La définition de Libertin, Ine du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Libertin, ine
Nature : adj.
Prononciation : li-bèr-tin, ti-n'
Etymologie : Provenç. libertin, affranchi ; du lat. libertinus, qui regarde les affranchis. Libertinus vient de libertus, esclave affranchi ; libertus est pour liberatus, délivré, de liberare (voy. ), comme sectus de secare.

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La définition de Libertin, Ine

Qui ne s'assujettit ni aux croyances ni aux pratiques de la religion (vieilli en ce sens).

Toutes les définitions de « libertin, ine »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

LIBERTIN, INE. adj.
Qui est déréglé dans ses mœurs, dans sa conduite. Ce jeune homme est devenu fort libertin. Substantivement, C'est un libertin. Par extension, Des contes libertins, Des contes licencieux. Cet homme mène une vie libertine, Sa conduite est déréglée. Imagination libertine, Imagination vagabonde et sans frein. Son imagination libertine l'écarte sans cesse de son sujet. On dit dans le même sens Humeur libertine. Il s'employait anciennement comme nom pour désigner Celui qui faisait profession de ne point s'assujettir aux lois de la religion, soit pour la croyance, soit pour la pratique. Les libertins et les esprits forts.

Littré

LIBERTIN (li-bèr-tin, ti-n') adj.
  • 1Qui ne s'assujettit ni aux croyances ni aux pratiques de la religion (vieilli en ce sens). C'est être libertin que d'avoir de bons yeux, Molière, Tart. I, 6. Je le soupçonne encor d'être un peu libertin, Je ne remarque point qu'il hante les églises, Molière, ib. II, 2. Pour débrouiller le chaos des consciences libertines, Fléchier, Panég. II, 418.

    Il se dit aussi des opinions, pensées, etc. Pourvu que le magistrat les laisse en repos [les indifférents en religion], ils jouiront tranquillement de la liberté qu'ils se donnent à eux-mêmes de penser tout ce qu'il leur plaît, qui est le charme par où ces esprits sont jetés dans les opinions libertines, Bossuet, 6e avertiss. III, 11. Un roi de Castille, grand mathématicien, mais apparemment peu dévot, disait que, si Dieu l'eût appelé à son conseil quand il fit le monde, il lui eût donné de bons avis?; la pensée est trop libertine?; mais cela même est assez plaisant que ce système fût alors une occasion de péché, parce qu'il était trop confus, Fontenelle, Mondes, 1er soir.

    S. m. Par le mot de libertin je n'entends ni un huguenot, ni un athée, ni un catholique, ni un hérétique, ni un politique, mais un certain composé de toutes ces qualités, Garasse, Rech. des rech. p. 681, dans LACURNE, au mot politique. Laissez aux libertins ces sottes conséquences, Molière, Tart. V, 1. Rien, pour l'ordinaire, de plus ignorant en matière de religion que ce qu'on appelle les libertins du siècle, Bourdaloue, Jugem. dern. 1er avent, p. 69. Un libertin [met l'honneur] à rompre et jeûnes et carême, Boileau, Sat. X. Sainte Geneviève a toujours protégé, dit-on, le royaume?; et, quoi que les libertins puissent penser, on en a vu autrefois des miracles, et le peuple a une grande confiance en elle, Maintenon, Lett. au card. de Noailles, 14 juillet 1707. Alcibiade?: La sottise du peuple met en fureur quand il est question de toutes vos divinités. - Mercure?: Voilà un langage de libertin, Fénelon, t. XIX, p. 214.

    Libertins de Genève, parti qui, au XVIe siècle, réclama la liberté civile contre la domination religieuse. Les bourgeois s'étaient primitivement divisés en Mamelus et en Eidguenots?; les Eidguenots, vainqueurs des Mamelus, étaient divisés en catholiques et en évangéliques?; les évangéliques, vainqueurs des catholiques, se divisèrent en libertins et en calvinistes?; les libertins formèrent dans Genève le parti conservateur des anciennes m?urs et de la liberté civile, Mignet, Établissement de la réforme à Genève, p. 331, éd. 1843.

  • 2Désireux d'indépendance. Il y a de quoi s'étonner qu'un homme aussi libertin que moi se hâte de quitter tout cela pour aller trouver un maître, Voiture, Lett. 39.

    Vieilli en ce sens.

    Terme de fauconnerie. Se dit de l'oiseau de proie qui s'écarte et ne revient pas.

    S. m. Membre d'une secte anabaptiste qui croit toute servitude contraire à l'esprit du christianisme.

  • 3Qui dépasse la mesure. C'était un tempérament que je croyais fort raisonnable entre la rigueur des vingt-quatre heures [pour le théâtre], et cette étendue libertine qui n'avait aucunes bornes, Corneille, Examen de la Veuve.

    Vieilli en ce sens.

  • 4Qui va à l'aventure. Vous écrivez si bien, ma chère enfant, quand vous n'avez point de sujets, que je n'aime pas moins ces lettres-là toutes libertines que celles où vous faites réponse, Sévigné, 504. Je suis tellement libertine quand j'écris, que le premier tour que je prends règne tout du long de ma lettre, Sévigné, à Bussy, 20 juill. 1679. Quelle triste date [aux Rochers] auprès de la vôtre [à Rome], mon aimable cousin?! elle convient à une solitaire comme moi, et celle de Rome à celui dont l'étoile est errante et libertine, Sévigné, à Coulanges, 8 janv. 1690. C'est aujourd'hui notre style ordinaire, décousu et libertin, vagabond et inégal, sans nombre, sans mesure, sans liaison, sans proportion ni entre les choses ni entre les mots, P. André, Ess. sur le beau, ch. 3. C'est qu'ils s'abandonnent à toutes sortes de pensées, et leur esprit libertin, qui ne veut point se gêner, se laisse gagner à celles qui se présentent, quoiqu'elles l'éloignent de ce qu'il devrait considérer, Lamy, Entret. sur les sciences, Idée de la logique, II.

    Il a vieilli en cette signification, et aujourd'hui il ne se dit plus guère qu'avec imagination. Son imagination libertine l'écarte sans cesse de son sujet.

  • 5Dissipé, qui néglige ses devoirs pour le jeu, en parlant d'un écolier. Cet enfant est fort libertin. Soyez persuadés que c'est à cause que vous êtes si exactes à les veiller [les pensionnaires de Saint-Cyr] qu'elles sont si aisées à conduire, et qu'aussitôt que vous cesserez de les observer, elles deviendront libertines, Maintenon, Entret. sur l'éduc. juin 1704.

    Substantivement. C'est un petit libertin.

  • 6Déréglé par rapport à la moralité entre les deux sexes. Vous voyez, messieurs, combien la jeunesse est libertine, et le peu d'autorité que les pères ont sur leurs enfants, Furetière, le Roman bourg. I. On doit considérer que, dans la querelle des Troyens, il ne s'agissait que d'une vieille femme fort libertine qui s'était fait enlever deux fois, au lieu qu'ici il s'agissait de deux filles et d'un oiseau, Voltaire, Princ. de Babyl. 4. Je devins polisson, mais non libertin, Rousseau, Conf. II. Il est plutôt indiscret que confiant, et libertin que voluptueux, Raynal, Hist. phil. V, 16. À l'âge où l'on est libertin, Pour boire un toast en un festin, Un jour je soulevai mon verre, Musset, Poés. nouv. Nuit de décembre.

    Il se dit aussi des choses. Ton libertin. Et les jours libertins, Quand je voudrai donner des repas clandestins, Regnard, Ménechm. IV, 2. Les entretiens polissons préparent les m?urs libertines, Rousseau, Ém. IV.

    Substantivement. C'est un libertin, un grand, un franc libertin. C'est une libertine.


REMARQUE

1. Le latin libertinus signifiant?: qui a le caractère d'un affranchi, on n'a pas historiquement l'explication des diverses significations françaises. La première fois qu'on trouve ce mot, au XVIe siècle, il a la signification de?: indocile aux croyances religieuses. C'est ce fait qui a déterminé le classement des sens.

2. Le sens particulier qu'a pris libertin par rapport aux m?urs a, dans le langage moderne, mis en désuétude les autres sens qui étaient si vivants au XVIIe siècle.


HISTORIQUE

XVIe s. Nos libertins, qui ne discordent gueres en particulier, s'accordent très bien entr'eux en general à mespriser et rejetter la sainte profession de la vie chrestienne, Lanoue, 512. Tant d'epicuriens libertins et moqueurs, Charron, Sagesse, I, 8.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

LIBERTIN. - HIST. XVIe s. Ajoutez?: Aulcuns de la synagogue laquelle est appellée des libertins, Actes, VI, 9, Nouv. Test. éd. Lefebvre d'Étaples, Paris, 1525. (dans le grec ??????????, dans le latin libertinorum. Ce semble avoir été une synagogue composée de fils d'affranchis, libertini?; cette synagogue était comptée parmi les synagogues formées d'étrangers. C'est probablement de ce passage du Nouveau Testament, mal interprété, que vient l'emploi de libertin au sens de?: rebelle aux croyances).

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Wiktionnaire


Nom commun - français

libertin \li.b??.t??\ masculin (pour une femme, on dit : libertine)

  1. (Histoire) Personne qui s'écarte volontairement des règles imposées par la morale de son temps et de son milieu.
    • Il y a plus : non-seulement ce libertin abandonne sa foi sans raison , mais ce qui doit vous paraître plus étrange, il l'abandonne contre la raison, et malgré la raison ; [?]. (« Sermon pour le mercredi de la première semaine : Sur la religion chrétienne », dans les ?uvres de Bourdaloue, tome 1 (Avent - Carême - Dominicales), chez Firmin Didot frères, fils & Cie, 1865, page 217)
    • Quel est le grand reproche que les prédicateurs du XVIIe siècle adressent aux libertins ? C'est d'avoir embrassé ce qu'ils désiraient, c'est d'être arrivés aux opinions irréligieuses parce qu'ils avaient envie qu'elles fussent vraies. (Ernest Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 170.)
    • Depuis 1661 (?) jusqu'à sa mort, en 1703, Saint-Évremond ne connut guère d'autre occupation que d'être libertin : aussi eut-il le temps de devenir le libertin type, le libertin par excellence. (?) Il ne trouvait point de science qui touchât les honnêtes gens, hors la morale, la politique et les belles-lettres : attitude rétrograde à une époque où la science allait soutenir et compléter l'?uvre de la philosophie ; où celui qui restait en dehors de la science, risquait de rester en marge de la vie. (?) Il était épicurien, estimant que, de toutes les opinions des philosophes concernant le souverain bien, il n'y en a point qui paraisse aussi raisonnable que celle d'Épicure. Il voulait vivre selon la nature, et si, à vrai dire, il ne savait pas très bien ce que c'était que cette nature, il s'entendait à merveille à vivre douillettement. (Paul Hazard, La Crise de la conscience européenne, 1935)
    • Le libertin (du latin libertinus, « affranchi »), avant d'être un jouisseur, est un libre penseur, un homme qui s'est émancipé de la tradition, de toutes les idées reçues, un individu qui exerce souverainement son libre-arbitre, en réévaluant tous les savoirs à l'aune de sa propre raison. (Olivia Gazalé, Je t'aime à la philo, Robert Laffont, Paris, 2012, p. 172)
  2. Personne versée dans les plaisirs raffinés, bravant les conventions et les pratiques de son milieu.
    • Le libertin n'est pas un pervers mais un savant. Le pervers jouit d'une transgression dont il ignore tous les rouages ; il sait qu'il jouit, et comment jouir, mais il ne sait pas en quoi sa perversion en est une ; le libertin ne sait jamais définitivement comment, mais pourquoi il jouit, et pourquoi l'autre lui fait obstacle; ainsi est-il sans cesse en quête d'autres plaisirs, et ne les décèle-t-il qu'après les avoir expérimentés ; il ne sait jamais d'avance ce qui va le faire jouir, sinon qu'il doit s'agir d'une transgression ; le pervers répète et se fige, le libertin cherche, expérimente, imagine, invente et évolue ? [?]. (L'Infini, n° 37-40, Éditions Gallimard, 1992, page 103)
    • Manon n' avait jamais été une fille impie. Je n'étais pas non plus de ces libertins outrés, qui font gloire d'ajouter l'irréligion à la dépravation des m?urs. L' amour et la jeunesse avaient causé tous nos désordres. (Prévost, Manon Lescaut, 1731)
    • L'exigence du libertin qui veut une virginité est encore une forme de l'éternel hommage que rend l'amour à l'innocence. (Proust, Les Plaisirs et les jours, 1896)
  3. Personne qui recherche le plaisir avec de multiples partenaires, sans entretenir de relation amoureuse, ni engager ses sentiments.
    • Vous ne connaissez pas cet homme ; où auriez-vous pris l'idée de l'âme d'un libertin ? vous me parlez de sa rare candeur : oh ! oui ; la candeur de Valmont doit être en effet très rare. Encore plus faux et dangereux qu'il n'est aimable et séduisant, jamais, depuis sa plus grande jeunesse, il n'a fait un pas ou dit une parole sans avoir un projet, et jamais il n'eut un projet qui ne fût malhonnête ou criminel. (Laclos, Les Liaisons dangereuses, Lettre 9, 1782)
    • Après avoir subi le dégradant plaisir d'un véritable monstre, un libertin jeune, elle éprouvait tant de douceur à se promener dans les régions fleuries de l'amour, que c'était sans doute un charme pour elle d'en admirer tous les aspects, d'en écouter longtemps les frémissements, et de se laisser longtemps caresser par de chastes brises. Le véritable amour payait pour le mauvais. (Balzac, Le Père Goriot, 1835)
    • Les libertins, ces gens que la nature a doués de la faculté précieuse d'aimer au-delà des limites qu'elle fixe à l'amour, n'ont presque jamais leur âge. (Balzac, La Cousine Bette, 1846)
    • Depuis le jour où Pécuchet avait observé la petite bonne tirant de l'eau il lui parlait plus souvent ; (?) Il en avait les fièvres et les langueurs, ? et était persécuté par le souvenir de Mme Castillon, étreignant Gorju.
      Il questionna Bouvard sur la manière dont les libertins s'y prennent pour avoir des femmes.
      (Flaubert, Bouvard et Pécuchet, 1881)

Adjectif - français

libertin \li.b??.t??\

  1. Qui est déréglé dans ses m?urs, dans sa conduite.
    • Je ne trouvai point de jeunes gens qui me pervertissent. Je devins polisson, mais non libertin. (Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, Livre II)
    • Il était indompté, mais non libertin.
      Sa mine d'adolescent large et fort était fière et un peu sauvage. Dans son village, on était à l'abri des contagions malsaines, des dépravations précoces des étiolés de la ville.
      (Pierre Loti, Le Roman d'un spahi, 1881)
  2. (Par extension) Licencieux, voluptueux, invitant au plaisir.
    • Des contes libertins, des contes licencieux.
    • Des gravures du XVIIIe siècle, plus que libertines, presque obscènes. (Mirbeau)
    • Petit guide du Toulouse libertin.
    • Un buffet dînatoire aux à-côtés libertins.
    • Cette jambe était déjà, pour Samuel, l'objet d'un éternel désir. Longue, fine, forte, grasse et nerveuse à la fois, elle avait toute la correction du beau et tout l'attrait libertin du joli. (Charles Baudelaire, La Fanfarlo, 1847 ; Gallimard, 2012, collection Folio, page 53.)
  3. Qui se conduit sans règle précise, vagabond, anarchique, indiscipliné.
    • Son imagination libertine l'écarte sans cesse du sujet.
    • Humeur libertine.
    • Cet homme mène une vie libertine, sa conduite est déréglée.
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Trésor de la Langue Française informatisé


LIBERTIN, -INE, adj. et subst.

A. ? Adj. et subst.
1. Cour. (Celui, celle) qui a une conduite, des m?urs très libre(s); qui s'adonne sans retenue aux plaisirs de la chair. Femme libertine; vieillard libertin; un jeune, un fieffé libertin; un libertin repentant. Ils [les peuples latins] deviennent aisément rhétoriciens, dilettantes, épicuriens, voluptueux, libertins, galants et mondains (Taine, Philos. art, t. 1, 1865, p. 234).Ce cupidon, la marquise de Trinquetailles, libertine supérieure (...). Elle a eu plus d'hommes qu'une fille (Péladan, Vice supr.,1884, p. 141).Marat avait l'habitude des femmes, il connaissait toutes les ficelles du jeu d'amour, c'était un « vieux libertin », un « séducteur » (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 242).V. avoir ex. 15, accusation ex. 13 et conséquemment ex. 3 :
1. Les libertins, ces gens que la nature a doués de la faculté précieuse d'aimer au delà des limites qu'elle fixe à l'amour, n'ont presque jamais leur âge. Balzac, Cous. Bette,1846, p. 261.
? Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Il y a toujours de l'Opéra dans tout ce que font les Français, (...) il y a la décoration, et aussi les coulisses; du solennel, et un peu de libertin (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 4, 1862, p. 61).
2. Vx, souvent péj. Qui refuse les contraintes, les sujétions; qui manifeste une grand esprit d'indépendance, qui fait preuve de non conformisme. Sainte-Beuve (...) très hardi dans la chasse aux talents inédits, mais trop traditionnel, trop voisin de la grande école de la prose française pour n'être pas choqué des audaces révolutionnaires de ses « jeunes amis libertins ». C'est ainsi qu'il appelait souvent Baudelaire et sans doute les deux Goncourt, ? prenant le mot dans son vieux sens d'indépendance révoltée et un peu sacrilège (Bourget, Nouv. Essais psychol.,1885, p. 181).
? En partic., vx. [En parlant d'un écolier] ,,Dissipé, qui néglige ses devoirs pour le jeu. Cet enfant est fort libertin (...) C'est un petit libertin`` (Littré).
? FAUCONN. [En parlant d'un oiseau de proie] Qui s'écarte et qui ne revient pas (d'apr. Littré). Où le navire était hérissé de houlettes, Où le berger suivant les aigles libertins (Cocteau, Poèmes,1916, p. 204).
3. Vieilli ou littér. Qui refuse le dogmatisme des croyances établies ou officielles et en particulier celui de la religion et la contrainte de sa pratique. Synon. libre-penseur.Mais voici qu'enfin, par des gradations insensibles, Nane avait glissé à la libre pensée; devenue libertine, et pour tout dire, anticléricale (Toulet, Nane,1905, p. 208).Ce libertin [Benjamin Constant] n'a jamais été indifférent à Dieu, (...) il ne s'est jamais interrompu de le chercher (Mauriac, Mém. intér.,1959, p. 90):
2. ... le grand reproche que les prédicateurs du xviiesiècle adressent aux libertins? C'est d'avoir embrassé ce qu'ils désiraient, c'est d'être arrivés aux opinions irréligieuses parce qu'ils avaient envie qu'elles fussent vraies. Renan, Souv. enf.,1883, p. 297.
B. ? Adjectif
1. Cour. Qui est propre au libertin [au sens A 1]; qui est inspiré, motivé par le dérèglement des m?urs. Un monsieur surprenant un album libertin dans les mains de deux jeunes filles rougissantes (Baudel., Salon,1846, p. 174).L'art coquet, libertin et spirituel du dix-huitième siècle (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 184).La conduite la plus sage, avec les pensées les plus libertines (Léautaud, Journal littér., t. 3, 1920, p. 304):
3. Dîné longtemps et copieusement, et couronné le tout d'une bouteille de Graves et des plus joyeux propos, avec une légère nuance libertine qui est à la conversation d'un dîner de garçons ce que le rouge est à une femme... Barb. d'Aurev., Memor. 1,1836, p. 38.
SYNT. Amour, coquetterie, curiosité, humeur, imagination, plaisir, regard, ton, vie libertin(e); m?urs libertines; allusion, commentaire, couplet, conte, illustration, image, propos, roman libertin(e).
2. Vx. Qui manifeste ou dénote le refus des contraintes, l'absence de gêne, du goût pour la fantaisie. Son imagination libertine l'écarte sans cesse de son sujet (Littré).Notre gaîté libertine et imprudente, notre esprit français, seront-ils écrasés et anéantis par la nécessité de faire la cour à de petits artisans grossiers et fanatiques, comme à Philadelphie? (Stendhal, Mém. touriste, t. 1, 1838, p. 21).
? VERSIF. Il [Th. Gautier] me fit remarquer que les poëtes (...) se permettaient trop souvent des sonnets libertins c'est-à-dire non orthodoxes et s'affranchissant volontiers de la règle de la quadruple rime (Baudel., Art romant., Th. Gautier, 1859, p. 461).Son vers [à Rimbaud], solidement campé, use rarement d'artifices. Peu de césures libertines, moins encore de rejets (Verlaine, ?uvres compl., t. 4, Poètes maud., 1884, p. 17).
3. Vieilli ou littér. Qui appartient à ou qui concerne les libertins [au sens A 3], les libre-penseurs. Courant, morale, mouvement, tradition libertin(e); les ?uvres libertines de Cyrano de Bergerac. J'avais écrit qu'Éveline s'était plu à semer dans l'esprit de sa fille les germes de la libre pensée. À y bien réfléchir il me semble aujourd'hui que c'est l'esprit libertin de Geneviève, si enfant qu'elle fût encore, qui contamina l'âme de sa mère (Gide, Robert,1930, p. 1331):
4. ... il [le Theophrastus redivivus] rassemble les thèses de la littérature libertine. Le monde est éternel, et les astres règlent notre destin. L'homme est un animal comme les autres, et qui ne leur est pas supérieur. L'immortalité est une chimère. Le sage aborde la destruction finale sans terreur. Toutes les religions sont des inventions politiques. A. Adam, Les Libertins au xviies., Paris, Buchet-Chastel, 1964, p. 17.
REM. 1.
Libertinement, adv.a) À la manière d'un libertin. ?il (Faire de l') (...) regarder langoureusement ou libertinement les femmes (Delvau1866, p. 272).b) D'une manière inspirée par le dérèglement des m?urs. Il se cantonna dans l'établissement de textes libertins, illustrés non moins libertinement (Arts-Loisirs,21 sept. 1966, p. 24, col. 2).
2.
Libertiner, verbe intrans.,peu usité. a) Vivre dans la débauche, d'une manière scandaleuse. Depuis qu'il ne voit plus mauvaise compagnie, il a cessé de libertiner (Ac. 1835, 1878; ds Littré).Quant à vot' femme (...) on dit qu'elle libertine dans les guinches et aux barrières (Raban, Marco Saint-Hilaire, Mém. forçat, t. 4, 1828-29, p. 184).b) Vx. [Le suj. désigne un enfant, un écolier] Se dissiper; négliger ses devoirs pour le jeu. Cet enfant ne fait que libertiner (Raymond1832, Ac. 1835, 1878, Littré, Guérin 1892).
3.
Libertiser (se), verbe pronom.,hapax. Devenir libertin. Il y a l'argot des duchesses, témoin cette phrase écrite dans un billet doux par une très grande dame et très jolie femme de la Restauration : « Vous trouverez dans ces potains-là une foultitude de raisons pour que je me libertise » (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 190).
Prononc. et Orth. : [lib? ?t? ?], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1468 subst. hist. et dr. romains « affranchi » (Jean Miélot, Trad. de Cicéron, Lettre à Quintus ds Bibl. Éc. Chartes, t. 99, 1938, p. 113); 2. a) 1525 subst. masc. plur. « membres d'une secte juive au temps des apôtres » (Actes, VI, 9, Nouv. Test., éd. Lefebvre d'Étaples ds Littré Suppl.); 1544 « membres d'une secte politico-religieuse qui se dressa contre l'autorité de Calvin, à Genève » (Calvin, Brieve Instruction... contre les erreurs... des Anabaptistes, Corp. Ref., t. VII, col. 55, 139 d'apr. J.-Cl. Margolin ds Colloque international de Sommière, p. 4, note 21); d'où b) av. 1555 subst. « celui qui s'affranchit de toute religion » (Tahureau, Sec. Dialogue du Democritic, p. 180 ds Hug.); puis 3. 1568 adj. « épris d'indépendance, qui va en toute liberté » (Philibert Bugnyon, Des lois inusitées, 26 ds Delb., Notes mss); 1575 subst. (Thevet, Cosmogr., II, 3 ds Hug.); 4. 1662 « qui est déréglé dans ses m?urs, sa conduite » (Molière, École des femmes, III, 2, 698). Empr. au lat.libertinus « affranchi », dimin. de libertus « id. » de liberatus part. passé de liberare « libérer ». Le sens 2a est prob. dû à une mauvaise interprétation des Actes des Apôtres (VI, 9) où le mot, traduit par Lefèvre libertin désigne les adeptes d'une secte juive. Le mot fut ensuite appliqué à des sectes religieuses, notamment à Genève, et l'on a dû alors le rapprocher de liberté (cf. FEW t. 5, pp. 305-306). Au sens 1 l'angl. libertine est attesté dep. 1382 ds NED Libertyn. Fréq. abs. littér. : 428. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 991, b) 579; xxes. a) 586, b) 310. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 94. - Lemke (W.H.). Libertin : From Calvin to Cyrano. St. fr. 1976, t. 20, pp. 58-60. - Quem. DDL t. 18 (s.v. libertinement). - Seguin (J.P.). Le Mot libertin... Fr. mod. 1981, t. 49, pp. 193-205.


Libertin, Ine au Scrabble


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libertin--ine

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