La définition de Abus du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Abus
Nature : s. m.
Prononciation : a-bu
Etymologie : Provenç. abus ; espagn. et ital. abuso ; de abusus, de ab, indiquant perversion, et usus, usage (voy. ).

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de abus de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec abus pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Abus ?


La définition de Abus

Usage mauvais qu'on fait de quelque chose. Abus de la force. La Grèce a dû sa ruine à l'abus de la liberté. Tout commence par la nécessité et finit par l'abus. Ils font abus de nourriture.


Toutes les définitions de « abus »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

ABUS. n. m.
Usage mauvais, excessif de quelque chose. L'abus qu'il a fait de ses richesses, de ses forces, de sa santé, de son autorité. Il se dit absolument pour signifier Désordre, usage pernicieux. Abus manifeste. Réformer, corriger, retrancher les abus. Il s'est glissé divers abus dans la justice, dans cette administration. Il faut distinguer entre un usage reçu et un abus qui s'est introduit. En termes de Jurisprudence, Abus de pouvoir se dit de l'Acte d'un fonctionnaire qui outrepasse son autorité. Abus de confiance, Délit que l'on commet en abusant de la confiance de quelqu'un. Appel comme d'abus, Appel interjeté contre la sentence, l'acte ou l'écrit d'un ecclésiastique qu'on prétend avoir excédé son pouvoir ou avoir contrevenu aux lois de l'État. Interjeter appel comme d'abus. On dit de même Le Conseil d'État a jugé qu'il y avait abus, Il a admis l'appel comme d'abus. Il signifie aussi Erreur. Voilà un étrange abus. C'est par abus qu'on a pu soutenir une telle opinion. C'est souvent commettre un abus de compter sur la justice des hommes. En ce sens, il a vieilli.

Littré

ABUS (a-bu) s. m.
  • 1Usage mauvais qu'on fait de quelque chose. Abus de la force. La Grèce a dû sa ruine à l'abus de la liberté. Tout commence par la nécessité et finit par l'abus. Ils font abus de nourriture. De quoi les hommes savent-ils user sans abus?? Comme il y a dans les conditions élevées plus de faux désirs, plus d'abus de son âme que dans les états inférieurs, les grands sont sans doute de tous les hommes les moins heureux, Buffon, Nature des anim. Qu'est-ce de communier indignement?? quel abus du saint même des saints?! Bourdaloue, Pensées, t. III, p. 314. Laisser impunie une profanation est un abus si énorme, Bourdaloue, ib. p. 362. Un superflu qui me deviendrait pernicieux et nuisible par l'abus que j'en ferais, Bourdaloue, ib. t. II, p. 77. Je sais que dans l'amitié dont je parle il y a divers degrés d'abus et de désordres, Bourdaloue, ib. p. 259. Les ministères publics sont des assujettissements perpétuels et très réels, à moins qu'on ne veuille, par un abus énorme, en négliger toutes les fonctions et en abandonner tous les devoirs, Bourdaloue, ib. p. 486. Le peu qu'on en cite est un abus du texte, Bossuet, Avert. Voilà le plus grand abus qu'on ait jamais fait de l'Évangile, Bossuet, IV, écrit, 30. Mais qui peut arrêter l'abus de la victoire?? Voltaire, Alz. I, 1. Ne prends point pour vertu l'abus de la victoire, Saurin, Spartacus, V, 5.
  • 2Coutume, usage mauvais qui s'introduit. Telle est la force des abus. Un abus qui s'introduit depuis quelque temps. On a retranché ces abus. Cet abus subsiste, comme tant d'autres, par la raison qu'il est établi. Ils réforment tous les abus, Bossuet, Hist. II, 4. Comment ils doivent reprendre et réprimer les abus, Bossuet, ib. II, 6. Les abus du gouvernement, Bossuet, ib. II, 12. Tenir les abus nécessaires dans les bornes précises de la nécessité qu'ils sont toujours prêts à franchir, les renfermer dans l'obscurité à laquelle ils doivent être condamnés, et ne les en tirer pas même par des châtiments trop éclatants, Fontenelle, Argenson. Nous préservent les cieux d'un si funeste abus, Berceau de la mollesse et tombeau des vertus, Voltaire, Brut. II, 4. Philippe Auguste saisit le temporel des évêques d'Orléans et d'Auxerre pour n'avoir pas rempli cet abus devenu un devoir [conduire leurs vassaux à la guerre], Voltaire, M?urs, 50. Les bons mots ne sont qu'un abus?; Pourtant, messieurs, permettez-nous d'en dire, Béranger, Gourmands. Trinquer est un plaisir fort sage Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus, Béranger, Trinquons.
  • 3APPEL COMME D'ABUS, appel interjeté d'une sentence rendue par un juge ou supérieur ecclésiastique, qu'on prétend avoir excédé ses pouvoirs ou contrevenu aux lois. C'est une assez faible consolation que celle des appels comme d'abus, Pascal, Pensées, Pape, 7. Le bruit se répandit que le procureur général appellerait comme d'abus de tout ce que le pape pourrait faire au préjudice des libertés de l'Église gallicane, Saint-Simon, 502, 82. Ce qu'il y eut de plus intéressant, ce fut l'appel comme d'abus que le parlement introduisit, Voltaire, M?urs, 75.
  • 4En jurisprudence, abus de pouvoir se dit quand un fonctionnaire outre-passe le pouvoir qui lui est confié et fait des actes qui ne lui sont pas permis.
  • 5Abus de confiance, délit dont on se rend coupable en abusant de la confiance qui avait été accordée.
  • 6 En termes de grammaire, abus des mots, sens détourné et forcé qu'on leur donne.
  • 7Erreur. C'est un abus de croire. Lourd et grossier abus?! croyance ridicule?! Rotrou, Bélis. V, 8. Qu'un si charmant abus serait à préférer A l'âpre vérité qui vient de m'éclairer?! Corneille, Hér. III, 1. Et semant de nos noms un insensible abus, Corneille, Hér. IV, 4. Mais il faut renoncer à des abus si doux, Corneille, Pulch. II, 1. Dans les moments où Dieu vous a affligé, vous vous êtes adressé à lui?; vous avez ouvert les yeux sur l'abus de ce monde misérable, Massillon, Carème. Prospérités temp. Que sais-je si, au premier jour, votre fin soudaine et surprenante ne fournira pas à ceux qui m'écoutent de grandes mais d'inutiles réflexions sur l'abus du monde et de ses espérances, Massillon, ib. Impénitence finale. Travailler serait un abus?: J'ai cinquante écus, Béranger, Cinquante écus.
  • 8Proverbe. Le monde n'est qu'abus et vanité.

HISTORIQUE

XIVe s. Et aucuns se delettent en abus de deliz [plaisirs] charnels, Oresme, Eth. 203.

XVIe s. S'il est question de corriger quelques abus?, Lanoue, 85. Les appellations comme d'abus ont lieu quand il y a contravention contre les saints decrets, libertés de l'Église gallicane, arrest des cours souveraines, jurisdiction seculiere ou ecclesiastique?; et tient-on qu'elles sont de l'invention de messire Pierre de Cugnieres, ores qu'elles semblent plus modernes, Loysel, 888. En appelant d'Atropos trop irée Comme d'abus, Marot, II, 272.

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Encyclopédie, 1re édition

ABUS, s. m. se dit de l'usage irrégulier de quelque chose ; ou bien c'est l'introduction d'une chose contraire à l'intention que l'on avoit eue en l'admettant.

Ce mot est composé des mots ab, de, & usus, usage.

Les réformes & les visites sont faites pour corriger les abus qui se glissent insensiblement dans la discipline ou dans les m?urs. Constantin le Grand, en introduisant dans l'Eglise l'abondance des biens, y jetta les fondemens de cette multitude d'abus, sous lesquels ont gémi les siecles suivans.

Abus de soi-même. C'est une expression dont se servent quelques Auteurs modernes, pour dénoter le crime de la pollution volontaire. Voyez Pollution.

En Grammaire, appliquer un mot abusivement, ou dans un sens abusif, c'est en faire une mauvaise application, ou en pervertir le vrai sens. Voyez Catachrese. (H)

Abus, dans un sens plus particulier, signifie toute contravention commise par les Juges & Supérieurs ecclésiastiques en matiere de Droit.

Il résulte principalement de l'entreprise de la Jurisdiction ecclésiastique sur la laïque ; de la contravention à la police générale de l'Eglise ou du Royaume, réglée par les Canons, les Ordonnances ou les Arrêts.

La maniere de se pourvoir contre les jugemens & autres actes de supériorité des Ecclésiastiques, même de la Cour de Rome, où l'on prétend qu'il y a abus, est de recourir à l'autorité séculiere des Parlemens par appel, qu'on nomme pour le distinguer de l'appel simple, appel comme d'abus.

Le terme d'abus a été employé presque dans tous les tems dans le sens du présent article : mais l'appel comme d'abus n'a pas été d'usage dans tous les tems. On employa plusieurs moyens contre les entreprises des Ecclésiastiques & de la Cour de Rome avant de venir à ce dernier remede.

D'abord on imagina d'appeller du saint-Siége au saint Siége Apostolique, comme fit le Roi Philippe Auguste lors de l'interdit fulminé contre son Royaume par Innocent III.

Dans la suite on appella au futur Concile, ou au Pape mieux avisé, ad Papam melius consultum, comme fit Philippe-le-Bel qui appella ad Concilium de proximo congregandum, & ad futurum verum, & legitimum Pontificem, & ad illum seu ad illos ad quem vel ad quos de jure fuerit provocandum.

On joignit ensuite aux appels au futur Concile les protestations de poursuivre au Conseil du Roi, ou dans son Parlement, la cassation des actes prétendus abusifs, pour raison d'infraction des Canons & de la Pragmatique-Sanction. Voyez Pragmatique-Sanction.

Cette derniere voie acheminoit de bien près aux appels comme d'abus.

Enfin l'appel comme d'abus commença d'être en usage sous Philippe de Valois, & fut interjetté solemnellement par Pierre de Cugnieres, Avocat Général, & a toujours été pratiqué depuis au grand avantage de la Jurisdiction royale & des Sujets du Roi.

Le Ministere public est la véritable partie dans l'appel comme d'abus ; de sorte que les parties privées, l'appel une fois interjetté, ne peuvent plus transiger sur leurs intérêts au préjudice de l'appel, si ce n'est de l'avis & du consentement du Ministere public, lequel peut rejetter l'expédient proposé s'il y reconnoît quelque collusion préjudiciable au bien public.

Les Parlemens prononcent sur l'appel comme d'abus par ces mots il y a, ou il n'y a abus.

Quelquefois les Parlemens convertissent l'appel comme d'abus en appel simple ; c'est-à-dire, renvoient les parties pour se pourvoir par devant le Juge ecclésiastique, supérieur à celui d'où étoit émané le jugement prétendu abusif : quelquefois ils le convertissent aussi en simple opposition.

L'exception tirée du laps des tems n'est point admissible en matiere d'abus, ni celle tirée de la désertion d'appel en l'appel d'icelui.

L'appel comme d'abus est suspensif, si ce n'est en matiere de discipline ecclésiastique & de correction réguliere où il n'est que dévolutif.

Il se plaide en la Grand'Chambre, & se doit juger à l'audience, si ce n'est que le tiers des Juges soit d'avis d'appointer.

Les appels comme d'abus ne se relevent qu'au Parlement, & les lettres de relief se prennent au petit sceau, l'appellant y annexant la consultation de trois Avocats : mais ce n'est pas par forme de gradation de l'inférieur au supérieur que les appels comme d'abus sont portés aux Parlemens, mais comme aux dépositaires de la puissance & de la protection royale.

L'appellant qui succombe à l'appel comme d'abus est condamné, outre les dépens, à une amende de 75 livres. (H)

Abus. Ce mot est consacré en Médecine aux choses que les Médecins ont nommées non-naturelles, dont le bon usage conserve & fortifie la santé, pendant que l'abus ou le mauvais usage qu'on en fait, la détruit & produit des maladies. Voyez Non-naturelles. (N)

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Wiktionnaire


Adjectif - ancien français

abus \Prononciation ?\

  1. Abusé, stupéfait.

Nom commun - français

abus \a.by\ masculin

  1. Usage mauvais, excessif de quelque chose.
    • L'abus qu'il a fait de ses richesses, de ses forces, de sa santé, de son autorité.
  2. (Absolument) Désordre, usage pernicieux.
    • Les abbayes et les monastères, étaient à cette époque, « cavernes de voleurs, lieux de dissolution » ; les abus devenaient tellement criants, les désordres prenaient des proportions si inquiétantes, qu'à tout prix il fallait y mettre un terme; [?] (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
    • À Landusec, Gilles Guilley, plombier, préside une association de défense contre les abus des prestataires de l'Internet (Adcapi). (http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-edern-le-site-Internet-gratuit-leur-revient-cher-_29048-avd-20100121-57524363_actuLocale.Htm Édern : le site Internet gratuit leur revient cher).
    • Abus manifeste.
    • Réformer, corriger, retrancher les abus.
    • Il s'est glissé divers abus dans la justice, dans cette administration.
    • Il faut distinguer entre un usage reçu et un abus qui s'est introduit.
  3. (Droit) ?
    • Abus de confiance, Délit que l'on commet en abusant de la confiance de quelqu'un.
    • Appel comme d'abus, Appel interjeté contre la sentence, l'acte ou l'écrit d'un ecclésiastique qu'on prétend avoir excédé son pouvoir ou avoir contrevenu aux lois de l'état.
    • Interjeter appel comme d'abus. On dit de même
    • Le Conseil d'état a jugé qu'il y avait abus, Il a admis l'appel comme d'abus.
  4. Erreur.
    • Voilà un étrange abus.
    • C'est par abus qu'on a pu soutenir une telle opinion.
    • C'est souvent commettre un abus de compter sur la justice des hommes. En ce sens, il a vieilli.
    • un abus de langage.
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Trésor de la Langue Française informatisé


ABUS, subst. masc.

I.? [Avec un compl. introd. par la prép. de et précisant l'obj. de l'abus] Action d'abuser d'un bien :
1. L'homme moderne s'enivre de dissipation. Abus de vitesse, abus de lumière, abus de toniques, de stupéfiants, d'excitants... abus de fréquence dans les impressions; abus de diversité; abus de résonance; abus de facilités; abus de merveilles; abus de ces prodigieux moyens de déclenchement, par l'artifice desquels d'immenses effets sont mis sous le doigt d'un enfant. Toute vie actuelle est inséparable de ces abus. P. Valéry, Variété 3,1936, p. 265.
? L'abus s'exerce dans divers domaines où apparaissent des expr. usuelles précisant l'obj. de l'abus
a) Domaine des choses consommables ou d'usage habituel :
2. L'abus des narcotiques c'est-à-dire leur usage habituel, contribue beaucoup à hâter cette vieillesse précoce, si commune dans les pays chauds. P. Cabanis, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, 1808, p. 70.
3. Il faut toutefois le détourner de ce qui peut augmenter son exubérance organique : menus trop succulents, abus de viandes, surtout de viandes rouges (le régime carné lui est plus nuisible qu'à tout autre tempérament), du vin, des sucreries; sinon gare aux pléthores, aux congestions, à l'embonpoint. E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 186.
b) Domaine de la mor. ou de la relig. :
4. Il ne s'agit pas d'examiner rigoureusement ces croyances. Loin de rien ordonner à leur sujet, la religion servoit au contraire à en prévenir l'abus, et à en corriger les excès; ... F.-R. de Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 2, 1803, p. 169.
5. Du haut en bas de notre société, je ne vois qu'iniquité, abus de pouvoir, exploitation d'autrui, tromperie... A. Gide, Journal,1932, p. 1130.
Rem. Dans cet ex., il peut s'agir aussi d'une expr. jur. (cf. inf. c).
c) Domaine du dr. publ. ou privé :
6. ... mais ce n'est point là le nom d'une forme particulière de société, d'une espèce particulière de gouvernement. Il y a despotisme, oppression, abus d'autorité, par-tout où la loi établie est sans force, et cède à la volonté d'un homme ou de plusieurs. A.-L.-C. Destutt de Tracy, Commentaire sur l'esprit des lois de Montesquieu,1807, p. 8.
7. Rien d'autre à dire, devant les passe-droits et les abus de confiance dont vous nous voyez victimes. A. Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 770.
8. Quant à prétendre, en telle occasion où le pape exerce son pouvoir indirect, qu'il outrepasse les limites de son autorité légitime, et à invoquer alors, pour permettre la non-obéissance, un abus de pouvoir au sens juridique de ce mot, c'est une absurdité, puisqu'il s'agit là précisément d'un pouvoir dont la matière ne comporte pas de limites tracées d'avance, et de l'application duquel, en chaque cas particulier, il appartient au pape seul de déterminer l'étendue. J. Maritain, Primauté du spirituel,1927, p. 58.
d) Domaine de la pensée :
9. Ne personnifiez-vous pas, avec votre beauté et votre tristesse, avec votre ennui et votre scepticisme, l'excès de douleur produit par l'abus de la pensée? G. Sand, Lélia,1833, p. 117.
10. Par ce jour de la fin de mai, jouissant du parc de Mirabeau et voyant combien il est trop abondant pour que je puisse l'épuiser, je vois les abus de l'érudition, l'inutilité des voyages, la surcharge de notre culture, je vois que je n'ai rien épuisé de ce qui est à la portée de ma main. M. Barrès, Mes cahiers,mars-juill. 1910, p. 132.
Rem. Les dict. signalent, en le qualifiant de vieilli, le sens « erreur ». Aucun ex. dans la docum. cf. hist.
e) Domaine du lang. (ou de l'expr. litt.) :
11. Quel que soit le mérite de l'histoire des vents, de celle de la vie et de la mort, et de celle de la densité et de la rareté, personne ne peut disconvenir qu'elles fourmillent d'erreurs, d'abus de mots, et d'idées mal déterminées. A.-L.-C. Destutt de Tracy, Éléments d'idéologie, Logique, 1805, p. 93.
12. Que si je m'avise à présent de m'informer de ces emplois, ou plutôt de ces abus du langage, que l'on groupe sous le nom vague et général de « figures », je ne trouve rien de plus que les vestiges très délaissés de l'analyse fort imparfaite qu'avaient tentée les anciens de ces phénomènes « rhétoriques ». P. Valéry, Variété 3,1936, p. 45.
? Rare. [En parlant d'un genre litt.] :
13. Tacite est la perfection d'un genre dont Sénèque est l'abus. Ch.-J. de Chênedollé, Journal,1832, p. 137.
II.? Emploi abs.
A.? Gén. au plur. Domaine pol. ou soc.Résultat de l'action d'abuser; injustice introduite et fixée par coutume :
14. Ces guerres-là construisent la paix. Une énorme forteresse de préjugés, de privilèges, de superstitions, de mensonges, d'exactions, d'abus, de violences, d'iniquités, de ténèbres, est encore debout sur le monde avec ses tours de haine. Il faut la jeter bas. Il faut faire crouler cette masse monstrueuse. Vaincre à Austerlitz, c'est grand, prendre la Bastille, c'est immense. V. Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 361.
15. Elle proclame que depuis le 14 juillet 1789 la nation est rentrée virtuellement en possession de tous ses droits, que tous les privilèges et abus du passé sont abolis de fait comme de droit depuis cette date, ... J. Jaurès, Études socialistes,1901, p. 210.
16. J'en suis venu à souhaiter de tout mon c?ur la déroute du capitalisme et de tout ce qui se tapit à son ombre, d'abus, d'injustices, de mensonges et de monstruosités. A. Gide, Journal,1932, p. 1116.
17. Il se rendait compte que jamais il ne l'avait sérieusement mise en question; les tares, les abus de l'U.R.S.S.? il les connaissait : ... S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 300.
18. Il fallait marquer aux alliés que la France libre était dans leur camp pour y incorporer la France, mais non pour y couvrir, vis-à-vis de la nation française, les abus ou empiétement qu'ils commettraient à son détriment. Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre,L'Appel, 1954, p. 208.
Rem. Les abus peuvent avoir pour orig. : les formes de gouvernement et les institutions, les croyances, les guerres, le comportement des classes soc.; ils peuvent affecter la pol. internat. Si le mot est suivi d'un compl. (prép. de), ce compl. indique cette orig. (ex. 17) ou encore l'époque à laquelle ils appartiennent (ex. 15).
? P. ext. Le mot s'applique au domaine mor. :
19. La souffrance, la misère, sont des forces vives qui ont leurs abus, comme le pouvoir a les siens. H. de Balzac, Le Médecin de campagne,1833, p. 146.
? Fam. (Il) y a de l'abus :
20. Ah! ça, alors. Y a de l'abus tu nous embêtes, à la fin. J'en ai marre, moi! j'en ai marre! H. de Montherlant, Fils de personne,1943, III, 1, p. 317.
? Arg. Il y a de l'abutre :
21. Ce Parisien aimait à allonger les mots. Une de ses phrases favorites était il y a de l'abutre pour il y a de l'abus (109eInf., 1916-1917). Esn.Poilu1919.
B.? Au sing., DR. Anc. Régime. Appel comme d'abus. Recours contre un abus de pouvoir commis par une autorité ecclésiastique qui empiète sur la juridiction royale, ou inversement :
22. Cette première réclamation du droit civil contre le droit canonique produisit dans la suite l'appel comme d'abus, sauvegarde de la justice... F.-R. de Chateaubriand, Mélanges politiques,1815, p. 192.
? Proverbe. Le monde n'est qu'abus et vanité (abus au sens anc. de « tromperie »; cf. hist.) :
23. ... je ne suis pas très instruit dans la cabbale [sic], mon maître ayant péri... Mais le peu que j'ai appris de son art me fait... soupçonner que tout en est illusion, abus et vanité. A. France, La Rôtisserie de la Reine Pédauque,1893, p. 2.
Rem. Dans cet ex. le cont. fait penser que le mot a gardé son sens actif anc. auj. inus., de « tromperie, imposture ». Cf. inf. étymol. 3 et hist. II C.
PRONON. : [aby]. Enq. : /aby/.
Étymol. ? Corresp. rom. : ital., esp., port. abuso; cat. abus; roum. abuz. 1. 1370 abus de « usage immodéré de (qqc.) » (Oresme, Eth., 203 ds Gdf. Compl. : Abus de deliz charnels); 2. 1451 emploi absolu « résultat d'un mauvais usage : erreur » (Ord., XIV, 152, ibid. : Pour eschever plusieurs abbus et faussetes); 3. 1532 « ce qui a pour but de tromper » (Rabelais, éd. Marty-Laveaux, I, 54 ds Hug. : Cy n'entrez pas, Hypocrites, bigotz. Tirez ailleurs pour vendre voz abus). Empr. au lat. abusus, terme jur. dep. Cic., Top., 17 ds TLL s.v. au sens de « utilisation des choses fongibles » : non debet illa mulier, cui vir bonorum suorum usum fructum legavit, cellis vinariis et oleariis plenis relictis, putare id ad se pertinere. Usus enim, non abusus legatus est; fréq. chez Ulpien. Sens « mauvais usage, usage immodéré » exprimé en lat. class. par abusio que abusus concurrence en ce sens dep. Augustin, Doctr. christ., 1, 4, 4 ds TLL s.v. abusio, 237, 76 : usus illicitus abusus potius vel abusio nominandus est; cf. avec 1, Albert le Grand, Summa theologiae, II, 18, 122, 1, 4 ds Mittellat, W. s.v., 69, 40 : fornicatio est, quando solutus cognoscit solutam abusu naturali; cf. avec 2, Id., ibid., I, 2, 11, ibid., 69, 46 : si non referantur omnia ad gloriam Dei, abusus est. « Mauvais usage établi » attesté en lat. médiév. : Constitutiones imperatorum, II, 8, 3, ibid., 69, 48 : abusus... in ecclesiis habuerunt. Sens 3, venu de abuser* 2. HISTORIQUE I.? Dep. son apparition au xives., abus s'est maintenu avec une grande stab. dans son sens premier « usage immodéré, mauvais de »; la not. de « usage excessif » présente dans le mot, semble-t-il, dep. l'orig., n'apparaît nettement dans les dict. que dep. Ac. 1798. De là vient l'expr. fam. il y a de l'abus, citée par Pt Rob. On constate un élargissement du champ d'application de ce mot au cours des siècles, spéc. dans le domaine jur. ? Appel comme d'abus, institution que Rich. t. 1 1680 et Encyclop. t. 1 1751 datent du xives., attestée au xvies. : Les appellations comme d'abus ont lieu quand il y a contravention contre les saints decrets, libertés de l'Église gallicane, arrest des cours souveraines, jurisdiction seculiere ou ecclesiastique, et tient-on qu'elles sont de l'invention de messire Pierre de Cugnieres, ores qu'elles semblent plus modernes. Loysel, 888 (Littré). Signalé par les dict. dep. Rich. t. 1 1680, il a été supprimé par la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905; encore mentionnée par les dict. du xxes., l'expr. ne se rencontre plus que dans des ouvrages hist. ou jur. ? Au xixes., apparaissent les not. de abus de pouvoir, abus de confiance, abus de jouissance, abus de droit, etc. II.? Dès le xves., abus a été empl. absol. et a désigné le résultat d'un usage mauvais, immodéré ou excessif; c'est ainsi qu'il a pris le sens de « erreur », de « tromperie » et enfin de « usage mauvais qui s'est établi ». A.? Abus « erreur » (cf. étymol. 2) a connu une très grande vitalité; Hug. donne environ 30 ex. pour le xvies. Au début du xxes., il est considéré comme vieilli. B.? Abus « tromperie » n'apparaît qu'au xvies. (cf. étymol. 3) et semble avoir connu une vitalité moins grande que le précédent. Au xviiies., seules les différentes éd. de l'Ac. en font une mention partic., Trév. et Fur. ne le distinguant pas du sens A. De Ac. 1798 à DG, il semble n'être plus empl. que dans l'expr. proverbiale le monde n'est qu'abus et vanité. Il disparaît complètement au xxes. C.? Au xviies., prob., abus prend le sens de « usage mauvais, coutume mauvaise qui se sont établis », toujours issu du sens premier, mais, jusqu'à la fin du xviiies., les dict. ne le distinguent pas nettement de celui-ci, malgré les ex. qu'ils en donnent : Il faut distinguer entre un usage reçu, et un abus qui s'est introduit. Ac. 1718. (Cf. également les ex. des xviieet xviiies. cités par Littré). C'est le seul emploi absolu de abus qui subsiste.
STAT. ? Fréq. abs. litt. : 1 373. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 3 428, b) 1 341; xxes. : a) 1 201, b) 1 471.
BBG. ? Barr. 1967. ? Blanche 1857. ? Boucher 1835. ? Bouillet 1859. ? Dupin-Lab. 1846. ? Éd. 1913. ? Génestal (R.). Les Origines de l'appel comme d'abus. Paris, 1950. ? Le Clère 1960. ? Lep. 1948. ? Maurer (K.). Etymologica. Rom. Jahrb. 1957, t. 8, pp. 30-32. ? Nysten 1814-20. ? Pol. 1868. ? Réau-Rond. 1951. ? Spr 1967. ? St-Edme t. 1 1824. ? Théol. cath. t. 1 1909.

ABUS, subst. masc.
Étymol. ? Corresp. rom. : ital., esp., port. abuso; cat. abus; roum. abuz. 1. 1370 abus de « usage immodéré de (qqc.) » (Oresme, Eth., 203 ds Gdf. Compl. : Abus de deliz charnels); 2. 1451 emploi absolu « résultat d'un mauvais usage : erreur » (Ord., XIV, 152, ibid. : Pour eschever plusieurs abbus et faussetes); 3. 1532 « ce qui a pour but de tromper » (Rabelais, éd. Marty-Laveaux, I, 54 ds Hug. : Cy n'entrez pas, Hypocrites, bigotz. Tirez ailleurs pour vendre voz abus). Empr. au lat. abusus, terme jur. dep. Cic., Top., 17 ds TLL s.v. au sens de « utilisation des choses fongibles » : non debet illa mulier, cui vir bonorum suorum usum fructum legavit, cellis vinariis et oleariis plenis relictis, putare id ad se pertinere. Usus enim, non abusus legatus est; fréq. chez Ulpien. Sens « mauvais usage, usage immodéré » exprimé en lat. class. par abusio que abusus concurrence en ce sens dep. Augustin, Doctr. christ., 1, 4, 4 ds TLL s.v. abusio, 237, 76 : usus illicitus abusus potius vel abusio nominandus est; cf. avec 1, Albert le Grand, Summa theologiae, II, 18, 122, 1, 4 ds Mittellat, W. s.v., 69, 40 : fornicatio est, quando solutus cognoscit solutam abusu naturali; cf. avec 2, Id., ibid., I, 2, 11, ibid., 69, 46 : si non referantur omnia ad gloriam Dei, abusus est. « Mauvais usage établi » attesté en lat. médiév. : Constitutiones imperatorum, II, 8, 3, ibid., 69, 48 : abusus... in ecclesiis habuerunt. Sens 3, venu de abuser* 2. HISTORIQUE I.? Dep. son apparition au xives., abus s'est maintenu avec une grande stab. dans son sens premier « usage immodéré, mauvais de »; la not. de « usage excessif » présente dans le mot, semble-t-il, dep. l'orig., n'apparaît nettement dans les dict. que dep. Ac. 1798. De là vient l'expr. fam. il y a de l'abus, citée par Pt Rob. On constate un élargissement du champ d'application de ce mot au cours des siècles, spéc. dans le domaine jur. ? Appel comme d'abus, institution que Rich. t. 1 1680 et Encyclop. t. 1 1751 datent du xives., attestée au xvies. : Les appellations comme d'abus ont lieu quand il y a contravention contre les saints decrets, libertés de l'Église gallicane, arrest des cours souveraines, jurisdiction seculiere ou ecclesiastique, et tient-on qu'elles sont de l'invention de messire Pierre de Cugnieres, ores qu'elles semblent plus modernes. Loysel, 888 (Littré). Signalé par les dict. dep. Rich. t. 1 1680, il a été supprimé par la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905; encore mentionnée par les dict. du xxes., l'expr. ne se rencontre plus que dans des ouvrages hist. ou jur. ? Au xixes., apparaissent les not. de abus de pouvoir, abus de confiance, abus de jouissance, abus de droit, etc. II.? Dès le xves., abus a été empl. absol. et a désigné le résultat d'un usage mauvais, immodéré ou excessif; c'est ainsi qu'il a pris le sens de « erreur », de « tromperie » et enfin de « usage mauvais qui s'est établi ». A.? Abus « erreur » (cf. étymol. 2) a connu une très grande vitalité; Hug. donne environ 30 ex. pour le xvies. Au début du xxes., il est considéré comme vieilli. B.? Abus « tromperie » n'apparaît qu'au xvies. (cf. étymol. 3) et semble avoir connu une vitalité moins grande que le précédent. Au xviiies., seules les différentes éd. de l'Ac. en font une mention partic., Trév. et Fur. ne le distinguant pas du sens A. De Ac. 1798 à DG, il semble n'être plus empl. que dans l'expr. proverbiale le monde n'est qu'abus et vanité. Il disparaît complètement au xxes. C.? Au xviies., prob., abus prend le sens de « usage mauvais, coutume mauvaise qui se sont établis », toujours issu du sens premier, mais, jusqu'à la fin du xviiies., les dict. ne le distinguent pas nettement de celui-ci, malgré les ex. qu'ils en donnent : Il faut distinguer entre un usage reçu, et un abus qui s'est introduit. Ac. 1718. (Cf. également les ex. des xviieet xviiies. cités par Littré). C'est le seul emploi absolu de abus qui subsiste.

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Les mots proches de Abus

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Les citations avec le mot Abus


  1. On n'insistera jamais assez sur les inconvénients que présente l'abus de cyanure de potassium dans l'alimentation des nouveau-nés.

    Auteur : Alphonse Allais - Source : Sans référence


  2. Les hommes qui font constamment abus du mot «mais» trahissent ainsi, le plus souvent, une certaine inaptitude à l'affirmation franche et paisible, un besoin de restriction et de compensation, un manque de confiance et de générosité.

    Auteur : Georges Duhamel - Source : Discours aux nuages


  3. La tempérance et le travail sont les deux vrais médecins de l'homme : le travail aiguise son appétit, et la tempérance l'empêche d'en abuser.

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Emile ou De l'éducation (1762), I


  4. Je suis un cartésien désabusé: je pense, donc je suis, mais je m'en fous!

    Auteur : Gaspard Proust - Source : Enfin sur scène? (2010) (Au Studio des Champs-Elysées)


  5. Celui qui pense que, chez les grands personnages, les nouveaux bénéfices font oublier les vieilles injures, il s'abuse.

    Auteur : Nicolas Machiavel - Source : Le Prince (1513), VII


  6. Le pouvoir sans abus perd le charme.

    Auteur : Paul Valéry - Source : Cahier B (1910)


  7. Toutes les singeries de sensibilité qu'une femme fait abusent toujours un amant ; et là où un mari hausse nécessairement les épaules, un amant est en extase.

    Auteur : Honoré de Balzac - Source : La Comédie humaine (1842-1852)


  8. Elle retrouva son air de bonté, son air de bonté renseignée comme l'écrivait Péguy à propos de Lazare, c'est-à-dire non pas cette bonté des innocents et des simplets, non pas la bonté des anges ni des saintes nitouches, mais la bonté désabusée, la bonté clairvoyante, la bonté qui sait la nuit des hommes et la surmonte, qui tente à tout le moins de la surmonter

    Auteur : Lydie Salvayre - Source : Pas pleurer (2014)


  9. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. ...



  10. C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites.

    Auteur : Charles de Secondat, baron de Montesquieu - Source : De l'esprit des lois (1748)


  11. Stesimbrotus s'abuse grandement pour n'avoir pas bien pris garde à la suitte des temps.

    Auteur : Jacques Amyot - Source : Thémistocle, 3


  12. L'homme n'est qu'un sujet plein d'erreur ... . Ces deux principes de vérités, la raison et les sens, outre qu'ils manquent chacun de sincérité, s'abusent réciproquement l'un l'autre.

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pensées (1670)


  13. Il reste à parler d'un état de l'âme qui, ce nous semble, n'a pas encore été bien observé : c'est celui qui précède le développement des passions, lorsque nos facultés, jeunes, actives, entières, mais renfermées, ne se sont exercées que sur elles-mêmes, sans but et sans objet. Plus les peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente ; car il arrive alors une chose fort triste : le grand nombre d'exemples qu'on a sous les yeux, la multitude de livres qui traitent de l'homme et de ses sentiments rendent habile sans expérience. On est détrompé sans avoir joui ; il reste encore des désirs, et l'on n'a plus d'illusions. L'imagination est riche, abondante et merveilleuse ; l'existence pauvre, sèche et désenchantée. On habite avec un coeur plein un monde vide, et sans avoir usé de rien on est désabusé de tout.

    Auteur : François-René de Chateaubriand - Source : Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert (1801)


  14. Ce qui me réconcilie avec la réserve et la modération, ce sont les abus.

    Auteur : Simon Berryer, dit Sim - Source : Sans référence


  15. Les voeux furent déclarés abusifs, les jésuites sécularisés et dissous, leurs biens aliénés et vendus.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Sans référence


  16. Avant d'attaquer un abus, il faut voir si on peut ruiner ses fondements.

    Auteur : Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues - Source : Réflexions et Maximes (1746)


  17. La beauté des femmes constitue un abus de confiance permanent dans la mesure où la façade fait des promesses qui ne sont pas tenues au-delà.

    Auteur : Philippe Bouvard - Source : Maximes au minimum


  18. J'ai souvent pensé, avec tristesse, qu'une âme vraiment belle n'obtiendrait pas la gloire, parce qu'elle ne la désirerait pas. Cette idée, qui m'a désabusé de la gloire, m'a désabusé du génie. J'ai souvent pensé que le génie n'est qu'une éloquence particulière, un don bruyant d'exprimer.

    Auteur : Marguerite Yourcenar - Source : Alexis ou le Traité du vain combat (1929)


  19. Non, ce n'est pas la loi, c'est l'abus que j'accuse.

    Auteur : Jean-François Delaharpe, dit de La Harpe - Source : Mélanie, ou les Voeux forcés (1770), I, 1


  20. Toute autorité abuse de ses avantages.

    Auteur : Louis Philippe, comte de Ségur - Source : Pensées et Maximes, CCCI


  21. Une énorme forteresse de préjugés, de privilèges, de superstitions, de mensonges, d'exactions, d'abus, de violences, d'iniquités, de ténèbres est encore debout sur le monde avec ses tours de haine.

    Auteur : Victor Hugo - Source : Les Misérables (1862)


  22. La bouche est un peu triste, le visage n'est pas usé, mais comme qui dirait... abusé. Voilà: nuance

    Auteur : Henri Thomas - Source : Le Goût de l'éternel (1990)


  23. L'abus marche souvent auprès de la puissance.

    Auteur : Antoine-François Le Bailly - Source : Le Roi, son Fils et l'Esclave


  24. Nous thésaurisons les grands esprits et les maîtres anciens et nous croyons qu'ensuite, au moment décisif pour la survie, nous pouvons les utiliser à nos fins, ce qui ne signifie d'ailleurs rien d'autre qu'en abuser à nos fins, ce qui se révèle une funeste erreur.

    Auteur : Thomas Bernhard - Source : Maîtres anciens (1985)


  25. On appelle abus de confiance tous les actes commis par un gouvernement dont on n'est pas.

    Auteur : Pierre Véron - Source : Carnaval du dictionnaire


Les citations du Littré sur Abus


  1. En cette generale corruption de toutes bonnes façons, comme il n'y avoit jadis que les roys et princes souverains qui eussent des secretaires, et maintenant ils sont si abusivement communs à tous qui ont dos clercs pour escrire sous eux

    Auteur : SAINT-JULIEN - Source : Mesl. hist. p. 154, dans LACURNE


  2. Abus assez ordinaire dans la vertu, où l'on voit tant de personnes zélées pour les oeuvres de surcroît, et tranquilles sur l'oubli continuel de leurs obligations les plus essentielles

    Auteur : MASS. - Source : Carême, Vérit. culte.


  3. De là vient que le peuple trop licencieux, abusant du pouvoir qu'on lui avait laissé, en a été dépouillé sans contradiction

    Auteur : FÉN. - Source : Du minist. des pasteurs, ch. 15


  4. Il ne se peut rien voir de plus juste que vos réflexions sur l'abus qui se commet en France, au préjudice de l'histoire, par tant de relations romanisées que l'on y publie

    Auteur : BAYLE - Source : Lett. à M.***, 2 mai 1697


  5. Abusé fut par le malin esprit, Qu'il épousa sous féminin visage

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : XIV


  6. Celui qui ne vise à la voie Par où il va, faut et s'abuse

    Auteur : MAROT - Source : III, 59


  7. Avez-vous prétendu que muet et tranquille, Ce héros qu'armera l'amour et la raison, Vous laisse pour ce meurtre abuser de son nom ?

    Auteur : Jean Racine - Source : Iph. I, 1


  8. Fagoteur de tabus

    Auteur : François Rabelais - Source : Garg. I, 50


  9. Sors du trône et te laisse abuser comme moi

    Auteur : Corneille - Source : Héracl. I, 2


  10. Ce désabusement, si l'on peut parler ainsi, est un des principaux avantages que nous devions essayer de tirer de l'oraison

    Auteur : L'ABBÉ REIGNIER - Source : dans BOUHOURS, Nouv. rem.


  11. C'est en vain que le chantre abusant d'un faux titre....

    Auteur : BOILEAU - Source : Lutr. I


  12. Ne m'abusez-vous point d'un faux espoir, et puis-je prendre quelque assurance sur la nouveauté surprenante d'une telle conversion ?

    Auteur : Molière - Source : Don Juan, V, 1


  13. Mais il faut renoncer à des abus si doux

    Auteur : Corneille - Source : Pulch. II, 1


  14. Puisque les letres ne sont qu'images de voix, l'escriture devra estre d'autant de lettres que la prononciation requiert de voix ; si elle se trouve autre, elle est faulse, abusive et damnable

    Auteur : MEIGRET - Source : dans LIVET, la Gramm. franç. p. 52


  15. Ma jeunesse, nourrie à la cour de Néron, S'égarait, cher Paulin, par l'exemple abusée, Et suivait du plaisir la pente trop aisée

    Auteur : Jean Racine - Source : Bérén. II, 2


  16. L'archiduc, forcé d'avouer qu'il n'avait pas de pouvoir [pour conclure la paix], fit connaître au peuple ému, si toutefois un peuple ému connaît quelque chose, qu'on ne faisait qu'abuser de sa crédulité

    Auteur : BOSSUET - Source : le Tellier.


  17. Tarabuster

    Auteur : COTGRAVE - Source :


  18. L'état le plus libre de la nature [le royaume de l'air] a donc aussi ses tyrans [les aigles], et malheureusement c'est à eux seuls qu'appartient cette suprême liberté dont ils abusent, et cette indépendance absolue qui les rend les plus fiers de tous les animaux

    Auteur : BUFF. - Source : Ois. t. XI, p. 110, dans POUGENS


  19. Je me merveille d'un abus, Quant et pourquoi en commença à jurer Dieux et ses vertus

    Auteur : E. DESCH. - Source : Poésies mss. f° 32


  20. Ce désert de la vie.... Où toujours l'espérance, abusant ma raison, Me montrait le bonheur dans un vague horizon

    Auteur : LAMART. - Source : Méd. I, 18


  21. Désabusezvous de cela, s'il vous plaît

    Auteur : HAMILT. - Source : Gramm. 4


  22. Moins simulés dans nos refus, Nous ignorions l'indigne abus De colorer par des souplesses Une amitié qu'on ne sent plus

    Auteur : BERNIS - Source : Épît. II, Moeurs.


  23. Tout ce que du fueillage se resserre en pomme, chous cabus et laictues

    Auteur : O. DE SERRES - Source : 508


  24. Ah ! mes yeux.... Si vous ne m'abusez, si vous n'êtes faussaires, Vous êtes de mon heur les cruels adversaires

    Auteur : Corneille - Source : Clit. I, 1


  25. Il est accusé d'avoir abusé du tribunal de la pénitence, pour maquignonner un mariage

    Auteur : BACHAUMONT - Source : Mém. t. XXXII, p. 277




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Mise à jour le mardi 11 novembre 2025 à 19h54









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