La définition de Suspendre du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Suspendre
Nature : v. a.
Prononciation : su-span-dr'
Etymologie : Provenç. suspendre ; espagn. suspender ; ital. sospendere ; du lat. suspendere, de susum, en haut, et pendère, pendre.

Voir les citations du mot SuspendreSignification du mot Suspendre


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de suspendre de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec suspendre pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Suspendre ?


La définition de Suspendre

Mettre, soutenir un corps en l'air de manière qu'il pende.


Toutes les définitions de « suspendre »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

SUSPENDRE. v. tr.
Pendre quelque objet en l'air, l'attacher de telle sorte qu'il ne porte sur rien. Suspendre un lustre au plafond. Une épée était suspendue sur la tête de Damoclès. Se suspendre à une branche, à une corde. Fig. et fam., Être suspendu aux lèvres de quelqu'un, Écouter ses paroles avec une extrême attention.

SUSPENDRE signifie, au figuré, Surseoir, différer, cesser pour quelque temps. Suspendre l'exécution d'un arrêt. On reprit les poursuites qui avaient été suspendues. Suspendre les hostilités. Suspendre son ressentiment, les effets de son ressentiment. La séance est suspendue. Suspendre ses paiements se dit d'une Maison de banque ou de commerce qui se trouve, au moins momentanément, dans l'impossibilité de faire face à ses engagements. Suspendre sa marche, Interrompre sa marche, s'arrêter pour quelque temps. Ces troupes ont suspendu leur marche, ont reçu l'ordre de suspendre leur marche. Suspendre un travail, Interrompre un travail. Les travaux étaient depuis longtemps suspendus. Suspendre son jugement sur quelque chose, Attendre, pour porter son jugement, qu'on soit plus éclairé. Dans le langage politique, Suspendre la constitution, En interrompre l'exercice pour quelque temps. On dit aussi : Suspendre les garanties constitutionnelles. Suspendre l'exécution des lois. Suspendre un journal, En faire cesser la publication pour un certain temps.

SUSPENDRE se dit aussi, figurément, en parlant d'un Ecclésiastique, d'un magistrat, d'un officier, d'un agent quelconque dont on interrompt les fonctions, sans lui ôter son caractère. Suspendre un prêtre de ses fonctions. On a suspendu le maire de cette commune. Le participe passé

SUSPENDU s'emploie adjectivement. Voiture bien suspendue, Voiture dont la suspension est bonne. Pont suspendu. Voyez PONT.

SUSPENDU se dit, par extension, des Choses qui sont en équilibre et qui paraissent se soutenir d'elles-mêmes. Les nuées sont suspendues en l'air.

Littré

SUSPENDRE (su-span-dr') v. a.

Il se conjugue comme pendre.

  • 1Mettre, soutenir un corps en l'air de manière qu'il pende. On lui lia les pieds, on vous le suspendit, La Fontaine, Fabl. III, 1. Ces boucliers, ces devises, ces armes qu'on suspendait dans la lice, Voltaire, Tancrède, Épît. On les suspendait [les protestants sur la place de l'Estrapade] au bout d'une longue poutre, posée sur une poulie au-dessus d'un poteau de vingt pieds de haut, et on les faisait descendre à plusieurs reprises sur un large bûcher enflammé, Voltaire, Hist. Parl. XIX. Au moindre tracas qui survient, on le suspend [l'enfant en nourrice] à un clou comme un paquet de hardes, Rousseau, Ém. I.

    On suspend un cheval, c'est-à-dire on le soutient en l'air, dans certaines opérations, quelquefois pour le ferrer, quelquefois aussi dans certaines maladies, pour l'empêcher de rester couché.

  • 2 Fig. Interrompre, discontinuer, remettre. Elle [l'imagination] fait croire, douter, nier la raison?; elle suspend les sens, elle les fait sentir, Pascal, Pens. III, 3, éd. HAVET. Le ciel, qui semblait suspendre en faveur de la piété de la reine la vengeance qu'il méditait, Bossuet, Reine d'Anglet. Une mort soudaine et surprenante qui a suspendu le cours de nos victoires, Fléchier, Turenne. Dès qu'un léger sommeil suspendait mes ennuis, Racine, Iphig. I, 1. Votre absence en ces lieux suspend toute la joie, Racine, Esth. III, 2. Mes filles, c'est assez?; suspendez vos cantiques, Racine, Ath. II, 1. Donc, mes frères, vous que ce discours regarde, et qui vivez dans des habitudes de crime, que le devoir pascal n'a fait jusqu'ici que suspendre pour un moment, Massillon, Carême, sur la communion. Molière, ayant suspendu son chef-d'?uvre du Misanthrope, le rendit quelque temps après au public, accompagné du Médecin malgré lui, Voltaire, Vie de Molière. Méchants, suspendez vos blasphèmes, Gilbert, le Jugem. dern. Elle [Marie d'Anjou] suspendit le payement de ses officiers pour le joyeux voyage de monsieur saint Jacques en Galice, Duclos, ?uvr. t. II, p. 196. Bientôt le silence de toute la nature l'invite au repos?; un calme délicieux suspend ses sens?; sa paupière s'appesantit, ses idées fuient, échappent, elle s'endort, Condillac, Traité sens. III, 7. Le froid excessif des hivers qui suspendait le cours des fleuves, Raynal, Hist. phil. XVI, 14. Il parut un arrêt du conseil en date du 13 août 1769, par lequel le roi suspendait le privilége exclusif de la compagnie des Indes, Raynal, ib. IV, 26. Ces spectres, ces lutins rôdant dans les ténèbres, Vieux récits, dont le charme, amusant les hameaux, Abrège la veillée et suspend les fuseaux, Delille, Imag. IV.

    Suspendre un travail, des travaux, interrompre son travail, des travaux.

    Suspendre ses payements, se dit d'une maison de commerce qui ne peut pas payer, momentanément au moins, ce qu'elle doit.

    Suspendre son jugement, attendre, pour porter un jugement, qu'on soit plus éclairé. L'art de disputer sur toutes choses, sans prendre jamais d'autre parti que de suspendre son jugement, s'appelle pyrrhonisme, Anal. de Bayle, t. III, p. 393. On doit faire ici ce que les hommes sages font à la lecture de toutes les histoires anciennes et même modernes?: suspendre son jugement, et douter beaucoup, Voltaire, Dict. phil. Dénombrement. L'homme éclairé suspend l'éloge et la censure, Gresset, Méch. IV, 4.

  • 3Il se dit de la constitution, d'une loi qu'on interrompt pour un temps. À la suite des troubles la constitution fut suspendue. La liberté du citoyen est si précieuse, que les lois seules peuvent en suspendre l'exercice, Barthélemy, Anach. Introd. part. II, sect. 1.
  • 4Arrêter pour quelque temps. Les troupes ont suspendu leur marche. Que toujours dans vos vers le sens, coupant les mots, suspende l'hémistiche, en marque le repos, Boileau, Art p. I.
  • 5 Fig. Interdire à quelqu'un l'exercice de ses fonctions, sans lui ôter le caractère dont il est revêtu. On a suspendu le maire de cette commune. Suspendre un prêtre de ses fonctions.
  • 6Tenir en suspens, attentif. On demeura surpris?: Cela suspendit les esprits, La Fontaine, Fabl. VIII, 8.
  • 7 Terme de musique. Faire une suspension. On ne peut guère passer raisonnablement d'un accord à l'autre, sans trouver une note qu'on peut suspendre et résoudre, Grétry, Méth. pour prél. 15.
  • 8Se suspendre, v. réfl. Se tenir suspendu. Il [le fourmilier] monte sur les arbres, et se suspend aux branches par l'extrémité de sa queue, Buffon, Quadrup. t. IV, p. 56.
  • 9Être interrompu. En vérité, lorsqu'il m'arrive de penser que je suis dans le souvenir de ces deux personnes, pour ce moment toutes mes peines se suspendent, Voiture, Lett. 51.

HISTORIQUE

XIIe s. Teu merite [telle récompense] a au chef deu tor Qui felon est e traïtor, Et pire assez, qu'en le sepent à hautes forches mult sovent, Benoit de Sainte-Maure, II, 8838. Quant l'arcevesque sout et bien li fut nuncié Qu'à Dovre erent li trei qui tant l'unt guerreié, Le brief à l'apostolie baille un vaslet à pié, U cil trei prelat erent suspendu e lacié, Th. le mart. 124.

XIVe s. Especialement en fievre l'usage du triacle [thériaque] soit souspendu, H. de Mondeville, f° 87, verso.

XVe s. Au moins estoit ce tenir les gens en crainte, et par especial ses officiers, dont aucuns avoit supendus pour pillerie, Commines, VIII, 18.

XVIe s. Il se faisoit porter dedans un petit lict suspendu bien près de terre, Amyot, Péric. 52. Sertorius avoit occupé l'Hespagne, tenant les Romains suspendus en grande crainte, Amyot, Pomp. 25. Ilz mettoient leurs roys en justice, et les suspendoient de leur royauté, jusques à?, Amyot, Agis et Cléom. 13. Ma maîtresse avoit un coche de clisse, qui n'estoit gueres supendu que de cordes, D'Aubigné, Faen. III, 2. Quelque edict qui surpendist la persecution des reformez, D'Aubigné, Hist. I, 93. Les larmes que cette aultre plus forte passion avoit suspendues, Montaigne, I, 63. C'est l'enfileure de nos aiguilles [aimantées] suspendues l'une de l'aultre, Montaigne, I, 266. Vault-il pas mieulx suspendre sa persuasion, que de??? Montaigne, II, 232.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SUSPENDRE. Ajoutez?:
10Suspendre les pas, marcher avec précaution pour ne pas faire de bruit. Voyez-moi ces délicats de qui le sommeil impose silence à toute une maison, pour qui tout ce qu'il est de serviteurs se ferment la bouche et suspendent les pas, s'ils s'approchent d'eux, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.
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Encyclopédie, 1re édition

SUSPENDRE, v. act. (Gram.) c'est attacher quelque chose en-haut : on suspend une cage, un lustre, une cloche ; la terre est suspendue dans l'espace ; au figuré, on dit suspendre un jugement, suspendre son jugement, demeurer suspendu entre la crainte & l'espérance ; suspendre les progrès de la corruption, du luxe, de l'impiété ; suspendre de ses fonctions un prêtre, un officier de justice, &c.

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Wiktionnaire


Verbe - français

suspendre \sys.p??d?\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Pendre quelqu'objet en l'air, l'attacher de telle sorte qu'il ne porte sur rien.
    • Les grandes cornes qui surmontent la tète du bouc, et la longue barbe qui est suspendue à son menton, lui donnent un air bizarre et équivoque : [?]. (Georges-Louis Leclerc de Buffon, ?uvres complètes, tome 3, page 602, Furne & Cie - París, 1842)
    • On récolte les échalotes lorsque les feuilles jaunissent ; on arrache les plants et on les laisse ressuyer deux ou trois jours sur le sol ; cela fait, on les monte au grenier où on les suspend en paquets. (« Le jardin de l'école », dans Journal des Instituteurs et des Institutrices, vol. 60, éd. Fernand Nathan, 1914, page 319)
  2. (Figuré) Surseoir, différer, cesser pour quelque temps.
    • Il fallut prétexter des affaires à Paris pour être autorisés à monter dans la voiture de Chantilly, dont le départ était suspendu par notre arrestation. (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
    • Suspendre l'exécution d'un arrêt. ? On reprit les poursuites qui avaient été suspendues.
    • Suspendre les hostilités. ? Suspendre son ressentiment, les effets de son ressentiment.
    • La séance est suspendue.
  3. Interrompre, s'arrêter pour quelque temps.
    • Dans toutes les Bourses de la terre, ce fut une avalanche de titres que les porteurs voulaient vendre ; les banques suspendirent leurs paiements, les affaires furent paralysées et cessèrent ; [?]. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 288 de l'édition de 1921)
    • Ces troupes ont suspendu leur marche, ont reçu l'ordre de suspendre leur marche.
    • Les travaux étaient depuis longtemps suspendus.
  4. (En particulier) (Droit) Attendre, pour porter son jugement, qu'on soit plus éclairé.
    • Suspendre son jugement sur quelque chose.
  5. (En particulier) (Politique) Interrompre l'exercice de droits politiques ou civils pour quelque temps.
    • Suspendre la constitution. ? Suspendre les garanties constitutionnelles.
    • Suspendre l'exécution des lois. ? Suspendre un journal.
  6. (En particulier) (Figuré) Interrompre les fonctions d'un ecclésiastique, d'un magistrat, d'un officier, d'un agent quelconque, sans lui ôter son caractère.
    • Les commissaires députés se rendirent à Baix, et après enquête, le 25 janv. 1676, sans s'arrêter à la récusation formée par Corbières, ils le suspendirent de ses fonctions jusqu'au prochain synode et ordonnèrent que, en attendant, l'église de Baix serait desservie par les ministres du voisinage. (« Poudrel (Jean) », dans La France protestante ou vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire, [?], tome 8, par Eugène Haag & Émile Haag, Paris : chez Joël Cherbuliez, 1858, p. 366)
  7. (En particulier) (Éducation) Exclure temporairement un élève.
    • Il a été suspendu trois jours pour s'être battu avec un autre élève.
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Trésor de la Langue Française informatisé


SUSPENDRE, verbe

I. ? [Le procès se déroule dans l'espace]
A. ?
1. Qqn1suspend qqc.1/qqn2(à, sur qqc.2)
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne un inanimé concr., plus rarement un animal ou une pers.] Faire tenir une chose de manière à ce qu'elle pende. Synon. accrocher, pendre.Suspendre un ex-voto/qqc. en ex-voto; suspendre un cadre/un tableau au mur; suspendre du linge (aux fenêtres, sur une corde/un fil); suspendre un vêtement à un clou/au porte-manteau; suspendre son chapeau à la patère; suspendre un jambon/un lustre au plafond; suspendre son fusil à son épaule; être suspendu/se suspendre dans le vide. Son fusil contre un arbre, où il suspend sa carnassière, son chien à ses pieds, il s'arrange pour faire la sieste (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 184).Les hommes d'armes emportent sire Guillaume (...) le jettent dans une écurie. Ils le suspendent par les mains au plus haut du râtelier, de telle manière que ses pieds ne touchent pas terre et que tout son corps tire cruellement sur ses bras (Barrès, Jard. Oronte, 1922, p. 225).V. élingue ex. 1.
b) P. hyperb., avec valeur factitive, vieilli, rare. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers. ou une partie du corps, le plus souvent la main] Faire s'agripper à. La pauvre Tahoser, presque à bout de forces, suspendit ses mains crispées à la première marche de l'escalier (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 273).Au fig., rare. Suspendre qqn à ses lèvres. Captiver quelqu'un. Robin est toujours le causeur substantiel, qui vous suspend à ses lèvres (Goncourt, Journal, 1871, p. 845).Au passif, usuel. V. lèvre B 2 b ?.
c) MÉCAN. Suspendre la caisse (la carrosserie, le corps) d'un véhicule. Fixer la caisse (la carrosserie, le corps) d'un véhicule de façon à ce qu'elle ne porte pas directement sur les essieux mais repose sur des ressorts. Suspendre un véhicule (à la forme passive essentiellement). Équiper un véhicule d'une suspension. Suspendre un corps de carrosse (Ac. 1798). Suspendre le corps, la caisse d'une voiture (Ac. 1835, 1878).
? Part. passé en empl. adj. [En parlant d'un véhicule] (Bien/mal) suspendu. Pourvu d'une (bonne/mauvaise) suspension. Un carrosse qui est mal suspendu (Ac.1798).On pourrait atteler (...) le berlingot du père Hivart: il n'est pas suspendu, mais il n'en est que plus solide (Feuillet, Rom. j. homme pauvre, 1858, p. 109).Un coupé de remise un peu fatigué mais bien suspendu (Colette, Cl. ménage, 1902, p. 159).
2. Empl. pronom., vieilli ou littér.
a) Empl. pronom. réfl. Qqn se suspend (à/après (fam.) qqc.).Synon. de se pendre (v. ce mot B 1 b ?).Se suspendre à une branche. Avec l'agilité d'un singe ou d'un gymnaste de profession, Argyropoulos se suspendit au cordeau flottant et se laissa couler à une quinzaine de pieds environ (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 167).
? P. hyperb. Morrel se suspendit au cordon de la sonnette; mais il eut beau le tirer à le rompre, personne ne vint (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 577).
? En partic. [Le compl. second. désigne une pers. ou une partie du corps ou un vêtement] Synon. s'accrocher, s'attacher, se pendre.Se suspendre à la main, au manteau de qqn. L'enfant (...) la tira par la robe pour la faire retourner, traversa ainsi, essayant de se suspendre à sa mère, tout l'appartement (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 276).Elle ne résista pas à venir de nouveau se suspendre au bras de Daniel (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 794).Se suspendre au cou/aux lèvres de qqn. Embrasser avec effusion. Synon. se pendre au cou* de qqn.Elle était là pour lui sauter au cou à peine la porte ouverte, et pour se suspendre à ses lèvres (Flaub., 1reÉduc. sent., 1845, p. 204).
? Au fig. Accorder une attention soutenue à quelque chose, s'y intéresser passionnément. Me suis suspendu des heures entières à une grande carte de géographie attachée au lambris du corridor de là-haut, pour (...) y chercher la Bastide (Barb. d'Aurev., Memor. pour l'A... B..., 1864, p. 411).Quel apaisement et quel réconfort de se trouver plusieurs qui sentent pareillement et de pouvoir se suspendre tous ensemble à quelque idée supérieure (Barrès, Fam. spir., 1917, p. 15).
b) Empl. pronom. passif. Qqc.1se suspend à qqc.2Être accroché à quelque chose. Entre ce hangar et la fenêtre de la cuisine se suspend le garde-manger, au-dessous duquel tombent les eaux grasses de l'évier (Balzac, Goriot, 1835, p. 10).Sur le cadre blanc de la glace (...) deux crochets de cuivre, où s'étaient suspendues les châtelaines des dames d'autrefois, s'offraient à l'envi pour recevoir ma montre (A. France, Bonnard, 1881, p. 346).
B. ? P. anal.
1. Suspendre qqc. plus rarement qqn (dans l'air/les airs/en l'air, dans le ciel/les nues (vieilli), dans l'espace/le vide) (littér., rare). Faire tenir en l'air, maintenir à une certaine hauteur du sol. Le vent suspend la poussière. La pleine lune pas à pas élève, suspend sa face pieuse (Claudel, Visages radieux, 1947, p. 791).
? À la forme passive ou en empl. pronom. Être en suspension dans les airs, planer. Les nuées sont suspendues en l'air (Ac.).Une frégate est suspendue en l'air C'est un oiseau d'une souveraine élégance aux ailes à incidence variable et profilées comme un planeur (Cendrars, Du monde entier, À tribord, 1924, p. 203).Des ciels où se suspend la brume illuminée (Faure, Espr. formes, 1927, p. 105).
2. Situer sur une hauteur, placer à un endroit élevé. Synon. jucher, percher.Céluta (...) suspendit sa fille à ses épaules (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 348).Au passif. Les donjons enserrés dans les bois, ou suspendus sur la cime des rochers comme l'aire des vautours (...) avaient alors l'éclat de la jeunesse (Chateaubr., Litt. angl., t. 1, 1836, introd., p. 32).
C. ? Au fig., littér.
1. Qqn/qqc.1suspend qqc.2à qqc.3Faire dépendre de, subordonner à. Comment donc osas-tu, voyageuse hirondelle, Aux mains de l'oiseleur suspendre ton destin? (Bouilhet, Dern. chans., 1869, p. 229).C'est par excès d'intellectualisme qu'on suspend le sentiment à un objet (Bergson, Deux sources, 1932, p. 36).À la forme passive. Dépendre de. Mais si vous saviez comme, en tournée, notre sort et notre humeur sont suspendus à la couleur du ciel! (Colette, Vagab., 1910, p. 250).
2. Qqn/qqc.1suspend qqc.2au-dessus de/sur qqn2/qqc.3[Le compl. d'obj. dir. désigne un événement fâcheux, un danger]Faire planer sur. Elle (...) tremblait sous cette idée qu'elle avait bénévolement suspendue au-dessus de sa tête, que si une rupture venait à nous séparer, elle était irrémissiblement perdue (Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 182).Rosablanka est avertie, par cette apparition d'Adam, condamné au travail de la terre, des menaces que le péché suspend sur elle (Béguin, Âme romant., 1939, p. 288).
II. ? [Le procès se déroule dans le temps]
A. ?
1. Qqn/qqc.1suspend qqc.2
a) Interrompre temporairement une action, un processus; en partic. cesser momentanément d'éprouver ou de manifester un sentiment. Suspendre sa course, sa lecture, sa marche, son travail; suspendre ses phrases, ses plaintes, ses pleurs; suspendre son bavardage, son récit; suspendre sa joie, son chagrin; suspendre une conversation, un entretien, un jeu; suspendre une amitié. Il parvint à suspendre l'hémorragie (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 238).L'hiver avec ses neiges et ses pluies dans l'Iran et le Turkestan, le printemps et l'automne avec leurs boues et leurs fondrières dans la Russie et la Sibérie méridionales, arrêtent ou suspendent la circulation (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 224).
? Vieilli, littér. Suspendre ses pas. Marcher avec précaution, sur la pointe des pieds. Vallombreuse s'était avancé (...) suspendant ses pas, retenant son haleine, pour ne pas déranger ce gracieux tableau (Gautier, Fracasse, 1863, p. 336).
? DR. Suspendre une audience. [Le suj. désigne un magistrat] Interrompre une audience pendant un temps limité. L'audience est suspendue. Le président suspendit l'audience (G. Leroux, Myst. ch. jaune, 1907, p. 136).
? DR. COMM. Suspendre ses paiements. Interrompre le règlement de ses échéances. Si j'avais été au courant de cette histoire, j'aurais donné l'ordre de suspendre les paiements et me serais fait déclarer en faillite (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 160).Absol. Vous savez la nouvelle (...) la maison Nucingen suspend? (Balzac, Mais. Nucingen, 1838, p. 647).
b) Vieilli ou littér. [Le suj. désigne un inanimé]
? [Le suj. désigne un corps, une matière vivante ou un phénomène naturel] Cesser temporairement un mouvement propre. Quand l'astre à son midi, suspendant sa carrière, M'inonde de chaleur, de vie, et de lumière (Lamart., Médit., 1820, p. 160).La peau se couvre d'une sueur froide, le c?ur suspend ses battements (Bergson, Essai donn. imm., 1889, p. 39).
? Poét. [Le suj. désigne le temps (ou un espace de temps) gén. personnifié] Mettre provisoirement fin à son écoulement. Ô temps! suspends ton vol; et vous, heures propices! Suspendez votre cours (Lamart., Médit., 1820, p. 136).Les heures ne suspendent point leur fuite; ce n'est pas l'homme qui arrête le temps, c'est le temps qui arrête l'homme (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 145).
2. Qqn suspend qqc.Remettre quelque chose à plus tard. Synon. ajourner, différer.Suspendre l'envoi de sa démission. Je suis déterminé à suspendre mon voyage jusqu'au lendemain (Maine de Biran, Journal, 1815, p. 51).Suspendez votre départ jusqu'à son arrivée (Saint-Exup., Courr. Sud, 1928, p. 74).
? En partic. Suspendre son jugement (ou autre terme du même parad.). Réserver son jugement dans l'attente d'un complément d'information ou pour s'accorder le temps d'une réflexion plus approfondie. Suspendre sa décision, son opinion. Ce qui nous importe par-dessus tout, c'est de peser (...) la valeur des motifs qui nous portent à accorder, à refuser ou à suspendre notre assentiment (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 112):
... nous prétendons suspendre notre jugement tant que des travaux (...) n'auront pas établi de façon claire les relations non fortuites ou, au contraire, l'absence totale de rapports entre les faits et leurs principaux significateurs selon la tradition astrologique. Divin.1964, p. 165.
B. ? DROIT
1. Qqn/qqc.1suspend qqc.2Interdire momentanément un acte, l'exercice de quelque chose ou p. méton. un règlement, un droit, une disposition légale. Suspendre l'application d'une loi, la constitution, les garanties constitutionnelles, un règlement. En Angleterre, si une crise vient à faire suspendre l'habeas corpus, tout individu est passible de la prison par la seule volonté des ministres (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 912).Le 1eraoût, la sortie des capitaux fut interdite; le 15, on suspendit l'exportation d'un grand nombre de produits (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 367).
? En partic. Empêcher temporairement la parution ou la diffusion d'un écrit, la représentation d'un spectacle. Suspendre un journal, une pièce de théâtre. Le motif de la suspension était absolument nécessaire. Or le théâtre s'en est bien gardé (...). Guérin écrit: Pourquoi suspend-on Hernani ? (Hugo, Corresp., 1867, p. 68).Le gouvernement de Hitler (...) promulguait un décret permettant de suspendre toute publication qui répandrait des nouvelles dangereuses pour la sécurité de l'état (Civilis. écr., 1939, p. 38-13).
? DR. COMM. Suspendre les poursuites. ,,Interdire momentanément toute action en paiement contre le débiteur ou interrompre celles qui ont déjà été engagées`` (Roland-Boyer 1983). L'exercice de la contrainte par corps n'empêche ni ne suspend les poursuites et les exécutions sur les biens (Code civil, 1804, art. 2069, p. 371).
2. Qqn1/qqc.1suspend qqn2
a) ADMIN. Relever temporairement quelqu'un de ses fonctions. Suspendre un fonctionnaire. L'affaire Dreyfus est enterrée pour jamais. Il n'y a plus que (...) des recteurs à suspendre, des professeurs (race odieuse) à casser (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 86).
? [Suivi d'un compl. second.] Les préfets nommeront et pourront suspendre de leurs fonctions les membres des conseils municipaux (Loi du 28 pluviôse an VIII, 1800ds Doc. hist. contemp., p. 99).
b) DR. CANONIQUE. [Le suj. désigne l'autorité eccl.] Interdire momentanément à un prêtre l'exercice de son ministère. Le coupable de tous les autres coupables, c'est l'évêque, qui suspend, interdit, condamne, foudroie par tous les moyens trois prêtres (Barrès, Colline insp., 1913, p. 241).
? Suspendre qqn a divinis. Suspendre un prêtre en lui interdisant explicitement la célébration de la messe et l'administration des sacrements. Dieu a suspendu Israël comme aujourd'hui on dit que l'Évêque suspend un mauvais prêtre a divinis (Claudel, Poète regarde Croix, 1938, p. 73).
c) SPORTS. [Le suj. désigne l'autorité fédérale] Interdire provisoirement ou définitivement à un sportif titulaire d'une licence de participer aux épreuves officielles. (Ds Petiot 1982). L'Union Anglaise avait suspendu un certain nombre d'amateurs accusés d'être payés (Le Sport,7 mai 1886,dsPetiot 1982).
REM.
Suspensible, adj.,rare. Apte à suspendre une action, un processus. Chez l'homme ce caractère suspensible de l'action s'accentuera (Ric?ur, Philos. volonté, 1949, p. 91).
Prononc. et Orth.: [sysp? ?:d? ?], (il) suspend [-p? ?]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. A. 1. a) 1remoit. xiies. « accrocher par le haut, maintenir au-dessus du sol en fixant par le haut » (Psautier Oxford, 132, 2, éd. Fr. Michel, 213); ca 1280 souzpenduz (G. Diamiens, Escanor, 12533 ds T.-L.); 1805 ponts suspendus (Cottin, Mathilde, t. 4, p. 207); b) 1711 « maintenir au-dessus de quelqu'un, menaçant (comme l'épée de Damoclès) » (Crebillon, Rhadamisthe et Zénobie, p. 269); 2. a) 1584 suspendu « qui se maintient en l'air, qui plane » (Ronsard, Hymnes ds ?uvres, éd. P. Laumonier, t. 8, p. 279, vers 452 var.); 1769 « faire tenir en l'air, disposer dans le ciel » (Saint-Lambert, Les Saisons, p. 160); b) 1653 suspendu « qui ne retombe pas, retenu » (en parlant des eaux de la Mer Rouge (P. Lemoyne, Saint-Louis ou le héros chrétien, p. 75); c) 1656 pronom. se suspendre « tenir sans tomber ou sans sombrer » (J. Chapelain, La Pucelle ou la France délivrée, p. 433); 3. 1630 suspendu « fixé de manière à amortir les cahots » (D'Aubigné, Avantures du Baron de Faeneste, III, r ds ?uvres, éd. Réaume et De Caussade, t. 2, p. 484); 1761 suspendre plus doucement les carrosses (Rousseau, La Nouvelle Héloïse, t. 4, p. 12); 4. 1654 « faire tenir accroché, être le support de » (Scudery, Alaric ou Rome vaincue, p. 60); 5. a) 1658 « dans une position surélevée » jardins suspendus (G. Colletet, L'Art poétique, 1 ds Traitté de l'épigramme et traitté du sonnet, p. 62); b) 1763 « perché très haut ou en surplomb » rocher suspendu (Marmontel, Poét. fr., p. 156); 1770 forts suspendus (Delille, Géorgiques, p. 93); 1820 « situer, construire au bord du précipice » (Lamart., Médit., p. 26). B. 1. 1559 fig. « maintenir dans un certain état et sans réaction, figé » (Amyot, Pompée, 25 ds Littré); 2. 1625 suspendu « en balance, hésitant » (J. P. Camus, Palombe ou la femme honnorable, p. 246). C. 1752 mus. (D'Alembert, Élém. de musique, 135, note ggg ds IGLF). D. 1. 1818-27 se suspendre à p. métaph. « s'accrocher moralement à, être tributaire de » (Chateaubr., Polém., p. 289); 2. 1835 « faire dépendre de, rendre tributaire de » (Vigny, Serv. et grand. milit., p. 67). II. A. Ca 1175 « interrompre les fonctions de (quelqu'un) » (Chron. Ducs Normandie, 37332 ds T.-L.). B. 1. xiiies. soupendre « empêcher d'agir, interrompre l'activité de » (Cinq joies N.-D., ms. Reims 774/778, fo135c ds Gdf.); 2. a) 1312 « empêcher, interdire à » (Ordonnance Philippe le Bel ds Ordonnances des rois de France, t. 1, p. 507); b) 1763 spéc. « interrompre (une activité ou une publication) par une mesure d'interdiction » (Louis de Bachaumont, Mém. secrets, 10 mars, p. 187); 3. a) 1314 « interrompre (quelque chose, un processus, ici un traitement médical) » (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos,1853); b) 1759 suspendre un payement (Barbier, Chron. de la Régence et du règne de Louis XV, p. 194); 4. ca 1590 (le sujet désigne qqc.) « être la cause de l'interruption ou la fin de » (Montaigne, Essais, I, 18, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 76); 5. a) 1629 se suspendre de (qqc.) « interrompre, arrêter » (Boisrobert, Hist. indienne d'Anaxandre et d'Orazie, p. 349); b) 1648 se suspendre « s'interrompre, s'arrêter » (Voiture, Lettres, 51, p. 184); c) 1793 suspendre de « arrêter de, empêcher de » (Staël, Lettres L. de Narbonne, p. 182). C. 1. 1478 « surseoir, différer l'application ou la validité de » (Ordonnance Louis XI ds Ordonnances des rois de France, t. 18, p. 427); 2. 1624 « reporter à plus tard, retarder » (Vital D'Audiguier, Hist. tragi-comique de nostre temps, p. 233); 3. 1560 « différer, laisser dans le doute, ne pas juger » (Calvin, Institution chrétienne, éd. J.-D. Benoît, t. 1, p. 82). D. 1674 « marquer une pause ou une rupture (dans une phrase, un vers...) » (Boileau, Art poétique, éd. Ch. H. Boudhors, t. 2, p. 84). Empr. au lat.suspendere « tenir en l'air, accrocher par le haut, retenir, faire dépendre de, etc. », en lat. chrét. « tenir à l'écart, priver, interdire (en parlant de l'excommunication) » (Blaise Lat. chrét.) d'où « priver d'une charge ou d'un bénéfice » (Souter, À Glossary of Later Latin; Latham; v. aussi Du Cange). Les formes de type souspendre, soupendre (v. p. ex. I A 1 a et II B 1) ont disparu sous l'infl. du latin. Fréq. abs. littér.: 1 512. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 467, b) 1 762; xxes.: a) 1 314, b) 1 734.

SUSPENDRE, verbe
Étymol. et Hist. I. A. 1. a) 1remoit. xiies. « accrocher par le haut, maintenir au-dessus du sol en fixant par le haut » (Psautier Oxford, 132, 2, éd. Fr. Michel, 213); ca 1280 souzpenduz (G. Diamiens, Escanor, 12533 ds T.-L.); 1805 ponts suspendus (Cottin, Mathilde, t. 4, p. 207); b) 1711 « maintenir au-dessus de quelqu'un, menaçant (comme l'épée de Damoclès) » (Crebillon, Rhadamisthe et Zénobie, p. 269); 2. a) 1584 suspendu « qui se maintient en l'air, qui plane » (Ronsard, Hymnes ds ?uvres, éd. P. Laumonier, t. 8, p. 279, vers 452 var.); 1769 « faire tenir en l'air, disposer dans le ciel » (Saint-Lambert, Les Saisons, p. 160); b) 1653 suspendu « qui ne retombe pas, retenu » (en parlant des eaux de la Mer Rouge (P. Lemoyne, Saint-Louis ou le héros chrétien, p. 75); c) 1656 pronom. se suspendre « tenir sans tomber ou sans sombrer » (J. Chapelain, La Pucelle ou la France délivrée, p. 433); 3. 1630 suspendu « fixé de manière à amortir les cahots » (D'Aubigné, Avantures du Baron de Faeneste, III, r ds ?uvres, éd. Réaume et De Caussade, t. 2, p. 484); 1761 suspendre plus doucement les carrosses (Rousseau, La Nouvelle Héloïse, t. 4, p. 12); 4. 1654 « faire tenir accroché, être le support de » (Scudery, Alaric ou Rome vaincue, p. 60); 5. a) 1658 « dans une position surélevée » jardins suspendus (G. Colletet, L'Art poétique, 1 ds Traitté de l'épigramme et traitté du sonnet, p. 62); b) 1763 « perché très haut ou en surplomb » rocher suspendu (Marmontel, Poét. fr., p. 156); 1770 forts suspendus (Delille, Géorgiques, p. 93); 1820 « situer, construire au bord du précipice » (Lamart., Médit., p. 26). B. 1. 1559 fig. « maintenir dans un certain état et sans réaction, figé » (Amyot, Pompée, 25 ds Littré); 2. 1625 suspendu « en balance, hésitant » (J. P. Camus, Palombe ou la femme honnorable, p. 246). C. 1752 mus. (D'Alembert, Élém. de musique, 135, note ggg ds IGLF). D. 1. 1818-27 se suspendre à p. métaph. « s'accrocher moralement à, être tributaire de » (Chateaubr., Polém., p. 289); 2. 1835 « faire dépendre de, rendre tributaire de » (Vigny, Serv. et grand. milit., p. 67). II. A. Ca 1175 « interrompre les fonctions de (quelqu'un) » (Chron. Ducs Normandie, 37332 ds T.-L.). B. 1. xiiies. soupendre « empêcher d'agir, interrompre l'activité de » (Cinq joies N.-D., ms. Reims 774/778, fo135c ds Gdf.); 2. a) 1312 « empêcher, interdire à » (Ordonnance Philippe le Bel ds Ordonnances des rois de France, t. 1, p. 507); b) 1763 spéc. « interrompre (une activité ou une publication) par une mesure d'interdiction » (Louis de Bachaumont, Mém. secrets, 10 mars, p. 187); 3. a) 1314 « interrompre (quelque chose, un processus, ici un traitement médical) » (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos,1853); b) 1759 suspendre un payement (Barbier, Chron. de la Régence et du règne de Louis XV, p. 194); 4. ca 1590 (le sujet désigne qqc.) « être la cause de l'interruption ou la fin de » (Montaigne, Essais, I, 18, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 76); 5. a) 1629 se suspendre de (qqc.) « interrompre, arrêter » (Boisrobert, Hist. indienne d'Anaxandre et d'Orazie, p. 349); b) 1648 se suspendre « s'interrompre, s'arrêter » (Voiture, Lettres, 51, p. 184); c) 1793 suspendre de « arrêter de, empêcher de » (Staël, Lettres L. de Narbonne, p. 182). C. 1. 1478 « surseoir, différer l'application ou la validité de » (Ordonnance Louis XI ds Ordonnances des rois de France, t. 18, p. 427); 2. 1624 « reporter à plus tard, retarder » (Vital D'Audiguier, Hist. tragi-comique de nostre temps, p. 233); 3. 1560 « différer, laisser dans le doute, ne pas juger » (Calvin, Institution chrétienne, éd. J.-D. Benoît, t. 1, p. 82). D. 1674 « marquer une pause ou une rupture (dans une phrase, un vers...) » (Boileau, Art poétique, éd. Ch. H. Boudhors, t. 2, p. 84). Empr. au lat.suspendere « tenir en l'air, accrocher par le haut, retenir, faire dépendre de, etc. », en lat. chrét. « tenir à l'écart, priver, interdire (en parlant de l'excommunication) » (Blaise Lat. chrét.) d'où « priver d'une charge ou d'un bénéfice » (Souter, À Glossary of Later Latin; Latham; v. aussi Du Cange). Les formes de type souspendre, soupendre (v. p. ex. I A 1 a et II B 1) ont disparu sous l'infl. du latin.

Suspendre au Scrabble


Le mot suspendre vaut 12 points au Scrabble.

suspendre

Informations sur le mot suspendre - 9 lettres, 3 voyelles, 6 consonnes, 7 lettres uniques.

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suspendre

Les mots proches de Suspendre

SusSusceptibilitéSusceptibleSusceptionSuscitateurSuscitationSuscitementSusciterSuscriptionSusdit, iteSus-orbitaireSuspecterSuspendreSuspendu, ueSuspensSuspenseSuspenseurSuspensif, iveSuspensionSuspensoir ou suspensoireSuspicionSusseyerSustentationSustenterSustentionSusurrationSusurrementSusurrersussusSussus-orbitaireSus-Saint-LégersusceptibilitésusceptibilitéssusceptiblesusceptiblessuscitasuscitaientsuscitaissuscitaitsuscitantsuscitesuscitésuscitéesuscitéessuscitentsuscitersusciteraientsusciteraitsusciterontsuscitessuscitéssuscriptionsusditsusditsusditesusditesusditessushisusmentionnésusmentionnéeSusmioususnommésusnommésusnomméesusnomméssuspectsuspectsuspectaientsuspectaissuspectaitsuspectantsuspectesuspectesuspectesuspectésuspectée


Mots du jour


Opiniâtreté     Rénovateur, trice     Croupion     Orfévrerie     Rejaunir     Ressouvenance     Drolatique     Oligarque     Homonyme     Privation     

Les citations avec le mot Suspendre


  1. Rien de tel qu'un support véridique pour y suspendre un mensonge.

    Auteur : Frédérique Audouin-Rouzeau, dite Fred Vargas - Source : Debout les morts (1995)


  2. Pourquoi suspendre la course de ma main sur ce papier qui recueille ... ce que je sais de moi, ce que j'essaie d'en cacher, ce que j'en invente et ce que j'en devine?

    Auteur : Sidonie Gabrielle Colette - Source : La Naissance du jour (1928)


  3. Que nos politiques daignent suspendre leurs calculs et qu'ils apprennent une fois qu'on a de tout avec de l'argent , hormis des moeurs et des citoyens.

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Discours sur les sciences et les arts (1750), Seconde partie


  4. La lâcheté est presque toujours due à la simple incapacité de suspendre l'activité de son imagination.

    Auteur : Ernest Hemingway - Source : Men at war


  5. Il vaut mieux suspendre une bonne action, que de risquer en la précipitant d'en faire une mauvaise.

    Auteur : Hypolite de Livry - Source : Pensées, réflexions, impatiences, maximes, sentences (1808)


  6. Quel bras peut vous suspendre, innombrables étoiles?

    Auteur : Louis Racine - Source : La Religion (1742), Chant I


  7. Le seul avantage du provisoire est de suspendre le définitif.

    Auteur : Hervé Bazin - Source : Les Bienheureux de la désolation (1970)


  8. Flâner, ce n'est pas suspendre le temps mais s'en accommoder sans qu'il nous bouscule.

    Auteur : Pierre Sansot - Source : Du bon usage de la lenteur (2008)


  9. Suspendre son jugement, c'est ne pouvoir dire quelle proposition il faut croire ou ne pas croire et montrer que les choses nous paraissent également dignes ou indignes de créance.

    Auteur : Sextus Empiricus - Source : Hypotyposes pyrrhoniennes, I, 22


  10. Saigneur... Le boucher suprême qui étripe, au dernier jour, tous les hommes pour les suspendre à l'étal de leur désir d'éternité.

    Auteur : Chantal Dupuy-Dunier - Source : Saorge, dans la cellule du poème (2009)


  11. Un clou, pour y suspendre ses pensées.

    Auteur : Joseph Joubert - Source : Carnets tome 2


  12. Mais si quelqu'un doit scandaliser l'un de ces petits qui croient en moi, il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d'être englouti en pleine mer!

    Auteur : La Bible - Source : Matthieu, XVIII, 6


Les citations du Littré sur Suspendre


  1. M. d'Arci imagina de suspendre un petit canon à un pendule, et de juger de la force de la poudre par l'arc que le recul ferait décrire à ce canon ; cet instrument a été adopté par la régie des poudres

    Auteur : CONDORCET - Source : d'Arci.


  2. Donc, mes frères, vous que ce discours regarde, et qui vivez dans des habitudes de crime, que le devoir pascal n'a fait jusqu'ici que suspendre pour un moment

    Auteur : MASS. - Source : Carême, Sur la communion.


  3. Le ciel, qui semblait suspendre en faveur de la piété de la reine la vengeance qu'il méditait, commença à se déclarer

    Auteur : BOSSUET - Source : Reine d'Anglet.


  4. Il n'y aurait rien de sûr jusqu'à la révision et l'approbation de ces messieurs ; il faudrait suspendre son jugement à l'égard de ces livres précoces qui ont paru avant que d'être éclairés des lumières de ces académiciens législateurs de la langue et donneurs de modèles pour bien écrire

    Auteur : FURETIÈRE - Source : Factums, t. I, p. 191


  5. Il fallait savoir si la force qui est communiquée aux projectiles dépend de la promptitude avec laquelle la poudre s'enflamme ; mais, pour faire ces expériences, on avait besoin d'une éprouvette qui donnât des résultats précis, et il n'en existait pas ; M. d'Arci imagina de suspendre un petit canon à un pendule....

    Auteur : CONDORCET - Source : d'Arci.


  6. Et mon oeil aime à se suspendre à ce foyer aérien ; Et je leur dis sans les comprendre : Flambeaux pieux, vous faites bien

    Auteur : LAMART. - Source : Harm. I, 4


  7. Ces exemples de piété [le supplice des protestants sous Henri II] consistaient à suspendre les patients à une haute potence dont on les faisait tomber à plusieurs reprises sur le bûcher

    Auteur : Voltaire - Source : Moeurs, 125


  8. Il [l'homme] est toujours disposé à nier ce qui lui est incompréhensible ; au lieu qu'en effet il ne connaît naturellement que le mensonge, et qu'il ne doit prendre pour véritables que les choses dont le contraire lui paraît faux ; et c'est pourquoi toutes les fois qu'une proposition est inconcevable, il faut en suspendre le jugement et ne pas la nier à cette marque, mais en examiner le contraire ; et, si on le trouve manifestement faux, on peut hardiment affirmer la première, tout incompréhensible qu'elle est

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Esp. géom. I


  9. La chèvre a quelque chose de tremblant et de sauvage dans la voix, comme les rochers et les ruines où elle aime à se suspendre

    Auteur : CHATEAUBR. - Source : Génie, I, V, 5


  10. Conduire la génisse à la source qu'elle aime, Ou suspendre la chèvre au cytise embaumé

    Auteur : LAMART. - Source : Méd. II, 15


  11. Le ciel, qui semblait suspendre en faveur de la piété de la reine la vengeance qu'il méditait

    Auteur : BOSSUET - Source : Reine d'Anglet.


  12. M. d'Arci imagina de suspendre un petit canon à un pendule, et de juger de la force de la poudre par l'arc que le recul ferait décrire à ce canon.... pour juger de la supériorité d'une poudre sur une autre, on trouverait difficilement un instrument plus sensible ou plus sûr

    Auteur : CONDORCET - Source : d'Arci.


  13. Tous chalans sont tenus de bransler [suspendre la marche], arriver, venir à la chambre de ladite recepte

    Auteur : MANTELLIER - Source : Glossaire, Paris, 1869, p. 14


  14. On ne peut guère passer raisonnablement d'un accord à l'autre, sans trouver une note qu'on peut suspendre et résoudre

    Auteur : GRÉTRY - Source : Méth. pour prél. 15


  15. Cette visite que vous rendez, vient de suspendre une querelle domestique, qui n'attend que votre retraite pour recommencer

    Auteur : LA BRUY. - Source : V


  16. Leur condition [des princesses] les oblige à se prêter quelquefois au monde.... pour calmer et suspendre par d'honnêtes et nécessaires divertissements les passions secrètes qui le dévorent

    Auteur : FLÉCH. - Source : Dauphine.


  17. L'âme à cet âge n'a plus la force de se suspendre aux illusions, fils dorés que du haut du ciel l'espérance jette à la jeunesse

    Auteur : CH. DE BERNARD - Source : la Cinquantaine, § XII


  18. Je crois qu'on doit suspendre son jugement sur la seconde observation touchant la durée de la gestation qu'il dit n'être que de neuf mois, tandis que tous les voyageurs assurent qu'il passe pour constant que la femelle de l'éléphant porte deux ans

    Auteur : BUFF. - Source : Quadrup. t. IX, p. 167, dans POUGENS


  19. Contraindre la plupart des magistrats à rendre compte de leur administration, suspendre de leurs fonctions ceux d'entre eux qui violent les lois, les traîner en prison, les déférer au tribunal supérieur, et les exposer, par des poursuites vives, à perdre la vie ; tous ces droits sont réservés aux éphores

    Auteur : BARTHÉL. - Source : Anach. chap. 45


  20. L'art de disputer sur toutes choses, sans prendre jamais d'autre parti que de suspendre son jugement, s'appelle pyrrhonisme

    Auteur : ROLLIN - Source : Hist. anc. XXVI, 1re part. III, II, 3


  21. La liberté du citoyen est si précieuse, que les lois seules peuvent en suspendre l'exercice

    Auteur : BARTHÉL. - Source : Anach. Introd. part. II, sect. 1


  22. Vault-il pas mieulx suspendre sa persuasion, que de... ?

    Auteur : MONT. - Source : II, 232




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 15h37










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