La définition de Gâter du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Gâter
Nature : v. a.
Prononciation : gâ-té
Etymologie : Berry, gâter, blesser grièvement ; picard, water ; provenç. gastar, guastar ; espagn. gastar ; ital. guastare ; du latin vastare, ravager, de vastus, vaste, rendre vaste, désoler. Cependant il y a un mot germanique wastjan, ravager, qui a pu contribuer à changer le v latin en g ou gu, mais qui aurait donné plutôt gastir (gastir a existé en effet ; voy. ).

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La définition de Gâter

Ravager, dévaster (sens vieilli). L'armée ennemie gâta le pays en se retirant.


Toutes les définitions de « gâter »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

GÂTER. v. tr.
Endommager, mettre en mauvais état, abîmer en donnant une mauvaise forme ou autrement. La nielle a gâté les blés. La grêle a gâté les vignes. La petite vérole lui a gâté le teint. La lecture continuelle gâte la vue. Il s'est avisé de retoucher ce tableau et l'a gâté. Fruit gâté. Sa mauvaise grâce a gâté notre plaisir. L'affectation gâte les dons naturels. En voulant refaire son vers, il l'a gâté. Ce trait faux gâte tout le passage. Fig., L'âge a gâté la main à ce peintre, à ce chirurgien, L'âge lui a rendu la main moins légère, moins sûre. Fig. et fam., Se gâter la main, S'habituer à négliger les règles de l'art, en faisant des travaux peu soignés. Cet artiste s'est gâté la main. Fam., Gâter les affaires, Empêcher, par malice ou par gaucherie, qu'un arrangement ait lieu; détruire le bon accord qui règne entre les personnes. C'est un homme sans éducation qui gâtera les affaires. On dit à peu près de même : Cet événement pourrait bien gâter les affaires. Ils étaient sur le point de s'entendre, mais il échappa à l'un d'eux un mot qui gâta les affaires. Cela ne gâte rien, se dit pour signifier qu'un avantage s'ajoute à d'autres avantages. Ce jeune homme est fort instruit et, ce qui ne gâte rien, il est très bien élevé. Fig., Gâter le métier, Diminuer le profit de son métier, en donnant sa marchandise ou sa peine à trop bon marché. C'est gâter le métier que de vendre si bon marché cette étoffe. C'est un parrain trop généreux, il gâte le métier. Vous mettez trop de zèle à remplir vos fonctions : vous gâtez le métier. Il signifie aussi Salir, tacher. Une voiture m'a éclaboussé, et la boue a gâté mon manteau. Il signifie également Corrompre, dépraver, dévoyer. La lecture des mauvais livres gâte les jeunes gens, leur gâte l'esprit. On l'a gâté par des louanges exagérées et maladroites. Le succès l'a gâté. Il signifie encore, figurément, Encourager, entretenir quelqu'un dans ses défauts, dans ses vices par trop d'indulgence, de complaisance. Ces parents sont trop faibles : ils gâtent follement leurs fils. À gâter les enfants, on leur rend les plus mauvais services. C'est un enfant gâté. Enfant gâté signifie, par extension, Qui est capricieux, exigeant, d'humeur mobile. C'est un caprice d'enfant gâté. Cette femme est très enfant gâté. Fig., Cet écrivain est l'enfant gâté du public, du succès.

SE GÂTER signifie au propre Se corrompre. La viande se gâte à la chaleur. Ces confitures se gâteront à l'humidité. Ce vin commence à se gâter, se gâte. Ces fruits se sont gâtés. Il se dit figurément, en parlant des Changements de bien en mal, de la dépravation des mœurs, du goût. Ce jeune homme se gâte depuis qu'il fréquente de mauvais camarades. Je l'ai connu doux et modeste, il s'est gâté au contact des flatteurs. Chez ce peuple, le goût et les mœurs se gâtèrent en même temps. Le temps se gâte, Le temps commence à devenir mauvais. Fig. et fam., Cela se gâte, cela commence à se gâter, Les choses prennent, commencent à prendre une fâcheuse tournure.

Littré

GÂTER (gâ-té) v. a.
  • 1Ravager, dévaster (sens vieilli). L'armée ennemie gâta le pays en se retirant. Son discours dura tant que la maudite engeance Eut le temps de gâter en cent lieux le jardin, La Fontaine, Fabl. IX, 5.
  • 2Mettre en mauvais état, détériorer. Le tailleur a gâté votre habit. Il a gâté sa maison en la voulant embellir. Si je gâte ces fleurs, tu les peux corriger, Rotrou, Herc. mour. I, 3. Les Russes se retirèrent vers le Borysthène, gâtant tous les chemins, Voltaire, Charl. XII, 4. Nous gâtions les outils de mon bon vieux grand-père pour faire des montres, Rousseau, Confess. I.

    Fig. L'âge a gâté la main à ce peintre, à ce chirurgien, à cet écrivain, il leur a rendu la main moins légère.

    Fig. Se gâter la main, s'habituer à négliger les règles de l'art en faisant des travaux peu soignés.

  • 3 Par extension, il se dit des choses qui ôtent la forme, la régularité. On ne s'en tint pas à l'utile, on voulut des embellissements?; des maisons de pierre gâtaient la place du palais [à Vitepsk], l'empereur ordonna à sa garde de les abattre et d'en enlever les débris, Ségur, Hist. de Nap. v, 1.
  • 4 Fig. Altérer les choses morales, intellectuelles, les affaires. L'affectation gâte les dons naturels. Ces fâcheux souvenirs vinrent gâter notre plaisir. Pour moi je ne tiens pas, quelque effet qu'on suppose, Que la science soit pour gâter quelque chose, Molière, F. sav. IV, 3. Vous savez que votre présence ne gâte jamais rien, Molière, Am. magn. I, 1. Redoutons l'anglomanie, elle a déjà gâté tout, Voltaire, Bon Français. Tout cela serait délicieux, mais vous me gâtez tout [par votre absence], Voltaire, Lett. d'Argental, 27 avr. 1751.

    Familièrement. Gâter les affaires, empêcher, par imprudence ou par malice, qu'une affaire ne se conclue, qu'un raccommodement ne s'accomplisse, etc. C'est le moyen de gâter les affaires, Molière, Tart. III, 1.

    On dit dans le même sens?: Cet événement pourrait bien gâter les affaires. ?Et monsieur là-dessus Est venu brusquement gâter tout le mystère, Regnard, Distrait, IV, 2. Les gens indifférents gâtent tout, Marivaux, Jeux de l'am. et du hasard, III, 8.

    Gâter ses affaires, perdre la faveur qu'on avait auprès d'une personne. Tenez-vous et n'allez point gâter vos affaires, Hamilton, Gramm. 6.

    En un sens contraire. Cela ne gâtera rien, il n'en résultera aucun dommage pour l'affaire dont il s'agit. La présence de monsieur ne gâtera rien, et peut-être pourra-t-il nous être utile, Regnard, la Sérénade, 5. Un Diogène insupportable, Moitié sophiste et moitié chien, Croit placer le souverain bien à donner tous les rois au diable? Mais être roi ne gâte rien, Lorsque d'ailleurs on est aimable, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 76.

    Ce qui ne gâte rien, s'ajoute à une phrase pour relever quelque qualité ou circonstance. Il est bel homme, et de plus riche, ce qui ne gâte rien. Mais quand elle [l'abeille] a le don de plaire, Ce superflu ne gâte rien, Voltaire, Lett. à Cath. 4.

    Gâter le métier, faire trop bon marché de sa peine ou de sa marchandise, en sorte que cela fait tort aux autres.

    Fig. Gâter le métier, faire que ce que font les autres paraît peu de chose. C'est un mari trop complaisant pour sa femme, il gâte le métier. Écrivez à votre frère, il a fort bien fait?; j'ai sa procuration?; on l'admirerait si vous ne gâtiez point le métier?; mais vos sentiments sont d'une perfection qui efface tout, Sévigné, 471.

  • 5Salir, tacher. Ces éclaboussures ont gâté mon habit. Il disait bien, car on n'avait jeté Cette immondice et la dame gâté, Qu'afin qu'elle eût quelque valable excuse Pour éloigner son dragon quelque temps, La Fontaine, On ne s'avise jamais de tout..

    Fig. Gâter du papier, écrire beaucoup et mal, ou écrire des choses inutiles.

  • 6Gâter quelqu'un, nuire à sa réputation, le desservir. Cette action l'a bien gâté dans le monde, dans l'esprit des honnêtes gens. Puisque je ne trouvais pas ce service [les sacs] au-dessous de moi, les gendarmes et les chevau-légers ne seraient ni déshonorés ni gâtés de m'imiter, Saint-Simon, 1, 29.
  • 7Altérer par la putréfaction. La chaleur ne tarde pas à gâter la viande.
  • 8Communiquer une maladie honteuse. Ah?! voulez-vous, Jean-Jean, nous gâter tous?? Boileau, Épigr. 3.
  • 9Fausser le jugement. Notre concitoyen, disaient-ils en pleurant, Perd l'esprit, la lecture a gâté Démocrite, La Fontaine, Fabl. VIII, 26. La gangrène ne suppose pas la gangrène dans un corps qu'elle corrompt?; ni par conséquent les hérésiarques ne trouvent pas leur erreur déjà établie dans les esprits qu'elle gâte, Bossuet, Var. XV, § 46. Cette dame, célèbre par ses connaissances singulières en mathématiques, ne pouvait souffrir les fables que le temps a consacrées, qu'il est aisé de répéter, qui gâtent l'esprit et qui l'énervent, Voltaire, Fragm. sur l'hist. art. 1.
  • 10 Fig. Corrompre, dépraver. Cette mauvaise connaissance a achevé de le gâter. Si le monde ne vous gâtait pas, il vous ennuierait, Maintenon, Lett. à M. d'Aubigné, 3 janv. 1681. C'est un fils obéissant, celui-là, qui n'a jamais été gâté par Frontin, Brueys, Muet, I, 6. D'accord, son c?ur novice à l'infidélité, Par le commerce humain n'est pas encor gâté, Regnard, Démocr. I, 4. Là les censeurs seraient gâtés par ceux mêmes qu'ils devraient corriger, Montesquieu, Esp. v, 19. Je ne nierai point que Paris ne puisse gâter un jeune homme, Genlis, Théât. d'éduc. le Vrai sage, I, 3.
  • 11Entretenir les faiblesses, les défauts, les vices de quelqu'un par trop de complaisance, de douceur. Je veux être pendu, si nous ne les verrions [les femmes] Sauter à notre cou plus que nous ne voudrions, Sans tous ces vils devoirs dont la plupart des hommes Les gâtent tous les jours, dans le siècle où nous sommes, Molière, Dép. am. IV, 2. Vous me gâtez si fort par l'amitié que vous avez pour moi que?, Sévigné, 345. Sa mère regardait déjà Floride comme une reine, et la gâtait par ses complaisances, Fénelon, t. XIX, p. 13. Souvent le plaisir qu'on veut tirer des jolis enfants les gâte, Fénelon, Éduc. filles, chap. 3. Le duc le gâtait par les louanges qu'il donnait à sa voix, Hamilton, Gram. 7. Ne nous gâtez point Soliman, Favart, Soliman, II, II, 14. J'y fus d'autant plus sensible que je n'étais pas accoutumé d'être gâté par les ministres, Rousseau, Conf. X. Vous verrez dans mon discours un petit mot de correction fraternelle pour ce gentilhomme qui était présent, et qui, à ce que je crois, l'aura sentie, car je ne gâte pas ces messieurs, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 2 janv. 1769. Mélanide?: Nous avons tort, nous la gâtons. - Dorine?: Oh?! madame, ce n'est pas un caractère comme le sien qu'on peut gâter, Genlis, Théât. d'éduc. l'Enfant gâté, I, 1.

    On dit familièrement qu'un homme a été gâté, quand, ayant vu trop de belles choses, il devient difficile et dédaigneux. L'Amérique m'a un peu gâté sur le compte des fleurs, Chateaubriand, Itin. 1re part.

  • 12Se gâter, v. réfl. Devenir détérioré. Comme il est naturel à l'homme de corrompre les meilleures choses, cette science qui a mérité de si grands éloges, se gâte le plus souvent en nos mains par l'usage que nous en faisons, Bossuet, Panég. sainte Cather. Préambule.

    Il se dit des affaires qui vont mal. Les affaires de mon père commençaient à se gâter dans le temps qu'il vint à connaître ma mère, et elles ne firent qu'empirer par cet amour et cet attachement qu'il eut pour elle, où tout allait de grand seigneur à grande dame, Lesage, Guzm. d'Alfar. 1, 2.

    Absolument. Cela se gâte, les choses prennent une mauvaise tournure. S'il ne cesse de le taquiner, cela se gâtera, la personne taquinée se fâchera.

    Le temps, le ciel se gâte, il se couvre de nuages, nous aurons de l'eau.

  • 13Être attaqué par la corruption. Ces fruits commencent à se gâter. Ce vin s'est gâté.
  • 14 Fig. Se salir. Les affaires publiques sont souvent sales et pleines d'ordure?; on se gâte pour peu qu'on les touche, Guez de Balzac, Ariste ou de la cour, Avant-propos.

    Il s'est bien gâté, il s'est bien décrié, sa réputation a bien déchu.

    Fig. Être changé de bien en mal. Chez ce peuple, le goût et les m?urs se gâtèrent rapidement. Mais ne vous gâtez pas sur l'exemple d'autrui, Molière, Éc. des femmes, III, 2. Les autres se gâtaient par le mélange, Bossuet, Hist. III, 7.


HISTORIQUE

XIe s. Charles li magnes ad Espagne guastede, Ch. de Rol. LIV.

XIIe s. Et joie a povre savor, Qui en tel lieu est gastée, Couci, I. Si que mis [mon] sancs i fust en partie wastez, Th. le mart. 129. Ensi est del felun cum il fu del sengler Dont vus avez oï en Avien cunter, Qui soleit les frumenz al riche humme guaster, ib. 31.

XIIIe s. ?Li Sarrasin de Perse orent grant force contre les crestiens, et gasterent Jerusalem, Latini, Trés. p. 83. Lores te metras à la voie, Et si iras par tel convent, Qu'à ton esme [dessein] faudras souvent Et gasteras en vain tes pas, Ce que tu quiers ne verras pas, la Rose, 2334. Or m'en lessiés du tout ester [laissez-moi en repos]?; Car vos porriez bien gaster En oiseuse vostre françois, ib. 3098. Moult estoit sa [de Vieillesse] biauté gastée, Et moult est lede devenue, ib. 344.

XIVe s. Ceux qui sont incontinens et qui vivent par desattrempance, et gastent leurs peccunes ou leur substance, nous les appellons prodiges [prodigues], Oresme, Eth. 102. Et en telx choses usent et gastent leur temps, Oresme, ib. 92. Voy comment la nuit et le jour se gaste le temps, Ménagier, I, 3.

XVe s. J'ai tant affaire que je ne sçai au quel entendre, et en ay la teste toute gastée, les Quinze joies du mariage, p. 97, dans LACURNE. Tesmoignerent les dames que aujourd'hui ont esté quatorze chevaulx dessoubz luy que mors que gastez, Percefor. t. III, f° 111.

XVIe s. Par quoy, craignant Gargantua que il se guastast [se blessât], feit faire quatre grosses chaisnes de fer pour le lyer dans son berceau, Rabelais, Pant. II, 4. Il en advint un inconvenient bien grand?: tout le bon vin d'Aurelians poulsa et se guasta [devint mauvais], Rabelais, ib. II, 7. Ce n'est pas assez que nostre institution ne nous gaste pas?; il fault qu'elle nous change en mieulx, Montaigne, I, 147. À faute de cette proportion [dans les leçons qu'on donne] nous gastons tout, Montaigne, I, 160. Qu'on arrose d'eau le jardin?; Mais d'en aller gaster le vin Seroit-ce pas grand offense?? Jean le Houx, IX. Un soudard, mal sain de sa personne, et gasté dedans le corps, Amyot, Pélop. 1. Certaines mariées font mesmes consentir à leurs maris, que la moitié de leur dot se gaste en beaux ornemens pour leurs nopces, Lanoue, 336. Non content de cela, il [Henri IV] se mit à lui retrancher [à d'Aubigné] ses appointemens et prenoit plaisir à gaster ses habits pour le mettre en depence, D'Aubigné, Vie, XLIII. Ces admonitions nous serviront, à ce que nous ne gastions nos serviteurs par trop de douceur, De Serres, 40. Vous mignottez cest enfant si très fort que vous le gasterez, Palsgrave, p. 483. Confesse la verité sans te laisser ainsi gaster [tourmenter par la torture], aussi bien sçavons nous tout, Nuits de Straparole, t. II, p. 301, dans LACURNE. C'est tout un, disent-ils?; pays gasté n'est pas perdu, Montluc, Mém. t. II, p. 167, dans LACURNE. Considerez le avec une comparaison de tant d'autres personnes qui valent mieux que vous, les quelles sont destituées de ces benefices?: les uns gastez de corps, de santé, de membres, St François de Sales, p. 464.

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Wiktionnaire


Verbe - français

gâter \??.te\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Endommager, mettre en mauvais état, abîmer en donnant une mauvaise forme ou autrement.
    • À cette époque où les voitures n'étaient pas inventées, les dames allaient à cheval ou en litière, et les cours pouvaient être magnifiques, sans que les chevaux ou les voitures les gâtassent. (Honoré de Balzac, La Confidence des Ruggieri, 1846)
    • La grêle a gâté les vignes.
    • La lecture continuelle gâte la vue.
    • Il s'est avisé de retoucher ce tableau, ce vers, et l'a gâté.
    • Fruit gâté.
    • Sa mauvaise grâce a gâté notre plaisir.
    • L'âge a gâté la main à ce peintre, à ce chirurgien : l'âge lui a rendu la main moins légère, moins sûre.
    • Il s'en alla ; puis il rouvrit la porte, et dit encore d'une voix impérieuse :
      ? Surtout, défiez-vous d'Aristide, c'est un brouillon qui gâterait tout. Je l'ai assez étudié pour être certain qu'il retombera toujours sur ses pieds. Ne vous apitoyez pas ; car, si nous faisons fortune, il saura nous voler sa part.
      (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 101)
    • Seulement, par un entêtement qui gâte sa belle action, cet homme ne voulut jamais m'apprendre à siffler avant que je lui eusse versé ès mains quelques pistoles que je pris dans votre bourse. (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  2. Salir, tacher.
    • Une voiture m'a éclaboussé, et la boue a gâté mon manteau.
  3. Corrompre, dépraver, dévoyer.
    • La lecture des mauvais livres gâte les jeunes gens, leur gâte l'esprit.
    • On l'a gâté par des louanges exagérées et maladroites, le succès l'a gâté.
  4. (Figuré) Encourager, entretenir quelqu'un dans ses défauts, dans ses vices par trop d'indulgence, de complaisance.
    • Ces parents sont trop faibles : ils gâtent follement leurs fils.
    • À gâter les enfants, on leur rend les plus mauvais services.
    • C'est un(e) enfant gâté(e).
    • Les gens trouvent que je vous gâte trop, et c'est vrai? peut-être? Mais? sait-on ce que la vie vous réserve, et ce doit être un tel soutien, quand on est grand, que d'avoir eu une enfance heureuse? (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éd. Casterman Poche, pages 74-75.)
  5. (Pronominal) (Sens propre) Se corrompre.
    • La viande se gâte à la chaleur.
    • Ces confitures se gâteront à l'humidité.
    • Ce vin commence à se gâter, se gâte.
    • Ces fruits se sont gâtés.
  6. (Pronominal) (Figuré) Se dit, en parlant des changements de bien en mal, de la dépravation des m?urs, du goût.
    • Ce jeune homme se gâte depuis qu'il fréquente de mauvais camarades.
    • Je l'ai connu doux et modeste, il s'est gâté au contact des flatteurs.
    • Chez ce peuple, le goût et les m?urs se gâtèrent en même temps.
  7. (Pronominal) Commencer à devenir mauvais, en parlant du temps, du climat.
    • Le temps s'était gâté tout à fait, et les dirigeables, gênés par la nécessité de tenir tête au vent, man?uvraient malaisément. Les rafales, accompagnées de grêle et de tonnerre, se succédaient, accourant du sud sud-est, [?]. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 238 de l'édition de 1921)
  8. (Pronominal) Commencer à prendre une fâcheuse tournure, en parlant des choses.
    • Cela se gâte, cela commence à se gâter.
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Trésor de la Langue Française informatisé


GÂTER, verbe trans.

I. ? Gâter qqc.
A. ? Vieilli. Mettre en mauvais état, endommager gravement. Synon. dévaster, ravager, détruire.L'armée ennemie gâta le pays en se retirant (Littré). La rivière, en débordant, avait gâté les foins (Sand, F. le Champi,1848, p. 37) :
1. ... ils chassent à travers nos blés avec leurs chiens et leurs chevaux, ouvrent nos haies, gâtent nos fossés, nous font mille maux, mille sottises... Courier, Pamphlets pol., Disc. souscr. acquis. de Chambord, 1821, p. 80.
B. ? Courant
1. Corrompre. La chaleur gâte la viande, le poisson.
? Emploi pronom. passif. Le vin se conserve dans des outres et se dépose dans des chambres. Pour l'empêcher de se gâter, on le mélange de résine (About, Grèce,1854, p. 115).Le cadavre exsangue d'une assassinée, qui se gâtait sur l'herbe (Zola, ?uvre,1886, p. 320) :
2. À de telles époques, il n'existe guère de circulation que celle des produits qui risqueraient de se détériorer dans l'attente, comme les fruits, les légumes, les grains, et tout ce qui se gâte à être gardé. Say, Écon. pol.,1832, p. 151.
? Gâter ses dents ou se gâter les dents. Détériorer ses dents par une mauvaise nutrition. La Créole avait toujours un panier plein de friandises pour son neveu, qui se gâtait les dents à sucer des bonbons ou à manger des pâtisseries trop sucrées (Larbaud, F. Marquez,1911, p. 102).
? Vieilli, au fig. Altérer, avilir. Hélas! Où donc la joie est-elle saine encore? Quel vice a donc en nous gâté le sang gaulois? (Sully Prudh., Solitudes,1869, p. 68).
? Emploi pronom. passif. Il ne lui restait que ça, le continuel chagrin de voir son sang se gâter et s'endolorir, dans ce fils, dans cette fille lamentables, qui allaient pourrir sa race, tombée à la déchéance dernière de la scrofule et de la phtisie (Zola, ?uvre,1886, p. 346).
2. En partic., emploi pronom. [En parlant du temps qu'il fait] Se détériorer, devenir mauvais. Le temps se gâte. Il était assez à redouter que la journée ne se terminât pas sans pluie. Visiblement, ça se gâtait; l'orage flottait dans l'air (Courteline, Train de 8 h 47,1888, 1repart., VII, p. 80).
C. ? P. ext. [Le compl. d'obj. désigne une chose quelconque considérée dans ses qualités]
1. Altérer quelque chose, lui faire perdre ses qualités naturelles (beauté, forme, régularité, etc.), en particulier, en détériorant son aspect. Une maison qui gâte le paysage; un maquillage qui gâte un visage. La petite vérole lui a gâté le teint (Ac.). Les besoins de commodité moderne, la bassesse du comfort, ont gâté cette maison à laquelle il reste encore quelque vestige de ce qu'elle fut (Barbey d'Aurev., Memor. 3,1856, p. 86) :
3. Si la baronne lui donnait un joli chapeau nouveau, quelque robe taillée au goût du jour, aussitôt la cousine Bette retravaillait chez elle, à sa façon, chaque chose, et la gâtait en s'en faisant un costume qui tenait des modes impériales et de ses anciens costumes lorrains. Le chapeau de trente francs devenait une loque, et la robe un haillon. Balzac, Cous. Bette,1846, p. 32.
? Emploi pronom. réfl. indir. Tenez, dit-elle en montrant ses mains gonflées et un peu rouges, voyez ce que j'ai fait pour vous; je me suis gâté les mains pour vous empêcher d'être brûlé (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 31).
? Arg. Gâter la taille. ,,Rendre enceinte`` (Larch. Suppl. 1880). Emploi pronom. réfl. indir. Se gâter la taille. ,,Devenir enceinte`` (Delveau 1883).
2. Vieilli. Salir, tacher; détériorer en salissant. En toute saison elle ne portait que de petites bottines d'été, qui se perdaient à la moindre pluie ou qu'une tache de boue gâtait (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 171) :
4. On lui place la tête sur un sac à pansements. Ce sac est aussitôt imbibé de sang. Un infirmier crie que ça va gâter les paquets de pansements, dont on a besoin. Barbusse, Feu,1916, p. 319.
3. Abîmer, user.
? Emploi pronom. passif :
5. « Ce n'est pas la mort qui m'effraie, dit-il un jour à Justin : je l'ai vue d'assez près, et plus d'une fois, ces dernières années. C'est de sentir mon corps se gâter, tu comprends, se gâter progressivement... » Arland, Ordre,1929, p. 526.
? L'âge a gâté la main à ce peintre, à ce chirurgien. L'âge leur a rendu la main moins habile (cf. Ac.). Emploi pronom. réfl. indir. Se gâter la main. Perdre de son habileté par des habitudes vicieuses ou par manque d'exercice. Cet artiste s'est gâté la main (Ac.).
4. Dans le domaine des arts.Abîmer (un tableau, un auteur, un texte, une pièce, etc.) par incapacité ou par un travail malhabile. L'auteur n'a pu gâter le fond de son ouvrage, mais il l'a orné de turpitudes à la façon du jour (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 819).Il est vrai pour tous les artistes que le difficile est de reconnaître un beau trait, et de ne le point gâter par la retouche (Alain, Propos,1921, p. 336).
5. Loc. fig., vieilli
? Gâter le métier. Rendre le métier moins intéressant; en partic. le rendre moins lucratif, en vendant sa marchandise ou en proposant son travail à trop bon marché. Synon. gâcher le métier.C'est gâter le métier que de vendre si bon marché cette étoffe (Ac.).
? P. métaph. Ils [les critiques] s'étaient multipliés à l'excès; ils étaient trop d'augures : cela gâte le métier. Quand il y a tant de gens qui affirment, chacun, qu'il est le seul détenteur de l'unique vérité, on ne peut plus les croire; et ils finissent par ne plus se croire eux-mêmes (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 721).
? Gâter les prix. Les faire baisser excessivement. Avec la crise, la chaussure n'allait pas fort et l'article tchécoslovaque gâtait les prix (Aymé, Mais. basse,1934, p. 148).
D. ? Au fig.
1. [Le compl. d'obj. désigne une entreprise qui aurait pu réussir] Compromettre ou empêcher par malice ou par maladresse la bonne marche ou la réussite de quelque chose. « En effet, le roi essaya de mettre son mot dans la conversation, gâta toute l'affaire, et je fus délivré », dit l'empereur (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 794).
? Gâter les affaires de qqn. Quand maman a vu que je gâtais son affaire, elle m'a flanquée à l'eau (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Champ d'oliv., 1890, p. 91).
? Gâter tout. Compromettre toutes les possibilités de succès. L'avarice ne peut se montrer nulle part sans tout gâter (Say, Écon. pol.,1832, p. 455).
? Ne rien gâter à qqc. Ne pas rendre inefficace quelque chose; éventuellement l'améliorer. La volupté ne gâtait rien à mon imagination (Stendhal, H. Brulard, t. 2, 1836, p. 394).
? Cela ne gâte rien, ce qui ne gâte rien. C'est un avantage, une qualité supplémentaire. Bref, vous êtes le neveu de Vertillac, vous serez riche, cela ne gâte rien! (Barrière, Capendu, Faux bonsh.,1856, I, 10, p. 37).Séverine était une bonne petite fille, très douce, très docile même, et délicieuse avec ça, ce qui ne gâte rien (Zola, Bête hum.,1890, p. 83).L'enquête doit, pour être intéressante, répondre au souci du moment. Mais une pointe d'humour ne gâte rien (G. et H. Coston, A.B.C. journ.,1952, p. 115).
? Emploi pronom. passif. Les affaires, les choses se gâtent. Les choses tournent mal :
6. Ainsi, il commence à gagner sa vie; et ce n'est pas trop tôt : car les affaires se gâtent de plus en plus à la maison. L'intempérance de Melchior a empiré. Et le grand-père vieillit. Rolland, J.-Chr., Matin, 1904, p. 113.
? Cela se gâte, cela commence à se gâter. ,,Les choses prennent, commencent à prendre une fâcheuse tournure`` (Ac.).
2. [Le compl. d'obj. désigne une chose aux effets normalement agréables] Diminuer ou anéantir une chose en la privant de son effet agréable. Synon. gâcher.Gâter un triomphe, un succès, un bon souvenir, des illusions, des vacances, son bonheur, sa joie. Je suis pour l'instant archipopulaire à Guernesey. Je leur dis dans mon livre quelques demi-vérités qui pourraient bien gâter un peu cette popularité (Hugo, Corresp.,1866, p. 514) :
7. ... bien qu'il fût plus instruit, plus intelligent et meilleur que bien d'autres, il semblait impossible d'éprouver auprès de lui, non seulement aucun plaisir, mais autre chose qu'un spleen presque intolérable et qui vous gâtait votre après-midi. Proust, Sodome,1922, p. 1022.
3. [Le compl. d'obj. désigne une faculté, une qualité hum.] Déformer, vicier. Des conversations qui gâtent l'esprit, le jugement. Mais l'avarice qui resserre le c?ur, et la superstition qui le trouble, gâtoient les grandes qualités de Dioclétien (Chateaubr., Martyrs, t. 2, 1810, p. 143).La lecture des mauvais romans te gâte l'imagination (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 263).
? Emploi pronom. passif. Il n'y a pas qualité si plaisante de la jeunesse qui ne puisse, à vieillir, se gâter (Gide, Porte étr.,1909, p. 515) :
8. ... tous nos sens, notre vue, notre ouïe et le reste s'unissent en quelque sorte avec les objets, de sorte que, si les objets ne sont pas purs, la virginité de nos sens se gâte. Barrès, Homme libre,1889, p. 32.
4. P. méton. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Faire perdre à quelqu'un ses qualités, le corrompre ou le dépraver. Il y a cinq ou six autres vieilles femmes que je veux également renvoyer de Paris; elles gâtent les jeunes par leurs sottises (Napoléon Ier, Lettres Joséph.,1809, p. 195).
? Emploi pronom. passif. C'est au contact de notre civilisation qu'ils se sont gâtés [les Noirs] (Gide, Retour Tchad,1928, p. 1007).Homme, femme, enfant, on se gâte toujours à ne vivre qu'avec des femmes (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1374) :
9. ... au lieu de veiller sur sa moralité, sur sa santé, son instruction, vous l'avez laissé se gâter, se perdre; vous avez favorisé ses débauches... Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 190.
? Qqc. gâte qqn à qqn.Nuire à l'idée que quelqu'un se fait de quelqu'un d'autre; salir quelqu'un aux yeux d'une autre personne. Elle avait été la bonne amie de Maxime du Camp et ça me la gâtait (Montesquiou, Mém., t. 1, 1921, p. 266).Parmi les premiers, et malgré quelques bizarreries qui me le gâtent un peu, je mets Jouhandeau (Green, Journal,1941, p. 141) :
10. Je ne connais pas cet abbé qui était là, mais il est redondant et rubicond, il pète dans sa graisse et crève de joie. Malgré l'exemple de Saint François d'Assise qui était gai, ? ce qui me le gâte, du reste, ? j'ai peine à m'imaginer que cet ecclésiastique soit un être surélevé. Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 118.
II. Gâter qqn
A. ? Gâter un enfant. Lui passer tous ses caprices au risque d'entretenir ses défauts ou de corrompre son caractère (cf. gâté II B 1). À gâter les enfants, on leur rend les plus mauvais services (Ac.). Il avait été un enfant dorloté (...) puis un brillant élève (...), brillant mais indiscipliné et fantasque. Sa mère le gâtait follement, par faiblesse et par amour. Son père le gâtait par tempérament (Montherl., Célibataires,1934, p. 754).
B. ? Se montrer très attentionné et prévenant pour quelqu'un; en partic. le combler de cadeaux, de dons, etc. Louise. ? Oh! Qu'est-ce que c'est? Brotonneau. ? Un cadeau. Louise. ? Comme vous me gâtez! (Flers, Caillavet, M. Brotonneau,1923, II, 2, p. 12) :
11. ... la pauvre femme aimante (...) se lamente auprès de moi, presque comiquement, de ce qu'on fait trop de compliments à son mari, de ce qu'on le gâte stupidement, de ce qu'on lui donne un sentiment exagéré de sa personne. Goncourt, Journal,1885, p. 493.
? P. iron. Après la police, la religion! On vous gâte décidément. Mais tout se tient. Imaginez Dieu sans les prisons. Quelle solitude! (Camus, Justes,1950, IV, p. 370).
? Au passif. (Ne pas) être gâté. (Ne pas) avoir de chance :
12. C'est vrai! Nous avons durement sué toute notre vie... Il nous en a fallu du cran et de l'ambition! Regardez les pauvres, leur dimanche, ce qu'ils en font. Ils traînent les rues, ils bâillent, ils n'en peuvent plus d'essayer d'atteindre le lundi. Nous, nous en avons eu sept par semaine des dimanches! Depuis que nous sommes tout petits! Oh! Nous n'avons pas été gâtés! Mais nous avons tenu bon. Anouilh, Répét.,1950, IV, p. 100.
? Être peu gâté par. Être desservi par. Moïse Mendelssohn est un produit immaculé du ghetto (...). Peu gâté par la nature (physiquement du moins), de petite taille et contrefait, très gauche de façons, il ne semblait guère destiné à policer ses coreligionnaires (Tharaud, Pte hist. Juifs,1928, p. 130).
REM.
Gâteur, -euse, subst.,rare. Celui, celle qui gâte quelque chose. a) [Correspond à supra I A] Rappelez-vous aussi que le gâteur d'arbres contre lequel un garde me serait utile est mon fermier lui-même (Sand, Corresp., t. 5, 1864, p. 43).b) Au fig. ?) Gâteur de papier. Mauvais écrivain. (Dict. xixeet xxes.). ?) [Correspond à supra II A] Gâteur d'enfants. Les grand'mères sont généralement des gâteuses d'enfants (Lar. 19e).
Prononc. et Orth. : [g?te], (il) gâte [g?:t]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « dévaster, piller » (Roland, éd. J. Bédier, 703); 2. a) 1160-74 « détruire, ruiner (l'existence de quelqu'un) » (Wace, Rou, éd. J. Holden, III, 7268); ca 1200 « détruire, abîmer quelque chose » (Ie Continuation de Perceval, éd. W. Roach, t. I, 13771); b) spéc. 2emoitié xiiies. « abîmer, gâter (le fourrage, en parlant du bétail) » (W. de Henley, 24 ds DEAF, s.v. gaster, 369, 40); 1538 pronom. « s'altérer (en parlant des fruits, de la viande) » (Est. ds FEW t. 14, p. 205a); 3. 1530 « traiter quelqu'un avec trop d'indulgence » (Palsgrave, p. 483 [un enfant]). Du lat. class. vastare « rendre désert, dépeupler; ravager, dévaster, ruiner » avec infl. du verbe germ. *wôstjan (a.h.all. wuostan, all. verwüsten « dévaster, ravager, ruiner », cf. l'a.fr. gast, s.v. gâtine*) qui rend compte du g- initial; étant donné l'ancienneté des corresp., tous en g-, ds les langues romanes, le croisement est probablement antérieur à la période franque (FEW t. 14, p. 206a). Fréq. abs. littér. : 1 386. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 763, b) 2 190; xxes. : a) 2 911, b) 1 462. Bbg. Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 124. - Walt. 1885, p. 67.

GÂTER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « dévaster, piller » (Roland, éd. J. Bédier, 703); 2. a) 1160-74 « détruire, ruiner (l'existence de quelqu'un) » (Wace, Rou, éd. J. Holden, III, 7268); ca 1200 « détruire, abîmer quelque chose » (Ie Continuation de Perceval, éd. W. Roach, t. I, 13771); b) spéc. 2emoitié xiiies. « abîmer, gâter (le fourrage, en parlant du bétail) » (W. de Henley, 24 ds DEAF, s.v. gaster, 369, 40); 1538 pronom. « s'altérer (en parlant des fruits, de la viande) » (Est. ds FEW t. 14, p. 205a); 3. 1530 « traiter quelqu'un avec trop d'indulgence » (Palsgrave, p. 483 [un enfant]). Du lat. class. vastare « rendre désert, dépeupler; ravager, dévaster, ruiner » avec infl. du verbe germ. *wôstjan (a.h.all. wuostan, all. verwüsten « dévaster, ravager, ruiner », cf. l'a.fr. gast, s.v. gâtine*) qui rend compte du g- initial; étant donné l'ancienneté des corresp., tous en g-, ds les langues romanes, le croisement est probablement antérieur à la période franque (FEW t. 14, p. 206a).

Gâter au Scrabble


Le mot gâter vaut 6 points au Scrabble.

gater

Informations sur le mot gater - 5 lettres, 2 voyelles, 3 consonnes, 5 lettres uniques.

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Évanide     Soudage     Réticulaire     Nager     Aiglon     Savinier     Affranchissement     Avant-mur     Distribuable     Réchauffage     

Les citations avec le mot Gâter


  1. L'énorme attente dans l'amour sexuel, la honte de cette attente, commence par gâter chez la femme toutes les perspectives.

    Auteur : Friedrich Wilhelm Nietzsche - Source : Par-delà le bien et le mal (1886)


  2. Combien je déplore, Monsieur, d'avoir à vous gâter, aussi complètement que je vais avoir l'honneur de le faire, les illusions où vous vous complaisez!

    Auteur : Georges Courteline - Source : Boubouroche (1893)


  3. La grâce et le charme sont le partage exclusif de la jeunesse; la beauté de l'âge mûr est un fruit d'automne qu'on laisse gâter sur la branche.

    Auteur : George Sand - Source : Les Sept Cordes de la lyre (1840)


  4. Le bonheur est comme la vérole: pris trop tôt, il peut gâter complètement la constitution.

    Auteur : Gustave Flaubert - Source : Correspondance, à Louise Colet, 1853


  5. Il faut toujours gâter un peu un tableau pour le finir.

    Auteur : Eugène Delacroix - Source : Sans référence


  6. Cette angoisse de grossir était arrivée à lui gâter tout plaisir. Elle eut en peu de temps aussi peur des beignets que moi des obus.

    Auteur : Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline - Source : Voyage au bout de la nuit (1932)


  7. Nous travaillons en vain. Ce gros garçon nous gâtera tout.

    Auteur : Louis XII - Source : A propos de François Ier.


  8. Le trop d'expédients peut gâter une affaire: - On perd du temps au choix, on tente, on veut tout faire. - N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon.

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fables (1668 à 1694), Livre neuvième, XIV, le Chat et le Renard


  9. Il suffit d'un morceau de viande corrompue pour gâter le bouillon de toute une marmite.

    Auteur : Proverbes chinois - Source : Proverbe


  10. Un homme spirituel est comme un os de jambon; il donne aux mets du goût et de la saveur, mais plus d'un risque de gâter le potage.

    Auteur : Tobias Smollett - Source : L'expédition d'Humphry Clinker


  11. Il ne faut pas gâter les choses présentes par le désir des absentes, mais réfléchir au fait que celles-là mêmes ont fait partie des choses souhaitables.

    Auteur : Epicure - Source : Sentences vaticanes, 35


  12. La science n'est pour rien gâter.

    Auteur : Proverbes français - Source : Proverbe


  13. Quand dans un discours, se trouvent des mots répétés, et qu'essayant de les corriger, on les trouve si propres qu'on gâterait le discours, il faut bien les laisser.

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pensées sur la religion


  14. Quand dans un discours se trouvent des mots répétés, et qu'essayant de les corriger, on les trouve si propres qu'on gâterait le discours, il les faut laisser, c'en est la marque.

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pensées (1670), I, 48


  15. Le trop d'expédients peut gâter une affaire.

    Auteur : Proverbes français - Source : Proverbe


  16. Que de précautions, à ce moment, dans les familles! Le coeur des mères se fond en douces caresses, en gâteries, en mille soins utiles et inutiles.

    Auteur : Jules Michelet - Source : La Femme (1860)


  17. Le coeur des mères se fond en douces caresses, en gâteries, en mille soins utiles et inutiles.

    Auteur : Jules Michelet - Source : La Femme (1860)


  18. Il y a des gens dont tout le mérite consiste à dire et à faire des sottises utilement, et qui gâteraient tout s'ils changeaient de conduite.

    Auteur : François de La Rochefoucauld - Source : Réflexions ou Sentences et Maximes morales (1664), 156


  19. En voulant donner une traduction plus fidèle, il craint de gâter un ouvrage qui a eu du succès.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Lettre au roi de Prusse, 10 décembre 1773


  20. Il ne faut pas gâter les choses présentes par le désir des absences, mais considérer que celles-là même étaient appelées de nos voeux.

    Auteur : Epicure - Source : Sentences vaticanes, 35


  21. On ne réfléchit au passé et à l'avenir que pour gâter le présent.

    Auteur : Charles Joseph, prince de Ligne - Source : Mes écarts


  22. Fuis surtout les besognes paralittéraires ou juxtalittéraires qui te gâteront la main, épuiseront tes facultés d'invention, te forceront à des corvées pour lesquelles tu n'es pas fait.

    Auteur : Georges Duhamel - Source : Défense des lettres (1937)


  23. Il est doux de pouvoir gâter un étranger.

    Auteur : Jean-Paul Sartre - Source : Le Diable et le Bon Dieu (1951)


  24. Quand dans un discours se trouvent des mots répétés, et qu'essayant de les corriger, on les trouve si propres qu'on gâterait le discours, il les faut laisser.

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pensées (1670)


  25. Peut-être faut-il craindre, en voyage, de gâter par des lectures faites d'avance l'impression première des lieux célèbres.

    Auteur : Gérard de Nerval - Source : Les Filles du feu (1854)


Les citations du Littré sur Gâter


  1. Le goût peut se gâter chez une nation ; ce malheur arrive d'ordinaire après les siècles de perfection ; les artistes, craignant d'être imitateurs, cherchent des routes écartées, ils s'éloignent de la belle nature que leurs prédécesseurs ont saisie.... on est entouré de nouveautés qui sont rapidement effacées les unes par les autres ; le public ne sait plus où il en est, et il regrette en vain le siècle du bon goût qui ne peut plus revenir

    Auteur : Voltaire - Source : ib. § 1


  2. Le trop d'expédients peut gâter une affaire.... N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. IX, 14


  3. Il ne faut rien pour gâter les plaisirs : ce sont des lits de roses, où il est bien difficile que toutes les feuilles se tiennent étendues, et qu'aucune ne se plie

    Auteur : FONTEN. - Source : Dial. 2, Morts anc.


  4. Je ne nierai point que Paris ne puisse gâter un jeune homme

    Auteur : GENLIS - Source : Théât. d'éduc. le Vrai sage, I, 3


  5. Son discours dura tant que la maudite engeance Eut le temps de gâter en cent lieux le jardin

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. IX, 5


  6. Après bien des soins perdus à gâter dans les enfants les vrais dons de la nature... tous ces petits prodiges deviennent des esprits sans force et des hommes sans mérite, uniquement remarquables par leur faiblesse et par leur inutilité

    Auteur : J. J. ROUSSEAU - Source : Hél. V, 3


  7. Quand, dans un discours, se trouvent des mots répétés, et qu'essayant de les corriger, on les trouve si propres, qu'on gâterait le discours, il les faut laisser

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pens. VII, 21, éd. HAVET.


  8. Le chevalier ne mangeait point avec elle ; car la marquise tient pour maxime qu'il ne faut qu'un amant fasse devant sa maîtresse que ce qui est de l'essentiel de l'amour, et que, par exemple, il ne faut qu'une grimace en mangeant, ou quelque petite indécence pour tout gâter ; elle appelle cela faire des mortalités

    Auteur : TALLEMANT DES RÉAUX - Source : t. V, p. 261, éd. P. Paris


  9. Pour votre frère, c'est un homme admirable ; il n'a jamais pu se passer de gâter les merveilles qu'il avait faites aux états par un goût fichu, et un amour sans amour, entièrement ridicule ; l'objet s'appelle Mlle de la Coste, elle a plus de trente ans....

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : Lett. 25 oct. 1679


  10. Il apportera une hardiesse respectueuse et pleine de modestie en des occasions où les autres gâteraient tout par leur violence ou par leur mollesse

    Auteur : BALZ. - Source : Des ministres et du ministère


  11. Pour ce qui touche les ornements des entre-pilastres, il me semble qu'étant cannelés et riches d'eux-mêmes [les pilastres], il se faut bien garder de gâter leur beauté par la confusion des ornements

    Auteur : POUSSIN - Source : Lett. à Chantelou, 21 sep. 1642


  12. Mélanide : Nous avons tort, nous la gâtons. - Dorine : Oh ! madame, ce n'est pas un caractère comme le sien qu'on peut gâter

    Auteur : GENLIS - Source : Théât. d'éduc. l'Enfant gâté, I, 1


  13. Ah ! le double bourreau qui me va tout gâter

    Auteur : Molière - Source : l'Étour. III, 4


  14. Pour moi je ne tiens pas, quelque effet qu'on suppose, Que la science soit pour gâter quelque chose

    Auteur : Molière - Source : F. sav. IV, 3


  15. Comme il faut peu de chose à le mécontenter, Le prendre au dépourvu ce serait tout gâter

    Auteur : HAUTER. - Source : Crisp. mus. IV, 4


  16. Et n'est-ce pas sans doute un crime punissable De gâter méchamment ce fond d'âme admirable ?

    Auteur : Molière - Source : Éc. des femmes, III, 4


  17. Rien n'est plus commun que de tout gâter en pensant bien faire ; l'assurance que vous me donnez que je ne suis pas dans le cas, m'ôte un grand poids de dessus le coeur

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Lett. à M. Jacob Vernet, 18 sept. 1758


  18. Croyez-moi, modérez vos fougues ordinaires, Ou vous risquez souvent de gâter vos affaires

    Auteur : BRUEYS - Source : Impatient, V, 8


  19. Tous les termes sont inférieurs à ses actions [du roi] ; et partant reconnaissons l'avantage qu'a notre matière ; on donne des enrichissements aux autres, mais il les faut prendre de celle-ci, et tâcher seulement de ne pas gâter ce qu'il n'est pas possible d'embellir

    Auteur : BALZ. - Source : le Prince, ch. 5


  20. Et, pour ne point gâter sa bonté naturelle [d'une jeune fille], Je n'y tiens que des gens tout aussi simples qu'elle

    Auteur : Molière - Source : Éc. des Fem. I, 1


  21. Quand Napoléon apprit cette nouvelle [la capitulation du général Partouneaux], saisi de douleur, il s'écria : Faut-il donc, lorsque tout semblait sauvé comme par miracle, que cette défection vienne tout gâter ? L'expression était impropre, mais la douleur la lui arracha

    Auteur : SÉGUR - Source : Hist. de Napol. XI, 7


  22. Ne parlez point, vous gâteriez l'histoire

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Rich.


  23. Le trop d'expédients peut gâter une affaire.... N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. IX, 14


  24. ....Besoin est-il d'aller au-devant des maux, préoccuper une douleur que nous sentirons assez tôt quand l'occasion en sera venue, et gâter la jouissance du présent par l'appréhension de l'avenir ?

    Auteur : MALH. - Source : les Épît. de Sénèque, XXIV


  25. Ah ! voulez-vous, Jean-Jean, nous gâter tous ?

    Auteur : BOILEAU - Source : Épigr. 3




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Mise à jour le mercredi 12 novembre 2025 à 02h39










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