La définition de Tribun du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Tribun
Nature : s. m.
Prononciation : tri-bun
Etymologie : Lat. tribunus, de tribus, tribu.

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La définition de Tribun

Tribuns militaires, magistrats qui, à Rome, furent temporairement revêtus de l'autorité des consuls.


Toutes les définitions de « tribun »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

TRIBUN. n. m.
T. d'Antiquité romaine. Magistrat chargé de défendre les droits et les intérêts du peuple. Les tribuns du peuple étaient des personnes sacrées. Tribuns militaires, Chefs qui commandaient tour à tour une légion.

TRIBUN se dit figurément d'un Orateur qui s'érige en défenseur des droits, des intérêts du peuple. Une éloquence de tribun. Il est aussi le Nom que portaient, en France, les membres du tribunat, corps politique qui avait été créé par la constitution de l'an VIII.

Littré

TRIBUN (tri-bun) s. m.
  • 1Tribuns militaires, magistrats qui, à Rome, furent temporairement revêtus de l'autorité des consuls.

    Tribuns de légion, officiers supérieurs qui commandaient tour à tour une légion. Il y avait six tribuns dans chaque légion.

  • 2À Rome, tribun de la plèbe, magistrat chargé de défendre les droits et les intérêts de la plèbe. Les lois sacrées établirent des tribuns qui pouvaient, à tous les instants, arrêter les entreprises des patriciens, Montesquieu, Esp. XI, 14. Cicéron croit que l'établissement des tribuns de Rome fut le salut de la république, Montesquieu, ib. v, 11.
  • 3 Fig. Démagogue, factieux. Je me croyais dans la nécessité ou de subir avec lui le joug du monde le plus honteux, ou de m'ériger purement et simplement en tribun du peuple, qui est le parti du monde le moins sûr et même le plus bas, toutes les fois qu'il n'est pas revêtu de force, Retz, Mém. t. I, liv. II, p. 265, dans POUGENS.
  • 4En France, membre du tribunat, corps politique qui avait été créé par la constitution de l'an VIII. On a l'air de se demander? si c'est bien le probe et austère Carnot? l'ancien tribun éliminé?, Villemain, Souv. contemp. les Cent Jours, XII.

HISTORIQUE

XIIe s. E après, Judas establi conestables sor le pople e tribuns e centurions, Machab. I, 3.

XIVe s. Tribun de plebe estoient certains magistraz qui estoient du plebe et esleus par le plebe, pour aider le plebe contre les peres et contre le senat, Bercheure, f° 3.

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Encyclopédie, 1re édition

TRIBUN, (Hist. rom.) tribunus ; mot général qui signifioit chef, & le mot qu'on ajoutoit à celui-ci, désignoit la chose commise à la garde, aux soins, à l'inspection ou à l'administration de ce chef. Ainsi le tribun du peuple étoit le chef, le défenseur du peuple. Tribun militaire, étoit un magistrat qui commandoit les armées. Tribuns des légions étoient des officiers qui commandoient tour-à-tour pendant deux mois à toute la légion. Tribun des céleres étoit le commandant de ce corps de cavalerie.

Le nom de tribun se donnoit encore à d'autres sortes d'officiers. Les tribuns de la marine, par exemple, tribuni marinorum, étoient des intendans des côtes & de la navigation des rivieres. Les tribuns du trésor public, tribuni ærarii, étoient des trésoriers établis pour payer les milices ; comme sont aujourd'hui nos trésoriers des guerres. Les tribuns des fabriques, tribuni fabricarum, présidoient à la fabrique des armes. Les tribuns des notaires, tribuni notariorum, étoient les premiers secrétaires des empereurs. Les tribuns des plaisirs, tribuni voluptatum, dans le code Théodosien, l. XIII. de scenic. avoient soin des jeux, des spectacles & autres divertissemens semblables du peuple. Enfin tribun désignoit chez les Romains, le chef d'une tribu. (D. J.)

Tribun du peuple, (Hist. & gouvern. rom.) magistrat romain, pris du peuple pour le garantir de l'oppression des grands, de la barbarie des usuriers, & pour défendre ses droits & sa liberté contre les entreprises des consuls & du sénat. En deux mots, les tribuns du peuple étoient censés ses chefs & ses protecteurs. Entrons dans les détails historiques qui concernent cette magistrature.

Le peuple ne pouvant cultiver ses terres à cause des querelles fréquentes que la république avoit à soutenir, il se trouva bientôt accablé de dettes, & se vit conduire impitoyablement en esclavage par ses créanciers, quand il ne pouvoit pas payer. Il s'adressa souvent au sénat pour trouver quelque soulagement, mais il ne put rien obtenir. Lassé des vaines promesses dont on l'amusoit depuis long-tems, il se retira un jour sur le mont Sacré, l'an de Rome 259, à l'instigation de Sicinius, homme de courage & de résolution ; ensuite il ne voulut point rentrer dans la ville qu'on ne lui eût remis toutes ses dettes, & promis de délivrer ceux qui étoient esclaves pour ce sujet. Il fallut outre cela, lui permettre de créer des magistrats pour soutenir ses intérêts. On les nomma tribuns, parce que les premiers furent pris d'entre les tribuns militaires. Ainsi on en créa deux dans les comices par curies ; & depuis la publication de la loi Publicola, l'an 283, on en nomma cinq dans les comices par tribus. Enfin l'an 297, on en élut dix, c'est-à-dire deux de chaque classe. Cicéron dit cependant qu'on en créa deux la premiere année, & dix la seconde, dans les comices par centuries.

Les tribuns du peuple tiroient au sort pour présider à ces assemblées par tribus, & s'il arrivoit que l'assemblée fût finie avant que tous les dix fussent nommés, le reste l'étoit par le college des tribuns ; mais cela fut abrogé par la loi Trébonia, l'an 305. On prétend qu'il y en avoit une ancienne qui ordonnoit que les tribuns qui n'auroient pas créé leurs successeurs pour l'année suivante, seroient brûlés vifs. C'est Valere Maxime qui le dit ; mais ce n'est pas un auteur de grande autorité.

Comme les premiers tribuns furent créés le quatrieme des ides de Décembre, dans la suite le même jour fut destiné pour l'élection de ces magistrats. Ces tribuns étoient toujours choisis d'entre le peuple. Aucun patricien ne pouvoit être revêtu de cette charge, à-moins que l'adoption ne l'eût fait passer dans l'ordre plébéien. Un plébéien qui étoit sénateur, ne pouvoit pas même être tribun.

Ils n'avoient point entrée au sénat ; ils demeuroient seulement assis sur les bancs vis-à-vis la porte du lieu où il étoit assemblé, d'où ils entendoient les résolutions qui s'y prenoient. Ils pouvoient cependant assembler le sénat quand il leur plaisoit. Dans la suite par la loi Atinia (Atinius étoit tribun l'an 633, selon Pighius), il fut ordonné qu'aucun romain ne pourroit être élu tribun du peuple, s'il n'étoit sénateur plébéien.

Au commencement l'unique devoir des tribuns étoit de protéger le peuple contre les patriciens ; en sorte que leur pouvoir consistoit plutôt à empêcher qu'à agir. Ils ne passerent pas d'abord pour magistrats ; aussi ne portoient-ils point la robe prétexte : on les regardoit plutôt comme le frein de la magistrature. Cependant dans la suite on leur donna communément le nom de magistrats. Ils avoient le droit de délivrer un prisonnier, & de le soustraire à un jugement prêt à être rendu contre lui. Aussi pour signifier qu'ils faisoient profession de secourir tout le monde, leurs maisons devoient être ouvertes jour & nuit, & il ne leur étoit pas permis de coucher hors de la ville, ni même d'en sortir, si nous en croyons Appien. (Civil. l. II. pag. 736. Edit. Tollii.) D'ailleurs hors de Rome, ils n'avoient aucune autorité, si ce n'est dans les fêtes latines, ou lorsqu'ils sortoient pour les affaires de la république.

Leur principal pouvoir consistoit à s'opposer aux arrêts du sénat, & à tous les actes des autres magistrats, par cette formale si célebre : veto, intercedo, je m'oppose, j'interviens. La force de cette opposition étoit si grande, que quiconque n'y obéissoit pas, soit qu'il fût magistrat, soit qu'il fût particulier, on le faisoit aussi-tôt conduire en prison par celui qu'on nommoit viator ; ou bien on le citoit devant le peuple comme rebelle à la puissance sacrée qu'ils représentoient. De-là vient que quiconque les offensoit de parole ou d'action, étoit regardé comme un sacrilege, & ses biens étoient confisqués.

Lorsque les tribuns du peuple ne s'opposoient point aux decrets du sénat, on mettoit au bas de l'acte la lettre T, pour marquer l'approbation. S'ils s'opposoient, le decret n'étoit point appellé senatûs-consultum, mais seulement senatûs auctoritas. Dans l'enregistrement, ce mot signifioit que tel avoit été l'avis du sénat. Un seul tribun pouvoit s'opposer à ce que faisoient ses collegues, & il l'annuloit par cette opposition. Le sénat pour subjuguer le peuple, se servoit souvent de ce moyen, & tâchoit toujours de mettre de son côté quelqu'un des tribuns, pour rompre les mesures des autres.

Quoiqu'ils eussent déja une très-grande autorité, elle devint dans la suite bien plus considérable. En vertu de la puissance sacrée dont ils étoient revêtus, non seulement ils s'opposoient à tout ce qui leur déplaisoit, comme aux assemblées par tribus, & à la levée des soldats ; mais encore ils assembloient le sénat & le peuple quand ils vouloient, & ils rompoient les assemblées de même. Tous les plébiscites ou decrets du peuple qu'ils publioient, n'obligeoient au commencement que le peuple seul : dans la suite ils obligerent tous les trois ordres, & cela après la publication des lois Horatia & Hortensia, en 464 & 466. Enfin ils portoient si loin leur autorité, qu'ils donnoient ou ôtoient à qui bon leur sembloit, le maniement des deniers publics, la recette des impositions, les départemens, les magistratures, les commandemens d'armées, & toutes sortes de charges, &c. Par l'abus qu'ils firent de ce pouvoir immense, ils furent cause des plus grands troubles de la république, dont Cicéron se plaint amèrement, de legib. lib. III. c. ix.

Cette puissance illimitée ne subsista pas toujours. L. Sylla attaché au parti des grands, s'étant rendu maître de la république à main armée, diminua beaucoup l'autorité des tribuns, & l'anéantit presque entierement par une loi portée l'an 672, qui défendoit que celui qui avoit été tribun pût jamais parvenir à aucune autre charge. Il leur ôta par la même loi, le droit de haranguer le peuple, de faire des lois ; & les appellations à leur tribunal furent abolies. Il leur laissa seulement le droit de s'opposer.

Cependant le consul Cotta, l'an 679, leur rendit le droit de parvenir aux charges de la république ; & l'an 683, le grand Pompée les rétablit dans tous leurs anciens privileges. Leur puissance subsista jusqu'à Jules-César. La 731 année de Rome, le sénat rendit un decret par lequel il transféroit à Auguste & à ses successeurs, toute l'autorité des tribuns du peuple, qu'on continua de créer pour la forme. Auguste s'étant ainsi rendu maître de la puissance tribunitienne, n'accorda aux tribuns que le seul privilege de ne pouvoir être cités en jugement avant que d'avoir quitté leur charge ; & sous Tibere, ils eurent encore le droit fictif d'opposition. Enfin du tems des empereurs Nerva & Trajan, la dignité de tribun du peuple n'étoit plus qu'un fantôme, un vain titre sans fonction & sans honneur. Ils resterent dans cet état jusqu'à Constantin le grand ; depuis son regne il n'est plus fait mention de cette magistrature.

Il ne me reste pour en compléter l'histoire, qu'à en reprendre les principaux faits, déja indiqués ou obmis.

Après de grandes divisions entre les praticiens & les plébéiens, le sénat consentit pour l'amour de la paix, à la création de nouveaux magistrats, qui furent nommés tribuns du peuple, l'an de Rome 260.

Il en fut fait un sénatus-consulte, & on élut dans le camp même pour les premiers tribuns du peuple, selon Denys d'Halicarnasse, L. Junius Brutus, & C. Sicinius Bellutus, les chefs du parti, qui associerent en même tems à leur dignité C. & P. Licinius, & Sp. Icilius Ruga. Tite-Live prétend que C. Licinius & Lucius Albinus, furent les premiers tribuns qui se donnerent trois collegues, parmi lesquels on compte Sicinius Bellutus ; cet historien ajoute, qu'il y avoit des auteurs qui prétendoient qu'il n'y eût d'abord que deux tribuns élus dans cette assemblée, & c'est l'opinion la plus commune.

Quoi qu'il en soit, on déclara avant que de quitter le camp, la personne des tribuns sacrée. Il en fut fait une loi, par laquelle il étoit défendu sous peine de la vie de faire aucune violence à un tribun, & tous les Romains furent obligés de jurer par les sermens les plus solemnels l'observation de cette loi. Le peuple sacrifia ensuite aux dieux sur la montagne même, & qu'on appella depuis le mont sacré, d'où il rentra dans Rome à la suite de ses tribuns & des députés du sénat.

Rome par l'établissement du tribunal, changea une seconde fois la forme de son gouvernement. Il étoit passé de l'état monarchique à une espece d'aristocratie, où toute l'autorité étoit entre les mains du sénat & des grands. Mais par la création des tribuns, on vit s'élever insensiblement une nouvelle démocratie, dans laquelle le peuple, sous différens prétextes, s'empara par degré de la meilleure partie du gouvernement.

Ces nouveaux magistrats n'avoient dans leur origine, ni la qualité de senateur, ni tribunal particulier, ni jurisdiction sur leurs citoyens, ni le pouvoir de convoquer les assemblées du peuple. Habillés comme de simples particuliers, & escortés d'un seul domestique appellé viateur, & qui étoit comme un valet de ville, ils demeuroient assis sur un banc au dehors du sénat ; ils n'y étoient admis que lorsque les consuls les faisoient appeller, pour avoir leur avis sur quelque affaire qui concernoit les intérêts du peuple ; toute leur fonction se réduisoit à pouvoir s'opposer aux ordonnances du sénat par le mot veto, qui veut dire je l'empêche, qu'ils mettoient au bas de ses decrets, quand ils les croyoient contraires à la liberté du peuple ; cette autorité étoit même renfermée dans les murailles de Rome, & tout au plus à un mille aux environs : & afin que le peuple eut toujours dans la ville des protecteurs prêts à prendre sa défense, il n'étoit point permis aux tribuns de s'en éloigner un jour entier, excepté dans les féries latines. C'étoit par la même raison qu'ils étoient obligés de tenir la porte de leurs maisons ouvertes jour & nuit, pour recevoir les plaintes des citoyens, qui auroient recours à leur protection.

De semblables magistrats sembloient n'avoir été institués que pour empêcher seulement l'oppression des malheureux ; mais ils ne se continrent pas dans un état si plein de modération. Il n'y eut rien dans la suite de si grand & de si élevé, où ils ne portassent leurs vûes ambitieuses. Ils entrerent bientôt en concurrence avec les premiers magistrats de la république ; & sous prétexte d'assurer la liberté du peuple, ils eurent pour objet de ruiner insensiblement l'autorité du sénat.

L'an de Rome 262, le peuple augmenta la puissance de ses tribuns, par une loi qui défendoit à personne d'interrompre un tribun qui parle dans l'assemblée du peuple romain.

L'an 283, on publia une loi qui ordonnoit que l'élection des tribuns se fît seulement dans une assemblée par tribus, & en conséquence on élut pour la premiere fois des tribuns de cette maniere.

La paix ayant succédé aux guerres contre les Volsques l'an 380 on vit renaître de nouvelles dissentions. Quelques plébéiens qui s'étoient distingués dans ces guerres, aspirerent au consulat, & au commandement des armées. Le petit peuple uniquement touché des incommodités de la vie, parut peu sensible à des prétentions si magnifiques. Les patriciens d'un autre côté s'y opposerent long-tems, & avec beaucoup de courage & de fermeté. Ce fut pendant plusieurs années un sujet continuel de disputes entre le sénat & les tribuns du peuple. Enfin les larmes d'une femme emporterent ce que l'éloquence, les brigues, & les cabales des tribuns, n'avoient pû obtenir : tant il est vrai que ce sexe aimable & rusé n'est jamais plus fort que quand il fait servir sa propre foiblesse aux succès de ses desseins. Voici le fait en peu de mots.

M. Fabius Ambustus avoit trois fils qui se distinguerent dans la guerre des Gaulois, & deux filles, dont l'aînée étoit mariée à S. Sulpicius, patricien de naissance, & qui étoit alors tribun militaire, & la cadette avoit épousé un riche plébéien, appellé C. Licinius Stolon. Un jour que la femme de ce plébéien se trouva chez sa s?ur, le licteur qui précédoit Sulpicius à son retour du sénat, frappa à sa porte avec le bâton des faisceaux, pour annoncer que c'étoit le magistrat qui alloit rentrer. Ce bruit extraordinaire fit peur à la femme de Licinius ; sa s?ur ne la rassura que par un souris fin, & qui lui fit sentir l'inégalité de leurs conditions. Sa vanité blessée par une différence si humiliante, la jetta dans une sombre mélancolie. Son pere & son mari lui en demanderent plusieurs fois le sujet, sans pouvoir l'apprendre. Elle affectoit d'en couvrir la cause par un silence opiniâtre. Ces deux romains à qui elle étoit chere, redoublerent leurs empressemens, & n'oublierent rien pour lui arracher son secret. Enfin après avoir résisté autant qu'elle crut le devoir faire pour exciter leur tendresse, elle feignit de se rendre, elle leur avoua les larmes aux yeux, & avec une espece de confusion, que le chagrin la feroit mourir, si étant sortie du même sang que sa s?ur, son mari ne pouvoit pas parvenir aux mêmes dignités que son beau-frere.

Fabius & Licinius pour l'appaiser, lui firent des promesses solemnelles de n'épargner rien pour mettre dans sa maison les mêmes honneurs qu'elle avoit vus dans celle de sa s?ur : & sans s'arrêter à briguer le tribunal militaire, ils porterent tout d'un coup leurs vûes jusque au consulat.

Le beau-pere quoique patricien, se joignit à son gendre : & par complaissance pour sa fille, ou par ressentiment de la mort de son fils, que le sénat avoit abandonné, il prit des intérêts opposés à ceux de son ordre. Licinius & lui associerent dans leur dessein L. Sextius d'une famille plébéïenne, également estimé par sa valeur & par son éloquence, intrépide défenseur des droits du peuple, & auquel de l'aveu mêmes des patriciens, il ne manquoit qu'une naissance plus illustre, pour pouvoir remplir toutes les charges de la république.

C. Licinius & L. Sextius convinrent d'abord de briguer le tribunal plébéien, afin de s'en faire comme un degré pour parvenir à la souveraine magistrature : ils l'obtinrent aisément. A peine eurent-ils fait ce premier pas, qu'ils résolurent de rendre le consulat commun aux deux ordres de la république, & ils y travaillerent avec tant de chaleur, que les citoyens étoient à la veille de prendre les armes les uns contre les autres, quand les patriciens pour éviter ce malheur, prirent le parti de céder au peuple une des places du consulat. Sextius fut le premier des plébéiens qui en fut pourvû l'an de Rome 380, & Licinius lui succéda peu de tems après.

Quoique les tribuns de Rome ayent souvent causé de grands troubles dans la ville par leur ambition, & par l'abus qu'ils firent de leur pouvoir, Cicéron n'a pû s'empêcher de reconnoître, que leur établissement fut le salut de la république ; car, dit-il, la force du peuple qui n'a point de chef, est plus terrible, & commet toujours des désordres extrèmes. Un chef sent que l'affaire roule sur lui, il y pense : mais le peuple dans son impétuosité, ne connoit point le péril où il se jette. D'ailleurs dans une république le peuple a besoin d'un magistrat pour le défendre contre les vexations des grands ; cependant la puissance des tribuns de Rome étoit vicieuse en ce point particulier, qu'elle arrêtoit non-seulement la législation, mais même l'éxécution ; or il ne faut pas dans un état modéré, que la puissance législative ait la faculté d'arrêter la puissance exécutrice, & réciproquement. (Le chevalier de Jaucourt.)

Tribun militaire, (Hist. milit. des Rom.) officier qui commandoit en chef à un grand corps de troupes ; c'étoit une magistrature romaine, qu'il ne faut pas confondre avec ce qu'on nommoit tribun des soldats.

Varron dit qu'on leur donna le nom de tribuns, parce qu'au commencement ils étoient trois, lorsque la légion étoit composée de trois mille hommes, des trois tribus qu'il y avoit alors ; à mesure que la légion crut, on augmenta le nombre des tribuns qui furent quatre, & ensuite six. D'abord c'étoit les généraux d'armée qui les choisissoient ; mais l'an de Rome 391, il fut réglé que le peuple en nommeroit une partie, & le général une autre ; ce fut Rutilius Rufus, qui porta cette loi ; ceux que le peuple choisissoit dans les comices, s'appelloient comitiati. Ils étoient également patriciens ou plébéiens, & avoit les mêmes marques d'honneur que les consuls ; voici leur histoire en peu de mots.

Les tribuns du peuple ayant fait tous les efforts imaginables, pour obtenir que les familles plébéiennes pourroient avoir part au consulat, & les patriciens, qui se voyoient hors d'état de résister plus long-tems, ne voulant pas que le peuple pût être admis au consulat, on fit l'an de Rome 309, un réglement ratifié par un decret du sénat, par une loi du peuple, qu'à la place des consuls, on choisiroit parmi les patriciens trois tribuns militaires, & autant parmi les plébéiens, & que ces nouveaux magistrats auroient toute l'autorité des consuls pour gouverner la république, & qu'au bout de l'année, il seroit fait un sénatus-consulte pour demander au peuple s'il aimoit mieux avoir des consuls que des tribuns militaires, & qu'on se conformeroit à ses intentions. Au reste on appella ces nouveaux magistrats tribuns militaires, parce que parmi les plébéiens, ceux qui avoient exercé l'emploi de tribun, étoient les plus distingués du peuple.

Cette premiere année, il n'y eut que trois personnes nommés pour remplir cette magistrature, & ce furent trois patriciens : mais bientôt après ils abdiquerent, sous prétexte que leur élection étoit vicieuse, & on leur substitua des consuls. Dans les années suivantes on créa, tantôt des consuls, tantôt des tribuns militaires, suivant que le sénat ou le peuple avoit le dessus. Cet usage dura jusqu'à l'an de Rome 387, qu'on choisit un plébéién pour consul, & ce fut Sextius. On créa d'abord trois tribuns militaires, ensuite quatre, puis six. Tite-Live prétend que l'an de Rome 347, on en élut huit, ce qui n'étoit pas encore arrivé, mais les autres historiens n'en marquent que six ; du reste le titre que ces magistrats portoient, tribuni militum consulari potestate, fait connoître qu'ils avoient les mêmes fonctions & les mêmes marques de dignité que les consuls. (D. J.)

Tribun des celeres, (Hist. milit. des Romains.) tribunus celerum ; c'étoit l'officier qui commandoit la troupe des chevaux légers des Romains. Il fut ainsi nommé de Fabius Celer, qui eut le premier cette charge. Le tribun des celeres étoit proprement le commandant de la cavalerie, & après le roi il avoit la principale autorité dans les armées. Dans la suite, le maître de la cavalerie eut le même rang sous les dictateurs, car après l'expulsion des rois la charge de tribun des celeres fut abolie, & Plutarque même prétend que du tems de Numa, la troupe nommée des celeres n'existoit plus. (D. J.)

Tribun de soldats, (Art milit. des Rom.) officier dans l'armée ; mais il ne faut pas confondre les tribuns de soldats avec les tribuns militaires, qui furent substitués aux consuls, & revêtus de toute leur autorité. Cependant les tribuns de soldats avoient un grade honorable dans le service ; il y en avoit de deux sortes, les uns choisis par le général, & on les nommoit rufuli, & les autres élus dans les comices, par les suffrages du peuple, & ils s'appelloient comitiati. Ceux-ci furent introduits par une loi que proposerent Lucius Attilius & Caïus Martius, tribuns du peuple, sous le consulat de Marcus Valerius & Publius Decius. La fonction des tribuns de soldats étoit de contenir les troupes dans le camp, de veiller à leurs exercices, de connoître leurs démêlés, d'entendre leurs plaintes, d'avoir inspection sur leurs habits, sur leurs armes & sur les hôpitaux ; d'avoir soin des vivres, de faire des rondes, de recevoir les ordres du consul, & de les donner ensuite aux autres officiers subalternes. (D. J.)

Tribun du trésor, (Antiq. rom.) tribunus ærarii ; espece de trésorier des fonds militaires. Les tribuns du trésor étoient des officiers tirés du peuple, qui gardoient les fonds d'argent destinés à la guerre, pour les distribuer dans le besoin aux questeurs des armées. On observoit de choisir ces tribuns les plus riches qu'on pouvoit, parce que c'étoit un emploi où il y avoit beaucoup d'argent à manier ; mais Clodius, du tems de Cicéron, trouva le moyen d'en corrompre plusieurs, qu'on lui avoit nommés pour juges. (D. J.)

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Wiktionnaire


Nom commun - français

tribun \t?i.b??\ masculin

  1. (Antiquité romaine) Magistrat chargé de défendre les droits et les intérêts du peuple.
    • Les tribuns ne sont pas des magistrats [?] Ils sont non les tribuns du peuple romain, mais les tribuns de la plèbe, toujours appelés ainsi, et toujours nécessairement plébéiens [?] (Gustave Bloch, La République romaine, Flammarion, 1913)
    • À Rome, le peuple, tant les nouveaux arrivés que ceux qui étaient là depuis plusieurs générations, avait ses propres magistrats, les tribuns, apparus quelques siècles plus tôt pour défendre les intérêts des simples citoyens ; ils pouvaient prendre part aux assemblées du peuple romain (comitia centuriata, comitia tributa) et, dans le pire des cas, s'exprimer au théâtre ou soulever des émeutes dans les rues. (Barbara Levick, trad. Isabelle Cogitore, Claude (Claudius), Infolio, coll. « Memoria », 2002, page 11)
  2. (Figuré) Orateur qui s'érige en défenseur des droits, des intérêts du peuple (pour une femme, on dit : tribunesse).
    • Mais Mirabeau était réellement l'âme de la Constituante [?] le souffle qui animait ses discours faisant de ce tribun le véritable souverain de la Chambre. (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • [?] avec l'ardeur d'un tribun de la Rose Blanche haranguant des recrues potentielles. (Glen Cook, Le Château noir, 1984)
  3. (Histoire de France) Membre du tribunat, corps politique qui avait été créé par la constitution de l'an VIII.
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Trésor de la Langue Française informatisé


TRIBUN, subst. masc.

A. ? HIST. ROMAINE
1. Représentant élu de la plèbe chargé de la défense des droits et des intérêts des plébéiens contre les patriciens et les consuls et dont le pouvoir, très important, était limité à Rome et à sa banlieue. Tribun de la plèbe, du peuple. La loi disait: On ne fera rien à l'encontre d'un tribun; donc si ce tribun convoquait la plèbe, la plèbe se réunissait, et nul ne pouvait dissoudre cette assemblée, que la présence du tribun mettait hors de l'atteinte du patriciat et des lois. Si le tribun entrait au Sénat, nul ne pouvait l'en faire sortir (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 385).
2. Chef exerçant, seul à l'origine, le commandement d'une légion, puis, par la suite, à tour de rôle avec cinq autres tribuns. Tribun militaire; tribun des soldats, des légions. Eudore (...) jadis tribun de la légion britannique, maître de la cavalerie, préfet des Gaules, paroîtra demain au tribunal de Festus (Chateaubr., Martyrs, t. 3, 1810, p. 146).
? En partic. Tribun des soldats jouissant des pouvoirs consulaires aux veet ives. avant J.-C. et dont l'institution disparut lorsque le consulat fut accessible aux plébéiens. Pour le consulat, plutôt que de le partager, ils aimèrent mieux qu'il n'y eût plus de consuls, et que le commandement des troupes restât entre les mains des tribuns militaires qui étaient tirés des deux ordres, et qui n'avaient point le droit de prendre les auspices. Je soupçonne fort ces tribuns militaires de n'avoir été autres que les tribuns des légions (Michelet, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 132).
B. ? P. anal.
1. Vieilli, péj. Factieux cherchant à soulever le peuple en feignant de défendre ses intérêts. [Bonaparte] fut réduit à se refaire tribun du peuple, à courtiser la faveur des faubourgs, à parodier l'enfance révolutionnaire, à bégayer un vieux langage de liberté (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 595).
2. Orateur à l'éloquence puissante, directe et sachant s'adresser à la foule. Thiers dit au tribun de la République: « Gambetta, vous avez été imprudent. Oui, vous avez été imprudent!... » (Goncourt, Journal, 1875, p. 1097).Le socialisme doctrinaire a eu en France quelques bons journalistes. Il n'en a eu qu'un de premier plan, qui était, en même temps, un tribun remarquablement doué, Jaurès. Il avait l'image prompte, le geste large, la voix sonore et, à l'occasion, de la bonhomie (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p. 126).
3. Celui qui se fait le défenseur actif et vibrant d'une cause, d'une idée. Il était peut-être nécessaire de modérer leur autorité par l'érection d'un magistrat qui fût comme le tribun des Indiens, et eût assez d'autorité pour les garantir des vexations (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 265).[Drouot] prenait hardiment l'intérêt du soldat trop souvent sacrifié, il méritait que l'Empereur l'appelât le tribun du soldat aussi justement qu'il l'avait appelé le Sage de la grande armée (Lacord., Éloge fun. Drouot, 1847, p. 45).
C. ? HIST. MOD. [Corresp. à tribunat B] En France, sous le Consulat, membre du Tribunat. La première réunion des tribuns fut pour lui une superbe occasion d'invectiver (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 1035).
D. ? Arg. des métiers. [Corresp. à tribune I A 2 a p. anal.] Employé aux factures d'une maison de commerce, travaillant généralement dans une tribune. Quand j'étais « tribun » chez le gantier Berr, c'est une somme de 16 francs et des centimes, que mon prédécesseur avait laissée dans le pupitre (Léautaud, Journal littér., 4, 1924, p. 254).
Prononc. et Orth.: [t?ib? ?]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1213-14 antiq. romaine tribuns tresoriers (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 714); 1352-56 tribun de plebe (Bersuire, fo3 ds Littré); 1559 tribuns du peuple (Amyot, Vies, Cicéron, éd. J. Normand, p. 60); 1636 tribun militaire (Monet); 2. a) 2emoit. xviies. « démagogue, factieux » (Cardinal de Retz, Mémoires, éd. . A. Feillet, t. 2, p. 554); b) 1817 « orateur populaire » (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, p. 206: M. Necker a dit de lui dans un de ses ouvrages qu'il était tribun par calcul et aristocrate par goût); 3. hist. de la révol. a) 1790 (Marat, Pamphlets, Appel à la Nation, p. 159: la censure publique, un tribunal d'État et un tribun du peuple, un dictateur momentané, pouvaient seuls terminer nos malheurs); b) 1800 « membre du Tribunat » (ds Brunot t. 9, p. 796). Empr. au lat.tribunus, tribunus (magistratus) « magistrat de la tribu », titre qui s'est étendu à différents magistrats ou fonctionnaires, civils ou militaires, dér. de tribus (v. tribu). Fréq. abs. littér.: 292. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 627, b) 682; xxes.: a) 346, b) 131. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 435.

TRIBUN, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1213-14 antiq. romaine tribuns tresoriers (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 714); 1352-56 tribun de plebe (Bersuire, fo3 ds Littré); 1559 tribuns du peuple (Amyot, Vies, Cicéron, éd. J. Normand, p. 60); 1636 tribun militaire (Monet); 2. a) 2emoit. xviies. « démagogue, factieux » (Cardinal de Retz, Mémoires, éd. . A. Feillet, t. 2, p. 554); b) 1817 « orateur populaire » (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, p. 206: M. Necker a dit de lui dans un de ses ouvrages qu'il était tribun par calcul et aristocrate par goût); 3. hist. de la révol. a) 1790 (Marat, Pamphlets, Appel à la Nation, p. 159: la censure publique, un tribunal d'État et un tribun du peuple, un dictateur momentané, pouvaient seuls terminer nos malheurs); b) 1800 « membre du Tribunat » (ds Brunot t. 9, p. 796). Empr. au lat.tribunus, tribunus (magistratus) « magistrat de la tribu », titre qui s'est étendu à différents magistrats ou fonctionnaires, civils ou militaires, dér. de tribus (v. tribu).

Tribun au Scrabble


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Les mots proches de Tribun

TriTriableTriacleurTriadeTriageTriangleTriangulaireTriauTribouilTribouillerTribouletTribuTribulationTribunTribunalTribunatTribuneTribunitien, ienneTributTributaireTributif, iveTricénaireTricepsTricherTricherieTricheur, euseTrichoscopeTrichoscopiqueTricliniumTricoisesTricolorTricolorerTricotTricotTricotageTricoté, éeTricoterTricotetsTricoteur, euseTrictracTridentTridentin, ineTridien, ienneTrié, éeTriégeTriennal, aleTriennatTrierTriérarqueTrièretritriaTriac-LautraittriadetriadesTriadoutriagetriaienttriaistriaitTriaizetrialtriangletrianglestriangulairetriangulairetriangulairementtriangulairestriangulairestriangulationtriangulertrianguleztrianontrianttriastriasiquetriathlètetriathlontribaltribaletribalestribarttribauxTribehoutribordtributribulationtribulationstribuntribunaltribunattribunauxtribunetribunestribunstribustributtributairetributairestributs


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Les citations avec le mot Tribun


  1. Il comparait la médiocrité orgueilleusement modeste et obscurément couronnée dans ces tribunaux subalternes, à ces dieux pénates des anciens, qui n'étaient révérés que dans les maisons où ils présidaient.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Eloges, Moncrif


  2. Devant le tribunal de l'histoire les conquérants descendent de leurs chars de triomphe; les tyrans n'effraient plus par leurs satellites; les princes nous apparaissent sans leur cortège, et dépouillés de la fausse grandeur que leur prêtait la flatterie.

    Auteur : Louis Philippe, comte de Ségur - Source : Pensées, maximes, réflexions extraites de ses ouvrages - Alexis Eymery - Publié en 1823


  3. La corrida c'est super-cruel. A Dax, j'ai pris un coup de poing dans la gueule en bas des tribunes.

    Auteur : Jean-Marie Gourio - Source : Brèves de comptoir, 1988


  4. Madame,
    Pouvez-vous m'écrire que vous certifiez sur l'honneur que je suis une bonne mère parce que autrement ils vont me prendre Anissa au tribunal et si elle va avec son père se sera terrible pour elle et pour moi et son frère!
    Merci madame.


    Auteur : Patrice Romain - Source : Mots d'excuse - Les parents écrivent aux enseignants (2010), Les demandes diverses


  5. Pour chaque peuple, à un moment déterminé de son histoire, il existe une morale, et c'est au nom de cette morale régnante que les tribunaux condamnent et que l'opinion juge.

    Auteur : Emile Durkheim - Source : Le Déterminisme du fait moral


  6. Morts férus de morale votre tribu attend-elle toujours un tribunal ?

    Auteur : Robert Desnos - Source : Rrose Sélavy (1922-1923)


  7. Un accusé a déclaré au tribunal qu'il refusait de répondre de ses actes car quand il était petit, ses parents lui avaient appris à ne pas répondre.

    Auteur : Marc Escayrol - Source : Mots et Grumots (2003)


  8. La vénalité des hommes, c'est comme la charité du bon Dieu. C'est notre seule sauvegarde. Tant qu'elle existera, il y aura des jugements cléments et les innocents eux-mêmes auront des chances de s'en tirer au tribunal.

    Auteur : Bertolt Brecht - Source : Mère Courage (1938)


  9. Nulle autorité ne peut arrêter le cours de la justice réglée: toute infraction aux droits des tribunaux est une infraction à la liberté des citoyens.

    Auteur : Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes - Source : Pensées et Maximes


  10. Je devinais que la vérité ne se trouvait ni parmi eux dans le camp opposé, chez les contestataires. Elle m'apparaissait simple et lumineuse comme cette journée de février, sous les arbres alourdis de neige. La beauté humble du visage féminin aux paupières baissées rendait dérisoires les tribunes, et leurs occupants, et la prétention des hommes de prophétiser au nom de l'Histoire. La vérité était dite par le silence de cette femme, par sa solitude, par son amour si simple que même un enfant inconnu qui descendait les marches en fut ébloui pour toujours.

    Auteur : Andreï Makine - Source : Le Livre des brèves amours éternelles (2011)


  11. Je ne m'attendais jamais à la justice dans un tribunal même si je luttais pour elle et même si parfois je la rencontrais.

    Auteur : Nelson Mandela - Source : Un long chemin vers la liberté (1996)


  12. Puis, le sextuor qui occupait la tribune entama son morceau final.

    Auteur : Roger Martin du Gard - Source : Les Thibault


  13. Tribun : Appellation qualifiant un bon orateur s'exprimant à une tribune parlementaire. Le Parlement et la tribune subsistent. L'art oratoire a disparu.

    Auteur : Philippe Bouvard - Source : Bouvard de A à Z (2014)


  14. (César) se rendit maître des élections: consuls, prêteurs, tribuns furent achetés au prix qu'ils mirent eux-mêmes.

    Auteur : Charles de Secondat, baron de Montesquieu - Source : Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734)


  15. Il faut faire attention au tribunal parce qu'il y a un greffier qui écrit tout ce que vous dites pour le greffer sur le reste.

    Auteur : Claude Schnerb - Source : L'Humour vert (sous le pseudonyme de Claude Sergent), Éditions Buchet-Chastel, (1964)


  16. Pour servir de témoins contre un de tes intimes,
    Devant tes tribunaux si tu te vois cité,
    Cache autant que tu peux ses crimes,
    Mais sans donner atteinte aux droits de l'équité.


    Auteur : Denys Caton - Source : Distiques de Caton, Livre troisième, III


  17. Le karaté n'est pas un sport olympique. Il est juste autorisé dans les tribunes du Paris-Saint-Germain...

    Auteur : Laurent Ruquier - Source : Vu à la radio (2001)


  18. L’étroit concubinage de la justice et des médias a entraîné la désuétude du secret de l’instruction et de la présomption d’innocence, le tribunal devenant bien souvent pilori.

    Auteur : Jean-Pierre Chevènement - Source : La Corse au miroir de la France », Jan-Pierre Chevènement, Le Monde, nº n. c., 23 septembre 2000


  19. Quand vous aurez fini de faire du paradoxe, le tribunal passera à l'examen de la cause.

    Auteur : Georges Courteline - Source : L'Article 330 (1900)


  20. La loi peut être tordue de façon à servir une civilisation perverse. Le riche peut échapper à la loi, et même parfois le pauvre, s’il a de la chance. Certains juristes traitent la loi comme des maquereaux traitent leurs protégées. Des juges vendent la loi et des tribunaux la trahissent.

    Auteur : Mario Puzo - Source : Le Quatrième K (1991)


  21. Tant que vous verrez quelqu'un dans l'antichambre des magistrats et des tribunaux, le gouvernement ne vaut rien.
    C'est une horreur qu'on soit obligé de demander justice.


    Auteur : Louis Antoine Léon de Saint-Just - Source : Fragments sur les institutions républicaines (1800)


  22. Sur quoy il avoit tous les jours ordinairement de grandes altercations en la tribune aux harangues alencontre d'Octavius.

    Auteur : Jacques Amyot - Source : Les Gracques, 15


  23. Le théâtre est une tribune.

    Auteur : Victor Hugo - Source : Sans référence


  24. La politique fait entre les princes ce que les tribunaux de la justice font entre les particuliers. Plusieurs faibles, ligués contre un puissant, lui imposent la nécessité de modérer son ambition et ses violences.

    Auteur : Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues - Source : Réflexions et Maximes (1746)


  25. Le choc avait été très rude. Les tribuns - Et les centurions, ralliant les cohortes, - Humaient encor, dans l'air où vibraient leurs voix fortes, - La chaleur du carnage et ses âcres parfums.

    Auteur : José Maria de Heredia - Source : Les Trophées (1893), Soir de bataille


Les citations du Littré sur Tribun


  1. Dans ce tribunal on prend les voix à la majeure ; mais on dit qu'on a reconnu par expérience qu'il vaudrait mieux les recueillir à la mineure

    Auteur : Montesquieu - Source : Lett. pers. 86


  2. Ce fut un spectacle bien étrange de voir tirer un tribun ignominieusement par des licteurs et des affranchis hors de son tribunal

    Auteur : ST-RÉAL - Source : Conjur. des Gracques.


  3. J'aimerais cent fois mieux une fille simple et grossièrement élevée qu'une fille savante et bel esprit qui viendrait établir dans ma maison un tribunal de littérature dont elle se ferait la pédante

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Ém. v.


  4. De grands tribunaux subordonnés les uns aux autres

    Auteur : Voltaire - Source : Moeurs, 195


  5. Les évêques s'exposaient aux censures ecclésiastiques, s'ils portaient leurs différends au tribunal séculier, préférablement à l'arbitrage des métropolitains et à la juridiction des synodes

    Auteur : NAUDET - Source : Instit. Mém. inscr. et belles-lett. t. VIII, p. 521


  6. Un tribun ha cité Ceson et li baille jour sur crime capital devant le peuple

    Auteur : BERCHEURE - Source : f° 54, verso.


  7. On a l'air de se demander.... si c'est bien le probe et austère Carnot.... l'ancien tribun éliminé....

    Auteur : VILLEMAIN - Source : Souv. contemp. les Cent Jours, XIII


  8. L'esprit dominant assujettit les autres à son tribunal

    Auteur : VAUVENARGUES. - Source : Max. 281


  9. Il sera difficile d'approprier ce que j'ai à dire au tribunal où je comparais

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Sciences.


  10. L'ordonnance de Louis XIV du mois de mars 1673 détermine le sens du mot rechange ; car en disant : Il ne sera point dû ou accordé de rechange, tous les tribunaux entendent que l'on n'accordera que le change direct

    Auteur : P. GIRAUDEAU - Source : la Banque rendue facile, p. X. Le rechange s'effectue par une retraite, Code de commerce, art. 177


  11. Les décrets des conciles, la doctrine des Pères, l'ancienne tradition du saint-siége et de l'Église catholique n'ont plus été comme autrefois des lois sacrées et inviolables ; chacun s'est fait à soi-même un tribunal où il s'est rendu l'arbitre de sa croyance

    Auteur : BOSSUET - Source : Reine d'Anglet.


  12. Et lors li tribuns du plebe prenoient les anciens chevaliers, et nombroient quantes foiz il avoient esté en bataille rengée, et quantes plaies et traces il avoient sur leurs corps

    Auteur : BERCHEURE - Source : f° 95, verso.


  13. Il [Fouquet] fut conduit comme un criminel d'État à Paris, où l'on érigea un tribunal pour lui faire son procès, qui commença par les accusations de péculat et de crime d'État

    Auteur : DUCLOS - Source : Oeuv. t. X, p. 266


  14. Il est accusé d'avoir abusé du tribunal de la pénitence, pour maquignonner un mariage

    Auteur : BACHAUMONT - Source : Mém. t. XXXII, p. 277


  15. Cet éloquent tribun n'était autre chose qu'un mouchard, ce qu'on nomme en langage d'argot un mouton, chargé de faire jaser les détenus

    Auteur : CH. DE BERNARD - Source : un Homme sérieux, § XV


  16. Péché dont nous aurons singulièrement à rendre compte devant le tribunal de Dieu

    Auteur : BOURDAL. - Source : 1er avent, Sur le scandale, 89


  17. La tribune de la feue reine [Marie-Thérèse] avait toujours été vide et fermée depuis sa mort ; le roi ouvrit lui-même cette tribune, et fit entrer Mme de Maintenon

    Auteur : GENLIS - Source : Mme de Maintenon, t. II, p. 240, dans POUGENS


  18. Sous l'horrible appareil de sa fausse justice Un tribunal de sang te condamne au supplice

    Auteur : Voltaire - Source : Alz. v, 4


  19. Ce n'est plus parmi vous un sentiment qui puisse souffrir partage, que celui de la supériorité des peuples sur les rois, et de la justiciabilité des rois devant le tribunal du peuple

    Auteur : BAYLE - Source : Avis aux réfugiés.


  20. [Mme de Maintenon] à la messe occupait une de ces petites tribunes en lanternes dorées qui ne semblaient faites que pour le roi et la reine

    Auteur : Voltaire - Source : Louis XIV, 27


  21. Il lui remontra qu'encore qu'il n'y ait point de juge à qui l'on puisse appeler de lui, il faut qu'il en appelle lui-même au tribunal de sa conscience

    Auteur : FLÉCH. - Source : Panég. II, p. 91


  22. Un orateur, voyant sa patrie en danger, Courut à la tribune ; et, d'un art tyrannique, Voulant forcer les coeurs dans une république, Il parla fortement sur le commun salut

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. VIII, 4


  23. Il est bien grand de décider des fortunes des hommes sur son tribunal ; il est bien petit de vouloir avoir des malheureux dans son antichambre

    Auteur : Voltaire - Source : 2e dial.


  24. Si, sortant du palais des rois, elle [Mme de Montausier] se fût trouvée devant le tribunal de Dieu, je ne parlerais de sa mort qu'en tremblant

    Auteur : FLÉCH. - Source : Mme de Mont.


  25. C'est à cette raison naissante qu'on dut la déclaration du roi de 1672, qui défendit aux tribunaux d'admettre les simples accusations de sorcellerie

    Auteur : Voltaire - Source : Louis XIV, 31




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Mise à jour le mardi 23 décembre 2025 à 21h14










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