La définition de Verre du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Verre
Nature : s. m.
Prononciation : vê-r' ; au XVIe siècle, Bèze dit qu'il f
Etymologie : Bourguig. vare, vore ; wallon, veul ; provenç. veire ; cat. vidre ; espagn. vidrio ; port. vidro ; ital. vetro ; du lat. vitrum, que les étymologistes tirent de videre, voir : vitrum, pour vidtrum, le transparent, ce qui fait voir.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de verre de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

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La définition de Verre

Corps solide, amorphe, transparent, dur et fragile, qu'on obtient en fondant du sable siliceux avec de la potasse ou de la soude.


Toutes les définitions de « verre »


Wiktionnaire


Nom commun - français

verre \v??\ masculin

  1. Matière solide, amorphe, transparente, dure et fragile, élaborée à l'aide de sable siliceux, mêlée de calcaire, de soude ou de potasse, avec laquelle on fabrique des produits plats, comme les vitrages, des produits creux, comme la gobeleterie, les bouteilles, etc., et des fibres à l'usage de la construction.
    • Le verre est le plus souvent diamagnétique, mais quelquefois magnétique à la température ambiante, cela dépend évidemment de la proportion d'oxydes magnétiques qui entrent dans sa composition. (Pierre Curie, Propriétés magnétiques des corps à diverses températures, Annales de Chimie & de Physique, 7e série, tome V, juillet 1895)
    • Les radiations absorbées par la feuille de verre portée à température de la pièce, sont réémises selon une loi de corps noir. Le verre ne constitue donc qu'une barrière faible au rayonnement et se comporte comme un corps noir quasi parfait. (Laurent Joret, « Vitrages à Isolation Thermique Renforcée », Techniques de l'Ingénieur n° C3 635, page 4)
    • Le verre a toujours eu une place de choix dans le service et la conservation des boissons alcooliques. (C. Lapointe, A. Bain et R. Auger, Le site archéologique du palais de l'intendant à Québec, éd. du Septentrion, Québec, 2019, page 78.)
  2. Objet de cette matière.
    • [?] : tout l'air brûlé qui s'élève du verre de lampe intérieur, redescend dans l'espace compris entre ce verre et le tube extérieur, d'où il pénètre dans le canal ventilateur. (De la ventilation des lampes à huile et à gaz, par Mr. Faraday, extrait de la Litterary Gazette, dans la Bibliothèque universelle de Genève, Genève : B. Glaser & Paris : Anselin, 1843, volume 46, page 339)
  3. (En particulier) Système optique utilisé par exemple sur les lunettes.
    • C'est le diable d'être privé de ses lunettes [?]. Une espèce d'idiot de saoulot m'a fait sauter mes verres, dans le bar là-bas, et a trouvé le moyen de marcher dessus. (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
    • Le vieux professeur qui portait des verres fumés parlait du développement de la Chine future. (Robert Payne, Journal de Chine, traduit de l'anglais par Henri Morisset, Librairie Stock, 1950, page 133)
  4. Récipient cylindrique, de verre, de plastique, de carton ou de papier, servant notamment à la consommation des boissons.
    • Ô vous qui buvez « sur le zinc », avez-vous jamais songé à toute la science qu'a dû déployer celui qui a fabriqué le verre dans lequel vous buvez le vin carminé ou la douce liqueur ? (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
    • Les verres étant emplis l'on trinqua et l'on but, puis il y eut entre les deux hommes un assez long silence lourd de gêne, [?]. (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Il contempla son verre où la lumière de la lampe se réfractait et soupira :
      ? Nul n'y peut rien!
      (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 90)
  5. (Par métonymie) Contenu d'un verre à boire.
    • En effet, on ne l'avait jamais vu se fourvoyer dans ces camaraderies des débits de boisson, commencées par les tournées des petits verres et finissant par les rixes sanglantes : [?]. (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière, 1885, Les Eaux muettes)
    • Pour couronner le tout, mon avocat se laisse aller sur son banc, tombe en faiblesse, et ne revient de son évanouissement qu'après avoir bu un verre de vinaigre des quatre-voleurs. (L.-H., Physiologie de l'avocat, dans Le musée pour rire, t.1, Paris, Aubert, 1839)
    • S'il ne dédaigne pas un verre de vodka offert à propos, il saura m'en dire long sur le pays : [?]. (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre V, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Il prit un siège, alluma une cigarette et accepta sans se faire prier un verre de vin de messe. (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, pages 32-33)
    • Quand les héritiers étaient contents
      Au fossoyeur, au croque-mort, au curé, aux chevaux même
      Ils payaient un verre.
      (Georges Brassens, Les Funérailles d'antan, 1960)
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Littré

VERRE (vê-r'?; au XVIe siècle, Bèze dit qu'il faut prononcer voirre, c'est-à-dire vouere, et que les Parisiens prononcent à tort voarre) s. m.
  • 1Corps solide, amorphe, transparent, dur et fragile, qu'on obtient en fondant du sable siliceux avec de la potasse ou de la soude. N'espérons plus, mon âme, aux promesses du monde?; Sa lumière est un verre, et sa faveur une onde, Que toujours quelque vent empêche de calmer, Malherbe, I, 3. Mais leur gloire tombe par terre, Et, comme elle a l'éclat du verre, Elle en a la fragilité, Godeau, Ode au Roy. Toute votre félicité? En moins de rien tombe par terre, Et, comme elle a l'éclat du verre, Elle en a la fragilité, Corneille, Poly. IV, 2. Ce monarque insolent à qui toute la terre Et tous tes souverains sont des jouets de verre, Rotrou, St Gen. I, 1. Comme il savait qu'une boule de verre grossissait les objets placés à son foyer?, Fontenelle, Hartsoeker. Avec un ?il de verre et une jambe de bois, Hamilton, Gram. 3. En général, le verre a du ressort, et peut plier, sans se casser, d'environ un pouce par pied, surtout quand il est mince, Buffon, Hist. min. Introd. t. VII, p. 278. On est étonné que les Romains, qui avaient des bouteilles de verre, n'aient pas imaginé de le planer pour en faire des vitres, au lieu de leurs pierres émincées qui ne pouvaient transmettre qu'une faible lumière, Duclos, ?uv. t. VII, p. 124. Les verres concaves, c'est-à-dire qui sont terminés de part et d'autre par une surface sphérique concave, ont la propriété de disperser les rayons de la lumière qui les traversent, Brisson, Traité de phys. t. II, p. 348. Si le verre n'est concave que d'un côté et plan de l'autre, son foyer virtuel est à une distance égale au diamètre de sa concavité, Brisson, ib. t. II, p. 351. Les Sidoniens avaient eu longtemps, pour la fabrication du verre, une célébrité et un débit presque exclusifs, Pastoret, Instit. Mém. inscr. et belles-lettres, t. VII, p. 157. Il paraît, si l'on en croit Pline, que l'usage du verre remontait à une haute antiquité?; c'est à la Phénicie qu'il en attribue l'invention, Quatremère de Quincy, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. III, p. 273. Le verre est un produit qu'on obtient en exposant un mélange de silice et de différentes matières, la plupart du temps très fusibles, à l'action d'un feu violent et suffisamment continu, Thenard, Traité de chim. t. II, p. 211, dans POUGENS.

    Fig. Le château de verre, plus fragile que brillant, que l'auteur [Fénelon] construit avec tant d'art dans son Instruction pastorale, est mis en poudre, Bossuet, Préf. sur l'instr. past. de M. de Cambrai, III, 14.

    Cela se casse comme du verre, comme le verre (et non comme un verre), cela est très fragile.

    Heureusement, il n'est pas de verre, se dit de quelqu'un qui fait une chute. Bien lui prend de n'être pas de verre [un valet qui se laisse tomber], Molière, Fem. sav. III, 2.

    Fig. Une personne de verre, une personne que la moindre chose brise, abat. Vous trouverez que vous ne serez plus bonne à rien?; car on devient une femme de verre [à force de vapeurs d'épuisement], Sévigné, 6 avr. 1689.

    Châssis de verre, châssis garni de carreaux de verre.

    Plat de verre, se dit d'une grande pièce ronde de verre, qu'on taille pour en faire des panneaux de vitre.

    Verre recuit, celui qu'on a laissé se refroidir lentement au four?; autrement il se fend au moindre changement brusque de température.

    Fig. Une maison de verre, une maison de laquelle on sait tout ce qui s'y passe.

  • 2Il y a quatre espèces de verres, le verre soluble, le verre ordinaire, le verre de Bohême et le cristal.

    Verre d'Alsace, verre commun qui se vend en feuilles.

    Verre blanc, verre principalement formé de silicates alcalins.

    Verre de Bohême, le plus blanc et le plus épais de tous. On dit aussi verre en table.

    Verres colorés, ceux qui contiennent des oxydes métalliques colorés. Les verres de couleur ne sont que des verres ordinaires auxquels on ajoute, quand on les fabrique, une certaine quantité d'oxyde colorant, Thenard, Traité de chim. t. II, p. 214, dans POUGENS.

    Fig. L'habitude, le préjugé, l'opinion sont autant de verres diversement colorés, à travers lesquels chacun de nous voit les objets?; la passion est un microscope, Marmontel, ?uv. t. x, p. 452.

    Verre enfumé, verre dont on a noirci une face à la fumée d'une chandelle ou d'une bougie, pour regarder un objet dont l'éclat blesse les yeux, par exemple le soleil pendant toute la durée d'une éclipse.

    Fig. L'ignorance, la stupidité, les passions, la superstition, la flatterie, la haine sont autant de verres enfumés à travers lesquels presque tous les hommes voient les événements qu'ils racontent, D'Alembert, Mélanges, t. v, Réflex. sur l'hist.

    Verre double, verre de Bohême très épais.

    Verre de fougère, verre dans lequel il entre des cendres de fougères.

    Verre gras, verre qui a peu de transparence.

    Verre-mousseline, verre d'abord enduit d'un émail pulvérulent, dont une partie est enlevée par la brosse, de façon à laisser des clairs et des mats?: ce qui forme des dessins variés qui ont fait comparer ce verre à de la mousseline.

    Verre noir. Il paraît qu'au XVIe siècle le verre noir fit concurrence au jais et vint à la mode, De Laborde, Émaux, p. 537.

    Verre soluble dans l'eau, silicate simple de soude dont on se sert pour durcir les pierres tendres, et les rendre capables de résister aux actions atmosphériques.

    Verres dalles, verres employés pour soupiraux.

  • 3Il se dit de divers objets qui sont faits en verre. Un verre de lunette. Un verre de montre.

    Verres de Bohême, grands carreaux de verre dont on garnit les croisées des appartements.

    Verres isoscèles, verres pour lunettes dont les courbures sont égales, représentant un ovale.

    Verres périscopiques, verres en forme de ménisques, convexes-concaves pour les presbytes avec prédominance de la convexité, et concaves-convexes pour les myopes avec prédominance de la concavité. Les verres périscopiques ont l'avantage de présenter une aberration de sphéricité moins grande que les verres isoscèles.

  • 4Un verre, carreau de verre, qu'on met devant une estampe, un dessin pour les protéger. Mettre une estampe, une miniature sous verre.

    Cela est à mettre sous verre, se dit d'une chose précieuse qui mérite d'être conservée.

    Fig. Elle est à mettre sous verre, se dit d'une femme mignonne et bien parée.

    Ironiquement. Il est à mettre sous verre, il est bizarre, absurde.

  • 5Grand cylindre ou paraboloïde de verre sous lequel on met une pendule, des vases de fleurs artificielles, etc. Un verre de pendule.
  • 6Collier de verre, collier en verroterie. Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de l'or, qui, chez les nations policées, est de si grande conséquence, Montesquieu, Espr. XV, 5.
  • 7Verre ardent, verre convexe au moyen duquel on rassemble les rayons du soleil, pour brûler les matières qu'on y expose.
  • 8Verre dormant, châssis à verre dormant, ou, simplement, un dormant, nom d'une petite fenêtre scellée en plâtre, qui donne dans la cour d'autrui par un mur mitoyen, et qui ne s'ouvre jamais. Jour à verre dormant. Le propriétaire d'un mur non mitoyen, joignant immédiatement l'héritage d'autrui, peut pratiquer dans ce mur des jours ou fenêtres à fer maillé et verre dormant, Code civ. art. 676.
  • 9Verres de couleur, petits vases de verre colorés, pour les illuminations. Illuminations en verres de couleur.
  • 10Vase à boire fait de verre. Verre à patte. Verre à vin de Champagne. Verre à liqueur. Rincer un verre. Encore que saint Jérôme ait écrit qu'il portait [aux malades] le corps de Notre-Seigneur dans un panier et le sang dans un verre, Bossuet, Déf. trad. comm. II, 14. Troubadours et trouvères Aux nez des rois vidaient gaîment leurs verres, Béranger, Troubad.

    Petit verre, verre plus petit, dans lequel on boit les liqueurs.

    Choquer le verre, faire toucher son verre plein de vin contre celui d'une personne avec qui l'on boit, en signe de bonne amitié.

    Entre les verres et les pots, à table, en buvant.

    Un cul de verre, le fond d'un verre, lequel est fort épais.

    Terme d'art vétérinaire. L'?il de ce cheval est cul de verre, il présente une opacité qui indique une cataracte.

    Fig. Ne boira-t-on jamais dans votre verre?? Ne nous inviterez-vous jamais à dîner??

    Verre à camphre, petite fiole contenant du camphre, du nitrate de potasse et du sel, hermétiquement fermée, et servant, en Angleterre, à donner quelques indications météorologiques.

    Faire voir dans le verre, sortilége employant un verre pour y faire voir le présent et l'avenir. Il faisait voir dans le verre, montrait à tourner le sas, Lesage, Gil Blas, IV, 8.

  • 11La liqueur que contient ou peut contenir un verre. Il avait quelques verres de vin dans la tête. Servez ce roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d'eau donné en son nom plus que tous les autres ne feront jamais tout votre sang répandu, Bossuet, Louis de Bourbon. Ce que je prétends faire?? Ne le pas secourir du moindre verre d'eau, Th. Corneille, Comt. d'Org. II, 3.

    Fig. Faire répandre le verre, achever de perdre quelqu'un. La dernière faute [de Pompone] n'a point fait tout le mal, c'est la dernière goutte d'eau qui a fait répandre le verre [causé sa disgrâce], Sévigné, 8 déc. 1679.

  • 12Un petit verre, un petit verre d'eau-de-vie. Il prit deux petits verres.
  • 13Papier de verre, papier enduit de poudre de verre, dont on se sert pour polir.
  • 14Verre d'antimoine, composé d'aspect vitreux, qu'on obtient en fondant le protosulfure d'antimoine préalablement grillé jusqu'au gris cendré.
  • 15 Terme de minéralogie. Verre de Moscovie, mica lamellaire à grands feuillets.

    Verre volcanique, l'obsidienne.

    Verre de plomb, carbonate de plomb.

    Verre d'arsenic, oxyde d'arsenic limpide.

    Verre de cuivre, variété d'oxydule de cuivre.

  • 16Verre à boire, champignon du genre agaric.

    Prov. Qui casse les verres les paye, celui qui fait quelque dommage doit le réparer?; et aussi chacun répond de ce qu'il fait.


HISTORIQUE

XIIIe s. Si n'est pas li voirre fogiere, Ne fogierre ne rest pas voirre, la Rose, 16303. Chil est fors lerres [larron] qui vent coivre por or, ou estaint por argent, ou pierre de voirre por pierre precieuse, Beaumanoir, XXXI, 10.

XIVe s. Un voirre dont les trois font une chopine de Paris, H. de Mondeville, f° 91, verso. Une choppine de voirre rouge, garnie d'argent blanc, et poise un marc v onces, De Laborde, Émaux, p. 544. Combien que tout voirre soit precieux, toutesfoys le blanc est le plus honorable qui en couleur approche du cristal, De Laborde, ib. Un petit voire d'or, qui fut saint Loys, De Laborde, ib. p. 479. Des hanaps et des voeires, Du Cange, vitrum.

XVe s. Mais l'estrif [combat] de nous deux ensemble, Comme on peut cognoistre, ressemble Au desbat du verre et du pot, Orléans, Compl. de l'amant. Jehan Fouquaut le jeune escuyer, faiseur de verres, Du Cange, verrerius.

XVIe s. Et quant bien ilz [les Génevois] fussent esté bien unis [contre le duc de Savoie], ce n'estois fors le debat du mortier contre le voire, Bonivard, Chron. de Gen. III, 30. Mais, au lieu de regarder les filles à verre dormant (comme on dit), c'est à qui les contemplera plus à clair, Yver, p. 550. À grand homme grand verre, Cotgrave ? Anacharsis s'estonnoit que les Grecs beussent sur la fin du repas en plus grands verres qu'au commencement, Montaigne, II, 18. Les François ayant, n'a pas longtemps, commencé à faire les verres crystallins, ont faict servir le sablon d'Estempes au lieu des cailloux du Tessin, que les ouvriers ont trouvé meilleur que ledict caillou de Pavie?; mais ils n'ont encore sceu inventer chose qui puisse servir au lieu de la susdicte cendre [la soude d'Égypte], De Laborde, Émaux, p. 539. [Une dame] ayant un pendant d'oreille d'une corne d'abondance qui n'estoit que de verre noir, comme on les portoit alors, De Laborde, ib. p. 537. Voire dormant est voire attaché et scellé en plastre, qu'on ne peut ouvrir, Coust. gén. t. I, p. 35.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

VERRE.
10Ajoutez?:

Verre plat, verre qui n'a pas de pied. Dans le milieu du cercle de gauche, on voit un verre plat, dans l'autre, faisant pendant, un verre à pied, Gaz. des Trib. 5 nov. 1876, p. 1076, 1re col.

En ce sens, on dit d'ordinaire verre gobelet.

17 Verre étonné, verre précipité dans l'eau au moment de la fusion, Douanes, Tarif de 1877, note 496.
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Encyclopédie, 1re édition

VERRE, (Hist. des arts & Littérat.) le hasard pere de tant de découvertes, l'a été vraissemblablement de celle du verre, matiere dure, fragile, transparente, lisse, incorruptible, & qu'aucune substance ne peut altérer. Le feu seul auquel elle doit sa naissance, pourroit avoir des droits sur elle ; il a au-moins le pouvoir de lui faire changer de forme, comme il a eu celui de la préparer par la fusion de sable, de pierres vitrifiables & de sel alkali.

Ce corps singulier, si l'on en croit le conte de Pline, se forma pour la premiere fois de lui-même en Egypte. Des marchands qui traversoient la Phénicie, allumerent du feu sur les bords du fleuve Bélus pour faire cuire leurs alimens. La nécessité de former un appui pour élever leurs trépiés, leur fit prendre au défaut de pierres, des mottes de natrum mêlées de sable, qu'ils trouverent sur le rivage. La violence de la chaleur que ce mélange éprouva, le vitrifia bientôt, & le fit couler comme un ruisseau enflammé ; mais ce flot brillant & écumeux ayant pris en se refroidissant une forme solide & diaphane, indiqua déjà 1000 ans avant la naissance de J. C. la maniere grossiere de faire le verre, qu'on a depuis si singulierement perfectionnée.

Josephe, l. II. c. ix. de la guerre des Juifs, raconte des choses merveilleuses du sable de ce fleuve Bélus dont parle Pline. Il dit que dans le voisinage de cette riviere, il se trouve une espece de vallée de figure ronde, d'où l'on tire du sable qui est inépuisable pour faire du verre, & que si l'on met du métal dans cet endroit, le métal se change sur le champ en verre. Tacite, liv. V. de ses histoires, rapporte la chose plus simplement. « Le Bélus, dit-il, se jette dans la mer de Judée ; l'on se sert du sable qui se trouve à son embouchure pour faire du verre, parce qu'il est mêlé de nitre, & l'endroit d'où on le tire quoique petit, en fournit toujours ». Apparemment que le vent reportoit sans cesse dans cette vallée le sable qui se trouvoit sur les hauteurs voisines.

Quelques auteurs prétendent qu'il est parlé du verre dans le livre de Job, ch. xxviij. vers. 17. où la sagesse est comparée aux choses les plus précieuses, & où il est dit, selon la vulgate, l'or & le verre ne l'égalent point en valeur. Mais c'est S. Jérome qui a le premier jugé à propos de traduire par verre, vitrum, le mot de l'original qui veut dire seulement tout ce qui est beau & transparent. Plusieurs versions ont traduit ce terme par diamant, d'autres par bérille, d'autres par hyacinthe, & d'autres par crystal : chacun a imaginé ce qu'il connoissoit de plus beau dans la nature pour le joindre à l'or. Mais comme il n'est point parlé de verre dans aucun autre endroit de l'ancien Testament, tandis qu'il en est souvent parlé dans le nouveau, comme dans les épitres de S. Paul, de S. Jacques, & dans l'apocalypse, il est vraissemblable que les anciens écrivains sacrés ne connoissoient point cette matiere, qui leur eût fourni tant de comparaisons & d'allégories.

Selon d'autres savans, Aristophane a fait mention du verre par le mot grec ?????, qu'on trouve, act. II. sc. j. de ses Nuées. Il introduit sur la scène Sthrepsiade qui se moque de Socrate, & enseigne une méthode nouvelle de payer de vieilles dettes ; c'est de mettre entre le soleil & le billet de créance, une belle pierre transparente que vendoient les droguistes, & d'effacer par ce moyen les lettres du billet. Le poëte appelle cette pierre ?????, que nous avons traduit par le mot verre ; mais ce mot ne se trouve point pris dans ce sens par Hesychius. On entendoit jadis par ce terme le crystal ; & c'est en ce sens que le scholiaste d'Aristophane le prenoit : le même mot désignoit aussi une espece d'ambre jaune & transparent.

Aristote propose deux problèmes à résoudre sur le verre. Dans le premier, il demande quelle est la cause de la transparence du verre ; & dans le second, pourquoi on ne peut pas le plier. Ces deux problèmes d'Aristote, s'ils sont de lui, seroient les monumens les plus anciens de l'existence du verre ; car si cette substance eût été connue avant le tems d'Aristote, elle eût donné trop de matiere à l'imagination des poëtes ou orateurs grecs, pour qu'ils eussent négligé d'en faire usage.

Lucrece est le premier des poëtes latins qui ait parlé du verre, & de sa transparence. Il dit, liv. IV. vers. 602.

Nisi recta foramina tranant
Qualia sunt vitri.


Et liv. VI. vers. 98.

Atque aliud per ligna, aliud transire per aurum,
Argentoque foras, aliud vitroque meare
.

Pline, l. XXXVI. c. xxvj. prétend que Sidon est la premiere ville qui ait été fameuse par sa verrerie ; que c'est sous Tibere qu'on commença à faire du verre à Rome, & qu'un homme fut mis à mort pour avoir trouvé le secret de rendre le verre malléable ; mais ce dernier fait est une chimere que la saine physique dément absolument. Qu'on ne m'oppose point en faveur de la malléabilité du verre, les témoignages de Pétrone, de Dion Cassius & d'Isidore de Séville, car ils n'ont fait que copier l'historien romain, en ajoutant même à son récit des circonstances de leur invention. Il ne faut donc les regarder que comme les échos de Pline, qui plus sage qu'eux, avoue lui-même que l'histoire qu'il rapporte avoit plus de cours que de fondement. Peut-être que son verre flexible & malléable étoit de la lune cornée, qui quelquefois prend l'?il d'un beau verre jaunâtre, & devient capable d'être travaillée au marteau.

Ce qu'il y a de certain, c'est que la Chimie n'a point fait de découverte depuis celle des métaux, plus merveilleuse & plus utile que la découverte du verre. Quels avantages n'en a-t-elle pas retirés ? C'est le verre, dit très-bien le traducteur de Schaw, qui a fourni à cet art les instrumens qui lui ont donné les moyens d'extraire, de décomposer & de recomposer des substances qui, sans ce secours, fussent restées inconnues faute de vaisseaux où l'on pût exécuter les opérations. Les vaisseaux de terre & de grès ne sauroient même suppléer à ceux de verre dans plusieurs circonstances, parce que les premiers se fendent très-aisément lorsqu'ils sont exposés à une chaleur considérable ; au lieu que les vaisseaux de verre sont moins sujets à cet inconvénient, pourvû qu'on ait soin de ne donner le feu que par degrés. Le pouvoir qu'ont les acides de dissoudre presque tous les corps métalliques, eût donc restraint la Chimie dans des bornes trop étroites. La connoissance du verre a étendu ses limites, en fournissant de nouveaux moyens méchaniques pour multiplier les objets de ses recherches.

De tous les ouvrages de verre nous n'en connoissons que trois dont l'antiquité fasse mention, je parle d'ouvrages publics, & d'ouvrages si considérables qu'on a de la peine à y ajouter foi.

Scaurus, dit Pline, fit faire pendant son édilité un théatre, dont la scène étoit composée de trois ordres. Le premier étoit de marbre ; celui du milieu étoit de verre, espece de luxe que l'on n'a pas renouvellé depuis ; & l'ordre le plus élevé étoit de bois doré.

Le second monument public de verre est tiré du VII. liv. des Récognitions de Clément d'Alexandrie, où on lit que S. Pierre ayant été prié de se transporter dans un temple de l'ile d'Aradus, pour y voir un ouvrage digne d'admiration (c'étoit des colonnes de verre d'une grandeur & d'une grosseur extraordinaire), ce prince des apôtres y alla accompagné de ses disciples, & admira la beauté de ces colonnes, préférablement à d'excellentes statues de Phidias dont le temple étoit orné.

Le troisieme ouvrage de verre célebre dans l'antiquité, étoit l'admirable sphere ou globe céleste, inventé par Archimede, & dont Claudien a fait l'éloge dans l'épigramme suivante qui est fort jolie.

Jupiter in parvo cum cerneret æthera vitro,
Risit, & ad superos talia dicta dedit.
Huccine mortalis progressa potentia curæ ?
Jam meus in fragili luditur orbe labor :
Jura poli, rerumque fidem legemque virorum
Ecce Syracusius transtulit arte senex.
Inclusus variis famulatur spiritus astris
Et vivum certis motibus urget opus.
Percurrit proprium mentitus signifer annum,
Et simulata novo Cynthia mense redit.
Jamque suum volvens audax industria mundum,
Gaudet, & humanâ sidera mente regit.
Quid falso insontem tonitru Salmonea miror ?
Æmula naturæ parva reperta manus.

La ville de Sidon inventa l'art de faire des verres noirs à l'imitation du jayet ; les Romains en incrustoient les murs de leurs chambres, afin, dit Pline, de tromper ceux qui y venoient pour s'y mirer, & qui étoient tout étonnés de n'y voir qu'une ombre.

Le même historien nous apprend que sous l'empire de Néron, on commença à faire des vases & des coupes de verre blanc transparent, & imitant parfaitement le crystal de roche ; ces vases se tiroient de la ville d'Alexandrie, & étoient d'un prix immense.

Enfin nous apprenons du même Pline, que les anciens ont eu le secret de peindre le verre de différentes couleurs, & de l'employer à imiter la plupart des pierres précieuses.

Mais plusieurs siecles se sont écoulés avant que le verre ait atteint ce degré de perfection auquel il est aujourd'hui parvenu. C'est la Chimie qui a soumis sa composition & sa fusion à des regles certaines ; sans parler des formes sans nombre qu'elle a sçu lui donner, & qui l'ont rendu propre aux divers besoins de la vie. Combien n'a-t-elle pas augmenté sa valeur & son éclat par la variété des couleurs dont elle a trouvé le secret de l'enrichir, à l'aide des métaux auxquels on juge à propos de l'allier ? Combien d'utiles instrumens de Physique ne fait-on pas avec le verre ? Tantôt en lui donnant une forme convexe, cette substance devient propre à remédier à l'affoiblissement d'un de nos organes les plus chers ; d'autres fois l'art porte ses vûes sur des sujets plus vastes & nous fait lire dans les cieux. Lui donne-t-on une forme concave ? le feu céleste se soumet à sa loi, il lui transmet son pouvoir dans sa plus grande force, & les métaux entrent en fusion à son foyer. Veut-on imiter la nature dans ses productions les plus cachées, le verre fournit des corps qui à la dureté près, ne cedent en rien à la plupart des pierres précieuses.

Cette substance transparente a porté de nouvelles lumieres dans la nouvelle physique. Sans le verre l'illustre Boyle ne fût jamais parvenu à l'invention de cet instrument singulier, à l'aide duquel il a démontré tant de vérités, & imaginé un si grand nombre d'expériences qui l'ont rendu célebre, & dans sa patrie & chez l'étranger. Enfin pour dire quelque chose de plus, c'est par le prisme que Newton a anatomisé la lumiere, & a dérobé cette connoissance aux intelligences célestes qui seules l'avoient avant lui.

Non contens de tous ces avantages, les Chimistes ont poussé plus loin leurs recherches & leurs travaux sur le verre. Ils ont cru avec raison, que l'art de la verrerie n'étoit pas à son dernier période, & qu'il pouvoit encore enfanter de nouveaux prodiges. En effet, en faisant un choix particulier des matieres propres à faire le verre, en en séparant tous les corps étrangers, en réduisant ensuite celles qu'on a choisies dans un état presque semblable à la porphyrisation, & en lui faisant subir un degré de chaleur plus considérable que pour le verre ordinaire, ils ont trouvé le moyen d'en former un d'une qualité très-supérieure, quoique de même genre. Le poli moëlleux (si l'on peut s'exprimer ainsi), dont il est susceptible par l'extrème finesse des parties qui le composent ; sa transparence portée à un si haut point de perfection, que nous ne pourrions pas croire que ce fût un corps solide, si le toucher ne nous en assuroit, font de cette espece de verre une classe absolument séparée du verre dont on se sert ordinairement.

Quelque parfaites que fussent les glaces dans cet état, elles pouvoient acquérir encore ; l'art n'avoit pas épuisé son pouvoir sur elles. Il s'en est servi pour les enrichir par un don plus précieux que tous les autres qu'elles possédoient déjà. La nature nous avoit procuré de tout tems l'avantage de multiplier à nos yeux des objets uniques, & même notre propre image ; mais nous ne pouvions jouir de cette création subite que sur le bord d'une onde pure, dont le calme & la clarté permettent aux rayons du soleil de se refléchir jusqu'à nos yeux sous le même angle sous lequel ils étoient dardés. L'art en voulant imiter le crystal des eaux, & produire les mêmes effets, les a surpassés. La Chimie par un mélange de mercure & d'étain, répandu également & avec soin sur la surface extérieure des glaces, leur donne le moyen de rendre fidélement tous les corps qui leur sont présentés. Cette faculté miraculeuse ne diminue rien de leurs autres qualités, si ce n'est la transparence. Venise fut long-tems la seule en possession du secret de faire les glaces ; mais la France a été son émule, & par ses succès a fait tomber dans ses mains cette branche de commerce.

Le verre tel qu'on vient de le décrire dans les différens états dont il est susceptible, pouvoit encore en se déguisant sous la forme d'un vernis brillant & poli, fournir aux arts un moyen de s'étendre sur des objets de pur agrément dans leur principe, mais que le luxe a rendus depuis un siecle une branche de commerce considérable ; on voit bien que je veux parler de la porcelaine chinoise, que les Européens ont tâché d'imiter par de nouvelles manufactures éclatantes, non par la nature de la pâte, mais par la noblesse de leurs contours, la beauté du dessein, la vivacité des couleurs, & le brillant de la couverte. (Le chevalier de Jaucourt.)

Verre, (Lunetier.) comme la bonté des lunettes d'approche dépend de celle des verres qu'on emploie dans leur construction, je vais parler du choix que l'on doit faire, de la matiere du verre, aussi-bien que de la maniere de le préparer.

On doit choisir le verre pur, net & bien égal dans sa substance, sans flamosités ni bouillons considérables, le moins coloré qu'il est possible, & sur-tout sans ondes, sinuosités, nuages, ni fumées, qui le rendroient, quelque bien travaillé qu'il fût, absolument inutile à la construction de l'oculaire. Mais, comme on ne peut connoître, si le verre a les qualités requises lorsqu'il est brut, l'artiste doit avoir soin de le découvrir & de le polir au-moins grossierement des deux côtés, s'il ne veut s'exposer à un travail inutile.

Je suppose donc le verre régulierement transparent, découvert & poli des deux côtés, comme sont les fragmens des miroirs de Venise ou autres, on les examinera de la maniere suivante. Premierement, on l'exposera au soleil, recevant ses rayons au travers sur un papier blanc, qui fera clairement paroître les filets, les fibres sinueuses & les autres inégalités qui peuvent y être. On regardera ensuite au-travers quelque objet médiocrement proche & élevé sur l'horison, comme peut être quelque pointe de clocher ; haussant & baissant le verre devant l'?il & considérant avec attention, si dans ce mouvement, l'objet ne paroît point ondoyant au-travers du verre ; car si cela étoit, il ne pourroit point servir à l'oculaire ; & le verre pour être bon, doit nonobstant ce mouvement, rendre toujours l'apparence de l'objet parfaitement stable & sans aucun mouvement. On considérera en second lieu, sa couleur, qui doit être extrèmement légere & sans corps ; les bonnes couleurs du verre sont celles qui tirent sur l'eau vinée, sur le bleu, sur le verd, ou même sur le noir ; mais toujours sans corps. Le verd ou couleur d'eau marine est la plus ordinaire : on connoît la bonté de toutes ces couleurs, en mettant tous ces différens verres sur un papier blanc ; car celui qui le représentera bien nettement & naïvement, sans colorer sa blancheur, sera le meilleur. Il faut ensuite examiner, si le verre qu'on veut travailler est également épais par tout, ce que l'on connoîtra avec un compas à pointes recourbées ; cette précaution est sur-tout nécessaire aux verres dont on veut faire des objectifs, à la préparation & au travail desquels on ne sauroit apporter trop d'exactitude. Supposé que le verre n'ait pas une égale épaisseur partout, il faut l'y mettre avant que de lui donner aucune forme sphérique, la chose étant impossible après, sur-tout lorsqu'on le travaille à la main libre & coulante.

Après avoir examiné les verres, comme on vient de dire, on les coupera d'une grandeur proportionnée au travail qu'on en veut faire ; observant, s'il s'y trouve quelques petits points ou soufflures, de les éloigner toujours du centre le plus qu'il sera possible ; l'on mettra pour cet effet un peu de mastic sur ces pieces de verre dans un lieu convenable pour y poser la pointe d'un compas, avec lequel on tracera une circonférence avec une pointe de diamant pour le couper ensuite plus rondement. L'on tiendra les objectifs assez grands, pour qu'ils aient plus de conduite sur la forme. A l'égard des verres de l'?il, il faut en faire quelque distinction ; car pour les grands oculaires de deux verres, on les fera aussi larges, que l'épaisseur du verre & sa diaphanéité pourront le permettre ; les plus larges sont les plus commodes. Mais pour les oculaires composés de plusieurs convexes, la grande largeur n'y est point utile, & encore moins l'épaisseur, sans laquelle on ne sauroit leur donner une grande largeur. Il suffira communément, selon la différente longueur des oculaires, qu'ils aient de largeur en diamettre, depuis 8 pour les petits, jusqu'à 18 lignes pour les plus longs, de 10 à 12 piés. Il convient aussi de les rogner au grugeoir ou à la pincette bien rondement sur le trait du diamant fait au compas ; car cette rondeur servant de premiere conduite à l'ouvrage, est le fondement de l'espérance qu'on peut avoir de bien réussir au travail.

La seconde chose dans laquelle consiste la préparation du verre au travail, est à le bien monter sur la molette, voyez Molette. Pour cet effet, on fera fondre le mastic dont on veut se servir ; & pendant ce tems-là, l'on mettra les molettes de cuivre ou de métal sur le feu, pour leur donner quelque médiocre degré de chaleur, afin que le mastic s'y attache plus fortement. L'on dressera ensuite ces molettes, leur plate-forme en-dessus ; & l'on remplira leur canal tout-à-l'entour de ce mastic fondu, qu'on y laissera à demi refroidir, pour y en ajouter de mol autant qu'il sera nécessaire pour égaler la superficie de leur plate-forme, sur laquelle il ne doit point y en avoir du-tout. On s'accommodera donc proprement à la main, à l'épaisseur d'un demi pouce tout-à-l'entour, en y laissant un espace vuide, comme un petit fossé d'environ deux lignes, tant en largeur qu'en profondeur entre le bord de la plate-forme, pour empêcher qu'il ne la touche. Le mastic doit cependant toujours surmonter la plate-forme de la hauteur d'une bonne ligne. Pour y appliquer maintenant le verre, on le chauffera médiocrement, de même que le mastic, sur lequel on l'asseoira ensuite bien adroitement ; l'y pressant également avec la main, jusqu'à ce que sa superficie touche exactement celle du bord de la plate-forme de la molette, & qu'elle paroisse bien juste. Cela fait, on renversera la molette sur une table bien droite, & on laissera refroidir le verre & le mastic sous son poids. On remarquera que la largeur du verre peut bien excéder quelque peu celle du mastic de la molette ; mais la molette ne doit jamais excéder la largeur du verre au dedans de son biseau. Le mastic doit aussi toujours recouvrir toute la circonférence extérieure du verre bien uniment, afin que le grès ou mordant ne puisse point s'y arrêter, & qu'on puisse entierement s'en débarrasser en la lavant.

Pour travailler néanmoins avec assurance, & ne point exposer les bons verres aux premieres atteintes trop rudes du mordant ; on préparera aussi des verres de rebut, que l'on montera sur des molettes semblables de cuivre ou de métal. Et quoique ces verres ne doivent servir que d'épreuve, comme pour égaler le mordant sur la forme, avant que d'y exposer le bon verre, & lorsqu'ayant discontinué pour un tems l'on veut se remettre au travail, pour connoître s'il n'est point tombé des saletés sur la forme, qui le pût garer ; ils doivent cependant être montés proprement sur leur mastic, pour qu'il ne s'y attache aucune saleté que l'eau ne puisse ôter ; car autrement, loin de servir à conserver les bons verres, ils pourroient souvent les gâter, en apportant des ordures sur la forme ; c'est pourquoi on doit les tenir aussi proprement que les bons verres.

La troisieme chose nécessaire pour préparer le verre au travail, c'est un biseau qu'on doit y faire tout-autour. Car quoique le verre, jusque ici préparé, soit déja rondement coupé au grugeoir sur le trait du diamant, il a néanmoins encore besoin d'être exactement arrondi, avant que d'être exposé sur la forme qu'on veut lui donner.

Pour donner donc ce biseau au verre, l'on prendra la forme de la plus petite sphere appellée débordoir, représentée, fig. Pl. du Lunetier, dans laquelle ce verre pourra entrer d'environ un demi pouce, l'affermissant bien avec du mastic sur une table solide, qui ne doit point excéder la hauteur commode, pour avoir la liberté entiere du mouvement du corps dans le travail ; & ayant mis des grais du premier degré de grosseur dans cette forme avec un peu d'eau, on y travaillera les bords du verre, l'appuyant d'abord ferme, & observant de la main, s'il n'y porte point en bascule. On fera parcourir à ce verre, le pressant en tournant contre la forme, toute sa superficie concave, pour ne la point décentrer, & l'user également & régulierement ; & lorsqu'on verra le biseau approcher de la largeur qu'on veut lui donner, on ne changera plus le grès de la forme pour qu'il s'adoucisse, on en ôtera même peu-à-peu pour l'adoucir plus promptement, car il n'est pas nécessaire de le conduire par cet adoucissement au poli, & il suffit qu'il le soit médiocrement pourvû qu'il ait l'angle bien vif. Ce biseau achevé, on lavera bien ce verre aussi-bien que le mastic de la molette, l'essuyant d'un linge bien net & le mettant dans un lieu propre & hors de danger. On remettra ensuite d'autre grès dans la même forme, pour donner de même le biseau au verre d'épreuve ; on le lavera de même, le tenant aussi proprement que le bon, & on nettoyera la forme dont on s'est servi.

Maniere de travailler le verre, & de le conduire sur la forme a la main libre & coulante. Le verre étant entierement préparé comme on vient de dire, jusqu'à être monté sur sa molette, on affermira la platine qui doit servir à le former sur une table de hauteur convenable & placée bien horisontalement ; & après avoir mis dessus du grès de la premiere forme, peu néanmoins à la fois, c'est-à-dire autant seulement qu'il en faut pour couvrir simplement sa superficie, & l'avoir également étendu avec le pinceau ; on commencera par y passer le verre d'épreuve pour l'égaler. On conduira sa molette en tournant, par circulations fréquentes ; premierement, tout-autour de sa circonférence ; puis en descendant tout autour du centre, & sur le centre même : & ensuite remontant de même doucement, & par le même chemin vers la circonférence. Ce verre d'épreuve ayant ainsi parcouru toute la superficie de la forme, & tout le grè, ayant passé dessous ; on l'ôtera pour y mettre le bon verre & l'y travailler. J'en fais voir la conduite dans la figure par la description de plusieurs lignes circulaires, qui se tenant continument, représentent assez bien l'ordre qu'on doit observer, en donnant le premier mouvement au verre sur la forme.

La circonférence abcd représente la superficie d'une forme de 10 pouces de diametre, qui peut servir pour les objectifs des oculaires de 20, 25 & 30 piés de longueur. Elle est également divisée par 18 cercles, qui y marquent le chemin du verre par l'ordre des caracteres qui y sont décrits. Ayant mis le verre sur la partie supérieure a de la forme, on le conduira sur la demi-circonférence ae jusqu'à son centre f ; depuis lequel, au-lieu de conduire le verre par l'autre demi-circonférence f35a du même cercle, s'en éloignant un peu vers la gauche, on le conduira par la demi-circonférence fgh, recommençant un autre cercle en f, que l'on continuera par son autre demi-circonférence hi jusqu'au centre f, duquel on recommencera de même une nouvelle circonférence skl, que l'on continuera de l par m en f, pour de-là commencer le cercle fnop, & ensuite fqrs, puis stux ; & conduisant ainsi le verre successivement à-peu-près par tous ces cercles, jusqu'à ce qu'on lui ait fait parcourir toute la superficie de la forme ; on en recommencera une nouvelle de la même maniere, réitérant continuellement ce mouvement, jusqu'à ce que le verre soit parfaitement formé. En travaillant de même, on conservera la figure spherique de la forme, qui sans cela seroit bientôt altérée.

Le verre étant suffisamment pressé sur la forme par le poids de la molette, il est inutile de le presser davantage de la main, & il suffit de le conduire bien également & fermement d'un train continu & non entrecoupé. C'est pourquoi il suffit de le diriger d'une seule main, tenant la molette de façon que tous les doigts appuyant sur la doucine de sa plate-bande bc, le sommet ou globe de la molette, se trouve environ sous le doigt du milieu. Voilà ce qui concerne son premier mouvement ; mais il ne suffit pas pour le former parfaitement, il faut encore lui en donner un autre qui ne doit pas être local comme le premier, mais sur l'axe de sa molette. Conduisant donc celle-ci circulairement, comme j'ai dit, il la faut encore en même tems tourner continuellement entre les doigts, comme sur un axe propre de la molette, qui la traversant, tomberoit perpendiculairement sur


Trésor de la Langue Française informatisé


VERRE, subst. masc.

I.
A. ? [Avec art. déf. ou partitif]
1. Substance solide, transparente et cassante, obtenue par la fusion d'un sable siliceux avec du carbonate de sodium ou de potassium. Seuls les jeunes ménages commençaient à s'installer dans des pièces blanches meublées de verre et de métal (Nizan, Conspir., 1938, p. 17):
... tenant [la canne] à deux mains, les cueilleurs en trempaient le bout dans le verre liquide. Lestes garçons de quinze ans, ils allongeaient leurs bras maigres et reculaient la tête pour gagner en distance contre la chaleur de douze cents degrés aux ouvertures. Hamp, Champagne, 1909, p. 82.
SYNT. Industries, travail du verre; façonnage de la pâte de verre; coulage, étirage, laminage, moulage, polissage, refroidissement du verre; verre ordinaire, à glaces/à vitres, à bouteilles; verre coloré, opaque, teinté; verre bullé, craquelé, irisé, veiné; verre épais, fin; gravure, peinture sur verre; couper le verre avec une pointe de diamant; objets de verre; bille, bouchon, collier, perle de verre; châssis, lamelle, plaque de verre; recuit, trempe de verre et d'acier; immeuble de verre et d'acier.
2. Loc. fig.
a) Maison de verre. Maison, entreprise où rien n'est tenu secret. Le chef d'entreprise le plus décidé à faire de sa maison une « maison de verre » ne peut pas ne pas taire certains faits et certains chiffres (Salleron, Comment informer, 1965, p. 40).V. maison I A 1 a ex. de Vialar.
? En appos. avec valeur d'adj. Où rien n'est tenu secret. Synon. transparent.Les discours sur l'information ouverte et la société « maison de verre » ne peuvent masquer une réalité plus profonde: la pratique du secret. Celui-ci protège l'intimité des personnes, mais aussi la liberté de man?uvre de nombreux professionnels, en particulier dans les sphères de l'État (Le Monde dimanche, 24 mai 1981, p. xv).
b) Se briser, se casser comme du verre. Se briser, se casser très facilement et avec une cassure nette. P. compar. Mon c?ur s'est en éclats brisé comme du verre (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 279).
3. En partic.
? Verre allégé. Verre mince, léger, utilisé pour le conditionnement de certains produits (d'apr. GDEL).
? Verre antique. ,,Verre en feuille soufflé à la bouche selon les procédés anciens, utilisé dans les vitraux`` (Rob. 1985).
? Verre ardent. ,,Verre convexe au moyen duquel on rassemble les rayons du soleil, pour brûler les matières qu'on y expose`` (Littré).
? Verre armé. Verre laminé de sécurité dans la masse duquel est incorporé un treillis en fil métallique. Verre armé. ? Ce verre est garni d'un treillis dans la masse. Il est efficace contre les ruptures et forme écran en cas d'incendie (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 93).
? Verre blanc. Verre ordinaire, formé de silicates doubles de sodium (ou de potassium) et de calcium, utilisé en vitrerie et gobeleterie (p. oppos. au cristal et aux verres spéciaux). Il lui faisait admirer le nouveau vitrail et elle préférait le verre blanc (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 277).
? Verre de Bohème. Verre très transparent, très dur et très léger, fait de quartz pulvérisé, carbonate de potassium et chaux. (Dict. xixeet xxes.).
? Verre cathédrale. V. cathédrale B 2.
? Verre coulé/laminé. Verre obtenu par laminage entre des rouleaux gravés ou lisses (d'apr. GDEL).
? Verre demi-blanc. ,,Verre préparé avec les résidus de la fabrication du verre blanc`` (Duval 1959).
? Verre dépoli. V. dépoli II.
? MICROGRAPHIE. ,,Plaque de verre translucide mise dans le plan où se forme l'image pour la contrôler`` (Industries 1986).
? Verre double. ,,Verre à vitre d'épaisseur comprise entre 3 et 3,5 mm`` (GDEL).
? Au plur. Verres doubles. Verres qui, sur la plus grande partie de leur épaisseur, sont formés de verre incolore et sont recouverts sur une de leurs faces par une couche de verre coloré (d'apr. Chabat t. 2 1876).
? Verre feuilleté. Verre de sécurité fabriqué en interposant un film résistant et transparent entre deux couches de verre, dont la caractéristique est de plier et s'étoiler sous un choc percutant, sans créer d'éclats (d'apr. Automob. 1986).
? Verre filé. V. filé II A 3.
? Verre de fougère. ,,Verre dans lequel il entre des cendres de fougères`` (Littré). V. fougère B 2 rem.
? Verre gras. ,,Verre qui a peu de transparence`` (Littré).
? Verre incassable. ,,Verre soumis à une trempe spéciale`` (Rob. 1985).
? Verre moulé. ,,Verre obtenu par coulage et façonnage dans un moule`` (GDEL).
? Verre mousse/multicellulaire/expansé. Verre formé d'une multitude de bulles accolées et séparées par de minces cloisons de verre, utilisé pour ses propriétés caloriques (d'apr. Barb.-Cad. 1971).
? Verre(-)mousseline. Verre dépoli dont certaines parties sont restées transparentes, formant des dessins à jour (d'apr. Chabat t. 2 1876).
? Verre neutre. Verre caractérisé par une forte teneur en silice et en acide borique, utilisé pour fabriquer les ampoules pharmaceutiques destinées à renfermer des produits dont les qualités ne doivent pas être altérées (d'apr. GDEL).
? Verre opale. V. opale II B.
? Verre au plomb/de plomb (vx). Cristal. (Dict. xxes.).
? Verre pyrex*.
? Verre sablé. Verre dépoli à l'aide d'un jet de sable. Paloma Picasso tient de sa mère (...) l'amour des parfums, qu'elle a traduit en un chaud bouquet floral destiné à devenir un classique. Sa présentation en boule transparente s'insère dans une élipse cassée de verre sablé (Le Monde loisirs, 24 août 1985, p. xi, col. 4).
? Verre sandwich. Ensemble de deux feuilles de verre incorporant une feuille de matière plastique dont la fonction est de retenir les fragments de verre en cas de bris. (Dict. xxes.).
? Verre sécurit*.
? Verre de sécurité. V. sécurité C 2 a.
? Verre soluble. Silicate de sodium ou de potassium soluble dans l'eau, utilisé comme adhésif ou comme agglomérant dans certains ciments ou certaines peintures (d'apr. GDEL).
? Verre teinté. Verre thermique dont la matière de base est teintée par des oxydes métalliques absorbant les radiations solaires, ce qui limite l'échauffement de l'habitacle par le soleil à travers les glaces (d'apr. Automob. 1986).
? Verre trempé. ,,Feuille de verre étiré, glace ou verre coulé à laquelle le traitement confère une résistance accrue aux contraintes d'origine mécanique ou thermique`` (Industries 1986).
? Verre triplex. V. triplex B.
4. Spécialement
? Coton, laine (usuel), ouate, soie de verre. Fibre de verre non textile, très fine, utilisée comme isolant électrique, phonique ou thermique, et comme filtrant chimique. Verre « Thermolux » obtenu par la mise d'une couche de soie de verre entre deux surfaces de verre (Musées Fr., 1950, p. 22).V. laine C 4 c.
? Fibre de verre. V. fibre D 3.
? Papier de verre. Abrasif constitué d'un papier enduit d'une matière collante, puis saupoudré de poudre de verre ou de silice. Il était très-difficile de trouver de la peau de chien d'un grain égal (...); il en résulte que presque partout on lui a substitué le papier de verre (Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 175).
5. P. anal.
a) MÉTALL. Verre métallique. Substance métallique à l'état amorphe, obtenue soit par trempe très rapide depuis l'état liquide, soit par condensation sur un support à basse température (d'apr. GDEL).
b) Verre (organique). Matière constituée par un polymère transparent, utilisé comme substitut du verre pour ses propriétés de souplesse et de résistance à la rupture. Le mot verre est passé dans le langage courant pour désigner des objets confectionnés en cette matière: lunettes, gobelets, lentilles, verres de montre (...) ou même simplement avec des matières plastiques, ce qui donne les verres organiques entrant en concurrence pour de nombreux usages modernes avec les verres minéraux (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 9).
B. ? MINÉR. Substance vitreuse.
1. Verre d'antimoine. Sulfure d'antimoine grillé et fondu. À partir du strass découpé en morceaux (...), on réalise des pierres précieuses artificielles en teignant le produit incolore avec l'un des corps suivants: (...) verre d'antimoine et oxyde de cobalt (aigue-marine) (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 87).
2. Verre d'arsenic. Oxyde d'arsenic. Le verre de plomb est la cérusite; le verre d'arsenic constitue l'une des variétés d'anhydride arsénieux; l'oxyde cuivreux se désigne parfois sous le nom de verre de cuivre (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 10).
3. Verre de cuivre. Oxyde cuivreux. V. supra Cl. Duval, Verre, 1966, p. 10.
4. Verre de Moscovie. V. moscovie C.
5. Verre de plomb. Carbonate de plomb. V. supra Cl. Duval, Verre, 1966, p. 10.
6. Verre de volcan, volcanique. Obsidienne. Les plus connues de ces roches sont les obsidiennes, noires ou vertes, qui ressemblent tout à fait à du verre à bouteilles et qu'on désigne parfois sous le nom de verre des volcans (Boule, Conf. géol., 1907, p. 32).
II. ? [Nombrable]
A. ? Plaque, lame, morceau, objet de verre, destiné à fermer un espace tout en laissant passer la lumière ou à protéger quelque chose. Verre d'un vitrage, d'une lanterne; casser le verre d'un réveil; poser un verre sur un bureau pour le protéger; changer le verre d'un encadrement. J'aperçois chez un verrier en gros, un marchand de verres bombés et de cages, (...) j'aperçois ce flacon (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 158).La population (...) rêve devant les étalages de livres de prières, les mystères talmudiques, qui ressemblent sous le verre des vitrines à des tapis (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 104).
1. Loc. Sous verre
a) Mettre sous verre (un dessin, une photographie). Recouvrir d'une plaque de verre et maintenir à l'aide d'un cadre ou d'un système d'attache. Pour protéger les tableaux à la fois contre l'humidité et la poussière, les Anglais ont pris très sagement le parti de les mettre sous verre (Réau, Archives, bibl., musées, 1909, p. 29).
? [P. ell. avec une valeur d'adj.] Sous verre. Mis sous verre. Aux murs, des aquarelles sous verre (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 40).
b) Mettre qqc. sous verre. Protéger quelque chose par du verre (lame, globe, etc.). L'année dernière, cinq dames en voiture ont emporté divers objets précieux dans leurs manchons. Cependant il refuse de prendre aucune précaution, de rien mettre sous verre (Michelet, Journal, 1835, p. 217).Au fig. Mettre qqn sous verre. Protéger de manière excessive. Bénard ne vivait qu'à demi; je ne l'ai jamais vu sans un gros foulard de laine; (...) on lui avait défendu de se mêler à nos jeux. Pour ma part, je le vénérais d'autant plus que sa fragilité nous séparait de lui: on l'avait mis sous verre (Sartre, Mots, 1964, p. 188).
2. Spécialement
a) BEAUX-ARTS., subst. masc. Fixé sous verre. V. infra rem.
b) (Châssis à) verre dormant. Panneau vitré qui ne s'ouvre pas. DR. (Châssis à) verre dormant. ,,Lucarne fixe vitrée par laquelle on a le droit de prendre jour sur la propriété voisine, mais qui ne doit jamais s'ouvrir`` (Barr. 1974). Synon. dormant.
c) Verres de couleur. Petits godets colorés ou blancs, à moitié remplis d'huile ou de graisse, et munis d'une mèche, utilisés dans les illuminations (d'apr. Havard 1890).
d) Verre (de lampe). Manchon de verre entourant la mèche des lampes à pétrole ou à essence, destiné à attiser la flamme. Ma lampe aussi tomba et s'éteignit, le verre brisé (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Horla, 1886, p. 1092).Il se souvenait des bruits familiers d'Arago: le piaulement des rats, le craquement d'un verre de lampe qui se fêlait, l'écroulement du charbon dans le poêle (Montherl., Célibataires, 1934, p. 887).
? Expr. fam., vieilli. Être souple comme un verre de lampe. Être très raide. (Ds Rob. 1985).
e) Verre (de montre). Pièce de verre plate ou bombée, servant à protéger le cadran des montres, des pendules. Les verres avaient été remis aux montres de l'ingénieur et du reporter (Verne, Île myst., 1874, p. 84).Là, il peut aussi observer à son aise, comme dans un verre de montre, une miniature de vie politique et diplomatique (Valéry, Variété IV, 1938, p. 105).
? Expr. fam., vieilli. Casser son verre de montre. Tomber sur le derrière. (Dict. xixeet xxes.).
f) Globe ou cloche de verre ou de cristal sous lequel/laquelle on place certains objets (pendule, fleurs artificielles, poupée, automates, etc.) afin de les protéger de l'air ou de la poussière. Verre de pendule (Littré).
B. ? OPTIQUE
1. Verre d'optique. Verre caractérisé par sa parfaite transparence, son homogénéité chimique et son absence de tensions internes. Cette fosse peut être facilement transformée en piscine; pour cela on y aménage des installations pour l'arrivée de l'eau (...) ainsi qu'un couloir vitré (verre optique) pour les prises de vues... sous-marines (Lo Duca, Techn. du cin., 1971, p. 9).
2. Souvent au plur. Verres optiques/verres d'optique/verres + adj. précisant la nature ou la propriété optique.Verres auxquels on a donné une forme déterminée et qui ont ainsi des propriétés optiques particulières. Anton. verres neutres (v. supra I A 3).Verres concaves, convexes, bi-concaves, bi- convexes, plan-convexes; verres déformants, grossissants. De manière qu'il y ait toujours dans le champ des connaissances humaines des espaces éclairés, séparés par des intervalles obscurs, comme l'?il en discerne dans l'étendue du spectre solaire, quand il s'arme pour cela de verres d'un grossissement suffisant (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 199).Verre optique et couches minces. Les progrès réalisés dans la préparation des verres optiques ont contribué de façon déterminante à la réalisation de systèmes optiques toujours plus puissants (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 210):
? Verre oculaire. V. ce mot I A 2.Verre objectif. V. objectif1A 2.Verre périscopique. V. périscopique1.
? Puissance des verres d'optique. ,,Inverse de la distance focale`` (Uv.-Chapman 1956).
3. Au plur. Verres de lunettes/verres + adj. ou compl. introd. par de et précisant la nature ou la propriété optique.Verres optiques enchâssés dans une monture de lunettes, destinés à corriger la vue. Verres bifocaux, unifocaux, progressifs, solaires; verres de myope; changer ses verres de lunettes. Ses yeux derrière ses lunettes aux verres grossissants, car l'âge avait affaibli sa vue, me paraissaient énormes, étrangement profonds, doubles (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Clochette, 1886, p. 662).
? P. méton. Lunettes. Porter des verres. (Dict. xxes.).
? Verres de contact. V. contact A 2 b ?.
? Verres fumés. V. fumé B.Synon. verres teintés (v. teinté II).
III.
A. ?
1. Récipient pour boire, en verre ou, p. anal., fabriqué avec une autre matière. Verre à bière (synon. chope), à eau, à liqueur, à vin, à champagne (synon. coupe1, flûte1) ; verre à dégustation; verre plat (synon. gobelet); verre de cuisine (rond et sans pied); service de verres; verre de/en carton, en matière plastique; verre plein, vide; remplir les verres, verser du vin dans les verres; laver, rincer, essuyer les verres; casser un verre. Un plateau de verres de cristal, taillés à gros diamants, de ces verres lourds où le vin rouge a les reflets sombres du rubis et le vin jaune ceux de la topaze (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 23).Alexis (...) rentra tout excité d'avoir acheté un flacon et des petits verres anciens (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 165).
? Verre à pied. V. ce mot 1reSection III B.Verre à patte. V. patte1C.Verre ballon. V. ballon1B 3 a.Verre tulipe. V. ce mot B.
2. Locutions
? Cogner/choquer son verre/les verres. Trinquer. Mais contr' qui cogner mon verre? (Cros, Coffret santal, 1873, p. 112).Choquons notre verre à la santé du destin! (Muselli, Strophes Contre-Fort., 1931, p. 82).
? Lever son verre. Porter un toast. Lever son verre à la santé, à la gloire de qqn, qqc. Goutay versa son porto. ? Buvez-moi ça, vous m'en donnerez des nouvelles! Il fit claquer sa langue, leva son verre: ? À la vôtre! (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 24).
? Vider son verre. Boire. Monsieur, voici d'un petit vin que monsieur votre père ne méprisait pas; je prétends que nous vidions nos verres à sa mémoire (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 155).
? Loc. proverbiale. Qui casse les verres les paie. V. casser I A 1.
3. En partic.
a) Verre à dents. Verre servant à se rincer la bouche après le brossage des dents. Des filous, qui ne pensent qu'à emporter des verres à dents et à quitter l'hôtel sans donner de pourboires (A. France, Piéton Paris, 1939, p. 232).
b) Verre à moutarde. Verre ordinaire, parfois décoré d'images naïves, dans lequel est conditionnée la moutarde et qui peut servir, une fois vide, de verre de cuisine; p. ext., verre ordinaire, bon marché. (Dict. xxes.).
c) P. méton. Verre d'eau. Service de chevet comportant une carafe, un flacon à fleur d'oranger, un sucrier, un ou deux verres à eau et un plateau. C'était dans cette chambre où j'écris aujourd'hui (...) les meubles d'acajou sont restés aux mêmes places: il y avait le verre d'eau en opaline sur la table et ce service à thé gagné à une loterie (Mauriac, N?ud vip., 1932, p. 22).
4. Spécialement
a) Verre (doseur), gradué. Récipient en verre ou en matière plastique portant des graduations, qui permet de doser des aliments, des liquides, des médicaments. Il tenait à la main un verre gradué, à demi plein. La religieuse portait un récipient, des serviettes (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1273).Verre doseur-calories gradué pour tous les aliments de base (farine, sucre, lait) (Biba, oct. 1981, p. 190).
b) COMM., au plur. Les récipients en verre. Consigner les verres (Rob. 1985).
B. ? P. méton.
1. Contenu d'un verre. Boire un verre d'eau, de bière; absorber un verre de vin; lamper un verre de liqueur; ajouter un verre de vin blanc dans un plat. La bouche est propre à la fin du repas; elle s'est nettoyée soit par le fruit, soit par les derniers verres qu'on a coutume de boire au dessert (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 324).
? Loc. fig. Une tempête dans un verre d'eau. V. tempête C 2.Se noyer dans un verre d'eau. V. noyer1II A.
2. Absol. Un verre. Une boisson, généralement alcoolisée, prise, en dehors des repas, dans un café, etc. Boire un verre (avec qqn, à la santé de qqn); offrir, payer un verre (à qqn). Le spectacle fini, ils sortirent. Bernard offrit d'aller prendre un verre chez Grüber, place de la République (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 113).
? En partic. Petit verre. Liqueur, alcool que l'on prend dans un verre de petite dimension. Verser un petit verre (à qqn); boire des petits verres. Installé au plus profond d'un fauteuil, jambes croisées, un petit verre à portée de la main, une pipe au bec, il lisait paisiblement le journal (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 70).
? Loc. fam.
? Avoir un verre dans le nez. V. nez I A 2.
? (Avoir pris, bu) un verre de trop. Être en état de légère ébriété. En rentrant le soir ? souvent avec un verre de trop ? il s'arrêtait chez sa concierge (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 310).
? Se jeter un verre derrière la cravate. V. cravate2A 1.
3. Fam. Réunion où l'on boit, pour fêter un événement heureux. Synon. pot1.Raymond Barre devrait comme à l'accoutumée, participer à la réunion du groupe, puis au « verre » indiquait-on hier dans son entourage (Libération, 2 oct. 1984, p. 8).
REM.
Fixé sous verre, subst. masc.,beaux-arts. Petit tableau, le plus souvent d'art populaire, dont la technique consiste à placer sous le verre un modèle dont on dessine les contours à l'aide d'un pinceau très fin, sur lequel on passe une colle légère pour les parties à colorier, et que l'on enduit ensuite d'une couleur en poudre finement broyée, au moyen d'une brosse. En France, se développe au XVIIIesiècle un art du fixé sous verre qui n'a plus aucun rapport avec la tradition populaire. Il s'agit de petits tableaux exécutés avec toute la grâce légère de l'époque: scènes galantes, m?urs, voyages, exotisme, portraits, paysages, tous les thèmes sont empruntés au répertoire habituel du siècle (A.B.C. décor, no26, déc. 1966, p. 18, col. 3).
Prononc. et Orth.: [v?:?]. Homon. vair, ver, vers, vert. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 vaissel de verre (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2223); 1174-87 veoir par mi le voirre (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 7470); ca 1200 verre de la fouchiere (Guiot de Provins, Bible, 2448 ds ?uvres, éd. J. Orr, p. 86); 1355-57 warre blanc et de coulour (doc. Arch. Nord ds Gdf. Compl.); 2. p. méton. a) 2equart xiiies. voire « vitrail » (Enfances Guillaume, éd. P. Henry, 1704); 1508 verre dormant (d'apr. FEW t. 14, p. 567b); mil. xvies. (Yver, Printemps, p. 550 ds Hug.); b) ?) 1306 vouerre « récipient servant à boire » (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett, § 583); 1314 .3. voirres moiens plains (Chirurgie de H. de Mondeville, éd. A. Bos, § 780); av. 1465 verre (Charles d'Orléans, Complaintes, V, 86 ds Poésies, éd. P. Champion, t. 1, p. 285); ?) de là 1636 « contenu d'un verre » boire dix Verres de vin (Monet, p. 953); c) 1599 voire perspective « lunettes d'approche » (doc. Ch. des Comptes de Lille ds Gdf. Compl.); 1690 verre de lunette [à longue veuë] (Fur.); 1949 verres plur. « lunettes » (Nouv. Lar. univ.); d) 1690 verre de montre (Fur. d'apr. FEW, loc. cit. [le mot n'a pu être relevé]); 1867 pop. casser le verre de sa montre « tomber sur le derrière » (Delvau, p. 496b); 3. 1309, sept. voirre de plomb « carbonate de plomb » (ds Fagniez t. 2, p. 20); 1690 verre d'antimoine « sulfure d'antimoine grillé et fondu » (Fur.). L'a. fr. voirre est régulièrement issu du lat. vitrum « verre ». Plutôt qu'à une altér. de voirre d'apr. l'init. de ses dér., -e- de verre est sûrement dû à une évol. précoce, mais normale de we en ? après labiale (Pope, § 524; Fouché, pp. 274, sqq.). Fréq. abs. littér.: 6 449. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5 018, b) 11 407; xxes.: a) 11 944, b) 9 848.
DÉR. 1.
Verré, -ée, adj.,techn. a) Papier, toile verré(e). Papier, toile saupoudré(e) de poudre de verre et utilisé(e) comme abrasif. (Dict. xixeet xxes.). b) Cuve verrée. ,,Cuve métallique recouverte intérieurement de verre, pour conserver les produits susceptibles d'attaquer le métal`` (Peyroux Techn. Métiers 1985). ? [v? ?e], [ve-]. ? 1resattest. a) fin xiies. [ms.] « muni de verrière, vitré » fenestres verrees (Partonopeus de Blois, éd. J. Gildea, leçon ms. A [Ars. 2986], 1885), b) 1871-72 « saupoudré de poudre de verre » papier verré, toiles verrées (Almanach Didot-Bottin, p. 1187 ds Littré); de verre, suff. *.
2.
Verrée, subst. fém.a) Vieilli. Contenu d'un verre. [Jansoulet] se fourrait des verrées de vin comme un maçon entre chaque bouchée (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 195).Partis à 1 h 15 P. M., emportant l'eau de nos verrées (Larbaud, Journal, 1934, p. 312), b) Pharm. ,,Mesure de capacité en volume de médicaments liquides`` (GDEL). ? [v? ?e], [ve-]. Att. ds Ac. dep. 1694. ? 1reattest. 1553 « contenu d'un verre » (Ronsard, Folastrie VIII, Le Nuage ou l'Yvrongne, 3 ds ?uvres, éd. P. Laumonier, t. 5, p. 47: Ayant desjà mille verrées, D'un gozier large dévorées); de verre, suff. -ée, v. .
BBG. ? Goug. Mots. t. 1. 1962, pp. 244-245. ? Quem. DDL t. 6, 15, 19, 21, 28, 38, 40, 41.

VERRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1160-74 vaissel de verre (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2223); 1174-87 veoir par mi le voirre (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 7470); ca 1200 verre de la fouchiere (Guiot de Provins, Bible, 2448 ds ?uvres, éd. J. Orr, p. 86); 1355-57 warre blanc et de coulour (doc. Arch. Nord ds Gdf. Compl.); 2. p. méton. a) 2equart xiiies. voire « vitrail » (Enfances Guillaume, éd. P. Henry, 1704); 1508 verre dormant (d'apr. FEW t. 14, p. 567b); mil. xvies. (Yver, Printemps, p. 550 ds Hug.); b) ?) 1306 vouerre « récipient servant à boire » (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett, § 583); 1314 .3. voirres moiens plains (Chirurgie de H. de Mondeville, éd. A. Bos, § 780); av. 1465 verre (Charles d'Orléans, Complaintes, V, 86 ds Poésies, éd. P. Champion, t. 1, p. 285); ?) de là 1636 « contenu d'un verre » boire dix Verres de vin (Monet, p. 953); c) 1599 voire perspective « lunettes d'approche » (doc. Ch. des Comptes de Lille ds Gdf. Compl.); 1690 verre de lunette [à longue veuë] (Fur.); 1949 verres plur. « lunettes » (Nouv. Lar. univ.); d) 1690 verre de montre (Fur. d'apr. FEW, loc. cit. [le mot n'a pu être relevé]); 1867 pop. casser le verre de sa montre « tomber sur le derrière » (Delvau, p. 496b); 3. 1309, sept. voirre de plomb « carbonate de plomb » (ds Fagniez t. 2, p. 20); 1690 verre d'antimoine « sulfure d'antimoine grillé et fondu » (Fur.). L'a. fr. voirre est régulièrement issu du lat. vitrum « verre ». Plutôt qu'à une altér. de voirre d'apr. l'init. de ses dér., -e- de verre est sûrement dû à une évol. précoce, mais normale de we en ? après labiale (Pope, § 524; Fouché, pp. 274, sqq.).

Verre au Scrabble


Le mot verre vaut 8 points au Scrabble.

verre

Informations sur le mot verre - 5 lettres, 2 voyelles, 3 consonnes, 3 lettres uniques.

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verre

Les mots proches de Verre

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Mots du jour


Levée     Vautrer     Désarborer     Ménagé, ée     Pulvérateur, trice     Réprimande     Maillure     Pédantaille     Replâtrage     Centuriateur     

Les citations avec le mot Verre


  1. Quand on vit longtemps dans la rue, le monde est plein d'interdits. On vit en liberté mais on vit comme en quarantaine, intouchable comme sous une cloche de verre que l'on transporte avec soi.

    Auteur : Paul Nizon - Source : Chien (1988)


  2. Les lustres à girandoles de verre qui ... s'irisent de toutes les nuances de l'arc-en-ciel.

    Auteur : Alexandre Dumas - Source : Le Collier de la Reine (1849)


  3. C'est quand on comprend qu'il n'y a rien à casser qu'on commence à devenir un homme. On vit très bien avec une douleur, vous verrez, une fois que la connaissance est faite. On lui découvre des subtilités, des replis. On en devient le spécialiste.

    Auteur : Jean Anouilh - Source : Roméo et Jeannette


  4. Je voudrais un autre verre de vin, réclama Anne Desbaresdes. On le lui servit dans la désapprobation.

    Auteur : Marguerite Duras - Source : Moderato Cantabile (1958)


  5. Au bout de 6 mois, nous avions un mariage aussi confortable qu'une paire de pantoufles qui s'est faite à vos pieds , papier de verre numéro cinq, c'est dire si nous grincions.

    Auteur : Katarina Mazetti - Source : Le Mec de la tombe d'à côté (2006)


  6. A droite, on entendait les chocs des verres, les interjections des beloteurs et le bruit des poings cognant vigoureusement la table au moment de lâcher une carte maîtresse.

    Auteur : Robert Sabatier - Source : Les Noisettes sauvages (1974)


  7. Ne vous imaginez pas que l'Amour, pour être vrai, doit être extraordinaire. Ce dont on a besoin, c'est de continuer à aimer. Comment une lampe brille-t-elle, si ce n'est pas par l'apport continuel de petites gouttes d'huile ? Qu'il n'y ait plus de gouttes d'huile, il n'y aura plus de lumière, Et l'époux dira : «je ne te connais pas.» Mes amis, que sont ces gouttes d'huile dans nos lampes ? Elles sont les petites choses de la vie de tous les jours : La joie, la générosité, les petites paroles de bonté, l'humilité et la patience, simplement aussi une pensée pour les autres, Notre manière de faire silence, d‘écouter, de regarder, de pardonner, de parler et d'agir. Voilà les véritables gouttes d'Amour qui font brûler toute une vie d'une vive flamme. Ne cherchez donc pas l'Amour au loin ; Il n'est pas que là-bas, il est en vous. Entretenez bien la lampe et vous le verrez.

    Auteur : Mère Teresa - Source : Les gouttes d’amour


  8. Il faut être assez fort pour se griser avec un verre d'eau et résister à une bouteille de rhum.

    Auteur : Gustave Flaubert - Source : Carnets


  9. Duroy avait trouvé le Corton à son goût et il laissait chaque fois remplir son verre.

    Auteur : Guy de Maupassant - Source : Bel-Ami (1885)


  10. C'est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose.

    Auteur : Charles Bukowski - Source : Women (1978)


  11. - Je lève mon verre au beau sexe des deux Hémisphères. - - - Et moi, je bois aux deux hémisphères du beau sexe.

    Auteur : Charles, marquis de la Vieuville - Source : Sans référence


  12. Ce qui me navre, c'est : 1° la férocité des hommes; 2° la conviction que nous allons entrer dans une ère stupide. On sera utilitaire, militaire, américain et catholique, très catholique ! vous verrez !

    Auteur : Gustave Flaubert - Source : Correspondance, à George Sand, dimanche 30 octobre 1870


  13. Il suffit d'une goutte de vin pour rougir tout un verre d'eau; pour teindre d'une certaine humeur toute une assemblée de jolies femmes, il suffit de la survenue d'une femme plus jolie, surtout lorsqu'il n'y a qu'un homme.

    Auteur : Victor Hugo - Source : Notre-Dame de Paris (1831)


  14. Un trombone dans un verre d'eau.

    Auteur : Paul Éluard - Source : 152 Proverbes mis au goût du jour (1925), 128


  15. Vous verrez de quel bois nous nous chauffons lorsqu'on s'attaque à ceux qui nous peuvent appartenir.

    Auteur : Molière - Source : George Dandin (1666), I, 4, Monsieur de sotenville


  16. La pluie le jour de Saint-Robert - De bon vin remplira ton verre.

    Auteur : Dictons - Source : 30 avril


  17. Toute ma vie, j'ai vécu comme un poisson d'aquarium, à l'abri dans une bulle de verre, derrière une barrière aussi impénétrable que transparente. Je pouvais observer à ma guise le monde chatoyant de l'autre côté, je pouvais m'imaginer dedans si je le voulais

    Auteur : Khaled Hosseini - Source : Ainsi résonne l'écho infini des montagnes (2013)


  18. Déchaînez ou enchaînez la presse dans une société où chacun peut vivre dans des unions sans droits pour les faibles et sans devoirs pour les forts, et vous verrez également partout l'anarchie des mœurs régner dans les idées; l'ordre pourra être rétabli dans la rue et maintenu à l'aide du gendarme; le désordre restera dans les esprits.

    Auteur : Julie-Victoire Daubié - Source : La femme pauvre au XIXème siècle


  19. Le ciel est au-dessus de nos têtes, sombre et bas, semblable à un écran sale sur lequel se disputent d'implacables batailles de nuages. C'est bien à cela que servent nos maisons, à nous protéger de ce ciel menaçant, autrement il aurait pénétré l'intérieur même de notre corps où, telle une petite bille de verre, se tapit notre âme. Si tant est qu'elle existe.

    Auteur : Olga Tokarczuk - Source : Sur les ossements des morts (2014)


  20. Mais leur gloire tombe par terre,
    Et, comme elle a l'éclat du verre,
    Elle en a la fragilité.


    Auteur : Antoine Godeau - Source : Ode à Louis XIII


  21. Elle rentra dans la boutique et disparut derrière les bocaux remplis de bonbons anglais qui tordaient leur émail rose contre la paroi de verre.

    Auteur : Marcel Proust - Source : Jean Santeuil (1896-1904)


  22. Où lire encore ? La plupart des salles de sport sont à l'heure actuelle équipées de télés, mais la télé est bien la dernière chose dont à besoin un aspirant écrivain. Lire prend du temps et la tétine en verre en consomme beaucoup trop.

    Auteur : Stephen King - Source : Ecriture : Mémoires d'un métier (2001)


  23. Le curé était encore chez les Muselier, attablé devant un verre de vin blanc et une assiette de biscuits à la cuiller.

    Auteur : Marcel Aymé - Source : La Vouivre (1942)


  24. L'amitié, camarade, est semblable à la coupe
    Qui passe, au coin du feu, de la main à la main.
    L'un y boit son bonheur, et l'autre sa misère ;
    Le ciel a mis l'oubli pour tous au fond du verre.


    Auteur : Alfred de Musset - Source : Premières Poésies, La Coupe et les lèvres (1831), Invocation


  25. Un verre de porto dans lequel se suicident lentement des glaçons est posé sur le rebord de la baignoire.

    Auteur : Alona Kimhi - Source : Lily la tigresse


Les citations du Littré sur Verre


  1. Toute votre félicité.... En moins de rien tombe par terre, Et, comme elle a l'éclat du verre, Elle en a la fragilité

    Auteur : Corneille - Source : Poly. IV, 2


  2. De la vérité de cette conjecture [combinaison de prismes à réfrangibilité inégale] pouvait dépendre, dans les lunettes, la destruction des iris qui colorent les objets vus à travers les verres lenticulaires

    Auteur : CONDORCET - Source : Euler.


  3. Si vostre cerf y a passé, il n'aura pas manqué d'y faire sauter de l'eau comme sur des pierres, s'il y en a qui excedent, que vous verrez mouillées par endroits, ce qui est plus ordinaire dans les rivieres et torrents.... c'est ce qui se doit appeller eclaboussure

    Auteur : SALNOVE - Source : Vénerie, p. 187, dans LACURNE


  4. Il vaut bien mieux cacher son nez dans un grand verre ; Il est mieux assuré qu'en un casque de guerre

    Auteur : BASSELIN - Source : XIX.


  5. Si le paysan est malade, il prendra tout le contraire de ce que vous ordonez ; au bout de quelque temps, vous lui verrez faire un pet à la mort [guérir, revenir à la vie]

    Auteur : CHOLIÈRES - Source : Contes, t. I, matin. 2, p. 47, dans POUGENS


  6. Au milieu des plus grands emportements et des agitations mêmes de la guerre civile, vous verrez toujours, si je puis parler ainsi, surnager les préjugés nationaux

    Auteur : CONDIL. - Source : Étud. histor. III, 1


  7. Il [Descartes] conclut que les verres elliptiques et hyperboliques sont les meilleurs de tous pour rassembler les rayons

    Auteur : BUFF. - Source : Hist. min. Introd. Oeuvres, t. VII, p. 185


  8. C'est un sortilége qu'il lui a donné, et vous verrez qu'elle changera de sentiment avant qu'il soit peu

    Auteur : Molière - Source : Pourc. III, 9


  9. Pour charmer mon souci, Page, verse à longs traits du vin dedans ce verre

    Auteur : RONS. - Source : 273


  10. Mes chenilles tapissèrent de soie toutes les parois du poudrier, ce qui leur donnait plus de facilité pour se cramponner contre le verre

    Auteur : BONNET - Source : Insectes, observ. 4


  11. Troubadours et trouvères Aux nez des rois vidaient gaîment leurs verres

    Auteur : BÉRANG. - Source : Troubad.


  12. Par vous un Dauphin nous va naître Que vous-même verrez un jour De la terre entière le maître Ou par armes ou par amour

    Auteur : MALH. - Source : III, 1


  13. Plusieurs verriers de ceux qui font les verres de vitres se servent de la cendre de bois de fayan en lieu de salicor

    Auteur : PALISSY - Source : 22


  14. Les verreries de l'antique Sidon avaient été, selon Pline, autrefois fameuses

    Auteur : QUATREMÈRE DE QUINCY - Source : Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. III, p. 273


  15. Kepler, en appliquant sur cette image [donnée par un verre convexe] un nouveau verre convexe, nous a rendus les maîtres d'augmenter presque à volonté cette convergence, et de grossir considérablement les objets ; le télescope doit donc être considéré comme un véritable microscope ; le premier verre, l'objectif, vous soumet une image de l'objet éloigné, et vous y portez la loupe qui a le pouvoir de l'amplifier

    Auteur : BAILLY - Source : Hist. astr. mod. t. I, p. 101


  16. Les mortiers de porcelaine, de verre et d'agate ne pouvant soutenir, à cause de leur fragilité, les chocs réitérés du pilon, on doit, toutes les fois qu'on s'en sert, faire agir circulairement le pilon, c'est-à-dire triturer

    Auteur : THENARD - Source : Traité de chim. t. IV, p. 303, dans POUGENS


  17. Entendait-il [Franklin] des sons produits par des verres mis en vibration, il remarquait que ces sons différaient selon la masse du verre et selon le rapport de celle-ci à sa capacité, à son évasement et à son contenu ; de toutes ces remarques, il résultait un instrument de musique, et Franklin inventait l'harmonica

    Auteur : MIGNET - Source : Vie de Franklin, I, 6


  18. Vous les verrez soumis rapporter dans Bysance L'exemple d'une aveugle et basse obéissance

    Auteur : Jean Racine - Source : Baj. I, 1


  19. Entrez dans son coeur, et vous verrez qui a plus de part, de son sexe ou du vôtre, à tous ses tortillements, à ses minauderies

    Auteur : GHERARDI - Source : Théât. ital. t. I, p. 560


  20. Vous ne verrez la vérité que sous de belles enveloppes

    Auteur : FÉN. - Source : Tél. XII


  21. Car la fortune est pour un verre prise, Qui tant plus luit, plus tost se casse et brise

    Auteur : MAROT - Source : I, 329


  22. Et bientôt vous verrez mille auteurs pointilleux, Pièce à pièce épluchant vos sons et vos paroles, Interdire chez vous l'entrée aux hyperboles

    Auteur : BOILEAU - Source : Épître X


  23. Verres lenticulaires, qui rassemblent tous les rayons à leur foyer

    Auteur : Voltaire - Source : Newt. II, 8


  24. D'autres buveurs, francs militaires, Chantent l'amour à pleine voix, Ou gaîment rapprochent leurs verres Au souvenir de leurs exploits

    Auteur : BÉRANG. - Source : ib.


  25. Le lict m'est un enfer, et pense que dedans On ait semé du verre ou des charbons mordants

    Auteur : RONS. - Source : 798




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 13h58










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