La définition de Peste du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.
Peste
Nature : s. f.
Prononciation : pè-st'
Etymologie : Wallon, pest ; du latin pestis, fléau en général, et, particulièrement, maladie dangereuse et commune à beaucoup. Corssen, Beitr. p. 396, pense que pestis est pour perdtis, de perdere, perdre, ruiner.
Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de peste de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.
Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec peste pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Peste ?
La définition de Peste
Il se dit, en général, de graves maladies contagieuses ou épidémiques. La fièvre jaune est une peste originaire d'Amérique.
Toutes les définitions de « peste »
Wiktionnaire
Interjection - français
peste \p?st\
-
(Vieilli) Interjection exprimant l'étonnement. Note : Cette interjection avait surtout cours au XIXe siècle.
- Peste !, s'écria Corcoran, vous êtes expéditif, seigneur Holkar. ? (Alfred Assolant, Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, 1867)
- Peste ! monsieur l'amiral est donc nécromant, pour savoir ainsi ce qui se fait à trente ou quarante lieues de distance ! ? (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
- « Encore une robe neuve ? s'étonnait-il. Peste, Madame ! » ? (Colette, Sido, 1930, Fayard, page 70)
Nom commun - français
peste \p?st\ féminin
-
Maladie épidémique, contagieuse et mortelle due à un bacille et transmise par la puce du rat.
- On sait que le microbe de la peste est un cocco-bacille appartenant au genre Pasteurella, dont les différentes espèces produisent les septicémies hémorragiques des animaux. C'est en effet le cas de la peste, puisque, de ses deux formes, la pneumonie pesteuse est primitivement une septicémie des marmottes, tandis que la peste bubonique est primitivement une septicémie des rats. ? (Jules Guiart, « La peste reviendra-t-elle ? », dans la Revue d'Hygiène, volume 59, no 4, avril 1937, page 241)
- Il est convaincu que la peste est un fléau endémique et non contagieux et que les seules mesures pour s'en préserver sont des mesures d'hygiène. ? (Anne-Marie Mercier-Faivre et ?Chantal Thomas, L'invention de la catastrophe au XVIIIe siècle : du châtiment divin au désastre naturel, Droz, 2008, page 328)
- Appellation ayant sans doute servi à désigner plusieurs maladies distinctes ayant des traits communs tels que la contagion durant l'Antiquité et le Moyen-Âge.
- Hippocrate sauva Athènes de la peste en brûlant dans les rues des bois aromatiques et en faisant suspendre partout des paquets de fleurs parfumées. ? (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la Savonnerie, 1924)
- Dans les deux dernières décennies du IIe siècle, le siècle d'or s'obscurcit, entre épidémies de « peste » (la variole?), assassinats d'empereurs à l'esprit parfois dérangé, agitation de peuples barbares, successions impériales contestables et contestées et guerres civiles. ? (Après Jésus. L'invention du christianisme, sous la dir. de Roselyne Dupont-Roc et Antoine Guggenheim, Albin Michel, 2020, p. 609)
- Tandis que la guerre et la peste font éclater les cadres féodaux, ceux de la guilde et de la corporation deviennent, eux aussi, trop étroits. ? (André Maurois, Histoire de l'Angleterre, Fayard & Cie, 1937, page 234)
- Chose pernicieuse et funeste qui corrompt les c?urs ou les esprits.
- Ainsi l'éloquence, dans la bouche d'un Orateur vertueux, rend les hommes justes, & dans celle du méchant rend les autres comme lui. L'un fait le bonheur des peuples, l'autre est la peste des nations. ? (J. Beauvais, L'art de bien parler et de bien écrire en français, Paris : chez Valade, 1773, page 33)
- L'air de Paris était une soupe de microbes. Juliette devait posséder un organisme bien sain pour avoir extrait de ces pestes un soleil capable de la dorer ! ? (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 175)
- Personne dont le rôle est funeste ou dont la fréquentation est pernicieuse. Note d'usage : Dans ce sens, le mot est essentiellement utilisé pour désigner une femme, mais est parfois aussi utilisé pour désigner un homme.
- Une peste de psychologue, que mes parents m'avaient emmené voir sur le conseil d'une prof complètement tarée, avait parlé de « nonchaloir oriental » pour expliquer ces accès de paresse. ? (Bernard Du Boucheron, Long-courrier, Éditions Gallimard, 2013)
- Si j'étais une peste de cet acabit, je vous assure que j'épargnerais les somnifrères des environs. Or, je ne suis pas une peste de cet acabit, mais que pourrais-je vous dire excepté la même chose ? ? (Orson Scott Card, La Porte perdue : Les mages de Westil, volume 1, L'Atalante, 2014)
-
(Vieilli) Se dit quelquefois par une sorte d'imprécation.
- Quand je sortais de ces rêves embrouillés, c'était pour m'éveiller tout en nage, comme si j'avais pris un bain indien; la peste soit des édredons islandais ! ? (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 51)
Littré
-
1Il se dit, en général, de graves maladies contagieuses ou épidémiques. La fièvre jaune est une peste originaire d'Amérique.
Le Seigneur envoya la peste dans Israël, depuis le matin de ce jour-là jusqu'au temps arrêté?; et depuis Dan jusqu'à Bersabée il mourut du peuple soixante et dix mille personnes
, Sacy, Bible, Rois, II, XXIV, 15.Peste d'Athènes, maladie fébrile très grave qui sévit à Athènes d'une manière effroyable pendant la guerre du Péloponnèse, dans le Ve siècle avant l'ère chrétienne?; elle était caractérisée par une éruption.
Peste antonine, maladie fébrile qui sévit dans l'empire romain, et particulièrement à Rome, sous l'empire d'Antonin?; les ravages en furent affreux.
Peste bovine, maladie très contagieuse qui attaque l'espèce bovine et qui cause de très grands ravages.
Par extension.
Vois combien de serpents, à mon commandement, D'Afrique jusqu'ici n'ont tardé qu'un moment, Et, contraints d'obéir à mes clameurs funestes, Ont, sur ce don fatal, vomi toutes leurs pestes
, Corneille, Méd. IV, 2. -
2Particulièrement, en termes de médecine, maladie fébrile, généralement contagieuse, endémique dans le Levant, souvent épidémique, caractérisée par des bubons et des anthrax.
M. Musnier, de Gênes, m'a écrit que la peste a été si grande à Naples, qu'il y est mort, outre une infinité de monde, quarante-quatre médecins
, Patin, Lettres, t. II, p. 250.Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
, La Fontaine, Fabl. VII, 1.MM. Chicoineau et Verny, arrivés à Marseille, trouvèrent la peste accompagnée de toute la désolation, de toute la consternation, de toutes les horreurs qu'elle a jamais traînées après elle
, Fontenelle, Chirac.Vous avez vu des tremblements de terre?; mais, mademoiselle, avez-vous jamais eu la peste?? - Jamais, répondit la baronne
, Voltaire, Candide, XI.Peste noire, la plus formidable épidémie dont l'histoire ait conservé le souvenir, et qui régna dans le milieu du XIVe siècle?; c'était une vraie peste.
Fuir quelqu'un ou quelque chose comme la peste, s'en écarter le plus possible.
Je m'aperçois tous les jours que tous ceux qui me connaissent me fuient comme la peste, disant que je suis trop médisante
, Legrand, le Fleuve d'oubli, sc. 3.Fig. et familièrement. Dire peste et rage de quelqu'un, en dire tout le mal possible.
-
3 Fig. Chose pernicieuse, funeste, qui corrompt le c?ur ou l'esprit.
La Discorde aux crins de couleuvre, Peste fatale aux potentats
, Malherbe, III, 2.Tous les livres semblables [à ceux d'Escobar, de Sanchez, etc.] que Nos seigneurs les évêques appellent la peste des consciences
, Pascal, 2e factum pour les curés de Paris.Plusieurs n'étant ni excités à leur salut ni instruits de leur devoir, frappés de la maladie et du péché, renfermaient dans leur sein deux pestes ensemble et mouraient d'une double mort
, Fléchier, Panég. II, 331. -
4Il se dit aussi des personnes qui peuvent faire beaucoup de mal.
Il ne manquait pas de flatteurs, peste fatale qui renverse plus d'États que les armes des ennemis
, Vaugelas, Q. C. 5.Quelques gens d'Israël qui étaient des hommes couverts d'iniquité, et comme des pestes publiques
, Sacy, Bible, Machab. I, X, 61.Mainte peste de cour fit tant, par maint ressort, Que la candeur du juge, ainsi que son mérite, Furent suspects au prince?
, La Fontaine, Fabl. X, 10.Vous avez là, ma fille, une peste avec vous, Avec qui, sans péché, je ne saurais plus vivre
, Molière, Tart. II, 2.C'est une peste dans une famille bourgeoise qu'une Mme Patin
, Dancourt, Chev. à la mode, v, 1.Il regrette sincèrement le temps qu'il a perdu avec les grands et les femmes, ces pestes du talent
, Diderot, Salon de 1767, ?uv. t. XIV, p. 316, dans POUGENS.Il se dit aussi des animaux nuisibles ou incommodes. Les loirs sont la peste des jardins.
Nous fûmes extrêmement incommodés des moucherons, qui sont la peste de ce pays
, Regnard, Voyage de Laponie.Familièrement et par exagération. C'est une méchante peste, se dit d'un méchant petit garçon, d'une jeune fille très malicieuse.
Des pestes de? des gens très désagréables.
Des pestes de valets j'admire l'insolence
, Hauteroche, App. tromp. I, 4.Cela me raccommode avec ces pestes de femmes, et puis c'est le diable de me refâcher contre elles
, Marivaux, Surp. de l'amour, I, 2. -
5 Adj. C'est un petit peste, se dit d'un petit garçon qui est malicieux.
Il est un peu peste, elle est un peu peste, se dit d'un homme, d'une femme qui a de la malice, de la malignité.
Qui se sent prude et précieuse, Pour toujours est en sûreté?; Et fût-elle peste et rieuse, Les rieurs sont de son côté
, Mlle de la Vigne, dans RICHELET, Dict.L'emploi de peste comme adjectif a vieilli.
-
6 Par imprécation.
La peste du? Peste soit du? La peste Soit du causeur?!
Molière, le Dép. II, 7.Peste soit des carognes qui me laissent dans l'inquiétude?!
Molière, Mar. forcé, X.La peste soit le? Peste soit le?
La peste le? La peste soit la bête?!
Molière, l'Ét. I, 4.La peste le coquin?!
Molière, Festin, III, 6.Peste soit le coquin de battre ainsi sa femme?!
Molière, Méd. malgré lui, I, 2.La peste soit fait le?
La peste soit fait l'homme, et sa chienne de face?!
Molière, Éc. des f. IV, 2.La peste m'étouffe?!
La peste m'étouffe, monsieur, si je le sais?!
Molière, Impromptu, sc. 3. -
7 Par exclamation, peste ou la peste?!
Peste?! où prend mon esprit toutes ces gentillesses??
Molière, Amph. I, 1.Peste?! comme l'utilité vous a bientôt rapproché les distances?!
Beaumarchais, Barb. de Sév. I, 4.
HISTORIQUE
XVIe s. Il se leva à Rome une peste si violente, que les hommes en mouroient tout subitement
, Amyot, Rom. 37. Il s'alla accointer de Curio, l'amitié et acointance duquel luy fut une peste
, Amyot, Anton. II. La peste n'est pas tousjours d'une mesme sorte?: qui a esté cause que l'on lui a donné divers noms, à sçavoir fieuvre pestilente, caquesangue, coqueluche, suette, trousse-galant, bosse, charbon, pourpre et autres
, Paré, XXIV, 1. Remede contre.la peste par art?: fuir tost et loing, retourner tard
, Cotgrave ?
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
PESTE. Ajoutez?: - REM. Les quatre vers de Mlle de la Vigne, cités au n° 5, d'après Richelet, appartiennent à une pièce qui se trouve dans Mélange curieux contenant les meilleures pièces attribuées à M. de St-Évremond, t. I, p. 78, Cologne, 1708.
Encyclopédie, 1re édition
PESTE, s. f. (Medécine.) c'est une maladie épidémique, contagieuse, très-aiguë, causée par un venin subtil, répandu dans l'air, qui pénetre dans nos corps & y produit des bubons, des charbons, des exanthemes, & d'autres symptomes très-fâcheux.
C'est une fievre aiguë, qui devient mortelle & enleve les malades dès le premier ou le second jour, si les forces vitales ne chassent promptement le venin par les bubons, les charbons, le pourpre & autres exanthèmes.
Causes. Ce point est des plus difficile à traiter : tous les auteurs ont écrit sur cette matiere, mais nous n'avons rien de certain sur cet article. On a donné un nombre infini de conjectures ; les uns ont insisté sur la coagulation ; les autres sur l'infection générale ou locale, qui agit sur les humeurs de notre corps. Mais ce qui est de plus singulier, c'est que tous sont obligés de reconnoitre que la peste agit d'une façon fort différente sur ceux dans les pays desquels elle naît, que sur nous autres.
La peste nous vient de l'Asie, & depuis deux mille ans toutes les pestes qui ont paru en Europe y ont été transmises par la communication des Sarrasins, des Arabes, des Maures, ou des Turcs avec nous, & toutes les pestes n'ont pas eu chez nous d'autre source.
Les Turcs vont chercher la peste à la Meque, dans leurs caravanes & leurs pélerinages ; ils l'amenent aussi de l'Egypte avec les blés qui sont corrompus : & enfin, elle se conserve chez eux par leur bisarre façon de penser sur la prédestination : persuadés qu'ils ne peuvent échapper à l'ordre du Très-haut sur leur sort, ils ne prennent aucune précaution pour empêcher les progrès de la peste & pour s'en garantir, ainsi ils la communiquent à leurs voisins.
On reconnoît quatre sortes de pestes. 1°. La peste à bubons, où il survient des bubons aux aisselles & aux aînes, ou d'autres éruptions par tout le corps, comme les charbons.
2°. La suete des Anglois, sudor anglicus, dans laquelle le malade périt par des sueurs, le premier, le second, le troisieme jour, sans bubon, ni charbon.
La troisieme est sans bubon, ni charbon ; mais elle est accompagnée de dépôts gangreneux qui attaquent les piés, les mains, & sur-tout les parties extérieures de la génération dans les hommes ; de sorte que ces membres se détachent d'eux-mêmes du corps de ces sortes de pestiférés. C'est la peste d'Athènes qui a été décrite par Hérodote, & ensuite par Lucrece.
La quatrieme espece est la plus connue, elle s'appelle communément le mal de Siam ; elle vient de l'orient, & on voit mourir beaucoup de malades de cette peste à la Rochelle. Dans cette espece, le sang se perd par les pores de la peau en maniere de transpiration, & les malades périssent.
Ainsi la peste est une infection particuliere, qui prend sa naissance dans les pays chauds, qui nous vient par les vaisseaux chargés de marchandises empestées en Turquie, en Egypte, où la peste est trois ou quatre mois l'année, à cause des débordemens du Nil.
Les pestiférés, ou les ballots empestés débarqués dans nos ports, nous causent & nous attirent la peste ; telle que la derniere peste de Marseille, qui fut occasionnée par un vaisseau qu'on avoit pris sur les Turcs, & que l'on avoit amené à Marseille. Ou bien elle nous vient par la communication de l'Allemagne & de la Hongrie avec la Porte-ottomane ; c'est ainsi que les Allemands ont apporté la peste chez eux au retour des campagnes qu'ils avoient faites en Hongrie contre les Turcs.
De cette façon la peste naît & prend son origine dans les pays orientaux, & nous l'allons chercher chez eux. La peste agit sur nos humeurs, & nous ne savons pas comment.
Les causes sont internes & externes, prochaines & éloignées. Les internes sont le vice des parties, la corruption du sang & des autres humeurs. Les passions, le chagrin & la crainte de la part de l'ame ; le mauvais régime & l'abus des choses non-naturelles, soit de l'air, soit des alimens, soit le défaut d'exercice, contribuent beaucoup à attirer cette maladie. Les causes externes sont les vents du midi, ou le défaut de vent ; l'hiver trop doux ; les saisons inégales ; les froids violens & les chaleurs excessives ; l'air fort sec ou fort humide. Les maladies épidémiques avec bubons & phlegmons, sont des avant-coureurs de peste plus certains que des exhalaisons & des influences imaginaires.
La famine peut aussi être mise au nombre des causes ; parce que dans cette triste conjoncture, la même cause qui gâte les biens de la terre & qui amene la disette, doit produire la peste : d'ailleurs dans le tems de famine, on se trouve obligé de manger de toutes sortes d'alimens malsains, qui forment un mauvais sang, & les corps sont par conséquent plus disposés à la pourriture.
Quelques-uns attribuent la peste au tremblement de terre, parce qu'on a vu souvent des maladies malignes & fâcheuses succéder à ces tremblemens.
La cause véritable est la reception d'exhalaisons putrides dans l'air, qui viennent des pays chauds, & qui est aidée & fomentée par la disposition de nos corps. Leur mauvais effet se fait sur-tout sentir quand un vent chaud & humide soufle, ou bien quand elles sont elles-mêmes mêlées avec des vapeurs corrompues. C'est ainsi qu'arrive la peste en Egypte à la suite de l'inondation du Nil ; alors les eaux corrompues par une chaleur excessive, poussent des exhalaisons pestilentielles : les terres humectées & comme chargées de pourriture, sont très-mal saines.
C'est ainsi que les cadavres corrompus dans les grandes villes, pendant les sieges, ou dans les armées à la suite des batailles, infectent horriblement l'air ; les exhalaisons fétides & volatiles de ces cadavres produisent souvent des maladies malignes, mais elles ne produisent point la peste, sans un venin particulier qui est apporté des pays chauds, & qui mêlé avec elles leur donne un caractere pestilentiel.
Ce levain ne peut s'étendre si loin qu'au moyen de l'air qui lui sert de véhicule ; car l'air une fois infecté de ces exhalaisons, les porte avec lui & les communique à beaucoup de corps qu'il pénetre : ce levain même reste caché pendant longtems dans ces corps infectés, comme il est arrivé dans la derniere peste. C'est ainsi que l'on a vu des personnes tomber roides mortes, & frappées subitement de peste à l'ouverture seule des ballots empestés, déchargés de vaisseaux venus de l'orient.
Cependant ces exhalaisons n'infectent pas toute la masse de l'atmosphere, elles se dispersent & se jettent de côté & d'autre, à-peu-près comme la fumée ; de-là vient que la peste ne saisit pas tous ceux qui sont dans le même air, qui est néanmoins le véhicule du levain pestilentiele. Il faut une disposition, c'est à proprement parler la cause déterminante & dispositive de la peste.
Cause dispositive. En effet, tous les corps ne sont pas susceptibles de ce venin, il n'affecte que ceux dont les fluides & les solides sont disposés à recevoir l'infection ; si le corps n'a point cette disposition, il résistera à la contagion : ainsi tout ce qui sera capable de garantir nos solides & nos fluides contre la pourriture lorsque la peste regne, doit passer pour un préservatif.
La disposition à la pourriture est une cause qui aide l'effet de la contagion. Or la pourriture est un mouvement intestin de nos humeurs qui tend à en détruire le mélange, la forme & le tissu qui changent de nature. D'ailleurs si le sang se rallentit, cela seul suffit pour contracter ce mouvement de putréfaction ; c'est ce qui arrive dans le chagrin & le vice des premieres voies.
Ce venin de la peste agit fort différemment de celui qui agit dans la petite vérole, le pourpre, la fievre maligne & la dyssenterie. Ce venin agit sur les humeurs & les coagule, comme il paroît par les éruptions critiques.
Ce venin agit d'abord sur les nerfs, ce qui paroît par les symptomes, tels que la douleur de tête, la foiblesse, les nausées, le frisson, le froid extérieur avec feu externe à l'intérieur, le sang alors trouvant de la résistance sur les parties externes, se jette sur les internes.
La cause prochaine de la peste est donc l'action du venin sur nos solides, le développement de la pourriture des humeurs & de ce venin, & enfin son action sur les nerfs. Ces actions produisent l'érétisme du genre nerveux ; c'est de-là que vient la pourriture. Telle est la nature du venin pestilentiel, sans cette disposition vénéneuse, les exhalaisons n'ont aucune action dans le corps, elles y restent long-tems cachées & comme assoupies, à la fin elles transpirent & se dissipent sans produire aucun ravage.
Cet érétisme est une roideur dans les fibres, & une contraction semblable à celle qui y est excitée par les passions de l'ame, par tous les irritans, tels que les alimens chauds, les aromates & tous les stimulans ont coutume de produire. Cette roideur est augmentée par l'agacement des fibres que cause le venin ; celles-ci ébranlées contractent la maladie pestilentielle ; car l'exhalaison passant alors dans le sang & dans les humeurs, y fait éclater les différens symptomes de la pourriture.
Symptomes. Le malade est d'abord saisi d'un frisson suivi d'une ardeur d'entrailles ; souvent il n'est pas altéré, quoiqu'il sente une ardeur violente ; quelquefois la sueur est petite, & la soif extraordinaire. La fievre est fort inégale, mais la langue est seche & noire ; l'urine est aussi fort différente, souvent elle n'est point changée ; elle est dans quelques-uns rouge & ardente, dans d'autres claire & crue, dans quelques autres elle est trouble, & elle varie souvent dans un même jour ; tantôt elle est comme dans l'état de santé, d'autres fois sanglante ; quelquefois le malade est assoupi & dans le délire, d'autres fois il est accablé d'une cruelle douleur de tête, accompagnée d'insomnie avec des yeux enflammés, & le c?ur fort resserre ; souvent le pouls est fort,
Trésor de la Langue Française informatisé
PESTE, subst. fém.
Peste au Scrabble
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Les mots proches de Peste
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Les citations avec le mot Peste
- Apprenez que tout ce qui se classe empeste la mort. Il faut se déclasser, Tirésias, sortir du rang. C'est le signe des chefs-d'oeuvre et des héros.Auteur : Jean Cocteau - Source : La Machine infernale (1934)
- Et cet abattement que lui cause la peste.Auteur : Pierre Corneille - Source : Oedipe (1659), V, 1
- Peste soit de l'opinion publique! Un homme vous l'endosse à l'endroit aussi bien qu'à l'envers, comme un justaucorps de cuir.Auteur : William Shakespeare - Source : Troïlus et Cressida (1602)
- Tant qu'on a essayé de combattre la peste avec des mots latins, elle a tranquillement dévoré l'humanité.Auteur : René Barjavel - Source : La Faim du tigre (1966)
- Le fanatisme, peste des âmes.Auteur : Voltaire - Source : Dictionnaire philosophique (1764)
- Une maîtresse, cela se quitte ; mais une femme, peste ! c'est autre chose, cela se garde éternellement, de près ou de loin c'est-à-dire.Auteur : Alexandre Dumas - Source : Le comte de Monte-Cristo (1845-1846)
- La peste soit de l'opinion ! Un homme peut la porter dans les deux sens, à l'endroit et à l'envers, comme un pourpoint de cuir.Auteur : William Shakespeare - Source : Troilus et Cressida (1602), III, 3, Thersite
- Je donne le nom de peste à la corruption de l'intelligence, bien plus sûrement qu 'à l'infection de l'air qui nous entoure.Auteur : Marc Aurèle - Source : Pensées
- Au temps de la peste noire, expliqua Paul Temple, les Anglais appelaient cela le mal français, les Français parlaient du mal italien, et ainsi de suite. Imputer les fléaux à autrui n 'est pas chose nouvelle.Auteur : Laura Kasischke - Source : En un monde parfait (2010)
- Il se leva une tempeste de tonnerres effroyables et d'esclairs ardents parmy.Auteur : Jacques Amyot - Source : Timoléon, 38
- La pire des pestes est la raison humaine.Auteur : Jean Cauvin, dit Jean Calvin - Source : Sans référence
- Or, messieurs, la comédie - Que l'on juge en cet instant, - Sauf erreur, nous peint la vie - Du bon peuple qui l'entend. - Qu'on l'opprime, il peste, il crie, - Il s'agite en cent façons: - Tout finit par des chansons.Auteur : Pierre Augustin Caron de Beaumarchais - Source : Le Mariage de Figaro (1784), V, 19
- Qui dit superstition dit crédulité. Qui dit crédulité dit manipulation et qui dit manipulation dit calamité. C'est la plaie de l'humanité, elle a fait plus de morts que toutes les pestes entassées.Auteur : Fred Vargas - Source : Pars vite et reviens tard (2001)
- La Justice, comme la peste, change les âmes et les visages.Auteur : Colette Piat - Source : Une robe noire accuse (1976)
- Il n’y a point d’autre peur que celle d’une fin dernière, la douleur étant passagère. Vous donc, médecins de la peste, devez vous fortifier contre l’idée de la mort et vous réconcilier avec elle, avant d’entrer dans le royaume que la peste lui prépare. Si vous êtes vainqueurs sur ce point, vous le serez partout et l’on vous verra sourire au milieu de la terreur. Concluez qu’il vous faut une philosophie.Auteur : Albert Camus - Source : Exhortation aux médecins de la peste (1941)
- La France est devenu un pays de mauvaise grâce. Chacun peste dans son métier, dans ses occupations, contre les autres. Nous sommes devenus un peuple aigre qui mériterait qu'on le réduise en esclavage.Auteur : Charles Dantzig - Source : Encyclopédie capricieuse du tout et du rien (2009)
- Avec ces pestes, rien; rien non plus sans ces pestes.Auteur : Aristophane - Source : Lysistrata
- Plus on remue la boue, plus elle empeste.Auteur : Proverbes danois - Source : Proverbe
- Les poètes célibataires sont une peste publique; ils troublent, sans le savoir et le vouloir, tous les coeurs féminins sans emploi.Auteur : Henri-Frédéric Amiel - Source : Journal intime, 10 février 1846
- Ne vous ay-je point dit que cette nuée se creveroit à la fin quelque jour, avec orage et tempeste qui tumberoit sur nous?Auteur : Jacques Amyot - Source : Fabius Maximus, 26
- Au-dehors l'épée,
Au-dedans la peste et la famine ;
Celui qui est aux champs mourra par l'épée,
et celui qui est dans la ville, la famine et la peste le dévoreront.Auteur : La Bible - Source : Ezéchiel, VII, 15 - Il fut atteint de la peste, non pas si violente ni si aigue que les autres, ains foible et lente.Auteur : Jacques Amyot - Source : Périclès, 72
- Apprenez que tout ce qui se classe empeste la mort. Il faut se déclasser, Tirésias, sortir du rang. C'est le signe des chefs-d'oeuvre et des héros. Un déclassé, voilà ce qui étonne et ce qui règne.Auteur : Jean Cocteau - Source : La Machine infernale
- Peste soit du bienfait que les délais précèdent, et que suit le reproche.Auteur : Proverbes arabes - Source : Proverbe
- Peste! où prend mon esprit toutes ces gentillesses?Auteur : Molière - Source : Amphitryon (1668), I, 1, Sosie
Les citations du Littré sur Peste
- L'air.... Justice au juge sainct contr'eux [les persécuteurs] demandera, Disant : " Pourquoy, tyrans et furieuses bestes, M'empoisonnastes-vous de charongnes, de pestes, Des corps de vos meurtris ? "Auteur : D'AUB. - Source : Trag. éd. LALANNE, p. 324
- La nature, en cette occasion [en temps de peste], relâche beaucoup de ses droits et de ses obligations ordinairesAuteur : FLÉCH. - Source : Duch. de Mont.
- Peste ! où prend mon esprit toutes ces gentillesses ?Auteur : Molière - Source : Amph. I, 1
- Les gresles, tonnerres et tempestes, et tout le bruit qui se faict en l'air ne trouble ni ne touche les corps superieurs et celestes, mais seulement les inferieurs et caduquesAuteur : CHARRON - Source : ib. I, 30
- Comme les orages et tempestes se piquent contre l'orgueil et haultaineté de nos bastimentsAuteur : MONT. - Source : I, 166
- Fi, ne m'approchez pas, votre haleine est empestéeAuteur : Molière - Source : Georg. Dand. III, 12
- Elle m'a fait souvent monter à cheval, faire mes effors, Aller, chevaucher, tempester, Et courir à cry et à corsAuteur : COQUILLART - Source : Monologue de la botte de foin.
- Qu'on nous permette d'estimer son vainqueur [de saint Louis], Almoadan, qui le fit guérir de la peste, et qui lui remit deux cent mille besans d'or de sa rançonAuteur : Voltaire - Source : Mél. litt. Petites hardiesses.
- Vous malheureux, assis dans la chaire empestée, Où le mensonge règne et répand son poisonAuteur : Jean Racine - Source : Ath. III, 4
- Quand par longues guerres, pestes, famines, et autres changemens, esquels les hommes sont sujets, les païs se des-habitentAuteur : O. DE SERRES - Source : 784
- Quand ils furent esquiffés en la mer, le vent se changea ; fortune monta ; ils furent trop malement tempestésAuteur : Jean Froissard - Source : III, IV, 58
- Dom Joseph portera l'habit que vous lui voyez, à moins que ses parents crevés de la peste n'en aient laissé dont personne ne veuilleAuteur : P. L. COUR. - Source : Lett. II, 283
- Tout le monde s'intéresse dans cette affaire [le procès de Foucquet] : on ne parle d'autre chose ; on raisonne, on tire des conséquences, on compte sur ses doigts, on s'attendrit, on espère, on craint, on peste, on souhaite, on hait, on admire, on est accabléAuteur : Madame de Sévigné - Source : Lett. à Pompone, 17 décemb. 1664
- À qui il gresle sur la teste, tout l'hemisphere semble estre en tempeste et orageAuteur : MONT. - Source : I, 170
- Le plus déterminé des flatteurs conviendra sans peine que la guerre traîne toujours à sa suite la peste et la famine, pour peu qu'il ait vu les hôpitaux des armées d'Allemagne, et qu'il ait passé dans quelques villages où il se sera fait quelque grand exploit de guerreAuteur : Voltaire - Source : Dict. phil. Guerre.
- Quant il [les mangonneaux] furent dreciez, si furent tenduz ; si getterent chascun une pierre dedens la cité, et feurent les pierres aux maisons, et rompirent et confondirent tout, et firent moult remour et grant tempesteAuteur : MARC POL - Source : p. 472
- Le vent, la tempeste et l'orage Montrent du nocher le courageAuteur : COTGRAVE - Source :
- La mer a esté grosse, et la tempeste chaça nos vaissiaus sur terre, et furent brisiéAuteur : H. DE VALENC. - Source : XXXII
- Je punirai les habitants d'Égypte comme j'ai puni ceux de Jérusalem, par l'épée, par la famine et par la pesteAuteur : SACI - Source : Bible, Jérémie, XLIV, 13
- Plusieurs n'étant ni excités à leur salut ni instruits de leur devoir, frappés de la maladie et du péché, renfermaient dans leur sein deux pestes ensemble et mouraient d'une double mortAuteur : FLÉCH. - Source : Panég. II, 331
- Avouez que les opinions ont plus causé de maux sur ce petit globe que la peste ou les tremblements de terreAuteur : Voltaire - Source : Lett. à M***, 5 janv. 1759
- Vous avez vu des tremblements de terre ; mais, mademoiselle, avez-vous jamais eu la peste ? - Jamais, répondit la baronneAuteur : Voltaire - Source : Candide, XII
- Mais à quoi sert Bacchus qu'à causer des querelles ?... Et nous irons chômer la peste des humains !Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Filles de Minée.
- Et par ainsi n'avez-vous croix, et sont les serviteurs de vos officiers pauvres et obligés et tempestésAuteur : MONSTREL. - Source : I, 106
- Il dit entre ses dents : peste du tisonneurAuteur : DU CERCEAU - Source : Poés. let Pincettes.
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Mise à jour le samedi 27 décembre 2025 à 10h12
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