La définition de Corvée du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.
Corvée
Nature : s. f.
Prononciation : kor-vée
Etymologie : Bas-lat. corvada, dans le capitulaire de Villis de Charlemagne, et dans des textes postérieurs corruweia, corrua, croata ; du bas-lat. corrogata, corvée, de cum, et rogare, prescrire : corrogata opera, le travail commandé. Corrogata est dans un texte presque aussi ancien que corvada du Capitulaire, et décide la question d'étymologie ; mais corvada prouve que dès le temps de Charlemagne la forme romane existait.
Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de corvée de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.
Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec corvée pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Corvée ?
La définition de Corvée
Terme de féodalité. Journées de travail gratuit que les vassaux devaient à leur seigneur.
Toutes les définitions de « corvée »
Wiktionnaire
Nom commun - français
corvée \k??.ve\ féminin
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(Histoire féodale) Travail et service gratuit qui était dû par le paysan à son seigneur.
- Flétries dès leur enfance par la faim, écrasées par le travail dans leur adolescence, elles arrivent sans transition à la décrépitude, toujours fuyant devant les Turcs auxquels revient la meilleure part des sueurs de leurs pères, sous forme d'impôts, d'exactions et de corvées. ? (Jérôme-Adolphe Blanqui, Voyage en Bulgarie 1841, chapitre VI - 1845)
- Les artisans ou les exploitants agricoles qui se désolent de devoir passer une journée par semaine en moyenne pour répondre à des exigences administratives, doivent, pour être exact, reformuler leurs doléances de cette manière : en sus de leur propre travail, ils sont contraints d'effectuer celui d'un fonctionnaire, à temps partiel et gratuitement. Ils effectuent, ce qu'on appelait, sous l'Ancien Régime, une corvée, c'est-à-dire un travail non rémunéré dû à la collectivité. ? (Pierre-Yves Gomez, L'intelligence du travail, Desclée de Brouwer, 2016)
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(Désuet) Prestation en nature ou travail exigible des habitants d'une commune pour l'entretien des chemins vicinaux.
- Exemple d'utilisation manquant. (Ajouter)
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(Militaire) Ensemble des travaux que font tour à tour les soldats d'une compagnie.
- Ils allumèrent des feux qu'ils entretinrent nuit et jour, et les hommes qu'on envoyait à la corvée du bois aux environs devaient tenir les loups en respect. ? (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 271 de l'édition de 1921)
- En trois mois, l'apprenti vit tomber dix-sept de ses camarades. Il résumait cette partie de son existence en ces mots : « Il y avait deux genres de corvée : les corvées de cailloux et les corvées d'enterrement. » ? (Jacques Mortane, Jean Mermoz, Plon, 1937, p.21)
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(Figuré) Travail, soit du corps, soit de l'esprit, qu'on fait à regret, avec peine et sans profit.
- Depuis longtemps déjà il soupçonnait la chose, car de l'apprendre en confession il n'y fallait guère compter?; à partir de quinze ou seize ans tous s'émancipaient et se dispensaient de cette corvée ennuyeuse. ? (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Une autre corvée est la tournée des poubelles, des équevilles en patois de la Croix-Rousse. ? (Patrick Lemoine, Droit D'Asiles, page 103, Odile Jacob, 1998)
- Pour lui, faire des achats représentait toujours une corvée, et même plus que cela, mais Emma et Lucy, elles, semblaient heureuses comme des poissons dans l'eau. ? (Carol Arens, Pour l'amour d'un hors-la-loi, traduit de l'anglais par Jacques Cezanne, éditions Harlequin, 2012, 2013, chap. 4)
- Travaux du ménage.
- Corvées domestiques.
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(Québec) (Populaire) Rassemblement volontaire et à titre gracieux de gens pour venir en aide ad hoc à quelqu'un dans le besoin (lever une grange, faire les foins, etc.).
- Comme nos ancêtres défricheurs, qui se faisaient une fierté de participer aux grandes corvées, nous avons prouvé que ce n'est pas la distance qui empêcherait les Québécois de s'aimer et de s'entraider. ? (Claude Villeneuve, J'aimerais mieux faire le bilan de 2021, Le journal de Québec, 30 décembre 2020)
Encyclopédie, 1re édition
Corvée, s. f. (Jurisprud.) est un service que le sujet doit à son seigneur, tel que l'obligation de faucher ou faner ses foins, de labourer ses terres & ses vignes, de scier ses blés, faire ses vendanges, battre ses grains, faire des voitures & charrois pour lui-même, lui fournir à cet effet des b?ufs, chevaux, & autres bêtes de sommes ; des charrettes, & autres harnois ; curer les fossés du château, réparer les chemins, & autres ?uvres semblables.
Dans la basse latinité la corvée étoit appellée corvata : quelques-uns prétendent que ce terme vient à curvando, parce que celui qui doit la corvée se courbe pour l'acquitter ; d'autres tiennent que ce terme est composé de deux mots cor & vée, dont le dernier en vieil langage lyonnois signifie peine & travail. Cette étymologie paroît d'autant plus naturelle, que la corvée est en effet ordinairement un ouvrage de corps, & que l'origine de ces servitudes vient des pays de droit écrit & du droit Romain.
Les corvées chez les Romains étoient de deux sortes : savoir, celles qui étoient dûes à des particuliers ; celles que l'on mettoit au nombre des charges publiques, & que tout le monde devoit.
La premiere sorte de corvées, c'est-à-dire celles dûes à des particuliers, étoient principalement dûes aux patrons par leurs affranchis appellés liberti. C'étoient des conditions & des devoirs imposés aux esclaves lors de leur affranchissement.
Cette matiere est traitée dans plusieurs titres du Droit ; savoir, au digeste de muneribus & honoribus patrim. de excusatione & vacatione munerum, & au code de muneribus patrim. & autres titres.
Les corvées y sont appellées operæ ; & les lois les regardent comme un travail d'un jour, & qui se fait de jour, diurnum officium. Il y avoit pourtant des corvées dûes de jour & de nuit, comme le guet & garde, vigiliæ, excubiæ.
Les lois distinguent les corvées en officiales & en fabriles, seu artificiales. Les premieres consistoient à rendre certains devoirs d'honneur au patron, comme de l'accompagner où il alloit. Les autres consistoient à faire quelque ouvrage ; & sous ce point de vûe les lois comprenoient même ce qui dépendoit de certains talens particuliers, comme de peindre, d'exercer la Medecine, même de joüer des pantomimes.
Les corvées appellées officiales, n'étoient point cessibles, & ne pouvoient être dûes qu'au patron personnellement ; au lieu que les corvées fabriles ou artificielles pouvoient être dûes à toutes sortes de personnes, & étoient cessibles ; le patron pouvoit en disposer, & les appliquer au profit d'une tierce personne.
Il n'étoit dû aucune corvée, qu'elle n'eût été réservée lors de l'affranchissement. Celles que l'affranchi faisoit volontairement ne formoient pas un titre pour en exiger d'autres ; mais l'affranchi les ayant faites, ne pouvoit en répéter l'estimation, étant censé les avoir faites en reconnoissance de la liberté à lui accordée : ce qu'il faut sur-tout entendre des corvées obséquiales ou officiales qui ne gisent point en estimation ; car pour les ?uvres serviles, si elles avoient été faites par erreur, & que le sujet en eût souffert une perte de tems considérable eu égard à sa fortune, il pourroit en répéter l'estimation dans l'année, condictione indebiti.
Les lois Romaines nous enseignent encore qu'on ne peut stipuler de corvées, ou il y ait péril de la vie, ni corvées deshonnêtes & contraires à la pudeur.
Que l'âge ou l'infirmité du corvéable est une excuse légitime pour les travaux du corps, & que dans ces cas les corvées n'arréragent point, quoiqu'elles ayent été demandées, parce que le corvéable n'est pas en demeure, per eum non stetit.
Que la dignité à laquelle est parvenu le corvéable l'exempte des corvées personnelles, comme s'il a embrassé l'état ecclésiastique.
Que l'affranchi doit se nourrir & se vêtir à ses dépens pendant la corvée ; mais que s'il n'a pas dequoi se nourrir, le patron est obligé de le lui fournir, ou du moins de lui donner le tems de gagner sa nourriture.
Que les corvées n'étoient point dûes sans demande, & qu'elles devoient être acquittées dans le lieu où demeuroit le patron ; que si l'affranchi demeuroit loin du patron, & qu'il lui fallût un jour pour venir & autant pour s'en retourner, ces deux jours étoient comptés comme s'ils eussent été employés à faire des corvées : de sorte que si l'affranchi devoit quatre jours de corvées, il n'en restoit plus que deux à acquitter ; & le patron ne pouvoit les exiger que dans un lieu fixe, & non pas se faire suivre par-tout par son affranchi.
Quand l'affranchi s'étoit obligé par serment de faire autant de corvées que le patron voudroit, cela devoit s'exécuter modérément, sinon on les régloit arbitrio boni viri.
Les corvées officieuses ne passoient point aux héritiers du patron, mais seulement celles qu'on appelloit fabriles ; & à l'égard de celles-ci, lorsqu'il en étoit dû plusieurs, & que l'affranchi laissoit plusieurs héritiers, l'obligation se divisoit entr'eux.
Telles sont les principales regles que l'on observoit chez les Romains pour les corvées dûes par les affranchis à leurs patrons, ou entre d'autres particuliers.
A l'égard des charges publiques appellées tantôt munus publicum, tantôt onus & aussi obsequia, c'est-à-dire devoirs, par où l'on désignoit tous les travaux publics ; c'étoient aussi des especes de corvées, & qui étoient dûes par tous les sujets. On les distinguoit en charges personnelles, patrimoniales, & mixtes. On appelloit corvées ou charges personnelles, celles qui ne consistoient qu'en travail de corps ; patrimoniales ou réelles, celles où le possesseur d'un fonds étoit taxé à fournir tant de chariots, ou autres choses, suivant la valeur de son héritage. Le droit de gîte, par exemple, étoit une corvée réelle ; les pauvres qui ne possédoient point de fonds n'étoient pas sujets à ces corvées réelles. On ne connoissoit alors d'autres corvées réelles, que celles qui étoient établies par une taxe publique ; il n'y en avoit point encore d'établies par le titre de concession de l'héritage : enfin les mixtes étoient des travaux de corps auxquels chacun étoit taxé à proportion de ses fonds.
Personne n'étoit exempt des corvées ou charges publiques patrimoniales, c'est-à-dire réelles, ni les forains, ni les vétérans, ni les ecclésiastiques, même les évêques ; aucune dignité ni autre qualité n'en exemptoit les philosophes, les femmes, les mineurs : tous étoient sujets aux corvées réelles, c'est-à-dire dûes à cause des fonds. On ne pouvoit s'en exempter que quand c'étoient des ouvrages du corps, que l'âge ou l'infirmité ne permettoient pas de faire.
L'origine des corvées en France vient des lois Romaines, que les Francs trouverent établies dans les Gaules, lorsqu'ils en firent la conquête. Les rois de la premiere & de la seconde race puiserent la plûpart de leurs ordonnances dans ces lois ; & elles continuerent d'être le droit principal de plusieurs provinces, qu'on appella de-là pays de droit écrit. Il y eut même plusieurs dispositions adoptées dans nos coûtumes, qui avoient aussi été empruntées du droit Romain.
Il ne faut donc pas s'étonner si les corvées usitées en France, même dans le pays coûtumier, sont une imitation du droit Romain. Les seigneurs qui, dans les commencemens de la monarchie, ne tenoient leurs seigneuries qu'à titre d'offices & de bénéfices à vie ou à tems, vers la fin de la seconde race & au commencement de la troisieme, se rendirent propriétaires de leurs seigneuries ; ils usurperent la puissance publique & tous les droits qui en dépendoient. Ils traiterent leurs sujets comme des esclaves ; ou s'ils les affranchirent, ce ne fut qu'à des conditions onéreuses, & sous la reserve de certaines corvées. Ils s'attribuerent ainsi les devoirs dont les affranchis étoient tenus envers leurs patrons ; ils appliquerent de même à leur profit particulier les charges dont leurs sujets étoient tenus envers l"état, & par ce moyen s'attribuerent toutes les corvées publiques & particulieres : aussi trouve-t-on dans le droit Romain toutes les mêmes corvées qui sont présentement en usage parmi nous, soit en pays de droit écrit, soit en pays coûtumier.
On distingue parmi nous, comme chez les Romains, deux sortes de corvées ; savoir publiques, & particulieres.
Les corvées publiques sont celles qui sont dûes pour le service de l'état, ou pour l'intérêt commun d'une province, d'une ville ou d'une communauté d'habitans ; le Prince est le seul qui puisse les ordonner quand il le juge à propos.
Les corvées particulieres sont celles qui sont dûes à quelques seigneurs, en vertu de la loi du pays ou de quelque titre particulier, ou d'une possession qui tient lieu de titre.
La plûpart des corvées particulieres ont été acquises, comme on l'a dit, par usurpation ; mais depuis que les coûtumes ont été rédigées par écrit, on a eu l'attention de n'admettre aucune de ces servitudes, si elles ne paroissent fondées sur une cause & un titre légitime.
Les capitulaires de nos rois, & les ordonnances d'Orléans & de Blois, défendent de les exiger, si elles ne sont fondées en titre.
Tous les auteurs, tant des pays de droit écrit que des pays coûtumiers, conviennent unanimement que la possession sans titre ne suffit pas pour les établir.
En pays de droit écrit, les corvées peuvent être stipulées par le bail à fief, & sont réputées un droit seigneurial ; elles sont reportées dans les terriers, comme étant des droits de la seigneurie, & néanmoins elles n'y entrent pas dans l'estimation des rentes seigneuriales. On peut les acquérir du jour de la contradiction, lorsque les sujets les ont servis depuis pendant trente ou quarante ans sans réclamer.
En Auvergne les corvées de justice qui sont à merci & à volonté, sont seigneuriales, mais non celles qui sont de convention.
En pays coûtumier on ne les considere point comme un droit ordinaire des seigneuries & justices, mais comme un droit exorbitant & peu favorable, qui ne reçoit point d'extension, & doit être renfermé dans ses justes bornes.
Le droit commun veut qu'on ne puisse les exiger sans titre : il y a néanmoins quelques coûtumes qui semblent se contenter de la possession ; telles que Bassigny, art. 40. qui admet titre ou haute possession ; de même Nivernois, ch. viij. art. 4 & 5. On tient aussi en Artois que vingt ans de possession suffisent.
La coûtume de Paris, art. 71. requiert titre valable, aveu & dénombrement ancien.
Le titre, pour être valable, doit être consenti par tous ceux contre lesquels on prétend s'en servir.
Il faut aussi que cet acte ait une cause légitime, & qui ait tourné au profit des corvéables, tel qu'un affranchissement ou une concession de communes, bois, pâtures.
Un aveu seul, quelqu'ancien qu'il fût, ne formeroit pas seul un titre, étant à l'égard des corvéables res inter alios acta ; il faut qu'il y en ait au moins deux conformes, passés en différens tems, & qu'ils ayent été suivis d'une possession publique & non interrompue, & qu'il y ait preuve par écrit que les corvées ont été servies à titre de corvées, & non autrement.
Toutes ces preuves ne seroient même admissibles que pour des corvées établies avant la réformation de la coûtume ; car l'art. 186 portant que nulle servitude sans titre, cela doit présentement s'appliquer aux corvées qui sont de véritables servitudes.
On ne connoît plus parmi nous ces corvées appellées fabriles chez les Romains. On pouvoit stipuler que l'affranchi qui avoit quelque talent particulier, comme de peindre, ou d'exercer la Médecine ou autre Art libéral, seroit tenu d'en travailler pour son patron ; mais en France, où les corvées sont odieuses, on les restreint aux travaux serviles de la campagne : c'est pourquoi par arrêt rendu en la tournelle civile le 13 Août 1735, on jugea qu'un notaire n'étoit point tenu, pendant les jours de corvée, de recevoir à ce titre tous les actes du seigneur, quoique l'aveu portât que chaque habitant devoit trois jours de corvées de son métier, comme le laboureur de sa charrue, &c.
On tient communément en pays de droit écrit, que toutes corvées y sont imprescriptibles, si ce n'est du jour de la contradiction. La raison est que dans ces pays elles sont seigneuriales ; mais pour leur donner ce privilége d'être imprescriptibles, il faut qu'elles tiennent lieu de cens, autrement la prescription est toûjours favorable de la part des corvéables.
En pays coûtumier, les corvées à volonté ne se prescrivent que du jour de la contradiction, parce que ce sont des droits de pure faculté, qui ne se perdent point par le non-usage, à moins que le seigneur n'eût été cent ans sans en être servi.
Pour ce qui est des autres corvées, soit réelles ou personnelles, elles se prescrivent par trente ou quarante ans, de même que toutes actions & droits personnels ou réels. Les servitudes sont odieuses, la liberté au contraire est toûjours favorable.
Les corvéables sont obligés de se fournir des outils & instrumens nécessaires à la corvée qu'ils doivent ; ils sont aussi obligés de se nourrir à leurs dépens pendant le tems même de la corvée : tel est l'usage le plus général du pays coûtumier, à moins que le titre ou la coûtume du lieu ne soit contraire, telles que les coûtumes d'Auvergne & de la Marche, & quelques autres voisines des pays de droit écrit. Si le titre paroît charger le seigneur, il doit être interprété favorablement pour les habitans, qui sont déjà assez grevés de travailler gratuitement, pour qu'il soit juste de la part du seigneur de les nourrir, pour peu que la coûtume ou le titre y incline.
A l'égard des chevaux, b?ufs & autres bêtes de labour ou de somme que le corvéable fournit, c'est au seigneur à les nourrir pendant la corvée.
Les corvées ne doivent être acquittées en général que dans les limites de la seigneurie ou justice à laquelle elles sont dûes ; il y en a cependant quelques-unes, telles que la dohade ou vinade que le corvéable doit faire même hors les limites, mais toûjours de maniere qu'elle se puisse faire sans découcher. Cela dépend au surplus des termes de la coûtume, des titres & de la possession.
Quand les corvées sont dûes avec charroi & bestiaux, si les corvéables n'en ont pas, ils sont obligés de les faire avec une bête de somme, s'ils en ont une ; ou s'ils n'en ont pas non plus, de faire ce qu'ils peuvent avec leurs bras.
Toutes les corvées, soit de fief ou de justice, réelles ou personnelles, ne sont point dûes qu'elles ne soient demandées ; elles ne tombent point en arrérages que du jour de la demande, depuis lequel tems on les évalue en argent : hors ce cas, il n'est pas permis au seigneur de les exiger en argent.
Il y a seulement une exception pour le fermier du domaine, à l'égard duquel on a évalué les charrois à 20 sols, & chaque man?uvre ou corvée de bras, à 5 sols.
Quoique les corvées à merci ou à volonté annoncent un droit indéfini de la part du seigneur, il ne lui est pas permis cependant d'en abuser pour vexer ses sujets ; non-seulement il ne peut en demander que pour son usage, mais elles doivent être reglées modérément, arbitrio boni viri. Si la coûtume n'en détermine pas le nombre, on les fixe ordinairement à douze par an. En Pologne les paysans travaillent cinq jours de la semaine pour leur seigneur, & le dimanche & le lundi pour eux.
Le droit du seigneur, par rapport aux corvées, est un usage personnel, de sorte qu'il ne peut le céder à un autre.
Pour ce qui est des exemptions qui peuvent avoir lieu en faveur de certaines personnes, les ecclésiastiques & les nobles sont exempts des corvées personnelles, dont le ministere est vil & abject ; mais quant aux corvées réelles, personne n'en est exempt, parce que c'est le fonds qui doit : ainsi les ecclésiastiques & les nobles y sont sujets comme les autres ; ils doivent fournir un homme à leur place, ou payer l'estimation de la corvée en argent.
Il ne nous reste plus qu'à donner dans les subdivisions suivantes, une notion sommaire des différentes sortes de corvées.
Corvée d'animaux, est celle où le sujet est tenu de fournir son b?uf, cheval ou âne, soit pour labourer les terres du seigneur, ou pour voiturer quelque chose pour lui. Le corvéable est quelquefois tenu de mener lui-même ses bêtes, & de les faire travailler : cela dépend du titre.
Corvées artificielles, en latin artificiales seu fabriles, sont celles qui consistent à faire quelqu'?uvre servile pour le seigneur, comme de faucher ou faner ses foins, labourer ses terres ou ses vignes, scier ses bleds, & autres ouvrages semblables.
Corvées à bras, sont celles où le corvéable n'est tenu de fournir que ses bras, c'est-à-dire le travail de ses mains, à la différence de celles où le corvéable doit fournir quelque bête de somme, ou une charrette ou autre ustensile.
Corvée de charroi, est celle qui consiste à fournir quelques voitures, & à charroyer quelque chose pour le seigneur. Voyez Charroi.
Corvées de convention, sont celles qui sont fondées sur une convention expresse ou tacite, faite entre le seigneur & les corvéables ; elle est expresse, quand on rapporte le titre originaire ; tacite, lorsqu'il y a un grand nombre de reconnoissances conformes les unes aux autres, antérieures à la réformation des coûtumes, & soûtenues d'une possession constante & non interrompue, qui font présumer un titre constitutif consenti par les habitans, soit en acceptant les clauses d'un affranchissement, soit en acceptant des communes, ou pour quelqu'autre cause légitime.
Corvées de corps, sont celles où le corvéable est obligé de travailler de son corps & de ses bras à quelqu'?uvre servile, comme de faner, labourer, scier, vendanger, &c. Toutes corvées en général sont de leur nature des corvées de corps ; il y en a néanmoins où le corvéable n'est pas censé travailler de corps, telles que les corvées obséquiales, où il est seulement obligé d'accompagner son seigneur, ou lorsqu'il est seulement tenu de lui fournir quelques bêtes de somme ou voitures pour faire des charrois.
Corvées fabriles, du latin fabriles, sont les mêmes que les corvées artificielles ou d'?uvre servile.
Corvées de fief, sont celles qui ont été reservées par le seigneur par le bail à cens ou autre concession par lui faite aux habitans, à la différence des corvées de justice, qui sont imposées en conséquence de la puissance publique que le seigneur a comme haut-justicier.
Corvées d'hommes & de femmes, sont celles qui sont dûes par tête de chaque habitant, & non par feu & par ménage, ni à proportion des fonds.
Corvées de justice, ou dûes au seigneur à cause de la justice ; il y en a en Auvergne, en Languedoc, en Bourbonnois. Voyez ci-devant Corvées de fief.
Corvées à merci ou à volonté, sont celles que le seigneur peut exiger quand bon lui semble, & pendant tout le tems qu'il en a besoin, sans que le tems ni le nombre en soit limité. La jurisprudence des arrêts les réduit néanmoins à douze par an.
Corvées mixtes, sont celles qui sont en partie réelles & en partie personnelles ; il y en a peu qui soient véritablement mixtes : car elles sont naturellement ou réelles, c'est-à-dire dûes à cause des fonds ; ou personnelles, c'est-à-dire dûes par les habitans, comme habitans : cependant on en distingue deux sortes de mixtes ; savoir, les réelles mixtes, telles que les corvées à bras, dûes par les détenteurs des fonds qui en peuvent être chargés ; & les mixtes personnelles, qui sont dûes par chaque habitant, comme habitant, mais par charrois & par chevaux ; ce qui a toûjours rapport au plus ou moins de fonds qu'il fait valoir.
Corvées obséquiales, sont celles qui consistent en certains devoirs de déférence envers le seigneur, telles que celles qui étoient dûes aux patrons chez les Romains, & qui consistoient à adesse patrono, comitari patronum.
Corvées officieuses ou officiales, en latin officiales, sont la même chose que les corvées obséquiales ; elles sont opposées à celles qu'on appelle fabriles.
Corvées particulieres, voyez ci-après Corvées publiques.
Corvées personnelles. Toutes corvées sont dûes par des personnes ; mais on entend sous ce nom celles qui sont dûes principalement par la personne, c'est-à-dire par l'habitant, comme habitant, & indépendamment des fonds, soit qu'il en possede ou qu'il n'en possede pas. Voyez ci-devant Corvées mixtes, & ci-après Corvées réelles.
Corvées publiques, sont celles qui sont dûes pour quelques travaux publics, comme pour construire ou réparer des ponts, chaussées, chemins, &c. à la différence des corvées qui sont dûes au seigneur pour son utilité particuliere. Voyez plus bas Corvée, Ponts & Chaussées. (A)
Corvées réelles ; sont celles que le sujet doit à cause de quelque fonds qu'il possede en la seigneurie. Voyez ci-devant Corvées mixtes & personnelles.
Corvées seigneuriales, sont celles qui sont stipulées dans les terriers ou reconnoissances, comme un droit du fief, ou comme un droit de justice, à la différence de celles qui peuvent être imposées par convention sur des fonds.
Corvées taillablieres, sont celles qui procedent de la taille réelle, & que l'on regarde elles-mêmes comme une taille. Ces sortes de corvées ont lieu dans les coûtumes de Bourbonnois & de la Marche. En Bourbonnois celles qui procedent de la taille personnelle, & sur le chef franc ou serf, le corvéable doit quatre charrois par an ; ou s'il n'a point de charrette & de b?ufs, il doit quatre corvées à bras ; au lieu que les corvées qui procedent de la taille réelle & à cause des héritages, & que l'on appelle taillablieres, sont reglées à trois charrois par an ; ou, à défaut de charrois, à trois corvées à bras.
Corvées à terrier, sont les corvées seigneuriales qui sont établies par le bail à fief, & relatives dans le terrier.
Corvées a volonté, voyez ci-devant Corvées à merci. Voyez la biblioh. de Bouchel, le glossaire de M. de Lauriere, au mot Corvées, & la conférence des coûtumes ; le traité des Corvées de M. Guyot, tome I. des fiefs ; Henris, tome I. liv. III. ch. iij. quest. 32 & 33. Despeisses, tome III. p. 207. (A)
Corvée, (Ponts & Chaussées.) La corvée est un ouvrage public, que l'on fait faire aux communautés, aux particuliers, desquels on demande dans les saisons mortes, quelques journées de leur tems sans salaire. Une telle condition est dure sans doute pour chacun de ces particuliers ; elle indique par conséquent toute l'importance dont il est de les bien conduire, pour tirer des jours précieux qu'on leur demande sans salaire le plus d'utilité que l'on peut, afin de ne point perdre à la fois & le tems du particulier, & le fruit que l'état en doit retirer.
On peut donc établir sur cette seule considération, que la perfection de la conduite des corvées doit consister à faire le plus d'ouvrage possible dans le moins de tems possible ; d'où il s'ensuit qu'il faut de toutes les voies choisir la plus prompte & la plus expéditive, comme celle qui doit être la meilleure.
On n'a déjà que trop éprouvé en plusieurs provinces, qu'une corvée languissante étoit un fardeau immense sur les particuliers, & une servitude dans l'état, qui sans produire le fruit que l'on avoit en vûe, fatiguoit sans cesse les peuples, & gênoit pendant un grand nombre d'années la liberté civile des citoyens. Il suffit, pour en être plus convaincu, de joindre à un peu d'expérience, quelques sentimens de commisération pour les peuples. Il ne s'agit donc que de chercher quelle est la méthode qui répond le mieux à ces principes, premierement pour la distribution & la conduite des travaux, & ensuite pour la police avec laquelle on doit régir les travailleurs.
De la conduite & distribution des travaux. Toutes les actions des hommes ont un mobile ; l'argent & l'intérêt sont ceux qui les conduisent aux travaux, mais ce sont des mobiles dont les corvées sont privées ; il a fallu y en substituer d'autres pour tenir lieu de ceux-là. Ceux qui ont été reconnus devoir être employés, sont les tâches que l'on donne & qu'il faut indispensablement donner aux corvoyeurs ; on a vû que c'étoit l'unique moyen de les intéresser au progrès de l'ouvrage, & de les engager à travailler d'eux-mêmes avec diligence, pour se décharger promptement du fardeau qui leur étoit imposé. Ces tâches font ordinairement naître une telle émulation au milieu d'un attelier si ingrat pour celui qui y travaille, qu'il y a eu des corvées si bien conduites, que leur progrès l'emportoit même sur celui des travaux à prix d'argent.
On peut distribuer ces tâches de différentes manieres, & c'est le choix que l'on en doit faire qu'on aura ici particulierement en vûe ; parce que l'on doit encore se servir de ce moyen avec quelques reserves, la distribution de tout un ouvrage public en plusieurs ouvrages particuliers pouvant quelquefois se faire de telle sorte, qu'au lieu d'y trouver l'avantage que l'on y cherche, l'ouvrage public languit & dégenere, parce qu'il change trop de nature.
Un esprit d'équité qu'on ne sauroit trop loüer, joint à l'habitude que l'on a de voir les tailles & les impositions annuelles réparties sur les communautés & reglées pour chaque particulier, est ce qui a fait sans doute regarder les travaux publics comme une autre sorte de taille que l'on pouvoit diviser de même en autant de portions qu'il y avoit d'hommes dans les communautés, sur lesquelles le tout étoit imposé. Rien ne paroît en effet plus naturel, plus simple, & en même tems plus juste que cette idée ; cependant elle ne répond point du tout dans l'exécution, au principe de faire le plus d'ouvrage possible dans le moins de tems possible, & de plus elle entraîne des inconvéniens de toute espece.
Il suffiroit pour s'en convaincre de considérer l'état de la route de Tours au Château-du-Loir ; cette route a été commencée il y a quinze à dix-huit ans, par conséquent long-tems avant l'arrivée de M. l'intendant & de M. Bayeux dans cette généralité ; elle a été divisée en plusieurs milliers de tâches, qui ont été réparties sur tous les particuliers : néanmoins ce n'est encore aujourd'hui qu'avec mille peines qu'on en peut atteindre la fin. On a dû penser vraissemblablement dans le commencement
Trésor de la Langue Française informatisé
CORVÉE, subst. fém.
Corvée au Scrabble
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Les mots proches de Corvée
Cor Cor Coracoïde Corah Corail Coraline Corallin, ine Coran Coranique Coraule Corban Corbeau Corbeille Corbejeau ou corbigeau Corbière Corbillard Corbillon Corbleu Corcier Cordage Corde Cordeau Cordée Cordeler Cordelette Cordelier Cordelière Cordelle Corder Cordial, ale Cordialement Cordialité Cordier Cordière Cordillas Cordon Cordonné, ée Cordonnerie Cordonnier, ière Coré Corégone Coréopsis Corgée Coriace Coriandre Corinthien, ienne Corme Cormé Cormier Cormoran cor cora corail corail coralliaires corallien coralliens coramine coran Corancez Corancy coranique coraniques coras coraux Coray Corbais Corbara Corbara Corbarieu Corbas Corbas corbeau corbeaux Corbehem Corbeil Corbeil-Cerf Corbeil-Essonnes Corbeil-Essonnes Corbeil-Essonnes Corbeil-Essonnes corbeille corbeilles Corbeilles Corbel Corbelin Corbenay Corbeny Corbère Corbère-Abères Corbère-les-Cabanes Corberon Corbès Corbie Corbière corbières Corbières Corbières Corbigny corbillardMots du jour
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Les citations avec le mot Corvée
- De nos jours, une fille qui épouse un salarié n’a pas la vie facile entre les corvées domestiques, les mioches et pas la moindre aide à espérer. Auteur : Patricia Wentworth - Source : La dague d'ivoire (1999)
- On ne peut vivre sans plaisir : notre vie se résumerait alors à une interminable corvée.Auteur : Frédéric Lenoir - Source : La puissance de la joie (2015)
- Nos vices ont leurs fonctions: la gourmandise remonte l'horloge; la lâcheté nous conserve; la vanité et l'avarice nous font faire avec plaisir diverses corvées utiles à la conservation, à l'entretien et au nettoyage du globe que nous habitons.Auteur : Alphonse Karr - Source : En fumant (1861)
- La vie en communauté, l'amour collectif, c'est bien joli, mais j'aimerais un peu d'exclusivité. Or à Liberty House, l'amour est diffus et indifférencié : chacun en a sa part et tous l'ont tout entier — ce qui me convient mieux en théorie qu'en pratique. Depuis mon arrivée ici, je partage tout avec tous : les douches, les repas, les corvées ménagères, les soirées au coin du feu, ou les salutations au soleil. Même mes parents ont cessé de m'appartenir, et je les surprends parfois à poser sur moi un regard perplexe, comme s'ils avaient complètement oublié mon existence, absorbés qu'ils sont par la leur. Auteur : Emmanuelle Bayamack-Tam - Source : Arcadie (2018)
- - Moi aussi, j'ai été de corvée d'agonie, dit l'Espagnol. Il n'y a pas grand-chose à dire à un agonisant.Auteur : André Malraux - Source : Antimémoires (1967)
- L'amour est un acte simple et primitif. C'est la lutte, c'est la haine. La violence y est nécessaire. L'amour par le consentement mutuel n'est qu'une fastidieuse corvée.Auteur : Anatole France - Source : Histoire comique (1903)
- «Puisque c'est comme ça, pas de télévision tout à l'heure!» - Eh! oui... - Oui... La télévision élevée à la dignité de récompense... et, par corollaire, la lecture ravalée au rang de corvée... c'est de nous, cette trouvaille...Auteur : Daniel Pennac - Source : Comme un roman
- Il répugnait aux vérités objectives, à la corvée de l'argumentation, aux raisonnements soutenus. Il n'aimait pas démontrer, il ne tenait à convaincre personne. Autrui est une invention de dialecticien.Auteur : Emil Cioran - Source : De l'inconvénient d'être né (1973)
- Le contrat marital apparaît plus clairement comme ce qu'il est : un marché où la femme s'engage à effectuer un certain nombre de corvées, assurant le confort de l'homme à des tarifs défiant toute concurrence.Auteur : Virginie Despentes - Source : King Kong théorie (2006)
- Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, les contributions des femmes et des hommes sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles, elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l’industrie. Auteur : Olympe de Gouges - Source : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)
- Quand on joue de la musique, on lève le camp, on replie sa tente et on s'éloigne dans le chant faible, délivré de la corvée de dire et de taire. On s'éloigne comme un jeune homme s'éloigne sans savoir vers quoi, car sinon ce ne serait pas s'éloigner.Auteur : Christian Bobin - Source : L'homme-joie (2012)
- Fuis surtout les besognes paralittéraires ou juxtalittéraires qui te gâteront la main, épuiseront tes facultés d'invention, te forceront à des corvées pour lesquelles tu n'es pas fait.Auteur : Georges Duhamel - Source : Défense des lettres (1937)
- La famille est une succession de corvée, une meute de personnes qui vous ont connu bien trop tôt, avant que vous ne soyez terminé - et les anciens sont toujours les mieux placés pour savoir que vous ne l'êtes toujours pas.Auteur : Frédéric Beigbeder - Source : Un roman français (2009)
- On prétend que pour les détectives privés, les affaires d'adultères, c'est la corvée, l'alimentaire, la lie du métier... Foutaises ! Si l'on veut être sincère, entrer par effraction dans la vie sexuelle des clients, cela reste l'un des bons côtés du métier... Auteur : Michel Bussi - Source : Un avion sans elle (2012)
- Un fou c'est un homme sain d'esprit qui n'a plus les moyens de sa folie, qui perd les eaux de sa folie, d'un seul coup. Il fait faillite. Il lâche ce qui ne reposait que sur lui: la corvée du langage, la comédie du travail. Le monde entier.Auteur : Christian Bobin - Source : Une petite robe de fête (1991)
- On m'envoyait en corvée pour le reconnaître, pour l'arraisonner, comme on dit dans notre métier.Auteur : Louis Marie Julien Viaud, dit Pierre Loti - Source : Mon frère Yves (1883)
- Le mariage multiplie par deux les obligations familiales et toutes les corvéess sociales.Auteur : Simone de Beauvoir - Source : La Force de l'âge (1960)
- Le genre de malheur que porte dans l'âme un amour contrarié, fait que toute chose demandant de l'attention et de l'action devient une atroce corvée.Auteur : Henri Beyle, dit Stendhal - Source : La Chartreuse de Parme (1839)
Les citations du Littré sur Corvée
- Il faut bien en porter la peine, et aller suivant ma taille ; aux petits les corvées, dit-onAuteur : MARIV. - Source : Pays. parv. part. 3
- Et se le [la] corvée est d'omme sans queval, quatre deniersAuteur : BEAUMANOIR - Source : XXVII, 22
- J'ai du déplaisir de la corvée qu'il vous a fait faireAuteur : BALZ. - Source : Lett. choisies, 1re part. liv. III, lett. 4, dans RICHELET.
- Et commettre aux dures corvées [de la guerre] Toutes ces âmes relevées....Auteur : MALH. - Source : III, 1
- Quand l'instrument s'arrêtait pour reprendre haleine, on distinguait les craquements du treuil où les hommes de corvée pressaient la vendangeAuteur : E. FROMENTIN - Source : Dominique.
- Huit corvées de hercier à un chevalAuteur : DU CANGE - Source : hercia.
- Les journées de charues, de charretes et herches, que l'on appelle prieres [corvées]Auteur : DU CANGE - Source : preces.
- Plusieurs barbottent leurs prieres par acquit, ou les lisent de leurs livres comme s'ils faisoyent corvée à DieuAuteur : CALV. - Source : Inst. 676
- Les tenanciers sont corveables à misericorde ; mais les cours superieures ont accoustumé de les reduire à douze [corvées] par annéesAuteur : LOISEL - Source : Instit. liv. VI, tit. 6
- C'est à entendre que ils doivent [les serfs anglois] de droit et par coutume.... la busche couper et amener à l'hostel et toutes telles corvéesAuteur : Jean Froissard - Source : II, II, 106
- C'est à propos de l'abolition de la corvée, proposée par Turgot, que Joly de Fleury prononça le mot : Le peuple est taillable et corvéable à merciAuteur : H. PASSY - Source : Journ. offic. 28 déc. 1876, p. 9808, 3e col.
- Corvées, tailles, ne peuvent estre vendues ni transportées à autrui....Auteur : LOYSEL - Source : 918
- Les farces des bateleurs nous resjouissent, mais aux joueurs elles servent de corvéeAuteur : MONT. - Source : I, 331
- En assiette de terre, corvée ou peine de vilain n'est pour rien comptéeAuteur : LOYSEL - Source : 919
- Corvée, impôts rongeurs, tributs, taxes pesantes. Le sel, fils de la terre, ou même l'eau des mers, Source d'oppression et de fléaux diversAuteur : A. CHÉNIER - Source : Hymne à la France
- Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts, Le créancier et la corvée, Lui font d'un malheureux la peinture achevéeAuteur : Jean de La Fontaine - Source : Fabl. I, 16
- Les farces des bateleurs nous resjouissent, mais aux joueurs elles servent de corvéeAuteur : MONT. - Source : I, 331
- La duchesse de Beauvilliers et la maréchale de Châtillon eurent la corvée de porter l'embryon [de la duchesse de Berry] à Saint-DenisAuteur : SAINT-SIMON - Source : 310, 59
- Pour assurer la félicité des Guaranis, en quelque nombre qu'ils fussent ou qu'ils pussent être, leurs instituteurs avaient originairement réglé, avec la cour de Madrid, que ces peuples ne seraient jamais employés aux travaux des mines, ni asservis à aucune corvéeAuteur : RAYNAL - Source : Hist. phil. VIII, 16
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Mise à jour le dimanche 9 novembre 2025 à 17h39
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