La définition de Rude du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Rude
Nature : adj.
Prononciation : ru-d'
Etymologie : Provenç. rude ; espagn. rudo ; it. rude ; du latin rudis.

Voir les citations du mot RudeSignification du mot Rude


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de rude de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

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La définition de Rude

Qui n'est pas dégrossi, qui est brut, inculte (sens propre et étymologique).


Toutes les définitions de « rude »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

RUDE. adj. des deux genres
. Qui est âpre au toucher et dont la surface est inégale et dure. La toile grosse et neuve est extrêmement rude. La haire et le cilice sont rudes sur la peau. Avoir la peau rude. Avoir la barbe rude. Le grès est rude au toucher. Une brosse rude. Il se dit aussi de Ce qui est âpre au goût, au palais. Voilà du vin qui est rude. Il signifie encore Qui est raboteux. Les chemins en ce pays-là sont fort rudes. Il se dit figurément de Tout ce qui cause de la peine, de la fatigue. Il a entrepris une rude tâche. Le métier de tailleur de pierre est très rude. Nous avons eu une journée très rude.

RUDE signifie aussi Qui est violent, impétueux. Un rude assaut. Un rude choc. Une rude attaque. Une rude secousse. Essuyer une rude tempête. Il signifie encore Qui est difficile à supporter, rigoureux. Un temps rude. Une saison rude. Un froid extrêmement rude. L'hiver a été rude. Les temps sont rudes se dit des Temps où l'on a beaucoup à souffrir, surtout des temps où il y a peu de travail et beaucoup de misère. C'est un rude coup pour lui, Cet événement est très fâcheux pour lui. Une rude épreuve, Une situation difficile et pénible. Sa vertu fut mise à une rude épreuve, à de rudes épreuves. Une rude tentation, Une tentation à laquelle Il est difficile de ne pas succomber. Fam., Cela me paraît rude se dit d'une Chose difficile à croire. Fam., Ce trait est un peu rude se dit d'un Propos ou d'un procédé difficile à supporter, à accepter.

RUDE se dit encore de Diverses choses qui, par leur dureté, sont choquantes, désagréables à voir, à entendre, à lire, etc. Avoir le visage rude, l'air rude, les manières rudes. Avoir la voix rude, la prononciation rude. Un auteur qui a le style rude. Ces vers-là sont rudes. Ce peintre a le pinceau rude, Il peint d'une manière rude et sans grâce. Ce coiffeur a la main rude, Il ne rase pas légèrement. Ce cavalier a la main très rude, Il mène durement son cheval. Des mœurs rudes, Des mœurs d'une simplicité grossière.

RUDE signifie également Qui est fâcheux, dur, extrêmement sévère. Cet homme a l'humeur rude, l'esprit rude. Un maître qui est rude envers ses domestiques. Dire des paroles rudes à quelqu'un. Il a reçu un traitement très rude. Il est rude aux pauvres gens se dit d'un Homme qui traite avec dureté, avec hauteur ceux qui ont affaire à lui.

RUDE signifie aussi Qui est rigide, austère. La règle de ces religieux, de cet ordre est très rude. Il signifie encore, familièrement, Qui est redoutable. Vous avez là un rude adversaire. C'est un rude dialecticien. Fam., C'est un rude jouteur, C'est un homme avec lequel il ne fait pas bon se mesurer. On le dit au propre et au figuré.

Littré

RUDE (ru-d') adj.
  • 1Qui n'est pas dégrossi, qui est brut, inculte (sens propre et étymologique). Vous avez ouï parler de cet amas rude et indigeste [le chaos] qui précéda la disposition et la beauté des choses que nous voyons, Guez de Balzac, le Barbon. S'ils [les vers] n'étaient remplis d'une certaine beauté qui se fait sentir aux personnes même les plus rudes et les plus grossières, Pellisson, Hist. Acad. IV, l'Estoile. D'esprit, j'en ai fort peu?; mais on l'aurait bien rude Si l'on ne profitait d'une longue habitude, Hauteroche, Bourg. de qual. III, 8. Les chiens du Kamtschatka sont grossiers, rudes et demi-sauvages, comme leurs maîtres, Buffon, Quadrup. t. VIII, p. 173.

    Des m?urs rudes, des m?urs d'une simplicité grossière.

  • 2 Par extension du sens de non dégrossi. âpre au toucher. Avoir la barbe rude. Une brosse fort rude. Qu'était-ce donc que son vêtement?? un rude cilice, Bourdaloue, Exhort. sur sainte Thérèse, t. I, p. 300.

    Couvert de petites saillies ou aspérités nombreuses et sensibles au toucher. Avoir la peau rude.

    Se dit des plantes qui présentent au tact une aspérité insensible à l'?il.

  • 3âpre au goût. Vin rude.
  • 4âpre et difficile, en parlant des chemins. Chemin rude.

    Fig. Le rude sentier de la vertu. Le juste, sévère à lui-même? ne peut pas même obtenir que le monde le laisse en repos dans ce sentier solitaire et rude, où il grimpe plutôt qu'il ne marche, Bossuet, Reine d'Anglet.

  • 5Qui cause de la fatigue, de la peine. Un rude métier. Il a entrepris une rude tâche. Notre sort est beaucoup plus rude Chez les grands que chez les petits, Molière, Amph. I, 1. Brontin? Sort à l'instant, chargé d'une triple bouteille? L'odeur d'un jus si doux lui rend le faix moins rude, Boileau, Lutr. II. Mais je ne trouve point de fatigue si rude Que l'ennuyeux loisir d'un mortel sans étude, Boileau, Ép. X. Ce travail [le Siècle de Louis XIV] est rude?; il y a trois ans qu'il m'occupe et qu'il me tue, sans presque aucune diversion, Voltaire, Lett. Caperonnier, 1er juin 1768. Qu'il y ait parmi nous un homme [Damiens] qui ait osé attenter à la vie de son souverain? qu'on l'ait condamné à être déchiré avec des ongles de fer? démembré par des chevaux?; qu'on lui ait lu cette sentence terrible, et qu'après l'avoir entendue, il ait dit froidement?: la journée sera rude, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 15 oct. 1760. Ma chaise [voiture] était rude, et j'étais trop incommodé pour pouvoir marcher à grandes journées, Rousseau, Conf. X. Presque en toutes choses les commencements sont rudes, Rousseau, ib. III.

    Ce cheval est rude, il a le train rude, fatigant.

    Ce barbier a la main rude, il ne rase pas légèrement.

    Ce cavalier a la main bien rude, il mène durement son cheval.

  • 6 Par extension, désagréable à voir, à entendre, à prononcer, etc. Avoir le visage, l'air, le regard, la voix rude. ?Sollicitude à mon oreille est rude, Molière, F. sav. II, 7. La colère et la tristesse les rendent [les traits du visage] plus rudes, et leur donnent un air ou plus farouche ou plus sombre, Bossuet, Connaiss. II, 12. Par ce sage écrivain [Malherbe] la langue réparée N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée, Boileau, Art p. I. La raison quittant son ton rude Prendra le ton du sentiment, Gresset, Chartr.

    Ce peintre a le pinceau rude, il peint d'une manière dure et sans grâce.

  • 7Il se dit de la rigueur des saisons. Un froid rude. Le rude hiver des années dernières acheva de la dépouiller de ce qui lui restait de superflu, Bossuet, Ann. de Gonz. La Haie est un séjour délicieux l'été, et la liberté y rend les hivers moins rudes, Voltaire, Lett. d'Argenson, 8 août 1743.

    Fig. Temps rudes, temps où le travail manque, et où la misère est grande.

  • 8Où il y a effort violent, lutte violente. Après avoir achevé le rude siége de Besançon, Bossuet, Louis de Bourbon. Vous avez soutenu de rudes guerres, je l'avoue, Fénelon, Dial. des morts anc. Dial. 29. Des richesses capables de fournir à toutes les dépenses d'une rude et longue guerre, Rollin, Hist. anc. ?uv. t. I, p. 343, dans POUGENS. La mêlée fut rude d'abord, chaque parti faisant des efforts extraordinaires de bravoure pour soutenir l'honneur de sa nation, Rollin, ib. t. VI, p. 413. Le combat fut rude et très opiniâtre, Vertot, Rev. rom. XII, 215.
  • 9Impétueux, intense. Une rude secousse. Essuyer une rude tempête. Vous soutenez en paix une si rude attaque, Racine, Andr. IV, 2. Nous lui donnons quelquefois de rudes coups [au gouvernement anglais], mais nous ne le cassons pas, Voltaire, Dial. XXIV, 15.

    Fig. Un coup rude, une chose qui cause beaucoup de peine. Ce coup sera sans doute assez rude pour elle, Corneille, Hor. IV, 3. Il se forme parmi les grandeurs une nouvelle sensibilité pour les déplaisirs, dont le coup est d'autant plus rude, qu'on est moins préparé à le soutenir, Bossuet, Mar.-Thér.

    Fig. C'est un rude coup pour lui, cet événement est très fâcheux pour lui.

  • 10 Fig. Qui cause du mal, de la souffrance. Deux choses dont la privation m'est bien rude, Sévigné, 297. Il y a des endroits dans la vie qui sont bien amers et bien rudes à passer, Sévigné, à Bussy, 14 mai 1675. Qu'on ne dise donc plus que l'obéissance est rude?; au contraire, ce qui est rude, c'est d'être livré à soi-même et à ses désirs, Bossuet, Sermons, Oblig. de l'état relig. 2. Chrétiens, ne murmurez pas si Madame a été choisie pour nous donner une telle instruction?; il n'y a rien ici de rude pour elle, puisque Dieu la sauve par le même coup qui vous instruit, Bossuet, Duch. d'Orl. À la journée de Senef, le jeune duc? vient dans les plus rudes épreuves apprendre la guerre aux côtés du prince son père, Bossuet, Louis de Bourbon. Quand on a assez d'élévation de génie et d'éloquence pour gouverner, il est bien rude de passer sa vie dans la dépendance d'un peuple capricieux, Fénelon, Dial. des morts (Solon, Pisistrate). Je travaille depuis vingt ans à recouvrer cette estampe, et je désespère enfin d'y réussir?; cela est bien rude?! La Bruyère, XIII. Un écrit trop long est un impôt très rude qu'on met sur la patience du lecteur, Voltaire, Pol. et lég. Lett à M. T***. Le doute en mon malheur est un tourment trop rude, Voltaire, ?dipe, V, 2.

    Fig. Une rude épreuve, une situation difficile et délicate, ou dangereuse pour le maintien de l'amitié. Vous mettez notre amitié à une épreuve trop rude, Lesage, Diab. boit. 13.

  • 11 Familièrement. Il se dit de ce qui se fait vivement sentir. J'arrivai, sur le soir, au village d'Ataquinès, avec un très rude appétit, Lesage, Gil Bl. II, 7.

    Une rude tentation, une tentation à laquelle il est difficile de ne pas succomber. J'eus une rude tentation de le confondre en public.

    Cela me paraît rude, se dit d'une chose difficile à croire.

    Ce trait est un peu rude, ce propos, ce procédé est difficile à supporter, à dissimuler. Serait-il possible que les bontés de M. le duc de Choiseul pour ma colonie m'eussent fait tort, et que je fusse à la fois ruiné et opprimé pour avoir fait du bien?? cela serait rude, Voltaire, Lett. d'Argental, 11 oct. 1771.

    On commence aujourd'hui en ce sens à dire raide pour rude, tant par confusion que par besoin de varier les locutions.

  • 12Dur, fâcheux, en parlant des personnes. Un père rude à ou envers ses enfants. Au moins, Seigneur, pardonne à cette multitude, à ce peuple ignorant?; ne lui sois point si rude, Garn. les Juives, IV. Je croyais avoir été trop rude de refuser ce portrait à Mme de Fontevrault, Sévigné, 23 oct. 1675. La trouvant de jour en jour plus rude pour lui, par le chagrin qu'elle avait d'ailleurs, La Fayette, Princesse de Montpensier, ?uv. t. II, p. 322, dans POUGENS. Non que tu sois pourtant de ces rudes esprits Qui regimbent toujours, quelque main qui les flatte, Boileau, Ép. IX, à Seignelay. Vous savez, monsieur, que nous avions tous conseillé à Clarice d'affecter de paraître sévère et rude aux domestiques, en présence de M. Grichard, afin de gagner ses bonnes grâces, Brueys, Grondeur, I, 12. C'est un rude homme que M. André, quand il a affaire à cette espèce méchante et sotte, Voltaire, l'Homme aux 40 écus, Scélérat chassé. Las?! j'épousai bien jeune encor La liberté, dame un peu rude, Béranger, Refus.

    Il est rude aux pauvres gens, à pauvres gens, se dit quand un homme prend avantage de sa supériorité pour maltraiter un inférieur. Ah?! que tu es rude à pauvres gens?! fi?! que cela est malhonnête de refuser les personnes?! Molière, G. Dand. II, 1.

    Il se dit des choses en un sens analogue. Il reçut un traitement bien rude. Une rude réprimande. Pour ne vous faire pas de réponse trop rude, Corneille, Nicom. IV, 5. Elle [la reine] lui fit à lui-même, dès l'après-dînée, des reproches aussi rudes et aussi violents, que s'il lui avait fait toutes les perfidies imaginables, Retz, Mém. t. II, liv. III, p. 479, dans POUGENS. Je ne sais comme vous avez pu imaginer qu'il fût honnête de refuser une telle chose [un cadeau du cardinal de Retz]?; ou je radote et ne sais plus vivre, ou c'eût été la plus rude et la moins respectueuse action que vous eussiez jamais pu faire, Sévigné, à Mme de Grignan, 22 août 1675. ?Ah?! qu'il m'explique un silence si rude, Racine, Bér. II, 5.

  • 13Rigide, austère. La règle de cet ordre est bien rude.
  • 14Redoutable. Un rude adversaire. Le pays délivré d'un si rude ennemi, Corneille, Cid, IV, 3. Il avait souvent dit à Mme de Senantes, en parlant de Matta, que c'était la plus rude épée de France, Hamilton, Gramm. 4.

    C'est un rude joueur, une rude joueuse, se dit d'une personne qui ne sait pas jouer ou folâtrer sans faire du mal.

    Fig. et familièrement. C'est un rude joueur, c'est un homme à qui il ne fait pas bon se jouer.

    C'est un rude jouteur, c'est un homme avec qui il ne fait pas bon se mesurer, au propre et au figuré. Ce n'est qu'un? essai [la traduction d'un livre de Tacite]? un si rude jouteur m'a bientôt lassé, Rousseau, Trad. du 1er livre des Histoires, Avert.

    Populairement. Un rude lapin, un homme courageux, hardi.

  • 15 S. f. Espèce de couleuvre.

HISTORIQUE

XIIIe s. Li rudes hom fet la rude ?uvre?; Se rudes est, rudes est bues [le b?uf]?; Rudes est, s'a nom Rudebues?; Rustebues oevre durement, Rutebeuf, 329.

XIVe s. Rudes, malgracieux jamais plus ne sera?; Il bat, il fiert, il rue les enfants de deça, Guesclin. 118. Semblant doulx et courtois vers tous, Et, en cuer, faulx, rude et estous [arrogant], J. Bruyant, dans Ménagier, t. II, p. 26. Il avoit enseigné les letres aus gens de la terre qui erent [étaient] rudes et simples, Bercheure, f° 9, verso. Oroison rude et mal composée, Bercheure, f° 89.

XVe s. ?Et ne soyons pas si rudes et si rebelles, que nous fassions perdre davantage, puisque bellement? nous pouvons venir à paix, Froissart, II, III, 42. Posons encore que l'homme soit de rude entendement, si est-ce, comme dict le proverbe, que l'usage rend maistre, Bouciq. IV, 10. Comment sont li noble si rude Qu'ilz ont la science en despit?? Dont ilz sont de venu petit, Deschamps, Miroir de mariage, p. 110. Un soir, qu'il faisoit fort rude temps?, Louis XI, Nouv. XI. Laquelle femme ne fu aucunement visitée? mais par gens rudes, ignorans, et non pas expers du mestier de cirurgerie, Du Cange, ruditas.

XVIe s. Estant ainsi devenu de prince populaire tyran violent, il en fut estimé non seulement rude et rigoureux, mais, qui pis est, deloyal et ingrat, Amyot, Pyrrh. 51. C'est une croppe de montagne rude et aspre de tous costez, Amyot, Sylla, 38. C'a esté un zele desordonné de quelques rudes et idiots, Calvin, Avertissement sur les reliques. Il en fera une rude vengeance, Calvin, Instit. 66. Un rude tireur le floret au poing, Montaigne, I, 164. Des nations assises soubs bien plus rude ciel que le nostre, Montaigne, I, 259. À rude chien dur lien, Cotgrave ?

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Encyclopédie, 1re édition

RUDE, adj. (Gram.) qui affecte le toucher d'une maniere inégale & raboteuse ; voilà une surface bien rude. Il a d'autres acceptions dont je vais donner quelques exemples. On dit d'un chemin qu'il est rude ; d'une saison qu'elle est rude ; d'une voix, du vin, des yeux, de la peau, qu'ils sont rudes. La journée sera rude, disoit froidement un monstre qui avoit commis le plus grand des forfaits, & qui étoit condamné aux plus terribles supplices. Le métier de la guerre est rude ; le choc fut rude ; il a de la rudesse dans le caractere ; il m'a tenu un propos très-rude ; sa versification est rude ; ce cheval a l'allure inégale & rude ; c'est un rude joûteur.

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Wiktionnaire


Nom commun - français

rude \Prononciation ?\ masculin

  1. (Mycologie) Synonyme de lactaire délicieux (espèce de champignons).

Adjectif - français

rude \?yd\ masculin et féminin identiques

  1. Âpre au toucher ; brut ; dur.
    • Le poil du mouflon, que l'on trouve en Asie, est plutôt rude et ressemble à celui de la chèvre ordinaire avec lequel on le confond souvent. Il est employé pour la confection des tapis et feutres grossiers, ?. (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • Elle ne pleurait plus, sa voix était caressante, elle appuyait sur sa gorge blanche et délicate la grosse main rude de Javert, et elle le regardait en souriant. (Victor Hugo, Les Misérables, I, 5, 13 ; 1862)
    • Les sables sont les matières que l'on mélange le plus habituellement à la chaux pour former les mortiers ; ils doivent être rudes au toucher et crier quand on les serre dans la main. (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l'industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 21)
  2. Âpre au goût ; corsé.
    • On but à larges goulées le vin rude qui vous râpait la gorge et chantait aux tempes ; à grandes bâfrées, on s'empifra de viandes. Oui, jamais ne fut plus joyeux réveillon. (Yvonne Pagniez, Pêcheurs des côtes de France, Fernand Lanore, 1977, page 124)
  3. Raboteux.
    • Les chemins en ce pays-là sont fort rudes.
  4. (Figuré) Pénible ; fatigant.
    • Sa jeunesse se dépensait ainsi dans un travail rude et mal payé. (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 6 ; 1862)
    • Manier du fer quand il y a de la glace entre les pavés, c'est rude. Ça vous use vite un homme. (Victor Hugo, Les Misérables, I, 7, 10 ; 1862)
    • On a marché depuis le point du jour, on est au soir d'une longue et rude journée ; on a fait le premier relais avec Mirabeau, le second avec Robespierre, le troisième avec Bonaparte; on est éreinté. Chacun demande un lit. (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 1, 1 ; 1862)
  5. Violent ; impétueux.
    • ? Ah! monsieur le prêtre, vous n'aimez pas les crudités du vrai. Christ les aimait, lui. Il prenait une verge et il époussetait le temple. Son fouet plein d'éclairs était un rude diseur de vérités. (Victor Hugo, Les Misérables, I, 1, 10 ; 1862)
    • La roue du tilbury reçut un choc assez rude. Le courrier cria à cet homme d'arrêter, mais le voyageur n'écouta pas, et continua sa route au grand trot. (Victor Hugo, Les Misérables, I, 7, 5 ; 1862)
    • L'impression de cette première décharge fut glaçante. L'attaque était rude et de nature à faire songer les plus hardis. (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 14, 1 ; 1862)
    • Tous les actes extérieurs de sa vie, son âpre ambition, sa rude soif de l'or, tout cela n'était qu'un moyen et non un but. (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Essuyer une rude tempête.
  6. Difficile à supporter ; rigoureux.
    • Il arriva qu'un hiver fut rude. Jean n'eut pas d'ouvrage. La famille n'eut pas de pain. (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 6 ; 1862)
    • Il se rappelait ses anciens compagnons ; comme ils étaient misérables ; ils se levaient dès l'aube et travaillaient jusqu'à la nuit ; à peine leur laissait-on le sommeil ; ils couchaient sur des lits de camp, où l'on ne leur tolérait que des matelas de deux pouces d'épaisseur, dans des salles qui n'étaient chauffées qu'aux mois les plus rudes de l'année. (Victor Hugo, Les Misérables, II, 8, 9 ; 1862)
    • L'hiver 1953-1954 fut particulièrement rude. Des clochards moururent de froid, ainsi qu'un enfant dans une famille mal logée. (Bertrand Marchand, Paris, histoire d'une ville XIXe-XXe siècle, Éditions du Seuil, 1993, p.279)
    • Un rude hiver s'est abattu sur la campagne bourguignonne : les quelques arpents de vigne qui font vivre la famille ont gelé. (Rosa Moussaoui, Zéphyrin Camélinat (1840-1932) Un long chemin, de la commune au communisme, dans L'Humanité, 7 septembre 2011)
    • Les temps sont rudes se dit du temps où l'on a beaucoup à souffrir, surtout lorsqu'il y a peu de travail et beaucoup de misère.
    • C'est un rude coup pour lui, cet événement est très fâcheux pour lui.
    • Une rude épreuve, une situation difficile et pénible.
    • Sa vertu fut mise à une rude épreuve, à de rudes épreuves.
    • Une rude tentation, une tentation à laquelle il est difficile de ne pas succomber.
    • Ce trait est un peu rude, se dit d'un propos ou d'un procédé difficile à supporter, à accepter.
  7. (Familier) Difficile à croire.
    • Cela me paraît rude.
    • Bah ! Tant pis ! Ce n'est pas ma faute. C'est l'affaire
      Du bon Dieu. Ce sont là des accidents profonds.
      Pourquoi donc a-t-il pris leur mère à ces chiffons ?
      C'est gros comme le poing. Ces choses-là sont rudes.
      Il faut pour les comprendre avoir fait ses études.

      (Victor Hugo, La Légende des siècles, Les Pauvres gens, X ; 1859)
  8. Choquant, grossier, désagréable.
    • Il avait son sac sur l'épaule, son bâton à la main, une expression rude, hardie, fatiguée et violente dans les yeux. Le feu de la cheminée l'éclairait. Il était hideux. (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 3 ; 1862)
    • Tout à coup, la voix rude de la Thénardier la rappela à la réalité : ? Comment, péronnelle, tu n'es pas partie ! (Victor Hugo, Les Misérables, II, 3, 4 ; 1862)
    • Un auteur qui a le style rude.
    • Ces vers-là sont rudes.
    • Ce peintre a le pinceau rude, il peint sans grâce.
    • Ce coiffeur a la main rude, il ne rase pas légèrement.
    • Ce cavalier a la main très rude, il mène durement son cheval.
    • Des m?urs rudes, des m?urs d'une simplicité grossière.
  9. Fâcheux, dur, sévère.
    • Il lui était resté juste assez d'âpreté pour assaisonner sa bonté ; c'était un esprit rude et un c?ur doux. (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 3, 4 ; 1862)
    • Un maître qui est rude envers ses domestiques.
    • Dire des paroles rudes à quelqu'un.
    • Il a reçu un traitement très rude.
    • Il est rude en affaires, se dit d'un homme qui traite avec dureté ceux qui ont affaire à lui.
  10. Rigide, austère.
    • La règle de ces religieux, de cet ordre est très rude.
  11. (Familier) Redoutable.
    • Vous avez là un rude adversaire.
    • C'est un rude dialecticien.
    • C'est un rude jouteur, c'est un homme avec lequel il ne fait pas bon se mesurer.
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Trésor de la Langue Française informatisé


RUDE, adj.

I. ? [En parlant de choses]
A. ? Qui donne du mal, difficile, pénible à supporter. Métier rude; rudes travaux; rude besogne; rude combat; rude bataille; rude hiver; climat rude. Rude journée de dix heures de marche, par un froid rigoureux et dans des vallées complétement désertes (Lamart.,Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 241).Ne vous illusionnez pas sur les difficultés du rôle d'éducateur. Rien n'est plus rude et plus rebutant que le défrichage d'une intelligence (Claudel,Corresp.[avec G. Frizeau], 1911, p. 230).
? Être soumis, mis à (une) rude épreuve; subir de rudes épreuves. Être soumis à quelque chose de pénible; subir des choses pénibles. La femme que j'aime (...) a déjà subi les rudes épreuves de la vie, elle a aimé, elle a souffert (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 3, 1859, p. 565).On me signalait le triste état dans lequel elle [l'armée belge] se trouvait. La retraite d'Anvers l'avait soumise à une rude épreuve, au cours de laquelle elle avait eu l'impression d'être abandonnée par ses alliés (Joffre,mém., t. 1, 1931, p. 466).Soumettre qqc. à (une) rude épreuve. Que voulait-il faire de cette grosse boule noire? Ô! Lecteur, toi qui te vantes sans cesse de ta perspicacité (et non à tort), serais-tu capable de me le dire? Mais, je ne veux pas soumettre à une rude épreuve ta passion connue pour les énigmes (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p. 289).
? Rude école. Apprentissage d'un métier, de la vie dans des conditions sévères ou pénibles. L'adversité, disait-elle, est une rude école à laquelle on profite vite. Elle se flattait, pour sa part, d'y avoir beaucoup appris et beaucoup oublié (Sandeau,Mllede La Seiglière, 1848, p. 63).rude école de + subst.Rude école de patience en vérité, de résignation et de ténacité. Parce que rien n'est acquis aux champs, et semer n'est pas récolter (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 261).Sortir d'une rude école. Une maison de drogues l'avait instruite sur les pénombres, les menaces, les poursuites qui cassent les meubles, les viandes froides mangées à la nuit (...). Elle sortait d'une rude école (Cocteau,Enfants, 1929, p. 111).
? Rude leçon. Enseignement pénible, sévère mais profitable. Un prince étudier, aller en classe! Un prince avoir des camarades! Les princes jusqu'ici ont eu des serviteurs, et jamais d'autre école que celle de l'adversité, dont les rudes leçons étaient perdues souvent (Courier,Pamphlets pol., Disc. souscr. acquis. de Chambord, 1821, p. 76).Les belles âmes arrivent difficilement à croire au mal, à l'ingratitude, il leur faut de rudes leçons avant de reconnaître l'étendue de la corruption humaine (Balzac,Illus. perdues, 1843, p. 563).
? Rude à + inf. Pénible, dur à. La sonnette de la grille, un peu rude à tirer (Flaub.,Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 89).La thuie reste rude parfois à couper, malgré l'outil effilé (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 101).
? Empl. subst. En voir de rudes. Supporter beaucoup de choses pénibles. Tartarin se réveilla. Il avait dormi toute la soirée, toute la nuit, toute la matinée, et même un bon morceau de l'après-midi; il faut dire aussi que depuis trois jours la chéchia en avait vu de rudes! (A. Daudet,Tartarin de T., 1872, p. 65).[Peyral] dit qu'il en a vu de rudes pour les jeunes gens qui ne sont pas bien raisonnables, par rapport à des camarades qui les entraînent à la boisson (Loti,Spahi, 1881, p. 83).
? En partic. Difficile (à comprendre, à croire, à résoudre). Une rude question. La guerre d'Europe avait posé aux musulmans de l'Inde un rude problème de conscience (Rolland,Gandhi, 1923, p. 63).
? Cela paraît, est rude, un peu rude. C'est difficile à admettre, à croire. Tutoyer ainsi un homme à qui on n'a pas appartenu, à qui on ne s'est pas donnée, est un peu rude (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 8, 1864, p. 235).
B. ?
1. Dur (au toucher). Barbe, poil rude; herbe rude; étoffe rude; rude écorce; peau rude. Synon. raboteux, raide, rêche.Madeleine dormait dans ses mousselines légères, étendue sur la rude toile qui lui servait de tapis (Fromentin,Dominique, 1863, p. 167).Ses mains étaient si rudes qu'elles me râpaient la peau quand elles tenaient les miennes (A. France,Pt Pierre, 1918, p. 95).
? Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. J'insistai d'abord sur les qualités des objets plutôt que sur la variété de ceux-ci: le chaud, le froid, le tiède, le doux, l'amer, le rude, le souple, le léger (Gide,Symph. pastor., 1919, p. 890).Définir le dur ou le mou, le rude ou le lisse, le sable ou le miel comme autant de lois ou de règles du déroulement de l'expérience tactile (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception, 1945, p. 365).
2. P. anal.
a) Dur, désagréable (au goût). Synon. âpre, fort1, raide.Un vin rude; une rude saveur. C'était un alcool rude, aromatisé d'herbes à goût très brutal (Giono,Hussard, 1951, p. 46).
b) Dur (à l'oreille). Synon. âpre, heurté, rauque.Parler guttural et rude; ton rude; voix rude. La langue française est comme tempérée dans sa tonalité générale (...) les phonèmes rudes ou trop marqués en sont proscrits (Valéry,Regards sur monde act., 1931, p. 128).Louis [Armstrong], au lieu d'atténuer ce que la voix a de rude et d'âpre, l'accentue (Panassié,Jazz hot, 1934, p. 89).
c) Dur (à l'odorat). Synon. fort1, violent.Un parfum rude; de rudes senteurs. Ça sentait la fonte surchauffée, l'eau d'amidon aigrie, le roussi des fers, une fadeur tiède de baignoire où les quatre ouvrières, se démanchant les épaules, mettaient l'odeur plus rude de leurs chignons et de leurs nuques trempées (Zola,Assommoir, 1877, p. 515).Du parc détrempé montait une rude odeur d'herbe versée, de mousseron et de tubercule germé (Colette,Duo, 1934, p. 144).
C. ? P. ext. [Antéposé] Fort, important, qui se fait remarquer. Un rude appétit; un rude estomac; une rude chance. Des conseils? Tu as un rude culot! Oui, un rude culot de te mêler de me guider, de fouiner dans mes affaires! (Colette,Cl. s'en va, 1903, p. 217).Il dînait avec le docteur: une rude économie (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 211).
II. ? [En parlant d'une pers.]
A. ? Primitif, fruste, vigoureux. Homme simple et rude. Les houilleurs sont de rudes hommes qui ont la tête plus dure que les machineurs (Zola,Germinal, 1885, p. 1250):
1. [Grand-père] comprenait que ce rude garçon, qui avait toujours vécu dans ce pays sauvage et qui voyait autour de lui beaucoup de vies semblables à celle qu'il entendait se faire, était excusable, étant inconscient. Sa droiture, sa simplicité, sa distinction native, sa forme extraordinaire, séduisaient grand-père malgré lui. Gyp,Souv. pte fille, 1928, p. 6.
? [P. méton.; en parlant de la nature, de l'esprit d'une pers., d'une manière d'être ou de faire] Des m?urs rudes; mine, physionomie rude. Je me dis: Ce doit être [M. Du Camp] une nature forte, franche, un peu rude et dure de fibre, un peu crue, courageuse, véhémente, violente même (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t. 12, 1855, p. 15).Il avait l'esprit rude et grossier, et il ne pouvait témoigner sa délicatesse que dans l'autorité (Noailles,Domination, 1905, p. 27).Avec nos matelots, mon entente (...) fut si facile! Sous les manières rudes, je distinguai vite des délicatesses exquises et, entre nous la sympathie s'établit tout de suite (Loti,Vertige mond., 1917, p. 54).
? [En parlant de la qualité d'une pers., d'une émotion] Rude franchise. Ce qui frappe surtout dans les ?uvres de Mantegna (...) c'est l'empreinte d'une émotion profonde, énergique, rude même, accentuant et violentant pour ainsi dire jusqu'aux délicatesses d'un style patiemment, curieusement travaillé (Ménard,Hist. Beaux-Arts, 1882, p. 138).On trouve un charme de simplicité rude et de sincérité à ces ?uvres où Cézanne emploie juste ce qui est indispensable à rendre son désir (Mauclair,Maîtres impressionn., 1923, p. 152).
? [En parlant du style, de l'éloquence] Ce rédacteur (...) présentera les détails techniques avec le style âpre et rude, mais concis, d'un marin (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. v).D'une éloquence énergique et rude, il prononça de nombreux et brillants discours (Sartre,Nausée, 1938, p. 121).
B. ? Dur, sévère, résistant. Un maître rude. Le patron était rude et toujours présent (R. Bazin,Blé, 1907, p. 48).Le plus rude travailleur des environs. Pas plus qu'il ne fumait ou parlait au chantier, il ne soufflait. Toujours devant les autres. Ceux-ci grognaient: « Il nous tuera, c'est un b?uf » (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 87).
? Rude à qqn.Dur envers quelqu'un. Il était rude à lui-même, infatigable, sachant endurer patiemment la faim, la soif, le froid, la pluie, la chaleur (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 268).
? Rude à qqc.Dur, résistant. Rude à la tâche, au travail. Celui que tu viens combattre est, par malheur, Vaillant autant que fort et rude à la bataille (Bornier,Fille Rol., 1875, iii, 4, p. 73).Elle est gentille, hein! dit le menuisier, pendant qu'elle apportait des verres. Si on ne jurerait pas une demoiselle, costumée en paysanne! Et rude à l'ouvrage, pourtant! (Flaub.,Bouvard, t. 1, 1880, p. 99).
? En partic.
? Redoutable, difficile. Un rude joueur. L'enfant jugea sans doute inutile de lutter plus longtemps avec un aussi rude adversaire, et il sortit de la chambre (Bernanos,Crime, 1935, p. 805):
2. Des manières patelines faisaient passer son esprit chicanier, car c'était le plus rude ferrailleur judiciaire; mais s'il contestait audacieusement le droit d'autrui, il ne cédait rien sur le sien; il prenait son adversaire par le temps, il le lassait par une inflexible volonté. Balzac,C. Birotteau, 1837, p. 58.
? Courageux, hardi. Un rude gaillard. Il n'y a pas de brume qui tienne, sans une avarie, jamais le capitaine ne serait venu s'aplatir ici contre. C'était un rude marin, que nous connaissions tous (A. Daudet,Lettres moulin, 1869, p. 88).[Joseph] a accroché dans sa sellerie, les portraits du pape et de Drumont; dans sa chambre, celui de Déroulède; dans la petite pièce aux graines, ceux de Guérin et du général Mercier... de rudes lapins... des patriotes... des Français, quoi! (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p. 120).
C. ? [Antéposé; détermine en le renforçant un mot à valeur dépréc. ou péj.] Synon. de drôle de (fam.), sacré, vrai.Elle a beau être dans les curés... je l'ai toujours pensé que c'est une rude cochonne (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p. 67).Tu es un rude salaud, dit Bloyé, tu aurais bien pu monter jusqu'à la rue d'Ulm avec ton corbillard (Nizan,Conspir., 1938, p. 58).La mère Popineau, quoi... La marchande de poisson (...) Une rude garce, oui, à qui il ne faut pas en promettre... Il paraît qu'elle a déjà usé trois maris (Simenon,Vac. Maigret, 1948, p. 68).
Prononc. et Orth.: [?yd]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1213 « mal dégrossi, inculte » (Fet des Romains, éd. Flutre et Sneyders de Vogel, 106, 3); 2. a) 1306 « se dit d'une chose dure au toucher » (Girart d'Amiens, Charlemagne, éd. H. Dammann, 480, 58); b) ca 1355 « désagréable à voir, à entendre » (Bersuire, f o89 ds Littré); 3. a) 1271 « fatigant; dur à supporter » (Rutebeuf, Ste Élysabel, éd. E. Faral, J. Bastin, t. 2, p. 165); b) 1462 « pénible à supporter (du temps) » (Cent Nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, p. 98); c) 1835 des m?urs rudes (Ac.); 4. ca 1375 « dur, sévère (d'une personne) » (J. Cuvelier, B. du Guesclin, éd. E. Charrière, 118); 5. 1580 « difficile à vaincre, redoutable (d'un adversaire) » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey, V. L. Saulnier, p. 153); 6. 1675 rude à (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 715); 1688 rude école (La Bruyère, Caractères, III, 64); 1718 les temps sont rudes (Ac.); 1798 cela me paraît rude « d'une chose difficile à croire » (Ac.); 1872 en voir de rudes (A. Daudet, loc. cit.); 7. 1859 « difficile à comprendre, ardu » (Hugo, Légende, t. 2, p. 776); 8. 1715 rude appétit (Lesage, Gil Blas, II, 7 ds Littré); 1841 rude gaillard (Balzac, Tén. affaire, p. 155); 1862 rude lapin (Larchey, Excentr. lang., p. 283). Empr. au lat.rudis « brut, inculte, grossier, ignorant ». Fréq. abs. littér.: 3 102. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 817, b) 6 636; xxes.: a) 5 315, b) 3 182.

RUDE, adj.
Étymol. et Hist. 1. 1213 « mal dégrossi, inculte » (Fet des Romains, éd. Flutre et Sneyders de Vogel, 106, 3); 2. a) 1306 « se dit d'une chose dure au toucher » (Girart d'Amiens, Charlemagne, éd. H. Dammann, 480, 58); b) ca 1355 « désagréable à voir, à entendre » (Bersuire, f o89 ds Littré); 3. a) 1271 « fatigant; dur à supporter » (Rutebeuf, Ste Élysabel, éd. E. Faral, J. Bastin, t. 2, p. 165); b) 1462 « pénible à supporter (du temps) » (Cent Nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, p. 98); c) 1835 des m?urs rudes (Ac.); 4. ca 1375 « dur, sévère (d'une personne) » (J. Cuvelier, B. du Guesclin, éd. E. Charrière, 118); 5. 1580 « difficile à vaincre, redoutable (d'un adversaire) » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey, V. L. Saulnier, p. 153); 6. 1675 rude à (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 715); 1688 rude école (La Bruyère, Caractères, III, 64); 1718 les temps sont rudes (Ac.); 1798 cela me paraît rude « d'une chose difficile à croire » (Ac.); 1872 en voir de rudes (A. Daudet, loc. cit.); 7. 1859 « difficile à comprendre, ardu » (Hugo, Légende, t. 2, p. 776); 8. 1715 rude appétit (Lesage, Gil Blas, II, 7 ds Littré); 1841 rude gaillard (Balzac, Tén. affaire, p. 155); 1862 rude lapin (Larchey, Excentr. lang., p. 283). Empr. au lat.rudis « brut, inculte, grossier, ignorant ».

Rude au Scrabble


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Les citations avec le mot Rude


  1. Non, la sagesse des vieillards c'est une grande erreur. Ce n'est pas plus sages qu'ils deviennent, c'est plus prudents. - C'est peut-être en cela que consiste la sagesse. - C'est une sagesse sans attraits.

    Auteur : Ernest Hemingway - Source : L'Adieu aux armes (1929)


  2. Il existe en nous des germes de ressemblance que développe l'amour. Un geste, une inflexion de voix, tôt ou tard, trahissent les amants les plus prudents.

    Auteur : Raymond Radiguet - Source : Le Diable au corps (1923)


  3. Jamais nation ne prépara la guerre avec autant de prudence, et ne la fit avec autant d'audace.

    Auteur : Charles de Secondat, baron de Montesquieu - Source : Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734), II


  4. À la familiarité de la table, j'associe le plaisant, non le prudent ; au lit, la beauté avant la bonté ; dans la société du discours, la suffisance, voire sans la prud'homie.

    Auteur : Michel de Montaigne - Source : Essais (1580)


  5. Les passions sont imprudentes. Faut-il leur en faire grief ?

    Auteur : Alexandre Pouchkine - Source : Eugène Onéguine (1823-1831)


  6. Le pouvoir ne se sépare pas de l'injustice. Le bon pouvoir est l'administration saine et prudente de l'injustice.

    Auteur : Albert Camus - Source : Carnets III, mars 1951 - décembre 1959 (1989)


  7. On rase la terre par trop de prudence et par crainte des tempêtes.

    Auteur : Horace - Source : Art poétique, 28


  8. Combien de fois me suis-je dit que j'aurais dû vivre comme j'écrivais, à mots couverts, à mots prudents, étouffant la voix, étouffant la violence.

    Auteur : Michèle Desbordes - Source : Les Petites Terres (2008)


  9. Montesquieu fut une belle tête sans prudence.

    Auteur : Joseph Joubert - Source : Pensées (1774-1824)


  10. La nature, plus infaillible que la politique, nous enseigne d'aller au-devant du mal qui nous menace; il devient incurable pendant que la prudence délibère sur les remèdes.

    Auteur : Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz - Source : La Conjuration du comte de Fiesque


  11. Quand la prudence est partout, le courage n'est nulle part.

    Auteur : Désiré Joseph Mercier - Source : Le cardinal Mercier, Edouard Beauduin, Casterman, 1966


  12. Tous les policiers savent que les périodes de grosse chaleur sont marquées par une recrudescence des délits. En janvier et février, même le plus démuni des criminels préfère rester à la maison au coin du feu.

    Auteur : Philip Kerr - Source : La Trilogie berlinoise (1989-1991)


  13. Quand on lit un livre, on le lit comme on veut, on en lit ou plutôt on y lit ce qu'on veut. Le livre laisse tout à faire à l'imagination. Aussi les esprits rudes et communs n'y prennent-ils, pour la plupart, qu'un pâle et froid plaisir.

    Auteur : Anatole France - Source : Le jardin d'Epicure (1894)


  14. Prudent et avisé, le Créateur du système solaire a placé le chauffage et le luminaire à cent cinquante millions de kilomètres de notre vieille planète. S'Il s'était trompé dans ses calculs, combien dénombrerait-on de cancers de la peau?

    Auteur : Philippe Bouvard - Source : Mille et une pensées (2005)


  15. Il y en a qui insisteront à l'encontre, en soustenant que ceste leçture des histoires ne sçauroit que bien peu servir à l'acquisition de prudence.

    Auteur : Jacques Amyot - Source : Préface, IX, 34


  16. Avec l'augmentation de l'insécurité à l'école, de plus en plus d'élèves perdent une année car leurs parents les font redoubler de prudence

    Auteur : Marc Escayrol - Source : Mots et Grumots (2003)


  17. Il n'est pas très prudent d'avoir des dieux et des légumes trop dorés.

    Auteur : Jean Giraudoux - Source : La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935), II, 13, Ulysse


  18. Le caractère de l'amour véritable offre de constantes similitudes avec l'enfance : il en a l'irréflexion, l'imprudence, la dissipation, le rire et les pleurs.

    Auteur : Honoré de Balzac - Source : Illusions perdues (1837-1843)


  19. Les roses pâles sont blessées
    Par la rudesse de l'orage,
    Mais elles sont plus parfumées,
    Ayant souffert davantage.
    Mets cette rose à ta ceinture,
    Garde en ton coeur cette blessure,
    Sois pareille aux roses de l'orage.


    Auteur : Remy de Gourmont - Source : Les roses dans l'orage


  20. A l'heure des bilans tu regretteras moins tes égarements que tes renoncements dictés par la prudence ou par la peur.

    Auteur : Denis Tillinac - Source : Considérations inactuelles (2012)


  21. On ne peut exercer de contrôle sur l'objet aimé. On le voit courir imprudemment vers le pont démoli, la route en précipice, l'horreur qui viendra dans soixante-dix ans, sans pouvoir l'arrêter.

    Auteur : Graham Greene - Source : La Puissance et la Gloire (1940), I, 3


  22. La tolérance ... c'est la prudence élevée à une métaphysique.

    Auteur : Daniel Pennac - Source : Monsieur Malaussène (1995)


  23. Qui est prudent, ne dira jamais ses pensées à un autre avant d'avoir connu celles de cet homme.

    Auteur : Proverbes indiens - Source : Proverbe


  24. Prends quelquefois d'un fou le ton et l'apparence,
    Lorsqu'il est dangereux d'user de ta raison;
    C'est un trait de grande prudence
    De paraître insensé quand il est de saison.


    Auteur : Denys Caton - Source : Distiques de Caton, Livre second, XVIII


  25. Encore qu'il soit de la probité d'un prince d'observer indispensablement ses paroles, il n'est pas de sa prudence de se fier absolument à celle d'autrui.

    Auteur : Louis XIV - Source : Mémoires


Les citations du Littré sur Rude


  1. La privation des rudesses me tiendrait bien lieu d'amitié en un besoin

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 6 nov. 1680


  2. Si le soin que l'on aura de l'éviter [un mauvais son] d'un côté, fait que de l'autre on désajuste sa période, il vaut mieux tomber dans l'inconvénient du mauvais son, pourvu qu'il ne choque pas trop rudement l'oreille, que de rompre la juste cadence d'une période

    Auteur : VAUGEL. - Source : Rem t. I, p. 33, dans POUGENS


  3. Le hasard va souvent plus loin que la prudence

    Auteur : Voltaire - Source : ib. IV, 1


  4. Laquelle [flèche] lors, pour me rendre confus, Il descocha sur mon coeur rudement

    Auteur : MAROT - Source : I, 160


  5. Tu m'estimes bien lâche, imprudente rivale

    Auteur : Corneille - Source : Rodog. II, 1


  6. Femme prudente et sage est l'ornement de son mesnage

    Auteur : COTGRAVE - Source :


  7. Redoublez vos mépris, mais bannissez des craintes Qui portent à mon coeur de plus rudes atteintes ; Ils sont encor plus doux que les indignités Qu'imputent vos frayeurs à mes témérités

    Auteur : Corneille - Source : Théod. III, 3


  8. Estant ainsi devenu de prince populaire tyran violent, il en fut estimé non seulement rude et rigoureux, mais, qui pis est, deloyal et ingrat

    Auteur : AMYOT - Source : Pyrrh. 51


  9. Mes regles de vivre rudes, neufves, impolies

    Auteur : MONT. - Source : IV, 132


  10. Homme prudent, épiez longtemps la nature, observez bien votre élève avant de lui dire le premier mot ; laissez d'abord le germe de son caractère en pleine liberté de se montrer

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Ém. II


  11. Prudence est congnoissance des choses mondaines et civiles, et est pratique

    Auteur : ORESME - Source : Eth. 18


  12. Et par une exacte police, qui coupait les communications mortelles [dans une maladie contagieuse] pour en ouvrir de salutaires, il sauva ce peuple, qui avait perdu toute espérance de santé, et toute mesure de prudence

    Auteur : FLÉCH. - Source : Mont.


  13. Ceins d'un cuir de brebis ton corps, pour couverture Prends un rude poil de chameau, La langouste et le miel pour toute nourriture, Et pour tout breuvage un peu d'eau

    Auteur : Corneille - Source : Lexique, éd. Marty-Laveaux.


  14. Dans la rhétorique, la probité, la modestie, la bienveillance et la prudence, voilà les moeurs que l'orateur doit constamment montrer, et ce sont là les moeurs considérées dans l'orateur ; mais on doit les considérer aussi dans l'auditeur : si l'art prescrit à l'orateur de connaître les moeurs de ceux à qui il parle, c'est afin de proportionner son discours à leur intelligence, à leurs sentiments, de remuer les passions qui leur sont le plus familières

    Auteur : BATTEUX - Source : Éléments de littérature.


  15. La trouvant de jour en jour plus rude pour lui, par le chagrin qu'elle avait d'ailleurs

    Auteur : LA FAY. - Source : Princesse de Montpensier, Oeuv. t. II, p. 322, dans POUGENS.


  16. Lacépède, dont la douceur bénigne et la politesse.... n'avaient eu d'autre tort que de se tourner en adulation un peu fade devant la rudesse du premier empire

    Auteur : VILLEMAIN - Source : Souvenirs contemporains, les Cent-Jours, XIII


  17. L'un avecque prudence au ciel s'impatronise

    Auteur : RÉGNIER - Source : Sat. XIV


  18. Moyse donc parlant rudement comme le simple populaire

    Auteur : CALV. - Source : Instit. 103


  19. Et [Marie de Bourgogne] ha esté de son temps une dame de grand sens et excedant en magnanimité et prudence la capacité qui ordinairement tombe en l'esprit de tel sexe

    Auteur : PARADIN - Source : Chron. de Savoye, p. 365


  20. Au bout d'une carrière et si longue et si rude, On a trop peu d'haleine et trop de lassitude

    Auteur : Corneille - Source : Au roi, sur son retour de Flandre


  21. Considérez ce que peut dans les maisons la prudence tempérée d'une femme sage pour les soutenir

    Auteur : BOSSUET - Source : Mar.-Thér.


  22. Le monarque prudent et sage De ses moindres sujets sait tirer quelque usage

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. v, 19


  23. Rudenture

    Auteur : COTGRAVE - Source :


  24. Les ressorts des négociations doivent être inconnus, même après leur effet ; il faut les faire jouer sans bruit, et sacrifier courageusement à la solide utilité tout l'honneur de la conduite la plus prudente et la plus délicate

    Auteur : FONTEN. - Source : Rép. card. Dubois, Oeuvres, t. III, p. 318, dans POUGENS.


  25. Daigne, daigne, mon Dieu, sur Mathan et sur elle Répandre cet esprit d'imprudence et d'erreur, De la chute des rois funeste avant-coureur

    Auteur : Jean Racine - Source : Ath. I, 2




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Mise à jour le mercredi 12 novembre 2025 à 01h59










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