Définition de « vers »


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PRE genre () de 1 syllabes
Une définition simple :

  • Pluriel de ver. (fr-inv|v??) vers (m)

  • Suite de mots rythmés selon la quantité, l’accentuation, le nombre des syllabes ou le retour de la rime. - Vers métriques. - vers rythmiques, accentués. - vers syllabiques. - vers rimés. - vers héroïques, lyriques. - vers harmonieux. - vers durs, ampoulés. - vers bien tournés, mal tournés. - méchants vers. - vers heureux. - vers incorrect, faux. - Les vers grecs et les vers latins sont composés de pieds comprenant chacun plusieurs syllabes longues ou brèves. - vers hexamètres, pentamètres. - vers masculins, féminins. - vers alexandrins. - vers de douze, de dix syllabes. - vers à rimes plates, à rimes croisées, à rimes redoublées. - vers irréguliers. - vers acrostiches. - Composer des vers. - Dire, réciter des vers. - Faire des vers à la louange de quelqu’un. - Il nous a lu ses vers. - Comédie en vers. - Discours, épître en vers. - contes en vers. - Recueil de vers. - mélanges de vers et de prose. - De la prose mêlée de vers. - vers libres. - vers blancs, vers non rimés, dans les langues où la rime est en usage. - La langue anglaise a des vers rimés et admet aussi les vers blancs. vers (m)

  • S’emploie quelquefois au singulier, dans un sens collectif. - Le vers de Corneille, de Racine. - Le vers classique, le vers romantique.

  • pluriel de ver vers

  • En direction de. Synonyme : a, cap a




    Définitions de « vers »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    VERS1, subst. masc.

    A. ? MÉTR., VERSIF. Segment d'énoncé constituant une unité d'ordre rythmique et phonique fondée sur des règles retenant soit la quantité, l'accentuation soit le nombre des syllabes, et marqué par une légère pause à la lecture et, dans le texte, par une disposition unilinéaire. Vers accentués, rimés; vers léonins, masculins, féminins; vers de six (hexasyllabe), huit (octosyllabe), dix (décasyllabe), douze (dodécasyllabe, alexandrin), syllabes; rimes des vers; césure, coupe d'un vers. Le vers populaire français est un vers syllabique (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 261).Bien que peut-être le chef-d'?uvre de la poésie proprement surréaliste soient ces « Jeux de mots » que Robert Desnos, poursuivant une veine ouverte par Marcel Duchamp, poussa à la perfection et où tout est rime, où la rime (...) pénètre le vers entier comme dans le célèbre distique: Gal, amant de la Reine, alla (tour magnanime), Galamment de l'arène à la Tour Magne, à Nîmes (Aragon, Crève-c?ur, 1941, p. 72).
    ? Vers blanc. V. ce mot I A 3.
    ? Vers faux, boîteux. Vers qui pêche contre telle ou telle règle de versification. Vous êtes poète par goût, par naturel, par instinct, mais vous faites des vers faux. Il faut les revoir, du point de vue prosodique. N'avez-vous pas un traité de versification? (Renard, Journal, 1901, p. 688).
    ? Vers libres. [Dans la poés. class.] Système de vers réguliers de longueur variable à rimes mêlées. [Depuis les Symbolistes] Système de vers irréguliers, non rimés, organisés selon les rapports des sonorités et l'expressivité rythmique. « On a touché au vers. » Ainsi Mallarmé apprenait-il à la jeunesse étudiante anglaise la naissance du vers libre. Cette phrase semble bien faible aujourd'hui. On a fait davantage que de toucher au vers. On l'a tripoté, trituré, désossé (Cocteau, Poés. crit. II, 1960, p. 206).
    ? Vers mesuré. V. ce mot II A 2.
    ? Vers métrique. V. métrique3I A.
    ? Vers régulier. Vers conforme aux règles de la versification classique traditionnelle. Le vers régulier compte l'e à valeur entière, quoiqu'il ne s'y prononce pas tout à fait, sauf à la fin d'un vers (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 236).
    ? Vers rythmique. V. ce mot I A.Vers syllabique. V. ce mot A.
    ? [Élément d'une poésie, d'un poème] Beau, mauvais vers; vers pompeux; vers de mirliton; réciter, scander des vers. Et vous, Seigneur mon Dieu! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise (Baudel., Poèmes prose, 1867, p. 50).Cette tendresse passionnée qui éclate spontanément dans le vers adorable: Mon Polyeucte touche à son heure dernière (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 124).
    B. ? Au plur. ou au sing. coll. Poésie. Le vers et la prose; l'art des vers; aimer les vers; déclamer, composer, écrire, faire des vers; recueil de vers. J'avais pour les vers une prédilection passionnée; je tenais la poésie pour la fleur et l'aboutissement de la vie (Gide, Si le grain, 1924, p. 491).
    ? Vers de circonstance. Poème inspiré par des faits de la vie du poète, des événements de l'actualité. Tout chez lui [Mallarmé] procédait de quelque principe sublime et réfléchi. Actes, geste, propos, même très familiers; même ses inventions futiles, les riens très gracieux, les petits vers de circonstance (Valéry, Variété III, 1936, p. 19).
    ? Petits vers. Poésie légère. Quoi! parer d'une noble image Mes petits vers de cabaret! Pour l'alexandrin quel outrage! (Béranger, Chans., t. 3, 1829, p. 163).
    ? Loc. En vers. ?uvres en vers; écrire, mettre en vers. La poésie possède « la clef de notre énigme intérieure », et, comme le rêve, elle a quelque chose de prophétique. La pythie parlait en vers (Béguin, Âme romant., 1939, p. 110).
    ? En partic. Vers latins. Exercice scolaire de poésie latine. Les Américains (...) prononcent le latin à l'espagnole; mais on leur apprend bien vite à le prononcer à la française. Il ne s'agit pas seulement de certaines lettres; il s'agit aussi de la quantité des voyelles. C'est parce que je l'ai bien apprise que je suis bon en vers latins (Larbaud, F. Marquez, 1911, p. 127).
    REM.
    Verselet, subst. masc.,hapax. Répondez-moi bien vite (...) sans manquer de me signaler le moindre verselet de l'abbé Coppée (Verlaine, Corresp., t. 1, 1871, p. 275).
    Prononc. et Orth.: [v?:?]. Homon. et homogr. vers2, vair, ver, verre, vert. Littré: ,,l's ne se prononce jamais, et dire vers' comme font quelques-uns, est très-mauvais; au pluriel, l's ne se lie pas: des vêr harmonieux; cependant quelques-uns la lient: des vêr-z harmonieux``; Rob. : ,,la liaison est facultative au plur.``. Pour l'usage des liaisons v. G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 no1 1981, p. 198. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 « assemblage de mots mesurés et cadencés selon des règles déterminées et formant l'unité rythmique de base d'un poème » (Geoffroy Gaimar, L'Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 6486); b) ca 1180 plur. (Thomas, Tristan, éd. J. Bédier, 2108, 3130); c) 1549 sing. coll. (Du Bellay, Deffence et illustration, éd. H. Chamard, p. 143: Ne doute point que le moderé usaige de tels vocables ne donne grande majesté tant au vers comme à la prose); 2. a) 1549 vers libres « vers non rimés, vers blancs » (Id., ibid., p. 147); b) 1673 « vers qui, au sein d'un même poème, sont dépourvus d'uniformité dans le nombre des syllabes et la succession des rimes » (Molière, Malade imaginaire, II, 5); c) 1888 (G. Kahn, Chronique de la litt. et de l'art ds La R. Indépendante, t. 6, no15, janv., p. 137: Un Pierrot vient; il est le Pierrot de Banville; (...) il dédaigne le vers libre et la pantomime pour se conformer à un strict alexandrin); 3. 1735 vers blancs « vers non rimés dans les langues où la rime est d'usage » (Voltaire, Jules César, Avert. du trad. ds Littré). Du lat. versus (part. passé de vertere « tourner »), propr. « fait de tourner la charrue au bout du sillon » d'où « tour, ligne, sillon » et, p. anal. « ligne d'écriture », puis par spécialisation « série de mots liés par la prosodie et formant l'unité de base d'un poème ». L'a. fr. connaissait également vers aux sens de « couplet, laisse, strophe » (ca 1170, Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 1796), « chanson lyrique (de type courtois) » (1176, Id., Cligès, éd. A. Micha, 2084; ce sens étant empr. au prov. vers « pièce lyrique chantée en langue vulgaire » sens att. dep. ca 1100, Les Chansons de Guillaume IX, éd. A. Jeanroy, I, 1) de « chanson (sens large) » (ca 1180, Jeu d'Adam, éd. W. Noomen, 939), ainsi que au sens liturg. « verset chanté » (ca 1190, Renart, éd. M. Roques, XI, 12315, v. aussi verset): la coexistence de ces différents sens aux xiie-xiiies. s'explique par le fait que le mot, par son orig., était « chargé d'un sémantisme complexe dont le noyau est une notion d'élément métrique, mesure, unité rythmique » (Zumthor, Notes sur les champs sémantiques dans le vocabulaire des idées ds Neophilologus t. 39, pp. 245-249); la spécialisation sém. de vers éliminant ces sens au cours des xiveet xves., « les vides seront comblés par d'autres mots » comme poésie, strophe, chanson (v. aussi FEW t. 14, p. 315). Fréq. abs. littér.: 7 872. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 303, b) 10 542; xxes.: a) 11 132, b) 13 201. Bbg. Billy (D.). L'Archit. lyrique médiév. Montpellier, 1989, p. 282. ? Deloffre (Fr.). Le Vers fr. Paris, 1969, 179 p. ? Elwert (W. Th.). Traité de versif. fr. Paris, 1965, pp. 113-131. ? Guiraud (P.). La Versification. Paris, 1970, 128 p. ? Jacob (A.). Genèse de la pensée linguistique... Paris, 1973, p. 222. ? Lefèvre (Y.). Les V. 2802-2806 de La Chanson de Guillaume et le sens du mot vers. Romania. 1956, t. 77, pp. 501-502. ? Mazaleyrat (J.). Qu'est-ce qu'un vers fr.? Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1874, t. 12, no1, pp. 415-434. ? Nies (Fr.). Textarten-Appellative... Z. rom. Philol. 1982, t. 98, no3/4, p. 330.


    VERS2, prép.

    A. ? [Indique une direction]
    1. [Suivi d'un subst. actualisé désignant une réalité concr., ou d'un nom propre]
    a) [Suivi d'un subst. actualisé ou d'un nom propre désignant le lieu ou la pers. en direction desquels s'effectue un déplacement, un mouvement] En direction de. Aller vers qqn, l'un vers l'autre; marcher vers un carrefour; retourner vers la maison; voguer vers l'Afrique. Fabrice se sauva à toutes jambes vers le bois (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 52).Je retrouvais en roulant dans le petit matin froid vers Maremma quelque chose du charme de l'attente pure que j'avais goûté dans mon voyage vers les Syrtes (Gracq, Syrtes, 1951, p. 151).
    ? [P. méton.; en parlant d'allées, de routes, de voies permettant un déplacement] Toutes les rues convergeaient vers la place (Malraux, Espoir, 1937, p. 536).Deux longues allées en croix s'éloignaient vers des prairies illuminées d'arbres en fleur (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 163).
    ? [En partic.; suivi d'un subst. actualisé ou d'un nom propre désignant le lieu, l'objet ou la pers. en direction desquels se tourne le corps, une partie du corps, un regard ou s'effectue un geste] Baisser la tête vers le sol; lever les yeux, tendre les bras, tourner la tête, se tourner vers qqn; regarder vers qqc. Elle allongea le bras vers le martinet suspendu à la cheminée (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 483).De grandes filles très parées qui tournaient paresseusement le cou vers les passants et qui découvraient leurs genoux (Nizan, Conspir., 1938, p. 239).
    b) [Suivi d'un subst. actualisé désignant le lieu en direction duquel une chose est orientée] Du côté de. Façade orientée vers le sud. Les sourcils relevés vers le haut du front (Vigny, Serv. et grand. milit., 1835, p. 121).Les côtes calcaires de Meuse ne manquent pas de bourgs situés au sommet, mais c'est surtout leur base qui est garnie de riches et florissants villages se succédant de près, tous orientés vers l'est (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 177).
    2. [Suivi d'un subst. actualisé désignant une réalité abstr. ou concr. qui marque le point d'aboutissement d'une évolution ou d'une tendance] Aspiration, attirance, inclination vers; cheminement, marche vers la liberté, la justice, la démocratie; s'acheminer vers la perfection; aller, se diriger vers la solution, la résolution d'un problème; être entraîné, poussé vers; pencher, tendre vers. Il arrive très souvent que nous nous sentons portés vers des personnes qui ne nous ressemblent pas, précisément parce qu'elles ne nous ressemblent pas (Durkheim, Divis. trav., 1893, p. 17).Tout un ensemble de travaux (...) montrent l'effort de Beethoven vers l'intimité et la simplicité raffinée (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 111).
    B. ? [Indique une approximation locale ou temp.]
    1. [Suivi d'un subst. indiquant le lieu près duquel qqc. est localisé ou bien un fait se produit ou une action se déroule] Du côté de, aux environs de. Vers le milieu du récit. Nous avons détourné à gauche pour monter sur un plateau de verdure qui est situé vers le milieu de la montagne (Maine de Biran, Journal, 1816, p. 192).Soudain vers l'ouest, nous entendîmes un bruit inconnu (Benoit, Atlant., 1919, p. 242).Une rumeur monta vers la droite, des cris ou une chanson: « Les zouaves sont sortis! » (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 196).
    ? [En partic. ; suivi d'une indication de distance, d'altitude, de latitude...] Le port de Monterey, situé vers 36 degrés 42 minutes de latitude nord (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 123).La zone des populations denses (...) ne commence que vers 400 mètres, et plus haut seulement, vers 600 ou 700 mètres, elle devient dominante (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 88).
    2. [Suivi d'un subst. indiquant l'époque ou le moment d'un événement] À peu près à. Vers le soir; vers le milieu du jour; vers Pâques; vers la fin de l'automne. Vers la fin du repas, Julien trouva un mot pour exprimer le genre de beauté des yeux de Mllede La Mole: ils sont scintillants (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 243).La brise de terre tombait régulièrement vers les dix heures du matin et jusque vers les trois, quatre, cinq heures de l'après-midi (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 178).
    ? [En partic.; suivi d'un subst. indiquant l'âge d'une pers.] Vers trente ans; vers ses soixante-cinq ans. Il ne fut pas de ceux avec qui, vers la douzième année, je jurai d'entretenir d'éternels liens d'amitié (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 62).Nous avons des apoplectiques et des cardiaques. Ils ne s'en doutent pas une seconde et meurent foudroyés vers la cinquantaine (Romains, Knock, I, 1923, p. 3).
    Prononc. et Orth.: [v?:?]. Homon. et homogr. vers1, vair, ver, verre, vert. Littré: ,,l's ne se lie pas: vêr une montagne, et non vêr-z une montagne``. V. aussi Rob. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. « Dans la direction de (avec verbe de mouve-ment) » a) fin xes. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 142: li felun [...] vers nostre don son aproismad); b) ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 372: Vers Engletere passat il la mer salse); c) ca 1100 (ibid., 137: Li empereres tent ses mains vers Deu); d) 1370 fig. (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 173: soy traire vers le mendre peril); 2. sens local, sans idée de mouvement « près de, aux environs de » a) ca 1100 (Roland, 2693: Vers le paleis oïrent grant fremur); b) 1160-74 (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, 6673: ocis fu Tosti vers Pontfrait); c) 1160-74 « chez (quelqu'un) » (Id., ibid., 6894) ? 1878, Ac.; d) 1370 fig. (Oresme, op. cit., p. 247: magnanimité est en grans Choses et vers grans choses); e) 1377 (Id., Ciel et Monde, éd. A. D. Menut et A. J. Denomy, p. 330: vers la fin de ce secont livre). B. Sens relationnel 1. a) ca 1100 « à l'égard de quelqu'un, envers quelqu'un » (Roland, 3830: vers vos s'en est parjurez e malmis); b) 1370 fig. (Oresme, Ethiques, p. 219: [actremprance] est moienneresse vers delectacions et les modere); 2. ca 1100 « contre, en face de (idée d'hostilité) » (Roland, 3367: Carles ad dreit vers la gent [paienie]), la nuance d'adversité disparaît au xves., l'empl. de vers pour marquer l'attitude envers qqn a été condamné par Vaugelas qui recommande d'employer envers (cf. Vaug., p. 334). C. Sens temporel a) déb. xiies. (St Brendan, éd. I. Short et B. Merrilees, 1463: Cum aspresmont vers le premseir); b) fin xiies.(Geoffroy de Monmouth, Brut de Münich, 48 ds Reyelt, Über den Gebrauch und die begriffliche Entwicklung der französischen Präpositionen vers, envers, divers..., p. 10: Estre ces aiges que je di La meirs i est vers mïedi). Du lat. versus (part. passé de vertere « tourner », v. verser), d'abord adv. postposé puis prép. postposée régissant l'acc. « dans la direction de ». En fr., à partir du sens primitif de la détermination locale avec idée de mouvement, le sens de vers s'est étendu à la détermination locale imprécise sans idée de mouvement « près de, aux environs de, chez (quelqu'un) », puis au sens social « en relation avec [dans les différentes accept.: à l'égard de, auprès de, en faveur de, en comparaison avec, parmi] » et avec idée d'hostilité « contre, à l'encontre de, en face de », ainsi qu'à la détermination temp. approximative. En a. et m. fr. on trouve indifféremment vers ou ses comp. devers et envers, leurs aires d'empl. se fixant après le xviies. (les parlers région. ont cependant conservé des traces de cette permutabilité des trois prép., v. FEW t. 14, pp. 312-314); en fr. mod. l'empl. de vers est limité au sens local primitif et à l'indication temp. approximative (v. Reyelt, op. cit., pp. 2-22). Fréq. abs. littér.: 49 175. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 58 106, b) 65 826; xxes.: a) 69 577, b) 82 440. Bbg. Archer (J.). Z. fr. Spr. Lit. 1912, t. 38, pp. 182-183.


    Wiktionnaire


    Préposition - ancien français

    vers \Prononciation ?\

    1. Vers (dans la direction de).
      • Mais vers le roi s'est retornee (Guillaume d'Angleterre, f. 6, 3e colonne (manuscrit de 1288))

    Préposition - français

    vers \v??\ invariable

    1. En direction de.
      • Cette marche avait pour but de s'assurer si l'ennemi, signalé à Vouziers et à Grandpré, ne rétrogradait pas vers Stenay ou s'il continuait sa marche sur Paris. (Vicomte Ulric-Guelfe de Civry, Un engagement de cavalerie, le combat de Buzancy, 27 Août 1870, Londres : Arliss Andrews, 1878)
    2. (Figuré).
      • Le scepticisme est donc le premier pas vers la vérité - Diderot
    3. Du côté de (sans mouvement).
      • Vers le sud, vers la gauche.
    4. Aux environs de, aux alentours de.
      • Vers Livourne, nous rencontrâmes les vingt voiles. - Hugo
    5. À telle époque, à tel moment, environ.
      • Son mariage aura lieu vers la mi-octobre.
      • C'est arrivé vers minuit.

    Nom commun - français

    vers \v??\ masculin

    1. (Surtout au pluriel) Suite de mots rythmés selon la quantité, l'accentuation, le nombre des syllabes ou le retour de la rime.
      • En bon Champenois, il célébra le vin de Champagne dans une ode en vers iambiques, dont le style vif et pétillant, présente la belle image de cette charmante liqueur. (Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des ardennais, Paris : Ledoyen, 1830, page 259)
      • Ah ! Deubel, qui t'es si mal suicidé, quelle attirance avaient sous terre ton corps pourri et dans mon être l'écho douloureux de tes vers ?. (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
      • L'aisance avec laquelle les poètes juifs maniaient le vers français permet de supposer que leur talent a dû s'exercer dans les genres les plus variés. (Léon Berman, Histoire des juifs de France des origines à nos jours, 1937)
      • La poésie du Divan et la poésie populaire, issues de classes sociales différentes, ont su parfois puiser aux mêmes sources d'inspiration : mais ce qui forme entre elles cloison étanche, c'est la forme de la langue : la poésie du Divan emploie le vers métrique, la poésie populaire le vers syllabique. (Nimet Arz?k, Anthologie des poètes turcs contemporains, Gallimard (NRF), 1953, page 10)
      • Ainsi le dithyrambe, chant liturgique en l'honneur de Dionysos diffère de l'iambe dont le pied comporte un son bref suivi d'un long avec des vers dodécamétriques alternant avec des octamétriques. (Louis Lefroid, Esthétique: l'harmonie des formes, Ed. Opéra, 1998, page 36)
    2. (Au singulier) (Dans un sens collectif) L'ensemble de la poésie d'un auteur ou d'une école.
      • Le vers de Corneille, de Racine.
      • Le vers classique, le vers romantique.
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    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    VER. n. m.
    Animal long, rampant et qui n'a ni enveloppe cornée ni membres articulés. Ver de terre. Ver aquatique. Il y a un ver dans ce fruit. Des vers qui rongent le bois. Le bois de noyer est sujet aux vers. Il y a des vers qui se mettent dans les étoffes. Cette fourrure est mangée aux vers. Être nu comme un ver, Être entièrement nu. Fig., C'est un ver de terre se dit d'un Homme abject. Fig., Je l'écraserai comme un ver se dit par menace en parlant d'un Homme qu'on croit pouvoir battre, confondre, punir aisément.

    VER se dit aussi de la Larve de certains insectes. Ver blanc, Larve de hanneton. Ver à soie, Espèce de chenille qui sécrète la soie et qui se transforme en un papillon que les entomologistes appellent Bombyx. Ver luisant, Genre d'insecte qui jette une lueur dans l'obscurité.

    VER Se dit encore de Parasites qui se développent dans le corps de l'homme et des animaux. Ver intestinal. Les enfants sont sujets aux vers. Il a rendu un grand ver. Ver solitaire, Ver intestinal, plat, très long et annelé. On le nomme aussi Ténia. Fig. et fam., Tirer les vers du nez à quelqu'un, L'amener à dire ce qu'on veut savoir, en le questionnant adroitement. Fig. et pop., Tuer le ver, Prendre de l'alcool au réveil. Fig., Ver rongeur, Remords qui tourmente continuellement le coupable. Il se dit aussi d'un Chagrin obsédant.

    Littré

    VERS (vêr?; l's ne se prononce jamais, et dire vers', comme font quelques-uns, est très mauvais?; au pluriel, l's ne se lie pas?: des vêr harmonieux?; cependant quelques-uns la lient?: des vêr-z harmonieux) s. m.
    • 1Assemblage de mots mesurés et cadencés selon certaines règles fixes et déterminées. Tacite a été repris d'avoir commencé son ouvrage par un vers?: Urbem Romam a principio reges habuere, quoiqu'il n'ait rien du vers que la mesure, Vaugelas, Rem. t. I, p. 163, dans POUGENS. On n'appelle vers dans la prose que ceux qui en ont la juste cadence, et qui ne sont ni suivis ni précédés d'aucun mot qui y soit joint?: " Le désir trop ardent d'acquérir des richesses " est un vers bien mesuré, qu'il faut éviter en écrivant, Acad. Observ. sur Vaugel. p. 120, dans POUGENS. Aussi est-ce la vingt et unième [pièce] que j'ai fait voir sur le théâtre?; et, après avoir fait réciter quarante mille vers, il est bien malaisé de trouver quelque chose de nouveau, sans s'écarter un peu du grand chemin, Corneille, Nicom. Examen. Que lui fait mon avis, qu'il a pris de travers?? On peut être honnête homme et faire mal les vers, Molière, Mis. IV, 1. Il est permis d'être parfois assez fou pour faire des vers, mais non pour vouloir qu'ils soient vus, Molière, Comtesse, 1. Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée, Ne peut plaire à l'esprit quand l'oreille est blessée, Boileau, Art p. I. Un esprit de travers, Qui, pour rimer des mots, pense faire des vers, Boileau, Disc. au roi. Le vers se sont toujours des bassesses du c?ur, Boileau, Art p. IV. Ce n'était pas jadis sur ce ton ridicule Qu'Amour dictait les vers que soupirait Tibulle, Boileau, ib. II. L'ardeur de se montrer et non pas de médire Arma la vérité du vers de la satire, Boileau, ib. II. Qui n'aime point le vers a l'esprit sec et lourd?; Je ne veux point chanter aux oreilles d'un sourd?; Les vers sont, en effet, la musique de l'âme, Voltaire, Ép. 101. Il y a plus de soixante ans que j'étudie l'art des vers, et peut-être suis-je en droit de dire mon sentiment, Voltaire, Dict. phil. Vers. Un vers, pour être bon, doit être semblable à l'or, en avoir le poids, le titre et le son?: le poids, c'est la pensée?; le titre, c'est la pureté élégante du style?; le son, c'est l'harmonie, Voltaire, ib. Montesquieu, n'ayant pu réussir en vers, s'avisa, dans ses Lettres persanes, de n'admettre nul mérite dans Virgile et dans Horace, Voltaire, ib. Je suis effrayé de la difficulté de faire des vers français, et je ne m'étonne plus que Despréaux employât deux ans à composer une épître, Voltaire, Lett. Thiriot, 29 nov. 1738. J'ai fait de temps en temps de médiocres vers?; c'est un exercice assez bon pour se rompre aux inversions élégantes, et apprendre à mieux écrire en prose, Rousseau, Conf. IV. M. Godeau, évêque de Vence, dont nous avons tant de vers et si peu de poésies, D'Alembert, ?uv. t. IV, p. 31. Et quel miel, ô Virgile, est plus doux que tes vers?? Delille, Imag. v. Et moi j'aime à chanter les vers plaintifs d'Isaure, Ducis, Othello, v, 2. Filles des mêmes âmes, Les belles actions sont les s?urs des beaux vers, P. Lebrun, Voy. de Grèce, VII, 4.

      Vers faux, vers qui pèche contre les règles de la versification.

      Ce vers n'y est pas, il pèche contre les règles de la versification.

      Vers d'or ou vers dorés, vers gnomiques attribués à Pythagore.

      Fig. Ce ne sont pas des vers à sa louange, c'est un blâme, une critique, une médisance. Uranie?: Faites un mémoire de tout, et le donnez à Molière, que vous connaissez, pour le mettre en comédie. - Climène?: Il n'aurait garde, sans doute, et ce ne serait pas des vers à sa louange, Molière, Critique, sc. 7. Ce que vous dites là ne sont point des vers à la louange de la fortune, Dancourt, Femme d'intrigue, v, 2.

      Ironiquement. Nérine?: ? Avec un valet me mettre en compromis?! Ce nouveau procédé me paraît fort étrange. - Sturgon?: Point?: les vers qu'il dira sont à votre louange?! Hauteroche, Appar. tromp. I, 11. Nous avons entendu votre galant entretien, et les beaux vers à ma louange que vous avez dits l'un et l'autre, Molière, G. Dand. III, 8.

    • 2Au sing. en un sens collectif. Il fait bien le vers. Son vers est brillant. Boileau, dit Marmontel, tourne assez bien un vers, Gilbert, XVIIIe siècle.
    • 3Vers libres, vers de différentes mesures, qui ne sont pas soumis à des retours réguliers. Les Fables de la Fontaine sont en vers libres.
    • 4Vers blancs, vers non rimés dans les langues où la rime est en usage. Si on s'avise de faire des tragédies en vers blancs, de les jouer sur notre théâtre, la tragédie est perdue, Voltaire, Jules César, Avert. du trad. Le vers blanc peut être aussi harmonieux que le vers rimé, à la consonance près, dont l'habitude a fait un plaisir pour l'oreille, Marmontel, ?uv. t. v, p. 372.
    • 5Grands vers, les vers alexandrins, les vers de douze syllabes?; vers commun, le vers de dix syllabes?; petit vers, le vers de huit syllabes, par opposition aux précédents?; petits vers, les vers de huit syllabes et au-dessous.

      Vers métriques, vers essayés dans le XVIe siècle, où l'on croyait imiter les longues et les brèves des vers latins.

      Vers à la façon de Neuf-Germain, vers où un mot donné, un nom propre comme Aristide, était décompose en ses trois syllabes, A-, ris-tide, lesquelles terminaient chacune un vers?; après cela venait un quatrième vers terminé par le mot entier Aristide?; et les couplets suivants étaient réglés de la même manière.

    • 6Petits vers, petites pièces de vers, pièces de vers sur des sujets légers. Voici de petits vers pour de jeunes amants, Molière, Fem. sav III, 5. Ce qu'on appelle petits vers a prodigieusement perdu de faveur?; pour se résoudre à les lire, il faut être bien averti qu'ils sont excellents, D'Alembert, ?uv. t. IV, p. 102.
    • 7Vers de société, petites pièces de vers que l'on compose ou que l'on lit dans la société, dans les salons. Ses petits vers de société lui procurent ici de grands succès, Genlis, Mères riv. t. I, p. 9, dans POUGENS.
    • 8Vers politiques, vers rimés de treize syllabes, employés en grec moderne.

    HISTORIQUE

    XIIe s. Jamais par moi n'ert [ne sera] leüs vers ne lais, Couci, XXII.

    XIIIe s. Si orrez [vous ouïrez] vraie ystoire dont li ver sont bien duit, Berte, XXXVI. Si comencha haut et clerement à canter le premier vier, car il cantoit très bien, Chr. de Rains, p. 55. Là me menas, dant fel cuivers, Tu m'as chanté de maint fax vers, Ren. 14422. Ge vos voil un vers commencier?; Mès je vos criens moult anuier, ib. 7027. Quant l'en l'enhuiloit et en disoit les sept pseaumes, il disoit les vers [versets] d'une part, Joinville, 303.

    XVe s. Chançon royal de cinq vers [couplets], Deschamps, Poésies mss. f° 446. Madame, voyant que monseigneur n'estoit pas content de ce qu'elle venoit de dire, s'avisa de changer de vers [de gamme, de ton], Louis XI, Nouv. XLI.

    XVIe s. J'en ai rougi pour vous, quand l'acier de mes vers Burinoit vostre histoire aux yeux de l'univers, D'Aubigné, Tragiques, édit. LALANNE, p. 76.

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    Encyclopédie, 1re édition

    VERS, (Poésie.) un vers est un discours, ou quelque portion d'un discours, dont toutes les syllabes sont réglées, soit pour la quantité qui les rend breves ou longues, soit pour le nombre qui fait qu'il y en a plus ou moins ; quelquefois même elles le sont pour l'un & pour l'autre. Il y a des vers latins dont les syllabes sont réglées pour la quantité & pour le nombre : comme l'asclépiade, l'hendécasyllabe. Il y en a qui ne le sont que pour la quantité seulement, comme pour les héxametres. Les vers françois ne le sont que pour le nombre des syllabes.

    On sait que les latins nommerent ainsi le vers, parce qu'il ramene toujours les mêmes nombres, les mêmes mesures, les mêmes piés ; ou si l'on veut, parce, quand on l'a écrit, fût-on au-milieu de la page, on recommence la ligne. Il appellent versus, tout ce qui est mis en ligne ; ce qui par-là faisoit ordre.

    Une mesure est une espace qui contient un ou plusieurs tems. L'étendue du tems est d'une fixation arbitraire. Si un tems est l'espace dans lequel on prononce une syllabe longue, un demi-tems sera pour la syllabe breve. De ces tems & de ces demi-tems sont composées les mesures : de ces mesures sont composés les vers, & enfin de ceux-ci sont composés les poëmes. Voyez donc Poeme, & ses différentes especes ; voyez Poésie, Vers (Poësie du) Poete, Versification, &c. car il ne s'agit ici que de la définition des vers en général ; les détails sont réservés à chaque article particulier.

    J'ajouterai seulement qu'avant Herodote, l'histoire ne s'écriyoit qu'en vers chez les Grecs. Cet usage étoit très-raisonnable, car le but de l'histoire est de conserver à la postérité le petit nombre de grands hommes qui lui doivent servir d'exemple. On ne s'étoit point encore avisé de donner l'histoire d'une ville en plusieurs volumes in-folio ; on n'écrivoit que ce qui en étoit digne, que ce que les peuples devoient retenir par c?ur, & pour aider la mémoire on se servoit de l'harmonie des vers. C'est par cette raison que les premiers philosophes, les législateurs, les fondateurs des religions, & les historiens étoient poetes. (D. J.)

    Vers François, (Poësie françoise.) assemblage d'un certain nombre de syllabes qui finissent par des rimes, c'est-à-dire, par un même son à la fin des mots.

    C'est seulement par le nombre des syllabes, & non par la qualité des voyelles longues ou breves, qu'on a déterminé les différentes especes de vers françois. Le nombre des syllabes est donc ce qui fait toute la structure de nos vers ; & parce que ce nombre de syllabes n'est pas toujours égal en chaque genre de vers ; cela a donné occasion de nommer nos vers les uns masculins & les autres féminins.

    Le vers masculin a une syllabe moins que le féminin, & se termine toujours ou par un e clair, comme beauté, clarté, ou par quelque syllabe que ce soit qui ne finisse point par un e muet.

    On nomme vers féminin celui dont la derniere voyelle du dernier mot est un e muet ou obscur, ainsi que l'e de ces mots, ouvrage, prince soit qu'après cet e il y ait une s, comme dans tous les pluriels des noms ouvrages, princes, &c. ou nt, comme en de certains tems des pluriers des verbes aiment, désirent, &c.

    L'e obscur ou féminin se perd au singulier quand il est suivi d'un mot qui commence par une voyelle, & alors il est compté pour rien, comme on le peut remarquer deux fois dans le vers qui suit.

    Le sexe aime à jouir d'un peu de liberté,
    On le retient fort mal avec l'austérité.

    Moliere.

    Mais il arrive autrement lorsqu'il est suivi d'une consonne, ou qu'il y a une s ou nt à la fin, alors il ne se mange & ne se perd jamais, en quelque rencontre que ce soit.

    Son teint est composé de roses & de lis . . .
    Ils percent à grands coups leurs cruels ennemis.

    Racan.


    Il faut encore remarquer que le nombre des syllabes se prend aussi par rapport à la prononciation, & non à l'ortographe ; de cette maniere le vers suivant n'a que douze syllabes pour l'oreille, quoiqu'il en offre aux yeux dix-neuf.

    Cache une ame agitée, aime, ose, espere & crains.

    Quoiqu'on prétende communément que notre poesie n'adopte que cinq especes différentes de vers, ceux de six, de sept, de huit, & de dix syllabes appellés vers communs, & ceux de douze qu'on nomme aléxandrins ; cette division n'est pas néanmoins trop juste, car on peut faire des vers depuis trois syllabes jusqu'à douze ; il est vrai que les vers qui ont moins de cinq syllabes, loin de plaire, ennuient par leur monotomie ; par exemple, ceux-ci de M. de Chaulieu ne sont pas supportables.

    Grand Nevers,
    Si les vers
    Découloient,
    Jaillissaient,
    De mon fonds,
    Comme ils font
    De ton chef ;
    De rechef,
    J'aurois jà
    De pié çà
    Répondu, &c.

    Les vers de cinq syllabes ne sont pas dans ce cas, & peuvent avoir lieu dans les contes, les fables, & autres petites pieces où il s'agit de peindre des choses agréables avec rapidité. On peut citer pour exemple les deux strophes suivantes tirées d'une épitre moderne assez connue.

    Telle est des saisons
    La marche éternelle ;
    Des fleurs, des moissons,
    Des fruits, des glaçons,
    Le tribut fidele,
    Qui se renouvelle
    Avec nos desirs,
    En changeant nos plaines,
    Fait tantôt nos peines,
    Tantôt nos plaisirs.

    Cédant nos campagnes
    Aux tyrans des airs,
    Flore & ses compagnes
    Ont fait ces désires ;
    Si quelqu'une y reste,
    Son sein outragé,
    Gémit ombragé
    D'un voile funeste ;
    Et la nymphe en pleurs
    Doit être modeste
    Jusqu'au tems des fleurs.

    Les vers de six syllabes servoient autrefois à des odes, mais aujourd'hui on les emploie volontiers dans les petites pieces de poësie & dans les chansons.

    Cher ami, ta fureur
    Contre ton procureur
    Injustement s'allume ;
    Cesse d'en mal parler ;
    Tout ce qui porte plume,
    Fut créé pour voler.

    Les vers de sept syllabes ont de l'harmonie, ils sont propres à exprimer les choses très-vivement ; c'est pourquoi ils servent à composer de fort belles odes, des sonnets, & plus ordinairement des épîtres, des contes & des épigrammes.

    Matelot, quand je te dis
    Que tu ne mets en lumiere
    Que des livres mal écrits,
    Qu'on envoye à la beurriere,
    Tu t'emportes contre moi ;
    Et même avec insolence ?
    Ah, mon pauvre ami, je voi
    Que la vérité l'offense !


    Benserade a fait une fable en quatre vers de cette mesure.

    Le serpent rongeoit la lime ;

    Elle disoit cependant :
    Quelle fureur vous anime,
    Vous qui passez pour prudent ?

    Les vers de huit syllabes, aussi-bien que ceux de douze, sont les plus anciens vers françois, & ils sont encore fort en usage. On les emploie ordinairement dans les odes, dans les épîtres, les épigrammes, mais rarement dans les balades & les sonnets.

    Ami, je vois beaucoup de bien
    Dans le parti qu'on me propose ;
    Mais toutefois ne pressons rien.
    Prendre femme est étrange chose :
    Il y faut penser mûrement.
    Sages gens en qui je me fie,
    M'ont dit que c'est fait prudemment
    Que d'y songer toute sa vie.

    Maucroix.

    On se sert d'ordinaire des vers communs, ou de dix syllabes dans les épîtres, les balades, les rondeaux, les contes, & rarement dans les poëmes, les odes, les élégies, les sonnets & les épigrammes. Le repos de ces vers est à la quatrieme syllabe quand elle est masculine ; sinon il se fait à la cinquieme, qui doit être toujours un e muet au singulier, pour se perdre avec une voyelle suivante ; mais il n'importe que le repos de ces vers, ni des vers alexandrins finisse le sens ; il faut seulement que si le sens va au-delà, il continue sans interruption jusqu'à la fin du vers.

    Tel d'un Séneque ? affecte la grimace,
    Qui feroit bien ? le Scaron à ma place.

    Scaron.

    Les vers que nous appellons alexandrins sont nos plus grands vers ; ils ont douze syllabes étant masculins, & treize étant féminins, avec un repos au milieu, c'est-à-dire, après les six premieres syllabes. Ce repos doit être nécessairement la fin d'un mot, ou un monosyllabe sur lequel l'oreille puisse agréablement s'arrêter. Il faut de plus qu'il se fasse sur la sixieme syllabe quand elle est masculine, ou sur la septieme quand elle est féminine ; mais alors cette septieme peut être d'un e muet au singulier, pour se perdre avec une voyelle suivante. Ex.

    Au diable soit le sexe ? il damne tout le monde. Mol.

    Un poëte à la cour ? fut jadis à la mode.
    Mais des fous aujourd'hui ? c'est le plus incommode.

    Despreaux.

    On compose les fables de toutes sortes de vers, & la Fontaine l'a bien prouvé.

    Pour ce qui regarde les chansons, comme c'est l'usage de mettre une rime à toutes les cadences sensibles d'un air, on est obligé d'y employer des tronçons de vers qui ne sont point sujets à l'exactitude des regles ; néanmoins on observe aujourd'hui de n'y point mettre de vers de neuf ni d'onze syllabes, s'il faut nommer cela des vers. On aime mieux employer de petits bouts rimés lorsqu'ils ont quelque grace.

    Finissons par une remarque générale de l'abbé du Bos sur les vers françois. Je conviens, dit-il, qu'ils sont susceptibles de beaucoup de cadence & d'harmonie. On n'en peut guere trouver davantage dans les vers de nos poëtes modernes, que Malherbe en a mis dans les siens ; mais les vers latins sont en ce genre infiniment supérieurs aux vers françois. Une preuve sans contestation de leur supériorité, c'est qu'ils touchent plus, c'est qu'ils affectent plus que les vers françois, ceux des François qui savent la langue latine. Cependant l'impression que les expressions d'une langue étrangere font sur nous, est bien plus foible que l'impression que font sur nous les expressions de notre langue naturelle. Dès que les vers latins font plus d'impression sur nous que les vers françois, il s'ensuit que les vers latins sont plus parfaits & plus capables de plaire que les vers françois. Les vers latins n'ont pas naturellement le même pouvoir sur une oreille françoise qu'ils avoient sur une oreille latine ; & ils ont plus de pouvoir que les vers françois n'en ont sur une oreille françoise. (D. J.)

    Vers blancs, noms que les Anglois donnent aux vers non-rimés, mais pourtant composés d'un nombre déterminé de syllabes que quelques-uns de leurs poëtes ont mis à la mode ; tels sont ceux-ci de Milton dans le Paradis perdu, liv. I.

    ? Round he throws his baleful yes
    That witness'd huge affliction and dismay,
    Mix'd with obdurate pridé, and stedfast hate,
    At once, as far as angels ken, he views
    The dismal situation waste and wild, &c.

    où l'on voit que les finales n'ont aucun rapport de consonnance entr'elles. Les Italiens ont aussi des vers blancs, & M. de la Mothe avoit tenté de les introduire dans la poésie françoise, & d'en bannir la rime, qui s'est maintenue en possession de nos vers.

    Vers enjambé. (Poésie françoise) vers dont le sens n'est point achevé, & ne finit qu'au milieu ou au commencement de l'autre ; c'est en général un défaut dans la poésie françoise, parce qu'on est obligé de s'arrêter sensiblement à la fin du vers pour faire sentir la rime, & qu'il faut que la pause du sens & celle de la rime concourrent ensemble. Pour cet effet, notre poésie veut qu'on termine le sens sur un mot qui serve de rime, afin de satisfaire l'esprit & l'oreille ; on trouve cependant quelquefois des exemples de vers enjambés dans les pieces dramatiques de nos plus grands poëtes ; mais l'enjambement se permet dans les fables, & y peut être agréablement placé.

    Quelqu'un fit mettre au cou de son chien qui mordoit
    Un bâton en travers : ? lui se persuadoit
    Qu'on l'en estimoit plus, ? quand un chien vieux & grave,
    Lui dit : on mord en traître aussi souvent qu'en brave.

    La Fontaine en fournit aussi cent exemples qui plaisent, & entr'autres celui-ci :

    Un astrologue un jour se laissa cheoir
    Au fond d'un puits. On lui dit : pauvre bête,
    Tandis qu'à peine à tes piés tu peux voir,
    Penses-tu lire au-dessus de ta tête ?

    Quoique ce soit une faute en général de terminer au milieu du vers le sens qui a commencé dans le vers précédent, il y a des exceptions à cette regle qui ne partent que du génie ; c'est ainsi que Despreaux fait dire à celui qui l'invite à dîner, Sat. 3.

    N'y manquez pas du moins, j'ai quatorze bouteilles
    D'un vin vieux ?? Boucingo n'en a point de pareilles.

    La poésie dramatique permet que la passion suspende l'hémistiche, comme quand Cléopatre dit dans Rodogune.

    Où seule & sans appui contre mes attentats,
    Je verrois ?? mais, seigneur, vous ne m'écoutez pas.

    L'exception a encore lieu dans le dialogue dramatique, lorsque celui qui parloit est coupé par quelqu'un, comme dans la même tragédie de Rodogune, elle dit à Antiochus, act. IV. sc. 1.

    Est-ce un frere ! Est-ce vous dont la témérité
    S'imagine ??

    Antiochus.
    Appaisez ce courroux emporté.

    Quand le dialogue est sur la scène, chaque récit doit finir avec un vers entier, à moins qu'il n'y ait occasion de couper celui qui parle, ou que le tronçon de vers, par où l'on finit, ne comprenne un sens entier & séparé par un point de tout ce qui a précédé. Ainsi dans la scène III. du quatrieme acte d'Andromaque, Oreste acheve un récit de cette sorte :

    De Troie en ce pays réveillons les miseres,
    Et qu'on parle de nous, ainsi que de nos pères.
    Partons, je suis tout prêt.

    Cet hémistiche ne tient à rien ; & Hermione finissant, sa réponse est interrompue avant la fin du vers.

    Courez au temple, il faut immoler. . . . .
    Oreste.
    Courez au temple, il faut immolerQui ?
    Hermione.
    Courez au temple, il faut immoler Qui ?Pyrrhus.

    Tout cela non-seulement est dans les regles, mais c'est un dialogue plein de beautés. (D. J.)

    Vers gliconique, (Poésie lat.) vers latin de trois mesures précises, & qui est composé d'un spondée, & de deux dactiles.

    D?lce ?st d?s?p?re ?n l?c?. (D. J.)

    Vers pentamètre, (Poésie.) voyez Pentamêtre, Elégiaque, Elégie, &c.

    C'est assez de remarquer en passant que les anciens ignoroient eux-mêmes qui a été le premier auteur du vers pentametre, ensorte qu'il n'est pas à présumer qu'on ait aujourd'hui plus de lumieres sur cette question qu'on en avoit du tems d'Horace ; tout ce qu'on en a dit depuis, n'a d'autre fondement que des passages d'auteurs mal-entendus : c'est ainsi qu'on cite Terentianus Maurus, comme en attribuant la gloire à Callinus, au-lieu que cet auteur rapporte seulement l'opinion de quelques grammairiens qui déféroient à ce poëte d'Ephèse, l'honneur de l'invention du vers pentametre. Il est certain que cette invention est fort ancienne, puisque Mimnerme lui donna la perfection, & que pour l'avoir rendu plus doux & plus harmonieux, il mérita le surnom de Ligystade. Le savant Shuckford fait remonter si haut l'invention du vers pentametre ou élégiaque, qu'il la découvre chez les Hébreux ; & sans persuader sa chimere à personne, il justifie à tout le monde qu'il a beaucoup de connoissance de la langue hébraïque. (D. J.)

    Vers politique, (Littér.) espece de vers grec du moyen âge.

    Les savans ne sont point d'accord sur la nature des vers nommés politiques : la plûpart estiment que ce sont des vers qui approchent fort de la prose, dans lesquels la quantité n'est point observée, & où l'on n'a égard qu'au nombre des syllabes & aux accens. Ils sont de quinze syllabes, dont la 9e commence un nouveau mot, & la 14e doit être accentuée ; tels sont les chiliades de Tzetzès, grammairien grec du 12e siecle. Vigneul Marville parlant de cette espece de vers, adopte le sentiment de Lambécius. « Il prétend qu'il faut entendre par versus politici les vers ou les chansons qui se chantoient par les rues. Policitos vocatos arbitror, quod vulgo Constantinopoli per compita canerentur ????? enim ???' ??????, & sermonis contractionem Constantinopolim appellant, meretrices publicæ à Græcis recentioribus politicæ vocantur ». (D. J.)

    Vers saphique, (Poés. grecq. & latine.) espece de vers inventé par Sapho, & qui prit faveur chez les Grecs & les Latins ; le vers saphique est de onze syllabes ou de cinq piés, dont le premier, le quatrieme & le cinquieme sont trochées ; le second est un spondée, & le troisieme un dactyle. On met ordinairement trois vers de cette nature dans chaque strophe qu'on termine par un vers adonique, composé d'un dactyle & d'un spondée. (D. J.)

    Vers serpentins. (Belles-lettres.) Ce sont des vers qui commencent & finissent par le même mot, comme

    Ambo storentes ætatibus, arcades ambo.

    Vers tautogrammes. (Poésie.) On nomme ainsi ces vers dont tous les mots commencent par la même lettre. Nous ne comprenons pas aujourd'hui que cette barbarie du goût ait pu plaire à personne. (D. J.)

    Vers coupés. (Poésie.) On appelle ainsi de petits vers françois de quatre & six syllabes qui riment au milieu du vers, & le plus souvent contiennent le contraire de ce qui est exprimé dans le vers entier. En voici deux exemples tirés des bigarrures du sieur des Accords.

    Premier exemple.
    Je ne veux plus ??? La messe fréquenter,
    Pour mon repos ??? C'est chose très-louable :
    Des Huguenots ??? Les préches écouter
    Suivre l'abus ??? C'est chose misérable, &c.
    Second exemple.
    Je n'ai aimé onc ??? Anne ton acquaintance ;
    A te déplaire ??? Je guiers incessamment
    Je ne veux onc ??? A toi prendre alliance,
    Ennui te faire ??? Est tout mon pensement.

    J'ai vu quantité de strophes en vers coupés contre les Jésuites ; mais cet ouvrage, ennemi de la satyre, recuse de pareilles citations ; d'ailleurs ces sortes de jeux de mots sont d'un bien mauvais goût. (D. J.)

    Vers lettrisé, (Poésie.) on nomme vers lettrisés, ceux dont tous les mots commencent par la même lettre. Les auteurs grecs & latins les ont appellés paran?mes, de ???? ??????, id est juxta similis, c'est-à-dire, auprès & semblable : en voici des exemples.

    Maxima multa minax minitatur maxima muris.
    At tuba terribili tonitru taratantara transit
    O Tite, tute tati tibi tanta tyranne tulisti.

    Un allemand nommé Petrus Porcius, autrement Perrus Placentius, a fait un petit poëme, dans lequel il décrit Pugnam porcorum, en 350 vers, qui commencent tous par un P. Un autre allemand, nommé Christianus Pierius, a publié un poëme sacré intitulé, Christus crucifixus, d'environ mille vers, dont tous les mots commencent par C.

    Currite castalides, Christo comitante, camenæ,
    Concelebraturæ cunctorum carmine certum
    Consugium collapsorum, concurrite, cantus.

    Je ne sache que les begues qui puissent tirer quelque profit de la lecture à haute voix de pareils ouvrages. (D. J.)

    Vers de passages, (Poésie.) on nomme ainsi des vers foibles dans une strophe : il y en a beaucoup dans les odes de Malherbe. On n'exigeoit pas encore de son tems, que les poésies fussent toujours composées, pour ainsi dire, de beautés contiguës : quelques endroits brillans suffisoient pour faire admirer toute une piece. On excusoit la foiblesse des autres vers, qu'on regardoit seulement comme étant faits pour servir de liaison aux premiers ; & on les appelloit, ainsi que nous l'apprenons des mémoires de l'abbé de Marolles, des vers de passages.

    Il est des strophes dans les ?uvres de Desportes & de Bertaut, comparables à tout ce qui peut avoir été fait de meilleur depuis Corneille ; mais ceux qui entreprennent la lecture entiere des ouvrages de ces deux poëtes sur la foi de quelques fragmens qu'ils ont entendu réciter, l'abandonnent bien-tôt. Les livres dont je parle, sont semblables à ces chaînes de montagnes, où il faut traverser bien des pays sauvages pour trouver une gorge riante. (D. J.)

    Vers rhopaliques, (Poésie.) rhopalique vient de ???????, une massue ; on donne ce nom à des vers qui commencent par un mot monosyllabe, & continue graduellement par des mots toujours plus grands les uns que les autres, jusqu'au dernier qui est le plus grand de tous, de même qu'une massue commence par une queue assez foible, & va en augmentant jusqu'à la tête qui est le plus gros bout. Ce n'est que par hasard qu'on trouve dans les Poëtes quelques exemples de vers rhopaliques ; on cite seulement ce vers d'Homere, & le suivant qui est latin.

    ? ????? ??????? ?????????? ???????????.
    Spes Deus æterne est stationis conciliator.

    (D. J.)

    Vers, Poésie du, (Art poëtique.) la poésie du vers est la couleur, le ton, la teinte, qui constituent la différence essentielle du vers d'avec la poésie.

    On voit des vers qui ont la mesure & le nombre des piés, qui ont les figures & les tours poétiques, outre cela de la noblesse, de la force, de la grace, de l'élévation, & qui cependant n'ont point ce goût, cette saveur qu'on trouve dans ce qui est réellement vers. Nous le sentons sur tout dans la poésie françoise, dont nous sommes plus en état de juger que de toute autre. Qu'on attache des rimes & la mesure à la prose toute poétique de Télémaque, on n'a point pour cela des vers : on sent le ton prosaïque qui perce à-travers les atours de la Poésie. Il y a plus : un vers de Moliere est vers chez lui, & il sera prose dans Corneille ; celui de Corneille sera vers dans le dramatique, & cessera de l'être dans l'épique.

    Ce n'est point l'inversion qui constitue l'essence du vers, comme le prétend le pere du Cerceau ; car si cela étoit, de trente vers de nos meilleurs poëtes, il s'en trouveroit à peine cinq qui eussent ce caractere prétendu essentiel. L'inversion n'est qu'un sel du style poétique, qui doit être jetté avec discrétion de tems-en-tems pour soutenir l'attention de l'esprit, & prévenir le dégoût. Disons donc qu'un vers est poétique, quand l'expression mesurée a une élévation, une force, un agrément dans les mots, les tours, les nombres, qu'on ne trouve point dans le même genre lorsqu'il est traité en prose ; en un mot, quand elle montre la nature annoblie, enrichie, parée, élevée au-dessus d'elle-même.

    La prose a des mots, des tours, de l'harmonie ; la poésie du vers a tout cela, mais elle l'a dans un degré beaucoup plus parfait, toutes les fois qu'elle le peut. Dans la langue grecque, elle se fabriquoit à elle-même des mots nouveaux : elle changeoit, transformoit, étendoit, resserroit à son gré les mots d'usage : elle alloit jusqu'à dire, « les mortels parlent ainsi ; mais voici comme disent les dieux ». Chez les Latins, elle oublie l'ordre & la marche de la prose ; elle emprunte des tours étrangers ; elle fait un composé singulier des choses qui sont communes, afin de s'élever au-dessus du ton vulgaire. Dans l'une & dans l'autre langue, elle se forge des chaînes, au milieu desquelles elle fait gloire de conserver tant d'aisance & de liberté, qu'on y reconnoît plutôt la puissance d'une divinité que les efforts de quelque mortel.

    Enfin, c'est pour s'élever à cette sphere qui est au-dessus de l'humanité, que dans la langue françoise, elle s'est assujettie à des symmétries, des consonnances concertées entre l'esprit & l'oreille, qu'elle employe des mots qui ne sont qu'à elle seule, qu'elle brusque les constructions, &c. Cours de Belles-Lettres. (D. J.)

    Vers, envers, (Gramm. franç.) vers est pour le lieu, versùs ; envers, pour les personnes, ergà ; vers Paris, envers Dieu. On dit se tourner vers Dieu, pour dire, avoir son recours à lui : on dit aussi, envoyer un ambassadeur vers quelqu'un.

    Quand est pronom relatif, il est mal de le joindre à vers, comme le lieu vers où il alloit, il faut dire vers lequel il alloit. (D. J.)

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    Étymologie de « vers »

    Provenç. vers?; ital. verso?; du lat. versus, vers, proprement ligne, rangée, sillon, de versus, tourné. M. Max Müller rapproche de versus le sanscr. vr?tta, qui désigne la règle imposant une certaine quantité fixe à l'avant-dernière syllabe dans les vers védiques. Vr?tta signifie tour, comme versus signifie tourné. Les vers n'ayant été écrits que longtemps après avoir été chantés, il faut entendre le tour de la danse, chaque vers accompagnant une allée, au bout de laquelle il y avait un tour et une venue.

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    (Nom) (vers 1138) Du latin versus (« sillon, ligne, vers »).
    (Préposition) (980) Du latin versus (« tourné, dans la direction de ») ; voir devers et envers.
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    VER, subst. masc.
    Étymol. et Hist. 1. a) Ca 980 verme « larve de certains insectes qui ronge le bois » (Jonas, éd. G. de Poerck, 155); b) 1538 ver à soie (Est., s.v. bombyx); 1512 ver coquin « délire, fantaisie, colère » (Gringore, Prince des Sotz, Moralité, I, 261 ds Hug.); 1538 ver coquin « larve qui ronge la vigne » (Est., s.v. volucra); 1556 ver luisant « insecte qui jette une lueur dans l'obscurité » (Belleau, Petites inventions, Le Ver luisant de nuict ds ?uvres poét., éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 70); c) 1488 [éd.] « remords » (La Mer des hystoires, t. 1, fo24a ds Gdf. Compl.); 2. a) ca 1150 verm « lombric terrestre; tout animal qui offre une conformation analogue à celle du lombric » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1531); 1530 ver de terre (Palsgr., p. 290); b) 1225-30 nu come vers « entièrement nu » (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 443); 1611 nu comme un ver (Cotgr.); 3. 1174-76 ver « vermine » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 1459 et 3973); 4. a) fin xives. ver « parasite en forme de ver qui se développe dans le corps de l'homme et des animaux » (Aalma, 7.014 ds Roques t. 2, p. 240); 1714 ver solitaire « ténia » (N. Andry, De la génération des vers dans le corps de l'homme, p. 81; cf. éd. 1700, p. 90: ce qui [...] l'a fait nommer solium ou solitaire); b) 1405 tirer les vers du né à qqn ,,faire parler, questionner habilement`` (Christine de Pizan, Trois vertus, éd. C. C. Willard, 210, 91); c) ca 1850 tuer le ver « boire à jeun un verre d'alcool » (Murger ds Larch. 1859). Du lat. vermis « ver ».

    vers au Scrabble


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    Informations sur le mot vers - 4 lettres, 1 voyelles, 3 consonnes, 4 lettres uniques.

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    Les rimes de « vers »


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    Les citations sur « vers »

    1. La conversation est un jeu où il ne faut pas mettre un louis contre un écu.

      Auteur : Honoré de Balzac - Source : Pensées, Sujets, Fragments (1910)


    2. L'ignorance, la stupidité, les passions, la superstition, la flatterie, la haine sont autant de verres enfumés, à travers lesquels presque tous les hommes voient les événements qu'ils racontent.

      Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Réflexions sur l'histoire


    3. Une autre des subversions de Borges, c'est l'idée que chaque livre, quel qu'il soit, contient la promesse de tous les autres, à la fois mécaniquement et intellectuellement.

      Auteur : Alberto Manguel - Source : Chez Borges (2003)


    4. Qu'importe qu'au hasard un sang vil soit versé?

      Auteur : Jean Racine - Source : Athalie (1691), II, 5, Mathan


    5. Quand les fourmis sont petites. elles ont toutes des ailes; le temps des amours arrive, elles s'élèvent dans les airs en couples bourdonnants et s'unissent pendant leur vol; puis l'œuvre de la fécondation terminée, elles redescendent sur la terre, et là, elles-mêmes, avec leurs pattes de devant, elles tirent et font tomber leurs petites ailes, légers instruments de leurs amours aériens. Plus de courses à travers le ciel. plus de volages tendresses, la vie sérieuse a commencé pour elles, elles sont mères. Voilà notre modèle. Que la jeune fille n'arrive au mariage que l'esprit déjà libre de ses frivoles désirs satisfaits; qu'elle apporte dans sa condition nouvelle un caractère formé par une vie de travail et de charité; que son organisation. pleinement développée, puisse suffire aux fatigues qui l'attendent : qu'elle soit enfin une épouse. une mère. et non un enfant, c'est-à-dire qu'elle ait vingt-deux ans et non pas dix-huit.

      Auteur : Ernest Legouvé - Source : Histoire morale des femmes (1848)


    6. Pour moi, un professeur, c'est un passeur, il conduit ses élèves vers des rivages dont ils n'ont pas idée. Mais dans les collèges où l'on m'envoie, personne ne monte dans ma barque.

      Auteur : Jean-Pierre Gattégno - Source : Mon âme au diable (2010)


    7. Perdu d'amour et de tendresse, je sens que tout moi s'élance vers toi ; je voudrais te couvrir de baisers, recevoir ton haleine, te tenir dans mes bras, sentir ton coeur battre contre mon coeur, et m'abîmer avec toi dans un océan de bonheur et de vie...

      Auteur : Sophie Cottin - Source : Claire d'Albe (1798), Lettre XXIX, Frédéric à Claire


    8. Il envoya devers eulx un chevaucheur parti de Syracuse, qui leur apporta ceste nouvelle.

      Auteur : Jacques Amyot - Source : Timoléon, 27


    9. Les étoiles, qui sont des soleils, sont moins nombreuses que les planètes: même chose dans l'univers moral, où les esprits éclairés par reflet peuplent le firmament de la pensée.

      Auteur : Charles Dollfus - Source : De la Nature humaine (1868)


    10. La perle sur les bords d'une huître comme un bon vers à la lèvre du poète.

      Auteur : Sylvain Tesson - Source : Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages (2008)


    11. La mort, d’ailleurs, fixe pour toujours les traits, les paroles, les attitudes : tandis que celle qui est partie, on devine avec effroi que chaque seconde qui passe modifie imperceptiblement son image, l’éloigne de celle qu’on a chérie, que des mots qu’on ne lui connaissait pas sortent de ses lèvres, des pensées traversent son esprit auxquelles on n’est pas associé, et qu’on ignorera toujours.

      Auteur : Olivier Rolin - Source : Port-Soudan (1992)


    12. L'univers est un miroir, Cécilie, un miroir, obscur...

      Auteur : Jostein Gaarder - Source : Dans un miroir, obscur


    13. Je chante une jeune fille de Provence.
      Dans les amours de sa jeunesse,
      A travers la Crau, vers la mer, dans les blés,
      Humble écolier du grand Homère,
      Je veux la suivre.


      Auteur : Frédéric Mistral - Source : Mireille (1859), I. Le mas des Micocoules


    14. Je pense à ma mère quand j'avais dix ans, puis douze, puis quatorze. C'était toujours la même. Ses journées se suivaient, identiques, et pour moi, c'était comme si, toutes ces années, elle n'avait fait que marcher en sens inverse d'un tapis roulant. Son présent devait durer toujours. Et voilà qu'elle était morte.

      Auteur : Agnès Desarthe - Source : L'éternel fiancé (2021)


    15. Celui qui n'a pas traversé le désert ne sait pas qui il est.

      Auteur : Philippe Bartherotte - Source : Sugar Baby (2011)


    16. Le combat politique récompense surtout l'opportunisme rebaptisé courage quand les professionnels du suffrage universel savent attendre longtemps.

      Auteur : Philippe Bouvard - Source : Mille et une pensées (2005)


    17. Dans mes afflictions, dans toutes mes traverses et tous les chagrins inséparables de la misère humaine ...

      Auteur : Louis Bourdaloue - Source : Pensées


    18. Ce qui est poétique m'est suspect parce que cela éveille dans le monde l'impression que le poétique est la poésie et, inversement, que la poésie est poétique. La seule poésie, dis-je, est la nature, la seule nature est la poésie.

      Auteur : Thomas Bernhard - Source : Perturbation (1967)


    19. Dieu n'est pas compatible avec les machines, la médecine scientifique et le bonheur universel.

      Auteur : Aldous Huxley - Source : Le meilleur des mondes (1932)


    20. C'est pour unir les avantages divers qui résultent de la grandeur et de la petitesse des nations que le système fédératif a été créé.

      Auteur : Alexis de Tocqueville - Source : Sans référence


    21. Ce sont plutôt des vers pensés que des vers d'images, tels qu'une ode doit en offrir.

      Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Eloges, Lamotte


    22. La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance.

      Auteur : George Lucas - Source : Star Wars, 3. La Revanche des Sith (2005)


    23. A travers l'air tout ému,
      La lune étire ses bras
      Et montre, lubrique et pure,
      Ses seins durs de dur étain.


      Auteur : Federico Garcia Lorca - Source : Romance de la lune


    24. Il y a des lieux dans le monde où je suis comme humilié d'avoir promené des chagrins si ordinaires et versé des larmes si peu viriles.

      Auteur : Eugène Fromentin - Source : Dominique (1862)


    25. Ce sont les femmes qui m'ont poussé vers le cinéma alors que je n'avais aucune formation. J'en ai fait un livre : le titre, Les Femmes de ma vie, dit tout. Au départ, c'était grâce à ma gueule, mais ça aurait pu ne durer qu'un an. Si j'avais été mauvais, il y a longtemps que je serais parti, vous ne croyez pas ?

      Auteur : Alain Delon - Source : Entretien au Journal du dimanche, le 18 mai 2019


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    Les synonymes de « vers»

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