La définition de Ridicule du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Ridicule
Nature : adj.
Prononciation : ri-di-ku-l'
Etymologie : Lat. ridiculus, de ridere, rire.

Voir les citations du mot RidiculeSignification du mot Ridicule


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de ridicule de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

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La définition de Ridicule

Digne de risée, en parlant des personnes et des choses.

Toutes les définitions de « ridicule »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

RIDICULE. adj. des deux genres
. Qui est digne de risée, de moquerie. Cet homme s'est rendu ridicule. Il a des manières ridicules. Une posture ridicule. Discours ridicule. Conduite ridicule. Vanité ridicule. Que cela est ridicule! Il nous a dit des choses fort ridicules. Saisir le côté ridicule d'une chose. Il s'emploie substantivement en parlant des Personnes. Alceste, du Misanthrope, est un ridicule.

RIDICULE, nom masculin, signifie aussi Ce qui est ridicule, ce qu'il y a de ridicule dans une personne ou dans une chose. Ce serait un grand ridicule. Cela est d'un parfait ridicule, d'un ridicule achevé. C'est le comble du ridicule. Saisir, apercevoir, relever les ridicules. Donner, prêter des ridicules à quelqu'un. Il s'est donné là un grand ridicule. Tomber dans le ridicule. Quel poète comique sut mieux peindre les ridicules? Tourner quelqu'un en ridicule, Se moquer de lui, faire voir aux autres ce qu'il y a de ridicule dans sa personne, dans ses actions, dans ses discours.

RIDICULE désigne encore les Traits par lesquels on se moque d'une personne, on fait rire les autres à ses dépens. Manier l'arme du ridicule. Braver le ridicule. Périr sous le ridicule. Tomber, crouler sous le ridicule.

Littré

RIDICULE (ri-di-ku-l') adj.
  • 1Digne de risée, en parlant des personnes et des choses. Je ne m'étonne pas que vous ayez ri tout votre soûl, en m'écrivant l'étrange bruit qui court de moi, que je n'ai ni bonté ni amitié?; car, sans mentir, il ne s'est jamais rien dit de si ridicule, Voiture, Lett. 56. Allons fouler aux pieds ce foudre ridicule, Corneille, Poly. II, 6. Ce qui est nécessaire n'est jamais ridicule, Retz, Mém. t. III, liv. IV, p. 333, dans POUGENS. On sera ridicule, et je n'oserai rire?! Boileau, Sat. IX. Es-tu toi-même si crédule Que de me soupçonner d'un courroux ridicule?? Racine, Bajaz. IV, 7. L'homme ridicule est celui qui, tant qu'il demeure tel, a les apparences d'un sot, La Bruyère, XII. J'ai toujours fait une prière à Dieu, qui est fort courte?; la voici?: Mon Dieu, rendez nos ennemis bien ridicules?! Dieu m'a exaucé, Voltaire, Lett. Damilaville, 16 mai 1767. Dubois fut bientôt après cardinal et premier ministre, et pendant son ministère tout fut ridicule et tranquille, Voltaire, Hist. parl. LXII. Vraiment je ne savais pas que vous eussiez enterré votre médecin?; je ne sais rien de si ridicule qu'un médecin qui ne meurt pas de vieillesse, Voltaire, Lett. d'Argental, 6 nov. 1767. Comme la mode est parmi nous la raison excellente, nous jugeons des actions, des idées et des sentiments sur leur rapport avec la mode?; tout ce qui n'y est pas conforme est trouvé ridicule, Duclos, Consid. m?urs, IX. Ce n'est pas ce qui est criminel qui coûte le plus à dire, c'est ce qui est ridicule et honteux, Rousseau, Conf. I.

    Je suis ridicule, je m'émeus facilement, je pleure facilement (parce que ne pas retenir ses larmes devant le monde passe pour ridicule).

    En un sens analogue, avoir le c?ur ridicule, s'attacher facilement. Elle [la princesse de Tarente] a le c?ur comme de cire, et s'en vante, disant assez plaisamment qu'elle a le c?ur ridicule, Sévigné, 11 déc. 1675.

  • 2 S. m. et f. Un ridicule, une ridicule, une personne ridicule. Ne voyez-vous pas que c'est un ridicule qu'il fait parler?? Molière, Crit. 7. La constance n'est bonne que pour des ridicules, Molière, D. Juan, I, 2. Parbleu?! je viens du Louvre, où Cléante au levé, Madame, a bien paru ridicule achevé, Molière, Mis. II, 5. Fi donc?! c'est une ridicule?; à son âge épouser un jeune homme?! Dancourt, Mme Artus, V, 11. Taisez-vous, s'il vous plaît, petite ridicule, Regnard, le Joueur, II, 10.
  • 3 S. m. Ce qu'il y a de ridicule dans une personne ou dans une chose. Le ridicule déshonore plus que le déshonneur, La Rochefoucauld, Max. 326. Ce mot [pris substantivement] n'est pas fort ancien ?on n'a pas toujours dit?: trouver le ridicule d'une chose, Bouhours, Entret. d'Ar. et d'Eug. p. 120 (1671). Il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments? que d'entrer comme il faut dans le ridicule des hommes, Molière, Critique, 7. Un homme de la cour disait l'autre jour à Mme de Ludre?: Madame, vous êtes, ma foi, plus belle que jamais. Tout de bon, dit-elle, j'en suis bien aise, c'est un ridicule de moins. J'ai trouvé cela plaisant, Sévigné, 355. Le ridicule qui est quelque part, il faut l'y voir, l'en tirer avec grâce et d'une manière qui plaise et qui instruise [au théâtre], La Bruyère, I. À mesure que la faveur et les grands biens se retirent d'un homme, ils laissent voir en lui les ridicules qu'ils couvraient et qui y étaient sans que personne s'en aperçût, La Bruyère, VI. Le sot ne se tire jamais du ridicule?; c'est son caractère?; l'on y entre quelquefois avec de l'esprit, mais l'on en sort, La Bruyère, XII. Ah?! bon Dieu?! dis-je en moi-même, ne sentirons-nous jamais que le ridicule des autres?? Montesquieu, Lett. pers. 52. Le duel [entre Charles-Quint et François Ier] n'eut point lieu?; tant d'appareil n'aboutit qu'au ridicule, dont le trône même ne garantit pas les hommes, Voltaire, M?urs, 124. Le ridicule consiste à choquer la mode ou l'opinion, et communément on les confond assez avec la raison, Duclos, Consid. m?urs, 9. Elle [Corinne] apercevait le ridicule avec la gaieté d'une Française, et le peignait avec l'imagination d'une Italienne, Staël, Corinne, III, 1.

    En ridicule, d'une manière qui excite la moquerie. On lui dit [à la Voisin empoisonneuse] qu'elle ferait bien mieux? de chanter un Ave maris stella ou un Salve que toutes ses chansons?; elle chanta l'un et l'autre en ridicule, Sévigné, 23 févr. 1680. [Napoléon] sachant bien? que les délicatesses et les grâces que quelques-uns apportent de nos salons sont à leurs yeux [des soldats] faiblesse, pusillanimité, et que c'est pour eux comme une langue étrangère qu'ils ne comprennent pas et dont l'accent les frappe en ridicule, Ségur, Hist. de Nap. III, 3.

    Tourner, traduire en ridicule, se moquer. Tout de bon, mes pères, il serait aisé de vous tourner là-dessus en ridicule, Pascal, Prov. XI. Aimez-moi?; quoique nous ayons tourné ce mot en ridicule, il est naturel, Sévigné, 59. La vertu est traduite en ridicule, Bourdaloue, Domin. IV, Zèle honn. relig. 289. Quand une fois on a tourné l'enthousiasme en ridicule, on a tout défait, excepté l'argent et le pouvoir, Staël, Corinne, IV, 3.

    Par un jeu de mots sur traduire en ridicule, qui veut dire rendre ridicule, et sur traduire signifiant translater. D'un savant traducteur on a beau faire choix [pour les poëtes grecs], C'est les traduire en ridicule Que de les traduire en françois, Perrault, Parallèle des anciens et des modernes, préface. On dit que l'apostat la Bletterie, qui avait fait un livre passable sur le brave apostat Julien, vient de traduire Tacite en ridicule, Voltaire, Lett. La Harpe, 2 juin 1768.

    Donner, prêter un ridicule, rendre ridicule. Ne cherchez-vous pas à plaire, en donnant du ridicule à un homme qui ne plaît pas?? Massillon, Carême, Médis. Quoique vous sentiez très bien les ridicules, personne n'est plus éloigné que vous d'en donner, D'Alembert, Portr. de Mlle de l'Espinasse. Diogène, lui dit un troisième, on vous donne bien des ridicules. - Mais je ne les reçois pas, Barthélemy, Anach. ch. 28.

    Se donner un ridicule, des ridicules, se rendre un objet de moquerie. Il était fort honnête homme, assez sérieux, fort sévère et mortel ennemi du ridicule, la laideur de sa femme ne lui était pas tant à charge que celui qu'elle se donnait dans toutes les occasions qui s'en présentaient, Hamilton, Gramm. 7. ?Que je me donne un pareil ridicule?! Rompre avec un ami?! Gresset, le Méch. IV, 4.

  • 4Discours ou acte par lequel on se moque d'une personne. Nos vices ne sont pas les vices qu'Horace et Juvénal ont repris?; nous devons employer un autre ridicule, et nous servir d'une autre censure, Saint-Évremond, dans RICHELET. Vous êtes cruelle de donner en l'air des traits de ridicule à des endroits [de l'opéra de Roland] qui vous feront pleurer, Sévigné, 28 janv. 1685. Oh?! je vois bien que vous n'avez pas compris les perfections de la plaisanterie, toute sagesse y est renfermée?; on peut tirer du ridicule de tout, Fontenelle, Dial. 1, Morts anc. mod. Les maximes du ridicule que les femmes s'entendent si bien à établir, Montesquieu, Esp. VII, 8. Le ridicule est le fléau des gens du monde, et il est assez juste qu'ils aient pour tyran un être fantastique, Duclos, Consid. m?urs, 9. Mal appliquer le ridicule, c'est souffler sur une glace?: l'humidité de l'haleine disparaît d'elle-même, et le cristal reprend son éclat, Diderot, Mémoires, Prom. d'un scept. Le ridicule n'est, à ses yeux, que la raison des sots?; et rien ne rend plus insensible à la raillerie que d'être au-dessus de l'opinion, Rousseau, Ém. IV.
  • 5 Terme de théâtre. Ce qui prête au comique. Il peut y avoir un ridicule si bas, si grossier, ou même si fade et si indifférent, qu'il n'est ni permis au poëte d'y faire attention, ni possible aux spectateurs de s'en divertir, La Bruyère, I. Que les caractères qui sont susceptibles de ridicules en grand sont presque entièrement épuisés?; qu'il ne nous reste guère à peindre que des ridicules fugitifs, des ridicules de société et de mode, plus faits pour les sages que pour le parterre, D'Alembert, Éloges, la Chaussée.

REMARQUE

Au XVIIe siècle, Marg. Buffet, Observ. p. 49, recommande de ne pas dire rédicule, rédiculement, c'est une faute qui se fait encore.


SYNONYME

RIDICULE, RISIBLE. Ridicule, qui excite la risée, risible, qui est propre à exciter le rire. On rit de ce qui est risible?; on se rit de ce qui est ridicule. Risible se prend en bonne et en mauvaise part?; ridicule ne se prend qu'en mauvaise part. Risible pris en mauvaise part dit beaucoup moins que ridicule.


HISTORIQUE

XVIe s. Et feut ridicule l'humeur de Polycrates, tyran de Samos, lequel, pour interrompre le cours de son continuel bonheur? alla jecter en la mer le plus cher et precieux joyau qu'il eut, Montaigne, II, 258.

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Wiktionnaire


Nom commun 1 - français

ridicule \?i.di.kyl\ masculin

  1. (Vieilli) Ce qui est ridicule ; ce qu'il y a de ridicule dans une personne ou dans une chose.
    • Le roman bourgeois et demi-bourgeois appartient en toute propriété à Théodore Hook. Esprit sans imagination, sans passion, sans poésie, mais singulièrement apte à saisir et à reproduire les ridicules de la classe moyenne, ses prétentions comiques et ses aspirations vers un bon goût, [?]. (Philarète Chasles, Le Roman anglais, dans Revue des deux Mondes, vol.3, p.21, 1842)
    • Tous les ridicules de cette digne femme, essentiellement charitable et pieuse, eussent peut-être passé presque inaperçus ; [?]. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • À l'exemple de Juvénal, je ne suis pas descendu dans la sentine des vices pour la remuer, j'ai plutôt passé gaiement en revue les ridicules que les turpitudes. (Érasme, Éloge de la folie, Traduction par G. Lejeal en 1899)
    • De ma tendre enfance je ne parlerai pas. [?]. Eussé-je autrement décidé que je me garderais du ridicule qui s'attache à quiconque fait un sort aux minuties du premier âge. (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
    • Je redoutais le ridicule d'une entrée au lycée à la tête d'un cortège familial, comme le mort de l'enterrement. (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 261)
  2. (Vieilli) Personne considérée comme ridicule.
    • Non, non, la constance n'est bonne que pour des ridicules ; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit pas dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos c?urs. (Molière, Dom Juan ou le Festin de pierre, acte I, scène II)
  3. Traits par lesquels on se moque d'une personne, on fait rire les autres à ses dépens.
    • Manier l'arme du ridicule.
    • Braver le ridicule.
    • Périr sous le ridicule.
    • Tomber, crouler sous le ridicule.

Adjectif - français

ridicule \?i.di.kyl\ masculin et féminin identiques

  1. Qui est digne de risée ou de moquerie.
    • Il a toujours méprisé les vanteries ridicules dont il arrive assez ordinairement que la noblesse étourdit le monde. (Jacques-Bénigne Bossuet, Gornay)
    • Cette gentillesse qui abrégeait les formes et supprimait les fadaises ridicules que tout garçon se croit tenu de débiter à la belle fille dont il essaie de faire sa maîtresse, m'avait séduit. (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Tu marchais dans les rues, enfoncée dans tes bottines ridicules à trois francs six sous. Tu marchais comme d'hab', en baissant la tête. Jamais je t'ai vue regarder le ciel. (Magyd Cherfi, Livret de famille, Actes Sud Littérature, 2011)
    • Cet homme s'est rendu ridicule.
    • Il a des manières ridicules.
    • Que cela est ridicule !
    • Il nous a dit des choses fort ridicules.
    • Saisir le côté ridicule d'une chose.
  2. Qui va à l'encontre du bon sens ou de la normalité.
    • Mais le diable a soufflé là-dessus, de son haleine fiévreuse et empestée, et les pires billevesées ont pris leur vol. L'homme a inventé les dieux et il a créé l'amour avec son cortège de sensibleries ridicules ou criminelles. (Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, page 118)
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Trésor de la Langue Française informatisé


RIDICULE, adj. et subst. masc.

I. ? Adjectif
A. ? Qui est de nature à provoquer involontairement le rire, la moquerie, la dérision. Synon. grotesque, risible.
1. [En parlant d'une pers.] Personnage, créature ridicule; se montrer, se rendre, se sentir, se trouver ridicule (par/en certaines choses, en certaines circonstances); rendre qqn ridicule; je ne crains pas de paraître ridicule, d'avoir l'air ridicule. Une bonne femme (...) me dit à l'oreille: « Vous ne reconnaissez pas votre frère de lait? » Sans cet avertissement, j'allais être ridicule. « Ah ! c'est toi, grand frisé! dis-je (...) » (Nerval,Filles feu, Sylvie, 1854, p. 620).Si! Vous vous moquez. Ne dites pas non, Steeny! N'est-ce pas que je suis ridicule dans cette espèce de fourreau de soie, et mes longues pattes grêles? J'ai l'air d'une araignée noire à tête blanche (Bernanos,M. Ouine, 1943, p. 1357).
? [P. méton.; en parlant de comportements, de traits de caractère] Manège ridicule; actes, manières ridicules; orgueil, prétention ridicule. L'affectation est ridicule en France (...) et c'est pour cela, sans doute, que (...) chacun s'étudie à renfermer en soi les émotions violentes, les chagrins profonds ou les élans involontaires (Vigny,Serv. et grand. milit., 1835, p. 134):
1. ... chaque fois que j'ai vu, dans la rue, un grand couillon avec un panama qui pousse une petite voiture, tu ne peux pas t'imaginer comme j'ai été jaloux. J'aurais voulu être à sa place, avoir cet air bête et ces gestes ridicules... J'aurais voulu faire: « Ainsi font, font, font... ». Pagnol,Fanny, 1932, II, 6, p. 136.
2. [En parlant d'une chose concr.] Visage ridicule; chapeau, vêtements ridicule(s); accoutrement, tenue ridicule; allure, tournure ridicule. [Elle] me rapportait de Bordeaux des cravates ridicules que je refusais de porter (Mauriac,N?ud vip., 1932, p. 34).La maison moyen âge était achevée (...). Le bâtiment était souverainement ridicule; l'artiste y avait prodigué les flèches, les clochetons, les cristallisations extérieures (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 369).
3. [En parlant d'une chose abstr.] Mode ridicule; se mettre dans une situation ridicule; langage, expressions, ridicule(s); être affublé d'un nom ridicule. Il a suivi dès les premiers jours les savantes man?uvres que vous faisiez pour me séduire ? le mot est assez ridicule quand il s'agit d'une femme de mon âge (Hermant,M. de Courpière, 1907, i, 11, p. 10).« X., de l'Académie Française » est un « écriveur », (...) j'ai été vexé en me voyant affublé de ce titre ridicule et lamentable (Larbaud,Journal, 1931, p. 253).
B. ? Qui n'est pas raisonnable, contraire au bon sens. Synon. absurde, déraisonnable, saugrenu.
1. [En parlant d'une pers. ou d'un comportement] Il est ridicule que vous ne reconnaissiez pas vos torts; je serais ridicule de ne pas profiter de l'occasion; c'est ridicule de se mettre dans des situations pareilles. Mignon disait partout que sa femme était ridicule d'en vouloir à Nana; il trouvait ça bête et inutile (Zola,Nana, 1880, p. 1390).C'était ridicule de tirer sa montre de sa poche chaque jour à la même heure (...) il était non moins ridicule d'arriver à trois heures précises, comme si le sort du monde en dépendait (Simenon,Vac. Maigret, 1948, p. 8).
? Sens affaibli. Excessif, disproportionné. (Dict. xxes.).
2. [En parlant d'une chose abstr.] Convention, loi ridicule; discussion ridicule; coutume, superstition ridicule. Je subis alors une conversation folle, pendant laquelle il me fit les plus ridicules confidences, se plaignant de sa femme, de ses gens, de ses enfants et de la vie (Balzac,Lys, 1836, p. 190).Et vous, Cendrars, en vous en tenant au conte ridicule de votre fermier vous faites preuve de puérilité et de crédulité (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 139).
C. ? Qui est insignifiant, dérisoire.
? [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] Quantité ridicule; pièce petite et ridicule; disposer de moyens ridicules. Mon imagination ravale les plus hauts événements (...) le côté petit et ridicule des objets m'apparaît tout d'abord; de grands génies et de grandes choses, il n'en existe guère à mes yeux (Chateaubr.,Mém., t. 1, 1848, p. 468).Les misérables ou ridicules petits tramways couverts de panneaux de publicité qui tressautent sur les rails (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 33).
? En partic. [En parlant d'une somme d'argent] Indemnité ridicule. L'homme de lettres, avec le salaire ridicule de la pensée, est condamné à vivre comme un petit bourgeois (Goncourt,Journal, 1865, p. 137).Haverkamp avait récapitulé ses opérations de l'année. Son calcul (...) lui donna, pour les bénéfices, le chiffre d'un million quarante-deux mille deux cent cinquante francs. Ce n'était pas une somme ridicule (Romains,Hommes bonne vol., 1938, p. 177).
II. ? Subst. masc.
A. ?
1. Caractère, trait par lequel une personne ou une chose est ridicule. Ridicule d'un personnage, d'une aventure, d'une situation; ridicule de l'orgueil, de la vanité; cela est d'un ridicule achevé. Lorsqu'on arrive aux ridicules de l'amour-propre, ils se varient à l'infini, selon les habitudes et les goûts de chaque nation (Staël,Allemagne, t. 3, 1810, p. 188).Tomberai-je dans le ridicule d'être jaloux? (Radiguet,Bal, 1923, p. 126).
? Loc. littér. Se donner le ridicule de + inf. Se rendre ridicule en agissant de telle façon. Mon hôte (...) se donnait le ridicule de renier le nom de son père, illustre fabricant, qui pendant la Révolution avait fait une immense fortune (Balzac,Lys, 1836, p. 54).J'espérais des reproches qui ne vinrent pas. Notre mère venait de comprendre que la position horizontale lui enlevait toute majesté, toute puissance. Se donner le ridicule de déployer ses foudres en cet état, pas si bête! (H. Bazin,Vipère, 1948, p. 108).
? En partic., littér., souvent au plur. Défaut, travers qui rend ridicule. Souligner les ridicules de ses contemporains. On sait que les Odes funambulesques et les Occidentales sont d'inoffensives satires des hommes et des ridicules du jour (Lemaitre,Contemp., 1885, p. 11):
2. ... dans le désert créé autour de nous, les petits ridicules de Silbermann grossissaient; je veux dire que je les remarquais davantage (...) son physique, sa gesticulation, sa voix, me choquaient... Lacretelle,Silbermann, 1922, p. 99.
2. Absol. Ce qui (dans un comportement, une situation) provoque le rire, la moquerie, la dérision; fait d'être ridicule. Avoir le sentiment du ridicule; braver le ridicule; pousser le ridicule jusqu'à (faire telle chose); avoir horreur, peur du ridicule; craindre, éviter le ridicule; glisser, tomber dans le ridicule; c'est le comble du ridicule. Le chevalier Des Grieux (...) ne se sauve du ridicule que par sa jeunesse et par les illusions qu'il avait su conserver (Murger,Scènes vie boh., 1851, p. 287).Les Baudoin n'avaient à aucun degré cette maladroite pudeur que l'on nomme le sens du ridicule et, comme ils dédaignaient le ridicule, (...) le ridicule n'osait pas même les effleurer (Duhamel,Suzanne, 1941, p. 150).
? Locutions
a) Déverser, jeter, répandre le ridicule sur qqn/qqc.; frapper (vx), couvrir de ridicule qqn/qqc.; traduire (vx), tourner qqn/qqc. en ridicule. Présenter quelqu'un ou quelque chose sous un jour grotesque, en faire un objet de risée, de dérision. Synon. ridiculiser.Il est aisé de déverser le ridicule sur une science neuve par des citations artificieuses (Fourier,Nouv. monde industr., 1830, p. 35):
3. ... il était craint à cause de son bavardage, de son esprit mordant. On ne savait jamais s'il parlait sérieusement. Il (...) couvrait de ridicule de vieux officiers, puis s'amusait, sans avoir l'air d'y toucher (...) à rendre leur prestige à ceux qu'il avait humiliés. Peisson,Parti Liverpool, 1932, p. 52.
? Empl. pronom. réfl. Se couvrir de ridicule. Se comporter de telle manière que l'on devienne ridicule. J'aurais continué à me couvrir de ridicule si... tout à l'heure, en quelques paroles... très rapides, insaisissables, Gabrielle n'avait éveillé dans mon esprit... je ne sais pas... un soupçon! (Bernstein,Secret, 1913, iii, 5, p. 36).L'idée qu'il puisse risquer sa vie pour moi m'est intolérable; mais je crains surtout, j'ose à peine l'avouer, qu'il ne se couvre de ridicule (Gide,Faux-monn., 1925, p. 1183).
b) Le ridicule ne tue pas. Le risque d'être ridicule ne doit pas faire renoncer à entreprendre certaines actions, à se mettre dans certaines situations. (Dict. xxes.). P. iron. [Se dit à quelqu'un qui s'est mis dans une situation ridicule(ibid.)] .
B. ? Action, manière de ridiculiser quelqu'un/quelque chose; propos par lesquels on ridiculise quelqu'un/quelque chose. L'attendrissement sur le chien qui tire la langue, chez un scélérat couvert de sang comme lui, est de l'excellent ridicule. Il me fait rire, Sigismond, par moments (Montherl.,Malatesta, 1946, iv, 4, p. 515).En famille, à voix basse, comme font les cousins de Gunsbach et de Pfaffenhofen, nous tuons les boches par le ridicule (Sartre,Mots, 1964, p. 28).
REM. 1.
Ridicule, subst. masc.,altér. plais. Réticule. (Ds Littré, DG, Rob.).
2.
Ridiculissime, adj.,rare. Extrêmement ridicule. Que l'on veuille bien se rappeler de ma ridiculissime éducation. Pour ne me faire courir aucun danger mon père et Séraphie m'avaient empêché de monter à cheval et, autant qu'ils avaient pu, d'aller à la chasse (Stendhal,H. Brulard, t. 1, 1836, p. 477).
Prononc. et Orth.: [?idikyl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. a) 1500-03 « élément, manière d'agir qui prête à rire » (Therence en fr., éd. 1539, f o314 r ods Delb. Notes mss: Tous tes ditz ne sont que fallaces ridiculles; 1668 tourner (qqc.) en ridicule (La Fontaine, Fables, V, 1: Je tâche d'y tourner le vice en ridicule); b) 1663 « ce qui prête à rire chez une personne, dans une chose » le ridicule des hommes (Molière, Crit. Éc. des femmes, VI); id. [date de la leçon] (La Rochefoucauld, Réflexions mor., CLXIII ds ?uvres, éd. A. Régnier, t. 1, p. 96, note 4: il y a une infinité de conduites qui ont un ridicule apparent); 2. 1652 « ce qui excite le rire, la risée (d'une manière générale) (Guez de Balzac, Socrate chrétien ds ?uvres, Paris, L. Billaine, t. 2, 1665, p. 265: Le Ridicule est une des extremitez du subtil); 3. 1658 « personne excitant la risée » (Loret, Muze histor., 18 juil. ds Livet Molière); 1659 tourner (qqn) en ridicule (Pascal, Provinciales, XII ds ?uvres, éd. J. Chevalier, p. 802). B. Adj. 1. av. 1502 « digne de risée » choses vaines et ridicules (O. de Saint-Gelais, Eneide, fol. 187d, éd. 1529 ds Gdf. Compl.); 1580 (d'une personne) se rendre ridicule (Montaigne, Essais, II, 17, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 659); 1588 impers. il est ridicule que (Id., III, 9, p. 975); 2. 1865 « insignifiant, dérisoire (surtout en parlant d'une somme, d'une valeur) » (Goncourt, loc. cit.). Empr. au lat.ridiculus, en bonne part « plaisant, drôle », en mauvaise part « ridicule, risible, comique; extravagant ». Cf. les synon. ant. évincés par ridicule: m. fr. ridiculaire (xves. ds Gdf.; empr. au lat. ridicularius, b. lat. ridicularis « bouffon ») et ridiculeux (xves., ibid.; empr. au lat. ridiculosus « plaisant, drôle »). Fréq. abs. littér.: 5 472. Fréq. rel. littér.: xives.: a) 9 358, b) 5 501; xxes.: a) 7 944, b) 7 559.
DÉR.
Ridiculité, subst. fém.,vx, littér. a) Caractère de ce qui est ridicule. La ridiculité de nos glorioles (Amiel,Journal, 1866, p. 216).Je pense à la ridiculité du salaire pour l'homme de lettres bibeloteur (Goncourt,Journal, 1876, p. 1142).b) Chose ridicule; action, propos par lesquels on se rend ridicule. C'est [Jeanne de George Sand] d'une perfection, le personnage s'entend, car il y a bien des ridiculités; c'est mal composé; les accessoires sont (quelques-uns) indignes de cette magnifique page (Balzac,Lettres Étr., t. 2, 1844, p. 456).? [?idikylite]. Ds Ac. 1762-1878. ? 1resattest. a) ca 1610 ridiculeté « acte, conduite ridicules » (Béroalde de Verville, Le Moyen de Parvenir, Defaut, éd. H. Moreau et A. Tournon, fac-similé, p. 485), 1663-64 ridiculité (Ch. Robinet, Panégyrique de l'Éc. des femmes, 4eentrée ds Brunot t. 4, p. 551), b) 1675, 13 oct. « caractère de ce qui est ridicule » (Sévigné, Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 1, p. 876: la ridiculité de ses manières [Melledu Plessis]); de ridicule, suff. -eté*, -ité*; v. Nyrop t. 3, § 341.
BBG. ? Strosetzki (Ch.). Konversation ... Frankfurt am Main, 1978, p. 115.

Ridicule, subst. masc.,altér. plais. Réticule. (Ds Littré, DG, Rob.).

RIDICULE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Subst. 1. a) 1500-03 « élément, manière d'agir qui prête à rire » (Therence en fr., éd. 1539, f o314 r ods Delb. Notes mss: Tous tes ditz ne sont que fallaces ridiculles; 1668 tourner (qqc.) en ridicule (La Fontaine, Fables, V, 1: Je tâche d'y tourner le vice en ridicule); b) 1663 « ce qui prête à rire chez une personne, dans une chose » le ridicule des hommes (Molière, Crit. Éc. des femmes, VI); id. [date de la leçon] (La Rochefoucauld, Réflexions mor., CLXIII ds ?uvres, éd. A. Régnier, t. 1, p. 96, note 4: il y a une infinité de conduites qui ont un ridicule apparent); 2. 1652 « ce qui excite le rire, la risée (d'une manière générale) (Guez de Balzac, Socrate chrétien ds ?uvres, Paris, L. Billaine, t. 2, 1665, p. 265: Le Ridicule est une des extremitez du subtil); 3. 1658 « personne excitant la risée » (Loret, Muze histor., 18 juil. ds Livet Molière); 1659 tourner (qqn) en ridicule (Pascal, Provinciales, XII ds ?uvres, éd. J. Chevalier, p. 802). B. Adj. 1. av. 1502 « digne de risée » choses vaines et ridicules (O. de Saint-Gelais, Eneide, fol. 187d, éd. 1529 ds Gdf. Compl.); 1580 (d'une personne) se rendre ridicule (Montaigne, Essais, II, 17, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 659); 1588 impers. il est ridicule que (Id., III, 9, p. 975); 2. 1865 « insignifiant, dérisoire (surtout en parlant d'une somme, d'une valeur) » (Goncourt, loc. cit.). Empr. au lat.ridiculus, en bonne part « plaisant, drôle », en mauvaise part « ridicule, risible, comique; extravagant ». Cf. les synon. ant. évincés par ridicule: m. fr. ridiculaire (xves. ds Gdf.; empr. au lat. ridicularius, b. lat. ridicularis « bouffon ») et ridiculeux (xves., ibid.; empr. au lat. ridiculosus « plaisant, drôle »).

Ridicule au Scrabble


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ridicule

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Les mots proches de Ridicule

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Désenseigner     Prolonger     Tanné, ée     Oint, ointe     Caravane     Culier     Cachot     Dépôt     Présenté, ée     Inextensible     

Les citations avec le mot Ridicule


  1. Mal de dents, mal d'amour. Cette ridicule affection ne peut donc pas se passer de bandeau?

    Auteur : Paul Masson - Source : Les Pensées d'un Yoghi (1896)


  2. Que nos mères soient juives peut impliquer, pour certains, que nous aussi nous le soyons, mais ça n'empêche pas que pour d'autres, cela peut ne rien vouloir dire du tout. D'ailleurs, imagine à quel point cette définition est ridicule : si je me marie avec une goy, mes enfants ne seront pas juifs, mais si eux, à leur tour, tout goyim qu'ils soient, ils épousent une Juive, j'aurai des petits-enfants juifs ! C'est pas aberrant, ça ?

    Auteur : Santiago Amigorena - Source : Le Ghetto intérieur (2019)


  3. Ce ne sont pas nos défauts qui sont ridicules, mais le soin que nous prenons à les dissimuler et à feindre d'en être épargnés.

    Auteur : Giacomo, comte Leopardi - Source : Pensées


  4. Le ridicule de ce que je fais ne me frappe que longtemps après. Je n'observe pas en même temps que je vis. Je ne reviens qu'ensuite sur chaque détail de ma vie.

    Auteur : Jules Renard - Source : Journal


  5. On ne tombe jamais deux fois dans le même abîme. Mais on tombe toujours de la même manière, dans un mélange de ridicule et d'effroi. Et on voudrait tant ne plus tomber qu'on s'arc-boute, on hurle.

    Auteur : Eric Vuillard - Source : L'ordre du jour


  6. Rien n'est plus ridicule que d'espérer de l'avenir une légitimation de nos aigreurs.

    Auteur : Patrice Jean - Source : L'homme surnuméraire (2017)


  7. Je connais des écrivains qui se font gloire de leur orgueil. Il n'y a vraiment pas de quoi. Rien n'est plus ridicule que l'orgueil. C'est un sentiment qui ne va jamais sans envie et qui n'est que l'hypertrophie puérile de la vanité.

    Auteur : Antoine Albalat - Source : Comment on devient écrivain (1925)


  8. Les bourgeois, par une vanité ridicule, font de leurs filles un fumier pour les terres des gens de qualité.

    Auteur : Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort - Source : Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes (1795)


  9. La tragédie punit ce qui est au-delà de la loi, la comédie ce qui est en deça. Toutes deux traitent les objets propres de la loi, seulement en tant qu'ils se perdent dans le ridicule ou s'étendent dans l'horrible.

    Auteur : Gotthold Ephraïm Lessing - Source : Dramaturgie de Hambourg (1769)


  10. Il (Boileau) eût fait main basse sur cette rhétorique triviale, qui consiste à noyer un tas de sophismes dans une mer de paroles oiseuses et de figures ridicules.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Eloges, Despréaux


  11. Il était impossible de voir un vieillard plus jeune et plus vif, buvant sec et ne se grisant jamais, chantant et folâtrant avec la jeunesse sans jamais se rendre ridicule, parce qu'il avait l'esprist chaste et le coeur naïf.

    Auteur : George Sand - Source : Histoire de ma vie (1855), IV


  12. Son embarras était d'autant plus grand qu'il s'était vanté à ses amis d'être entièrement libre ; et qu'il n'ignorait pas que le ridicule qu'on a augmente toujours en proportion qu'on s'en défend

    Auteur : Pierre Choderlos de Laclos - Source : Les Liaisons dangereuses (1782)


  13. Plus il mesurait ce qu'il y avait de vil et de vulgaire, de mesquin et de ridicule - de bourgeois, en un mot - dans son attitude envers elle, plus il s'y incrustait.

    Auteur : Henry de Montherlant - Source : Pitié pour les femmes (1936)


  14. Il y a toujours quelque chose de ridicule dans les émotions des personnes que l'on a cessé d'aimer.

    Auteur : Oscar Wilde - Source : Le Portrait de Dorian Gray (1891)


  15. Un suicide de vieillard, c'est laid et ridicule.

    Auteur : Michel Tournier - Source : Journal extime (2002)


  16. Toutes les passions nous font faire des fautes, mais l'amour nous en fait faire de plus ridicules.

    Auteur : François de La Rochefoucauld - Source : Réflexions ou Sentences et Maximes morales (1664), 422


  17. Comment peut-on traiter sérieusement le monde quand le monde lui-même est si ridicule? L'esprit de trafic est partout. L'Honneur et la Chasteté!

    Auteur : Okakura Kakuzo - Source : Le Livre du Thé (1976)


  18. Au bout du compte, toute chose finit dans le ridicule, ou du moins dans le pitoyable, si grande et importante qu'elle puisse être.

    Auteur : Thomas Bernhard - Source : Maîtres anciens (1985)


  19. L'esprit y est toujours naturel et exempt de ce jargon ridicule, à la fois puéril et barbare, dont plusieurs de nos pièces modernes sont si cruellement infectées.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Eloges, Boissi


  20. Vivre signifie enfourcher un destin, aimer est pour nous synonyme de se projeter dans des amours vertigineuses. Le normal est notre hantise, l'exorbitant notre mesure, et notre ridicule vanité.

    Auteur : Alexandre Jardin - Source : Le Zubial (1997)


  21. On m'annonce que je vais être décoré. Je me suis souvent moqué du sot amour des hommes pour ces petits bouts de ruban, rouges, bleus ou verts; aujourd'hui que je vais en avoir un, je ne trouve plus cet amour si ridicule : d'abord, cette décoration est le signe du mérite, puis elle est parfois fort utile, surtout en voyage ; ce ruban rouge à votre habit dispose tout le monde à la politesse envers vous; c'est même parfois un porte-respect.

    Auteur : Ernest Legouvé - Source : Les pères et les enfants au XIXe siècle (1867)


  22. Dans ma première enfance, les Français avaient un sentiment du ridicule qu'ils ont perdu depuis, sous l'empire de causes que je ne saurais démêler.

    Auteur : Anatole France - Source : Le Petit Pierre (1918)


  23. Quelques étoiles commençaient à percer, brillantes comme si on les avait astiquées. Les illuminations de Noël formaient des coulées de lave scintillante dans la rue mais toute cette agitation lui parut dérisoire dans le regard immémorial des Pyrénées. Même le crime le plus atroce devenait petit, ridicule, face à l'éternité colossale des montagnes. Guère plus qu'un insecte écrasé sur une vitre.

    Auteur : Bernard Minier - Source : Glacé (2011)


  24. Les hommes ne paraissent jamais plus ridicules que lorsqu'ils font quelque chose en masse et en foule.

    Auteur : Johann Paul Friedrich Richter, dit Jean-Paul - Source : Pensées extraites de tous les ouvrages de Johann Paul Friedrich Richter dit Jean-Paul


  25. C'est une cruauté et une barbarie de tuer, d'assommer, et d'égorger, comme on fait, des animaux qui ne font point de mal, car ils sont sensibles au mal et à la douleur aussi bien que nous, malgré ce qu'en disent vainement, faussement, et ridiculement nos nouveaux cartésiens, qui les regardent comme de pures machines sans âmes et sans sentiments aucuns (...). Ridicule opinion, pernicieuse maxime, et détestable doctrine puisqu'elle tend manifestement à étouffer dans le coeur des hommes tous sentiments de bonté, de douceur et d'humanité qu'ils pourraient avoir pour ces pauvres animaux. (...) Il faut indubitablement croire aussi qu'ils sont sensibles aussi bien que nous au bien et au mal, c'est-à-dire au plaisir et à la douleur, ils sont nos domestiques et nos fidèles compagnons de vie et de travail, et par ainsi il faut les traiter avec douceur. Bénies soient les nations qui les traitent bénignement et favorablement, et qui compatissent à leurs misères, et à leurs douleurs, mais maudites soient les nations qui les traitent cruellement, qui les tyrannisent, qui aiment à répandre leur sang, et qui sont avides de manger leurs chairs

    Auteur : Jean Meslier - Source : Mémoire des pensées et sentiments (1762)


Les citations du Littré sur Ridicule


  1. L'orgueil est toujours révoltant ; la vanité, toujours ridicule

    Auteur : D'ALEMB. - Source : Synon. Oeuv. t. III, p. 326


  2. Ce n'était pas jadis sur ce ton ridicule Qu'Amour dictait les vers que soupirait Tibulle

    Auteur : BOILEAU - Source : ib. II


  3. Mars, renversé et couvrant de son corps neuf arpents, Diane donnant des soufflets à Vénus, sont aussi ridicules qu'un ange coupé en deux, et qui se renoue comme un serpent

    Auteur : Chateaubriand - Source : Génie, II, IV, 4


  4. On ne voit point mieux le ridicule de la vanité, et combien elle est un vice honteux, qu'en ce qu'elle n'ose se montrer, et qu'elle se cache souvent sous les apparences de son contraire

    Auteur : LA BRUY. - Source : XI


  5. Il vaut mieux passer pour sérieuse que pour ridicule, et pour taciturne que pour imbécile

    Auteur : MAINTENON - Source : Lett. à M. d'Aubigné, t. I, p. 164, dans POUGENS


  6. L'on voit de certaines gens qui rient également des choses ridicules et de celles qui ne le sont pas

    Auteur : LA BRUY. - Source : XI


  7. ....la majeure en est inepte, la mineure impertinente, et la conclusion ridicule

    Auteur : Molière - Source : Mar. forcé, 6


  8. Nostre propre et peculiere condition [de nous hommes] est autant ridicule que risible

    Auteur : MONT. - Source : I, 379


  9. Vous vous informez.... si, pour servir Dieu, il est nécessaire d'affecter des singularités qui vous donnent du ridicule aux yeux des autres hommes

    Auteur : MASS. - Source : Carême, Évid. de la loi.


  10. S'adresser à l'amant [pour sauver la vertu de la femme] avait un caractère de don-quichottisme par trop ridicule

    Auteur : CH. DE BERNARD - Source : Un acte de vertu.


  11. Ah ! bon Dieu ! dis-je en moi-même, ne sentirons-nous jamais que le ridicule des autres ?

    Auteur : Montesquieu - Source : Lett. pers. 52


  12. Ils ont bien de l'esprit, mais ils ne raisonnent jamais ; les raisonneurs, qui sont gens durs, les appellent peuple, sans difficulté ; d'autre part, ces gens-ci s'en vengent en tournant les raisonneurs en ridicule

    Auteur : FONTEN. - Source : Mondes, 6e soir.


  13. Le trône, tout imposant qu'il est, ne préserve pas toujours du ridicule, nous l'avons vu

    Auteur : GENLIS - Source : Mlle de Lafayette, p. 272, dans POUGENS


  14. Il n'y a rien de si impertinent et de si ridicule qu'on ne fasse avaler, lorsqu'on l'assaisonne en louanges

    Auteur : Molière - Source : l'Avare, I, 1


  15. Ce foudre ridicule Dont arme un bois pourri ce peuple trop crédule

    Auteur : Corneille - Source : Poly II, 6


  16. Notre poésie même me paraît ridicule sur ce point ; on rejette : j'ai vu mon père immolé à mes yeux ; et on admet : j'ai vu ma mère immolée à mes yeux, quoique l'hiatus du second vers soit beaucoup plus ridicule

    Auteur : D'ALEMB. - Source : Lett. à Voltaire, 11 mars 1770


  17. Les ridicules aventures D'un amoureux en cheveux gris

    Auteur : MALH. - Source : III, 3


  18. Toutes les peintures ridicules qu'on expose sur les théâtres, doivent être regardées sans chagrin de tout le monde : ce sont miroirs publics où il ne faut jamais témoigner qu'on se voie

    Auteur : Molière - Source : Critique, 7


  19. Je suis bien loin de vous dire, comme certains raisonneurs, que les maux particuliers forment le bien général ; cette extravagance est trop ridicule

    Auteur : Voltaire - Source : Jenni, 9


  20. La majeure est inepte, la mineure impertinente, et la conclusion ridicule

    Auteur : Molière - Source : Mariage forcé, 6


  21. Je ne voulais pas qu'elles [les Précieuses ridicules] sautassent du théâtre Bourbon dans la galerie du Palais

    Auteur : Molière - Source : Préc. préf.


  22. Vraiment je ne savais pas que vous eussiez enterré votre médecin ; je ne sais rien de si ridicule qu'un médecin qui ne meurt pas de vieillesse

    Auteur : Voltaire - Source : Lett. d'Argental, 6 nov. 1767


  23. Tout se fait bien ridiculement dans votre pays velche

    Auteur : Voltaire - Source : Lett. d'Argental, 27 sept. 1769


  24. ....C'est en vain qu'un ridicule auteur Croit te prendre aux filets d'une sotte louange

    Auteur : BOILEAU - Source : Épît. IX.


  25. Le ridicule de brûler à mon âge de la passion la plus extravagante pour un objet dont le coeur préoccupé ne pouvait ni me rendre aucun retour ni me laisser aucun espoir

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Confess. IX.




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Mise à jour le mercredi 12 novembre 2025 à 10h01










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