui s'efforce à noircir une si belle vie

    Auteur : Corneille - Source : Nicom. III S.


  8. S'efforce à noircir une si belle vie

    Auteur : Corneille - Source : Nicom. III, 8


  9. L'honneur.... Quel est-il ?... L'ambitieux le met souvent à tout brûler.... Ce poëte à noircir d'insipides papiers

    Auteur : BOILEAU - Source : Sat. XI


  10. C'est une mauvaise action de noircir dans l'esprit du prince le dernier de ses sujets

    Auteur : Montesquieu - Source : Lett. pers. 127


  11. Moi, que j'ose opprimer et noircir l'innocence !

    Auteur : Jean Racine - Source : ib. III, 3


  12. J'ignore de quel crime on a pu me noircir

    Auteur : Jean Racine - Source : Brit. IV, 2


  13. J'ignore de quel crime on a pu me noircir, De tous ceux que j'ai faits je vais vous éclaircir

    Auteur : Jean Racine - Source : Brit. IV, 2


  14. Mais quoi ! ma goutte est passée, Mes chagrins sont écartés : Pourquoi noircir ma pensée De ces tristes vérités ?

    Auteur : CHAULIEU - Source : Sur la goutte.


  15. Un fleuve y serpentait, et ses flots divisés Baignaient, dans cent canaux, les champs fertilisés ; Je le voyais briller à travers les campagnes, Se noircir quelquefois de l'ombre des montagnes

    Auteur : SAINT-LAMBERT - Source : Saisons, II


  16. S'il m'a voulu noircir d'un opprobre éternel

    Auteur : Corneille - Source : ib. IV, 2


  17. Que faire d'ailleurs pour se dénoircir auprès du roi paqueté de la sorte ?

    Auteur : SAINT-SIMON - Source : 363, 28


  18. Et même selon notre célèbre père Lamy, il est permis aux prêtres et aux religieux de prévenir ceux qui les veulent noircir par des médisances, en les tuant pour les en empêcher

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Prov. VII


  19. Et ce lâche attentat n'est qu'un trait de l'envie Qui s'efforce à noircir une si belle vie

    Auteur : Corneille - Source : Nicom. III, 8


  20. Mais que, sans se noircir, il [Auguste] ne puisse quitter Le fardeau que sa main est lasse de porter

    Auteur : Corneille - Source : Cinna, II, 1


  21. J'ignore de quel crime on a pu me noircir

    Auteur : Jean Racine - Source : Brit. IV, 2


  22. Moi, que j'ose opprimer et noircir l'innocence !

    Auteur : Jean Racine - Source : Phèdre, III, 3


  23. ... Que la colombe en rien ne noircira, Et le corbeau de rien ne blanchira

    Auteur : ID. - Source : II, 56


  24. Pourquoi, de mon tyran volontaire victime, Précipiter vos jours pour me noircir d'un crime ?

    Auteur : Corneille - Source : Héracl. IV, 4


  25. Quand ces terres sont un peu trop caittes, elles sont sujettes à se brusler, noircir et fendiller

    Auteur : PALISSY - Source : 305




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 15h16










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