La définition de Paradis du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Paradis
Nature : s. m.
Prononciation : pa-ra-di ; l's se lie : le pa-ra-di-z et
Etymologie : Bourg. pairaidi ; prov. paradis ; espagn. paraiso ; ital. paradiso ; du lat. paradisus, du grec, jardin. Le grec est un mot persan : zend, pairidaeza, enclos, de pairi, entour, et daeza, rempart, sanscrit deha (e long), équivalent au grec. Le paradis des théâtres vient des mystères, qui représentaient le paradis en haut, la terre au-dessous, l'enfer au niveau du sol.

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La définition de Paradis

Terme d'antiquité. Grands parcs chez les anciens Perses ; jardins délicieux.


Toutes les définitions de « paradis »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

PARADIS. n. m.
Jardin de délices. Il n'est d'usage en ce sens que dans cette expression : Le paradis terrestre, Le jardin où Dieu mit Adam aussitôt qu'il l'eut créé. Dieu chassa Adam et Ève du paradis terrestre, ou simplement du paradis. Il se dit, figurément et familièrement, d'un Lieu, d'un séjour délicieux, charmant, orné par la nature ou par l'art. Cette campagne, cette vallée, ce jardin est un paradis terrestre, est un vrai paradis, un petit paradis, un paradis. Oiseau de paradis. Voyez OISEAU.

PARADIS désigne aussi le Séjour des bienheureux, le lieu de délices où les âmes des justes voient Dieu et jouissent d'un bonheur éternel. Les joies du paradis. Mériter le paradis par ses bonnes œuvres. Fig. et fam., Être en paradis, croire être en paradis, dans le paradis, Être dans une extrême joie ou Se trouver délivré de quelque grande douleur, de quelque grande peine d'esprit. Fig. et fam., Se recommander à tous les saints du paradis, Implorer l'assistance, la protection de tout le monde. Fig., Faire son paradis en ce monde, Se livrer à toute sorte de plaisirs. Fam., et par manière de menace, Vous ne l'emporterez pas en paradis, Je me vengerai de vous tôt ou tard. Le paradis de Mahomet, Lieu où Mahomet a fait espérer aux sectateurs de sa loi qu'après leur mort ils jouiront de tous les plaisirs des sens.

PARADIS se dit figurément de l'État le plus heureux dont on puisse jouir et du Lieu où l'on en jouit. Un bon ménage est le paradis sur la terre. Cette plage est le paradis des enfants.

PARADIS, dans les Théâtres, se dit, par extension, de l'Étage le plus élevé d'une salle de spectacle.

Littré

PARADIS (pa-ra-di?; l's se lie?: le pa-ra-di-z et les bienheureux?; d'après Chifflet, Gramm. p. 216, au XVIIe siècle, l's ne se prononçait pas, même devant une voyelle) s. m.
  • 1 Terme d'antiquité. Grands parcs chez les anciens Perses?; jardins délicieux. Un vieux mot, paradis, que l'hébreu, comme toutes les langues de l'Orient, avait emprunté à la Perse, et qui désigna d'abord les parcs des rois achéménides, Renan, Vie de Jésus, I, 11.
  • 2Le paradis terrestre, ou, simplement, le paradis, jardin où Dieu mit Adam dès qu'il l'eut créé. Le Seigneur Dieu prit donc l'homme, et le mit dans le paradis de délices, afin qu'il le cultivât et qu'il le gardât, Sacy, Bible, Genèse, II, 15. Son innocence tout ensemble et sa félicité dans le paradis, Bossuet, Hist. I, 1. Il est certain par le témoignage des livres sacrés, que le paradis terrestre était en Asie, et que l'Asie était un continent habité avant le déluge, Buffon, Hist. nat. Preuv. théor. terr. ?uvr. t. I, p. 291.
  • 3 Fig. et familièrement. Séjour délicieux. Ce pays est un paradis. Et Tours, que l'on appelait le jardin de la France, se doit à cette heure nommer le paradis de la terre, Voiture, Lett. 86. Il n'y a rien de plus agréable que La Haye, quand le soleil daigne s'y montrer?; on ne voit ici que des prairies, des canaux et des arbres verts?; c'est un paradis terrestre depuis La Haye jusqu'à Amsterdam, Voltaire, Lett. Mme de Bernières, 7 oct. 1722.
  • 4Lieu où résident les âmes des justes et les anges, jouissant d'un bonheur éternel. Les joies du paradis. Il est maintenant en paradis. On ne sait ce qui en arrivera [du sermon hardi d'un moine]?; tout au pis aller, un moine n'a rien à perdre?; il n'y a pas plus loin en paradis de la Bastille que de son couvent, Patin, Lett. t. II, p. 388. Elle a principalement dans la tête de vouloir aller en paradis, Sévigné, 332. Nous avons ici une petite huguenote qui dit que les enfants morts sans baptême vont droit en paradis sur la foi de leurs pères, Sévigné, 435. Ô Dieu, que peuvent-elles [les intelligences angéliques] trouver en ce monde, que peut produire cette terre ingrate qui soit capable d'y attirer ces glorieux citoyens du paradis?? Bossuet, Sermons, Anges, 1. Quoi donc?! cher Renaudot, un chrétien effroyable Qui jamais, servant Dieu, n'eut d'objet que le diable, Pourra, marchant toujours dans des sentiers maudits, Par des formalités gagner le paradis?! Boileau, Ép. XI. Paradis aux bienfaisants, disait toujours l'abbé de Saint-Pierre, Voltaire, Dict. phil. Paradis.

    Portier du paradis, saint Pierre.

    Fig. Se recommander à tous les saints et saintes du paradis, être en grand danger, implorer la protection de tout le monde.

    Fig. Être en paradis, se croire en paradis, dans le paradis, c'est-à-dire être dans une extrême joie, ou se trouver délivré d'une vive douleur, d'une grande inquiétude.

    Fig. Entendre les joies du paradis, c'est quand on voit ou entend les autres prendre des plaisirs, sans qu'on y ait part.

    On dit des riches qui prennent toutes leurs aises et qui goûtent tous les plaisirs, qu'ils ont leur paradis en ce monde.

    Vous ne l'emporterez pas en paradis, c'est-à-dire vous me le revaudrez avant de mourir, je me vengerai tôt ou tard.

    Il a heurté à la porte du paradis, se dit d'un homme qui a été à l'agonie.

    Fig. Mettre en paradis, glorifier. Peut-être qu'avec toute sa haute faveur, il [Mazarin] ne rejetterait pas la bonne volonté d'un artisan qui peut, aussi bien que Michel-Ange, mettre en enfer ou en paradis un cardinal, Guez de Balzac, Lett. à Chapelain, 21 janv. 1644, dans PELLISSON, Hist. de l'Acad. III.

    Fig. Aller par delà paradis, faire au delà de son devoir, de ce qui est exigé. Je ne veux pas surpasser la mère de Chantal, qui serait proprement vouloir aller par delà paradis, Sévigné, 9 fév. 1683. Le maréchal de Schomberg a donné sur l'arrière-garde des ennemis? quarante dragons plus braves que des héros y ont péri?; un d'Aigremont tué sur le champ?; le fils de Bussy, qui voulait aller par delà paradis, prisonnier, Sévigné, 18 sept. 1676.

    Titre de poëmes consacrés au paradis chrétien. Le Paradis, une des trois parties du poëme de Dante. Le Paradis perdu, de Milton.

  • 5Le paradis de Mahomet, lieu où les fidèles musulmans jouiront, après leur mort, de toutes sortes de plaisirs. On déclame tous les jours contre le paradis sensuel de Mahomet?; mais l'antiquité n'en avait jamais connu d'autres, Voltaire, M?urs, 7.
  • 6 Fig. État le plus agréable et le plus heureux dont on puisse jouir. Un bon ménage est le paradis sur terre. En me tirant d'erreur m'ôte du paradis, Boileau, Sat. IV. Je serai en paradis quand mes oreilles entendront mes vers embellis par votre musique, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 42. Le paradis ou l'enfer des familles dépend à tout jamais de l'opinion qu'elles ont donnée d'elles, Beaumarchais, Mère coupable, II, 2.
  • 7Ancien terme de marine. Nom donné, dans le XVIe et le XVIIe siècle, à une retraite pratiquée dans un port, pour mettre les navires à l'abri des accidents de la mer et du vent. La France n'avait avant le règne de Votre Majesté aucun havre qui fût capable de recevoir une flotte royale? c'est par la prudence et les ordres de Votre Majesté que le paradis de Calais, le bassin du Havre de Grâce, la chambre de Brest? ont été bâtis, P. Fournier, (1643), dans JAL.
  • 8 Terme de théâtre. Amphithéâtre placé au plus haut rang des loges. Pourquoi a-t-on appelé paradis le rang des troisièmes loges à la comédie et à l'opéra?? est-ce parce que, ces places étant moins chères que les autres, on a cru qu'elles étaient faites pour les pauvres, et qu'on prétend que dans l'autre paradis il y a beaucoup plus de pauvres que de riches?? est-ce parce que, ces loges étant fort hautes, on leur a donné un nom qui signifie aussi le ciel?? Voltaire, Dict. phil. Paradis.
  • 9Nom donné anciennement à des cours devant une église. Pourquoi a-t-on donné le nom de paradis à des cours carrées au devant d'une église?? Voltaire, ib.

    Se disait des autels provisoires élevés dans les rues les jours de procession solennelle. On dit maintenant reposoir.

  • 10Oiseau de paradis, oiseau des Indes à longues plumes effilées, genre paradisaea, Linné, passereaux conirostres.

    Oiseau de paradis, se dit aussi des plumes de cet oiseau que les femmes portent dans leur coiffure. Son oiseau de paradis lui coûte fort cher.

  • 11Pommier de paradis, ou, simplement, paradis, espèce de pommier nain.

    Pomme de paradis, ou, simplement, paradis, espèce de pomme rouge qui se mange en été.

  • 12Fleurs de paradis, bel arbre du Pérou.

    Paradis des jardiniers, le saule pleureur.

  • 13Nom spécifique d'un polynème, poisson.

PROVERBES

C'est le chemin du paradis, on n'y va qu'un à un, se dit d'un chemin, d'un passage fort étroit.

Paris est le paradis des femmes, le purgatoire des hommes et l'enfer des chevaux.


HISTORIQUE

XIe s. Sieges aurez al greignor [au plus grand] pareïs, Ch. de Rol. LXXXVII.

XIIe s. Lors dit Ansiaux de Chartres?: par Deu de paradis?, Sax. XXVI. Quant Deus ot fait Adam e mis en paradis, Th. le mart. 31.

XIIIe s. Diex?! dist Renart, sainte Marie?! Où fu trovez icist biax estres?? Je cuit c'est paradis terrestres, Ren. 4896. Et il [Louis IX] demanda se il avoit nulles nouvelles du conte d'Artois son frere?; et il dit que il en savoit bien nouvelles?; car estoit certein que son frere le conte d'Artois estoit en paradis, Joinville, 229.

XVe s. Lequel ils affirmoient, sur leur part de paradis et sur le peril de leurs ames, que celui estoit droict et vrai pape, Bouciq. III, 4. Vous regarder est un droit paradis?; De jour en jour vo beauté renouvelle, Deschamps, Poésies mss. f° 250. Quand madame et ma deesse Et mon paradis mondain?, Deschamps, ib. f° 100. Quand elle me vit, pour entrée Elle me bailla un soubriz, Et, pour dire vray, sa risée M'estoyt ung petit paradis, Coquillart, Monol. de la botte de foin.

XVIe s. Il n'y a ny paradis [reposoirs] bien tapissez et dorez, ny processions? qui nous donnent à manger, Sat. Mén. p. 175. Je chante une beauté des beautez la premiere, Le paradis des yeux?, Desportes, Angélique, 1.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PARADIS. Ajoutez?:
14 Arbre de paradis, le thuya occidentalis, L., Baillon, Dict. de bot. p. 257.
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Encyclopédie, 1re édition

PARADIS, s. m. dans les livres du nouveau Testament & parmi les Chrétiens signifie un lieu de délices, où les ames des justes voient Dieu, & jouissent d'un bonheur éternel.

C'est ainsi que Jesus-Christ dit au bon larron, Luc xxiij. 43 : Vous serez aujourd'hui avec moi dans le paradis ; & que saint Paul, II. Cor. xij. 4. parlant de lui-même en troisieme personne, dit qu'il connoît un homme qui a été ravi en esprit jusque dans le paradis, où il a entendu des paroles qu'il n'est pas permis à l'homme de publier.

Le système de Copernic & de Descartes a non-seulement renversé l'ancienne hypothèse de Ptolomée sur l'ordre & sur la structure de ce monde ; mais il a encore mis dans la nécessité de proposer ailleurs un endroit propre à placer le séjour des bienheureux, qu'on nomme vulgairement paradis. L'on dispute donc raisonnablement dans les écoles sur la situation du paradis céleste où nous devons aller, comme on fait sur celle du terrestre d'où Adam fut chassé. Car enfin depuis que les cieux sont fluides, que la terre & les planetes roulent dans les airs autour du soleil, & que les étoiles que nous voyons sont autant de soleils qui sont chacune le centre d'un tourbillon ; il a fallu que l'empyrée disparût, ou du moins qu'il s'en allât bien loin d'où il étoit. Quoi qu'il en soit, si l'on place le paradis dans un lieu qui environne tous ces espaces immenses, il me paroît ou que les reprouvés seront bien resserrés au centre de la terre, ou que les élus seront fort au large tout-autour de ce grand monde.

Quelques Théologiens croiront peut-être faire une heureuse & juste application de ces paroles des Pseaumes in sole posuit tabernaculum suum, en disant que c'est dans le soleil où les élus habiteront, & où Dieu manifestera sa gloire. Ils ne font point attention que l'ame de Jesus-Christ jouissoit de la gloire céleste sur la terre, & qu'il étoit, selon leur opinion & leurs termes, voyageur & compréhenseur tout-à-la-fois ; qu'ainsi ce n'est pas le lieu qui fait le paradis, mais le bonheur dont on jouit par la vûe de Dieu, qui étant par-tout, peut aussi se montrer & faire par-tout des bienheureux : d'ailleurs puisque ils donnent aux corps glorieux, après la résurrection, l'agilité & la pénétration ; ils ne doivent pas les resserrer dans un endroit particulier. Ils n'auront apparemment ces qualités que pour en faire usage, se transporter librement par-tout, & contribuer à une partie de leur bonheur par la vûe & par la connoissance successive des ouvrages & des opérations du Créateur dans ces espaces immenses.

Quand on veut parler là-dessus, peut-on mieux faire qu'en disant que le paradis n'est pas un lieu, mais un changement d'état. Que s'il est dans le ciel, le ciel n'est autre chose que toute la matiere fluide & immense, dans laquelle roulent une infinité de corps & lumineux & opaques ; de sorte que les cieux, l'univers & tous les ouvrages de Dieu font le paradis & le séjour des bienheureux. C'est pourquoi notre Seigneur dit dans l'Evangile, que les saints auront le royaume des cieux en partage, & qu'ils posséderont la terre, c'est-à-dire que tout l'univers leur appartiendra, ou qu'au moins ils en auront la jouissance entiere & parfaite.

Les Juifs appellent ordinairement le paradis le jardin d'Eden, & ils se figurent qu'après la venue du Messie ils y jouiront d'une félicité naturelle au milieu de toutes sortes de délices : & en attendant la résurrection & la venue du Messie, ils croient que les ames y demeurent dans un état de repos.

Les Mahométans admettent aussi un paradis, dont toute la félicité ne consiste que dans les voluptés corporelles. Voyez ce qu'ils en racontent sous les mots Alcoran, Mahométisme.

Paradis terrestre, jardin des délices dans lequel Dieu plaça Adam & Eve après leur création. Ils y demeurerent pendant leur état d'innocence, & en furent chassés dès qu'ils eurent désobéi à Dieu en mangeant du fruit défendu. Ce mot vient de l'hébreu ou plutôt du chaldéen pardes, que les Grecs ont traduits par celui de ??????????, qui signifie à la lettre un verger, un lieu planté d'arbres fruitiers, & quelquefois un bois de haute futaie. Les Perses nommoient ainsi leurs jardins à fruits, & les parcs où ils nourrissoient toutes sortes d'animaux sauvages, comme il paroît par Xénophon, cyroped.

Moïse l'appelle le jardin d'Eden, c'est-à-dire le jardin des délices, mot dont quelques-uns cherchent l'étymologie dans le grec ?????, voluptas : mais dans l'hébreu, Eden est le nom d'un pays & d'une province où étoit situé le paradis terrestre.

On forme plusieurs difficultés sur sa situation ; quelques-uns, comme Origenes, Philon, les Seleuciens & Harmianiens anciens hérétiques, Paul Venitien dans le dernier siecle, ont cru que le paradis terrestre n'avoit jamais existé, & qu'on doit expliquer allégoriquement tout ce qu'en dit l'Ecriture : d'autres l'ont placé hors du monde, quelques-uns dans le troisieme ciel, dans le ciel de la lune, dans la lune même ; d'autres dans la moyenne région de l'air, au-dessus de la terre, quelques autres sous la terre dans un lieu caché & éloigné de la connoissance des hommes, dans le lieu qu'occupe aujourd'hui la mer Caspienne.

Les sentimens de ceux qui l'ont placé sur la terre ne sont pas moins partagés. Il n'y a presqu'aucune partie du monde, dit dom Calmet, où l'on ne l'ait été chercher, dans l'Asie, dans l'Afrique, dans l'Europe, dans l'Amérique, sur les bords du Gange, dans les Indes, dans la Chine, dans l'île de Ceylan, dans l'Ethiopie où sont les montagnes de la lune, &c.

Le sentiment le plus probable, quant à la désignation générale du paradis terrestre, est qu'il étoit situé en Asie ; mais dès qu'il s'agit de déterminer en quelle partie de l'Asie, nouveau partage d'opinions.

Quelques-uns, comme le P. Hardouin, le placent dans la Palestine, aux environs du lac de Genesareth ; un auteur silésien, nommé Herbinius, qui a écrit sur cette matiere en 1688, adopte en partie ce sentiment. M. le Clerc, dans son commentaire sur la Genese, le met aux environs des montagnes du Liban, de l'Anti-Liban, & de Damas vers les sources de l'Oronte & du Chrysorrhoas : mais dans l'une ni dans l'autre de ces deux positions on ne découvre aucun vestige des fleuves qui, selon la description de Moïse, arrosoient le paradis terrestre.

Hopkinson, M. Huet & Bochart placent le paradis terrestre entre le confluent de l'Euphrate & du Tigre, & à l'endroit de leur séparation ; parce que, selon le récit de Moïse, ces deux fleuves sont du nombre de ceux qui arrosient le jardin d'Eden ; le Phison, ajoutent-ils, étoit le canal occidental du Tigre, & le Gihon le canal occidental du même fleuve qui se décharge dans le golfe persique. Selon eux, l'Ethiopie, une des contrées qu'arrosoient les fleuves, selon Moïse, étoit incontestablement l'Arabie déserte, puisque le même auteur donne le nom d'Ethiopienne à sa femme, qui étoit de ce pays ; & Hévilah, l'autre contrée, doit être le Chusistan, province de Perse, où l'on trouvoit autrefois l'or, le bdellium & l'onyx, dont parle Moïse. La grande difficulté de ce système est que Moïse parle bien distinctement de quatre fleuves, dont chacun avoit sa source dans le jardin d'Eden, & qu'ici l'on ne trouve que deux fleuves qui forment à la vérité quatre branches, mais dont le cours est peu différent, & n'est pas opposé comme l'insinue le texte de la Genèse.

Le P. Calmet & quelques autres critiques fort habiles ont placé le paradis terrestre dans l'Arménie aux sources du Tigre, de l'Euphrate, de l'Araxe & du Phani, qu'ils croient être les quatre fleuves désignés par Moïse. L'Euphrate est bien nettement exprimé dans la Genèse. Le Chidkel est le Tigre nommé encore aujourd'hui Diglito. Le Gehon est l'Araxe, ??????, en grec signifie impétueux, de même que Gehon en hébreu, & l'on reconnoît ce fleuve à ce qu'en a dit Virgile, pontemque indignatus Araxes. Le canton d'Eden étoit dans ce pays-là autant qu'on en peut juger par quelques vestiges qui en sont restés dans les livres saints. Le pays de Chus est l'ancienne Scithie, située sur l'Araxe, & Hévilah ou Chevilah, célebre par son or, paroît avoir donné son nom à la Colchide, aussi renommée chez les anciens par ce même métal que le Phase rouloit dans ses eaux. L'objection la plus spécieuse qu'on fasse contre ce sentiment ; c'est que, selon Chardin, le Phison, aujourd'hui le Phazzo, prend sa source dans les montagnes du Caucase, du côté de la partie septentrionale du royaume d'Imiret & assez loin du mont Ararat ; mais comme il faut donner nécessairement une certaine étendue au canton d'Eden pour que quatre grands fleuves puissent y prendre leur source, cette difficulté ne paroît pas fondée. Voyez le comment. de dom Calmet sur la Bible, & sa dissert. particuliere sur le paradis terrestre.

Il y a encore différentes autres opinions sur ce point. Postel prétend que le paradis terrestre étoit placé sous le pole septentrional. Il fonde cette idée sur une ancienne tradition des Egyptiens & des Babyloniens, qui portoit que l'écliptique ou la route du soleil coupoit d'abord l'équateur à angles droits, & par conséquent passoit sur le pole septentrional : d'autres au contraire pensent qu'il n'étoit limité à aucune place particuliere, qu'il s'étendoit sur toute la face de la terre qui n'étoit, disent-ils, alors qu'une scène continuelle & variée de voluptés jusqu'à ce qu'elle fût changée par le péché d'Adam. Mais ces deux sentimens sont également incompatibles avec le texte de la Genèse.

Les Orientaux croient que le paradis terrestre étoit dans l'île de Serendib ou de Ceylan, & qu'Adam ayant été chassé du paradis, fut relégué dans la montagne de Rahonn, située dans la même île, à deux ou trois journées de la mer. Les Portugais nomment cette montagne pico de Adam, ou montagne d'Adam, parce qu'on croit que le premier homme a été enterré sous cette montagne, après avoir fait une pénitence de cent trente ans. Outre ce paradis terrestre, les Musulmans en comptent encore trois autres, un vers Obollah en Chaldée, le second vers le désert de Naoubendigian en Perse, & le troisieme vers Damas en Syrie. D'Herbelot, Biblioth. oriental. p. 378 & 708. Calmet, Diction. de la Bible.

Paradis, (Critiq. sacrée.) ce mot dont son origine signifie un verger, & non un jardin : il ne veut pas dire un jardin de fleurs ou de légumes & d'herbes, mais un enclos planté d'arbres fruitiers, & autres. Ce nom se trouve en trois endroits du texte hébreu. 1° Au second livre d'Esdras, ij. 8. où Néhémie prie le roi Artaxerxe de lui faire donner des lettres adressées à Asaph, gardien du verger du roi, afin qu'il lui fasse donner le bois nécessaire pour les bâtimens qu'il alloit entreprendre. Dans cet endroit, paradis est mis pour un lieu rempli d'arbres propres à bâtir. 2° Salomon, dans l'Ecclésiaste, ij. 5. dit qu'il s'est fait des jardins & des paradis, c'est-à-dire des vergers. 3° Dans le Cantique des Cantiques, iv. 13. il dit que les plants de l'épouse sont comme un verger rempli de grenadiers. Les Grecs, non-seulement les septante, mais même Xénophon & les autres auteurs païens se servent souvent de ce même terme en ce sens-là.

Les septante se sont servi du mot ?????????? en parlant du jardin d'Eden, ?????????? ?? ???? ; l'hébreu l'explique par le mot gan. Jamais lieu n'a tant excité la curiosité des hommes que celui-là, je crois qu'il est par-tout où les hommes se font du bien. (D. J.)

Paradis, (Hist. ecclés.) chez les anciens écrivains ecclésiastiques se dit d'une cour quarrée devant les cathédrales, environnée de places ou de portiques soutenus par des piliers, & sous lesquels on peut se promener. Voyez Portique. Matthieu Paris l'appelle parvisus, pervis. Voyez Parvis.

Paradis, Bassin, (Marine.) c'est la partie d'un port où les vaisseaux sont le plus en sûreté. Voyez Bassin & Chambre. (Z)

Paradis, oiseau du, (Ornithol.) c'est, selon Linnæus, un genre particulier d'oiseaux de l'ordre des pies ; leurs caracteres distinctifs consistent à avoir deux plumes particulieres & extrèmement longues, lesquelles ne sont insérées ni aux aîles, ni au croupion.

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Wiktionnaire


Nom commun - ancien français

paradis \Prononciation ?\ masculin

  1. Paradis.
    • eu to promet oi en cest di ab me venras in paradis. (La Passion du Christ, anonyme, vers 980)
      Je te promets, à ce jour-là tu viendras avec moi au paradis

Nom commun - français

paradis \pa.?a.di\ masculin invariable

  1. (Bible, Religion) Jardin de délices, d'éden.
    • Dieu chassa Adam du paradis.
  2. (Bible, Religion) Selon certaines religions, lieu de bonheur éternel et de délices où vont les hommes bienheureux, les âmes des justes (parfois aussi les animaux), après leur mort.
    • Les approches du bonheur sont, pour les vrais amants, comparables à ce que la poésie catholique a si bien nommé l'entrée du paradis, pour exprimer un lieu ténébreux, difficile, étroit, et où retentissent les derniers cris d'une suprême angoisse. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Les âmes de nos chastes fondateurs, [?] et de ces sept saints qui se sont réunis les premiers pour le service du Temple sont troublées même dans les joies célestes du paradis. (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l'anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Sous la première République, au moment même où toute l'Europe nous tombait sur le dos, c'est les curés qui ont excités la guerre civile en Vendée, fanatisant les paysans, les menant au combat, et leur promettant le paradis s'ils étaient tués. (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 203)
    • Des associations d'idées s'étaient, là-dessus, faites en lui naturellement, et bien malin eût été celui qui l'aurait pu convaincre que l'église est le vestibule d'un lieu de délices appelé « Paradis ». (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Et sais-tu ce que je me disais à l'instant, en t'apercevant, si gracieuse, qui cueillais les fleurs parmi la rosée du matin ? Que les jeunes Parisiennes, et même que les houris qui nous attendent au paradis sont, à coup sûr, moins belles que toi [?] (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l'Amour et de la Mort », 1940)
  3. (Par extension) Lieu merveilleux, qui apporte le bonheur ; séjour délicieux, charmant, orné par la nature ou par l'art.
    • [?] le professeur Haug [?] nous signala l'intérêt qu'il y avait à recueillir des ammonites et autres fossiles sur la Terre de Jameson ; ce paradis des géologues, côte Nord de L'Hurry Inlet, était à une vingtaine de milles de la station de Rosenving. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Cette île est un paradis perdu en pleine mer. - Ce magasin de jouets est un paradis pour les enfants. - Cette campagne, cette vallée, ce jardin est un paradis terrestre, est un vrai paradis, un petit paradis, un paradis.
  4. (Par extension) L'état le plus heureux dont on puisse jouir.
    • Si je pouvais me réincarner, je serai plante, plus précisément coton. Car avec un peu de chance je finirai comme bonnet de sous-tif, le paradis quoi..... (Erick Belot, Pensées, Passez....., BoD/Books on Demand France, 2010, page 37)
  5. (Architecture) Étage le plus élevé d'une salle de spectacle ou d'un théâtre.
    • Les deux plus intrépides hurleurs qui se répondaient de l'orchestre au paradis, avaient cessé leurs cri. (Joris-Karl Huysmans, Marthe, histoire d'une fille, 1877)
    • J'ouvrais les narines toutes larges pour humer l'odeur de gaz et d'oranges, de pommades et de bouquets, qui rendait l'air lourd et vous étouffait un peu. Comme j'aimais cette impression chaude, ces parfums, ce demi-silence !? ce froufrou de soie aux premières, ce bruit de sabots au paradis ! Les dames décolletées se penchaient nonchalamment sur le devant des loges ; les voyous jetaient des lazzis et lançaient des programmes. Les riches mangeaient des glaces ; les pauvres croquaient des pommes ; il y avait de la lumière à foison ! (Jules Vallès, L'Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • Trois rangées d'arcades superposées, et au-dessus un très haut mur avec les trous très nets où s'inséraient les poutres de la charpente qui faisaient le paradis, les septièmes loges. (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
  6. (Jeux) Dernière case du jeu de la marelle, celle où l'on a gagné.
    • Quand j'arrivais au « paradis » , c'était vraiment le paradis. (Marie Cardinal, Les mots pour le dire, Livre de Poche, page 76)
  7. (Antiquité) Jardin d'agrément.
    • Arsame promit de nous conduire à la fête de Milyta, et nous invita à diner pour le lendemain à son paradis, avec une autre de ses maîtresses. (Étienne-François de Lantier, Voyages d'Anténor en Grèce et en Asie avec des notions sur l'Égypte, Paris : Belin & Bernard, an VI, 2e édition, tome 3, pages 25-26)
    • Les satrapes (gouverneurs des satrapies, régions de l'Empire perse) se sont mis à imiter le roi en bâtissant des jardins dans leur palais que les grecs ont nommé "paradeiso", qui veut dire "paradis". Un satrape de Babylone, entre l'époque d'Hérodote et celle d'Alexandre le Grand, aurait très bien pu bâtir un jardin dans le palais royal, en s'inspirant à la fois des paradis perses et des jardins assyriens. (Les Jardins suspendus de Babylone, site http://lemondeantique.org, lu le 14-10-2014)
  8. (Beaujolais) Jus qui coule du pressoir avant même sa mise en action. Ce jus donne un vin de beaujolais particulièrement alcoolisé.
    • On appelle ?paradis?, en Beaujolais, le premier jus qui sort du pressoir. Le paradis est d'ailleurs un vin tout à fait délicieux. (Édouard Brasey, L'effet pivot, Éd. Ramsay, 1986)
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PARADIS, subst. masc.

A. ?
1. ANTIQ. ,,Verger, parc, jardin arrosé et planté d'arbres`` (Bible 1912, p.2120). Un vieux mot, paradis (...) qui désigna d'abord les parcs des rois achéménides, résumait le rêve de tous: un jardin délicieux où l'on continuerait à jamais la vie charmante que l'on menait ici-bas (Renan, Vie Jésus, 1863, p.200).L'Égypte, la Chaldée, les jardins ou paradis de l'Asie occidentale jouèrent pour les animaux le même rôle que pour les plantes (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.287).
? ,,Les terrasses de Babylone`` (Ac. Compl. 1842). Synon. jardins suspendus (v. jardin).
? Région. (Ouest), vieilli. Pré planté d'arbres fruitiers. Elle, avec un panier au bras, allait au paradis fruitier des Mariel (Pérochon, Les Fils Madagascar, 1932ds Rézeau, Note sur le lexique d'Ernest Pérochon ds R. Ling. rom. t.42 1978, p.112).
? En partic. [P. réf. à Gen. II, 8, 15, 22] Paradis terrestre. ,,Jardin merveilleux que Dieu donna comme séjour à Adam et Ève au moment de leur création`` (Bible, loc. cit.). Synon. Éden.Les arbres, les fleuves du paradis; Adam chassé du paradis terrestre. Le village où cette Jézabel nous a donné des fleurs, c'est Freidis, mot syriaque qui veut dire petit paradis. On croit que c'est l'endroit où se trouvait le paradis terrestre à cause de ce grand fleuve qui s'y trouve (Barrès, Cahiers, t.10, 1914, p.356).P. anal. Lieu très agréable; ce qui constitue sur terre un paradis. Tous mes regrets, comme toutes mes espérances, me ramènent en Surrey. C'est là le paradis terrestre pour moi (Staël, Lettres div., 1793, p.465).
? Paradis perdu. Paradis d'où Adam a été chassé. Je comprends que les traditions arabes placent à Damas le site du paradis perdu: aucun lieu de la terre ne rappelle mieux l'éden (Lamart., Voy. Orient, t.2, 1835, p.238).Au fig. Ce qui fait l'objet de regrets, de nostalgie. Je prends mes dispositions pour passer ma première nuit dans le jardin de mon enfance, ce paradis perdu et, ce soir, retrouvé (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.106).
2. P. anal. et p.métaph.
a) Lieu enchanteur par sa beauté, sa douceur de vivre. Un paradis d'herbe, de roses, de verdure. J'ai couru la Provence et la Savoie; la Savoie de Chambéry, un paradis! (Sand, Corresp., t.4, 1861, p.264):
1. ... Beyrouth avec ses maisons en amphithéâtre, au milieu de vastes jardins, un paradis délicieux planté d'orangers, de citronniers et de palmiers. Zola, Argent, 1891, p.77.
? Lieu qui est à l'image du paradis. C'est un vrai paradis; ce pays, votre maison est un vrai paradis. Un de ces paradis sur terre, si chers aux Méridionaux, qu'on intitule villas à Nice, bastides en Avignon, cabanons à Marseille (Arène, Veine argile, 1896, p.233).
? Coin de paradis. Endroit très agréable, paradisiaque. Je revoyais ce pays merveilleux, cette côte d'azur aperçue au réveil comme un coin de paradis après l'horrible départ de Paris (G. Leroux, Parfum, 1908, p.28).
b) Endroit rêvé pour les plaisirs qu'il peut offrir; lieu idéal pour quelqu'un, quelque chose. Paradis culinaire, matériel; paradis d'insouciance; paradis des jouets, de la technique. Montparnasse, avant d'être le quartier des faux peintres arrivés, a longtemps été un petit paradis (Fargue, Piéton Paris, 1939, p.154):
2. ... dans le pays de cocagne, dans ce paradis dont un trouvère du xiiiesiècle a dépeint les ineffables douceurs, la place est largement faite aux plaisirs de la bouche. Faral, Vie temps st Louis, 1942, p.174.
? Paradis fiscal. ,,Pays où la législation fiscale est très avantageuse et permet notamment de placer ou de mettre en sûreté des capitaux étrangers de telle sorte qu'ils échappent à certaines impositions qui les auraient frappés dans leur pays d'origine`` (Gilb. 1980). À Bâle un référendum populaire institue une «taxe sur les riches»: à partir d'un certain niveau de revenu, la Suisse cesse d'être un paradis fiscal (Le Nouvel Observateur,24 sept. 1973,ds Gilb. 1980).
? Paradis de qqn.Le paradis des enfants, des chasseurs, des pêcheurs. On appeloit la France le paradis des femmes, parce qu'elles y jouissoient d'une grande liberté (Staël, Allemagne, t.1, 1810, p.79).La France apparaissant comme le paradis des inventeurs et le berceau de la voiture sans chevaux (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p.343).
c) État qui procure le contentement, le bonheur. Le paradis de l'enfance; un paradis de tendresse; trouver le paradis sur terre. Il a, dans sa jeunesse, connu le paradis, un bonheur dont il ne peut guérir (Guéhenno, Jean-Jacques, 1952, p.86).
? P. métaph. Le paradis d'un visage. Donne-moi encore une fois ce paradis de ta petite tête (Montherl., Malatesta, 1946, iv, 1, p.511).
? [P. réf. à l'oeuvre de Baudelaire (1860)] Paradis artificiels. L'état de bien-être, l'euphorie extrême produits par l'usage des stupéfiants. [Baudelaire] atteignait à la contemplation de l'éternité. (...) c'est (...) dans les Paradis artificiels qu'il a parlé de ses états de rêverie avec le plus de netteté (Béguin, Âme romant., 1939, p.378).
B. ? RELIGION
1. Région suprême; lieu de séjour où, dans les différentes traditions, les âmes se retrouvent après la mort. Paradis bouddhique, celte, germanique. Quelques nations du sud (...) plaçaient leur paradis au milieu des mers, où les élus jouissaient d'une fraîcheur qu'ils ne rencontrent jamais dans leurs sables brûlans (Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.274).Mais où vont ces ames célestes lorsqu'elles sont séparées du corps? (...) elles passent dans un des sept paradis ou mondes (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p.281).
? Paradis de Mahomet, du prophète, d'Allah. Lieu de délices promis aux musulmans après leur mort en récompense de leurs mérites, et où ils jouiront de tous les plaisirs des sens. Les houris du paradis. Comme on comprend, sous ces verdures, le désordre passionné de la poésie arabe et son éternelle promesse de paradis verdoyants! (Tharaud, Fête arabe, 1912, p.18).
? Paradis orphique. Le paradis orphique, promis aux initiés, était une région bienheureuse du monde souterrain, prairies émaillées de fleurs où abondent les arbres chargés de fruits, où les âmes se reposent dans une douce lumière, participent aux danses et aux chants sacrés, et festoyent à des tables dressées sous les ombrages de beaux jardins (Encyclop. univ.t.61970, p.240).
2. CHRIST. [P. oppos. à purgatoire, à enfer] Lieu de séjour où les âmes des justes jouissent de la béatitude éternelle. Aller, monter au/en paradis; mériter le paradis; avoir sa place en paradis. Dieu (...) nous a toutes fait la même révélation, qui est que nous irons en paradis si nous vivons en bons chrétiens (Péguy, Myst. charité, 1910, p.27).La mère disait que si les pauvres gagnent le paradis par leur misère même, les riches n'arrivent à le gagner que par leur charité. Les uns parce qu'ils n'ont rien, les autres parce qu'ils donnent ce qu'ils ont (Pourrat, Gaspard, 1925, p.86):
3. ... tôt ou tard le seigneur m'appellera (...) j'irai donc dans le paradis, je verrai Jésus-Christ, la Vierge, les anges, les bienheureux apôtres saint Pierre et saint Paul, tous les martyrs, les chérubins et les séraphins... Flaub., Tentation, 1849, p.369.
? Le chemin du paradis. ,,Chemin étroit, montant et difficile`` (Ac. 1835, 1878).
? La clef, les clefs, les portes du paradis. À droite, on voit (...) saint Pierre avec la clef du paradis (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p.352).Fam. Le portier du paradis. Saint Pierre. (Dict.xixeet xxes.).
? Part de paradis. Place promise au paradis aux élus. Attendre sa part de paradis; jurer qqc. sur sa part de paradis. Sur ton salut éternel tu promets de faire ce que je t'ai dit? Landry: Sur la part que j'espère dans le paradis, je le jure (Dumas père, Tour Nesle, 1832, iii, 2, p.57).
? Loc. verb.
? Avoir, faire son paradis en ce monde. ,,Se livrer à toutes sortes de plaisirs`` (Ac. 1878, 1935).
? Envoyer en paradis (pop., vieilli). Tuer. Que j' t'y prenne à me faire des queues, j' t'envoie en paradis (H. Monnier) (Larch.1872, p.126).
? Être, se croire en/au paradis; avoir le paradis dans le coeur. Éprouver un grand sentiment de repos, de joie. Renée répondit à ce regard par son plus doux sourire, et Villefort sortit avec le paradis dans le coeur (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.71).La pelouse était couverte de faibles vapeurs condensées, qui déroulaient leurs blancs flocons sur les pointes des herbes. Nous pensions être en paradis (Nerval, Filles feu, Sylvie, 1854, p.595).
? Avoir heurté à la porte du paradis (vieilli). Avoir été à l'agonie. (Ds Besch. 1845, Littré, Lar. 19e-20e).
? [En formule d'invocation, de prière ou de souhait] Bonjour papa, bonjour maman, je vous souhaite une bonne année, une bonne santé et le paradis à la fin de vos jours (Renard, Poil carotte, 1894, p.114).Dieu, messer Farinata, vous garde de l'enfer et vous reçoive, après votre mort, en son saint Paradis! (A. France, Clio, 1900, p.133).Se recommander à tous les saints du paradis. Implorer leur protection. Grands saints du paradis! s'écria le vieillard, où sommes-nous? (Hugo, Han d'Isl., 1823, p.143).
? [En formule de menace] Ne pas l'emporter en/au paradis; ne pas porter en/au paradis (vieilli et pop.). Être puni de telle action. Le fait est que ces messieurs se sont cruellement joués de vous (...) Ils ne le porteront pas en paradis (Augier, Fils Giboyer, 1862, pp.143-144).Il faut le laisser à ses bougies, au petit ménage de l'autel... Tout de même, il ne l'emportera pas en paradis! (Vercel, Cap.Conan, 1934, p.191).
? P. anal.
? JEUX. ,,Jeu de marelle, à cause du nom donné au point gagnant`` (France 1907).
? LITURGIE
Vieilli. ,,Autels provisoires élevés dans les rues les jours de procession solennelle`` (Ac. Compl. 1842). Synon. reposoir.Paradis: Reposoirs que l'on fait à la Fête-Dieu, que l'on faisait autrefois à la porte des églises (Collinet, Région. hte-montagne, 1925).
Ces mêmes autels élevés dans les églises, les chapelles au temps des grandes fêtes chrétiennes. Visiter les «Paradis» dans les églises et les chapelles (Arène, Calanque, 1896, p.88).
? THÉÂTRE, vieilli. Places les plus élevées et les moins chères d'un théâtre. Synon. poulailler (fam.).Un public de paradis. Elle est pleine [la salle], des fauteuils d'orchestre au paradis (P. Lalo, Mus., 1899, p.49).
? Spécialement
? BOT. Pommier de paradis ou paradis. Espèce de pommier nain utilisé comme porte-greffe. Ce moyen de propagation reste le plus employé pour la production commerciale des porte-greffes autres que les francs (cognassiers, pommiers paradis) (Boulay, Arboric. et prod. fruit., 1961, p.77).
? ORNITH. Oiseau de paradis. Synon. de paradisier.Les colibris et les oiseaux de paradis étalaient en plein air les richesses de leur plumage (Verne, 500 millions, 1879, p.109).
Plumes de paradis, p.ell., paradis. Plumes de cet oiseau que les femmes portent dans leur coiffure. Longue figure immobile (...) encadrée de deux plumes de paradis roses qui lui emprisonnent les joues entre deux parenthèses (Green, Journal, 1945, p.272).
REM.
Paradiser, verbe trans.,rare. Rendre merveilleux comme un paradis. La variété prodigieuse, infinie, des parures dont la nature a voulu maternellement glorifier l'hymen de l'insecte et lui paradiser ses noces (Michelet, Insecte, 1857, p.156).
Prononc. et Orth.: [pa?adi]. Att.ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. 1. Fin xes. «lieu où les âmes des justes jouissent de la béatitude» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 300: Eu t'o promet, oi en cest di Ab me venras in paradis); ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 173: Quar il ad Deu bien ed a gret servit, Ed il est dignes d'entrer en paradis); ca 1135 (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 431: Qui en ce jor morra en la bataille, En paradis sera son herbergage); 1188 le paradis considéré comme le comble de la félicité (Aimon de Varennes, Florimont, 6019 ds T.-L.: Est gueris qui la [la pucele] puet vëoir; Vis est qu'il soit em paradix); 2. fin xiies. «bonheur parfait, béatitude» (Mainet, III, 3, ibid.); 1226-27 (Guillaume le Clerc, Besant de Dieu, éd. P. Ruelle, 452: Querez vus autre paradis Que seeir en tel palefrei); 3. 1269-78 «séjour des divinités païennes» (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 5399); 4. 1597 mar. «anse d'un port où les navires sont en sûreté» (doc. ds Jal1); 5. 1606, avr. «amphithéâtre placé dans la partie la plus haute d'un théâtre» (doc. ds G. Cohen, Compte des dépenses pour le Mystère de la Passion, 1925, LI). B. 1. Ca 1135 «jardin merveilleux où, selon Gen. II, 8-10, Dieu plaça Adam et Ève» (Couronnement de Louis, 703); 1146-70 (Jeu d'Adam, éd. W. Noomen, 198, 345); ca 1200 le paradis considéré comme un lieu riche et fécond, aux productions délectables (Aye d'Avignon, 62 ds T.-L.: ... qui ert vaillant et clere [la pierre precïose] De paradis terrestre l'avoit on aportee); ca 1240 (Narbonnais, 4318, ibid.: ... une espice aroment, ... En paradis fu prise voirement, Là ò Dex fist Adan primierement); spéc. a) 1225-30 graine de paradis (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 1341); b) 1256 poume de paradis «banane» (,,Régime du corps`` de Aldebrandin de Sienne, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p.99, 6); 1538 pomme de paradis «pomme d'api» (Est., s.v. malus); c) 1585 oyseaulx de paradis (Franchières, Fauc., ms. Chantilly 1528, fol. 5 rods Gdf. Compl.); d) 1521 fleur de paradis (Trév.). Empr. au lat. chrét. paradisus (gr. ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? «parc clos où se trouvent des animaux sauvages [en parlant des parcs des rois et des nobles perses]» empr. à l'iranien [Chantraine], utilisé dans les Septante aux sens B [Gen. II, 8] et A [Luc XXIII, 43; 2 Cor. XII, 4]) «parc, enclos» (Aulu-Gelle), «jardin délicieux» (Cant. IV, 12), employé pour désigner le paradis terrestre (Tertullien, St Jérôme), le séjour des justes, le ciel [p.oppos. à inferi] (Tertullien), de là le sens de «lieu de bonheur spirituel» (St Augustin, Gen. Man. ds Blaise Lat. chrét.). Cf. la forme adaptée a. fr. pareïs «séjour des élus» (ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 1855, 2396; 1121-35 parais terrestre Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 1456); pour la forme a. fr. parevis, parvis, v. ce dernier mot. Fréq. abs. littér.: 2401. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2705, b) 4032; xxes.: a) 3894, b) 3399.

PARADIS, subst. masc.
Étymol. et Hist.A. 1. Fin xes. «lieu où les âmes des justes jouissent de la béatitude» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 300: Eu t'o promet, oi en cest di Ab me venras in paradis); ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 173: Quar il ad Deu bien ed a gret servit, Ed il est dignes d'entrer en paradis); ca 1135 (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 431: Qui en ce jor morra en la bataille, En paradis sera son herbergage); 1188 le paradis considéré comme le comble de la félicité (Aimon de Varennes, Florimont, 6019 ds T.-L.: Est gueris qui la [la pucele] puet vëoir; Vis est qu'il soit em paradix); 2. fin xiies. «bonheur parfait, béatitude» (Mainet, III, 3, ibid.); 1226-27 (Guillaume le Clerc, Besant de Dieu, éd. P. Ruelle, 452: Querez vus autre paradis Que seeir en tel palefrei); 3. 1269-78 «séjour des divinités païennes» (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 5399); 4. 1597 mar. «anse d'un port où les navires sont en sûreté» (doc. ds Jal1); 5. 1606, avr. «amphithéâtre placé dans la partie la plus haute d'un théâtre» (doc. ds G. Cohen, Compte des dépenses pour le Mystère de la Passion, 1925, LI). B. 1. Ca 1135 «jardin merveilleux où, selon Gen. II, 8-10, Dieu plaça Adam et Ève» (Couronnement de Louis, 703); 1146-70 (Jeu d'Adam, éd. W. Noomen, 198, 345); ca 1200 le paradis considéré comme un lieu riche et fécond, aux productions délectables (Aye d'Avignon, 62 ds T.-L.: ... qui ert vaillant et clere [la pierre precïose] De paradis terrestre l'avoit on aportee); ca 1240 (Narbonnais, 4318, ibid.: ... une espice aroment, ... En paradis fu prise voirement, Là ò Dex fist Adan primierement); spéc. a) 1225-30 graine de paradis (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 1341); b) 1256 poume de paradis «banane» (,,Régime du corps`` de Aldebrandin de Sienne, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p.99, 6); 1538 pomme de paradis «pomme d'api» (Est., s.v. malus); c) 1585 oyseaulx de paradis (Franchières, Fauc., ms. Chantilly 1528, fol. 5 rods Gdf. Compl.); d) 1521 fleur de paradis (Trév.). Empr. au lat. chrét. paradisus (gr. ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? «parc clos où se trouvent des animaux sauvages [en parlant des parcs des rois et des nobles perses]» empr. à l'iranien [Chantraine], utilisé dans les Septante aux sens B [Gen. II, 8] et A [Luc XXIII, 43; 2 Cor. XII, 4]) «parc, enclos» (Aulu-Gelle), «jardin délicieux» (Cant. IV, 12), employé pour désigner le paradis terrestre (Tertullien, St Jérôme), le séjour des justes, le ciel [p.oppos. à inferi] (Tertullien), de là le sens de «lieu de bonheur spirituel» (St Augustin, Gen. Man. ds Blaise Lat. chrét.). Cf. la forme adaptée a. fr. pareïs «séjour des élus» (ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 1855, 2396; 1121-35 parais terrestre Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 1456); pour la forme a. fr. parevis, parvis, v. ce dernier mot.

Paradis au Scrabble


Le mot paradis vaut 10 points au Scrabble.

paradis

Informations sur le mot paradis - 7 lettres, 3 voyelles, 4 consonnes, 6 lettres uniques.

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paradis

Les mots proches de Paradis

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Les citations avec le mot Paradis


  1. Rien ne suffit à l'amour. On a le bonheur, on veut le paradis, on veut le ciel.

    Auteur : Victor Hugo - Source : Les Misérables (1862)


  2. Deux sortes de paradis: venir en aide à quelqu'un et lire un livre.

    Auteur : Christian Bobin - Source : Les Ruines du ciel (2009)


  3. Volupté : pour les coeurs libres, innocente et libre, paradis terrestre, effusion reconnaissante de l'avenir envers le présent.

    Auteur : Friedrich Wilhelm Nietzsche - Source : Ainsi parlait Zarathoustra (1883-1885)


  4. Si ma damnation éternelle devait payer votre entrée au Paradis, Luciana, je ne damnerais pour votre salut et que vous pensiez encore à moi quand vous serez seule devant Dieu.

    Auteur : Armand Salacrou - Source : La terre est ronde (1938), III, 4, Savonarole


  5. L'abstraction même du bonheur explique sa séduction et l'angoisse qu'il génère. Non seulement nous nous méfions des paradis préfabriqués mais nous ne sommes jamais sûrs d'être vraiment heureux. Se le demander, c'est déjà ne plus l'être.

    Auteur : Pascal Bruckner - Source : L'Euphorie perpétuelle : Essais sur le devoir de bonheur (2000)


  6. Je viens du pays des dieux, répliqua-t-il, le visage soudain illuminé. D'Argentine. Là où le soleil est une orange géante et où le ciel est si vaste qu'il est un reflet du paradis.

    Auteur : Santa Montefiore - Source : L'Arbre aux secrets (2002)


  7. Non, d'être cocu, ce n'est pas un péché... Va, tu iras au Paradis quand même!... Seulement, avec la paire de cornes que tu as, comment tu feras, pour te mettre l'auréole.

    Auteur : Marcel Pagnol - Source : César (1946)


  8. Que les chiens soient interdits de paradis tendrait à prouver que la fidélité n'est pas considérée comme une vertu cardinale.

    Auteur : Philippe Bouvard - Source : Journal 1992-1996


  9. Ce qui fait de l'Etat un enfer, c'est que l'homme essaie d'en faire un paradis.

    Auteur : Friedrich Hölderlin - Source : Sans référence


  10. Je voudrais détruire l'enfer et le paradis afin que Dieu fût aimé pour lui-même.

    Auteur : Sainte Thérèse d'Avila - Source : Versos nacidos del fuego del amor de Dios que sí tenía


  11. Rien ne nous plaît que l'interdit,
    C'est là qu'est notre paradis.


    Auteur : Alexandre Pouchkine - Source : Eugène Onéguine (1823-1831)


  12. La fille a croisé les jambes, en remontant sa jupe, et je me suis dit qu'il fallait mourir pour connaitre le paradis.

    Auteur : Charles Bukowski - Source : Contes de la folie ordinaire (1967)


  13. L'enfer de nos contemporains s'appelle la platitude. Le paradis qu'ils recherchent la plénitude. Il y a ceux qui ont vécu et ceux qui ont duré.

    Auteur : Pascal Bruckner - Source : L'Euphorie perpétuelle : Essais sur le devoir de bonheur (2000)


  14. Adam et Eve étaient soviétiques: ils étaient nus, le fruit qu'ils mangeaient était défendu et, néanmoins, ils s'imaginaient être au Paradis.

    Auteur : Arthur Koestler - Source : Sans référence


  15. On cherche parfois le paradis aux mauvais endroits. Alors qu'on l'a à ses pieds. Ou dans son lit.

    Auteur : Robert Zimmerman, dit Bob Dylan - Source : Chroniques, Volume 1 (2005)


  16. Cette nuit me plaisait. Les choses grandissent la nuit, mon imagination ouvre ses portes, les idées préconçues s'évanouissent. On cherche parfois le paradis aux mauvais endroits. Alors qu'on l'a à ses pieds. Ou dans son lit.

    Auteur : Robert Zimmerman, dit Bob Dylan - Source : Chroniques, Volume 1 (2005)


  17. Comme si le repos dans la mort ne nous avait pas semblé, à vous, un paradis trop beau dont l'homme est exclu.

    Auteur : Louis Farigoule, dit Jules Romains - Source : Les Hommes de bonne volonté (1932-1946)


  18. Car la jeunesse est admirable,
    la joie emplit nos sens hardis;
    et la femme est le divin diable
    qui taquine ce paradis.


    Auteur : Victor Hugo - Source : Les Chansons des rues et des bois (1865)


  19. Juin bien fleuri, - Vrai paradis.

    Auteur : Dictons - Source : Dicton


  20. Il y a des enterrements de première classe comme si on allait au Paradis par le chemin de fer.

    Auteur : Jules Renard - Source : Journal, 10 septembre 1903


  21. Mes pensées n'appartiennent qu'à moi, je peux penser ce que je veux. Mais je ne parlerai pas. Tout ceux à qui j'aurais pu dire mes pensées secrètes, tous mes frères d'armes qui seront repartis défigurés, estropiés, éventrés, tels que Dieu aura honte de les voir arriver dans son Paradis ou le Diable se réjouira de les accueillir dans son Enfer, n'auront pas su qui je suis vraiment.

    Auteur : David Diop - Source : Frère d’âme


  22. J'aimerais vous dire qu'ici, c'est beau, que je suis, et que vous serez, vous aussi, un jour, en sécurité. Mais dans ce paradis, le problème n'est pas la sécurité, pas plus que la dure réalité. On s'y amuse bien.

    Auteur : Alice Sebold - Source : La Nostalgie de l'ange (2003)


  23. Maman est au paradis socialiste. Camarade Papa à la commune de Paris. Moi je pars pour l'enfer des colonies d'Afrique et d'Asie.

    Auteur : Armand Patrick Gbaka-Brédé , dit Gauz - Source : Camarade Papa


  24. A partir du jour où Dieu a mis l'homme en présence de la femme, le paradis est devenu un enfer.

    Auteur : Henri Jeanson - Source : Jeanson par Jeanson (2000)


  25. Quelque chose de tellement céleste que personne au paradis n'aurait pu l'inventer le soin qu'un enfant prenait d'un adulte.

    Auteur : Alice Sebold - Source : La Nostalgie de l'ange (2003)


Les citations du Littré sur Paradis


  1. Ô Dieu, que peuvent-elles [les intelligences angéliques] trouver en ce monde, que peut produire cette terre ingrate qui soit capable d'y attirer ces glorieux citoyens du paradis ?

    Auteur : BOSSUET - Source : Sermons, Anges, 1


  2. Bref, on l'eust pris pour paradis terrestre, S'Eve et Adam dedans eussent esté

    Auteur : MAROT - Source : I, 168


  3. Et selon sa grand repentance [de Louis XI] il est à esperer que son ame est glorieuse en paradis

    Auteur : COMM. - Source : VII, 11


  4. Un jour Astolfe.... se trouva dans le paradis terrestre.... où son hippogriffe l'avait porté

    Auteur : FONTEN. - Source : Les mondes, 2e soir.


  5. P senefie paradis, Et le pere qui para dis [les jours], Ciel et terre et la nuit oscure, Senefiance de l'ABC

    Auteur : JUBINAL - Source : t. II, p. 282


  6. .... le pourpris .... estoit si bien entrepris D'arbres et fleurs et de ruisseaux Qui tant sont amoureux et beaux, Qu'onques mais les pareils ne vis ; Ce me sembloit un paradis

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : 92


  7. Or prions Dieu qu'il leur doint paradis

    Auteur : J. B. ROUSS. - Source : Épig. III, 24


  8. Que ceux qui donnoyent davantage pour l'ornement et l'enrichissement de l'Eglise estoyent les plus hauts en paradis

    Auteur : LANOUE - Source : 228


  9. Et sont toutes ses terres aussi franches et liberales, et en aussi grand paix le peuple y vist et est, comme s'ils fussent en paradis terrestre

    Auteur : Jean Froissard - Source : II, III, 61


  10. .... C'est dans le pourpris Du brillant palais de la lune, Non dans le benoît paradis

    Auteur : Voltaire - Source : Lett. vers, 104


  11. Ne donneriez-vous pas des millions d'or pour en avoir la clef [du paradis] et entrer dedans quand bon vous semblerait ? il ne faut point entrer en de si grands frais ; en voici une, voire cent, à meilleur compte

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Prov. IX.


  12. Pour ce que je ne veuil que nulz ne fasse jamais bien pour le guerredon de paradis avoir ne pour la paour d'enfer

    Auteur : JOINV. - Source : 158


  13. Pourquoi a-t-on donné le nom de paradis à des cours carrées au devant d'une église ?

    Auteur : Voltaire - Source : ib.


  14. .... Change est paradis à l'argent, Car il a là tous ses deduits, Ses bons jours, ses bonnes nuits ; Là est frotés et estrillés, Lavés et bien appareilliés

    Auteur : Jean Froissard - Source : Le dit dou florin.


  15. Au paradis allant au petit pas, On y parvient, quoi qu'Arnaud nous en die ; La volupté, sans cause il l'a bannie ; Veut-on monter sur les célestes tours ? Chemin pierreux est grande rêverie ; Escobar sait un chemin de velours

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Ballade sur Escobar.


  16. On ne sait ce qui en arrivera [du sermon hardi d'un moine] ; tout au pis aller, un moine n'a rien à perdre ; il n'y a pas plus loin en paradis de la Bastille que de son couvent

    Auteur : GUI PATIN - Source : Lett. t. II, p. 388


  17. En arrivant je ne songeais qu'à bien dîner ; en partant je ne songeais qu'à bien marcher ; je sentais qu'un nouveau paradis m'attendait à la porte ; je ne songeais qu'à l'aller chercher

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Conf. IV


  18. Or a la dame ainsinc vescu, Que de sa vie a fet escu Por s'ame desfendre et covrir Et por saint paradis ovrir Envers li après son decès

    Auteur : RUTEB. - Source : II, 183


  19. C'est l'imprimerie qui met le monde à mal ; c'est la lettre moulée qui fait qu'on assassine depuis la création ; et Caïn lisait les journaux dans le paradis terrestre

    Auteur : P. L. COUR. - Source : Lett. IX.


  20. Le paradis de Mahomet est une terre de musc et de la plus pure farine de froment

    Auteur : CHATEAUBR. - Source : Génie, I, VI, 6


  21. Mon zèle se refroidit ; et, soit une bonne ou une sotte chose, je ne veux pas surpasser la mère de Chantal, qui serait proprement vouloir aller par delà paradis

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : à Guitaut, 9 févr. 1683


  22. Moy je mets simplement le plaisir en avant, Et l'heureux paradis de ceste jouissance Qui vous dust decharmer de la feinte apparance De ces ombres d'honneur qui vous vont decevant

    Auteur : DESPORTES - Source : Oeuvres, p. 511, dans LACURNE


  23. Et là doit-on faire chevalerie, Où on conquiert paradis et honour Et prix et los et l'amour de s'amie

    Auteur : QUESNES - Source : Romancero, p. 93


  24. Thompson lui donna [à Milton] trente pistoles de cet ouvrage [le Paradis perdu], qui a valu plus de cent mille écus aux héritiers de ce Thompson

    Auteur : ID. - Source : Ess. poés. ép. VII


  25. Quand Mahomet promet aux siens un paradis tapissé.... je veois bien que ce sont des mocqueurs qui se plient à nostre bestise pour nous emmieller et attirer par ces opinions et esperances convenables à nostre mortel appetit

    Auteur : MONT. - Source : II, 252




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Mise à jour le mercredi 1 octobre 2025 à 04h29











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