La définition de Fier du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Fier
Nature :
Prononciation : fi-é
Etymologie : Provenç. fiar, fizar ; espagn. et portug fiar ; ital. fidare ; verbe roman formé du latin fidus, qui se fie (voy. ).

Voir les citations du mot FierSignification du mot Fier


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de fier de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec fier pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Fier ?


La définition de Fier

Commettre à la foi de quelqu'un. Je lui fierais tout ce que j'ai au monde.


Toutes les définitions de « fier »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

FIER. v. tr.
Remettre à la fidélité de quelqu'un. Fier son bien. Fier sa vie. Fier son honneur à son ami.

SE FIER À, ou EN, ou SUR signifie Mettre sa confiance en quelqu'un ou en quelque chose; compter, faire fond sur quelqu'un ou sur quelque chose. Se fier aveuglément à quelqu'un. On ne sait plus à qui se fier. Je me fie à votre discrétion. Je ne m'y fie pas. Fiez-vous à lui du soin de vos affaires. Fiez-vous-en à moi. Je ne m'en fie qu'à mes propres yeux. Se fier à la fortune, à son crédit. Il se fie trop sur l'avenir. Se fier trop sur ses propres forces. Ironiq., Fiez-vous-y, fiez-vous à cela, On ne doit pas compter là-dessus. Oui, oui, fiez-vous à ces belles promesses. On dit dans le même sens Bien fou qui s'y fie.

Littré

FIER (fi-é), je fiais, nous fiions, vous fiiez?; que je fie, que nous fiions, que vous fiiez v. a.
  • 1Commettre à la foi de quelqu'un. Je lui fierais tout ce que j'ai au monde. Ciel?! à qui voulez-vous désormais que je fie Les secrets de mon âme et le soin de ma vie?? Corneille, Cinna, IV, 3. Je vous fie son salut en toute assurance, Scarron, Rom. com. II, 19.

    Fig. Cher prince, dont je n'ose en mes plus doux souhaits Fier encor le nom aux murs de ce palais, Corneille, Rodog. III, 3.

  • 2Se fier, v. réfl. Mettre sa confiance. Souvent qui trop se fie aussi trop se hasarde, Rotrou, Antig. II, 4.

    Se fier à quelqu'un ou à quelque chose, s'assurer sur quelqu'un ou sur quelque chose. Le plus sûr est, ma foi, de se fier à nous, Molière, Éc. des mar. I, 1. Il me semble qu'on peut se fier à vos paroles, Sévigné, 42. Je jurai de ne me plus fier aux physionomies, Sévigné, 233. Osée, roi d'Israël, s'était fié au secours de Sabacon, Bossuet, Hist. I, 7. Quoi?! Narcisse, tandis qu'il n'est point de Romaine? Qui, dès qu'à ses regards elle ose se fier, Sur le c?ur de César ne les vienne essayer, Racine, Brit. II, 2. Vous fiez-vous encore à de si faibles armes?? Racine, Iphig. V, 2.

    Ne pas se fier à ses oreilles, ne pas croire ce qu'on entend. À peine je me fie encore à mes oreilles, Corneille, Poly. IV, 5.

    Ne pas se fier à ses yeux, ne pas croire ce qu'on voit.

    Se fier à quelqu'un de quelque chose, avoir confiance en quelqu'un pour cette chose. Il y a d'autres esprits d'une plus haute élévation, à qui il [le prince] peut se fier de plus importants emplois et donner une plus noble part en ses desseins, Guez de Balzac, De la cour, 1er disc. Personne À qui de mon secret je m'osasse fier, Régnier, Élég. v. Harpalus à qui le roi s'était fié de la garde des trésors, Vaugelas, Q. C. 554. Seigneur, voulez-vous bien vous en fier à moi?? Corneille, Nicom. IV, 3. S'ils voulaient se fier à la compagnie [au sénat de Rome] de la réparation, Bossuet, Hist. III, 6. Fiez-vous aux Romains du soin de son supplice, Racine, Mithr. v, 5. Ce n'eût pas été au comte de Melford qu'on se fût fié d'un dessein de cette importance, Saint-Simon, 87, 137.

    Se fier en, mettre sa confiance. Ma volonté ne se fie pas en ma mémoire des choses de cette importance-là, et elle me représente à toute heure que j'ai cela à faire, jusqu'à ce qu'il soit fait, Voiture, Lett. 111. Qu'ils [les lecteurs] repassent si longtemps et si souvent cette considération [l'incertitude des sens] en leur esprit, qu'enfin ils acquièrent l'habitude de ne plus se fier si fort en leurs sens, Descartes, Rép. aux secondes object. 67. Je vous manderai toujours sincèrement comme je suis?; fiez-vous en moi, Sévigné, 10 juil. 1675.

    Se fier sur, compter sur. Il se fiait assez sur la modération de ce prince et sur sa propre grandeur pour ne rien craindre de sa part, Perrot D'Ablancourt, Tacite, 174. Ma foi, sur l'avenir bien fou qui se fiera, Racine, Plaid. I, 1. Et lorsque avec frayeur je parais à vos yeux, Que sur mon innocence à peine je me fie, Racine, Brit. II, 3. Sur l'avenir insensé qui se fie, Racine, Athal. II, 9. Je sais vous estimer autant que je vous aime, Et sur votre vertu me fier à vous-même, Voltaire, Zaïre, I, 2.

    Se fier de quelqu'un, compter sur lui (tournure qui a vieilli). Aspathine et Gobrias, les premiers des Perses et de qui plus il se fiait [Otanès], Courier, II, 185. On ne dit plus aujourd'hui celui dont ou duquel je me fie, ni la personne de laquelle je me fie, il faut dire?: celui en qui ou à qui je me fie, Acad. Observ. sur Vaugelas, p. 556, dans POUGENS.

    Fiez-vous-y, se dit par antiphrase pour avertir quelqu'un de ne pas se fier à une personne ou à une chose. Oui, fiez-vous-y, à cette physionomie si prévenante, qui disparaît un quart d'heure après, pour faire place à un visage sombre, Marivaux, Jeux de l'amour et du has. I, 1.

    Fig. Nage toujours et ne t'y fie pas, se dit pour faire entendre qu'il faut s'aider soi-même, sans trop compter sur autrui.


HISTORIQUE

XIe s. Et Olivier en qui il tant se fiet, Ch. de Rol. XLIII.

XIIe s. Fiez la moi, ronc. p. 31. Dame, fait-il, ce vous puet moult grever, Que [vous] vous fiés en vostre seigneurage, Quesnes, Romancero, p. 109.

XIIIe s. Tant je me fie à sa grant loiauté, Jà pour autre [elle] ne me devra guerpir, Le Comte D'Anjou, Romanc. p. 124. Car trop en sa biauté se fie Qui atent que fame le prie, la Rose, 7689.

XVe s. Les compaignons de qui il se fioit le plus, Froissart, I, I, 16. Mais jà pour ce trop ne vous y fiez?; C'est tout neant des choses de ce monde, Deschamps, Néant du monde. ? tel court est?; foulz s'i fie?; ? C'est la destruction D'ame et de corps?; adieu, court, je te lesse, Deschamps, De l'intérieur des cours. Je laisse faire à mon conseil, je me fie en eulx, Commines, II, 6. Pour ce que de tous points ne se fyoit point de ses gens d'armes, Commines, IV, 4.

XVIe s. Je me fie ayséement à la foy d'aultruy, Montaigne, I, 26. Fier une chose à quelqu'un, Montaigne, I, 27. Je me feusse plus volontiers fié à luy de moy, qu'à moy, Montaigne, I, 214. Le duc se fiant [comptant] qu'on n'auroit pas touché à sa bouteille, Montaigne, I, 253. Et duquel il s'estoit toujours fié, Montaigne, III, 304. En trop se fier a danger, Génin, Récréat. t. II, p. 238. Qui ne se fie n'est pas trompé, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 399. De qui je me fie, Dieu me garde, Cotgrave ? Souvent femme varie, Est bien fou qui s'y fie, François I. La nef qui disjoint nos amours N'aura de moi que la moitié?; Une part te reste, elle est tienne?; Je la fie à ton amitié, Pour que de l'autre il te souvienne, Marie Stuart, Adieux à la France.

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Encyclopédie, 1re édition

FIER, adj. (Morale.) Voyez Fierté.

Fier, Fierté, Fierement, (Peint.) on appelle en Peinture une chose fierement faite, lorsqu'elle l'est avec liberté ; que les coups de pinceau ou touches sont grandes & larges ; qu'elles sont vives en clairs & en bruns : quelquefois l'on n'entend parler que du coloris ou du dessein ; fierement colorié, fierement dessiné, &c.

Fier, adj. (Architecture.) épithete que les ouvriers de bâtimens donnent à la pierre, au marbre & au bois qui est fort dur. On dit aussi qu'un dessein est fier & hardi, quand il est touché avec art & qu'il part d'une main habile, telles que celle de feu M. Oppenord. (P)

Fier, en termes de Blason, se dit d'un lion dont le poil est hérissé.

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Wiktionnaire


Verbe - ancien français

fier \Prononciation ?\ masculin

  1. Confier, fier.
    • En sa loiauté tant me fi (L'âtre périlleux, anonyme, manuscrit 1433 français de la BnF)

Nom commun - ancien français

fier \Prononciation ?\ masculin

  1. Figuier.

Adjectif - ancien français

fier \Prononciation ?\ masculin

  1. Fier.
    • Mut par esteit bons chevaliers
      Francs, hardiz, curteis e fiers
      (Milun, Marie de France, f. 145v, 1re colonne de ce manuscrit de 1275-1300)

Verbe - français

fier \fje\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se fier)

  1. Remettre à la fidélité de quelqu'un.
    • Cet homme est fier ; peut-on s'y fier ?
    • Il y a là des débiteurs comme il y en a au camp de César; mais ceux-ci fient leur fortune à leur général, ceux-là, trop grands seigneurs pour ne pas faire eux-mêmes leur part, stipulent chacun pour soi. (François Joseph Marie Thérèse Nompère de Champagny, Les Césars, tome 1 :Histoire des Césars jusqu'à Néron, Bruxelles & Louvain : chez C.-J. Fonteyn, 1853, page 114)
    • Mais tel que le pêcheur au seuil de la cabane,
      Où la vigne de grève accroche ses raisins,
      Cloue un portrait bénit de madame sainte Anne,
      Eux fiaient leur église à la garde des Saints :
      (Félix Jeantet, « Post-face », dans Les Plastiques, Paris : chez G. Charpentier et Cie, 1887, page 309)
  2. (Pronominal) Remettre sa confiance en quelqu'un ou en quelque chose ; compter, faire fond sur quelqu'un ou sur quelque chose.
    • Il n'auroit pas fallu que les ordres supérieurs se fiassent à la parole que le tiers-état lui donna de conserver leurs privilèges honorifiques en l'engageant à se réunir à lui. (Anonyme (François Marchant), Les Sabats jacobites, au Palais royal, 1791, page 370)
    • Les bénédictins dans cette occurrence péchèrent donc par orgueil. Ils se fièrent aux nombreux domestiques du couvent qu'ils croyaient capables de repousser une attaque. [?]. Ils se fièrent aussi en Dieu, les pauvres moines, et en leur bonne cause. (H. Leymarie, « Excursion à Die », dans la Revue du Lyonnais, Lyon : chez Léon Boitel, 1835, volume 1, page 466)
    • Si nous avions engagé Krotz et son parti à nous servir de guides, ce n'est pas que nous nous fiassions beaucoup à eux ; mais où trouver de meilleurs cochers dans le pays ? (Thomas Arbousset, Relation d'un voyage d'exploration au nord-est de la colonie du Cap de Bonne-Espérance, Paris : chez Arthus Bertrand, 1842, page 235)
    • Mon père dit toujours que mon sens de l'orientation en forêt est troublant ? tout comme mon aptitude à retrouver mon chemin jusqu'au point de départ ? mais je ne m'y fiais pas à cet instant. Je m'arrêtai sous un arbre gigantesque. (Kelley Armstrong, Pouvoirs Obscurs, tome 5 : Soupçons, traduit de l'anglais par Audray Sorio, éditions Castelmore, 2015, chapitre 6)
    • (Ironique) ? Fiez-vous-y, fiez-vous à cela, On ne doit pas compter là-dessus.
    • Oui, oui, fiez-vous à ces belles promesses.
    • Bien fou qui s'y fie.

Adjectif 3 - français

fier \fj??\

  1. (Marbrerie) Qualifie un marbre qui s'éclate aisément sous le ciseau parce que le grain en est très fin et trop sec.
    • Il y a des marbres revêches dont le travail est très-difficile : les ouvriers les appellent marbres fiers, parce qu'ils résistent trop aux outils et qu'ils ne leur cèdent qu'en éclatant; [?]. (Georges-Louis Leclerc de Buffon, ?uvres complètes de Buffon, volume 10: Les minéraux, Paris : chez Garnier fréres, 1855, page 156)
    • Défauts des marbres. Il faut rejeter : les marbres fiers, qui sont trop durs et résistent à l'outil; les marbres filandreux, ayant des fils ou fissures, qui nuisent au poli et rendent le marbre plus apte à se briser; [?]. (Carl Nachtergal, Agenda du bâtiment, De Boeck Supérieur, 1988, page 45)
    • Destiné à être sculpté, le marbre blanc ne devait contenir aucun fil, aucune scorie et, moins encore, ces parties « pouf » où le coup de pointe brusquement assourdi s'accompagne d'un petit effritement plâtreux. On voulait qu'il n'offrît que des parties « fières », c'est-à-dire dures, en terme de métier, et d'un blanc de saindoux. (La Revue de Paris, au Bureau de la Revue, 1966, volume 66, part. 2, page 15)

Adjectif 2 - français

fier \fj??\

  1. (Lorraine) (Champagne) (Franche-Comté) Aigre ; acide, en parlant de la sensation au goût.
    • Le faix des poires courbe les branches et les incline presque jusqu'à la terre : les belles pommes fières avec leurs joues bien rouges ravigotent les hôtes. (Johann Wilhelm Simler, Chant d'automne, dans Poètes baroques allemands, traduits et présentés par Marc Petit, éditions F. Maspero, 1977, page 179)
    • Il a encore ce sens dans l'Est, où des fruits « fiers » sont des fruits verts, à la saveur acide et qui font grincer les dents. (L'Express, 1968, n° 863-875, page 40)

Adjectif 1 - français

fier \fj??\

  1. Qui éprouve une satisfaction d'amour-propre souvent fondée.
    • Cet homme est fier ; peut-on s'y fier ?
    • ? [?] Comment est-il quand il rentre ?
      ? Tout content, comme au début de notre mariage.
      ? Crois-moi, s'il avait une mauvaise conduite, il ne serait pas fier en rentrant à la maison. Ne pense plus à cela.
      (Jean L'Hôte, La Communale, Seuil, 1957, réédition J'ai Lu, page 11)
    • Les plus militantes avancent à visage découvert, fières d'être putes, revendiquent leur droit à la parole et, face à la stigmatisation, aux injustices, à la répression, à la victimisation, au moralisme et au tabou, elles multiplient les débats et les interventions pour parvenir à exercer leur métier dans les meilleures conditions possibles. (Jean-Michel Carré, Travailleu(r)ses du sexe. et fières de l'être, Le Seuil, 2010, chapitre 6)
    • Il nourrit six enfants ; pour ses noces d'étain, sa petite famille lui a offert un cadeau dont il n'est pas peu fier : la maquette, cuivrée, d'une gondole d'or. Initiales sculptées... éclairage indirect... Elle est électronique? et elle joue Santa Lucia !!! (Jacques Rouré, Vaporetto, vaporetti, Éditions de La Table ronde, 1984, chapitre 15)
    • (Figuré) ? Le Beerenberg apparut fier et arrogant dans une brusque et étroite déchirure des nuées ; le blanc immaculé de son sommet éclairé par le soleil se détachait dans une auréole d'azur. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
  2. (Familier) Remarquable. ? Note : Dans ce sens, se place toujours devant le nom qu'il qualifie.
    • Décidément, peuples civilisés, vous êtes ou de fiers coquins ou de grands imbéciles : de fiers coquins, si c'est sciemment et après mûre délibération que vous dépensez votre temps, votre or et votre génie pour trouver les meilleurs moyens d'assassiner et de massacrer le plus promptement possible le plus grand nombre de vos semblables ; mais vous n'êtes que de grands imbéciles , si vous qui souffrez de la guerre, vous ne voulez pas tuer la guerre. (Joseph Boniface, La Belgique indépendante: de la neutralité armée, Bruxelles & Leipzig : chez A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1861, page 30)
    • ? Tenez ! l'autre a bien fait de mourir. C'est une fière chance. (Émile Zola, La Mort d'Olivier Bécaille, 1879)
    • Ce Tactale était le mari de la femme-chef, la mère du Grand-Soleil; c'était à la fois un fier filou et un gars qui avait la langue sacrément bien pendue. (Hubert Jules Deschamps, Manon l'Américaine: ou, La vie de René des Grieux : histoire sauvage des deux mondes, Éditions Opta, 1977, page 194)
    • Notre voisin l'ancêtre était un fier galant
      Qui n'emmerdait personne avec sa barbe blanche.
      (Georges Brassens, L'Ancêtre, in Misogynie à part, 1969)
  3. (Héraldique) (Rare) Se dit d'un lion représenté avec le poil hérissé.
    • Exemple d'utilisation manquant. (Ajouter)
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Trésor de la Langue Française informatisé


FIER, verbe trans.

A.? Emploi trans., vx. Fier (qqn, qqc.) à (qqn).Remettre, livrer à la foi de quelqu'un. Synon. confier.Fier son bien, sa vie. Fier son honneur à son ami (Ac.1798-1932).Ce matin, fiant sa vengeance à la nôtre, Elle a puni sur soi l'indignité d'un autre (Ponsard, Lucrèce,1843, V, 4, p. 96).
? P. ext., littér. Soumettre à l'action favorable, à l'influence bénéfique de quelque chose. Ces félons Qui le soir, et les yeux tournés vers leurs talons, Ne fiant qu'à la nuit leurs man?uvres infâmes, Dérobent aux maris la chasteté des femmes (Hugo, Hernani,1830, I, 3, p. 20).
B.? Emploi pronom.
1. Absol. Manifester de la confiance. Car, souvent, qui se fie en aveugle est la proie De la ruse, et les soins tardifs sont superflus (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 216).
2. Usuel. [Suivi d'un compl. prép. introd. par à, dans, en, sur (littér.)] Accorder sa confiance à quelque chose, à quelqu'un. Synon. compter sur, se reposer sur; anton. se défier de, se méfier de.À qui/quoi se fier?
a) [Le compl. prép. désigne une pers., p. méton. le comportement de cette pers.] Se fier aveuglément à qqn; se fier à la parole de qqn. Le peuple se fia sur la noblesse et les hommes d'armes (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 4, 1821-24, p. 46).Écoute, cousine, fie-toi en moi (Pourrat, Gaspard,1922, p. 61):
Ne te fie pas aux femmes blondes, car elles sont lâches et infidèles. Ni aux noires, car elles sont dures et jalouses. Ni aux châtaines. Ne te fie pas aux femmes! Ne te fie pas à la figure perfide qui est pleine de lignes Et de secrets, comme la main! Claudel, Échange,1894, I, p. 670.
? En partic. S'en fier à qqn (pour qqc., pour faire qqc.). Faire confiance à quelqu'un pour l'accomplissement, l'exécution de quelque chose; s'en remettre à quelqu'un. Quel besoin de s'en fier uniquement à lui, pour la soulager (Zola, Joie de vivre,1884, p. 914).
b) [Le compl. prép. désigne un inanimé abstr.] Se fier aux apparences. Se fiant trop, il faut l'avouer, à l'empire de la raison (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 1, 1817, p. 139).Cette formule va être pour l'enquête philosophique un moyen auquel il est permis de se fier en toute assurance parce qu'elle est une donnée positive (Gaultier, Bovarysme,1902, p. 52).Il se fie dans la valeur de ses arguments et dans les sentiments qui naissent naturellement à l'approche de la mort (Barrès, Colline insp.,1913, p. 274).
c) [Le compl. prép. désigne un inanimé concr.] Elle ne se fiait point à son armoire, elle cachait ainsi son argent, par petites sommes, au fond de tous les coins de la maison (Zola, Terre,1887, p. 300).
d) P. antiphrase, p. iron. [À propos d'une chose ou d'une pers. sur laquelle on ne doit pas compter] Fiez-vous-y; fiez-vous à cela. Oui, oui, fiez-vous à ces belles promesses; bien fou qui s'y fie (Ac.1835-1932).
Prononc. et Orth. : [fje], (je me) fie [fi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 pronom. « avoir confiance en (quelqu'un) » (Roland, éd. J. Bédier, 586); 2. 1220, mars, trans. « confier » (Cathédr. de Metz, Arch. Mos. ds Gdf.). D'un lat. vulg. *fidare, lat. class. fidere « avoir confiance, se confier ». Fréq. abs. littér. : 1130. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 842, b) 1 769; xxes. : a) 1 412, b) 1 432.


FIER, FIÈRE, adj.

I.? Vieux
A.? Rare [En parlant d'un animal] Qui est difficilement apprivoisable, qui manifeste, pratique une sauvagerie instinctive. Synon. farouche, indomptable, sauvage.Les fiers taureaux, les chevaux indomptés (Bern. de St-Pierre, Harm. nat.,1814, p. 280).Le fier léopard, que les jeunes Sylvains Attachent rugissant au char du dieu des vins (Vigny, Poèmes ant. et mod.,1837, p. 126).Le fier lion s'élance Sur sa victime avec de grands bonds souverains (Banville, Exilés,1874, p. 69).
? CHASSE. Perdrix fière. ,,Qui ne se laisse guère approcher`` (Ac. 1932; ds Littré, DG, Lar. Lang. fr.).
? HÉRALD. Lion fier. ,,Lion à la crinière hérissée`` (Ac. 1798-1932; ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr., Littré, DG).
B.? P. anal. [En parlant d'une pers. ou de sa nature] Qui est rude et intraitable comme un animal sauvage. Synon. barbare, cruel, féroce.S'il [le peuple] est fier, impétueux, inconstant, que son gouvernement soit doux, modéré, invariable (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 562).Plus terrible et plus fier Vous m'avez vu jadis sous un rempart de fer Dans les périls sanglants signaler mon adresse (Baour-Lormian, Ossian,1827, p. 17).Cet âpre individualisme, avec cet orgueil forcené qui sont bien le côté « mauvais bougre » de l'homme, son côté « fier, féroce » (Barrès, Cahiers,t. 12, 1919-20, p. 247).
? P. méton. [En parlant de l'aspect physique, du comportement d'une pers.] Qui dénote la rudesse de caractère. Il s'arrêta en plein élan, pour regarder les assistants, d'un air fier et terrible (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1673).
C.? Emplois spéc.
1. [En parlant d'une pierre] Qui se taille difficilement en raison de sa dureté. Marbre fier. Ce sont [les agates] des pierres dures, fières sous le burin (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 461).
2. Région. (Est, Franche-Comté, Suisse). [En parlant d'un comestible] Qui est âpre au goût. Pomme fière. Synon. acide, aigre (cf. Collinet, Région. hte-montagne, 1925).
II.? Usuel. [En parlant d'une pers.]
A.? [Sans nuance péj.]
1. Qui a le souci de sa dignité, qui se respecte. Caractère, c?ur, homme fier; âme fière. Synon. digne, noble.Je suis trop fier pour mentir (Flaub., Smarh,1839, p. 114).Il n'est pas inutile qu'on sache de quelle manière la génération des vaincus de 1870 a pu traiter un écrivain fier qui ne voulait pas se prostituer (Bloy, Journal,1892-1907, av.-pr., p. 13).Elle était fière. Elle endurait leur pauvreté avec assez de courage à condition qu'elle n'eût pas des gens de la famille pour témoins. Aller leur montrer ses enfants en guenilles! Non, elle ne s'y résignerait jamais (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 211).
? P. méton. [En parlant de l'aspect physique, du comportement d'une pers.] Qui dénote un tel souci, une telle qualité. Démarche fière, regard fier. Leur physionomie, quoique douce et bienveillante, a quelque chose de septentrional, d'énergique, de fier, qui rappelle tout de suite à l'?il un peuple déjà libre, digne de l'être tout à fait (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 454).Son air fier de femme sans reproche (Zola, Terre,1887, p. 420).
? Locutions
a) Fier comme un gueux. Qui est digne, comme un gueux peut l'être dans sa misère. Tel guerrier se présentait, fier comme un gueux (Psichari, Voy. centur.,1914, 1914, p. 38).
b) Ne pas être fier. Avoir honte. Je baissais la tête; je n'étais pas fier (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 185).
? Fam. Pas fier. Qui n'a pas la conscience tranquille. Synon. penaud.J'allais reprendre la nuit, pas fier, parce que comme ma mère, je n'arrivais jamais à me sentir entièrement innocent des malheurs qui arrivaient (Céline, Voyage,1932, p. 345).P. méton. Il avait à l'adresse de Maigret un regard pas fier qui signifiait : « ? Qu'est-ce que vous voulez que je fasse d'autre? » (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 97).
2. Qui éprouve une satisfaction d'amour-propre souvent fondée. Les gens autour de nous admiraient ma précocité et mon père était très fier (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 40).
a) Fier de + subst. ou inf.Moi si calme naguère, si fier de ma sérénité (Flaub., Corresp.,1846, p. 219).J'étais fière d'avoir conquis leur estime (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 295).
? En partic. Être fier de soi. Être satisfait de soi-même. Existe-t-il en vous, comme chez beaucoup de femmes fières d'elles-mêmes, amoureuses de leurs perfections, un sentiment d'égoïsme raffiné (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 128):
1. Un pénitent c'est un monsieur qui n'est pas très fier de soi. Qui n'est pas très fier de ce qu'il a fait. Parce que ce qu'il a fait, il faut le dire, c'est le péché. Un pénitent c'est un monsieur qui a honte de soi et de son péché. Péguy, Porche Myst.,1911, p. 246.
b) Fier + complétive introd. par la conj. que.Il était fier qu'on le traitât en homme, et il s'acquittait de sa tâche gravement (Rolland, J.-Chr.,Aube, 1904, p. 32).
c) Fam. Il n'y a pas de quoi être fier. Il est préférable de ne pas s'en vanter. Dora. ? (...) J'ai appris à être calme au moment où j'ai le plus peur. Il n'y a pas de quoi être fière. Annenkov. ? Sois fière, au contraire. Moi, je n'ai rien dominé (Camus, Justes,1950, II, p. 328).Il n'y a pas de quoi être fier, répliqua M. Tuck, plus acerbe (Green, Moïra,1950, p. 92).
3. P. ext.
a) [En parlant d'une pers., de son caractère] Qui a de la trempe, du cran; qui fait preuve d'audace et d'énergie. Synon. fougueux, impétueux.Ce frère Goulven, comme il avait l'air décidé et fier! (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 35).Pour des êtres fiers et énergiques la discipline demande un tel sacrifice de toutes les heures, qu'on ne peut pas perdre l'habitude de l'estimer au prix qu'elle coûte (Martin du G., J. Barois,1913, p. 430).Que je l'aimais ainsi! Beau, fier, insoumis (Gide, Thésée,1946, p. 1449)
? Loc. Ne pas être fier. Ne pas être rassuré, avoir peur de + inf. Un bélier extraordinaire qu'on ne serait pas fier de rencontrer dans un bois (Renard, Journal,1902, p. 739).J'avoue qu'hier soir je n'étais pas fier. En général, quand l'expectoration cesse aussi brusquement... (...). Il ne s'agit plus que d'éviter l'endocardite (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 860).
? P. méton. [En parlant du comportement ou des attitudes d'une pers.] Qui manifeste courage et détermination. C'est Émile Zola qui le premier demande des comptes. Il le fait avec une telle crânerie, ses accusations sont si nettes et d'une si fière audace qu'il est impossible que le gouvernement esquive l'obligation de le poursuivre (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 129).Il avait dans son geste on ne savait quoi de fier, d'impatient. Ses yeux le disaient prêt à tout oser selon l'honneur (Pourrat, Gaspard,1925, p. 177).
? En partic., B.-A. [En parlant d'un artiste, p. méton. d'une ?uvre ou de l'instrument d'exécution] Qui manifeste, par sa hardiesse ou son ampleur, une grande vigueur créatrice. Composition, touche fière. Cette façade (...) où se dressent, (...) taillés du ciseau le plus fier, neuf palatins, deux rois et cinq empereurs (Hugo, Rhin,1842, p. 330).C'était d'un fier coloriste, d'un beau peintre (Proust, Sodome,1922, p. 938):
2. À l'aspect de cette peinture étrange [l'Officier de chasseurs, de Géricault], si violente, si mouvementée, si fière de dessin et de couleur, David, effaré, s'écria : « D'où cela sort-il (...) » Gautier, Guide Louvre,1872, p. 21.
b) [En parlant de l'aspect physique d'une pers.] Qui force l'admiration, en impose, par une allure noble, une apparente autorité. Allure fière. Sa démarche fière, son port majestueux, le sourire de sa bouche, le pouvoir de ses yeux (Nerval, Faust,1840, 2epart., p. 140).En ce moment il lui paraissait beau, fier et puissant comme un dieu (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 458).
? P. anal. [En parlant d'un inanimé concr.] Belles forêts de sapins gigantesques, élancés, fiers (Sand, Lettres voy.,1837, p. 286).Un coteau dominé par de fières montagnes (Jammes, Mém.,1921, p. 3).Ce massif d'ormes, de frênes, de bouleaux, de tilleuls, tous d'un beau croît et d'une fière ampleur (Pourrat, Gaspard,1931, p. 174).
B.? Péj. Qui affiche une supériorité souvent illusoire; qui affecte des airs hautains et méprisants. Synon. arrogant, dédaigneux.Il était (...) fier et (...) arrogant (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 2, 1821-24, p. 60).Un être insupportable, toujours nerveux, et qui vous passerait sur le corps, tant il est fier! (Zola, Bonh. dames,1883, p. 543):
3. Avec les petits paysans des montagnes ou les petits pêcheurs de l'île je n'avais jamais été fier; (...) à l'occasion, j'avais joué avec eux comme avec des égaux. Tandis que j'étais fier avec ces enfants du collège, qui, eux, me trouvaient bizarre et poseur. Il m'a fallu bien des années pour corriger cet orgueil, pour redevenir simplement quelqu'un comme tout le monde; surtout pour comprendre qu'on n'est pas au-dessus de ses semblables... Loti, Rom. enf.,1890, p. 212.
? Pop. Ne pas être fier. [En parlant gén. d'une pers. occupant une position sociale jugée élevée] Être d'un abord simple et facile. Delaherche n'était pas fier, comme on disait, aimant à causer avec les petits de ce monde, par un goût bavard de la popularité (Zola, Débâcle,1892, p. 187).Monsieur de Fonteneilles est mort. ? Le vieux? ? Non, le petit. ? C'est dommage; c'était le meilleur des deux; il n'était pas fier (R. Bazin, Blé,1907, p. 346).Moi, j'ai voté pour lui, parce qu'il n'est pas fier (Camus, Révolte Asturies,1936, I, 2, p. 406).
1. P. méton. [En parlant du comportement ou des attitudes d'une pers.] Qui marque la condescendance, le mépris. Air fier; mine fière. Ils arrêtèrent sur Bayonne un regard fier et distant, qui appelait de très haut, avec condescendance (De Vogüé, Morts,1899, p. 20).
2. Loc. proverbiales et hist.
a) Fier, fière comme Artaban. Qui est sottement imbu de sa personne (comme le héros du roman de La Calprenède Cléopâtre). Tel encyclopédiste était fier comme Artaban d'avoir prouvé qu'il n'était qu'une brute, une plante, ou une machine (Amiel, Journal,1866, p. 118).Savigny, haut comme une botte, fier comme Artaban, qui se destinait à la marine et se refusait obstinément à étudier la géographie, alléguant qu'il l'apprendrait très bien en naviguant (France, Vie fleur,1922, p. 398).
b) Fier, fière comme un paon. Qui a l'allure hautaine du paon. Je voudrais être une reine Fière comme un paon, Dont on aurait grande peine À baiser le bout du gant! (Barb. d'Aurev., Memor. 1,1838, p. 190).Mon François était fier comme un paon... Allons ne dis pas le contraire... (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 59).
c) Fier Sicambre. [P. réf. à l'apostrophe de l'évêque saint Rémi à Clovis lors de son baptême : Courbe la tête, fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré] Homme qui a un sens très fort de son amour-propre. Voilà Goërres, le fier Sicambre, qui a vu le Vatican. Il a plié le genou, lui, l'audacieux! (Quinet, All. et Ital.,1836, p. 52).Je ne suis pas un fier Sicambre, mais je brûle tout ce que j'ai adoré (Huysmans, Marthe,1876, p. 140).
3. Emploi subst., fam. Faire le fier, la fière. Marquer ses distances, faire des manières. Tu ne me tutoies plus, tu fais la fière... Est-ce parce que tu es bien nippée? (Zola, M. Férat,1868, p. 211).Avec, sur son armure, Son grand col de dentelle, il vient faire le fier! (Rostand, Cyrano,1898, IV, 3, p. 161).Tout de même, Armand faisait bien le fier : il méprisait son père (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 374).
C.? Fam., antéposé. Qui est particulièrement remarquable; qui est de première importance. Synon. fameux, sacré (pop.).
1. [En parlant d'une pers.] Un fier luron! Ce petit-là... (Musset, Lorenzaccio,1834, I, 2, p. 93).N'empêche que le père Margaillan, tout crétin qu'il te semble, est un fier homme dans sa partie (Zola, ?uvre,1886, p. 171).
2. [En parlant d'un inanimé abstr., en partic. d'une qualité, d'une capacité] Elle lui trouvait [à Nana] un fier talent (Zola, Nana,1880, p. 1167).Monsieur, vous m'avez rendu un fier service (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Colp., 1893, p. 1170).
? Péj. [En parlant d'un défaut, d'une erreur, etc.] Ce mariage était une fière sottise (Constant, Journaux,1816, p. 462).Il faut un fier toupet pour oser proférer, à la face de l'Europe, une telle affirmation (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 328).Le directeur, un nommé Braun qui parle de son « apostolat », me paraît avoir un fier culot (Bloy, Journal,1903, p. 155).
3. En partic. Fière chandelle*.
Prononc. et Orth. : [fj?:?]. Ds Ac. 1694-1932. Avec cher fait exception à la liste d'adj. en -er, -ier (léger, altier) qui ont perdu du xviiieau xixes. la prononc. de l'r final du masc. ([le?e], [altje]) rejoignant ainsi, peu à peu, les subst. de même finale. Comparer aussi avec l'inf. fier ([fje]). On rappelle que cher rime avec léger, fier avec altier dans Racine (cf. Mart. Comment prononce 1913, p. 293). Étymol. et Hist. A. Adj. 1. ca 1100 « farouche, terrible, redoutable » (Roland, éd. J. Bédier, 1111); 2. a) ca 1100 « orgueilleux » (ibid., 56); b) ca 1100 « qui a des sentiments nobles, élevés, le souci de sa dignité » (ibid., 118); 3. ca 1165 « grand, extraordinaire » (B. de Sainte-Maure, Troie, 7086 ds T.-L.). B. Subst. 1. 1666 se tenir sur son fier (Molière, Mélicerte, I, 4, 147); 2. 1693 faire le fier (Dancourt, Les Bourgeoises à la mode, III, 6 ds Littré). Du lat. class. ferus « sauvage, farouche, cruel ». Fréq. abs. littér. : 5 005. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 210, b) 9 589; xxes. : a) 6 947, b) 5 815.
DÉR.
Fiérot, o(t)te,(ote, otte) adj.,fam. a) [Correspond à fier II, B] Un peu fier. Tandis qu'ils sont froids et fiérots, Les vrais beaux fils des Parisiennes (Lorrain, Modern.,1885, p. 109).Les patrons les plus consommés, les plus fiérots n'avaient pas honte de le consulter (Arnoux, Rhône,1944, p. 189).Emploi subst. Ça sera [Claire] une fiérotte et une originale comme son père (A. Daudet, Fromont jeune,1874, p. 63).b) Qui manifeste le contentement de soi d'une manière un peu naïve. Synon. faraud (fam.), fat, glorieux.Il était content et fiérot comme un chien qui se promène avec une pomme de pin dans la gueule (Montherl., Célibataires,1934, p. 831).? [fje?o], fém. [-øt]. ? 1resattest. a) adj. ?) 1545 fierot « un peu fier » (Le Maçon, Le Décaméron de J. Boccace, VI Préambule ds Hug.), attest. isolée, ?) 1808 « prétentieux, fat d'une manière puérile » (Hautel), b) subst. 1780 « personne un peu fière » (Beaumarchais, Mémoires, III, 83 ds Brunot t. 6, 1308); de fier, suff. -ot, ote*, cf. a. fr. fieret « un peu fier » 1remoitié du xiiies. (J. Érart, Poésies, éd. J. Newcombe, p. 56). ? Fréq. abs. littér. : 5.
BBG. ? Burgess (G.S.). Orgueil and fierté in twelfth-century French. Z. rom. Philol. 1973, t. 89, pp. 103-122. ? Pauli 1921, p. 15 (s.v. fiérot). ? Venck. 1975, pp. 211-232.

FIER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 pronom. « avoir confiance en (quelqu'un) » (Roland, éd. J. Bédier, 586); 2. 1220, mars, trans. « confier » (Cathédr. de Metz, Arch. Mos. ds Gdf.). D'un lat. vulg. *fidare, lat. class. fidere « avoir confiance, se confier ».

Fier au Scrabble


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Les citations avec le mot Fier


  1. Passé la soixantaine, les élans romantiques ne sont plus de saison. Le moteur a des ratés, la carrosserie des éraflures. On compte ses abattis et ses points de retraite. On commence à pressentir que l’escale ici-bas connaîtra une fin sous une dalle ou dans une urne, au choix. Les patients de mon âge, que j’ai connus fringants, en ont tous rabattu sur leurs illusions, leurs aspirations, leurs ambitions ; ils se calfeutrent pour tenir la vieillesse à distance. Ou affectent de la défier, mais je les connais trop, ils en ont tous peur.

    Auteur : Denis Tillinac - Source : Retiens ma nuit (2015)


  2. Si les enfants ont besoin d'être fiers de leur père, peut-être que les pères, pour se rassurer, ont besoin de l'admiration de leurs enfants.

    Auteur : Jean-Louis Fournier - Source : Où on va, papa? (2008)


  3. Réaffirmant nos convictions, la France ne doit pas être une juxtaposition d'individus égoïstes et rivaux, mais la réunion d'hommes et de femmes animés par la même fierté d'appartenir à la République.

    Auteur : Jean-Louis Borloo - Source : Intervention à l'Assemblée nationale Séance du 31 janvier 2006


  4. La fierté est la marque du courage.

    Auteur : Madeleine d'Arsant de Puisieux - Source : Les caractères (1750)


  5. L'incorrigible fierté des racines.

    Auteur : Daniel Pennac - Source : Monsieur Malaussène (1995)


  6. Songez qu'un même jour leur ravira leur mère,
    et rendra l'espérance au fils de l'étrangère,
    à ce fier ennemi de vous, de votre sang,
    ce fils qu'une amazone a porté dans son flanc,
    cet Hippolyte...


    Auteur : Jean Racine - Source : Phèdre (1677), I, 3, Oenone


  7. Difficile de philosopher dans un roman sans paraître ennuyeux, alors mieux vaut distiller les grandes idées avec subtilité. Les livres ont le pouvoir de nous modifier de l'intérieur, c'est pourquoi ils représentent un danger. Certains sont brûlés parce qu'ils peuvent changer nos idées et influencer les êtres humains que nous sommes.

    Auteur : Donna Tartt - Source : Interview Donna Tartt : « On ne connaît jamais personne », Marianne par Clara Kane, le 17/02/2014


  8. Air: Toujours se méfier des courants d'air. Invariablement le fond de l'air est en contradiction avec la température; si elle est chaude, il est froid, et l'inverse.

    Auteur : Gustave Flaubert - Source : Dictionnaire des idées reçues (1913)


  9. L'homme n'a jamais beaucoup parlé ni compris ce besoin que les femmes ont, souvent, pas toutes les femmes mais presque toutes, de mettre des paroles sur les moments, sur les choses et sur les gens, entre eux, à leur propos, de dire pourquoi et de dire comment, de justifier et d'expliquer, de raconter, de remonter aux sources, de comprendre, de juger, de condamner, d'absoudre, de pardonner, d'éreinter les phrases et les mots, toujours les mêmes phrases et les mêmes mots.

    Auteur : Marie-Hélène Lafon - Source : Nos vies


  10. Il faut se défier de ceux qui ont de trop bonnes intentions: il leur arrive de changer étrangement d'idée.

    Auteur : André Duval - Source : Le Mercenaire (1961)


  11. La fierté a rarement un juste milieu, on en a trop ou pas assez.

    Auteur : Marguerite Power Blessington - Source : Sans référence


  12. ... Ce plaisir morose que procure à certaines femmes la pensée de se sacrifier.

    Auteur : William Makepeace Thackeray - Source : Pendennis, 7


  13. Non seulement les miroirs contribuent à vos souffrances psychiques, mais je ne vois pas ce que vous cherchez à y apprendre ou à y vérifier ! Ne serait-ce que parce qu'ils ont leur propre réalité géométrique ! Essayez un peu de lever la main gauche devant votre miroir, vous verrez si votre reflet ne lève pas la droite !

    Auteur : Emmanuelle Bayamack-Tam - Source : Arcadie (2018)


  14. Je vous souhaite surtout d'être vous, fier de l'être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable.

    Auteur : Jacques Brel - Source : Je vous souhaite « voeux de Jacques Brel sur Europe 1, 1er Janvier 1968 »


  15. L'intelligence est utile pour justifier les décisions prises, après coup. On l'utilise pour se raconter une histoire plausible.

    Auteur : Virginie Despentes - Source : Vernon Subutex, Tome 3 (2017)


  16. Politiquement parlant, l'empire anglais est fait d'une collection d'accidents hétérogènes. Nous n'avons pas plus sujet d'en être fiers qu'un caillou de sa forme.

    Auteur : Herbert George Wells - Source : M. Britling commence à voir clair (1916), III, 2


  17. On aurait bien tort de se fier à la langue; elle sait bien critiquer les pensées d'autrui, mais ne nous attire à nous-mêmes par son intempérance que d'innombrables ennuis.

    Auteur : Euripide - Source : Hippolyte


  18. Il y a des secrets qu'une femme ne peut confier qu'à une femme, des secrets de sensibilité.

    Auteur : Jean Ethier-Blais - Source : Entre toutes les femmes (1988)


  19. Mon père est fier, monsieur, et, eût-il manqué de tout, je doute qu'il eût demandé quelque chose à qui que ce soit au monde, excepté à Dieu.

    Auteur : Alexandre Dumas - Source : Le comte de Monte-Cristo (1845-1846)


  20. Il est beau de se sacrifier: quelques-uns meurent pour que les autres soient sauvés. On fait la part du feu dans l'incendie.

    Auteur : Antoine de Saint-Exupéry - Source : Pilote de guerre (1942)


  21. Le vrai secret d'affermir son autorité, c'est de la fortifier par l'amour.

    Auteur : Louis Philippe, comte de Ségur - Source : Pensées et Maximes


  22. Livrez-vous, Eugénie; abandonnez tous vos sens au plaisir; qu'il soit le seul dieu de votre existence; c'est à lui seul qu'une jeune fille doit tout sacrifier, et rien à ses yeux ne doit être aussi sacré que le plaisir.

    Auteur : Donatien Alphonse François, marquis de Sade - Source : La Philosophie dans le boudoir (1795)


  23. Le peu que nous venons de dire est suffisant pour engager les lecteurs éclairés à se tenir sur leurs gardes, à se défier et de la louange et du blâme, et du silence même; car le silence a aussi sa malignité et son injustice.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Sans référence


  24. Bisexualité psychique à dominante monosexuelle sur une sexualité physiologique fermement arrêtée: ainsi peut-on qualifier l'équilibre normal de l'être humain.

    Auteur : Emmanuel Mounier - Source : Traité du caractère (1946)


  25. Quoi que puissent dire les amis ou les ennemis du savoir libéral, j'insiste sur ce point, c'est une grave méprise que de lui confier le soin de favoriser la vertu ou la religion.

    Auteur : John Henry Newman - Source : L'Idée d'université (1858)


Les citations du Littré sur Fier


  1. Nous nous plaignons quelquefois légèrement de nos amis, pour justifier par avance notre légèreté

    Auteur : LAROCHEFOUC. - Source : Réflex. mor. 179


  2. Je me saisy (qui fut le bon), Quand la voix me fut proferée, De la saincture de [du duc de] Bourbon Pour mieux calliffier le don ; Mais elle n'étoit pas ferrée

    Auteur : DE LABORDE - Source : Émaux, p. 197


  3. Il connaissait, dans le parti, de ces fiers courages dont l'esprit extrême ose tout

    Auteur : BOSSUET - Source : le Tellier.


  4. On voit briller la cité génevoise, Noble cité, riche, fière et sournoise

    Auteur : Voltaire - Source : Guerre Gen. I


  5. Ceux qui trouvent ces belles rencontres n'ont-ils pas lieu de s'en glorifier ?

    Auteur : Molière - Source : Critique, 1


  6. C'est un petit exploit que j'ose vous prier De m'accorder l'honneur de vous signifier

    Auteur : Jean Racine - Source : Plaid. II, 2


  7. [Noter] s'il y a abondance de bestiaux et de quelle espèce, et enfin s'il s'y rencontre quelques particularités remarquables, soit du temps passé ou du présent, et les spécifier

    Auteur : VAUBAN - Source : Dîme, p. 223


  8. On vit des échevins se qualifier bourgeois du roi

    Auteur : Voltaire - Source : Moeurs, 98


  9. Tout cet étalage de fierté et de noblesse dans le procédé, n'était donc qu'une vaine démonstration

    Auteur : MARIVAUX - Source : Marianne, 8e part.


  10. Six grands laquais, plus chamarrés de galons que les estafiers d'un carrousel

    Auteur : DANCOURT - Source : Chevalier à la mode, I, 1


  11. Les estaffiers qui font marcher ces miserables [captifs] sont Cachat, la Bastide, etc.

    Auteur : D'AUB. - Source : Faen. IV, 18


  12. Les compaignons de la paroisse Sainte-Marguerite en la ville de St-Quentin signifierent que ilz donroient un chapel de fleurs au mieulx chantant une chançon de siecle

    Auteur : DU CANGE - Source : saecularis.


  13. Sincérité, bonté, fierté, Dieu demandera-t-il davantage à l'orpheline qui se trouvait seule dans l'univers ?

    Auteur : STAËL - Source : Corinne, XIV, 4


  14. Je lui réponds bien que je ne ferai pas longtemps le personnage d'estafier auprès de sa personne

    Auteur : HAMILT. - Source : Gramm. 4


  15. Ils demandent en 1611 de n'être point contraints dans les actes tant publics que particuliers, par écrit ou de parole, à se qualifier de la religion prétendue reformée

    Auteur : ROHAN - Source : Mémoires, t. II, p. 66, dans LACURNE


  16. Son oeil d'aigle, son front argenté vers les tempes, Rappelaient les fiertés des plus mâles estampes

    Auteur : TH. GAUTIER - Source : P. Corneille.


  17. Tant d'emportements honteux ! tant de faiblesse et d'abandonnement ! lui qui s'était piqué de raison, d'élévation, de fierté devant les hommes

    Auteur : MASS. - Source : Mort du pécheur.


  18. Il faut d'un peuple fier enchanter les esprits

    Auteur : Voltaire - Source : Fanat. II, 6


  19. Ceux [les philosophes] qui étaient suivis étaient ceux qui enseignaient à sacrifier l'intérêt particulier et même la vie à l'intérêt général

    Auteur : BOSSUET - Source : Hist. III, 5


  20. Mais mons ton fils, le sieur de Fierenfat, Me semble avoir un procédé bien plat

    Auteur : Voltaire - Source : Enf. prod. I, 1


  21. Il se déguise en vain, je lis sur son visage Des fiers Domitius l'humeur triste et sauvage

    Auteur : Jean Racine - Source : Brit. I, 1


  22. L'on me mit chez M. Manneron, greffier de la ville, pour apprendre sous lui, comme disait M. Bernard, l'utile métier de grapignan

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Confess. I


  23. L'usage du perchlorure de fer comme agent momificateur des tissus exposés à se putréfier rapidement....

    Auteur : KOEBERLÉ - Source : Acad. des sc. Comptes rendus, t. LV, p. 787


  24. S'a ele [ainsi la reine Blanche a] assez fier cuer, ce m'est avis, Pour faire honte à un bien haut baron, Et élever un traïtor felon

    Auteur : H. DE LA FERTÉ - Source : Romancero, p. 183


  25. Dieu les frappe [les personnages puissants] pour nous avertir ; leur élévation en est la cause ; et il les épargne si peu qu'il ne craint pas de les sacrifier à l'instruction du reste des hommes

    Auteur : BOSSUET - Source : Duch. d'Orl.




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