La définition de Pressoir du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.
Pressoir
Nature : s. m.
Prononciation : prè-soir
Etymologie : Berry, pressouer, pressoué, persoué ; norm. persoux ; du lat. pressorium, de pressum, supin de premere, presser.
Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de pressoir de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.
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La définition de Pressoir
Machine qui sert à presser du raisin, des pommes, des olives, pour en faire du vin, du cidre, de l'huile.
Toutes les définitions de « pressoir »
Wiktionnaire
Nom commun - français
pressoir \p?e.swa?\ masculin
-
Machine servant à presser du raisin, des pommes, etc., pour faire du vin, du cidre, etc.
- Le pressoir a la forme d' une cuve carrée, au-dessus s'étend une poutrelle reposant par chaque extrémité sur une haute fourche ; de cette poutrelle pendent, soit des plaques de bois entre lesquelles on écrase le raisin, soit de longs boyaux d' étoffe dans lesquels on presse la grappe pour en extraire le jus. ? (Maxime Du Camp, Le Nil : Égypte et Nubie)
- Plusieurs pressoirs à olives subsistent encore dans les ruines de Karanis, car les oliviers étaient nombreux dans l'oasis voisine du Fayoum. ? (Gérard Viaud, Les portraits du Fayoum, des visages fixés sur l'éternité, progres.net.eg, 4 février 2021)
- L'arbre d'un pressoir ? La vis d'un pressoir.
- Fouler le raisin, la vendange dans un pressoir. ? Pressoir banal.
-
Lieu où cette machine est établie.
- Aller dans le pressoir, au pressoir.
- C'est là que nous trouvâmes M. Dominique, au milieu de ce laboratoire singulier plein de charpentes, de madriers, de cabestans, de roues en mouvement, qu'on appelle un pressoir. ? (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 20)
Littré
-
1Machine qui sert à presser du raisin, des pommes, des olives, pour en faire du vin, du cidre, de l'huile.
Caton, Vitruve et Pline, seuls écrivains qui nous donnent quelques lumières sur les pressoirs des anciens, ne parlent que du pressoir à cage et du pressoir à étiquet?; on peut croire que le pressoir à coffre, qui n'est que le résultat du perfectionnement des deux autres, leur a été inconnu
, Mongez, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. III, p. 59.L'huile parfumée Dont l'or, dans Sicyone, inonde les pressoirs
, Millevoye, Élég. liv. II.Sans crainte du pressoir, le pampre tout l'été Boit les doux présents de l'aurore
, Chénier, la Jeune captive.Fig.
Jésus-Christ s'afflige et se trouble, il sue sang et eau, il se plaint d'être délaissé?; il ne trouve point de consolation?; tel est, messieurs, un Jésus sous l'effroyable pressoir de la justice divine
, Bossuet, 4e sermon, Passion de J.-Christ, 3.Autrefois, pressoir banal, celui d'un seigneur, auquel tous ses vassaux étaient obligés de porter leur vendange, en payant un certain droit.
- 2Lieu où se trouve le pressoir.
-
3 Fig. Ce qui sert à tirer de l'argent, comme un pressoir tire le jus des fruits.
Et votre don de l'assemblée [de la Provence]?? - Madame, il est accordé à huit cent mille francs. Voilà qui est fort bien, notre pressoir est bon, il n'y a qu'à serrer
, Sévigné, 25 nov. 1676. - 4 Terme d'anatomie. Pressoir d'Hérophile, confluent des sinus de la dure-mère?; Hérophile pensait que le sang, y abordant de toutes parts, devait y éprouver une pression assez forte.
- 5Espèce de saloir où les charcutiers salent leur lard.
- 6Espèce de pelote pour appliquer l'or sur le papier à éventail.
HISTORIQUE
XIIe s. Un pressoir [il] trueve, dont li vins fu ostez
, Bat. d'Aleschans, v. 3793.
XIIIe s. Cum je eusse fait un pressour en la ville d'Onne tout bannaul de tous mes hommes d'Onne
, Bibl. des ch. 6e série, t. III, p. 599.
XVIe s. Si tost que la grappe fut là, ils la mirent au pressouer
, Rabelais, Pant. V. 16.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
PRESSOIR. Ajoutez?:Encyclopédie, 1re édition
PRESSOIR D'HEROPHILE, en Anatomie, c'est un sinus de la dure mere, que les anciens regardoient comme le quatrieme.
Aux environs du concours du sinus longitudinal supérieur avec les deux sinus latéraux, on voit une embouchure qui est quelquefois double, c'est l'orifice d'un sinus enfermé tout-au-long dans l'union de la faulx avec la tente.
Ce sinus a été appellé torcular Herophili, c'est-à-dire, pressoir d'Hérophile, parce que cet ancien auteur s'imaginoit que le sang étoit comme en presse dans la rencontre de ces quatie sinus.
Pressoir, s. m. (Critiq. sacrée.) en grec ?????, torcular en latin, machine à presser le raisin ; un pere de famille, dit Jesus-Christ, creusa dans la vigne un pressoir, Matt. xxj. 33. C'est que les anciens creusoient sous le pressoir des fossés pour y recevoir le vin qui en découloit, & on le gardoit dans ces fossés jusqu'à ce qu'on le mît en tonneaux ; de-là le terme fodere torcular ; de-là cette autre expression figurée, plenum est torcular ; Joël, iij. 13. pour marquer que les méchans méritent d'être foulés aux piés, comme les raisins le sont dans les pressoirs.
Ce mot se prend encore pour le lieu même où est la machine à presser, Jud. vj. 11. pour le vin, dans Osée, ix. 2. & pour les raisins qui sont foulés dans le pressoir, dans II. Esdr. xiij. 15. De-là l'expression métaphorique de saint Jean, il foulera la cuve du vin de la colere de Dieu ; Apocal. xix. 15.
Pro torcularibus, dénote le tems de la vendange : c'est le titre de plusieurs pseaumes que David composa pour être chantés dans ce tems-là ; mais il y a des critiques qui pensent que le terme hébreu gitthilh, est le nom d'un instrument de musique de la ville de Geth, & que les pseaumes qui portent ce titre, s'adressent au maître de musique de la bande géthéenne, pour en accompagner le chant de ces pseaumes. (D. J.)
Pressoir, en Architecture, est un bâtiment qui renferme une machine qui sert à pressurer les fruits pour en tirer la liqueur. Cette machine se nomme en latin torcular.
Pressoir, terme de Chaircuitier, c'est une espece de grand saloir dans lequel ils font la salaison de leurs lards.
Pressoir, terme d'Eventailliste ; les maîtres Eventaillistes appellent ainsi une pelote de linge fin remplie de coton, dont ils se servent à appliquer l'or ou l'argent en feuilles sur les papiers dont ils font leurs éventails. (D. J.)
Pressoir, grand, à double coffre, représenté en deux Planches. Ce pressoir est préférable à tous autres à cause de la facilité de son emplacement, qui ne demande que trente piés de longueur sur douze de largeur, & environ dix-huit d'élévation ; & encore parce qu'il n'exige pas de fondation : huit bouquets de pierre, chacun d'un pié & demi quarré en tout sens, suffisent pour le porter.
On a nouvellement perfectionné ce pressoir à coffre, & on l'a rendu d'une grande utilité. C'est à quoi s'est appliqué M. le Gros, prêtre, curé de Marfaux, homme né pour les Mathématiques : cet habile homme a su d'un pressoir lent dans ses opérations, & de la plus foible compression, en faire un qui, par la multiplication de trois roues, comme la premiere Planche le fait voir, dont la plus grande n'ayant que huit piés de diametre, abrege l'ouvrage beaucoup plus que les plus forts pressoirs, & dont la compression donnée par un seul homme l'emporte sur celle des pressoirs à cage & à tessons, serrés par dix hommes qui font tourner la roue horisontale, & sur celle des étiquets serrés par quatre hommes, montant sur une roue verticale de douze piés de diametre. Mais il lui restoit encore un défaut, qui étoit de ne presser que cinq parties de son cube ; de façon que le vin remontoit vers la partie supérieure du cube, & rentroit dans le marc chaque fois qu'on desserroit le pressoir, ce qui donnoit un goût de sécheresse au vin, & obligeoit de donner beaucoup plus de serres qu'à-présent pour le bien dessécher, beaucoup plus même que sous toutes autres especes de pressoir, & sans pouvoir y parvenir parfaitement.
La pression de ce pressoir se faisant verticalement, il étoit difficile de remédier à cet inconvénient ; c'est cependant à quoi j'ai obvié d'une façon bien simple, en employant plusieurs planches faites & taillées en forme de lames à couteaux GG, fig. 3. qui se glissant les unes sur les autres à mesure que la vis serre, contenues par de petites pieces de bois 10 faites à coulisse, arrêtées par d'autres r qui les traversent, font la pression de la partie supérieure, sixieme & derniere du cube. Par le moyen de la seule premiere serre, on tire tout le vin qui doit composer la cuvée ; & en donnant encore trois ou quatre autres serres au plus, on vient tellement à bout de dessécher le marc, qu'on ne le peut tirer du pressoir qu'avec le secours d'un pic & de fortes griffes de fer.
On peut faire sur ce pressoir dix à douze pieces de vin rouge & paillé, jauge de Reims, & six à sept pieces de vin blanc (trois pieces de vin de cette jauge font deux muids de Paris). Je vais donner ici le détail de toutes les pieces qui composent ce pressoir, le calcul de sa force & la façon d'y man?uvrer, pour mettre les personnes curieuses d'être en état de les faire construire correctement, de s'en servir avec avantage, & de lui donner une force convenable à la grandeur qu'ils voudront lui donner. Ils pourront, par le moyen de ce calcul, en construire de plus petits qui ne rendront que six ou huit pieces de vin rouge, qui par conséquent pourront aisément se transporter d'une place à une autre, sans démonter autre chose que les roues, & se placer dans une chambre & cabinet ; ou de plus grands qui rendront depuis dix-huit jusqu'à vingt pieces de vin, & pour la man?uvre desquels on ne sera pas obligé d'employer plus d'hommes que pour les plus petits. Deux hommes seuls suffisent, l'un pour serrer le pressoir, même un enfant de douze ans ; & l'autre pour travailler le marc & placer les bois qui servent à la pression.
On suppose les deux coffres remplis chacun de leur marc. Le premier étant serré pendant que le vin coule (on sait qu'il faut donner entre chaque serre un certain tems au vin pour s'écouler) ; le second se trouvant desserré, on rétablit son marc : ensuite de quoi on le resserre, & le premier se desserre ; on en rétablit encore le marc & on le resserre, & ainsi alternativement. Voyez fig. 1. Pl. premiere.
Détail des bois nécessaires pour la construction d'un pressoir à double coffre, capable de rendre douze pieces de vin rouge pour le moins ; ensemble des ferremens & cousinets de cuivre, & bouquets de pierre pour le porter. Je donne à ces bois la longueur dont ils ont besoin pour les mettre en ?uvre, & je désigne chacune des pieces par lettres alphabétiques dans les Pl. savoir, six chantiers PPP (fig. 1. & 2.), chacun de onze piés de longueur, sur quatorze pouces d'une face, & neuf de l'autre, en bois de brin.
Quatre faux chantiers L, chacun de neuf piés de longueur, sur quatorze d'une face, & neuf de l'autre, en bois de brin.
Huit jumelles 13, dont quatre de six piés six pouces de longueur, & les quatre autres 13 8, de douze piés, toutes de sept pouces sur chaque face, en bois de sciage.
Huit contrevents k, chacun de trois piés six pouces de longueur, & de sept pouces sur chaque face, en bois de sciage.
Deux chapeaux mn, chacun de cinq piés huit pouces de longueur, & de sept pouces sur chaque face, en bois de sciage.
Deux autres chapeaux 10 10, de sept piés de longueur, pour relier ensemble deux à deux les longues jumelles qui composent le beffroi, & les fixer aux poutres 12 12, de la charpente du comble du lieu où le pressoir est placé.
Quatre chaînes ts, de neuf piés sept pouces chacune de longueur, sur cinq pouces d'une face, & quatre de l'autre, en bois de brin très-fort.
Je distingue le bois de brin d'avec le bois de sciage. J'entends par bois de brin, le corps d'un arbre bien droit de fil, & sans n?uds autant qu'il est possible, équarri à la hache ; on le choisit de la grosseur qu'on veut qu'il ait après l'équarrissage : & par bois de sciage, un arbre le plus gros qu'on peut trouver, & que par économie on équarrit à la scie, pour en tirer des pieces utiles au même ouvrage, ou pour d'autres, & qui n'a pas besoin d'être de droit fil.
Six brebis r r, fig. 2. & 3. chacune de cinq piés de longueur, sur six pouces de toutes faces, en bois de brin.
Le dossier y, fig. 2. & 3. composé de quatre dosses, chacune de trois piés de longueur, sur neuf pouces six lignes de largeur & trois pouces d'épaisseur, en bois de sciage.
Le mulet q, composé de trois pieces de bois jointes à languette, faisant ensemble trois piés deux pouces de largeur sur six pouces d'épaisseur & trois piés de hauteur, en bois de brin très-roide.
Quatre flasques 14, chacune de dix piés de longueur, sur deux piés huit pouces de largeur & cinq pouces d'épaisseur, en bois de sciage ; mais le plus de fil qu'il sera possible.
Chaque flasque peut être composée de deux pieces sur la largeur, si on n'en peut pas trouver d'assez large en un seul morceau ; mais il faut pour-lors prendre garde de donner plus de largeur à celle d'en haut qu'à celle d'en-bas, parce que la rainure qu'on est obligé de faire en-dedans de ces flasques se trouve directement au milieu dans toute la longueur. Cette rainure sert pour diriger la marche du mulet, & le tenir toujours à même hauteur.
Neuf pieces de maie yyyy, chacune de neuf piés de longueur, sur dix pouces huit lignes de largeur & huit pouces d'épaisseur, en bois de sciage. Elles seront entaillées de trois pouces & demi, ou même de quatre pouces, pour former le bassin & donner lieu au vin de s'écouler aisément sans passer par-dessus les bords ; le milieu du bassin aura un pouce moins de profondeur que les bords : c'est pourquoi on pourra lever avec la scie à refendre sur chacune de ces maies, une dosse de deux pouces neuf lignes d'épaisseur, le trait de scie déduit, & de sept piés environ de longueur. L'entaille du bassin aura tout-autour environ un pié ou quinze pouces de talut, sur les quatre pouces de profondeur.
Six coins z, de deux piés chacun de longueur, sur six pouces d'épaisseur d'une face, & deux pouces d'autres pour serrer les maies dans les entailles des chantiers.
Le mouton D, fig. 2. & 3. de deux piés quatre pouces de hauteur, sur huit pouces d'épaisseur & deux piés de largeur, en bois de noyer ou d'orme très-dur. On y pratiquera un fond de calotte d'un pouce de profondeur, à l'endroit contre lequel la vis presse. S'il peut y avoir quelque n?ud en cet endroit, ce n'en sera que mieux, sinon on appliquera un fond de calotte de fer, qu'on arrêtera avec des vis en bois mises aux quatre extrémités. J'entends par vis en bois, de petites vis de fer qu'on fait entrer dans le bois avec un tourne-vis ; ces vis auront deux pouces de longueur.
Onze coins E E, fig. 2. & 3. autrement dit pousse-culs, de deux piés quatre pouces de hauteur, sur dix-huit pouces de largeur, faisant ensemble cinq piés d'épaisseur, dont neuf de six pouces d'épaisseur, un de quatre pouces, & un autre de deux pouces. Et afin que l'un ne s'écarte pas de l'autre, on les fera à rainure & à languette, comme on le voit en la fig. 2. Planche premiere.
Six pieces de bois ppp, servant d'appui au dossier, de cinq piés de longueur, & de six pouces d'épaisseur sur chaque face, en bois de brin.
Quatre mouleaux 10, fig. 3. servant à la pression supérieure du marc, chacun de trois prés quatre pouces de longueur, sur six pouces d'une face, & quatre pouces six lignes d'autre, en bois de sciage, & à rainure & languette.
Quatre autres mouleaux, chacun de deux piés trois pouces de longueur ; du reste de même que les précédens, & pour le même usage.
Quatre autres mouleaux, de dix-huit pouces de longueur ; du reste de même que les précédens.
Quatre autres mouleaux, chacun de neuf pouces de longueur ; du reste de même que les précédens. On pourra en avoir de plus courts, si on juge en avoir besoin, tels que les suivans.
Quatre autres mouleaux, chacun de six pouces de longueur ; du reste de même que les précédens, & autant pour l'autre coffre.
Douze planches à couteau G G, fig. 3. de trois piés deux pouces de longueur, sur deux pouces d'épaisseur d'un côté & six lignes d'autre, & environ de huit pouces de largeur, à l'exception de deux ou trois auxquelles on ne donnera que quatre à cinq pouces.
Cinq chevrons xxxxx, fig. 1. & 3. chacun de trois piés deux pouces de longueur sur chaque face, pour porter le plancher.
Quatre planches de six piés six pouces de longueur, sur neuf pouces six lignes de largeur & un pouce d'épaisseur, de bois de chêne, pour le plancher.
Deux écrous uu, dans toutes les figures, de bois de noyer ou d'orme, de cinq piés de longueur, sur vingt pouces de hauteur & quinze d'épaisseur.
Deux vis de bois de cormier CD d'une seule piece, de dix piés de longueur, de neuf pouces de diametre sur le pas, de onze pouces de diametre pour ce qui entre dans le quarré des embrassures, & de quatorze pouces pour le repos.
La grande roue AB, de huit piés de diametre, composée de quatre embrassures, de huit piés de longueur chacune ; de quatre fausses embrassures, de deux piés quatre pouces chacune de longueur ; de quatre liens, de deux piés de longueur chacun. La circonférence au-dehors de la roue, non-compris les dents, sera de vingt-cinq piés six pouces six lignes ; elle doit être partagée en huit courbes, à chacune desquelles il faut donner trois piés un pouce huit lignes de longueur, & quatre pouces pour le tenon de chacune : les embrassures & les courbes doivent avoir six pouces d'épaisseur en tout sens.
Une autre roue E, de cinq piés cinq pouces de diametre, composée de quatre embrassures, chacune de cinq piés quatre pouces six lignes de longueur. La circonférence sera de dix-sept piés un pouce ; elle doit être partagée en quatre courbes, à chacune desquelles il faut donner quatre piés trois pouces trois lignes de longueur, & quatre pouces pour le tenon de chacune : les embrassures & les courbes doivent avoir quatre pouces six lignes d'épaisseur en tout sens.
Une autre roue G, de trois piés neuf pouces de diametre, composée de quatre embrassures, chacune de trois piés huit pouces quatre lignes de longueur. La circonférence sera de onze piés dix pouces ; elle doit être partagée en quatre courbes, à chacune desquelles il faut donner onze pouces une ligne de longueur en-dehors, & trois pouces pour le tenon de chacune : les embrassures & les courbes doivent avoir trois pouces six lignes d'épaisseur en tout sens.
Le pignon DE de la moyenne roue, de cinq piés de longueur, de quinze pouces six lignes de diametre sur le quarré des embrassures, & de cinq pouces de diametre pour chaque boulon ; celui du côté des roues, de quatre pouces ; le repos vers la roue, de neuf pouces six lignes de longueur ; les fuseaux, de dix pouces de longueur, & de deux pouces six lignes de grosseur ; le bout qui porte la crête de fer, de deux pouces six lignes de diametre. Le même pignon aura huit fuseaux.
Le pignon FG de la petite roue, de trois piés de longueur, de quatorze pouces de diametre sur les fuseaux, de neuf pouces sur le quarré des embrassures, de quatre pouces de diametre pour chaque boulon ; le repos vers la roue, de huit pouces ; les fuseaux, de six pouces six lignes de longueur, & deux pouces six lignes de grosseur ; le bout qui porte la crête, d'un pouce six lignes de diametre. Le même pignon aura sept fuseaux.
Le pignon HK de la manivelle, d'un pié & onze pouces de longueur, de treize pouces six lignes de diametre sur les fuseaux ; le boulon du côté du coffre, de quatre pouces de longueur, & celui de la manivelle, de huit pouces ; les fuseaux, de cinq pouces de longueur, & de deux pouces six lignes de grosseur. Le même pignon aura six fuseaux.
La grande roue doit avoir 64 dents ; les dents doivent avoir deux pouces & demi de diametre, trois pouces six lignes de longueur en-dehors des courbes ; deux pouces de diametre, & six pouces de longueur, pour ce qui est enchâssé dans les courbes.
La moyenne roue doit avoir 42 dents ; les dents doivent avoir deux pouces & demi de diametre, trois pouces six lignes de longueur en-dehors des courbes ; deux pouces de diametre, & quatre pouces de longueur pour ce qui est enchâssé dans les courbes.
La petite roue doit avoir 32 dents ; les dents doivent avoir deux pouces & demi de diametre, & trois pouces six lignes de longueur en-dehors des courbes ; un pouce neuf lignes de diametre, & trois pouces six lignes pour ce qui est enchâssé dans les courbes.
Le béfroi qui porte les roues & les pignons, est formé par les quatre longues jumelles de quinze piés de longueur sur sept pouces d'épaisseur pour chaque face ; de deux chapeaux 10, 10, de sept piés de longueur sur même épaisseur.
La manivelle, de bois ou de fer.
Huit bouquets ou piédestaux de pierre M dure non gelée, de 15 pouces d'épaisseur de toutes faces, pour porter les quatre faux chantiers du pressoir.
Deux autres bouquets de même pierre, de deux piés de longueur sur un pié de largeur, & un pié trois pouces d'épaisseur.
Si l'on craint que les boulons de bois des pignons s'usent trop vîte, par rapport à leurs frottemens, on peut y en appliquer de fer d'un pouce & demi de diametre, qu'on incrustera quarrément dans les extrémités de ces pignons, de six ou même huit pouces de longueur. On leur donnera au-dehors un pouce & demi de diametre, & la longueur telle qu'on l'a donnée ci-devant aux boulons de bois.
Dans le cas que l'on se serve de boulons de fer au lieu de ceux de bois, il faudra aussi y employer des coussinets de cuivre de fonte pour chaque boulon. Ces coussinets pourront peser environ trois livres chacun.
Il n'y a point de différence dans la composition des deux coffres ; ainsi le détail que j'ai donné pour la composition de l'un, peut servir pour l'autre.
La vis a, comme nous avons dit, dix piés de longueur ; ces deux coffres ou pressoirs auront quatre piés & demi de distance entre les longues jumelles, pour l'aisance du mouvement.
La grande roue AB tiendra sa place ordinaire ; la moyenne roue E sera placée sur le devant, au-dessus de la grande ; & la petite G, sur le derriere, de quelque peu plus élevée que la moyenne. Celui qui tourne la manivelle, sera placé sur une espece de balcon Gt qui sera dressé au-dessus de l'écrou, du côté gauche.
Le pignon ED de la moyenne roue aura six piés, compris les boulons, du reste du même diametre sur la circonférence des fuseaux, sur le quarré des embrassures pour chaque boulon. Les deux boulons auront chacun une égale longueur d'un pié.
Le pignon FG de la petite roue aura cinq piés quatre pouces de longueur, compris les boulons ; du reste de même diametre sur la circonférence des fuseaux, sur le quarre des embrassures, & pour chaque boulon. Les deux boulons auront chacun une égale longueur de huit pouces.
Le pignon HK de la manivelle aura cinq piés huit pouces de longueur, compris les boulons ; du reste, de même diametre sur la circonférence des fuseaux, sur le quarré des embrassures, & pour chaque boulon. Le boulon de la manivelle aura un pié de longueur, & celui de l'autre bout, huit pouces.
Les fuseaux du pignon de la moyenne roue, au nombre de huit, auront deux piés dix pouces de longueur, & deux pouces six lignes de grosseur.
Ceux du pignon de la petite roue, au nombre de sept, auront huit pouces de longueur, & deux pouces six lignes de grosseur.
Ceux du pignon de la manivelle, au nombre de six, auront cinq pouces de longueur, & deux pouces six lignes de grosseur.
Les quatre montans 8, 13, qui portent tout le mouvement, ont chacun quinze piés de hauteur, non compris les tenons, & sept pouces de largeur. Ces quatre montans seront maintenus par le haut à deux poutres 12, 12, qui forment le plancher.
On couvrira de planches, si on le juge à propos, l'espece de béfroi que forment ces quatre montans, ou on les arrêtera aux solives du plancher.
Calcul des forces du mouvement. Sans avoir égard aux arrangemens que peuvent avoir les différentes pieces d'une machine, soit une vis b*, dont la hauteur du pas est n, servant d'axe à une roue c, à laquelle on transmet le mouvement de l'agent par le moyen de deux roues d, e, & de trois pignons f, g, h, dont le dernier a même axe que la manivelle m, qu'on peut regarder comme une nouvelle roue, suivant la tangente de laquelle tire la puissance qui doit mouvoir la vis.
Toute la machine étant supposée en équilibre, la puissance, que nous appellerons o, sera en équilibre avec l'effort qui se fait au point p, de la dent de la roue c, lorsqu'elle est rencontrée par l'aîle du pignon. Ainsi appellant p cet effort, & f, g, h, d, e, m, les rayons des pignons & des roues de même nom, on aura cette proportion qu'on ne sauroit démontrer ici. ; l'effort p sera aussi en équilibre avec la résistance du marc, qui peut être regardé comme un poids placé sur les filets d'une vis verticale ; puisque son action est dirigée suivant l'axe de la vis qu'on suppose ici horisontale : appellant donc c, le rayon de la grande roue, circ. c. sa circonférence, & r la résistance dont il s'agit ; on aura ; multipliant ces deux proportions par ordre, on trouvera que ; cette analogie qu'on doit regarder comme démontrée, indique que la puissance appliquée à la manivelle, est à la résistance causée par le marc, comme le produit des rayons des pignons par le pas de la vis, est au produit de la circonférence de la roue de la vis par les rayons des autres roues ; c'est-à-dire que si la puissance est représentée par le premier produit, elle sera capable, pour peu qu'on l'augmente, d'emporter la résistance représentée par le dernier.
Il est facile à-présent de tirer de ce rapport général, celui qu'on auroit, en supposant que les valeurs des lettres qui y entrent sont données. Voici les valeurs.
| c=50 | rayon de la roue de la vis. | |||
| circ = | circonférence de la même roue. | la roue c a 64 | dents | |
| d= | rayon de la roue de même nom. | la roue d a 42 | ||
| e= | rayon de la roue de même nom. | la roue e a 30 | ||
| m=7 | rayon de la manivelle. | |||
| n=3 | hauteur du pas de la vis. | |||
| f= | rayon du pignon de la roue d. | le pignon f a 8 | aîles. | |
| g = | rayon du pignon de la roue e. | le pignon g a 7 | ||
| h = | rayon du pignon de la manivelle. | le pignon h a 6 |
Faisant donc la substitution, on aura au lieu de , ; ou , ou ; c'est-à-dire que si la puissance appliquée à la manivelle emploie une force de 25 livres, elle pourra faire équilibre avec une résistance équivalente à un poids de 88000 livres, qui agiroit suivant la même direction qu'elle.
Si l'on vouloit avoir la force qu'il seroit nécessaire d'appliquer tangentiellement à la circonférence de la roue c, pour faire équilibre avec la même résistance, on la trouveroit par cette proportion livres : p ; de sorte que l'on auroit cette force que nous avons appellée p, égale à 840 livres, qui équivalent à la force de 33 hommes & , qui n'emploiroient que celle des muscles, ou au poids de 5 hommes , supposé qu'ils agissent de toute leur pesanteur, que l'on fixe ordinairement à 150 liv. Ce rapport seroit exact & l'expérience repondroit au calcul, si l'on n'avoit point de frottemens à considerer ; mais ils se trouvent dans toutes les machines & en dérangent toutes les proportions ; en sorte que si l'on les calculoit, on trouveroit, comme cela arrive, que la même puissance de m ne seroit capable de faire équilibre qu'avec une résistance beaucoup moindre que 88000 liv.
La considération des frottemens, jointe à celle de la multiplication des roues & des pignons dans le pressoir, pourroit donner du soupçon sur sa bonté : le tems que l'homme est obligé d'employer pour faire faire un tour à la vis (car il est aisé de trouver, en divisant le produit des dents des roues par celui des aîles des pignons, que la manivelle doit faire 240 tours, pour que la vis en fasse un), pourroit même les augmenter ; mais il est facile de repondre à ces deux difficultés. Tous les pressoirs, soit qu'ils ayent un rouage, soit qu'ils n'en ayent point, ont une vis qui en est la principale piece : or, comme c'est elle qui produit le plus grand frottement, il est facile de voir que celui qui viendra des dents des roues lorsqu'elles frottent contre les aîles des pignons, joint à celui de leurs tourillons, ne sera pas à beaucoup près assez considérable pour absorber l'avantage que tirera la puissance des roues & des pignons que nous avons ajoutés aux pressoirs ordinaires. Là le tems d'une serre n'étant pas absolument déterminé, sur-tout quand on fait du vin rouge, il est évident que sa considération ne diminuera en rien la perfection du pressoir.
D'ailleurs la résistance que le marc oppose à la puissance, devenant d'autant plus considérable que la pression augmente dans le commencement de la serre, l'agent n'a point encore besoin d'être soulagé, ainsi on l'applique immédiatement à la roue AB, & l'on fait cesser l'engrenage en levant le pignon DE, par le moyen de deux leviers, sur une extrémité desquels on fait reposer les tourillons.
La remarque que nous venons de faire par rapport aux frottemens, nous conduit naturellement à en faire deux autres pour les diminuer, ou du moins pour en diminuer l'effet. Les frottemens étant d'autant plus considérables, que les parties élevées d'une surface entrent plus avant dans les endroits creux de l'autre, & qu'elles s'en retirent plus difficilement, ce sera toujours une bonne pratique de mettre entre les deux surfaces qui frottent, une graisse qui remplisse les endroits creux, qui puisse faire l'office d'une quantité de petits rouleaux que l'on sait avoir la propriété de diminuer considérablement les frottemens. Pour s'en donner un exemple sensible, il n'y a qu'à considérer ce que font les ouvriers pour se faciliter le transport d'une grosse piece de bois, ils ne manquent jamais de placer sous cette piece de bois des rouleaux. Il seroit aussi à-propos d'employer des tourillons d'un diametre le plus petit qu'il seroit possible ; car ces tourillons n'offrant alors aux frottemens de leurs surfaces que des bras de levier, petits autant qu'ils peuvent l'être, ils en diminueront considérablement l'effet.
De la façon de man?uvrer, en se servant des pressoirs à coffre simple & double. J'ai dejà dit qu'il ne falloit que deux hommes seuls pour les opérations du pressurage, soit que la vendange soit renfermée dans une cuve, soit dans des tonneaux. On doit l'en tirer aussitôt qu'on s'apperçoit qu'elle a suffisamment fermenté, pour la verser dans le coffre du pressoir. Pour cet effet, le pressureur sortira la vis du coffre, de façon que son extrémité effleure l'écrou du côté du coffre, il placera le mouton D, contre l'extrémité de cette vis, & le mulet q, fig. 2. & 3. contre le mouton. Le coffre restant vuide depuis le mulet jusqu'au dossier, sera rempli de la vendange, & du vin même de la cuve ou des tonneaux. Il aura soin, à mesure qu'il versera la vendange, de la fouler avec une pilette quarrée, pour y en faire tenir le plus qu'il lui sera possible. S'il n'a pas suffisamment de vendange pour emplir ce coffre, c'est à lui de juger de la quantité qu'il en aura : si cette quantité est petite, il avancera le mulet vers le dossier autant qu'il le croira nécessaire, & placera entre le mouton & la vis autant de coins E, qu'il en sera besoin. Le coffre rempli de vendange jusqu'au haut des flasques, il rangera sur le marc des planches à couteaux GG, autant qu'il en faudra, les extrémités vers les flasques, les couvrant environ de 2 à 3 pouces l'une sur l'autre ; ensuite il placera sur les planches en travers les mouleaux 10, suivant la longueur du marc, & d'une longueur convenable. Enfin il posera en travers de ces mouleaux, une, deux, ou trois pieces de bois rr, qu'on nomme brebis, sous les chaînes qui se trouvent au-dessus des flasques, & emmanchées dans les jumelles, de façon qu'on puisse les retirer quand il est nécessaire, pour donner plus d'aisance à verser la vendange dans ce coffre.
Toutes ces différentes pieces dont je viens de parler, doivent se trouver à la main du pressureur, de façon qu'il ne soit pas obligé de les chercher, ce qui lui feroit perdre du tems. C'est pourquoi il aura toujours soin, en les retirant du pressoir, de les placer à sa portée, sur un petit échafaud placé à côté de ce pressoir.
Cette man?uvre faite, il dégagera la grande roue de l'axe de la moyenne. Son compagnon & lui tourneront d'abord cette roue à la main, & ensuite au pié en montant dessus, jusqu'à ce qu'elle résiste à leur effort : pour lors ils descendront l'axe de la moyenne roue, pour la faire engrener avec la grande roue, & remettront les boulons à leurs places pour empêcher cet axe de s'élever par les efforts de cette grande roue, & l'un d'eux fera marcher la manivelle ; qui donnera le mouvement aux trois roues & à la vis, qui poussera le mouton, les coins & le mulet contre le marc.
Le maître pressureur aura soin de ne point trop laisser sortir la vis de son écrou, de peur qu'elle ne torde : c'est une précaution qu'il faut avoir pour toutes sortes de pressoirs. Quand il verra que la grande roue approchera des extrémités des flasques de quelques pouces, il détournera cette roue après l'avoir dégagée de l'axe de la moyenne roue, de la façon que nous l'avons dejà dit. Il remettra encore quelques coins, & ayant remis l'axe en sa place ordinaire, il tournera la roue & ensuite la manivelle. De cette seule serre, il tirera du marc tout le vin qui doit composer la cuvée, qu'il renfermera à-part dans une cuve ou grand barlon, dont je parlerai à la suite de cet article, & de la façon que je le dirai.
Cette serre finie, il desserrera le pressoir, ôtera un coin, reculera le mulet de l'épaisseur de ce coin, & fera par ce moyen un vuide entre le mulet & le marc, ce qui s'appelle faire la chambrée ; il retirera les brebis, les mouleaux & les planches à couteau, après quoi il levera avec une griffe de fer à trois dents, la superficie du marc à quelques pouces d'épaisseur qu'il rejettera dans la chambrée, & qu'il y entassera avec une petite pilette de 4 pouces d'épaisseur sur autant de largeur, & sur 8 pouces de longueur : il emplira cette chambrée au niveau du marc, ensuite de quoi il le recouvrira comme ci-devant, des planches à couteaux, des mouleaux & des brebis, & donnera la seconde serre comme la premiere. Trois ou quatre serres données ainsi, suffisent pour dessécher le marc entierement.
Le marc ainsi pressé dans les six parties de son cube, le vin s'écoule par les trous 14. 14. des flasques & du plancher, se repandant sur les mayes, & ensuite par la goulette, sous laquelle on aura placé un petit barlon Q, pour le recevoir.
Pour empêcher le vin qui passe par les trous des flasques, de rejaillir plus loin que le bassin, & le pressureur de salir de la boue qu'il peut apporter avec ses piés, le vin qui coule sur le bassin, on pourra se servir d'un tablier fait de volille de bois blanc, comme le plus léger & le plus facile à manier, qu'on mettra contre les flasques devant & derriere le coffre, & qui couvrira le bassin.
Les deux ou trois dernieres serres donneront ce qu'on appelle le vin de taille & de pressoir, ou de derniere goutte ; il faut mettre à part ces deux ou trois especes de vins, pour être chacune entonnée séparément dans des poinçons.
Je préviens le maître pressureur, que quand il aura desserré son pressoir, il aura de la peine à faire sortir les brebis de leur place, à cause de la forte pression ; c'est pourquoi je lui conseille de se pourvoir d'une masse de fer X, pour les chasser & retirer. Le marc étant entierement desséché & découvert, on le retirera du coffre ; on se servira pour l'arracher d'un pié de fer, de la graisse dont j'ai dejà parlé, & de la pelle ferrée.
Supposé qu'on se serve de ce pressoir à coffre, on peut égrapper à fait les raisins dans les tonneaux ; ce qu'on ne peut faire en se servant des autres pressoirs, sur lesquels une partie des grappes est nécessaire pour lier le marc, qui, sans ce secours, s'échapperoit de toutes parts à la moindre compression.
En égrappant à fait ces raisins dans le tonneau ou dans la cuve, on pourroit les laisser cuver plus longtems : on n'auroit plus lieu de craindre que la chaleur de la cuve ou des tonneaux, emportant la liqueur acide & amere de la queue de la grappe, la communique au vin, ce qui rendroit le goût insupportable.
Toute espece de vin, sur-tout le gris, demande d'être fait avec beaucoup de promptitude & de propreté, ce qui ne se peut facilement faire sur tous les pressoirs dont il est parlé ci-devant, les Pressureurs amenant avec le pié beaucoup de saleté & de boue qui se répandent dans le vin ; ce qui y cause un dommage plus considérable qu'on ne pense, sur-tout pour le marchand qui l'achete sur la lie, comme les vins blancs de la riviere de Marne, où ce défaut a plus lieu que par-tout ailleurs.
Les forains ou vignerons de la riviere de Marne diront tant qu'il leur plaira, que le vin, trois ou quatre jours après qu'il est entonné, jettera en bouillant ce qu'il renferme d'impur. Ils ne persuaderont pas les personnes les plus expérimentées dans l'art de faire du vin, qu'il puisse rejetter cette boue, la partie la plus pesante & la plus dangereuse de son impureté : cela est impossible.
Peut-être ceux d'entre eux qui se flattent & se vantent de mieux composer & façonner leur vin, repliqueront-ils qu'ils mettent à part la premiere goutte qui coule depuis le moment qu'ils ont fait mettre le vin sur le pressoir, jusqu'à l'instant auquel on donne la premiere serre, & qu'ils ne souffrent pas que cette premiere goutte entre dans leur cuvée. On veut bien les croire ; mais combien y a-t-il de gens qui prennent cette sage & prudente précaution ?
On évite ce danger, cet embarras, cette perte presque totale de la premiere goutte de ce vin, qui ne doit dans ce cas trouver place que dans les vins de détour, en se servant du pressoir à coffre. Il est encore d'une très-grande utilité pour les vins blancs : quoi de plus commode ? On apporte les raisins dans le coffre avec les paniers ou barillets ; on n'en foule aucuns au pié, on les range avec la main. On pose des planches de volige devant & derriere le coffre, & dessus les maîs, ce qui forme ce que nous appellons tablier, dont nous avons parlé ci-devant, de façon que les pressureurs marchent dessus ces planches, & que le vin s'écoule dessous elles sans qu'aucunes saletés puissent s'y mêler, & que celui qui sort des trous des flasques puisse incommoder ni rejaillir sur les ouvriers.
A l'égard des autres pressoirs, on est obligé de tailler à chaque serre le marc, avec une bêche bien tranchante ; la grappe de ce raisin étant donc coupée, elle communique au vin la liqueur acide & amere qu'elle renferme, ce qui le rend acre, surtout dans les années froides & humides.
Dans l'usage du pressoir à coffre, on ne taille pas le marc ; on ne tire par conséquent que le jus du raisin : on ne doit pas douter que la qualité du vin qu'on y fait, ne l'emporte de beaucoup sur toute autre, joint à ce que le vin ne rentre pas dans le marc, & qu'il est fait plus diligemment.
Man?uvre du pressoir à double coffre. Les opérations sont les mêmes que celles du seul coffre, à la différence qu'elles se sont alternativement sur les deux coffres ; c'est-à-dire qu'en serrant l'un on desserre l'autre, & que tandis que celui qui est serré s'écoule, ce qui demande un bon quart-d'heure, on travaille le marc de l'autre coffre, de la façon que je l'ai dit précédemment.
Ce double pressoir ne demande point une double force, c'est pourquoi il ne faut pas davantage de pressureurs que pour le seul coffre, & cependant il donne le double de vin. Ces opérations demandent une grande diligence. Moins le vin restera dans le marc, meilleur il sera.
Il ne faut pas plus de deux ou trois heures pour le double marc, au-lieu que dans l'usage des pressoirs à pierre ou à tessons, & de tous autres, il faut dix-huit à vingt heures pour leur donner une pression suffisante.
Pour donner cette pression aux pressoirs à pierre ou à tesson, il faut quelquefois dix à douze hommes ; pour les etiquets, s'ils ont une roue verticale, quatre hommes ; au-lieu que pour celui-ci deux seuls suffisent.
Sur les gros pressoirs, un marc auquel en le commençant on donne ordinairement deux piés, ou deux piés & demi d'épaisseur, se réduit à la fin de la pression à moitié ou un tiers au plus d'épaisseur, c'est-à-dire à quinze ou douze pouces au plus ; & sur les pressoirs à coffre, la force extraordinaire qu'on emploie dans sa pression, réduit le marc de sept piés de longueur, à quinze ou dix-huit pouces de longueur. Je parle ici de longueur au-lieu d'épaisseur, parce que la vis pressant horisontalement dans le coffre, au contraire des autres pressoirs qui pressent verticalement, je dois mesurer la pression par la longueur, qui simule l'épaisseur dans tous les autres pressoirs.
Il est certain, & les personnes qui en feront usage éprouveront, que sur un marc de douze à quinze pieces de vin, il y a dans l'usage de celui-ci, par la forte pression, une piece, ou au-moins une demi-piece de vin à gagner. Cela indemnise des frais du pressurage & au-delà.
Il y a encore beaucoup à gagner pour la qualité du vin, qui ne croupit pas dans son marc, & n'y repasse pas. Cela mérite attention. Joint à ce qu'avec deux hommes on peut faire par jour sur ce double pressoir six marcs, qui rendront chacun quinze poinçons de vin par chaque coffre, ce qui fera en tout cent quatre-vingt poinçons ; au-lieu que sur les autres pressoirs on ne peut en faire que quinze ou vingt pieces par jour, si l'on veut que le marc soit bien é
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PRESSOIR, subst. masc.
Pressoir au Scrabble
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Les citations avec le mot Pressoir
- Ils se sont baissés de nouveau, ayant rempli leurs seilles; ils les portent à la brante où on foule avec le fouloir, et la brante s'en va à sont tour à la cuve, et la cuve au pressoir.Auteur : Charles Ferdinand Ramuz - Source : Le Village dans la montagne (1908)
- L'épi naissant mûrit de la faux respecté. - Sans crainte du pressoir, le pampre tout l'été - Boit les doux présents de l'aurore.Auteur : André Chénier - Source : La Jeune Captive
- Toute grappe de raisin qui vient au pressoir ne fait vin.Auteur : Olivier de Serres - Source : Sans référence
- Il vend sa vigne pour acheter un pressoir.Auteur : Proverbes arabes - Source : Proverbe
- Le vin qui coule des pressoirs - Est moins traître que ces yeux noirs.Auteur : Charles Cros - Source : Sans référence
- Voilà bien la sirène et la prostituée; -
Le type de l'égout; - la machine inventée
Pour désopiler l'homme et pour boire son sang;
La meule de pressoir de l'abrutissement.Auteur : Alfred de Musset - Source : La Coupe et les lèvres (1831) - ... Eternellement la science des maîtres passera dans le coeur des disciples, dans un grand silence attentif, comme cette huile rousse de mes collines qui coule du pressoir dans la jarre par un long fil d'or immobile, ..., sans faire de bruit.Auteur : Marcel Pagnol - Source : Cinématurgie de Paris
- Serrer trop fort le pressoir donne un vin qui sent le pépin.Auteur : Francis Bacon - Source : Sans référence
Les citations du Littré sur Pressoir
- De trois especes de grenades y a-il, des douces, des aigres et des aigres-douces.... De ce fruit se fait du vin, en exprimant son jus au pressoirAuteur : O. DE SERRES - Source : 697
- Cil à qui li pressoirs est, doit livrer toutes les cozes qui doivent estre el pressoir pressoirantAuteur : BEAUMANOIR - Source : XXXVIII, 19
- Sans crainte du pressoir, le pampre tout l'été Boit les doux présents de l'auroreAuteur : A. CHÉN. - Source : la Jeune Captive
- Et nettement tiendra-on les pressoirs durant l'année, afin que le vin passant par là en sorte bon sans scrupuleAuteur : O. DE SERRES - Source : 219
- Celier pour les cuves, tinnes et pressoirsAuteur : O. DE SERRES - Source : 20
- Un pressoir que l'on serre jusqu'à ce que la corde rompeAuteur : Madame de Sévigné - Source : 13 nov. 1676
- PressoirageAuteur : COTGRAVE - Source :
- S'on voit le fust du pressoir viés [vieux] ou vermoluAuteur : BEAUMANOIR - Source : XXXVIII, 19
- Caton, Vitruve et Pline, seuls écrivains qui nous donnent quelques lumières sur les pressoirs des anciens, ne parlent que du pressoir à cage et du pressoir à étiquet ; on peut croire que le pressoir à coffre, qui n'est que le résultat du perfectionnement des deux autres, leur a été inconnuAuteur : MONGEZ - Source : Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. III, p. 59
- S'il brise ou depiece ou pert aucune coze qui est des apertenances du pressoirAuteur : BEAUMANOIR - Source : XXXVIII, 19
- Et de Beaune et d'Aï les rives fortunées... Sous leurs bruyants pressoirs font couler en ruisseaux Des vins délicieux, mûris sur leurs coteauxAuteur : A. CHÉNIER - Source : Hymne à la France
- L'huile parfumée Dont l'or, dans Sicyone, inonde les pressoirsAuteur : MILLEV. - Source : Élég. liv. II
- La marche de ceux qui portent la vendange au pressoirAuteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Hél. V, 7
- De l'arbre d'un pressoir, [faire] le manche d'un cernoir [pour exprimer une décadence]Auteur : COTGRAVE - Source :
- Sans crainte du pressoir, le pampre tout l'été Boit les doux présents de l'auroreAuteur : A. CHÉN. - Source : la Jeune captive.
- Un chacun travailloit l'un après le pressoir, L'autre à bien estouper le ventre à l'entonnoir, Et d'un fil empaissé avec un peu d'estoupe Calfeutrer les bondons....Auteur : R. BELLEAU - Source : ib. p. 30
- Le pressurage se faisait de deux manières ou seulement en foulant avec les pieds, comme dans les premiers âges du monde, ou en faisant agir, après le foulage, des machines qui sont comprises sous le nom générique de pressoirAuteur : MONGEZ - Source : Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. III, p. 57
- PressoireurAuteur : COTGRAVE - Source :
- Il doit y avoir près du pressoir une pièce qui s'appelle vinée, destinée à mettre les cuves et le vin au sortir du pressoirAuteur : GENLIS - Source : Maison rust. t. I, p. 159, dans POUGENS
- Et votre don de l'assemblée [de la Provence] ? - Madame, il est accordé à huit cent mille francs. Voilà qui est fort bien, notre pressoir est bon, il n'y a qu'à serrerAuteur : Madame de Sévigné - Source : 25 nov. 1676
- Toute grappe de raisin ne vient au pressoir faire vinAuteur : GÉNIN - Source : Récréat. t. II, p. 251
- Chacun a bâti à neuf quelque grange ou quelque pressoir avec jardin, chènevière, saulaie autour de sa demeureAuteur : P. L. COUR. - Source : Gaz. du village, n° 4
- Qui veut prisier edefices, si comme mesons ou pressoirs, ou molins, il doit regarder le liu où li edifices estAuteur : BEAUMANOIR - Source : XXVII, 18
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Mise à jour le dimanche 9 novembre 2025 à 07h40
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