La définition de Rêvé, ée du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Rêvé, ée
Nature : part. passé de rêver
Prononciation : rê-vé, vée
Etymologie : D'après du Cange, reva est une forme pour roga, demande, du latin rogare ; d'après Demenard, c'est le nom de Pierre la Reve, nom qui passa à l'impôt, comme celui de Paulet à la paulette.

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La définition de Rêvé, ée




Toutes les définitions de « rêvé, ée »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

RÊVE. n. m.
Assemblage involontaire d'images et d'idées, souvent incohérentes, parfois nettes et suivies, qui se présentent à l'esprit pendant le sommeil. J'ai eu de mauvais rêves. J'ai fait un singulier rêve, un rêve agréable. Fig., Il a fait un beau rêve, se dit d'un Homme qui a joui d'un bonheur fort court ou qui n'a eu qu'une espérance trompeuse et de peu de durée. Il se dit aussi d'un Homme à qui survient un succès, un bonheur que rien ne lui faisait espérer.

RÊVE se dit au figuré des Projets sans fondement, des idées chimériques. Ce projet n'est qu'un beau rêve. Ses espérances n'ont été qu'un rêve. Puisse cette idée n'être pas un rêve! Ce système est le rêve d'un esprit mal équilibré. Il se dit encore au figuré de Désirs, d'espérances. Rêve de gloire. Rêve d'amour. Rêve de fortune. Rêve d'ambition. Son rêve est d'habiter la campagne.

Littré

RÊVE (rè-v') s. m.
  • 1Combinaison involontaire d'images ou d'idées, souvent confuses, parfois très nettes et très suivies, qui se présentent à l'esprit pendant le sommeil. Non-seulement ils [les rossignols] dorment, mais ils rêvent, et d'un rêve de rossignol, car on les entend gazouiller à demi-voix et chanter tout bas, Buffon, Ois. t. IX, p. 151. Je demande que chacun réfléchisse sur les rêves, et tâche de reconnaître pourquoi les parties en sont si mal liées, et les événements si bizarres?; il m'a paru que c'était principalement parce qu'ils ne roulent que sur des sensations et point du tout sur des idées, Buffon, Disc. nat. animaux, ?uv. t. V p. 325. Si les organes seuls produisent les rêves de la nuit, pourquoi ne produiraient-ils pas seuls les idées du jour?? Voltaire, Dict. phil. Somnambules. C'est un état bien singulier que celui du rêve, aucun philosophe que je connaisse n'a encore assigné la vraie différence de la veille et du rêve, Diderot, Salon de 1767, ?uv. t. XIV, p. 253, dans POUGENS. Elle croit aux songes?; quand elle a fait un mauvais rêve, la voilà de mauvaise humeur pour toute la journée, Genlis, Théât. d'éduc. la Tendresse matern. sc. 1. Ainsi de nos pensers nos rêves sont l'écho, Delille, Imag. 1. Le rêve du méchant est son premier supplice, Delille, ib. Là jamais ne s'élève Bruit qui fasse penser?; Jusqu'à ce qu'il s'achève, On peut mener son rêve Et le recommencer, Lamartine, Harm. III, 10.

    Fig. et familièrement. Il a fait un beau rêve, se dit d'un homme qui a joui d'un bonheur très court, qui s'est bercé d'un espoir trompeur.

    Il se dit aussi d'un succès, d'un bonheur que rien ne pouvait faire attendre. être d'un siècle entier la pensée et la vie, Émousser le poignard, décourager l'envie, Ébranler, raffermir l'univers incertain, Aux sinistres clartés de la foudre qui gronde, Vingt fois contre les dieux jouer le sort du monde, Quel rêve?!? et ce fut ton destin, Lamartine, Méditat. II, 7, Bonaparte.

    Fig. et familièrement. Les histoires que vous nous contez là sont de beaux rêves, elles n'ont pas plus de suite, de vraisemblance que si elles étaient des rêves.

    Fig. et familièrement. C'est un rêve que de vous voir ici, on s'y attendait si peu qu'il semble qu'on rêve.

    Fig. Le rêve de quelqu'un, ce à quoi il songe toujours. Sans vieillir, accablé de jours, La fin du monde est mon seul rêve, Béranger, Juif errant.

  • 2 Fig. Il se dit de tout ce qui est comparé à un rêve. Ce n'est pas là un système de philosophie [la physique de Descartes], c'est le rêve d'un homme en délire, Voltaire, Dial. XXIX, 10. Délires insensés?! fantômes monstrueux?! Et d'un cerveau malsain rêves tumultueux?! Chénier, l'Invent. De ce rêve enchanteur je goûtais le mensonge, Chénier M. J. Fénelon, II, 3. Vous m'avez délaissé, doux rêves de la vie, Chénier M. J. la Prom. Nos guerriers, instruits par vos leçons, Comme un rêve insensé méprisent mes soupçons, Delavigne, Vêp. sicil. III, 3. La gloire est le rêve d'une ombre, Lamartine, Médit. I, 11.

SYNONYME

RÊVE, RÊVERIE. Le rêve est d'un homme endormi?; la rêverie est d'un homme éveillé.

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Encyclopédie, 1re édition

RÊVE, s. m. (Com.) ancien droit ou imposition qui se leve sur les marchandises qui entrent en France, ou qui en sortent. On dit ordinairement rêve & haut passage ; ces deux droits autrefois séparés, ont été depuis réunis ; on appelloit anciennement ce droit jus regni, droit de regne ou de souveraineté, d'où par corruption on a fait droit de resve. Voyez Traite foraine. Diction. de Com.

Rêve, s. m. (Métaphysique.) songe qu'on fait en dormant. Voyez Songe.

L'histoire des rêves est encore assez peu connue, elle est cependant importante, non-seulement en médecine, mais en métaphysique, à cause des objections des idéalistes ; nous avons en rêvant un sentiment interne de nous-même, & en même-tems un assez grand délire pour voir plusieurs choses hors de nous ; nous agissons nous-mêmes voulant ou ne voulant pas ; & enfin tous les objets des rêves sont visiblement des jeux de l'imagination. Les choses qui nous ont le plus frappé durant le jour, apparoissent à notre ame lorsqu'elle est en repos ; cela est assez communément vrai, même dans les brutes, car les chiens rêvent comme l'homme, la cause des rêves est donc toute impression quelconque, forte, fréquente & dominante.

Rêve, (Médecine.) Voici le sentiment de Lommius à ce sujet.

Les rêves sont des affections de l'ame qui surviennent dans le sommeil, & qui dénotent l'état du corps & de l'ame ; sur-tout s'ils n'ont rien de commun avec les occupations du jour ; alors ils peuvent servir de diagnostic & de prognostic dans les maladies. Ceux qui rêvent du feu ont trop de bile jaune ; ceux qui rêvent de fumée ou de brouillards épais, abondent en bile noire ; ceux qui rêvent de pluie, de neige, de grêle, de glace, de vent, ont les parties intérieures surchargées de phlegme ; ceux qui se sentent en rêve dans de mauvaises odeurs, peuvent compter qu'ils logent dans leur corps quelque humeur putride ; si l'on voit en rêve du rouge, ou qu'on s'imagine avoir une crête comme un coq, c'est une marque qu'il y a surabondance de sang ; si l'on rêve de la lune, on aura les cavités du corps affectées ; du soleil, ce seront les parties moyennes ; & des étoiles, ce sera le contour, ou la surface extérieure du corps. Si la lumiere de ces objets s'affoiblit, s'obscurcit ou s'éteint, on en conjecturera que l'affection est légere, si c'est de l'air ou du brouillard qui cause de l'altération dans l'objet vu en rêve ; plus considérable si c'est de l'eau ; & si l'éclipse provient de l'interposition & de l'obscurcissement des élémens, en sorte qu'elle soit entiere, on sera menacé de maladie ; mais si les obstacles qui déroboient la lumiere viennent à se dissiper, & que le corps lumineux reparoisse dans tout son éclat, l'état ne sera pas dangereux ; si les objets lumineux passent avec une vîtesse surprenante, c'est signe de délire ; s'ils vont à l'occident, qu'ils se précipitent dans la mer, ou qu'ils se cachent sous terre, ils indiquent quelque indisposition. La mer agitée prognostique l'affection du ventre ; la terre couverte d'eau n'est pas un meilleur rêve, c'est une marque qu'il y a intempérie humide ; & si l'on s'imagine être submergé dans un étang, ou dans une riviere, la même intempérie sera plus considérable. Voir la terre séchée & brûlée par le soleil, c'est pis encore ; car il faut que l'habitude du corps soit alors extrèmement seche. Si l'on a besoin de manger ou de boire, on rêvera mets & liqueurs ; si l'on croit boire de l'eau pure, c'est bon signe ; si l'on croit en boire d'autre, c'est mauvais signe. Les monstres, les personnes armées, & tous les objets qui causent de l'effroi, sont de mauvais augure ; car ils annoncent le délire. Si l'on se sent précipité de quelque lieu élevé, on sera menacé de vertige, d'épilepsie ou d'apoplexie, sur-tout si la tête est en même tems chargée d'humeurs. Lommius, Méd. obs.

Nous avons tiré de Lommius ces observations, elles sont toutes d'Hippocrate, & méritent une attention singuliere de la part des Médecins ; car on ne peut nier que les affections de l'ame n'influent sur le corps, & n'y produisent de grands changemens. En effet, bien que ces observations paroissent de peu d'importance, & devoir être négligées d'abord, on sera détourné de penser de cette façon, pour peu que l'on refléchisse sur les lois qui concernent l'étroite union de l'ame avec le corps. (m)

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Wiktionnaire


Interjection - français

rêve \??v\ invariable

  1. (Familier) Interjection exprimant un refus ou une négation forte.
    • Rêve ! La dernière fois que je te l'ai prêté tu as failli le péter.
    • Tu croyais quoi ? Que tu allais gagner le premier prix de la loterie ? Rêve gars.

Nom commun - français

rêve \??v\ masculin

  1. Expérience illusoire, souvent absurde, agréable ou désagréable, vécue à la faveur d'une activité cérébrale pendant le sommeil.
    • Ils sont absurdes, drôles, érotiques, récurrents, prémonitoires, réconfortants, gênants; on s'en rappelle surtout par bribes... Ce sont...? Ce sont nos rêves! (Jean-Guilhem Xerri, La vie profonde, éditions du Cerf, Paris, 2021, p. 53)
    • Il y eut encore entre ce moment de somnolence et le sommeil réel un intervalle pareil à celui du crépuscule, qui sépare le jour de la nuit, intervalle bizarre et indescriptible pendant lequel la réalité se confond avec le rêve, de manière qu'il n'y a ni rêve ni réalité; [?]. (Alexandre Dumas, Othon l'archer, 1839)
    • ? Ce que nous voyons la nuit, ce sont les restes malheureux de ce que nous avons négligé dans la veille. Le rêve est souvent la revanche des choses qu'on méprise ou le reproche des êtres abandonnés. De là son imprévu et parfois sa tristesse. (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 153)
    • Il ne devinait pas encore combien l'âme de la jeune fille, déjà, lui appartenait. Il habitait chaque seconde de ses heures, chaque rêve de ses nuits. (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l'Amour et de la Mort », 1940)
    • Pour la fausse oronge, elle est toxique; elle tue les mouches, dit-on; pourtant dans les pays du nord, les gens en usent pour donner de beaux rêves. (Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. (En particulier) Chose plaisante par opposition à cauchemar (pendant le sommeil ou non).
    • Il a fait un beau rêve, se dit d'un homme qui a joui d'un bonheur fort court ou qui n'a eu qu'une espérance trompeuse et de peu de durée. Il se dit aussi d'un homme à qui survient un succès, un bonheur que rien ne lui faisait espérer.
    • C'est une maison de rêve.
  3. (Par extension) (Figuré) Projet sans fondement, chimère, utopie.
    • Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s'appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité. (Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, page 27)
    • Que la réalité ne corresponde pas au rêve, seuls les naïfs s'en étonneront. D'abord, il y eut autant de rêves que de rêveurs. [?]. Enfin, et surtout, si les hommes pouvaient réaliser leurs utopies, cela se saurait. (Élie Barnavi, L'Europe comme utopie, dans Marianne du 13 août 2011, p.81)
  4. (Figuré) Désir, espérance.
    • Il voit Paris, non comme un gouffre où l'on sombre et qui vous dévore, mais comme un rêve flamboyant, où l'or se gagne, s'enlève à larges pelletées, où le plaisir est sans fin. (Octave Mirbeau, Le Tripot aux champs, Le Journal, 27 septembre 1896)
    • Les femmes regardaient cet homme, qui était leur rêve commun. (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
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Trésor de la Langue Française informatisé


RÊVE, subst. masc.

A. ? [Pendant le sommeil]
1. Suite d'images, de représentations qui traversent l'esprit, avec la caractéristique d'une conscience illusoire telle que l'on est conscient de son rêve, sans être conscient que l'on rêve. Rêve nocturne; rêve agréable, enchanteur, érotique, idyllique, inextricable, insensé; beau, doux rêve; écrire, se rappeler ses rêves; mémoriser ses rêves; faites de beaux rêves. Cette nuit-là il eut un rêve. Il revit en songe l'entrée de la forêt de Sonneck, la métairie, les quatre arbres et les quatre oiseaux (Hugo,Rhin, 1842, p. 190):
1. Le valet de chambre entrait. Je ne lui disais pas que j'avais sonné plusieurs fois, car je me rendais compte que je n'avais fait jusque-là que le rêve que je sonnais. J'étais effrayé pourtant de penser que ce rêve avait eu la netteté de la connaissance. La connaissance aurait-elle, réciproquement, l'irréalité du rêve? Proust,Sodome, 1922, p. 985.
? Loc. En rêve. Synon. en songe.Apparaître en rêve; entendre, revoir qqn en rêve; parler en rêve. Il s'était réveillé la nuit, croyant voir sa mère en rêve, qui lui reprochait son départ (Krüdener,Valérie, 1803, p. 212).
? Absol. [P. oppos. à l'état de conscience de veille] Activité psychique pendant le sommeil. Le rêve, l'état de rêve. Le Rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire et de corne qui nous séparent du monde invisible (Nerval, ?uvres, t. 1, Aurélia, 1960 [1855], p. 359).Herder demande au rêve ce que lui demande le romantisme: sa légèreté contrastant avec la pesante réalité, son atmosphère de féerie, et surtout la révélation des secrets de l'âme (Béguin,Âme romant., 1939, pp. 157-158).
2. En partic.
a) [Le rêve considéré comme annonçant l'avenir et pouvant inspirer la conduite de qqn] Synon. songe.Rêve initiatique, prophétique, télépathique, visionnaire; rêve-pressentiment (Symboles 1969, p. 647). L'Égypte ancienne prêtait aux rêves une valeur surtout prémonitoire: Le dieu a créé les rêves pour indiquer la route aux hommes quand ils ne peuvent voir l'avenir, dit un livre de sagesse (Symboles1969, p. 646).
? Rêve d'incubation. Synon. de songe* thérapeutique.Le rêve d'incubation est aussi pratiqué par les Juifs, et dans le même état d'esprit que celui des Hittites (M.-A. Descamps, La Maîtrise des rêves, 1983, p. 112).
b) [Le rêve comme expression de l'inconscient, de la vie mentale] Analyse, mécanisme, sens, structure du rêve. Le langage du rêve va chercher très loin ses métaphores et paraît se référer à une langue inconnue de nous, où chaque objet possède des qualités très éloignées de celles que nous lui reconnaissons d'ordinaire (Béguin,Âme romant., 1939, p. 109).Le symbolisme est le langage par excellence du rêve; il est à la fois expression et masque, satisfaisant en cela à la double contrainte du rêve (Poinso-Gori1972).
? [Avec déterm. dépréc.] Synon. de cauchemar.Rêve effrayant. Puis viennent des symboles hideux, des larves, des figures grimaçantes, comme dans un mauvais rêve (Michelet,Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 38).
? Rêve de qqc.Rêve d'eau, de feu; rêve d'escalier, de gare, de labyrinthe, de lac, de navire, de vol. C'était un rêve de combat et de meurtre. (...) j'avais une épée flamboyante (...) je fondais sur les bataillons ennemis, je les mettais en déroute, je les précipitais dans le Rhin (Sand,Hist. vie, t. 2, 1855, p. 412).
? [Chez Freud] Science des rêves. Freud considérait l'interprétation des rêves comme « la voie royale de la connaissance de l'inconscient » et l'étude de ses propres rêves comme le mode initiatique le plus adéquat à la formation psychanalytique (Poinso-Gori1972).
? [Chez C. G. Jung] Rêve allégorique, mythique. La fonction générale des rêves est d'essayer de rétablir notre équilibre psychologique à l'aide d'un matériel onirique qui, d'une façon subtile, reconstitue l'équilibre total de notre psychisme tout entier (C. G. Jung,L'Homme et ses symboles, 1964, pp. 49-50).
? PSYCHOL. EXP. Centre, clinique, laboratoire des rêves; état, phase de rêve; ondes du rêve. On sait depuis longtemps ce qui se passe si on prive l'homme de nourriture ou de boisson. Mais qu'adviendrait-il si on arrivait à le priver de rêves? (...) Ne pas rêver peut conduire à la mort (Psychol.1969, p. 497).
c) [Le rêve dans ses rapports avec les agents extérieurs, avec les sensations] Rêves cénesthésiques, physiologiques. Une même stimulation extérieure provoque des rêves différents chez des sujets différents (Psychol.1969, p. 491).Descartes (...) a (...) pu faire des découvertes sur le rêve et apercevoir, par exemple, l'origine de certains rêves dans des sensations. Ainsi il note qu'il rêve qu'il est percé par une épée et s'aperçoit en se réveillant qu'il est piqué par une puce (M.-A. Descamps, La Maîtrise des rêves, 1983, p. 29).
3. Absol. [P. oppos. avec la réalité] Pays, royaume du rêve.
a) [Réalité du rêve; le rêve vécu comme réel, comme surréel; la réalité perçue comme une illusion] Beauté, évidence, merveille du rêve. Herder fut le père du romantisme (...) [il] oppose, au monde du temps et de l'espace, celui du rêve et de la poésie. Le rêve est proposé en exemple au poète pour la souveraineté de l'esprit qui se délivre des contingences (Béguin,Âme romant., 1939, p. 157).
b) [Irréalité du rêve; le rêve perçu comme irréel] Être dans un rêve, comme dans un rêve. Ces murs abandonnés, croulant et s'effaçant dans le sable! Smara (...) c'est une cité de nuages qui se défont, un rêve à peine matérialisé, un mirage (Mauriac,Journal 1, 1934, p. 16).
? Expressions
? Il a fait un beau rêve. Il ,,a joui d'un bonheur fort court ou (...) n'a eu qu'une espérance trompeuse et de peu de durée. Aussi (...) il [lui] arrive un succès, un bonheur que rien ne lui laissait espérer`` (Ac.).
? C'est un rêve; est-ce un rêve? Ainsi, ce n'était pas un rêve, Juliette irait chez cet homme. Après-demain (Zola,Page amour, 1878, p. 985).Rêve! dit la femme. Illusion vaine! C'est moi qui suis la réalité (Claudel,Femme, 1923, p. 643).
B. ? [Dans l'état de veille]
1. [P. anal. avec le rêve nocturne] Élaboration de la pensée imaginative qui transforme la réalité. Champ, espace, puissance du rêve. C'est ce pouvoir de rêve qui lui fait apercevoir dans toute existence, même médiocre, une solitude et une poésie. C'est ce pouvoir de rêve qui l'a sauvé des misanthropies desséchantes du pessimisme (Bourget,Nouv. Essais psychol., 1885, p. 249).Quand un esprit est porté au rêve, il ne faut pas l'en tenir écarté, le lui rationner (...). Si un peu de rêve est dangereux, ce qui en guérit, ce n'est pas moins de rêve, mais plus de rêve, mais tout le rêve (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p. 843).
? P. méton. Ce qui en résulte; le fait lui-même. Rêve d'évasion. Une rêverie perpétuelle, que l'action et la parole dérangent, voilà quelle a été ma vie (...). C'est le rêve qui est ma vie réelle, et la vie en est la distraction (Vigny,Journal poète, 1851, p. 1285).Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures, ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats (Baudel.,Poèmes prose, 1867, p. 83).
? PSYCHOL., PSYCHOTHÉRAPIE. Rêve diurne. ,,Scénario imaginé à l'état de veille, soulignant ainsi l'analogie d'une telle rêverie avec le rêve`` (Mantoy Psychol. 1971, p. 426). Les rêves diurnes constituent, comme le rêve nocturne, des accomplissements de désir; leurs mécanismes de formation sont identiques, avec prédominance de l'élaboration secondaire (MantoyPsychol.1971,p. 426).Rêve éveillé dirigé. ,,Technique consistant à provoquer, à l'état de veille, une sorte de rêverie riche en images que le patient exprime à haute voix devant le psychothérapeute`` (Carr.-Dess. Psych. 1976).
2. Projet d'avenir plus ou moins difficile à réaliser. Faire un rêve.
a) [Rêve chimérique, impossible, insensé] Ah! si nous étions libres, nous voyagerions ensemble. C'est un rêve que je fais souvent, va. Quels rêves n'ai-je pas faits d'ailleurs? C'est là mon infirmité à moi (Flaub.,Corresp., 1846, p. 316).Jamais (...) Barrès n'a nié son penchant pour le rêve, ni pour la dissolution de l'être (...). Il fait à l'évasion une place dans sa vie; il s'accorde des répits (Mauriac,Journal 1, 1934, p. 76).
? Péj. Ce n'est pas avec des absences et des rêves que l'on impose à la parole de si précieux et de si rares ajustements (Valéry,Variété[I], 1924, p. 62).
b) [Rêve possible] Les rêves de la (sa) jeunesse; réaliser un vieux rêve. Son rêve était de s'installer au Crillon (...) d'entrer peu à peu dans l'intimité de la clientèle de cet établissement (Fargue,Piéton Paris, 1939, p. 225):
2. ... le jour où il leur serait donné de revoir leur pays (...) était-ce donc un rêve irréalisable? Mais ce rêve, il n'y avait que deux manières de le réaliser: ou un navire se montrerait quelque jour dans les eaux de l'île Lincoln, ou les colons construiraient eux-mêmes un bâtiment assez fort pour tenir la mer jusqu'aux terres les plus rapprochées. Verne,Île myst., 1874, p. 540.
3. Objet d'un projet, d'un désir.
a) [Le rêve désigne qqc.]
? [Un objet matériel, un pays, un événement, une manière de vivre, etc.] Rêve de campagne, de châteaux, d'îles lointaines, de pays chauds. Toute ma vie l'Orient avait été le rêve de mes jours de ténèbres dans les brumes d'automne et d'hiver de ma vallée natale (Lamart.,Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 27).Elle voulait (...) un homme qui (...) lui permît enfin de réaliser son rêve: avoir une chambre avec du papier à fleurettes, un lit et une table en noyer, des rideaux blancs aux fenêtres (Huysmans,S?urs Vatard, 1879, p. 56).
? [Une grande idée, un grand sentiment] Rêve d'amour, de bonheur, de concorde, de fraternité, de paix. C'était l'essai de réaliser un rêve, celui de la république universelle, sous la présidence du peuple français (Bainville,Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 104).Rêve américain. ,,Culte du profit, de l'esprit d'entreprise, de l'individu et du businessman avec toutes les impulsions contestataires, voire libertaires`` (Le Nouvel Observateur, 4 mars 1978, p. 43, col. 1). (Grand) rêve vert. Le grand rêve vert. Le retour à la terre? C'était une mode. Voilà qu'on en rêve parfois aujourd'hui comme d'une solution aux problèmes de l'emploi (Le Point, 26 avr. 1976, p. 112, col. 1).
? Expressions
? C'était son rêve de + inf. C'était son rêve de marier sa fille en Bretagne, et d'acheter une grande propriété dans les environs de la Trélade (Sandeau,Sacs, 1851, p. 16).Rêve de qqc. Et moi j'étais seule à porter la beauté du monde (...) avec au creux de l'estomac un rêve de chocolat et de pain grillé (Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p. 80).
Qqc. de ses rêves. La maison de ses rêves. Il lui était loisible d'imaginer qu'il roulait sur la bicyclette de ses rêves, aux nickels flatteurs et persuasifs (Aymé,Vouivre, 1943, p. 165).
b) [Le rêve désigne qqn] Il, elle est mon rêve, le rêve de ma vie. Tu [mon fils] étais ma vie, mon rêve, mon seul espoir (Maupass.,Une Vie, 1883, p. 242).
? Qqn de son rêve. Le marquis de Bruyères (...) avait retrouvé la Lisette, la Marton, la Sméraldine de son rêve! Il était aux anges (Gautier,Fracasse, 1863, p. 210).
C. ? [Le plus souvent dans des loc. ou expr. figées] Ce qui ressemble à un rêve par son apparence immatérielle, supra-terrestre, ou/et sa beauté idéale.
? De rêve. Blancheur, vapeur de rêve; forêt, île, pays, univers, ville de rêve. Navire de rêve, plein de feux et d'anges, plus beau encore que ceux qui revenaient à Séville (Montherl.,Bestiaires, 1926, p. 478).
? Être un rêve; qqn est un rêve. Sous la fleur d'oranger la jeune dame Peloux était un rêve (Colette,Chéri, 1920, p. 92).
? Cela tient du rêve. Leur effet [des sons harmoniques de la harpe] tient du rêve (Widor,Techn. orch. mod., 1904, p. 167).
D. ? Vieilli
1. Méditation. Le rêve des philosophes. Le résultat de son rêve, c'est-à-dire de ses réflexions, fut qu'il serait à souhaiter que la nation fût animée de l'esprit qui règne à la Chine (Chamfort,Caract. et anecd., 1794, p. 112).
2. ,,Délire d'une imagination déréglée`` (Encyclop. méthod. Méd. t. 12 1827).
Prononc. et Orth.: [? ?:v]. Ac. 1694, 1718: resve; dep. 1740: rêve. Étymol. et Hist. a) 1674 « combinaison plus ou moins confuse de faits imaginaires qui se présente spontanément à l'esprit pendant le sommeil » (Malebranche, Rech. de la vérité, II, III, VI ds Rob.); b) 1794 « projet sans fondement, idée chimérique » (A. Chénier, L'Invention ds Littré); c) 1819 « ce qu'une personne se représente par l'imagination et à quoi elle aspire de toutes ses forces » (Boiste). Déverbal de rêver*. Fréq. abs. littér.: 11 699. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 667, b) 18 203; xxes.: a) 19 719, b) 19 893. Bbg. Faïk (S.). Rêve ds la lang. littér. contemp. Gembloux, 1974, 273 p. ? Spitzer (L.). En soñar un sueño. Vox rom. 1936, t. 1, pp. 51-53.


Rêvé, ée au Scrabble


Le mot rêvé, ée vaut 9 points au Scrabble.

reve--ee

Informations sur le mot reve--ee - 6 lettres, 4 voyelles, 2 consonnes, 3 lettres uniques.

Quel nombre de points fait le mot rêvé, ée au Scrabble ?


Le calcul de points ne prend pas en compte lettre compte double, lettre compte triple, mot compte double et mot compte triple. Ces cases augmentent les valeurs des mots posés selon un coefficient indiqué par les règles du jeu de Scrabble.

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reve--ee

Les mots proches de Rêvé, ée

RevalidationRevaliderRevaloirRevancheRevancherRevancheurRêvasserRêvasserieRêvasseurRêveRêveRêvé, éeRevêcheRêve-creuxRéveilRéveillableRéveille-matinRéveillementRéveillerRéveilleurRéveillonRévélateur, triceRévélationRévélé, éeRevenant, anteRevenantRevenant-bonRevendageRevendangerRevendeur, euseRevendicationRevendiquerRevendreRevenirRevenirReventeRevenu, ueRevenuRevenueRêverRéverbérant, anteRéverbérationRéverbèreRéverbérerReverdi, ieReverdieReverdirReverdissementRévéré, éeRévéremmentrêvarêvairêvaientrêvaisrêvaitrevalidationrevaliderrevaloirrevalorisaitrevalorisationrevalorisérevalorisentrevaloriserrevancharevanchaientrevanchardrevanchardrevancharderevancharderevanchardesrevanchardsrevancherevanchentrevancherrevanchesrêvantrêvassarêvassairêvassaientrêvassaisrêvassaitrêvassantrêvassantrêvasserêvassérêvassentrêvasserrêvasserierêvasseriesrêvâtrevaudrarevaudrairevaudraientrevaudraisrevaudraitrevaudrasrêverêverêvérêvé


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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 14h04










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