Définition de « aube »


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot aube de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.

Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur aube pour aider à enrichir la compréhension du mot Aube et répondre à la question quelle est la définition de aube ?

DEPARTEMENT FRANCE genre () de 1 syllabes
Une définition simple : Département français (10)


Définitions de « aube »


Trésor de la Langue Française informatisé


AUBE1, subst. fém.

A.? Moment qui précède l'aurore, où la lumière du soleil levant commence à blanchir l'horizon; point(e) du jour.
1. Fréq. dans la lang. littér. :
1. Quelques prisonniers qu'on ramenait, des uhlans sombres, drapés de leurs grands manteaux, refusèrent de parler. Et le petit jour, une aube livide de matinée pluvieuse se leva, dans l'attente qui continuait énervée d'impatience. Zola, La Débâcle,1892, p. 108.
2. Déjà la vie ardente incline vers le soir, Respire ta jeunesse, Le temps est court qui va de la vigne au pressoir, De l'aube au jour qui baisse. A. de Noailles, Le C?ur innombrable,Le Temps de vivre, 1901, p. 185.
SYNT. a) Aube + adj. Aube blanche, bleue, grise, jaune, noire, rouge, rougeâtre, rougissante, verdâtre, vermeille, verte; aube argentée, blafarde, blême, claire, éblouissante, éclatante, flamboyante, incolore, lactée, laiteuse, livide, pâle, resplendissante; aube candide, cruelle, exaltante, languide, morose, plaintive, pure, romantique, sereine, sournoise; aube brutale, éternelle, fugitive, indécise, prochaine, tardive, vacillante; aube fraîche, frissonnante, froide, grelottante, tiède, torride. b) Aube + prép. + subst. Aube du jour, d'un lendemain; aube d'automne, d'avril, d'été, d'hiver; aube d'azur, de boue, de sang et de larmes. c) Aube + verbe. L'aube croît, émerge, s'éveille, fleurit, grandit, se lève, naît, paraît, pointe. ? PARAD. Clarté, frange d'or, lumière, lueurs, rayon, reflet; l'argent de, l'azur, blancheur, le blême, blêmeurs, le bleu, demi-clarté, faux-jour, lividité, pâleurs; deuil, grisaille, gris de l'aube, éblouissement, éclat, gloire; annonce, approche, attente, chute, crépuscule, éclatement, éveil, jaillissements, montée, pointe; brouillard, froid (petit), gel, nuées, rosée, vapeurs; candeur, douceur, fraîcheur, inquiétude, paix et recueillement, tristesse.
? Par personnification poét. :
3. L'été, lorsque le jour a fui (...) (...) Un vague demi-jour teint le dôme éternel; Et l'aube douce et pâle, en attendant son heure, Semble toute la nuit errer au bas du ciel. Hugo, Les Rayons et les ombres,Nuits de juin, 1840, p. 1117.
4. De la montagne il sort des ruisselets en foule, Et partout c'est un bruit d'eau vive qui s'écoule De l'aube au front d'argent jusqu'au soir aux yeux d'or. Samain, Le Chariot d'or,Les Roses dans la coupe, 1900, p. 28.
SYNT. Se lever à l'aube, avant l'aube, rentrer à l'aube.
2. Cour. À l'aube, dès l'aube :
5. Combien de fois ai-je été frappé de cette idée que les premières messes, dites à l'aube ou au lever du soleil, qui prennent le c?ur si suavement, sont dites surtout pour les domestiques! Les maîtres ne se lèvent pas si tôt. Bloy, Journal,1892, p. 52.
SYNT. Se lever à l'aube, avant l'aube, rentrer à l'aube.
3. P. ext. et p. iron. Début du jour, de l'activité quotidienne :
6. Il est neuf heures du matin ? l'aube des gens qui se couchent tard. Colette, L'Envers du music-hall,1913, p. 21.
4. LITT., MUS. Un des thèmes de la chanson du troubadour ou du trouvère, où le poète dit le regret qu'inspire aux amants l'approche de l'aube qui les séparera; une chanson traitant ce thème :
7. Et Raimbaud qui de Phanette Rimas en Aubes et Dits : (...) Aimables provençaux par qui sut bien les sons, Mignardement sonnés, des jeux et des tensons... Moréas, Sylves,1896, p. 178.
B.? P. méton.
1. Clarté blanchâtre qui est celle de la pointe du jour :
8. ... aucune aurore ne colora le ciel que blanchit, au matin seulement, une aube grelottante et navrée. C'était une clarté si noyée que nous attendions encore l'aube, quand le soleil déjà levé transparut derrière un nuage. Gide, Le Voyage d'Urien,1893, p. 43.
9. L'aube pointa, un fil de clarté grise, au fond de l'orient, une demi-pâleur envahissante, sur cette immensité plate, venteuse et désolée. Cela rappelait un peu la montée de l'aube sur la mer. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 80.
Rem. En ce sens, aube peut être suj. de verbes comme blanchir, briller, colorier, déteindre, dorer, éblouir, éclairer, luire, rougir et compl. de verbes comme refléter, regarder, scruter.
2. P. ext.
a) Lueur, rayonnement, rougeoiement, auréole :
10. La lune n'était point d'abord à l'horizon, mais son aube s'épanouit par degrés devant elle, de même que ces gloires argentées dont les peintres du xivesiècle entouraient la tête de la Vierge... Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 122.
11. Au loin, il voyait, lui, la nuit qu'on passe, recroquevillé, palpitant d'attention et tout noir, au fond du trou d'écoute dont se silhouette, tout autour, la mâchoire déchiquetée, chaque fois qu'un coup de canon jette son aube dans le ciel. Barbusse, Le Feu,1916, p. 141.
12. Un côté de la tente resté ouvert donne sur les lignes et, par delà les bois noirs, on aperçoit parfois l'aube fugitive des fusées. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 189.
b) Poét. Clarté que perçoit l'?il :
13. ... et de nouveau l'enfant suivit des yeux l'étoile, dont l'éclat, pour la première fois, luisait dans l'aube trouble de sa vue. Zola, Fécondité,1899, p. 243.
C.? Emplois métaph. ou fig., littér.
1. Entre, au sens propre, dans de nombreuses comparaisons ou revêt une valeur symbolique.
a) P. compar. :
14. Chaque jour, pour eux seuls [les morts pour la patrie] se levant plus fidèle, La gloire, aube toujours nouvelle, Fait luire leur mémoire et redore leurs noms! Hugo, Les Chants du crépuscule,1835, p. 38.
15. L'espoir, c'est l'aube incertaine; Sur notre but sérieux C'est la dorure lointaine D'un rayon mystérieux. Hugo, Les Rayons et les ombres,1840, p. 1089.
16. Ilsée la plaignait, car elle paraissait triste et cruelle. Son sourire matinal était une aube blême encore teinte de l'horreur nocturne. Schwob, Le Livre de Monelle,1894, p. 75.
17. L'enfance est une aube. Cependant, cherchant à faire revivre l'image de la mienne, j'ai peine à ne pas l'imaginer semblable à un soir d'avril. Les rougeurs du couchant, qui incendient les nuages, en avril, ont des douceurs d'aurore... Estaunié, L'Empreinte,1896, p. 255.
b) Symbole de pureté, d'immatérialité, de promesse, de vie, d'espoir, etc. :
18. Tout ce qui commence a une vertu qui ne se retrouve jamais plus. Une force, une nouveauté, une fraîcheur comme l'aube. Une jeunesse, une ardeur. Un élan. Une naïveté. Une naissance qui ne se trouve jamais plus. Péguy, Le Porche du mystère de la 2evertu,1911, p. 188.
? Plus rarement. Symbole des incertitudes de l'avenir, ou au contraire de sérénité :
19. Plus Rancé s'était avancé vers le terme, plus il était devenu serein; son âme répandait sa clarté sur son visage : l'aube s'échappait de la nuit. Chateaubriand, Vie de Rancé,1844, p. 274.
20. Vous scrutez l'aube et l'avenir Vous scrutez la brume au lointain Prêts à payer d'un prix sans mesure le simple égarement D'une patrouille de SS avec ses chiens Par les forêts les cimes les gorges Aragon, Le Roman inachevé,1956, p. 213.
2. Emplois fig.
a) [Correspond au sens A] Surtout dans aube de + subst.Début, commencement, naissance, etc.
? Rare. [Le compl. déterminatif est un compl. de temps] :
21. L'enfant ne connaît guère que l'aube de la nuit, qui est le crépuscule. Jammes, Les Nuits qui me chantent,1928, p. 16.
? Plus cour. [Le compl. déterminatif désigne un art, une sc., une pratique, une réalité importante] :
22. C'était comme une fenêtre brusquement ouverte dans la vieille cuisine au bitume, dans les jus recuits de la tradition, et le soleil entrait, et les murs riaient de cette matinée de printemps! La note claire de son tableau, ce bleuissement dont on se moquait, éclatait parmi les autres. N'était-ce pas l'aube attendue, un jour nouveau qui se levait pour l'art? Il aperçut un critique qui s'arrêtait sans rire, des peintres célèbres, surpris, la mine grave, le père Malgras, très sale, allant de tableau en tableau avec sa moue de fin dégustateur, tombant en arrêt devant le sien, immobile, absorbé. Zola, L'?uvre,1886, p. 140.
23. ? Elles me conteront le rustique mystère Des noces de la lune avec le beau berger, La jeunesse du temps à l'aube de la terre, L'ivresse du vin grec et de l'amour léger. A. de Noailles, Le C?ur innombrable,Les Nymphes, 1901, p. 116.
? Avec une idée de faiblesse, de balbutiement, etc. :
24. ... une clarté un peu plus vive venait de jaillir dans ma tête, où l'aube des idées était encore si pâle. Et c'est sans doute à cet éveil intérieur que ce moment fugitif de ma vie doit ses dessous insondables... Loti, Le Roman d'un enfant,1890, p. 7.
25. Des signes nombreux attestent aujourd'hui la renaissance d'une philosophie vigoureuse (...). Ce n'est encore qu'une aube, à l'heure où j'écris. L. Daudet, Le Stupide XIXes.,1922, p. 163.
? Avec une idée de promesse, d'annonce de ce qui va suivre :
26. Ce qu'il y avait dans sa nature de féminin, d'un peu alangui et blasé, le rendait [Élie] merveilleusement propre à jouir de ces demi-teintes qui sont l'aube de l'amour partagé... P. Bourget, 2eamour,1884, p. 186.
? En partic. Début de la vie :
27. Ô temps! jours radieux! aube trop tôt ravie! Pourquoi Dieu met-il donc le meilleur de la vie Tout au commencement? Hugo, Les Voix intérieures,1837, p. 345.
28. Dès l'aube, je sais ma vocation; seul mon couchant connaîtra mon destin. Barrès, Les Amitiés françaises,1903, p. 188.
b) [Correspond au sens B] Clarté, illumination intérieure, lueur :
29. Et la vérité non seulement met en eux une aube d'espoir, mais aussi y bâtit un recommencement de force et de courage. Barbusse, Le Feu,1916, p. 378.
30. Elle regardait dans le vide : sur ce trottoir, au bord d'un fleuve de boue et de corps pressés, au moment de s'y jeter, de s'y débattre, ou de consentir à l'enlisement, elle percevait une lueur, une aube : elle imaginait un retour au pays secret et triste, ? toute une vie de méditation, de perfectionnement, dans le silence d'Argelouse : l'aventure intérieure, la recherche de Dieu... Mauriac, Thérèse Desqueyroux,1927, p. 278.
Rem. On rencontre dans la docum. le néol. aubéen, enne, adj. 1837, (Barbey d'Aurevilly, 1erMemorandum, p. 106; suff. -éen*). Propre à l'aube. ,,(...) Dante, au milieu des rayons aubéens du Paradis et des brasiers de l'Enfer, a des côtés opaques, de majestueuses ténèbres, et Alfieri tord l'Italien dans les tenailles d'un système``.
PRONONC. ET ORTH. : [o:b]. Enq. : /ob, D/. Fér. Crit. t. 1 1787 écrit aûbe.
ÉTYMOL. ET HIST. ? 1. Ca 1100 albe « point du jour » (Roland, éd. J. Bédier, 737 : Tresvait la noit e apert la clere albe); ca 1170 aube « id. » (Chr. de Troyes, Chevalier lion, éd. .W Foerster, 5869 ds T.-L.); 2. 1575-1615 fig. (D'Aubigné, Tragiques ds Gdf. Compl. : Point ne luit aux enfers l'aube de l'esperance). Empr. au lat. vulg. alba « id. », fém. substantivé de l'adj. albus « blanc, clair », à partir d'expr. telles que alba lux (Lucain, De bello civili, 2, 720 ds TLL s.v., 1506, 44) ou alba dies (Silius Italicus, Punica, 15, 53, ibid., 45).
STAT. ? Aubéen. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. ? Burn. 1970. ? Chass. 1970. ? Darm. Vie 1932, p. 56. ? Delc. t. 1 1926. ? Dlf M. Â. ? Goug. Mots t. 1 1962, p. 279. ? Guyot 1953. ? Métrol. 1969. ? Rog. 1965, p. 66. ? Timm. 1892. ? Uv.-Chapman 1956. ? Will. 1831.


AUBE2, subst. fém.

A.? ANTIQ. Robe de lin blanche, d'un usage fréquent parmi les personnes de haut rang (d'apr. Gay t. 1 1887).
B.? LITURG. Tunique blanche en toile de lin, serrée à la taille par un cordon, munie de manches étroites, que l'officiant (prêtre, diacre ou sous-diacre) porte par-dessus la soutane pour célébrer la messe ou dans quelques autres cérémonies :
1. Jamais il n'avait senti si profondément le désir d'être prêtre et de célébrer à son tour le saint sacrifice. Ayant baisé et plié soigneusement l'aube et la chasuble, il s'inclina devant M. l'abbé Lantaigne avant de se retirer. A. France, L'Orme du mail,1897, p. 20.
2. Durtal fut tiré de ses réflexions par un flux et reflux de moines dans le ch?ur. L'on habillait le père Abbé. Le cérémoniaire, debout, devant l'autel, enlevait les vêtements qui y étaient posés, l'aube, le cordon, l'étole, la chape et les distribuait à des novices qui, à la queue-leu-leu, les présentaient, après s'être agenouillés devant le trône, aux habilleurs. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 258.
SYNT. S'affubler de l'aube; passer, vêtir, revêtir, enlever l'aube; religieux, prêtre en aube.
? Longue tunique blanche que revêtent les premiers communiants.
? [Dans l'Église primitive] Vêtement blanc que revêtaient les nouveaux baptisés, en signe de purification :
3. ? Viens, mon âme! (...)! viens revêtir les aubes du baptême. A. France, Thaïs,1890, p. 101.
ÉTYMOL. ET HIST. ? Ca 1040 liturg. albe « vêtement ecclésiastique » (Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 117, b ds T.-L. : Clerc revestut en albes et en chapes); 1174 aube « id. » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Rhomas, éd. E. Walberg, 1614). Empr. au lat. chrét. alba « id. » (Grégoire de Tours, Historia Francorum, 4, 43 ds TLL s.v., 1509, 62), sens tiré de alba « robe blanche des Élus »; (Tertullien, Scorpiace, 12, ibid., 60) tiré p. ell. de alba vestis; Ovide, Amores, 3, 2, 41 ds TLL s.v., 1506, 12).
BBG. ? Archéol. chrét. 1924. ? Bach.-Dez. 1882. ? Bouillet 1859. ? Cost. 1899. ? Gay t. 1 1967 [1887]. ? Goug. Mots t. 1 1962, p. 279. ? Leloir 1961. ? Lerch (E.). Der Einfluß des Christentums auf den französischen Wortschatz. Neuphilologische Monatsschrift. 1933, t. 4, pp. 65-80, 108-121. ? Marcel 1938.


AUBE3, subst. fém.

TECHNOL. ,,Planches fixées à la circonférence de la roue d'un moulin à eau, et sur lesquelles vient s'exercer immédiatement l'impulsion du fluide qui les chasse l'une après l'autre, ce qui produit la rotation de cette roue`` (Chesn. 1857). Roues à aubes. Cf. aubage :
Comme un torrent gonflé qui pèse sur une aube, La grâce allait peser sur le monde romain. Et l'enfant endormi dans son jour et son aube, Comme un prêtre vêtu de l'étole et de l'aube, Allait appareiller pour quel nouveau chemin. La grâce allait peser sur l'appareil humain. Et l'enfant qui dormait aux prémisses de l'aube, Comme un prêtre vêtu de l'étole et de l'aube, Allait inaugurer quel appareil romain. Péguy, Ève,1913, p. 833.
Rem. 1. Dans l'ex. cité, les sens des mots aube1, aube2et aube3se trouvent empl. conjointement, par un rapprochement qui tient du jeu. 2. Lar. 19eenregistre un subst. masc. aube au sens de ,,peuplier blanc (populus alba), dans le midi de la France``.
ÉTYMOL. ET HIST. ? 1. Ca 1100 alve « chacune des deux planchettes qui relient les arçons d'une selle » (Roland, éd. Bédier, 3881 : Les alves turnent, les seles cheent a tere); apr. 1190 auve « id. » (Beroul, Tristan, éd. E. Muret, 3804 ds T.-L.) ? 1611 (Cotgr., aube); 2. 1283 aube « planche fixée à la circonférence d'une roue de moulin à eau » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, XXXVIII, 16 ds Gdf. Compl. : Cil qui le tient a louage le moulin, doit livrer quevilles, fusiax, aubes et teles cozes menues). Prob. empr. au lat. pop. alapa « gifle » (dep. iers., Phèdre, Fabulae Aesopiae, 5, 3, 2 ds TLL s.v., 1479, 60-63) qui dut avoir primitivement le sens de « paume de la main », d'où le sens « palette » qu'on trouve dans les lang. romanes (Schuchardt ds Z. rom. Philol., t. 31, pp. 721-725; cf. à l'appui de cette évolution sém. le lat. médiév. ixes. alapa « couverture de livre » : Agnellus, Liber pontificalis ecclesiae Ravennatis, 27 ds Mittellat. W. s.v., 422, 4, 5). Alapa est d'orig. obsc. (Ern.-Meillet, Walde.-Hofm.). À l'hyp. d'un déverbal de alapare « lever la main » (REW3s.v. alapa, EWFS2) s'oppose le fait que, tandis qu'alapa est bien attesté, alapare l'est seulement dans les gloses tardives (Du Cange, t. 1, p. 158 c) et le déponent alapari l'est une seule fois dans Plaute, très rarement en b. lat. (TLL s.v.); alapari (alapare) est plus vraisemblablement dér. de alapa. L'hyp. d'une orig. étrusque (Schuchardt, loc. cit.) n'est ratifiée ni par Walde.-Hofm., ni par Ern.-Meillet. Bien qu'alapa n'explique pas la forme de l'esp. álabe, on ne peut voir à l'orig. des mots romans le lat. alipes « ailé », qui par une sorte de méton. aurait pris le sens d'« aile » (Cor. t. 1, s.v. álabe), car c'est un mot poétique très rare. Quant à l'étymon lat. adeps « graisse » auquel remonteraient les formes romanes par l'intermédiaire du lat. vulg. aleps, -ipis attesté dans l'Appendix Probi (H. Sperber ds Z. rom. Philol., t. 38, pp. 537-543), il présente des difficultés sém. insurmontables.
STAT. ? Fréq. abs. littér. : 2 634. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 260, b) 4 270; xxes. : a) 4 671, b) 5 028.
BBG. ? Baist (G.). Aube. Rom. Forsch. 1900, t. 12, p. 652. ? Bouillet 1859. ? Chabat 1881. ? Chesn. 1857. ? Ernault (É.). Étymol. bret. Mém. de la Sté de ling. de Paris. 1898, t. 10, p. 325. ? Gruss 1952. ? Jossier 1881. ? Le Clère 1960. ? Meyer-Lübke (W.). Zur romanischen Sprachgeschichte. Z. rom. Philol. 1907, t. 31, pp. 582-586. ? Poignon 1967. ? Privat-Foc. 1870. ? Rommel (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 168.


Wiktionnaire


Nom commun 3 - français

aube \ob\ féminin

  1. Planche fixée à la circonférence d'une roue de moulin à eau ou d'un bateau à vapeur et sur laquelle s'exerce l'action du liquide.
    • Les aubes d'un moulin.
    • Roue à aubes.
    • Un bateau à aubes.
    • La courbe des aubes se raccorde tangentiellement avec la circonférence de la roue. (Jean-Victor Poncelet, Mémoire sur les roues hydrauliques à aubes courbes, mues par-dessous, 1827)
  2. Par analogie, pale, ailette d'un compresseur ou d'une turbine.
    • Les aubes d'une turbine de turboréacteur d'avion sont soumises à de fortes sollicitations.

Nom commun 2 - français

aube \ob\ féminin

  1. (Habillement) Vêtement religieux de toile blanche serré aux reins par un cordon.
    • Une file de religieux en aube, le père prieur en tête, sortit de la sacristie et se dirigea vers la porte de l'église. (Joris-Karl Huysmans, L'Oblat)
    • Dans le tohu-bohu de la sacristie m'échoyai l'honneur d'aider le prêtre à se vêtir des ornements. Je présentais l'amict, l'aube, l'étole. Je veillais à la pose de la chasuble. (Yanny Hureaux, Bille de chêne : Une enfance forestière, Jean-Claude Lattès, 1996)

Nom commun 1 - français

aube \ob\ féminin

  1. Clarté qui blanchit l'orient au moment précédant le lever du soleil, ce moment lui-même.
    • Au réveil, dans les premières blancheurs de l'aube apparaît un fleuve qui tourne sous ses fumées matinales [?] (Hippolyte Taine, Voyage en Italie, vol. 2, 1866)
    • Dès l'aube, tout Tarascon était sur pied, encombrant le chemin d'Avignon. (Alphonse Daudet, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon)
    • Souvent, la nuit, par les beaux clairs de lune, il se levait et restait à l'affût jusqu'à l'aube. (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
    • Ils attendent l'aube stoïquement, devant un café-crème ou, favorisés par la chance, font parfois la rencontre d'un compatriote qui leur paie à souper. (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Enfin, l'aube, une aube splendide, mauve comme en plein été, nous fouetta. La détente fut délicieuse. (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • Pas un détenu qui ne se retourne le soir sur sa paillasse à l'idée que l'aube peut être sinistre, qui ne s'endort sans souhaiter qu'il ne se passe rien. (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Il est expédient de bifurquer à faux pour dérouter les pillards qui braconnent les tenderies dès l'aube, avant le propriétaire. (Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. (Figuré) Commencement, début.
    • L'éducation moyenne atteignait un niveau extraordinaire, et, à l'aube du XXe siècle, on trouvait relativement peu de gens, dans l'Europe occidentale, qui ne sussent lire et écrire. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 407 de l'édition de 1921)
    • D'ailleurs, à quelques signes, on pourrait croire que l'aube de la sincérité commence à poindre. (Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Entretiens sur l'architecture)
  3. (Littérature) Poésie lyrique du Moyen Âge (« alba ») ayant pour thème la séparation au point du jour de deux êtres qui s'aiment.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

Littré

AUBE (ô-b') s. f.
  • 1Premier blanchissement de l'horizon, au point du jour. L'aube du jour, l'aube matinale ou simplement l'aube. Et du temple déjà l'aube blanchit le faîte, Racine, Athal. I, 1.

    Terme de pêche. Sardines d'aube, sardines que l'on prend à la pêche du matin.

    L'aube des mouches, l'heure de midi.

  • 2 Terme de marine. Le temps qui s'écoule entre le souper de l'équipage et le moment où se prend le premier quart.

HISTORIQUE

XIe s. Par main [matin] en l'albe, si com li jurz esclaire, Ch. de Rol. LII.

XIIe s. En mer se mettent quand l'aube est esclarée, Ronc. p. 118. Peu ai-je eü, En la chambre [de ma dame], de joie?; Trop m'a neü [nui] L'aube qui me guerroie, Romancero, p. 68. Si cume la clarted de l'albe est bele et clere, quant li soleilz lieved par matin, Rois, 211.

XIIIe s. Devant l'aube aparant, ains qu'il fut ajourné, Berte, X. Renart conmence à apeler [le loup], Qu'ileuques ne volt plus ester, Que jà estoit l'aube crevée, Ren. 1175. Tu ies? Aube qui le jor nos amainne, Rutebeuf, II, 13. Aussi comme l'aube du jour aparoit, nous nous atirames [préparâmes] de touz poins, Joinville, 224.

XVe s. À l'aube du jour, Froissart, I, I, 150.

XVIe s. Dès l'aube du jour, Amyot, Comment refrén. la colère, 41. Au tiers jour, à l'aube des mouches, nous apparut une isle triangulaire, Rabelais, Pant. IV, 9.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition

AUBE, s. f. vétement de lin ou de toile blanche qui descend jusqu'aux talons, & que le prêtre porte à l'autel par-dessus ses habits ordinaires & sous sa chasuble ; le diacre, soûdiacre & les induts, sont aussi en aube sous leurs dalmatiques.

Autrefois les ecclésiastiques portoient des aubes ou tuniques blanches au lieu de surplis. Voyez Surplis. On croit que dans la primitive Eglise, c'étoit leur vêtement ordinaire. Depuis on voit qu'il étoit ordonné aux clercs de la porter pendant le Service divin seulement. Concile de Narbon. can. 12.

Dans les statuts de Riculphe, évêque de Soissons, donnés en 889, il défend aux clercs de se servir dans les sacrés mysteres, de l'aube qu'ils portent ordinairement ; ce qui prouve que jusques-là les ecclésiastiques portoient toûjours une aube sur leur tunique pour marque de leur état ; c'est pourquoi il en falloit une particuliere pour l'autel, afin qu'elle fût plus propre. Fleury, Hist. eccles. tom. XI. (G)

Aube, en Marine, c'est l'intervalle du tems qui s'écoule depuis le souper de l'équipage jusqu'à ce qu'on prenne le premier quart. Voyez Quart. (Z)

Aube, s. f. (Hydraul.) les aubes sont par rapport aux moulins à eau, & aux roues que l'eau fait mouvoir, ce que sont les aîles des moulins à vent ; ce sont des planches fixées à la circonférence de la roue, & sur lesquelles s'exerce immédiatement l'impulsion du fluide, qui les chasse les unes après les autres, ce qui fait tourner la roue. Voyez Palette. (O)

* Si l'on considere que la vîtesse de l'eau n'est pas la même à différentes profondeurs, & plusieurs autres circonstances, on conjecturera que le nombre & la disposition les plus favorables des aubes sur une roue, ne sont pas faciles à déterminer. 1°. Le nombre des aubes n'est pas arbitraire : quand une aube est entierement plongée dans l'eau, & qu'elle a la position la plus avantageuse pour être bien frappée, qui est naturellement la perpendiculaire au fil de l'eau, il faut que l'aube qui la suit & qui vient prendre sa place, ne fasse alors qu'arriver à la surface de l'eau, & la toucher ; car pour peu qu'elle y plongeât, elle déroberoit à la premiere aube une quantité d'eau proportionnée, qui n'y feroit plus d'impression ; & quoique cette quantité d'eau fît impression sur la seconde aube, celle qui seroit perdue pour la premiere ne seroit pas remplacée par-là ; car l'impression sur la premiere eût été faite sous l'angle le plus favorable, & l'autre ne peut l'être que sous un angle qui le soit beaucoup moins. On doit donc faire en sorte qu'une aube étant entierement plongée dans l'eau, elle ne soit nullement couverte par la suivante ; & il est visible que cela demande qu'elles ayent entr'elles un certain intervalle ; & comme il sera le même pour les autres, il en déterminera le nombre total.

Les aubes attachées chacune par son milieu à un rayon d'une roue qui tourne, ont deux dimensions, l'une parallele, l'autre perpendiculaire à ce rayon ; c'est la parallele que j'appellerai leur hauteur ; si la hauteur est égale au rayon de la roue, une aube ne peut donc plonger entierement, que le centre de la roue, ou de l'arbre qui la porte, ne soit à la surface de l'eau ; & il est nécessaire qu'une aube étant plongée perpendiculairement au courant, la suivante, qui ne doit nullement la couvrir, soit entierement couchée sur la surface de l'eau, & par conséquent fasse avec la premiere un angle de 90 degrés ; ce qui emporte qu'il ne peut y avoir que quatre aubes : d'où l'on voit que le nombre des aubes sera d'autant plus grand que leur largeur sera moindre. Voici une petite table calculée par M. Pitot, du nombre & de la largeur des aubes.

Nombre des aubes, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20.

Largeur des aubes, le rayon étant de 1000, 1000, 691, 500, 377, 293, 234, 191, 159, 134, 114, 99, 86, 76, 67, 61, 54, 49.

2°. Il faut distinguer deux sortes d'aubes : celles qui sont sur les rayons de la roue, & dont par conséquent elles suivent la direction selon leur largeur ; celles qui sont sur des tangentes tirées à différens points de la circonférence de l'arbre qui porte la roue, ce qui ne change rien au nombre : les premieres s'appellent aubes en rayons ; les secondes, aubes en tangentes.

L'aube en rayon & l'aube en tangente entrent dans l'eau & en sortent en même tems, & elles y décrivent par leur extrémité un arc circulaire, dont le point de milieu est la plus grande profondeur de l'eau à laquelle l'aube s'enfonce. On peut prendre cette profondeur égale à la largeur des aubes. Si on conçoit que l'aube en rayon arrive à la surface de l'eau, & par conséquent y est aussi inclinée qu'elle puisse, l'aube en tangente qui y arrive aussi, y est nécessairement encore plus inclinée ; & de-là vient que quand l'aube en rayon est parvenue à être perpendiculaire à l'eau, l'aube en tangente y est encore inclinée, & par conséquent en reçoit à cet égard, & en a toûjours jusque-là moins reçû d'impression. Il est vrai que cette plus grande partie de l'aube en tangente a été plongée ; ce qui sembleroit pouvoir faire une compensation : mais on trouve au contraire que cette plus grande partie plongée reçoit d'autant moins d'impression de l'eau, qu'elle est plus grande par rapport à la partie plus petite de l'aube en rayon plongée aussi ; & cela à cause de la différence des angles d'incidence. Jusques-là l'avantage est pour l'aube en rayon.

Ensuite l'aube en tangente parvient à être perpendiculaire à l'eau : mais ce n'est qu'après l'aube en rayon ; le point du milieu de l'arc circulaire qu'elles décrivent est passé ; l'aube en rayon aura été entierement plongée, & l'aube en tangente ne le peut plus être qu'en partie ; ce qui lui donne du desavantage encore, dans ce cas même qui lui est le plus favorable. Ainsi l'aube en rayon est toûjours préférable à l'aube en tangente.

3°. On a pensé à donner aux aubes la disposition des ailes à moulin à vent, & l'on a dit : ce que l'air fait, l'eau peut le faire ; au lieu que dans la disposition ordinaire des aubes, elles sont attachées à un arbre perpendiculaire au fil de l'eau, ici elles le sont à un arbre parallele à ce fil. L'impression de l'eau sur les aubes disposées à l'ordinaire, est inégale d'un instant à l'autre : sa plus grande force est dans le moment où une aube étant perpendiculaire au courant, & entierement plongée, la suivante va entrer dans l'eau, & la précédente en sort. Le cas opposé est celui où deux aubes sont en même tems également plongées. Depuis l'instant du premier cas, jusqu'à l'instant du second, la force de l'impression diminue toûjours ; & il est clair que cela vient originairement de ce qu'une aube pendant tout son mouvement y est toûjours inégalement plongée. Mais cet inconvénient cesseroit à l'égard des aubes mises en ailes de moulin à vent ; celles-ci étant tout entieres dans l'air, les autres seroient toûjours entierement dans l'eau. Mais on voit que l'impression doit être ici décomposée en deux forces ; l'une parallele, & l'autre perpendiculaire au fil de l'eau ; & qu'il n'y a que la perpendiculaire qui serve à faire tourner. Cette force étant appliquée à une aube nouvelle, qu'on auroit faite égale en eût face à une autre posée selon l'ancienne maniere, il s'est trouvé que l'aube nouvelle qui reçoit une impression constante, en eût reçû une un peu moindre que n'auroit fait l'aube ancienne dans le même cas.

D'ailleurs, quand on dit que la plus grande vîtesse que puisse prendre une aube ou aile mûe par un fluide, est le tiers de la vîtesse de ce fluide, il faut entendre que cette vîtesse réduite au tiers est uniquement celle du centre d'impulsion, ou d'un point de la surface de l'aube où l'on conçoit que se réunit toute l'impression faite sur elle. Si le courant fait trois piés en une seconde, ce centre d'impulsion fera un pié en une seconde ; & comme il est nécessairement placé sur le rayon de la roue, il y aura un point de ce rayon qui aura cette vîtesse d'un pié en une seconde. Si ce point étoit l'extrémité du rayon qui seroit, par exemple, de dix piés, auquel cas il seroit au point d'une circonférence de soixante piés, il ne pourroit parcourir que soixante piés, ou la roue qui porte les aubes ne pourroit faire un tour qu'en soixante secondes, ou en une minute. Mais si ce même centre d'impression étoit posé sur son rayon à un pié de distance du centre de la roue & de l'arbre, il parcourroit une circonférence de six piés, ou feroit un tour en six secondes ; & par conséquent la circonférence de la roue feroit aussi son tour dans le même tems, & auroit une vîtesse dix fois plus grande que dans le premier cas : donc moins le centre d'impression est éloigné du centre de la roue, plus la roue tourne vîte. Quand une surface parallélogrammatique mûe par un fluide tourne autour d'un axe immobile auquel elle est suspendue, son centre d'impression est, à compter depuis l'axe, aux deux tiers de la ligne qui la divise en deux selon sa hauteur. Si la roue a dix piés de rayon, l'aube nouvelle qui est entierement plongée dans l'eau, & dont la largeur ou hauteur est égale au rayon, a donc son centre d'impression environ à six piés du centre de la roue. Il s'en faut beaucoup que la largeur ou hauteur des aubes anciennes ne soit égale au rayon, & par conséquent leur centre d'impression est toûjours plus éloigné du centre de la roue ; & cette roue ne peut tourner que plus lentement. Mais cet avantage est détruit par une compensation presqu'égale : dans le mouvement circulaire de l'aube, le point immobile ou point d'appui est le centre de la roue ; & plus le centre d'impression auquel toute la force est appliquée est éloigné de ce point d'appui, plus la force agit avantageusement, parce qu'elle agit par un long bras de levier. Ainsi quand une moindre distance du centre d'impression au centre de la roue fait tourner la roue plus vîte, & fait gagner du tems, elle fait perdre du côté de la force appliquée moins avantageusement, & cela en même raison : d'où il s'ensuit que la position du centre d'impression est indifférente. La proposition énoncée en général eût été fort étrange ; & on peut apprendre par beaucoup d'exemples à ne pas rejetter les paradoxes sur leur premiere apparence. Si l'on n'a pas songé à donner aux ailes de moulin à vent la disposition des aubes, comme on a songé à donner aux aubes la disposition des ailes de moulin, c'est que les ailes de moulin étant entierement plongées dans le fluide, son impression tendroit à renverser la machine, en agissant également sur toutes ses parties en même tems, & non à produire un mouvement circulaire dans quelques-unes. Voyez l'Histoire de l'Académ. & les Mém. ann. 1729. pag. 81. 253. 365. ann. 1725. p. 80. & suiv.

Au reste, le problème pour la solution duquel on vient de donner d'après M. Pitot quelques principes, demanderoit une physique très-exacte, & une très subtile géométrie, pour être résolu avec précision.

En premier lieu, l'effort du fluide contre chaque point de l'aîle dépend de deux choses ; de la force d'impulsion du fluide, & du bras de levier par lequel cette force agit : ces deux choses varient à chaque point de l'aîle. Le bras de levier est d'autant plus grand, que le point de l'aîle est plus éloigné du centre de rotation ; & à l'égard de la force d'impulsion, elle dépend de la vîtesse respective du fluide par rapport au point de l'aile ; or cette vîtesse respective est différente à chaque point : car en supposant même que la vîtesse absolue du fluide soit égale à tous les points de l'aîle, la vîtesse des points de l'aîle est plus grande ou plus petite, selon qu'ils sont plus loin ou plus près du centre de rotation. Il faut donc prendre l'impulsion du fluide sur chaque point de l'aîle (ce qui demande encore quelqu'attention pour ne point se tromper) & multiplier par cette impulsion le bras de levier, ensuite intégrer. Dans cette intégration même il y a des cas singuliers où l'on doit prendre des précautions que la Géométrie seule ne suffit pas pour indiquer. V. le traite des Fluides, Paris 1744, art. 367.

En second lieu, quand on a trouvé ainsi l'effort du fluide contre l'aube, il ne faut pas croire que la Physique ne doive altérer beaucoup ce calcul : 1°. les lois véritables de l'impulsion des fluides sont encore très-peu connues : 2°. quand une aîle est suivie d'une autre, le fluide qui est entre deux n'agit pas librement sur celle des deux qui précede, parce qu'il est arrêté par son impulsion même sur la suivante. Toutes ces circonstances dérangent tellement ce calcul, d'ailleurs très-épineux sans cela même, que je crois qu'il n'y a que l'expérience seule qui soit capable de résoudre exactement le probleme dont il s'agit.

Une des conditions que doit avoir une roue chargée d'aubes, c'est de tourner toujours uniformément ; & pour cela, il faut qu'elle soit telle que dans quelque situation que ce soit de la roue, l'effort du fluide contre toutes les aubes ou parties d'aubes actuellement enfoncées soit nul, c'est-à-dire, que la somme des efforts positifs pour accélérer la roue, soit égale à la somme des efforts négatifs pour la retarder. Ainsi le probleme qu'il faudroit d'abord résoudre, ce seroit de savoir quel nombre d'aubes il faut donner, pour que dans quelque situation que ce soit de la roue, l'effort du fluide soit nui. Il y ici deux inconnues, la vîtesse de la roue, & le nombre d'aubes ; & la condition de la nullité de l'effort devroit donner une équation entre la vîtesse de la roue & le nombre des aubes, quelle que fût la situation de la roue : c'est un problème qui paroît digne d'exercer les Géometres. On pourroit ensuite tracer une courbe, dont les abscisses exprimeroient le nombre des roues, & les ordonnées la vitesse ; & la plus grande ordonnée de cette courbe donneroit la solution du probleme. Je ne donne ici pour cela que des vûes fort générales, & assez vagues : mais quand la solution de ce probleme seroit possible mathématiquement, ce que je n'ai pas suffisamment examiné, je ne doute pas que les considérations physiques ne l'altérassent beaucoup, & peut-être même ne la rendissent tout-à-fait inutile. (O)

* Aube, (Géog.) riviere de France qui a sa source à l'extrémité méridionale du bois d'Auberive, traverse une partie de la Champagne, & se jette dans la Seine.

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « aube »

Provenç. et espagn. alba?; portug. alva?; ital. alba?; de albus, blanc (voy. ALBUM).

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(Nom 1) (1080) Du latin alba « de couleur blanche », l'aube étant le moment où le ciel blanchit. ? voir albus
(Nom 2) (fin XIe siècle) Du latin alba, « tunique blanche ».
(Nom 3) (1283) « Planchette reliant les arçons de la selle ». Ancien français alve (1080), puis auve, issu du latin al?pa « soufflet, claque, gifle », primitivement « paume de la main ». La forme aube paraît être due à une confusion avec les précédents. À rapprocher du vieux catalan àlep, roumain arip?, calabrais álipa et ligurien d'Oneglia oarva « volet, battant »[1].
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

AUBE1, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. ? 1. Ca 1100 albe « point du jour » (Roland, éd. J. Bédier, 737 : Tresvait la noit e apert la clere albe); ca 1170 aube « id. » (Chr. de Troyes, Chevalier lion, éd. .W Foerster, 5869 ds T.-L.); 2. 1575-1615 fig. (D'Aubigné, Tragiques ds Gdf. Compl. : Point ne luit aux enfers l'aube de l'esperance). Empr. au lat. vulg. alba « id. », fém. substantivé de l'adj. albus « blanc, clair », à partir d'expr. telles que alba lux (Lucain, De bello civili, 2, 720 ds TLL s.v., 1506, 44) ou alba dies (Silius Italicus, Punica, 15, 53, ibid., 45).

Aube au Scrabble


Le mot aube vaut 6 points au Scrabble.

aube

Informations sur le mot aube - 4 lettres, 3 voyelles, 1 consonnes, 4 lettres uniques.

Quel nombre de points fait le mot aube au Scrabble ?


Le calcul de points ne prend pas en compte lettre compte double, lettre compte triple, mot compte double et mot compte triple. Ces cases augmentent les valeurs des mots posés selon un coefficient indiqué par les règles du jeu de Scrabble.

SCRABBLE © est une marque déposée. Tous les droits de propriété intellectuelle du jeu sont détenus aux Etats-Unis et au Canada par Hasbro Inc. et dans le reste du monde par J.W. Spear & Sons Limited de Maidenhead, Berkshire, Angleterre, une filiale de Mattel Inc. Mattel et Spear ne sont pas affiliés à Hasbro.

aube

Les rimes de « aube »


On recherche une rime en OB .

Les rimes de aube peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

Les rimes en Ob

Rimes de Lobbes      Rimes de garde-robes      Rimes de agoraphobe      Rimes de homophobe      Rimes de snob      Rimes de jobs      Rimes de gobent      Rimes de anglophobe      Rimes de globe      Rimes de agoraphobes      Rimes de lobes      Rimes de daubes      Rimes de anglophobes      Rimes de lob      Rimes de microbe      Rimes de dérobes      Rimes de zobs      Rimes de aube      Rimes de snobe      Rimes de robes      Rimes de blob      Rimes de garde-robe      Rimes de daube      Rimes de englobent      Rimes de gobe      Rimes de job      Rimes de claustrophobe      Rimes de poisson-globe      Rimes de gobes      Rimes de snob      Rimes de snobs      Rimes de snobent      Rimes de cob      Rimes de microbes      Rimes de xénophobes      Rimes de dérobent      Rimes de lobs      Rimes de globes      Rimes de bob      Rimes de hydrophobe      Rimes de aube      Rimes de probe      Rimes de aubes      Rimes de jacob      Rimes de englobe      Rimes de scrub      Rimes de homophobes      Rimes de probes      Rimes de xénophobe      Rimes de lobe     

Mots du jour

Lobbes     garde-robes     agoraphobe     homophobe     snob     jobs     gobent     anglophobe     globe     agoraphobes     lobes     daubes     anglophobes     lob     microbe     dérobes     zobs     aube     snobe     robes     blob     garde-robe     daube     englobent     gobe     job     claustrophobe     poisson-globe     gobes     snob     snobs     snobent     cob     microbes     xénophobes     dérobent     lobs     globes     bob     hydrophobe     aube     probe     aubes     jacob     englobe     scrub     homophobes     probes     xénophobe     lobe     


Les citations sur « aube »

  1. Un gros village, rendez-vous des bûcheux, des draveurs, des trappeurs. Ce sont des clients de choix pour les auberges et les hôtels. Ils boivent sec et l'argent ne leur pèse pas au bout des doigts.

    Auteur : Jean-Yves Soucy - Source : Un Dieu chasseur (2003)


  2. Puis l'aube avait blanchi et il avait découvert que quand l'amour est là, il ne s'évanouit pas au lever du soleil, à la tombée du rideau, il perdure.

    Auteur : Peter Høeg - Source : La Petite Fille silencieuse (2007)


  3. L'aube éveille le nid à l'heure accoutumée.

    Auteur : Victor Hugo - Source : Les Châtiments (1853)


  4. Où saint Arnould va, saint Aubert ne va pas.

    Auteur : Proverbes belges - Source : Proverbe


  5. Nés du silence
    De la nuit
    Nous inventons l'aube
    Dans l'amour.


    Auteur : Jean Royer - Source : L'Amour même


  6. J'entends encore Jerry dire :
    – Ah c'est bon de vivre !
    A quoi elle ajouta :
    – De vivre non ! de revivre oui.
    Et Taubelman dans une minute d'exaltation cria presque :
    – Ce n'est pas assez de vivre, ni même de revivre. Il faut vivre trois fois. Moi j'ai déjà vécu deux fois. Je vais vivre une troisième fois !


    Auteur : Michel Déon - Source : Un taxi mauve (1973)


  7. Certains films sont des auberges espagnoles. Si l'on n'invente pas un peu soi-même, c'est de la non-assistance à personne en danger.

    Auteur : Francis Blanche - Source : Les Pensées de Francis Blanche (2012)


  8. Les professeurs d'université devraient exposer leurs enseignes, comme les aubergistes.

    Auteur : Georg Christoph Lichtenberg - Source : Pensées (1999)


  9. L'aube, prémisse d'un jour éclatant et béni des dieux, ne dispensera jamais de la recherche à l'aveuglette des pantoufles sous le lit.

    Auteur : Denis Langlois - Source : Le Hasard sonne toujours une fois (2006)


  10. Pauvre Eric de Maubert qui n'avait jamais très bien compris Adélaïde et qui ne connaîtrait sans doute pas la véritable Eva !

    Auteur : Guy Augustin Marie Jean de Pérusse des Cars, dit Guy des Cars - Source : Le Château de la juive (1958)


  11. La poule connaît l'aube mais elle attend le chant du coq

    Auteur : Proverbes ivoiriens - Source : Proverbes


  12. A l'aube d'un nouvel amour, que l'amour, d'hier semble un mauvais rêve.

    Auteur : Paul-Jean Toulet - Source : Les Trois Impostures (1922)


  13. Ces notes lancinantes qui troublent l'aube et le silence, c'est bien notre histoire avortée, de rires oubliés, de sentiments non dits, le regret de sentir que tout est fini, et qu'on n'y peut plus rien.

    Auteur : Lolita Pille - Source : Hell (2002)


  14. L'aubépine en fleur fut mon premier alphabet.

    Auteur : René Char - Source : Sans référence


  15. Je me tourmente trop pour ma santé, et cela ne vaut rien. Puissé-je être gagnée par cette impassibilité qui imprégnait ce matin ton aube grisâtre. Puisse ma journée dépasser enfin la préoccupation de mon corps.

    Auteur : Etty Hillesum - Source : An interrupted life: The diaries of Etty Hillesum 1941-1943


  16. Quand, à l'aube de l'histoire, le premier homme se jeta sur le singe, l'estomac plein, une massue à la main et le meurtre dans le coeur, le singe sut que l'homme était fou. Mais il fallut longtemps à l'homme pour s'en apercevoir.

    Auteur : Fritz Leiber - Source : Demain les loups


  17. Je n'aimerais point à avoir pour hôte des gens qui ne seraient pas mieux chez moi que chez eux (s'ils sont mes voisins) ou qu'à l'auberge (s'ils voyagent).

    Auteur : Joseph Joubert - Source : Carnets tome 1


  18. Abordant ensuite la géographie de la France, Laubé demanda le chef-lieu d'une foule de départements cités au hasard.

    Auteur : Raymond Roussel - Source : Impressions d'Afrique (1910)


  19. Il était plus de huit heures du matin, et il faisait grand jour depuis longtemps; mais ici, à cause du crachin et de la fraîcheur humide, on avait l'impression de l'aube.

    Auteur : Georges Simenon - Source : Maigret et la vieille dame (1950)


  20. Les chats dorment des journées entières et aiment de la première étoile jusqu'à l'aube. Leurs voluptés mordent et leur sommeil est sourd. Ils savent aussi que le corps a une âme où l'âme n'a point de part.

    Auteur : Albert Camus - Source : La Mort heureuse (1971)


  21. La poésie, c'est le vocable vierge de tout préjugé; c'est le verbe créé et créateur, la parole à l'état naissant. Elle se meut à l'aube originelle du monde. Sa précision ne vise pas à désigner les choses, mais à ne pas s'éloigner de cette aube.

    Auteur : Vicente Huidobro - Source : La Nacion (1933)


  22. Blanche étincelle au creux de mes nuits. Blanche étincelle dans mon sommeil. Le plus souvent, au milieu d'un rêve, elle apparaît. Quelque fois, cela me réveille et les yeux encore fermés, je la regarde s'évanouir. C'est ainsi, ce matin, avant l'aube.

    Auteur : Lucien Suel - Source : Blanche étincelle (2012)


  23. Une aubergiste d'Helvoet demanda à george II deux guinées pour deux oeufs. George lui dit: - «Est-ce que les oeufs sont si rares ici? - - Non, lui répondit-elle, mais les rois, oui.»

    Auteur : Denis Diderot - Source : Voyage en Hollande (1774)


  24. L'aube, l'ombre, le soir, l'espace et les étoiles ;
    Ce que la nuit recèle ou montre entre ses voiles,
    Se mêle à la ferveur de notre être exalté.
    Ceux qui vivent d'amour vivent d'éternité.


    Auteur : Emile Verhaeren - Source : Les Heures d'après-midi (1905)


  25. La cachette fut terminée aux premières heures de l'aube. C'était une aube mauvaise de septembre, mouillée de pluie : les pains flottaient dans le brouillard, le regard n'arrivait pas jusqu'au ciel.

    Auteur : Romain Gary - Source : Education européenne (1945)


Les citations sur aube renforcent la crédibilité et la pertinence de la définition du mot aube en fournissant des exemples concrets et en montrant l'utilisation d'un terme par des personnes célèbres. Elles peuvent également renforçer la compréhension du sens d'un terme et en ajoutant une dimension historique.

Les mots proches de « aube »

AubadeAubainAubaineAubeAubeAubeAubépineAubergeAubergineAubierAubifoinAubinAubourAubronAuburnien, ienne

Les mots débutant par Aub  Les mots débutant par Au

aubadeaubadentAubagnanAubagneAubagneAubagneaubainaubaineAubaineaubainesAubaisAubangeAubarèdeAubasAubazatAubazinesaubeaubeAubeAubeAubeAubechiesAubéguimontAubelAubenasAubenas-les-AlpesAubenassonAubencheul-au-BacAubencheul-aux-BoisAubentonAubepierre-Ozouer-le-ReposAubepierre-sur-AubeAubépinaubépineaubépinesAuberchicourtAubercourtaubèreaubèreaubèresaubergeAubergenvilleaubergesaubergineaubergineauberginesaubergisteaubergistesAubériveAuberive

Les synonymes de « aube»

Les synonymes de Aube :

    1. ailette
    2. lame
    3. aurore
    4. potron

synonymes de Aube

Fréquence et usage du mot Aube dans le temps


Évolution historique de l’usage du mot « aube » avec Google Books Ngram Viewer qui permet de suivre l’évolution historique de l'usage du mot Aube dans les textes publiés.



Classement par ordre alphabétique des définitions des mots français.


Une précision sur la définition de Aube ?


Etendez votre recherche avec le dictionnaire des définitions :

Citations aube     Citation sur aube   Poèmes aube   Proverbes aube   Rime avec Aube    Définition de Aube  


Définition de Aube présentée par dicocitations.com. Les définitions du mot Aube sont données à titre indicatif et proviennent de dictionnaires libres de droits dont Le Littré, le Wiktionnaire, et le dictionnaire de l'Académie Française.



Les informations complémentaires relatives au mot Aube notamment les liens vers les citations sont éditées par l’équipe de dicocitations.com. Ce mot fait partie de la catégorie des mots français de 4 lettres.

Page modifiée le mercredi 24 septembre 2025 18:37:03