Définition de « récit »
Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot recit de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.
Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur récit pour aider à enrichir la compréhension du mot Récit et répondre à la question quelle est la définition de recit ?
Une définition simple : récit (m)
Définitions de « récit »
Trésor de la Langue Française informatisé
RÉCIT, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - français
récit \?e.si\ masculin
-
Relation, narration, orale ou écrite, d'un événement.
- Récit exact, naïf, fidèle, ennuyeux. ? Un long récit.
- Le récit d'un fait, d'un événement.
- Faites-nous le récit de cette aventure, le récit de ce qui s'est passé.
- Il nous a touchés par le récit de ses malheurs.
- Abrégez votre récit. ? Récit historique, poétique, épique.
-
(Art dramatique) Narration détaillée d'un événement important qui vient de se passer et qui n'est pas représenté en action.
- Contrairement aux vieilles sagas scandinaves où bouillonne le sang des Vikings, Le Kalevala est un récit plutôt pacifique. ? (André Clavel, L'Iliade boréale, dans L'Express n° 3081, 21 juillet 2010)
- Le premier correspond à l'intrigue, dans laquelle on se laisse entraîner d'autant plus facilement que la feuilletonisation du récit est parfaitement maîtrisée grâce à un découpage et un rythme qui ménagent suspense, dévoilements et rebondissements. ? (Bernard Leconte & Érika Thomas, Écrans et politique, L'Harmattan, 2004, p.106)
- (Musique) Un des claviers de l'orgue, qui comprend des jeux plus spécialement destinés à être joués en solo.
- (Musique) Récitatif dans un opéra, un oratorio, etc.
Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition
Relation, narration, orale ou écrite, d'un événement. Récit exact, naïf, fidèle, ennuyeux. Un long récit. Le récit d'un fait, d'un événement. Faites-nous le récit de cette aventure, le récit de ce qui s'est passé. Il nous a touchés par le récit de ses malheurs. Abrégez votre récit. Récit historique. Récit poétique, épique. En termes d'Art dramatique, il se dit de la Narration détaillée d'un événement important qui vient de se passer et qui n'est pas représenté en action. Le récit du combat dans Le Cid. Le récit de Théramène, dans la tragédie de Phèdre. En termes de Musique, il se dit d'Un des claviers de l'orgue, qui comprend des jeux plus spécialement destinés à être joués en solo. Il se dit aussi du Récitatif dans un opéra, un oratorio, etc.
Littré
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1Action de raconter une chose.
Et puisqu'il faut encor vous en faire un récit
, Corneille, Cid, I, 1.Il y a autant de différence entre un récit que l'on fait sur des mémoires quoique bons, et une narration de faits que l'on a vus soi-même, qu'il y en a entre un portrait auquel on ne travaille que sur des ouï-dire, et une copie que l'on tire sur les originaux
, Retz, Mém. t. III, liv. IV, p. 21, dans POUGENS.Il trouva son sujet plein de récits tout nus
, La Fontaine, Fabl. I, 14.?Je suis encor d'avis Que nous rendions le temps moins long par des récits
, La Fontaine, Filles de Minée.Je tremble au seul récit de la tempête furieuse dont la flotte fut battue durant dix jours
, Bossuet, Reine d'Anglet.L'éloquence de la chaire n'est pas propre au récit des combats et des batailles
, Fléchier, Tur.?que je vous fasse un triste récit de nos divisions
, Fléchier, Le Tell.La poésie épique Dans le vaste récit d'une longue action Se soutient par la fable et vit de fiction
, Boileau, Art p. III.Tel homme qui n'a point dessein de mentir en commençant un récit un peu extraordinaire, pourra néanmoins se surprendre lui-même en mensonge, s'il y prend garde
, Fontenelle, Orig. fabl. t. III, p. 272, dans POUGENS.À table il ne faut que des mots et point de récits
, Marivaux, Pays. parv. part. 2.L'histoire des plus grands princes est souvent le récit des fautes des hommes
, Voltaire, Louis XIV, 11.Récits charmants, pourquoi n'êtes-vous que des fables??
Delille, Pit. IV.On se plaît au récit des maux qu'on ne sent plus
, Delavigne, Paria, III, 4.Lorsque les yeux chercheront sous vos rides Les traits charmants qui m'auront inspiré, Des doux récits les jeunes gens avides Diront?: quel fut cet ami tant pleuré??
Béranger, Bonne vieille. -
2Dans l'art dramatique, la narration détaillée d'un événement qui vient de se passer.
Lorsque cet inconvénient est à craindre, il est bon de cacher l'événement à la vue et de le faire savoir par un récit qui frappe moins que le spectacle, et nous impose plus aisément
, Corneille, 2e disc.Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose [dans la tragédie]
, Boileau, Art p. III.Plusieurs hommes de goût et entre autres l'auteur de Télémaque ont regardé comme une amplification le récit de la mort d'Hippolyte dans Racine
, Voltaire, Dict. phil. Amplification. -
3 Familièrement. Langage avantageux que l'on tient sur quelqu'un. Je ne le connais point, mais sur le récit qu'on m'en a fait j'en ai bonne opinion.
Faire un grand récit, de grands récits de quelqu'un ou de quelque chose, en parler très avantageusement.
-
4 Terme de musique. Ce qui est chanté par une voix seule ou joué par un instrument seul. Récit de basse, de violon.
Il se dit aussi de la partie qui, dans une symphonie, exécute le sujet principal.
Synonyme ancien de récitatif.
Quand les Italiens firent revivre la tragédie au XVIe siècle, le récit était une mélopée, mais qu'on ne pouvait noter
, Voltaire, Dict. phil. Chant.
HISTORIQUE
XVIe s. Le recit particulier des effects qui s'en sont ensuyvis de temps en temps seroit chose trop longue à deduire
, Lanoue, 51.
Encyclopédie, 1re édition
RÉCIT, (Hist. Apolog. Oraison. Epopée.) Le récit est un exposé exact & fidele d'un évenement, c'est-à-dire, un exposé qui rend tout l'évenement, & qui le rend comme il est ; car s'il rend plus ou moins, il n'est point exact ; & s'il rend autrement, il n'est point fidele. Celui qui raconte ce qu'il a vu, le raconte comme il l'a vu, & quelquefois comme il n'est pas ; alors le récit est fidele, sans être exact.
Tout récit est le portrait de l'évenement qui en fait le sujet. Le Brun & Quinte-Curce ont peint tous deux les batailles d'Alexandre : celui-ci avec des signes arbitraires & d'institution, qui sont les mots : l'autre avec des signes naturels & d'imitation, qui sont les traits & les couleurs. S'ils ont suivi exactement la vérité, ce sont deux historiens ; s'ils ont mêlé le faux avec le vrai, ils sont poëtes, du moins en la partie feinte de leur ouvrage. Le caractere du poëte est de mêler le vrai avec le faux, avec cette attention seulement, que tout paroisse de même nature.
Sic veris falsa remiscet,
Primo ne medium, medio ne discrepet imum.
Quiconque fait un récit, est comme placé entre la vérité & le mensonge ; il souhaite naturellement d'intéresser ; & comme l'intérêt dépend de la grandeur & de la singularité des choses, il est bien difficile à l'homme qui raconte, surtout quand il a l'imagination vive, qu'il n'a pas de titres trop connus contre lui, & que l'évenement qu'il a en main, se prête jusqu'à un certain point, de s'attacher à la seule vérité, & de ne s'en écarter en rien. Il voit sa grace écrite dans les yeux de l'auditeur, qui aime presque toujours mieux une vraissemblance touchante, qu'une vérité seche. Quel moyen de s'asservir alors à une scrupuleuse exactitude ?
Si on respecte les faits où on pourroit être convaincu de faux, du moins se donnera-t-on carriere sur les causes ? On se fera un plaisir de tirer les plus grands effets, les plus éclatans, d'un principe presque insensible, soit par sa petitesse, soit par son éloignement. On montrera des liaisons imperceptibles, on r'ouvrira des soûterrains ; une légere circonstance mise hors de la foule, deviendra le dénouement des plus grandes entreprises. Par ce moyen on aura la gloire d'avoir eu de bons yeux, d'avoir fait des recherches profondes, de connoître bien les replis du c?ur humain, & par dessus tout cela on captivera la reconnoissance & l'admiration de la plûpart des lecteurs. Ce défaut n'est pas, comme on peut le croire, celui des têtes légeres & vuides de sens ; mais pour être proche de la vertu, ce n'en est pas moins un vice.
Outre la fidélité & l'exactitude, le récit a trois autres qualités essentielles. Il doit être court, clair, vraissemblable. On n'est jamais long, quand on ne dit que ce qui doit être dit ; la briéveté du récit demande qu'on ne reprenne pas les choses de trop loin, qu'on finisse où l'on doit finir, qu'on n'ajoute rien d'inutile à la narration, qu'on n'y mêle rien d'étranger, qu'on y sous-entende ce qui peut être entendu sans être dit ; enfin qu'on ne dise chaque chose qu'une fois. Souvent on croit être court, tandis qu'on est fort long. Il ne suffit pas de dire peu de mots, il ne faut dire que ce qui est nécessaire.
Le récit sera clair, quand chaque chose y sera mise en la place, en son tems, & que les termes & les tours seront propres, justes, naïfs, sans équivoque, sans désordre.
Il sera vraisemblable, quand il aura tous les traits qui se trouvent ordinairement dans la vérité, lorsque le tems, l'occasion, la facilité, le lieu, la disposition des acteurs, leurs caracteres sembleront conduire à l'action : quand tout sera peint selon la nature, & selon les idées de ceux à qui on raconte.
Le récit acquiert une grande perfection, quand il joint aux qualités dont nous avons parlé, la naïveté, & la sorte d'intérêt qui lui convient ; la naïveté plait beaucoup dans le discours, par conséquent elle doit plaire également dans le récit. Quant à l'intérêt, celui du récit véritable est sans doute plus grand que celui du récit fabuleux, parce que la vérité historique tient à nous, & qu'elle est comme une partie de notre être. C'est le portrait de nos semblables, & par conséquent le nôtre. Les fables ne sont que des tableaux d'imagination, des chimeres ingénieuses, qui nous touchent pourtant, parce que ce sont des imitations de la nature, mais qui nous touchent moins qu'elle, parce que ce ne sont que des imitations, &c.
A toutes ces qualités du récit ajoutons qu'il doit être revêtu des ornemens qui lui conviennent.
On peut réduire les diverses especes de récits à quatre, qui sont le récit de l'apologue, le récit historique, le récit poétique & le récit oratoire ; nous y joindrons le récit dramatique, quoiqu'il appartienne à la classe générale des récits poétiques ; & nous dirons un mot de chacun de ces récits, parce qu'il est bon de les caractériser. (D. J.)
Récit de l'apologue, (Fable.) exposé d'une action allégorique, attribuée ordinairement aux animaux. Le récit de l'apologue doit en particulier être court, clair, & vraissemblable ; le style en doit être simple, riant, gracieux, naturel, ou naïf. Les ornemens qui lui conviennent consistent dans les images, les descriptions, les portraits des lieux, des personnes, des attitudes. Ses tours peuvent être vifs & piquans, les expressions riches, hardies, brillantes, fortes, &c. Telles sont les principales qualités qu'on demande dans les récits de la fable, & en général dans tous ceux qui sont faits pour plaire.
Récit historique, (Histoire.) le récit historique est un exposé fidele de la vérité, fait en prose, c'est-à-dire dans le style le plus naturel & le plus uni ; cependant le récit historique a autant de caracteres qu'il y a de sortes d'histoires. Or il y a l'histoire des hommes considérés dans leurs rapports avec la divinité, c'est l'histoire de la religion ; l'histoire des hommes dans leurs rapports entre eux, c'est l'histoire profane ; & l'histoire naturelle, qui a pour objet les productions de la nature, ses phénomenes & ses variations.
Récit oratoire, (Art orat.) c'est dans le genre judiciaire, la partie de l'oraison qui vient ordinairement après la division ou l'exorde. Ainsi l'art de cette partie consiste à présenter dans cette premiere exposition le germe à demi éclos des preuves qu'on a dessein d'employer, afin qu'elles paroissent plus vraies & plus naturelles quand on les en tirera tout-à fait par l'argumentation.
L'ordre & le détail du récit doivent être relatifs à la même fin. On a soin de mettre dans les lieux les plus apparens les circonstances favorables, de n'en laisser perdre aucune partie, de les mettre toutes dans le plus beau jour. On laisse au contraire dans l'obscurité celles qui sont défavorables, ou on ne les présente qu'en passant, foiblement & par le côté le moins desavantageux. Car il y auroit souvent plus de danger pour la cause de les omettre entierement, que d'en faire quelque mention ; parce que l'adversaire revenant sur vous, ne manqueroit pas de tirer avantage de votre silence, de le prendre pour un aveu tacite, & il renverseroit alors sans peine tout l'effet de vos preuves ; on trouve tout l'art de cette sorte de récit dans celui que fait Cicéron, du meurtre de Clodius par Milon.
Récit poétique, (Poésie.) c'est l'exposé de mensonges & de fictions, fait en langage artificiel, c'est-à-dire avec tout l'appareil de l'art & de la séduction. Ainsi de même que dans l'histoire les choses sont vraies, l'ordre naturel, le style franc, ingénu, les expressions sans art & sans apprêt, du-moins apparent ; il y a au-contraire dans le récit poétique, artifice pour les choses, artifice pour la narration, artifice pour le style & pour la versification.
La poésie a dans le récit un ordre tout différent de celui de l'histoire. Le récit poétique se jette quelque fois au milieu des événemens, comme si le lecteur étoit instruit de ce qui a précédé. D'autres fois les Poëtes commencent le récit fort près de la fin de l'action, & trouvent le moyen de renvoyer l'exposition des causes à quelque occasion favorable. C'est ainsi qu'Enée part tout-d'un-coup des côtes de Sicile : il touchoit presque à l'Italie ; mais une tempête le rejette à Carthage, où il trouve la reine Didon qui veut savoir ses malheurs & ses aventures ; il les lui raconte, & par ce moyen le poëte a occasion d'instruire en même tems son lecteur de ce qui a précédé le départ de Sicile. Ils ont aussi un art particulier par rapport à la forme de leur style ; c'est de donner un tour dramatique à la plûpart de leurs récits.
Il y a trois différentes formes que peut prendre la poésie dans la maniere de raconter. La premiere forme, est lorsque le poëte ne se montre point, mais seulement ceux qu'il fait agir. Ainsi Racine & Corneille ne paroissent dans aucunes de leurs pieces ; ce sont toujours leurs acteurs qui parlent.
La seconde forme est celle où le poëte se montre & ne montre pas ses acteurs, c'est-à-dire qu'il parle en son nom, & dit ce que ces acteurs ont fait : ainsi Lafontaine ne montre pas la montagne en travail ; il ne fait que rendre compte de ce qu'elle a fait.
La troisieme est mixte, c'est-à-dire que sans y montrer les acteurs, on y cite leurs discours, comme venant d'eux, en les mettant dans leurs bouches ; ce qui fait une sorte de dramatique.
Rien ne seroit si languissant & si monotone qu'un récit, s'il étoit toujours dans la même forme. Il n'y a point d'historien, quoique lié à la vérité, qui n'ait cru à propos de lui être en quelque sorte infidele, pour varier cette forme, & jetter ce dramatique dont nous parlons en quelques endroits de son récit : à plus forte raison la poésie usera-t-elle de ce droit, puisqu'elle veut plaire ouvertement, & qu'elle en prend sans mystere tous les moyens.
Mais il ne suffit pas à la poésie de diversifier ses récits pour plaire, il faut qu'elle les embellisse par la parure & les ornemens : or c'est le génie qui les produit, ces ornemens, avec la liberté d'un dieu créateur, ingenium cui sit divinius. (D. J.)
Récit dramatique, (Poésie dramatique.) le récit dramatique qui termine ordinairement nos tragédies, est la description d'un événement funeste, destiné à mettre le comble aux passions tragiques, c'est-à-dire à porter à leur plus haut point la terreur & la pitié, qui se sont accrues durant tout le cours de la piece.
Ces sortes de récits sont ordinairement dans la bouche de personnages qui, s'ils n'ont pas un intérêt à l'action du poëme, en ont du-moins un très sort, qui les attache au personnage le plus intéressé dans l'événement funeste qu'ils ont à raconter. Ainsi, quand ils viennent rendre compte de ce qui s'est passé sous leurs yeux, ils sont dans cet état de trouble qui naît du mélange de plusieurs passions. La douleur, le desir de faire passer cette douleur chez les autres, la juste indignation contre les auteurs du désastre dont ils viennent d'être témoins, l'envie d'exciter à les en punir, & les divers sentimens qui peuvent naître des différentes raisons de leur attachement à ceux dont ils déplorent la perte, toutes ces raisons agissent en eux, en même tems, indistinctement, sans qu'ils le sachent eux-mêmes, & les mettent dans une situation à-peu-près pareille à celle où Longin nous fait remarquer qu'est Saplio, qui, racontant ce qui se passe dans son ame à la vûe de l'infidélité de ce qu'elle aime, présente en elle, non pas une passion unique, mais un concours de passions.
On voit aisément que je me restrains aux récits qui décrivent la mort des personnages, pour lesquels on s'est intéressé durant la piece. Les récits de la mort des personnages odieux ne sont pas absolument assujettis aux mêmes regles, quoique cependant il ne fût pas difficile de les y ramener, à l'aide d'un peu d'explication.
Le but de nos récits étant donc de porter la terreur & la pitié le plus loin qu'elles puissent aller, il est évident qu'ils ne doivent renfermer que les circonstances qui conduisent à ce bien. Dans l'événement le plus triste & le plus terrible, tout n'est pas également capable d'imprimer de la terreur, ou de faire couler des larmes. Il y a donc un choix à faire ; & ce choix commence par écarter les circonstances frivoles, petites & puériles : voilà la premiere regle prescrite par Longin ; & sa nécessité se fait si bien sentir, qu'il est inutile de la détailler plus au long.
La seconde regle est de préférer, dans le choix des circonstances, les principales circonstances entre les principales. La raison de cette seconde regle, est claire. Il est impossible, moralement parlant, que dans les grands mouvemens, le feu de l'orateur ou du poëte, se soutienne toujours au même degré. Pendant qu'on passe en revue une longue file de circonstances, le feu se rallentit nécessairement ; & l'impression qu'on veut faire sur l'auditeur languit en même tems. Le pathétique manque une partie de son effet ; & l'on peut dire que dès qu'il en manque une part, il le perd tout entier.
Cette seconde regle n'est pas moins nécessaire pour nos récits, que la premiere. Les personnages qui les font sont dans une situation extrèmement violente ; & ce que le poëte leur fait dire, doit être une peinture exacte de leur situation. Le tumulte des passions qui les agitent, ne les rend eux-mêmes attentifs, dans le désordre d'un premier mouvement, qu'aux traits les plus frappans de ce qui s'est passé sous leurs yeux. Je dis, dans le désordre d'un premier mouvement, parce que ce qu'ils racontent, venant de se passer dans le moment même, il seroit absurde de supposer qu'ils eussent eu le tems de la réflexion ; & que le comble du ridicule seroit de les faire parler comme s'ils avoient pu méditer, à loisir, l'ordre & l'art qu'il leur faudroit employer pour arriver plus surement à leurs fins. C'est pourtant sur ce modele, si déraisonnable, que sont faits la plupart des récits de nos tragédies, & on n'en connoît guere qui ne pèchent contre la vraissemblance.
La troisieme regle, est que les récits soient rapides, parce que les descriptions pathétiques doivent être presque toujours véhémentes, & qu'il n'y a point de véhémence sans rapidité. Nos récits sont encore asservis à cette regle ; mais il ne paroît pas que la plupart de nos tragiques la connoissent, ou qu'ils se soucient de la pratiquer. Si leurs récits font quelque impression au théâtre, elle est l'ouvrage de l'acteur, qui supplée par son art à ce qui leur manque. Mais destitués de ce secours dans la lecture, ils sont presque tous d'une lenteur qui nous assomme, & qui nous refroidit au point que, si dans le cours de la piece notre trouble s'est augmenté de plus en plus, comme cela se devoit, nous nous sentons aussi tranquilles, en achevant sa lecture, que nous l'étions en commençant. Le style le plus vif & le plus serré convient à nos récits. Les circonstances doivent s'y précipiter les unes sur les autres. Chacune doit être présentée avec le moins de mots qu'il est possible.
Voilà les regles essentielles d'après lesquelles on doit juger les récits de nos tragédies ; & c'est d'après ces mêmes regles, qu'on trouve que le fameux récit de la mort d'Hippolyte, par Théramène, peche en général contre les caracteres des passions dont le personnage qui parle doit être agité. Mais ce n'est point à Racine, comme poëte, que l'on fait le procès dans son récit, c'est à Racine faisant parler Théramène ; c'est à Théramène lui-même, qui ne peut pas plus jouir des privileges accordés aux Poëtes, qu'aucun personnage de tragédie. La premiere partie du récit de Théramène, répond à ceux que les anciens ont fait de la mort d'Hippolyte. Racine en avoit trois devant les yeux ; celui d'Euripide, celui d'Ovide & celui de Séneque. Il les admira ; & selon toute apparence, les fautes qu'on lui reproche, ne viennent que de la noble ambition qu'il a eu de vouloir surpasser tous ces modeles. Au reste on a discuté ce beau morceau avec la derniere rigueur, dans la derniere édition de Despréaux, à cause de l'excellence de l'auteur. Mais les critiques qu'on en a faites, toutes bonnes qu'elles puissent être, ne tournent qu'à la gloire des talens admirables d'un illustre écrivain, qui dès l'instant qu'il commença de donner ses tragédies au public, fit voir que Corneille, le grand Corneille, n'étoit plus le seul poëte tragique de la France. (D. J.)
Récit épique, (Epopée.) c'est l'exposition d'une action héroïque, intéressante & merveilleuse. Ses qualités essentielles, sont la briéveté, la clarté & le vraissemblable poétique. Ses ornemens sont dans les pensées, dans les expressions, dans les tours, dans les allusions, dans les allégories, dans les images, en un mot, dans toutes les choses qui constituent le beau, le pathétique, & le sublime de la poésie. Voyez Poeme épique. (D. J.)
Récit, s. m. en Musique, est le nom générique de tout ce qui se chante à voix seule. On dit un récit de basse, un récit de haute-contre. Ce mot s'applique même dans ce sens, aux instrumens ; on dit récit de violon, de flûte, de hautbois. En un mot réciter, c'est chanter ou jouer seul, une partie quelconque, par opposition au ch?ur & à la symphonie en général, où plusieurs chantent ou jouent la même partie à l'unisson.
On peut encore appeller récit, la partie où regne le sujet principal, & dont toutes les autres ne sont que l'accompagnement. (S)
Étymologie de « récit »
Voy. RÉCITER.
- (XVe siècle) Déverbal sans suffixe de réciter.
récit au Scrabble
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Informations sur le mot recit - 5 lettres, 2 voyelles, 3 consonnes, 5 lettres uniques.
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Les rimes de « récit »
On recherche une rime en SI .
Les rimes de récit peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.
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Les citations sur « récit »
- Si me semble il qu'ilz (ces recits) ne sont pas à rejetter, ny à descroire du tout.Auteur : Jacques Amyot - Source : Romulus, 12
- Le Moyen Âge, la France du Moyen Âge, ont exprimé dans l'architecture leur plus intime pensée. Les cathédrales de Paris, de Saint Denis, de Reims, en disent plus long que de longs récits. La pierre s'anime et se spiritualise sous l'ardente et sévère main de l'artiste.Auteur : Jules Michelet - Source : Histoire de France
- Ainsi l'on m'avait appris à réciter à peu près décemment les vers, ce à quoi déjà m'invitait un goût naturel.Auteur : André Gide - Source : Si le grain ne meurt (1926)
- Au récit que fait l'homme crédule des friponneries dont il fut facilement la dupe, nombre d'auditeurs le plaignent moins comme victime qu'ils ne le regrettent comme proie.Auteur : Jean Antoine Petit, dit John Petit-Senn - Source : Bluettes et boutades (1846)
- Le génie du romancier est dans la part du roman qui ne peut être ramenée au récit.Auteur : André Malraux - Source : L'Homme précaire et la Littérature (1977)
- Le poème est plus beau si nous devinons qu'il est l'expression d'un désir et non le récit d'un fait.Auteur : Jorge Luis Borges - Source : L'autre, le même (1964)
- Ce que je goûte dans un récit, ce n'est donc pas directement son contenu ni même sa structure, mais plutôt les éraflures que j'impose à sa belle enveloppe.Auteur : Roland Barthes - Source : Le Plaisir du texte (2000)
- Grenouille: Reptile muni de pattes comestibles. La première mention de cet animal dans la littérature profane date, chez Homère, du récit de la gurre des grenouilles et des souris.Auteur : Ambrose Bierce - Source : Le Dictionnaire du Diable (1911)
- On se plaît au récit des maux qu'on ne sent plus.Auteur : Casimir Delavigne - Source : Sans référence
- Sur quoi repose la crédibilité d'un récit ? On lit souvent des romans pour de mauvaises raisons. On pense y trouver les aventures les plus délirantes, les émotions les plus fortes, les personnages les plus surprenants. Or un romancier est quelqu'un de bridé et d'inquiet, qui se heurte sans cesse à cette question terrible : Mon histoire est-elle crédible ? Et s'il se laisse un tant soit peu dominer par ce problème, il bornera ses ambitions, censurera ses idées, castrera son imagination. Auteur : Jean-Marcel Erre, dit J.M. Erre - Source : Prenez soin du chien (2006)
- Le roman est le laboratoire du récit.Auteur : Michel Butor - Source : Essais sur le roman (1969)
- Hélas, mon récit dégénère en un journal. Pourtant, il n'y a rien à faire; j'ai pris l'habitude d'écrire, au point que je suis maintenant incapable d'y renoncer. Un journal, je l'admets, est la forme la plus basse de la littérature.Auteur : Vladimir Nabokov - Source : La méprise (1991)
- La première qualité d'un écrivain était de savoir captiver son lecteur par une bonne histoire. Un récit capable de l'arracher à son existence pour le projeter au coeur de l'intimité et de la vérité des personnages Auteur : Guillaume Musso - Source : La vie secrète des écrivains (2019)
- Et le géographe, ayant ouvert son registre, tailla son crayon. On note d'abord au crayon les récits des explorateurs.Auteur : Antoine de Saint-Exupéry - Source : Le Petit Prince (1943)
- On apprend toute sa vie. C'est le seul moyen de rester jeune. Sinon on a l'intérieur de la tête qui se rétrécit. On se replie sur soi... On a peur de tout ce qui est étranger, inconnu.Auteur : Katherine Pancol - Source : Encore une danse (1998)
- Finalement, malgré mon désir obstiné de me protéger des regards scrutateurs, malgré mon envie récurrente d'abandonner le projet tout entier, ce qui se retrouve dans ces pages est le récit d'un voyage personnel, intérieur, la quête d'un garçon à la recherche de son père, et à travers cette quête, le désir de donner un sens utile à sa vie de Noir américain.Auteur : Barack Obama - Source : Les rêves de mon père (2008)
- Je refuse à Viviani le titre de véritable orateur. C'est un débagouleur prodigieux, un acrobate de la récitation.Auteur : Louis Farigoule, dit Jules Romains - Source : Les Hommes de bonne volonté (1932-1946)
- En réponse, elle lui récita un vers de Vinicius de Moraes : L'amour est éternel tant qu'il dure.Auteur : Gabriel García Márquez - Source : Douze contes vagabonds (1992)
- C'est un récit du début des temps, un temps avant le temps, avant le temps où on a commencé à compter le temps.Auteur : Tobie Nathan - Source : Les Nuits de patience (2013)
- Elle poursuivait simplement son récit; et une merveilleuse exaltation intérieure la transfigurait.Auteur : Roger Martin du Gard - Source : Les Thibault
- C'est le rythme même de ce qu'on lit et de ce qu'on ne lit pas qui fait le plaisir des grands récits.Auteur : Roland Barthes - Source : Le Plaisir du texte (2000)
- Là encore, je me retiens d'anticiper sur le récit que j'écrirai plus tard ...Auteur : François Mauriac - Source : La Pharisienne (1941)
- Ecrire n'est pas choisir son récit. Mais plutôt le prendre, dans ses bras, et le mettre tranquillement sur la page, le plus tranquillement possible, le plus tel que possible.Auteur : Christine Angot - Source : L'Inceste (1999)
- Les plus belles oeuvres des hommes sont obstinément douloureuses. Que serait le récit du bonheur? Rien, que ce qui le prépare, puis ce qui le détruit, ne se raconte.Auteur : André Gide - Source : L'Immoraliste (1902)
- Chaque fois que j’écris le récit d’un souvenir personnel, je ressens davantage l’impossibilité de m’en tenir aux seules ressources de ma propre mémoire. Il suffit que je veuille évoquer un quartier d’une ville, ou un fait d’actualité qui aurait eu lieu à une certaine époque, pour que j’aille naturellement demander à Google de préciser ou de compléter mes souvenirs. Toute littérature d’introspection – autobiographie ou roman psychologique – devrait aujourd’hui, si elle voulait décrire aussi fidèlement que possible les cheminements d’un esprit, faire apparaître dans à peu près une phrase sur deux le nom de Google.Auteur : Maël Renouard - Source : Nouveaux fragments d'une mémoire infinie, par Maël Renouard, Esprit, 2017
Les mots proches de « recit »
Recacher Recacheter Récalcitrant, ante Récalcitrer Recalculer Recalfater Recalfeutrer Recamionnage Recamper Récapitulation Récapituler Recapturer Recarburer Recarrelage Recéder Recélé, ée Recélé Recèlement Recéler Receleur, euse Récemment Recense Recensement Recenser Recension Récent, ente Receper Récépissé Réceptacle Récepteur Réceptibilité Réception Réceptionnaire Recercelé, ée Récession Recette Recevable Receveur, euse Recevoir Recez Rechamailler (se) Rechange Rechanger Rechanter Réchappé, ée Réchapper Recharge Recharger Rechasser RechatouillerLes mots débutant par rec Les mots débutant par re
recâbler recache recacher recachetée recacheter recadre recadrer recadrez recala recalage récalcitrant récalcitrant récalcitrante récalcitrantes récalcitrantes récalcitrants récalcitrants recalculant recalcule recalculé recalculer recalculez recalé recalé recalée recalée recaler recalés recalés recalez Recanoz récapitula récapitulai récapitulais récapitulait récapitulant récapitulatif récapitulatif récapitulation récapitule récapitulé récapitulée récapitulent récapituler récapitulez récapitulions récapitulons recarreler recasa recasable
Les synonymes de « recit»
Les synonymes de récit :- 1. anecdote
2. histoire
3. écho
4. fait
5. événement
6. conte
7. fable
8. apologue
9. affbulation
10. parabole
11. compte
synonymes de récit
Fréquence et usage du mot récit dans le temps
Évolution historique de l’usage du mot « recit » avec Google Books Ngram Viewer qui permet de suivre l’évolution historique de l'usage du mot récit dans les textes publiés.
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