La définition de Dormir du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Dormir
Nature :
Prononciation : dor-mir
Etymologie : Bourguig. dremi ; Berry, dourmir ; provenç. dormir, durmir ; espagn. dormir ; ital. dormire ; du latin dormire. Dans l'ancienne langue, dormir prend la forme réfléchie, comme d'autres verbes neutres la prenaient et la prennent encore. La conjugaison je dors, tu dors, il dort, etc. n'est point, dans la vérité, une irrégularité ; ces formes suivent la conjugaison latine : dórmio, dórmit, etc. où l'accent est sur dor.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de dormir de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec dormir pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Dormir ?


La définition de Dormir

Reposer dans le sommeil. Il dort profondément. Le malade va mieux, il a dormi d'un bon somme. Il dormait quelquefois dans le jour.


Toutes les définitions de « dormir »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

DORMIR. (Je dors; nous dormons. Je dormais. Je dormis. Je dormirai. Dors. Que je dorme. Que je dormisse. Dormant. Dormi.) v. intr.
Être dans le sommeil. Dormir d'un profond sommeil. Il ne dort ni jour, ni nuit. Il dort profondément. Avoir envie de dormir. Faire semblant de dormir. Dormir sur un lit, sur un canapé, dans un fauteuil. Dormir d'un bon somme, de bon somme, Dormir d'un sommeil tranquille. On dit aussi, transitivement, Dormir un bon somme. Dormez votre sommeil. Fam., Dormir la grasse matinée, Dormir bien avant dans le jour, se lever fort tard. Par exagération, Dormir debout, tout debout, Éprouver le besoin du sommeil au point de s'assoupir même sans être couché ou assis. Conte à dormir debout. Voyez CONTE. Prov. et fig., Qui dort dîne, Le sommeil tient lieu de nourriture. Fig., Le bien, la fortune lui vient en dormant, se dit en parlant d'une Personne qui devient riche sans rien faire. Éveiller le chat qui dort. Voyez CHAT. Fig. et fam., Cette toupie, ce sabot dort, se dit d'une Toupie, d'un sabot qui tourne si vite que le mouvement en est imperceptible. Pop., Dormir comme un sabot, Dormir profondément et sans aucun mouvement. Fam., Dormir comme une marmotte, Dormir longtemps et profondément. On dit de même Dormir comme un loir. Fig. et fam., Dormir sur les deux oreilles, Être en pleine sécurité. Je veillerai à votre affaire, dormez sur les deux oreilles. Fig. et fam., Ne dormir que d'un œil, Être sur le qui-vive. Ou dit aussi Dormir les yeux ouverts. Fig. et fam., Il n'en dort pas, se dit de Quelqu'un qui est tenu en éveil par une vive espérance ou une crainte incessante. Fig., Laisser dormir ses capitaux, ses fonds, Ne pas les faire valoir. Laisser dormir un ouvrage, Le garder pendant quelque temps, pour en juger mieux quand l'imagination sera refroidie. Laisser dormir une affaire, Ne pas y donner suite, ne pas la réveiller. Il se dit encore figurément des Eaux qui n'ont point de mouvement, ou dont le mouvement est imperceptible. Il fait beau pêcher où l'eau dort. Prov. et fig., Il n'y a pire eau que l'eau qui dort, se dit de Quelqu'un qui cache ses desseins, sa vraie nature.

Littré

DORMIR (dor-mir), je dors, tu dors, il dort, nous dormons, vous dormez, ils dorment?; je dormais?; je dormis?; je dormirai?; je dormirais?; dors, qu'il dorme, dormons?; que je dorme, que nous dormions?; que je dormisse?; dormant v. n.
  • 1Reposer dans le sommeil. Il dort profondément. Le malade va mieux, il a dormi d'un bon somme. Il dormait quelquefois dans le jour. Pourras-tu dans son lit dormir en assurance?? Corneille, Nicom. V, 1. Trop dormir fait mal à la tête, Et trop dormir c'est vivre en bête, Scarron, Virg. trav. VII. Guillot, le vrai Guillot, étendu sur l'herbette, Dormait alors profondément, La Fontaine, Fabl. III, 3. Cette réflexion embarrassant notre homme, On ne dort pas, dit-il, quand on a tant d'esprit, La Fontaine, ib. IX, 4. T'attendre aux yeux d'autrui, quand tu dors, c'est erreur, La Fontaine, ib. XI, 3. Je ne dormirai point sous de riches lambris?; Mais voit-on que le somme en perde de son prix?? La Fontaine, ib. XI, 4. Ce n'est qu'à prix d'argent qu'on dort en cette ville, Boileau, Sat. VI. C'est là que le prélat, muni d'un déjeuné, Dormait d'un léger somme, attendant le dîné, Boileau, Lutr. I. Mais tout dort et l'armée et les vents et Neptune, Racine, Iphig. I, 1. La vie est un sommeil?; les vieillards? ont eu un songe confus, informe et sans aucune suite?; ils sentent néanmoins, comme ceux qui s'éveillent, qu'ils ont dormi longtemps, La Bruyère, XI. Tout dort, tout est tranquille?; et l'ombre de la nuit?, Voltaire, Zaïre, V, 8. La nuit finissait, il était quatre heures, tout dormait encore dans les bivouacs de Delzons, hors quelques sentinelles, quand tout à coup?, Ségur, Hist. de Napol. IX, 2.

    Dormir à bâtons rompus, être réveillé, se réveiller plusieurs fois sans pouvoir faire un somme continu.

    Dormir comme un loir, dormir beaucoup, profondément, à cause que le loir est un animal hibernant, qui dort plusieurs mois de suite pendant l'hiver. On dit de même, dormir comme une marmotte.

    Dormir comme une souche, être profondément endormi.

    Dormir tout debout, ou, simplement, dormir debout, n'en pouvoir plus de sommeil, être accablé par le sommeil, au point de s'assoupir sans être couché ou assis.

    Conte à dormir debout, propos fabuleux qui ne méritent aucune créance. Voilà ce qui s'appelle des contes à dormir debout, Sévigné, 73. Les contes à dormir debout que l'on vous fait, Sévigné, 256.

    Dormir sur l'une et l'autre oreille, et, plus souvent, sur les deux oreilles, dormir profondément, et, figurément, être plein de sécurité. ? Je lui conseille De dormir, s'il se peut, d'un et d'autre côté, La Fontaine, Coupe.

    Dans un sens opposé, ne dormir que d'un ?il, être en une vigilance inquiète. Certain jaloux ne dormant que d'un ?il, La Fontaine, On ne s'avise....

    Dormir en lièvre, dormir les yeux ouverts, et, figurément, être toujours sur le qui-vive. Cette crainte maudite M'empêche de dormir sinon les yeux ouverts, La Fontaine, Fabl. II, 14.

    Il n'en dort pas, se dit d'un homme qu'une vive espérance, une crainte incessante, une préoccupation assiége constamment.

    Fig. Le feu qui semble éteint souvent dort sous la cendre, Corneille, Rodog. III, 4.

  • 2Dormir se dit aussi de ce qu'on a nommé le sommeil des plantes. Le soir, de nos jardins parcourez les carreaux?; Voyez, ainsi que nous, sur leurs tiges baissées S'assoupir de ces fleurs les têtes affaissées, Et, dormant au lieu même où veilleront leurs s?urs, Du nocturne repos savourer les douceurs, Delille, Trois règnes, VI.
  • 3Dans le langage biblique, dormir avec une femme, passer la nuit avec elle. Sa maîtresse [de Joseph] le prit par son manteau, et lui dit encore?: Dormez avec moi, Sacy, Bible, Genèse, XXXIX, 12.
  • 4Dormir construit avec des substantifs et ayant en apparence, mais en apparence seulement, le sens actif. Le malade a dormi plusieurs heures de suite.

    Dormir la grasse matinée (c'est-à-dire dormir pendant la grasse matinée), dormir jusqu'à onze heures ou midi. Vous deviez être au lit toute cette journée, Ou tout du moins dormir la grasse matinée, Poisson, le Fol raisonnable, dans LE ROUX, Dict. comique.

    Dormir sa réfection, dormir autant qu'on en a besoin, c'est-à-dire dormir autant que la réfection l'exige. Le sommeil est nécessaire à l'homme?; et lorsqu'on ne dort pas sa réfection il arrive que?, Molière, Princ. d'Él. Prol.

  • 5Dans le style élevé, il se dit du sommeil de la mort. Elle va descendre à ces sombres lieux, à ces demeures souterraines, pour y dormir dans la poussière avec les grands de la terre, avec ces rois et ces princes anéantis?, Bossuet, Duch. d'Ort. Vous serez vous-même réduit en poudre au milieu des incirconcis, et vous dormirez avec ceux qui ont été passés au fil de l'épée, Sacy, Bible, Ézéchiel, XXXII, 28. Ses vices dormiront avec lui dans la poussière du tombeau, Massillon, Car. Impén. ?c'est ici que dorment nos aïeux, Ducis, Abuf. II, 7. J'ai suivi mon époux jusqu'aux tombes sacrées Où dorment des Césars les cendres révérées, Chénier M. J. Tibère, III, 1. Les morts dorment en paix dans le sein de la terre?; Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints, Musset, Poésies nouv. Nuit d'octobre.
  • 6 Fig. Être en repos, en sécurité. Nous ne connaissons que notre confiance dans le ministre et le malaise que nous éprouvons?: nous ne dormons que parce qu'on dort au pied du Vésuve, Mirabeau, Collection, t. III, p. 232.
  • 7 Fig. Ne point agir quand on devrait le faire. Aux menaces du fourbe on doit ne dormir point, Molière, Tart. V, 3. L'habitude de se laisser voler par ses domestiques, jointe à la vigilance du coupable, à qui son maître ne pouvait reprocher d'avoir dormi dans son service, le portèrent à la clémence, Hamilton, Gramm. 11. Tu dors, Brutus, et Rome est dans les fers, Voltaire, M. de Cés. II, 2. Dans tous les lieux, sans cesse, ouvrant l'?il et l'oreille, En paraissant dormir le gouvernement veille, Ducis, Othello, II, 7.

    En matière féodale, quand le vassal dort, le seigneur veille, ou quand le seigneur dort, le vassal veille, c'est-à-dire quand l'un des deux néglige d'user de ses droits, l'autre en profite.

    Familièrement. Cet homme ne dort pas, se dit d'un homme à l'affût de toutes les circonstances qui lui sont favorables.

    Dormir sur une affaire, la conduire lentement, doucement.

    Laisser dormir un ouvrage d'esprit, attendre pour en mieux juger que l'imagination soit refroidie. Oui je dormais sur un petit volume Qui me vaudra d'être encore étrillé, Béranger, Gohier.

    Laisser dormir une affaire, attendre pour y donner suite.

    Laisser dormir les lois, en suspendre momentanément l'exécution. Sparte elle-même a laissé dormir ses lois, Rousseau, Contr. IV, 6.

    Laisser dormir ses fonds, ses capitaux, ne pas les faire valoir.

    Laisser dormir noblesse, se disait autrefois lorsqu'un gentilhomme, qui voulait faire le commerce, déclarait qu'il n'entendait être commerçant que pendant un certain temps.

  • 8Rester immobile, être sans mouvement, en parlant des choses. Il fait beau pêcher où l'eau dort.

    On dit qu'un sabot, qu'une toupie dorment, quand le mouvement qui les anime est si rapide qu'ils semblent immobiles.

    Fig. Dormir comme un sabot, dormir profondément.

    Terme de marine. On dit que le sablier dort, quand on a oublié de le retourner?; qu'une rose des vents dort, quand elle ne tourne pas, le bâtiment changeant de route. Laisser dormir l'horloge, oublier de la remonter.

  • 9 V. a. Dans le langage élevé et dans cette seule locution, dormir son sommeil. Dormez votre sommeil, riches de la terre, et demeurez dans votre poussière, Bossuet, le Tellier. Tous les riches ont dormi leur sommeil, et, lorsqu'ils se sont éveillés, ils n'ont rien trouvé dans leurs mains, Sacy, Bible, Psaumes, LXXI, 6.

    Par une même figure grammaticale, mais dans le langage familier, dormir un bon somme, avoir un bon sommeil pendant un long espace de temps.

    C'est par analogie de cet emploi que A. de Musset a hasardé dormi au passif?: Suis-je pas belle encor?? pour trois nuits mal dormies Ma joue est-elle creuse et mes lèvres blêmies?? dans le Dict. de POITEVIN.

    On trouvera à l'historique?: dormir une éternelle nuit. Cela pourrait aussi très bien se dire.

  • 10 S. m. Le long dormir est exclu de ce lieu, La Fontaine, Papef. Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir Comme le manger et le boire, La Fontaine, Fabl. VIII, 2.

PROVERBES

Il n'y a pas de pire eau que celle qui dort, c'est-à-dire il faut se défier des gens qui ne manifestent rien de ce qu'ils ressentent. Mais il n'est, comme on dit, pire eau que l'eau qui dort, Molière, Tart. I, 1.

Qui dort dîne, c'est-à-dire en dormant on s'engraisse aussi bien qu'en mangeant. Ce proverbe se prend aussi dans un sens moqueur, pour reprocher l'indolence à un paresseux, et lui faire entendre que, s'il ne travaille pas, il ne dînera qu'en songe.

Le bien, la fortune lui vient en dormant, c'est-à-dire il devient riche sans rien faire. Les biens nous viennent en dormant, je vous assure, Regnard, Retour impr. sc. 1.

Jeunesse qui veille et vieillesse qui dort, c'est signe de mort.

Il ne faut pas réveiller le chat qui dort, il ne faut pas renouveler une méchante affaire qui est assoupie. À l'historique, on trouve?: réveiller le chien qui dort, ce qui est mieux.


REMARQUE

Les douze heures que j'ai dormi et non dormies. L'apparence de verbe actif disparaît quand on restitue l'ellipse?: Les douze heures pendant lesquelles j'ai dormi.


HISTORIQUE

XIe s. Charles se dort, li empereres riches, Ch. de Rol. LV. Par touz les prez or se dorment li Franc, ib. CLXXX.

XIIe s. Que il m'avint anuit [cette nuit] en mon dormant, Ronc. p. 163. Ne fausse amors ne veut que s'entremete De moi laisser dormir ne reposer, Couci. Il dormirent lur somne, Liber psalm. p. 101. Li dormirs est partiz de mes eauz [yeux], Machabées, I, 6.

XIIIe s. Là dormirent la nuit, H. de Valenciennes, II. Anuit avecques moi [je] ferai Bertain dormir, Berte, XII. De peine et de travail [elle] dort si ferm et si dur, ib. XLI. Nus selier ne autres ne doit sele tainte garnie livrer, devant que ele est esté vernicie, se ce n'est sele dormant, Liv. des mét. 213. Trop de ledes choses aviennent à ceux qui tex [tels] dormirs maintiennent, la Rose, 13664. L'en [on] se dort le soir [dans une navigation] là où en [on] ne scet se l'en se trouvera ou fons de la mer, Joinville, 210.

XIVe s. Quant l'en dort, il ne appert pas ne n'est manifeste qui est bon ou qui est malvois, Oresme, Eth. 30. Celui qui dort ne vit pas, fors de tele vie comme vit une plante, Oresme, ib. 311. Mais Jehan tint leurs parolles Droictement comme frivolles, Et leur disoit?: Vous faictes tort?; Vous esveillez le chien qui dort, Liv. du bon Jehan, 1033.

XVe s. Le deable, qui oncques ne dort, resveilla ceux de Bruges, Froissart, II, II, 52. Nos gens ne dormirent mie, ains saillirent contre eux par grande hardiesse à qui mieulx mieulx, Bouciq. II, ch. 22. Il fit faire sa sepulture pour dormir ses jours, Hist. de Louis III, duc de Bourbon, p. 371, dans LACURNE. Et tant fit qu'il se trouva en la chambre où la levriere se dormoit, Louis XI, Nouv. XXVIII.

XVIe s. L'esprit troublé de mon cher pere Anchise En mon dormant haste mon entreprise, Du Bellay, J. IV, 16, recto. Filz de deesse, en quelle seureté Es-tu icy au dormir arresté Si longuement?? Du Bellay, J. IV, 22, verso. Mais quand l'homme a perdu ceste douce lumiere, La mort luy fait dormir une eternelle nuict, Du Bellay, J. VI, 17, recto. Nos voisins ne dorment pas, et n'ont que trop de connoissance de nos desordres, Lanoue, 223. Agesilaus dit que pour ce jour là il falloit laisser dormir les loix, Amyot, Agésil. 49. Les vents sont assoupis, les bois dorment sans bruit, Ronsard, 744. Qui dort grasse matinée, trotte toute la journée, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 389. Trop dormir cause mal vestir, Leroux de Lincy, ib. p. 429. L'autre sauvage qui avoit cependant dormy [perdu connaissance] du coup que le chevalier du dragon lui avoit donné, Don Flores de Grece, f° CXX, dans LACURNE. Neantmoins en y avoit-il bien de telx qui eussent eu grand mestier [besoin] de dormir le vin qu'ilz avoient beu à oultrage, Menard, Hist. de du Guesclin. p. 528, dans LACURNE. Essuyez de tristes yeux Le long gemir?; Et me donnez pour le mieux Un doux dormir, la Marguerite des marguerites, cité dans Revue de l'Instr. publique, 19 juin 1862, p. 186.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DORMIR. Ajoutez?:
11Il se dit d'un végétal pendant le temps où la séve n'a pas de mouvement. Je conseille aussi l'échaudage, pratiqué lorsque la vigne dort, comme complément de l'épontage, Pellet, dans Travaux de la Comm. départem. contre le phylloxéra, Perpignan, 1874, p. 91.
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Encyclopédie, 1re édition

* DORMIR, v. n. état de l'homme, qui partage toute sa vie avec l'état du sommeil, comme le jour & la nuit partagent toute la durée. Voy. Sommeil.

Dormir, (Jurispr.) ce terme est usité en cette matiere en plusieurs sens différens.

C'est une maxime en fait de mouvance féodale, que tant que le vassal dort le seigneur veille, & que tant que le seigneur dort le vassal veille ; c'est à-dire, comme l'explique l'art. 62 de la coûtume de Paris, que le seigneur ne fait point les fruits siens avant qu'il ait saisi, & qu'après la saisie il gagne les fruits jusqu'à ce que le vassal ait fait son devoir, en renouvellant toutefois par le seigneur la saisie de trois ans en trois ans.

On dit aussi en style de palais, que quand la cour se leve le matin, elle dort l'après-dînée, pour dire que quand elle a été obligée de lever l'audience du matin plûtôt qu'à l'ordinaire, pour quelque cérémonie ou affaire publique, il n'est pas d'usage qu'elle entre de relevée.

On dit aussi en parlant d'un usage pratiqué dans certaines provinces, comme en Bretagne, laisser dormir sa noblesse ; c'est-à-dire que sans y déroger pour toûjours, elle demeure en suspens, avec intention de la reprendre au bout d'un certain tems ; ce qui arrive lorsqu'un gentilhomme qui veut faire commerce, déclare, pour ne pas perdre sa noblesse, qu'il n'entend faire le commerce que pendant un certain tems. Voyez Dérogeance, Gentilhomme, Noble, Noblesse. (A)

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Wiktionnaire


Verbe - ancien français

dormir \Prononciation ?\

  1. Dormir.
  2. (Pronominal) Dormir.

Verbe - français

dormir \d??.mi?\ intransitif, parfois transitif 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. (Intransitif) Se reposer dans un état inconscient, de sommeil.
    • [?] tout le monde dort, essaie au moins de dormir [?]. (Guy de Maupassant, Mademoiselle Fifi)
    • Nous dormîmes honteusement jusqu'à huit heures, et je ne sais combien de temps nous aurions prolongé cette grasse matinée, si l'hôtesse n'était venue nous apporter le café, [?]. (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
    • Elle savait que la belle au Bois dormant reçut le Prince dans son lit, qu'on « leur tira le rideau » et qu'« ils dormirent peu », sans que l'auteur les plaigne. (Pierre Louÿs; Les aventures du roi Pausole, 1901)
    • Ils devaient être épuisés de fatigue, car ils dormaient profondément, l'un près de l'autre, allongés, les bras collés au corps, comme des cadavres. (Octave Mirbeau, Le colporteur,)
    • [?] je vis toute la famille de mon hôte, une vingtaine de personnes, dont une dizaine d'enfants, qui dormaient, serrés les uns contre les autres, sur des nattes de pandanus. (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Et ils continuent de giberner, mais un tel sommeil s'était emparé de moi que je m'en allai dormir dans la grange. (W?adys?aw Stanis?aw Reymont, Pèlerinage à Czestochowa, page 21, L'Âge d'Homme, 1984)
  2. (Transitif) Vivre un rêve, une sieste? en état de sommeil.
    • Saül but de l'eau du ruisseau, s'étendit à l'ombre du grenadier et dormit un rêve comme rafraîchi du vol, tout près de sa face, d'oiseaux frais et soyeux. (Gustave Kahn, Terre d'Israël, 1933)
    • Marie dort une sieste. (Anne-Marie Brousseau, Emmanuel Nikiema, Phonologie et morphologie du français, 2001)
    • Le vieux Pontife dormait sa sieste après-midi, lorsque le général Cervoni vint lui annoncer qu'il n'était plus souverain temporel. (François Rohrbacher,Franz Hülskamp,Hermann Rump, Histoire universelle de l'église catholique, 1849)
    • Est-ce que les heures dormies avant minuit sont plus efficaces? (site fr.answers.yahoo.com)
  3. (Intransitif) (Figuré) Être immobile ou avoir un mouvement imperceptible.
    • Quand tout dort encore, les larges avenues de Carpentras voient affluer des amoncellements d'asperges, de petits pois, de pomme de terre, de cerises et de fraises. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Cette toupie dort, elle tourne si vite que le mouvement en est imperceptible.
  4. (Figuré) Gésir dans la mort.
    • On peut découvrir autour de l'église, à l'ombre de vieux hêtres et de vieux tilleuls, une tombe presque envahie par l'herbe. Quelques-uns des parents de Pasteur dorment sous la pierre où est gravée l'inscription très simple : « Ici reposent à côté les uns des autres... » (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p.6)
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Trésor de la Langue Française informatisé


DORMIR, verbe.

I.? Cour., emploi intrans.
A.? [Le suj. désigne une pers. ou un animal, ou p. méton. un lieu qui rassemble plusieurs pers.]
1. Être dans l'état de sommeil. Les faisans dormaient sur les branches (Genevoix, Raboliot,1925, p. 176).Dix heures et demie du soir. L'école dormait (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 331):
1. Il dort, mon Bénoni! Viens le voir, il repose; Marche bien doucement, car le bruit l'indispose. Viens le voir au salon d'où chacun s'est banni; Parlons bas, parlons bas, s'il allait nous entendre, S'éveiller pour souffrir, son sommeil est si tendre! Il dort, mon Bénoni! Borel, Rhapsodies,1831, p. 25.
2. Un homme avait lutté toute la nuit pour trouver le sommeil. Il allait s'endormir. Il entendait que son ennemi entrait chez lui au moment même où ses yeux se fermaient. Il ne cherchait pas à ouvrir les yeux. Il avait tellement besoin de dormir. Il s'endormait. Son ennemi le tuait. Cet homme s'en moquait. Il s'était endormi au moins avant de mourir. Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 116.
? Dormir + compl. d'obj. interne.Dormir d'un profond sommeil. Dormir d'un bon somme, de bon somme (Ac. 1798-1932) Elle [une fillette] dormait de ce sommeil d'absolue confiance propre à son âge (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 187).Il dormait d'un épais sommeil ivre (Gide, Immor.,1902, p. 442).
? Dormir + compl. circ. dir. de temps.Dormir une demi-heure, une heure. Elles dormirent la grasse matinée (Balzac, Goriot,1835, p. 213).Comme j'aurais voulu dormir mes douze heures (Erckm.-Chatr., Conscrit1813, 1864, p. 67).
? Rare, emploi subst. masc. de l'inf. prés. (au sing. seulement). Disposition à dormir, fait de dormir. Synon. sommeil.Le dormir paisible dans les herbes épaisses (France, Puits ste Claire,1895, p. 29).Essayez d'ajourner le dormir ou le manger, ils vous assiègeront (Alain, Propos,1931, p. 986).
? Proverbes. Qui dort dîne. ,,Le sommeil tient lieu de nourriture`` (Ac. 1835-1932). Le bien, la fortune lui vient en dormant. ,,En parlant d'une personne qui devient riche sans rien faire`` (Ac. 1798-1932). Il ne faut pas (r)éveiller le chat qui dort. Voir chat.
? Locutions
a) [Désignant un sommeil profond ou paisible] Dormir comme un loir, comme une marmotte, comme un sabot, comme une souche; dormir à poings fermés, d'un sommeil de plomb; dormir comme un bienheureux, du sommeil du juste. Dormir profondément. Dormir (tout) debout; (au fig.) un conte, une histoire, etc. à dormir debout. Cf. debout.Au fig. dormir sur les/ses deux oreilles. N'être nullement inquiété. Je veillerai à votre sécurité, dormez sur les deux oreilles (Ac.1835-1932).
b) [Désignant un sommeil léger] Souvent en emploi fig. Ne dormir que d'un ?il, que d'une oreille; dormir les yeux ouverts, en gendarme. Dormir à demi, tout en restant aux aguets. Être sur le qui-vive. Il n'en dort pas. Il est préoccupé ou inquiété par quelque chose qui le tient en éveil.
c) [Désignant une attitude du corps pendant le sommeil] Dormir en chien (de fusil). Dormir recroquevillé sur soi-même. V. chien ex. 10.
d) Arg. Se faire dormir. Dormir. Envoyer dormir. Assommer (Carabelli, [Lang. pop.]).
SYNT. Dormir dans son berceau, dans/entre les bras de qqn, côte à côte, dans une chambre, sur un divan, dans un fauteuil, sur l'herbe, dans un lit, sur le sein de qqn, au soleil, sous la tente; j'ai bien, mal, peu, trop dormi; je n'ai pas dormi de la nuit; dormir jusqu'à midi, en paix; dormir et rêver, et se réveiller; dormir seul, tranquille, paisiblement, profondément; se coucher et, manger et, reposer et, veiller et dormir. Aller, avoir l'air de, avoir besoin de, avoir envie de, empêcher de, essayer de, pouvoir, faire semblant de, feindre de, rentrer, tâcher de dormir; l'enfant, tout (le monde), le village, la ville dort.
2. P. anal.
a) Demeurer immobile comme une personne livrée au sommeil. La cétoine qui dort dans le c?ur de la rose (Apoll., Alcools,1913, p. 42).
b) P. euphém. Reposer dans la mort. Dormir au cimetière. Le patriarche [Jacob] porté après sa mort à la cave de Membré pour y dormir avec ses pères (Chateaubr., Martyrs,t. 1, 1810, p. 175).Le vieux capétien qui dort sous les dalles du ch?ur (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 161).
3. P. ext. Dormir avec qqn. Avoir des relations sexuelles avec lui. Synon. fam. coucher avec.Devine qui dîne et dort avec moi ce soir? La petite Mars (Sagan, Bonjour tristesse,1954, p. 152).
4. Au fig., péj. Demeurer inactif, inconscient, rêveur ou irrésolu, au lieu d'agir. Dormir sur son travail. Il lui arrive souvent [au Français] de créer et de dormir sur son ?uvre (Valéry, Regards sur monde act.,1931, p. 134):
3. J'ai l'impression pénible que l'Amérique dort, qu'elle ne sait pas encore qu'elle est en guerre. Quel douloureux réveil y aura-t-il un jour... Green, Journal,1942, p. 207.
4. Observez vos voisins, si, par chance, il survient un décès dans l'immeuble. Ils dormaient dans leur petite vie et voilà, par exemple, que le concierge meurt. Aussitôt, ils s'éveillent, frétillent, s'informent, s'apitoient. Un mort sous presse, et le spectacle commence enfin. Camus, La Chute,1956, p. 1490.
B.? Au fig. [Le suj. désigne un inanimé]
1. [Le suj. désigne un inanimé concr.]
a) Être plongé dans le silence et l'immobilité, au moment où les hommes sont dans le sommeil. Le coucou chante au bois qui dort. L'aurore est rouge encore (Toulet, Contrerimes,1920, p. 22).Dans l'obscurité chaude, le jardin dormait, sans un bruissement (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 189).La terre couleur de moissons dormait du sommeil de l'après-midi (Malraux, Espoir,1937, p. 515).
b) Demeurer ou sembler immobile. Le vent tombe, le navire dort comme sur un lac (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 322).Fam. Cette toupie, ce sabot dort. ,,Se dit d'une toupie, d'un sabot qui tourne si vite que le mouvement en est imperceptible`` (Ac. 1798-1932).
? [Le suj. désigne une eau, un fleuve, etc.] Stagner. Anton. couler, courir.Un canal profond dont les eaux vertes dorment (Gautier, Albertus,1833, p. 123).
? P. métaph. Eau qui dort. Personne dont les apparences calmes ne reflètent pas la vraie nature. La supérieure disait à ma grand'mère que j'étais une « eau qui dort » (Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 114).Proverbe. Il n'y a pas pire eau que l'eau qui dort. Il faut se méfier d'une personne aux apparences sournoises et taciturnes.
? P. ext. [Le suj. désigne une odeur, une couleur, etc.] Une énorme odeur de taureau (...) dormait au ras de la pâture (Giono, Chant monde,1934, p. 272).Dans les longs couloirs (...) dormait une lumière froide (Giono, Bonh. fou,1957, p. 29).
? BOT. [Le suj. désigne un végétal]
? Être en état de dormance. La végétation dort en hiver (Quillet1965).
? Fermer ses feuilles ou ses pétales pendant la nuit. La belle-de-jour dort la nuit (Lar. Lang. fr.).
Rem. Ces emplois sont attestés ds la plupart des dict. gén. du xixeet xxes. sauf Ac.
c) Reposer dans un oubli ou une indifférence qui se prolongent. Dormir dans des dossiers. Dans un carton, dorment là le testament de Louis XVI et la dernière lettre de Marie-Antoinette (Goncourt, Journal,1858, p. 553).Vieilles photos qui dormaient dans son portefeuille (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 330):
5. Le portrait de Jacques dormait au fond de l'hôtel de la rue de Boulogne, où elle l'avait enfermé avec tous les pénibles souvenirs des années mortes. Zola, Madeleine Férat,1868, p. 95.
d) Demeurer inactif, être sans utilisation pour le moment. Près du rouet qui dort (Hugo, Contempl.,t. 2, 1856, p. 14).Les voiliers fuselés dorment (...), attendant les prochaines régates (Morand, New-York,1930, p. 241).Les machines à écrire dormaient sous les housses (Saint-Exup., Vol nuit,1931, p. 101).
? Laisser dormir. Passer sous silence pour l'instant, ne pas donner suite. Laisser dormir une affaire. Synon. pop. mettre en veilleuse, sous le coude.Le laisser dormir [un ouvrage] deux mois et le revoir ensuite (Stendhal, Corresp.,t. 2, 1800-42, p. 17).
? En partic. [Le suj. désigne un capital] Être improductif. Le billet de 500 francs qui dort entre mes mains (Hugo, Corresp.,1823, p. 368).Laisser dormir des capitaux.
2. [Le suj. désigne un inanimé abstr. : attitude, sentiment]
a) Être enfoui dans la conscience. Que la lumière nouvelle éveille de mon c?ur les forces cachées qui y dorment (Michelet, Journal,1849, p. 10).Je pense aux âmes affligées Où dorment d'anciennes amours (Sully Prudh., Solitudes,1869, p. 10).La puissance cosmique qui dormait dans l'individu (Bloch, Dest. du S.,1931, p. 260):
6. Mais je commencerais par le portrait de l'homme, si j'avais l'intention de faire le portrait du créateur. Cet élément incorruptible est au fond de chacun de nous. Mais presque aucun de nous n'est capable de l'y trouver. Il dort sous trop d'alluvions millénaires, la religion, les lois, l'éducation surtout qui s'acharne à l'ensevelir... Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 126.
b) Connaître le repos, l'oubli :
7. Dors, ma sagesse, dors. Forme-toi cette absence; Retourne dans le germe et la sombre innocence Abandonne-toi vive aux serpents, aux trésors... Dors toujours! descends, dors toujours! descends, Dors, dors! Valéry, La Jeune Parque,1917, p. 109.
II.? Emploi trans. [le compl. est un obj. interne]
A.? [L'obj. interne désigne le sommeil ou le temps du sommeil] Être dans l'état de sommeil. Dormir un bon somme (Ac.1798-1932).René s'étendit sur la couche du chasseur, et dormit son premier sommeil chez les Natchez (Chateaubr., Natchez,1826, p. 118):
8. Il songeait aux cinq années d'amour qu'il avait passées dans la possession de Madeleine, aux nuits tièdes qu'il avait dormies sur sa poitrine blanche... Zola, Madeleine Férat,1868, p. 161.
B.? Au fig. et p. métaph. [L'obj. interne désigne une entité comparable au sommeil]
1. [Le suj. désigne une pers.; l'obj. désigne une réalité temporelle] En dormant mon passé que ne l'ai-je perdu (Aragon, Rom. inach.,1956, p. 235).Il m'a semblé n'avoir jamais fait jusqu'alors que dormir ma vie (Aymé, Mouche,1957, p. 168).
2. [Le suj. désigne un inanimé] Les étangs chauds et roses dormant leur paresse enflammée (Montherl., Célibataires,1934, p. 905).
Rem. On rencontre ds la docum. dormi, ie en emploi adj. La fatigue d'une nuit mal dormie (Gautier, Fracasse, 1863, p. 37). Le réveil amer Du sommeil dormi parmi la chevelure (Régnier, Poèmes anc., 1890, p. 243).
Rem. gén. 1. On rencontre ds la docum. plusieurs verbes intrans. synon. rares et fam., dér. de dormir. Dormir à demi, somnoler, s'assoupir. a) Dormailler. Clercs [d'avoué] qui dormaillaient sur des copies (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 47). Attesté par Guérin 1892, DG, Lar. 20eet Quillet 1965. b) Dormasser. Réveillé en moi une sorte de bête douloureuse qui dormassait et qu'il aurait fallu laisser dormir (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1524). On rencontre aussi le part. prés. dormassant en emploi adj. Maussade et dormassante (Arnoux, Roy. ombres, 1954, p. 122). Attesté par Guérin 1892, Lar. 20e-Lar. Lang. fr. et Quillet 1965. c) Dormichonner. Journée passée à (...) dormichonner dans mon lit (Goncourt, Journal, 1890, p. 1167). Attesté ds Guérin 1892. On rencontre aussi ?) Le part. prés. dormichonnant en emploi adj. Sous les couvertures, moitié dormichonnant, moitié éveillé (Id., ibid., 1883, p. 279). Cf. Rheims 1969. ?) Le dér. dormichonnement, subst. masc. Sommeil artificiel. On cherche à endormir dans un dormichonnement le cruel présent (Id., ibid., 1869, p. 531). Cf. Rheims 1969. d) Dormitailler. Bientôt il [Grégoire] dormitaillera (...) réveillé de loin en loin (...) et replongé bientôt dans une invincible hébétude (Arnoux, Solde, 1958, p. 27). Absent des dict. gén. du xixeet du xxes. 2. On rencontre également ds la docum. plusieurs subst. rares dér. de dormir. a) Dormette, subst. fém. Petit somme, sieste. Une p'tite dormette, après dîner (Gyp, Mar. civil, 1892, p. 179). Absent des dict. gén. du xixeet du xxes. b) Dormille, subst. fém. ?) Loche de rivière. Attesté ds Ac. compl. 1842, Littré, Guérin 1892, Lar. 19e-Lar. encyclop. et Quillet 1965. ?) Région. (Centre). Petit somme, sieste. Un petit bout de dormille sur le midi (Sand, Péché de M. Antoine, 1847, p. 54). c) Dormitation, subst. fém. Sommeil (cf. Bloy, Désesp., 1886, p. 64). Attesté ds Guérin 1892 qui le signale comme anc. d) Dormitoire, subst. masc. Chambre à coucher. Il ne faisait qu'un saut du dormitoire à la salle à manger (Nodier, Fée Miettes, 1831, p. 124). Sans entrer dans votre dormitoire, si vous roupillez (La Varende, Roi d'Écosse, 1941, p. 107). Attesté ds Guérin 1892 (arch.), Lar. 19e-20e(fam.) et Quillet 1965 (très rare). e) Dormoir, subst. masc., vx et rare. Lieu ombragé et pourvu d'eau où les bestiaux peuvent se reposer. Vaches au dormoir (Nouveau, Valentines, 1886, p. 230). Attesté par la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. sauf Ac.
Prononc. et Orth. : [d? ?mi:?], (je) dors [d?:?]. Homon. dorer (certaines formes de part et d'autre). Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « reposer dans le sommeil » or se dorment li Franc (Roland, éd. J. Bédier, 2521); 2. 1409 fig. « rester inactif » (Bouciquaut, II, ch. 22 ds Littré); 3. 1559 les bois dorment sans bruit (P. de Ronsard, Second livre des Meslanges, éd. P. Laumonier, X, 63, 210). Du verbe lat. class. dormire « dormir ». Fréq. abs. littér. Dormir : 11 566. Dormi : 1 119. Fréq. rel. littér. Dormir : xixes. : a) 11 566, b) 20 052; xxes. : a) 20 334, b) 16 345. Dormi : xixes. : a) 1 181, b) 1 960; xxes. : a) 1 781, b) 1 629. Bbg. Darm. 1877, p. 55. ? Gottsch. Redens. 1930, passim. ? Au Jardin des loc. fr. Vie Lang. 1959, p. 392. ?Jud. (J.). Les Noms des poissons du lac Léman. B. du gloss. des patois de la Suisse Romande. 1912, t. 11, p. 16 (s.v. dormille). ?La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 298, 299. ? Långfors (A.). Notes lexicogr. Neuphilol. Mitt. 1940, t. 41, pp. 101-104. ? Lefèvre (J.). Loc. fr. et gastr. Vie Lang. 1972, p. 581. ? Mihailescurechia (V.), Urechia (A.). Phénomènes inconnus de la lang. Orbis. 1971, t. 20, p. 11, 13, 15. ?Pamart (P.). Écriture artiste et créations verbales. Vie Lang. 1970, p. 308 (s.v. dormichonnant). ? Quem. 2es. t. 4 1972 t. 10 1976. ? Tournemille (J.). Au Jardin des loc. fr. Vie Lang. 1965, pp. 83-86.

DORMIR, verbe.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « reposer dans le sommeil » or se dorment li Franc (Roland, éd. J. Bédier, 2521); 2. 1409 fig. « rester inactif » (Bouciquaut, II, ch. 22 ds Littré); 3. 1559 les bois dorment sans bruit (P. de Ronsard, Second livre des Meslanges, éd. P. Laumonier, X, 63, 210). Du verbe lat. class. dormire « dormir ».

Dormir au Scrabble


Le mot dormir vaut 8 points au Scrabble.

dormir

Informations sur le mot dormir - 6 lettres, 2 voyelles, 4 consonnes, 5 lettres uniques.

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dormir

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Les citations avec le mot Dormir


  1. Mourir; dormir; dormir, rêver peut-être. C'est là l'obstacle.

    Auteur : William Shakespeare - Source : Hamlet (1601), III, 1, Hamlet


  2. Pour peindre l'amour, il en faudrait décrire tout le mystérieux, les fureurs étranges, et cette auréole d'oubli dont il enchante l'âme; tel un tilleul qui répandant son ombre et son parfum enivre ceux qu'il fait dormir.

    Auteur : Paul-Jean Toulet - Source : Monsieur du Paur, homme public (1898)


  3. Le Soleil moribond s'endormir sous une arche, - Et, comme un long linceul traînant à l'Orient, - Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

    Auteur : Charles Baudelaire - Source : Sans référence


  4. Là-haut, les renards ont mangé. Lourds de viande, ils marchent pesamment, cherchent le couvert pour dormir.

    Auteur : Jean Giono - Source : Les Vraies Richesses (1936)


  5. J'ai le sentiment de vivre dans un rêve éveillé. Tout ce qui se passe au quotidien, c'est tout ce dont j'ai toujours rêvé quand j'étais enfant. J'ai peur de dormir, parce que je crains que tout cela s'arrête.

    Auteur : Prince Rogers Nelson, dit Prince - Source : Paris Match, 22 octobre 2009.


  6. Spectacle doux et tendre de voir quelqu'un dormir, même un chien.

    Auteur : Johann Paul Friedrich Richter, dit Jean-Paul - Source : Etre là dans l'existence (1998)


  7. Quand je réveille mon chat, il a l'air reconnaissant de celui à qui l'on donne l'occasion de se rendormir.

    Auteur : Yvan Audouard - Source : Les Pensées (1991)


  8. L'amour-propre est une curieuse bête, qui peut dormir sous les coups les plus cruels et puis s'éveille, blessé à mort, par une simple égratignure.

    Auteur : Alberto Moravia - Source : Sans référence


  9. Bonheur: as-tu réfléchi combien cet horrible mot a fait couler de larmes? Sans ce mot-là, on dormirait plus tranquille et on vivrait à l'aise.

    Auteur : Gustave Flaubert - Source : Sans référence


  10. Le plus prudent serait que chacun laissât dormir sa colère, car personne ne connaît le fond de personne, et tel va chercher de la laine qui revient tondu.

    Auteur : Miguel de Cervantès - Source : Don Quichotte de la Mancha (1605-1615)


  11. Je veux dormir! dormir plutôt que vivre!

    Auteur : Charles Baudelaire - Source : Les Fleurs du Mal (1857), le Léthé


  12. Un chanteur à voix belle, mais monotone, risque d'endormir: d'Orphée à Morphée, il n'y a qu'une lettre.

    Auteur : Jean Antoine Petit, dit John Petit-Senn - Source : Bluettes et boutades (1846)


  13. Le sommeil est comme un second appartement que nous aurions et où, délaissant le nôtre, nous serions allés dormir.

    Auteur : Marcel Proust - Source : A la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe (1922-1923)


  14. Je ferai en sorte de t'enlever toute crainte pour que tu puisses dormir tranquillement sur tes deux oreilles.

    Auteur : Térence - Source : Heautontimoroumenos (Le Bourreau de soi-même) (163 av. J.-C.), II, 3, 341


  15. Je me suis mise à calculer mes heures de sommeil avec autant de minutie que mes heures de travail. Je reviens du ferry à 23h30, je me lève à 4h30, pour le premier ménage. Dormir est devenue une obsession.

    Auteur : Florence Aubenas - Source : Le Quai de Ouistreham (2010)


  16. L'amour-propre est une curieuse bête, qui peut dormir même sous les coups les plus cruels et puis s'éveille, blessé à mort par une simple égratignure.

    Auteur : Alberto Moravia - Source : La Belle Romaine, II, 2


  17. C'est ainsi qu'une routine se met en place : se réveiller, aller travailler, pleurer, dormir. Enfin, essayer de dormir. Je ne peux même pas lui échapper dans mes rêves.

    Auteur : Erika Leonard, dite E. L. James - Source : Cinquante nuances plus sombres (2013)


  18. L'intelligence sans la connaissance ressemble à un lit sans oreillers. Si tu veux continuer à dormir à plat...

    Auteur : Gilbert Sinoué - Source : L'homme qui regardait la nuit (2012)


  19. Ronfler, c'est dormir tout haut.

    Auteur : Jules Renard - Source : Journal, 19 avril 1899


  20. Je ne voulais pas que les morts s'endorment et je ne voulais pas m'endormir sans eux.

    Auteur : Philippe Lançon - Source : Le lambeau (2018)


  21. Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n'exprime finalement que son désir de dormir.

    Auteur : Guy Debord - Source : La Société du spectacle (1967)


  22. Pour être heureux, il faut beaucoup dormir et bien déféquer. L'insomniaque et son cousin germain, le constipé, sont les damnés de la terre.

    Auteur : Frédéric Dard - Source : Les pensées de San-Antonio


  23. Enfants d'un jour, ô nouveau-nés, - Pour le bonheur que vous donnez - A vous voir dormir dans vos langes, - Espoir des nids, - Soyez bénis, - Chers anges.

    Auteur : Alphonse Daudet - Source : Les Amoureuses, Aux petits enfants


  24. Elle s'est endormie dans mes bras. Je n'ai jamais reçu de plus beau don que cette facon qu'elle avait de dormir sur ma poitrine dans une attitude de confiance et de sécurité totale.

    Auteur : Romain Gary - Source : Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable (1975)


  25. Triste chose que se laisser endormir par des voix qui se feront muettes à nos oreilles quand celles-ci deviendront sourdes pour toujours!

    Auteur : Miguel de Unamuno - Source : Journal intime


Les citations du Littré sur Dormir


  1. Mais quand l'homme a perdu ceste douce lumiere, La mort luy fait dormir une eternelle nuict

    Auteur : DU BELLAY - Source : VI, 17, recto.


  2. Et demeurerent en ce pensement, sans eux si tost lever, et se rendormirent

    Auteur : Jean Froissard - Source : II, III, 99


  3. Elle va descendre à ces sombres lieux, à ces demeures souterraines, pour y dormir dans la poussière avec les grands de la terre

    Auteur : BOSSUET - Source : Duch. d'Orl.


  4. Je me suis tousjours repenty de me r'endormir le matin

    Auteur : MONT. - Source : IV, 277


  5. Je lui disais donc, en me grattant la tête, Que je voulais dormir : Présente ta requête Comme tu veux dormir, m'a-t-il dit gravement

    Auteur : Jean Racine - Source : les Plaid. I, 2


  6. Pour qu'il ne prenne aucun ombrage, et vous croie plus pressé de dormir que d'intriguer chez lui

    Auteur : BEAUMARCH. - Source : Barb. de Sév. I, 4


  7. Comme grand dormir n'est pas sans songe, Grand parler n'est pas sans mensonge

    Auteur : LEROUX DE LINCY - Source : Prov. t. II, p. 275


  8. Cela suffit, sans être amoureux, pour ne pouvoir dormir, sans manger presque autant d'opium que d'autre viande

    Auteur : Paul Scarron - Source : Épît. dédic. Oeuv. t. I, p. 161


  9. Sert aussi beaucoup à la conservation de la veue le tenir des pieds secs, le non dormir sur le jour, le non encliner par trop la face en bas

    Auteur : O. DE SERRES - Source : 891


  10. Les uns, les bras ballants, s'arrêtent pour dormir ou pour voir couler l'eau

    Auteur : ARNAULT - Source : Souven. d'un Sexag. t. III, p. 53


  11. Je ne dormirai point sous de riches lambris ; Mais voit-on que le somme en perde de son prix ?

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. XI, 4


  12. Quant à son temps.... Deux parts en fit, dont il soulait passer L'une à dormir et l'autre à ne rien faire

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Épît.


  13. Ah ! que c'est chose belle et fort bien ordonnée, Dormir dedans un lit !

    Auteur : RÉGNIER - Source : Sat. VI


  14. Folie est combatre sanz armes et dormir près del sarpent

    Auteur : BRUN. LATINI - Source : Trésor, p. 391


  15. Je ne dormirai point sous de riches lambris ; Mais voit-on que le somme en perde de son prix ?

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : ib. XI, 4


  16. ....Et si pour [malgré] tout cela le malade vouloit dormir, on luy fera des frictions après

    Auteur : PARÉ - Source : XXIV, 24


  17. Pourras-tu dans son lit dormir en assurance ?

    Auteur : Corneille - Source : Nicom. V, 1


  18. Ainsi ne parla pas impertinemment ny inelegamment celui qui dit que le dormir estoit les petits mysteres, comme s'il eust voulu dire, le modele et le preambule de la mort

    Auteur : AMYOT - Source : Plut. Oeuv. mor. t. XVI, p. 227


  19. .... et leur va commandant De ne dormir, mais rire, ce pendant Que faux danger, maubec et jalousie Sont endormis au lict de fantasie

    Auteur : J. MAROT - Source : I, 353


  20. Vous endormirés Argus, si que il ne verra mes que une taupe

    Auteur : MACHAUT - Source : p. 149


  21. Et s'afemina avec ces Cypriennes, femmes du subtil art, qui l'endormirent

    Auteur : G. CHASTEL - Source : Chr. des ducs de Bourg. III, 18


  22. La chose du monde la plus malsaine c'est de dormir parmi les odeurs

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 142


  23. Le soleil soy couchant en l'Ocean, ilz se compousoyent à dormir

    Auteur : François Rabelais - Source : Pant. V, 27


  24. Avoit toute la nuit fait si chaud qu'il n'avoit peu dormir ; et estoit tout deboutonné, en une simple cotte ou jaquette et sa chemise

    Auteur : Jean Froissard - Source : liv. II, p. 28, dans LACURNE


  25. Gargantua ne pouvoit dormir, en quelque faczon que il se meist

    Auteur : François Rabelais - Source : Garg. I, 41




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Mise à jour le vendredi 26 décembre 2025 à 13h06








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