La définition de Martyr, Yre du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Martyr, yre
Nature : s. m. et f.
Prononciation : mar-tir, ti-r'
Etymologie : Provenç. martyr ; espagn. martir ; ital. martire ; du lat. martyr ; en grec, le terme signifie témoin. Martre, dans St Bernard, est la forme française régulière de martyr, qui a l'accent sur mar, forme conservée dans Montmartre, mons martyrum. Le terme grec appartient à la grande racine mar, smar, dont il sera question à MÉMOIRE.

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La définition de Martyr, Yre

Celui, celle qui a souffert des tourments ou la mort pour soutenir la vérité de la religion chrétienne.


Toutes les définitions de « martyr, yre »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

MARTYR, YRE. n.
Celui, celle qui a souffert la mort pour attester la vérité de la religion chrétienne. Saint Étienne est le premier martyr. Sainte Cécile, vierge et martyre. L'Église honore la mémoire des martyrs. Un glorieux martyr de la foi.

MARTYR se dit, par extension, de Celui qui a souffert des tourments ou la mort, soit pour une fausse religion, soit pour une doctrine quelconque. Toutes les religions ont leurs martyrs. L'erreur a ses martyrs ainsi que la vérité. Fig. et fam., Être du commun des martyrs. Voyez COMMUN. Fig., Il souffre comme un martyr, Il souffre beaucoup. Être le martyr de quelqu'un, Souffrir beaucoup de ses mauvais traitements, de sa tyrannie, de ses caprices. Il me maltraite, il me tourmente sans cesse, je suis son martyr. Il est le martyr de cette femme. On dit, dans un sens analogue, Faire de quelqu'un son martyr. Adjectivement, Peuple martyr. Enfant martyr. Être le martyr de son ambition, de ses opinions, de ses croyances, etc., S'exposer à beaucoup d'inconvénients, de dangers, pour satisfaire son ambition, pour soutenir ses opinions, ses croyances, etc.

Littré

MARTYR (mar-tir, ti-r') s. m.
  • 1Celui, celle qui a souffert des tourments ou la mort pour soutenir la vérité de la religion chrétienne. Allons à nos martyrs donner la sépulture, Corneille, Poly. V, 6. Falconille idolâtre, qu'on veut avoir été rachetée des peines éternelles par l'intercession de sainte Thècle, première martyre du christianisme, La Mothe le Vayer, Vertu des païens, I, État de la grâce. La mort des martyrs était pour plusieurs une semence de la vie, selon la parole d'un ancien, Nicole, Ess. mor. 3e traité, ch. 5. S'il n'y avait qu'une religion, Dieu y serait bien manifeste?; s'il n'y avait des martyrs qu'en notre religion, de même, Pascal, Pens. XI, 5, éd. HAVET. L'exemple de la mort des martyrs nous touche?; car ce sont nos membres?; nous avons un lien commun avec eux?: leur résolution peut former la nôtre, Pascal, ib. XXIV, 22. Après que les bienheureux martyrs avaient rendu l'âme, les fidèles avaient soin de ramasser, au péril de leur vie, ce qui restait de leurs corps, Bossuet, Panég. St Gorgon. D'abord il [Dioclétien] commande au saint martyr de sacrifier aux idoles?; mais Gorgon le refuse généreusement, disant qu'il n'a garde de rendre cet honneur à un métal insensible, Bossuet, ib. Les saints martyrs de Lyon et de Vienne endurèrent des supplices inouïs, à l'exemple de saint Pothin leur évêque âgé de 90 ans, Bossuet, Hist. I, 10. Le sang qu'a répandu ce généreux martyr [saint Livier], l'honneur de la ville de Metz, pour la gloire de Jésus-Christ, Bossuet, Gornay. Non, si vous voulez rendre la religion chrétienne aimable, ne parlez jamais de martyrs?; nous en avons fait cent fois plus que les païens, Voltaire, Philos. Conseils à M. Bergier. Songe au moins, songe au sang qui coule dans tes veines?!? C'est le sang des martyrs?, Voltaire, Zaïre, II, 3. Tes frères, ces martyrs égorgés à mes yeux, T'ouvrent leurs bras sanglants, tendus du haut des cieux, Voltaire, ib. II, 3. Et tu vivras fidèle ou périras martyre, Voltaire, ib. III, 4. Je veux raconter les combats des chrétiens et la victoire que les fidèles remportèrent sur les esprits de l'abîme par les efforts glorieux de deux époux martyrs, Chateaubriand, Martyrs, I.

    Ère des martyrs, ère qui commence à l'avénement de Dioclétien.

    Martyr désigné, celui qui devait souffrir le martyre. Martyr consommé, celui qui a souffert la mort pour la cause de la religion. Martyr avéré, celui qui a été reconnu pour martyr par un jugement canonique, en conséquence duquel l'Église lui a décerné un culte public.

    Le commun des martyrs, au propre et au fig. (voy. COMMUN, n° 12).

  • 2 Par extension, celui ou celle qui souffre pour une religion quelconque, pour ses opinions. Le mahométisme a eu ses martyrs. Le vrai martyr attend la mort, l'enthousiaste y court, Diderot, Pens. philos. n° 39.

    Il se dit aussi de tous ceux qui souffrent ou qui meurent pour quelque chose qu'ils prisent plus que la vie. La chasteté eut ses martyrs aussi bien que la foi, Bossuet, Hist. I, 11. Et martyr glorieux d'un point d'honneur nouveau, Boileau, Lutr. III. Tu fis dans une guerre et si triste et si longue Périr tant de chrétiens, martyrs d'une diphthongue, Boileau, Sat. XII (variante). Dans ce temps où la chasteté avait encor ses martyrs, Massillon, Carême, Prod. Le crime a ses héros, l'erreur a ses martyrs, Voltaire, Henr. V. Que dis-je?! il m'a laissé son projet à remplir, Ce généreux projet dont il fut le martyr, Chénier M. J. Gracques, I, 5.

    Le roi martyr, se dit quelquefois de Louis XVI.

    Le martyr de la science, celui qui succombe en poursuivant des recherches, des labeurs scientifiques. D'autres documents sur ce noble martyr de la science restaient épars dans sa correspondance, dans les papiers, dans les souvenirs rassemblés par sa famille?, Cap, Philibert Commerson.

    Dans le même sens, et par exagération, on le dit de ceux qui travaillent beaucoup et avec un grand zèle dans les arts. Rien qu'à voir cette figure pâle et méditative, ardente et fatiguée à la fois, on devinait un de ces martyrs de l'art ou de la science, Ch. de Bernard, la Chasse aux amants, § 1.

  • 3Celui, celle qui souffre beaucoup. Il est le martyr de la gravelle, de la goutte. Cette opération le fera mourir martyr.

    Fig. Être le martyr de quelqu'un, souffrir beaucoup de ses mauvais traitements, etc.

    On dit, dans un sens analogue, faire de quelqu'un son martyr.

    Être le martyr de ses passions, en souffrir beaucoup d'inconvénients. Tyran de la société et martyr de son ambition, il [l'homme livré à la cour] a une triste circonspection dans sa conduite et dans ses discours?, La Bruyère, VIII. Nous devenons les martyrs de nos propres chimères, Massillon, Panég. St Étienne.


HISTORIQUE

XIe s. Sainz Boneface, que l'um martir apelet, Aveit an Rome une glise moult bele, St Alexis, CXIV. Se vous morez, esterez sainz martirs, Ch. de Rol. LXXXVII.

XIIe s. Soit donkes sainz Estevenes martres?, Saint Bernard, p. 453. Hylaire de Cicestre veïmes amuïr [devenir muet], Et repentir del mal qu'il out fait al martir, Th. le mart. 101. Qu'il chant de saint Estiefne le primerain martyr, ib. 35. Miex vosisse [je voudrais] estre mors que vis, Car en la fin, ce m'est avis, Fera amors de moi martir, la Rose, 1847.

XVIe s. M'allegant qu'il faloit deux marques aux martirs, l'une la pure querelle de la religion, l'autre qu'il soit absolument à son choix de vivre ou de mourir, D'Aubigné, Conf. II, VI. Ainsi fut enterrée cette martyre de chasteté, Marguerite de Navarre, Nouv. 11.

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Encyclopédie, 1re édition

MARTYR, s. m. (Théol.) celui qui souffre des peines, des supplices & même la mort pour la défense de la vérité de l'Evangile.

Le mot martyr est grec, ??????, & signifie proprement témoin. On le donne par excellence à tous ceux qui souffrent la mort pour la vérité de l'Evangile.

Autrefois ceux qui étoient exilés pour la foi, & qui mouroient dans les guerres de religion étoient tenus pour martyrs. Du tems de S. Augustin & de S. Epiphane, on donnoit le titre de martyrs aux confesseurs qui avoient souffert quelques tourmens pour Jesus-Christ, encore qu'on ne leur eût pas ôté la vie.

C'est la pensée de Tertulien dans son apologétique. Plures efficimur, quoties metimur à vobis ; semen est sanguis Christianorum. cap. l.

On compte 19 mille 700 martyrs qui souffrirent le martyre à Lyon avec S. Irénée, sous l'empire de Severe ; 6666 soldats de la légion thébéenne que la persécution fit périr dans les Gaules. Le P. Papebrock compte 16 mille martyrs abyssins, & 150 mille autres sous le seul Dioclétien.

Dodwel avoit fait une dissertation exprès pour montrer que le nombre des martyrs qui ont souffert sous les empereurs romains est très-médiocre. Il prétendoit que ce qu'on en trouve dans les peres se réduisoit à peu de chose, & que si l'on excepte Néron & Domitien, les autres empereurs avoient fait peu de martyrs. Le P. Ruinard a montré au contraire que l'on n'a point enflé le catalogue des martyrs. Le carnage fut grand, & la persécution sanglante sous les premiers empereurs, en particulier sous Dioclétien.

Le P. Papebrock, dans ses acta sanctorum, en compte un nombre presqu'infini. Il n'y a presque point de religion qui n'ait eu ses martyrs, si l'on prend le titre de martyrs dans un sens général pour ceux qui meurent pour la défense de leur religion, soit vraie, soit fausse. Mais les théologiens catholiques soutiennent, après les peres, que ce nom ne convient qu'à ceux qui perdent la vie pour la vérité de l'Evangile dans l'unité de l'Eglise catholique ; ainsi ils le refusent à ceux qui meurent pour le nom de Jesus-Christ, mais dans le schisme ou dans l'hérésie. Leur maxime capitale sur cette matiere est que ce n'est point le supplice qu'on souffre, mais la cause pour laquelle on souffre qui constitue les martyrs. Martyrum non facit pæna sed causa. Ce que S. Augustin explique très bien dans ce passage, en parlant des Donatistes qui vantoient la constance de leurs prétendus martyrs. Jactant fallaciter innocentiam suam, & quam non possunt à Domino accipere, ab hominibus quoerunt martyrum gloriam. Veri autem martyres illi sunt de quibus Dominus ait : beati qui persecutionem patiuntur propter justitiam ; non ergo qui propter iniquitatem & propter christianæ unitatis impiam divisionem, sed qui propter justitiam persecutionem patiuntur, hi martyres veri sunt? Ideo in psalm. xlij. vox illa intelligenda est vererum martyrum volentium se discerni à martyribus falsis : judica me Deus, & discerne causam meam de gente non sanctâ : non dicit, discerne p?na meam, sed discerne causam meam. Potest enim esse impiorum similis poena, sed dissimilis est martyrum causa. S. August. Epist. l. veter. edit. Ce qui a fait dire à S. Cyprien, dans son livre de l'unité de l'Eglise, qu'un schismatique peut bien être massacré pour la défense de certaines vérités, mais non pas couronné : talis occidi potest, coronari non potest. Ou il faut admettre ces principes, ou confondre le fanatisme avec la religion.

On conservoit anciennement avec soin les actes des souffrances & de la mort des martyrs qui avoient versé leur sang pour la défense de la religion chrétienne. Cependant, malgré toute la diligence qu'on y apportoit, il nous est resté peu de ces actes. Eusebe composa un martyrologe pour réparer ces pertes ; mais il n'a point passé jusqu'à nous, & ceux que l'on a rétablis depuis sont très-suspects. Voyez Martyrologe.

L'ere des martyrs est une ere que l'Egypte & l'Abyssinie ont suivie & suivent encore, & que les Mahométans même ont souvent marquée depuis qu'ils sont maîtres de l'Egypte. On la prend du commencement de la persécution de Dioclétien, qui fut l'an de Jesus-Christ 302 ou 303. L'ere des martyrs s'appelle aussi l'ere de Dioclétien.

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Wiktionnaire


Adjectif - français

martyr \ma?.ti?\

  1. Qui souffre, ou qui à souffert.
    • Un enfant martyr, un peuple martyr, une ville martyre.
    • Il s'appelait Jean-Marc, il avait sept ans, il avait été battu par sa mère, lui avait été enlevé. Il s'appelait Jean-Marc et il faudrait être gentil avec lui. C'était un enfant martyr. Le mot avait circulé dans la fratrie aux heures de la nuit, martyr comme Jésus-Christ, martyr comme Oliver Twist, martyr comme saint Étienne, saint Laurent et saint Paul. (Delphine de Vigan, Rien ne s'oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
  2. Qualifie, afin d'encourager ses autres rédacteurs à le modifier, le premier jet d'un texte collectif avant qu'il n'ait été relu et validé.
    • Comme prévu, je vous adresse une ébauche qui doit être considérée comme un texte martyr que je vous invite à enrichir.

Nom commun - français

martyr \ma?.ti?\ masculin (pour une femme, on dit : martyre)

  1. (Christianisme) Personne qui se laisse tuer (et souvent torturer) pour porter témoignage d'une foi chrétienne inébranlable.
    • Les saints martyrs canadiens.
    • Or, ce qui fait le martyr, ce n'est pas sa mort, mais la cause pour laquelle il offre sa vie, le sens qu'il donne à son supplice. (Après Jésus. L'invention du christianisme, sous la dir. de Roselyne Dupont-Roc et Antoine Guggenheim, Albin Michel, 2020, p. 438.)
    • Telle que les anciens martyrs, elle accusait au fond du c?ur les Indiens de perdre un temps précieux en cérémonies inutiles. (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l'Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • S'il y eut des saintes et des martyres, en revanche point de papesses ou seulement de clergeonnes. La messe est purement virile. (Roger Judrin, Goûts et couleurs : portrait abécédaire, Plon, 1966, p. 108)
  2. (Par extension) Personne qui est tuée ou torturée à cause de son appartenance à une religion ou de son adhésion à une doctrine qu'elle ne veut pas renier.
    • Aucune classe d'hommes n'alimenta de plus de victimes les bûchers du moyen âge. Les Vaudois d'Arras eurent leurs martyrs, comme ceux de Lyon. (Jules Michelet, Tableau de la France, dans le vol. 2 de Histoire de France, Hetzel, 1831 ? éd. Paris : Les Belles Lettres & Offenbourg/Mayence : Lehrmittel, 1947, p. 65)
  3. (Par extension) Personne ayant involontairement subi un sort tragique dû à la méchanceté d'autres hommes.
    • Du mur des fusillés de mai 71, j'aurais voulu saluer les morts des hécatombes nouvelles, les martyrs de Montjuich, les égorgés d'Arménie, les foules écrasées d'Espagne, [?]. (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, à la suite du frontispice)
  4. (Figuré) Personne subissant une situation présentée comme insupportable.
    • Modeste, impitoyable pour les dix martyrs qu'elle faisait, pria Canalis de lire une de ses pièces de vers. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
  5. (Par analogie) Morceau de matériau destiné à être usé ou abîmé.
    1. (Technologie) Plateau ou cale fait d'un matériau assez tendre destiné à supporter les dépassements d'usinage, notamment les perçages ou les fraisages ; il est placé au contact (et généralement en dessous) de la pièce à usiner au moment où l'on installe dans l'étau la pièce à usiner.
    2. (Menuiserie) Cale dont on se sert lorsque l'on utilise une scie.
      • La lame de scie, qui dépasse forcément un peu sous la pièce, entame le martyr sur quelques millimètres mais épargne le plan de travail. (Dico Bois+ Le Bouvet ? lire en ligne)
    3. (Marine) Pièce de métal ou de bois mise là où certains frottements ou ragages useraient le bateau.
      • Les martyrs sont en général de forme plane et arrondie, et doivent adopter la forme de l'emplacement à protéger.
    4. (Marine) (Spécialement) Pièce en métal ou bois (en général barre ou tige) placée au centre d'un n?ud afin qu'une fois souqué, il ne puisse plus être défait, et qu'on peut retirer ensuite pour donner le mou nécessaire au desserrage.
      • Avant de serrer un n?ud de plein poing qui permettra de haler un objet lourd, on s'avisera d'y glisser un martyr.
      • Un tournevis peut servir momentanément de martyr.
    5. (Agriculture) Morceau de bois posé sur l'enclumette à battre les faux qui sert à être martelé par la massette à la place de cette première quand on l'enfonce dans le sol[1].
      • Exemple d'utilisation manquant. (Ajouter)
    6. (Taille de pierre) Pièce que l'on utilise pour séparer les blocs, en les frappant pour les enfoncer.
      • Les martyrs servent à décoller les bandes de pierre, placés dans les fentes et calés avec des cales plates (utilisation des crémones), sur lequel on frappe. (Guy Prigent, Témoignage sonore enregistré de Augustin Rault, Erquy : 2004, Témoignage oral de Augustin Rault, ancien artisan carrier d'Erquy)
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Trésor de la Langue Française informatisé


MARTYR, -YRE, subst.

A. ? HIST. DU CHRIST. Personne à qui on a infligé des supplices et/ou la mort parce qu'elle a refusé d'abjurer sa foi. Martyr de la foi; auréole, couronne, gloire, palme, robe du martyr; os, reliques, sang des martyrs. Il y a entre autres la chapelle de saint Vincent de Collioure, martyr du troisième siècle, sous la persécution de Dacien (Barb. d'Aurev.,Memor. 4, 1858, p.102).La Gaule était devenue chrétienne et elle avait eu ses martyrs. L'Église de Lyon, illustrée par le supplice de Pothin et de Blandine, fut le centre de la propagande (Bainville,Hist. Fr., t.1, 1924, p.19):
1. Les femmes, les enfants, les jeunes hommes entouroient les vieillards qui rappeloient les exemples donnés par les plus fameux martyrs: Laurent de l'Église romaine, exposé sur des charbons ardents; Vincent de Saragosse, s'entretenant dans la prison avec les anges; Eulalie de Mérida... Chateaubr.Martyrs, t.3, 1810, p.64.
? Martyr désigné. Celui qui devait souffrir le martyre. Ces vieux évêques abattus aux pieds d'un jeune homme désigné martyr (Chateaubr.Martyrs, t.1, 1810, p.58).
? Martyr consommé. Celui qui a souffert la mort pour sa foi (cf. Littré).
? Ère des martyrs. Celle qui commence à l'avènement de Dioclétien (Ac. 1835).
? Avoir l'air d'un martyr. Il rayonne de fierté. Il me regarde, la tête renversée en arrière, les yeux mi-clos, la bouche entr'ouverte, il a l'air d'un martyr (Sartre,Nausée, 1938, p.149).Scènes de martyrs. Un véritable cinéma, qui connut un succès formidable avec ses scènes de martyrs, de bêtes féroces, de gladiateurs, d'arènes (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.110).
? En partic. Le commun des martyrs. Office qu'on récite pour tous les martyrs qui n'ont pas un office propre. Au fig. Être du commun des martyrs. Ne se faire distinguer par aucun talent, par aucune qualité (Ac. 1835, 1878).
? Emploi adj. Diacres, évêques, prêtres martyrs. Le visage des saints martyrs lorsqu'ils confessoient Jésus-Christ au milieu des tourmens (Balzac,Annette, t.3, 1824, p.228).
B. ? P. ext. Personne à qui on a infligé des supplices et/ou la mort pour une cause, un idéal. Une histoire, une nation riche en martyrs. Il faut des témoins de l'idée, ou des martyrs, c'est le même mot, c'est-à-dire des hommes de réelle substance, des hommes d'épaisseur (Alain,Propos, 1933, p.1171).Les listes des martyrs fusillés devant quoi nous restions un moment silencieux, béants d'horreur (Ambrière,Gdes vac., 1946, p.139):
2. Trois régiments s'étant révoltés à Nancy, l'Assemblée cette fois s'émut et chargea de la répression Bouillé qui commandait à Metz. La répression fut sévère et, pour les journaux «patriotes», les mutins du régiment de Chateauvieux devinrent des martyrs. Bainville,Hist. Fr., t.2, 1924, p.50.
? En appos. Le roi(-)martyr. Louis XVI. Mon fils, si vous avez trempé vos mains dans le sang du roi martyr, confiez-vous à moi (Balzac,Épis. Terr., 1830, p.442).
? Martyr de qqc.Victime de quelque chose.
1. [Le compl. désigne un principe, un idéal extérieur à soi auquel on sacrifie sa vie] Les martyrs de la liberté, de la patrie, de la résistance, de la science. Ce martyr des bons principes était fort âgé, et s'appelait le marquis de Puylaurens (Stendhal,L. Leuwen, t.1, 1835, p.227).Elle voyait dans l'archevêque Engelbert de Cologne un martyr de la justice et de la sûreté publique, que l'Église se hâta de mettre au nombre des saints (Montalembert,Ste Élisabeth, 1936, p.xxiv).
Héros et martyr de. Le 14 mai 1643 en effet disparaît ce prince à la fois timide et sublime, héros et martyr de l'idée monarchique (Brasillach,Corneille, 1938, p.243).
? P. hyperb. Certains martyrs de la mode (...) ont des pierres à leurs chemises le matin, attachent leurs pantalons avec des boutons d'or (Balzac, ?uvres div., t.2, 1830, p.182).Le sort en est jeté: je serai jusqu'au terme le martyr de la traduction (Du Bos,Journal, 1923, p.350).
2. P. anal. [Le compl. désigne un sentiment, un impératif personnel, moral ou psychol.] Être le martyr de qqc.Payer un lourd tribut de souffrances par l'effet de. Être le martyr de son ambition, de son devoir, de la patience, de la probité, de ses passions, de son zèle:
3. On aime assez les catastrophes; mais on n'aime pas les supplices. Or, on ne nous donne là que les martyrs de l'amour, les uns étendus sur le chevalet de l'attente, d'autres déchirés de remords, tous avec une passion qui leur dévore le coeur. Joubert,Pensées, t.2, 1824, p.222.
C. ? Personne qui a souffert ou qui souffre beaucoup physiquement ou moralement. Enfance de martyr. Ma pauvre amie sera, je crains, au rang des incurables et des martyrs (E. de Guérin,Lettres, 1841, p.411).Les premiers symptômes de la maladie qui devait faire de lui, pendant vingt-neuf ans, le mot n'est pas trop fort, un véritable martyr (Léautaud,Passe-temps, 1929, p.138):
4. Mieux que ses bavardages de pensionnaire, je goûtais cet ardent silence de petite martyre et parfois le désir me venait de pleurer tant elle paraissait, comme une enfant spartiate, cacher je ne savais quelle blessure. Mauriac,Robe prétexte, 1914, p.286.
? Être le martyr de qqn.Souffrir de ses mauvais traitements, de sa tyrannie. Être le martyr de qqc.Souffrir de la maladie, souffrir beaucoup. Un martyr que ce jeune Daudet, le martyr du rhumatisme. Toujours des souffrances, et des souffrances qu'il n'endort qu'avec de la morphine (Goncourt,Journal, 1882, p.176).
? En appos. Bouffon-martyr. Souffre-douleur. Il devint un souffre-douleur, une sorte de bouffon-martyr, de proie donnée à la férocité native, à la gaieté sauvage des brutes qui l'entouraient (Maupass.,Contes et nouv., t.2, Aveugle, 1882, p.312).
D. ? Emploi adj.
? [Le subst. désigne une pers., une collectivité qui subit des mauvais traitements, de cruelles souffrances] Enfant, peuple martyr; ville martyre. Bien entendu, nous n'avons pas renoncé à venger l'Alsace martyre (Sartre,Mots, 1964, 28).
? [Le subst. désigne des arbres, la forêt] C'est la forêt sans eau, la forêt martyre, la forêt tantale, mourant de soif dix mois de l'année (Bernanos,Enfants humil., 1948, p.184).
Prononc. et Orth.: [ma?ti:?]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 «celui qui a souffert la torture et la mort pour attester la vérité de la religion chrétienne» (Alexis, éd. C. Storey, 566); 1690 (Fur.: Martyr, se dit abusivement des Heretiques et des Payens qui souffrent pour la deffense de leur fausse Religion); b) 1176-81 fig. (Chrétien de Troyes, Le Chevalier de la Charrette, éd. M. Roques, 4689); 2. 1690 «celui qui souffre beaucoup moralement ou physiquement» (Fur.); d'où 1694 (Ac.: On dit fig. qu'une personne est le martyr d'une autre pour dire qu'il souffre persecution à cause de luy). Empr. au lat. eccl. martyr, du gr. ? ? ? ? ? ? ?, -? ? ? ? «témoin», d'où spéc. «témoin de Dieu, martyr». Au Moy. Âge, on trouve également la forme martre (v. T.-L. et Gdf.) forme conservée dans Montmartre «mont des martyrs». Fréq. abs. littér.: 1816. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3378, b) 2802; xxes.: a) 2876, b) 1612.

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Martyr, Yre au Scrabble


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