La définition de Absurde du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Absurde
Nature : adj.
Prononciation : ab-sur-d', ou, suivant la prononciation
Etymologie : Absurdus. On fait venir habituellement absurdus de ab et surdus, sourd ; mais on ne voit pas comment cela pourrait signifier absurde. Dès lors on a cherché ailleurs : absurdus a le même sens que absonus, et signifie par conséquent qui sonne mal, d'où absurde. Le surdus de absurdus est rattaché au radical sanscrit sur, sonner, avec un suffixe, dus.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de absurde de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

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La définition de Absurde

Qui est contre le sens commun. Peut-on rien dire de plus absurde ? Une hypothèse étrangement absurde. Un absurde de croire que.... Une opinion absurde. Un absurde raisonnement.


Toutes les définitions de « absurde »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

ABSURDE. adj. des deux genres
. Qui est contre le sens commun. Cela est absurde. Il serait absurde de dire... Voilà un raisonnement absurde. Conduite absurde. Il se dit aussi de la Personne qui parle ou agit absurdement. Un raisonneur absurde. Vous êtes absurde. Il s'emploie aussi comme nom masculin et signifie Chose absurde. Tomber dans l'absurde. Démonstration, preuve par l'absurde. Démontrer une chose par l'absurde. Réduire un homme à l'absurde, Le forcer, dans la discussion, à se rendre ou à déraisonner. Réduire une opinion, un raisonnement à l'absurde, Montrer, prouver que le principe ou la conséquence en est absurde.

Littré

ABSURDE (ab-sur-d', ou, suivant la prononciation réelle, ap-sur-d') adj.
  • 1Qui est contre le sens commun. Peut-on rien dire de plus absurde?? Une hypothèse étrangement absurde. Un absurde de croire que? Une opinion absurde. Un absurde raisonnement. Un merveilleux absurde est pour moi sans appas, Boileau, A. P. III. Laisse là tes combats et cet absurde usage Qui met souvent le crime à l'abri du courage, Anne de Boleyn, III, 4.
  • 2En parlant des personnes, qui parle ou agit contre le sens commun. Raisonneur absurde. C'est un homme absurde.
  • 3 S. m. Absurdité. Tomber dans l'absurde. Réduire un homme, son homme à l'absurde. Démontrer une proposition par la réduction à l'absurde. L'absurde ne peut être cru. Quand l'absurde est outré, l'on lui fait trop d'honneur De vouloir par raison combattre son erreur?: Enchérir est plus court, sans s'échauffer la bile, La Fontaine, Fab. IX, 1.
  • 4Absurde à, avec un verbe à l'infinitif. Il mentait à son c?ur en voulant expliquer Ce dogme absurde à croire, absurde à pratiquer, Voltaire, IIe Disc. sur l'homme, 123.

HISTORIQUE

XVIe s. Voilà un bon mot et un utile desir, mais pareillement absurde, Montaigne, II, 379. Il n'est aulcun absurde, selon nous, plus extreme que de maintenir que le feu n'eschauffe point, Montaigne, II, 356.

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Wiktionnaire


Nom commun - français

absurde \ap.sy?d\ masculin

  1. Chose qui dépasse l'entendement, fausse et inacceptable par la raison.
    • Le type est un honnête travailleur de la Mauricie, ni un sauté ni un illuminé. Mais il reconnaît avoir passé quelques années de sa vie obnubilé par les théories complotistes. (...).
      Un jour, il s'est éveillé à l'absurde de ce monde parallèle et est revenu sur terre.
      (Mario Dumont, Les victimes collatérales des covidiots, Le Journal de Québec, 13 janvier 2021)
    • Démonstration, preuve par l'absurde.
    • Démontrer une chose par l'absurde.
    • Réduire un homme à l'absurde, le forcer, dans la discussion, à se rendre ou à déraisonner.
    • Réduire une opinion, un raisonnement à l'absurde, montrer, prouver que le principe ou la conséquence en est absurde.

Adjectif - français

absurde \ap.sy?d\ masculin et féminin identiques

  1. Insensé ; contraire au bon sens ou au sens commun.
    • La prière, c'est [?] une sorte de tapage doublé de flagornerie. Ainsi en jugent [?] les rationalistes qui affirment que rien n'est aussi absurde que de s'adresser à un Dieu immuable pour lui demander de bouleverser les lois de son univers en notre faveur. (Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, page 248)
    • Si Gobineau a été l'objet du dégoût, de la crainte, de l'ostracisme de nos « rationalistes », c'est qu'il s'est élevé à la fois contre leurs faux raisonnements et contre leur absurde principe de la primauté de la raison. (Louis Thomas, Arthur de Gobineau, inventeur du racisme (1816?1882), Paris : Mercure de France, 1941, page 33)
    • Ton père est mort, d'une mort bête. Toutes les morts sont absurdes, d'ailleurs. (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L'Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 42)
  2. (Par extension) Qualifie une personne qui parle ou agit de manière absurde.
    • Un raisonneur absurde.
    • Vous êtes absurde.
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ABSURDE, adj. et subst. masc.

I.? Emploi adj.
A.? [En parlant d'une manifestation de l'activité humaine : parole, jugement, croyance, comportement, action] Qui est manifestement et immédiatement senti comme contraire à la raison au sens commun; parfois quasi-synonyme de impossibleau sens de « qui ne peut ou ne devrait pas exister » :
1. La liberté n'appartient pas à la volonté. « Si cela est ainsi, comme je le crois, qu'on voie si, en prenant la chose de cette manière, on ne pourrait pas terminer la question agitée depuis si long-temps, mais très absurde, à mon avis, puisqu'elle est inintelligible, si la volonté de l'homme est libre ou non... V. Cousin, Hist. de la philosophie du XVIIIesiècle,1829, p. 517.
2. Jamais cependant ils ne purent croire que nous fussions des Messieurs cheminant à pied pour leur récréation personnelle, cela leur paraissait inouï, absurde; nous étions des dessinateurs ou des leveurs de plan qui voyageaient par ambition pour faire mieux que les autres et gagner par là la croix d'honneur; (...) il y avait en nous quelque chose d'incompréhensible, de contradictoire et de ténébreux, et nous les effrayions presque, tant nous leur semblions étranges. G. Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 311.
3. Le rêve absurde, imprévu, sans rapport ni connexion avec le caractère, la vie et les passions du dormeur! Ce rêve, que j'appellerai hiéroglyphique, représente évidemment le côté surnaturel de la vie, et c'est justement parce qu'il est absurde que les anciens l'ont cru divin. Comme il est inexplicable par les causes naturelles, ils lui ont attribué une cause extérieure à l'homme; ... Ch. Baudelaire, Paradis artificiels,1860, p. 354.
? P. anal. [En parlant de certains aspects de la nature, etc.] :
4. La nuit prenait un velouté d'épaule. Il y avait une langueur absurde au fond de l'air, et le pont tremblait au poids illuminé des autobus. L. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 442.
B.? [En parlant d'êtres animés le plus souvent humains, parfois animaux, ou d'une fonction, faculté ou qualité humaine] Qui agit, se comporte, juge d'une manière non conforme aux lois ordinaires de la raison :
5. L'homme absurde est celui qui ne change jamais. A. de Musset, Revue des Deux Mondes,30 sept. 1832, p. 112.
6. ... de même que si vous prétendiez conserver dans l'idée animal une seule des propriétés du végétal intacte et sans métamorphose, vous n'auriez réellement pas un animal, mais un être absurde et impossible, parce qu'il serait contradictoire. P. Leroux, De l'Humanité,t. 1, 1840, p. 110.
7. Un homme de génie est un homme absurde, c'est-à-dire qu'il pousse un système à l'absolu, or l'absolu est l'idéal de la science. On est fondé à croire que cet absolu existerait si nous connaissions tout (cause unique, c'est Dieu) mais comme nous sommes loin de tout connaître, nous ne pouvons pas agir en conséquence. En un mot, nous devons raisonner dans l'hypothèse de l'absolu, mais agir dans la réalité qui est autre, mais en faisant toujours comme si l'absolu existait ou devait exister; sans cela, pas de science. G. Bernard, Cahier de notes,1860, p. 61.
8. Il y a des gens comme notre cousin, dont toutes les idées sont bêtes, arriérées, des idées de vieillard, de bourgeois absurde, maniaque, des rengaines, des préjugés, des naïvetés, ? lesquelles gens, lorsqu'ils racontent quelque chose qu'ils ont vu, font preuve d'observation, ont le tact des nuances, rendent le moment et la couleur de la silhouette ou de la scène qu'ils vous dessinent : ils pensent faux et ils voient vrai. E. et J. de Goncourt, Journal,1860, p. 776.
9. ? Mère, tu es absurde, tu déraisonnes. Vraiment je ne te comprends pas. Où as-tu été chercher cette histoire de Le Loreur? P. Drieu de La Rochelle, Rêveuse bourgeoisie,1939, p. 122.
10. ... il faut tenir l'univers pour l'expression de l'incohérence absolue, sans fissure, l'incohérence roulant sur elle-même, sans raison, ni but, plus aveugle, plus absurde que la fatalité antique, l'incohérence pour l'incohérence, en tout et toutes choses, des astres, de la terre, de l'herbe, de l'âme... M. Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 173.
11. ... la folle volonté de l'impossible est le nerf même de l'héroïsme; en cette extrémité éclate d'une façon aiguë l'opposition entre pouvoir et vouloir, ? l'un qui est obstacle nihilisé, l'autre qui est, contre tout bon sens, vouloir malgré l'obstacle infini : l'absurde volonté veut envers et contre tous, veut en dépit des lois physiques, et au mépris de la raison naturelle; ... V. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 231.
C.? PHILOS., notamment certains existentialismes [En parlant de l'être et des êtres] Qui résiste à une interprétation rationnelle, qui n'a pas de sens :
12. Si maintenant nous essayions de pénétrer jusqu'à l'âme de Quasimodo à travers cette écorce épaisse et dure : si nous pouvions sonder les profondeurs de cette organisation mal faite : s'il nous était donné de regarder avec un flambeau derrière ces organes sans transparence, d'explorer l'intérieur ténébreux de cette créature opaque, d'en élucider les recoins, les culs de sacs absurdes, et de jeter tout à coup une vive lumière sur la Psyché enchaînée au fond de cet autre, nous trouverions la malheureuse dans quelque attitude pauvre, rabougrie et rachitique. V. Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 179.
13. La racine et la souche tout entière me donnait à présent l'impression de rouler un peu hors d'elle-même, de se nier, de se perdre dans un étrange excès. Je raclai mon talon contre cette griffe noire : j'aurais voulu l'écorcher un peu. Pour rien, par défi, pour faire apparaître sur le cuir tanné le rose absurde d'une éraflure : pour jouer avec l'absurdité du monde. J.-P. Sartre, La Nausée,1938, p. 165.
14. Je disais que le monde est absurde et j'allais trop vite. Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on en peut dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme. A. Camus, Le Mythe de Sisyphe,1942, p. 37.
15. Il y a des mariages absurdes, des défis, des ranc?urs, des silences, des guerres et aussi des paix. Pour chacun d'entre eux, l'absurdité naît d'une comparaison. A. Camus, Le Mythe de Sisyphe,1942p. 48.
Rem. A l'idée de non-sens la philos. existentialiste joint parfois une certaine véhémence contre le monde qui ne « veut » pas livrer sa rationalité ou la raison qui ne sait pas la découvrir.
D.? LOG. [En parlant d'un énoncé] Qui renferme une contradiction :
16. Si toute croyance où il y a de l'absurde ou du non-démontré tend toujours à mettre à la tête du parti les gens les plus absurdes, c'est encore un des effets de la cristallisation. Stendhal, De l'Amour,1822, p. 18.
17. « C'est absurde » veut dire : « c'est impossible », mais aussi : « c'est contradictoire ». Si je vois un homme attaquer à l'arme blanche un groupe de mitrailleuses, je jugerai que son acte est absurde. A. Camus, Le Mythe de Sisyphe,1942, p. 47.
II.? Emploi substantif. Ce qui peut être qualifié d'absurde.
A.? Lang. commune, lang. de la philos. traditionnelle :
18. Les limites des arts sont gardées par l'absurde. Stendhal, Hist. de la peinture en Italie,t. 2, 1817, p. 25.
19. Comment vivons-nous sous des lois que nous trouvons raisonnables de donner la mort à qui refuserait cette même obéissance aveugle? Nous admirons le libre arbitre et nous le tuons; l'absurde ne peut régner ainsi longtemps. Il faudra bien que l'on en vienne à régler les circonstances où la délibération sera permise à l'homme armé, et jusqu'à quel rang sera laissée libre l'intelligence, et avec elle l'exercice de la conscience et de la justice... il faudra bien un jour sortir de là. A. de Vigny, Servitude et grandeur militaires,1835, p. 64.
20. [Les élucubrations des économistes] sortent parfois du niais, c'est pour tomber aussitôt dans l'absurde. Depuis vingt-cinq ans l'économie politique, comme un épais brouillard, pèse sur la France, arrêtant l'essor des esprits et comprimant la liberté. P.-J. Proudhon, Qu'est-ce que la propriété?,1840, p. 231.
21. [L'abbé Pierre] ? ... Dieu n'est pas là [dans la basilique du Sacré-C?ur], il n'y a là qu'un défi à la raison, à la vérité, à la justice, un colossal édifice qu'on a dressé le plus haut possible, comme une citadelle de l'absurde, dominant Paris, qu'il insulte et qu'il menace. É. Zola, Paris,1898, p. 99.
22. Alors que, chez Renan, les erreurs par contrariété d'hérédismes (...) se muaient en une comédie intérieure, chez Soury elles tournaient à la tragédie. Distinguant et pressentant la vérité, il était happé, chroniquement par plusieurs absurdes, très vite transformés en idoles. L. Daudet, L'Hérédo,1916, p. 201.
23. C'est ainsi que, par un subterfuge torturé, il (Kierkegaard) donne à l'irrationnel le visage, et à son Dieu les attributs de l'absurde : injuste, inconséquent et incompréhensible. L'intelligence seule en lui s'essaie à étouffer la revendication profonde du c?ur humain. Puisque rien n'est prouvé, tout peut être prouvé. A. Camus, Le Mythe de Sisyphe,1942, p. 58.
24. L'absurde, a-t-on dit, est ce qui serait totalement expliqué, mais n'aurait pas de sens. Bien entendu ce n'est qu'à la limite qu'on peut faire une telle hypothèse, et en se plaçant au point de vue de l'adversaire : car le propre de l'explication est précisément de ne pouvoir se boucler sur soi. De plus ce n'est aussi que par abstraction que l'on peut distinguer explication et sens.... J. Lacroix, Marxisme, existentialisme, personnalisme,1949, p. 45.
25. Un souvenir, teinté à la fois d'absurde et de mystère, remontait lentement jusqu'à moi... J. Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 12.
26. L'inintelligence ne cède sous nos pas que pour que nous nous enlisions davantage; ne recule devant nous que pour nous attirer plus profondément au c?ur de l'absurde. Ce pessimisme de la négativité, comme son corrélat optimiste, n'est sans doute qu'une déception du dogmatisme réificateur. V. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 48.
B.? PHILOSOPHIE :
27. Les hommes aussi sécrètent de l'inhumain. Dans certaines heures de lucidité, l'aspect mécanique de leurs gestes, leur pantomine privée de sens rend stupide tout ce qui les entoure. Un homme parle au téléphone derrière une cloison vitrée; on ne l'entend pas, mais on voit sa mimique sans portée : on se demande pourquoi il vit. Ce malaise devant l'inhumanité de l'homme même, cette incalculable chute devant l'image de ce que nous sommes, cette « nausée » comme l'appelle un auteur de nos jours, c'est aussi l'absurde. De même l'étranger qui, à certaines secondes vient à notre rencontre dans une glace, le frère familier et pourtant inquiétant que nous retrouvons dans nos propres photographies, c'est encore l'absurde. A. Camus, Le Mythe de Sisyphe,1942, p. 29.
28. L'absurde dépend autant de l'homme que du monde. Il est pour le moment leur seul lien. Il les scelle l'un à l'autre comme la haine seule peut river les êtres. C'est tout ce que je puis discerner clairement dans cet univers sans mesure... A. Camus, Le Mythe de Sisyphe,1942p. 37.
29. Le thème de l'irrationnel, tel qu'il est conçu par existentiels, c'est la raison qui se brouille et se délivre en se niant. L'absurde, c'est la raison lucide qui constate ses limites. C'est au bout de ce chemin difficile que l'homme absurde reconnaît ses vraies raisons. A comparer son exigence profonde et ce qu'on lui propose alors, il sent soudain qu'il va se détourner. Dans l'univers d'Husserl, le monde se clarifie et cet appétit de familiarité qui tient au c?ur de l'homme devient inutile. A. Camus, Le Mythe de Sisyphe,1942p. 70.
30. Le corps, la tendresse, la création, l'action, la noblesse humaine, reprendront alors leur place dans ce monde insensé. L'homme y retrouvera enfin le vin de l'absurde et le pain de l'indifférence dont il nourrit sa grandeur. A. Camus, Le Mythe de Sisyphe,1942p. 75.
C.? LOG., p. ext. MATH. Raisonnement par l'absurde. Méthode de raisonnement qui pour établir la vérité d'une proposition montre que sa négation conduirait à une absurdité. Réduction à l'absurde. Raisonnement qui pour établir la fausseté d'une proposition montre qu'elle conduirait à une absurdité :
31. Je suis revenu sur mes pas, toutes les fois que j'ai vu que j'étais conduit à l'absurde, c'est-à-dire, à des conclusions contraires aux faits postérieurs; et j'ai toujours trouvé l'endroit où je m'étais égaré, c'est-à-dire où j'avais mal vu les faits antérieurs. Enfin, je suis venu sans suppositions, sans inconséquences, et sans lacunes, à un résultat que je n'avais ni prévu, ni voulu. Il est plausible, il est très-général, il rend raison de tous les phénomènes; ... A.-L.-C. Destutt de Tracy, Éléments d'idéologie, Logique, t. 3, 1805, p. 424.
32. Le procédé analytique des géomètres grecs devient le procédé par la réduction à l'absurde, lorsque, pour démontrer la vérité d'une proposition, on part de la proposition contradictoire comme d'une hypothèse, afin d'arriver, de conséquence en conséquence, jusqu'à une proposition reconnue fausse, ou qui contredit une proposition reconnue vraie; ce qui entraîne l'absurdité de l'hypothèse, et par suite la vérité de la proposition contradictoire. A. Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. 390.
33. De même encore une démonstration par l'absurde s'effectue en comparant les conséquences de ce raisonnement avec la réalité logique que l'on veut instaurer. Dans tous ces cas, du plus simple au plus complexe, l'absurdité sera d'autant plus grande que l'écart croîtra entre les termes de ma comparaison. A. Camus, Le Mythe de Sisyphe,1942, p. 48.
Prononc. ET ORTH. ? 1. Forme phon. : [ab?sy?d]. Enq. : /apsy?d/. 2. Dér. et composés : absurdement, absurdifiant, absurdité. 3. ? Hist. ? La forme mod. absurde apparaît dès le xives. (cf. étymol.). Jusqu'au xvies., elle est concurrencée par les formes absorbe et absourde (cf. Hug.; pour l'explication de ces 2 formes, cf. étymol.). L'orth. de absurde est ensuite stable; quant à la prononc., Nod. 1844 est le 1erà signaler l'assourdissement de [b] devant [s] ap-sur-de.
Étymol. ? Corresp. rom. : prov. mod. absurde, absurdo; esp., port., cat. absurdo; ital. assurdo. « Qui n'a pas de sens, contraire au sens commun (d'une chose) », absorde, début xiiies. (Règle de St Benoît, trad. en vers fr. par Nicole, éd. A. Héron, 3665 ds Quem. : Cum ce absorde chose soit Chascun de legier aperçoit); absurde, 1371-75 (Raoul de Presles, Cité de Dieu, 10, 31 (éd. 1531) ibid. : Chose tres absurde et tres folle); absourde, 1529 (Colin Bucher, Poésies, éd. Denais, 276, ibid. : J'attendois bien certes telles usures Et pour espitre inelegante et lourde, Ou nulles sont musey?nes mesures, Nulles doulceurs, mais toute chose absourde, Avoir escript tres opulent et riche). Empr. au lat. absurdus dont le sens primitif semble être « dissonant » (Cicéron, De Oratore, 3, 41 : vox... absona atque absurda), d'où « hors de mise, contraire au sens commun » dep. Térence, Adelphes, 376 ds TLL s.v., 221, 81 (qualifie ratio) cf. 1256-60, Albert le Grand, De animalibus, 8, 233 ds Mittellat. W. s.v., 65, 59. Influence possible du fr. sourd (a. fr. sort) sur les formes du type absorde et absourde (cf. lat. médiév. absurdus « surdus » ds Mittellat. W. s.v., 65, 69); sur les rapports possibles entre absurdus et surdus, cf. Ern-Meillet 1959, s.v. absurdus, surdus, susurrus. HISTORIQUE I.? Adj. ? A.? L'emploi fig. du lat., « qui choque la raison » (cf. étymol.), sens premier en fr. ne concerne que l'inanimé (chose, proposition, acte, etc. avec nuance dépréc.). C'est l'emploi class. par excellence (cf. Rich., Fur., les 4 premières éd. de l'Ac., la série des Trév., etc.); il se maintient jusqu'au xxes. (cf. sém.). ? Rem. L'adj. dans ce cas pouvait être suivi d'un inf. introduit par à : (...) Ce dogme absurde à croire, absurde à pratiquer. Voltaire (Littré). B.? À la fin de l'époque class., l'adj. s'étend à l'animé, essentiellement en parlant de l'homme (animal raisonnable par essence et donc déraisonnable par accident, c.-à-d. absurde). Cf. Ac. 1798. Cet emploi se maintiendra jusqu'à nos jours (cf. sém.). ? Rem. 1. Dans un ex. isolé du xvies., le sens propre du lat. « discordant, qui choque les oreilles » réapparaît sous la plume d'un humaniste : La coupe fémenine... doit estre (gardée) par toy, ne fut [fust] que pour eviter le son absurde, pour lequel sont moins prisés aujourd'huy aucuns poètes qui ne l'observent. T. Sébillet, Art poétique, 1548, p. 55 (Vaganay, Hist. fr. mod.). 2. Lal. signale l'avis de L. Boisse, selon lequel ,,il serait plus correct de ne pas employer ce mot en parlant des personnes``. II.? Subst. ? A.? xvies. Un absurde « une chose absurde » : Il n'est aucun absurde selon nous plus extreme que de maintenir que le feu n'eschauffe point, que la lumiere n'esclaire point. Montaigne, II, 12 (Hug.). Cf. aussi Nicot 1606, s.v. : (...) adjectif et quelquefois substantif (...) comme Ce serait un trop grand absurde. Nimia haec quidem esset absurditas. Cotgr. 1611 mentionne cet emploi et traduit par an absurditie. Les dict. post. ne le mentionnent plus (DG le signale à nouveau en 1900, mais comme arch., et à travers le seul Nicot). B.? Abstr., avec l'art. déf. l'absurde. 1. La loc. lat. ab absurdo, véhiculée par la scolast. passe en fr. où logiciens et mathématiciens l'emploient constamment; Ac. Compl. 1842 lui consacre encore un art. spéc. : Absurdo (ex ou ab). Locution, empruntée au latin, qu'on employait dans la scolastique pour dire, En partant d'un principe absurde. Raisonner par l'absurde. Le calque par l'absurde s'est acclimaté insensiblement. La substitution commence au début du xviies. quand mathématiciens et philosophes se mettent à écrire en lang. vulg.; elle est achevée au xixes. : Démonstration par l'absurde. Ac. 1798. 2. On peut supposer que le subst. abstr. autonome s'est dégagé de l'expr. par l'absurde : Tomber dans l'absurde. Ac. 1798. 3. Tout en continuant à vivre dans la lang. cour., le subst. abstr. passe à nouveau au xxes. dans la lang. des philosophes, A. Camus notamment, dont il devient un des mots-clés (cf. sém.). La nuance dépréc. tend à disparaître et le terme caractérise une certaine « façon d'envisager le réel ».
STAT. ? Fréq. abs. litt. : 3 591. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 3 647, b) 2 484; xxes. : a) 4 049, b) 8 393.
BBG. ? Foulq.-St-Jean 1962. ? Franck 1875. ? Goblot 1920. ? Julia 1964. ? Lafon 1963. ? Lal. 1968. ? Marwald (J. R). Die Bedeutungsentwicklung von französisch absurde und absurdité. (Diss. Bonn. 1962.) ? Miq. 1967. ? Moor 1966. ? Porot 1960. ? Uv. Chapman 1956.

ABSURDE, adj. et subst. masc.
Étymol. ? Corresp. rom. : prov. mod. absurde, absurdo; esp., port., cat. absurdo; ital. assurdo. « Qui n'a pas de sens, contraire au sens commun (d'une chose) », absorde, début xiiies. (Règle de St Benoît, trad. en vers fr. par Nicole, éd. A. Héron, 3665 ds Quem. : Cum ce absorde chose soit Chascun de legier aperçoit); absurde, 1371-75 (Raoul de Presles, Cité de Dieu, 10, 31 (éd. 1531) ibid. : Chose tres absurde et tres folle); absourde, 1529 (Colin Bucher, Poésies, éd. Denais, 276, ibid. : J'attendois bien certes telles usures Et pour espitre inelegante et lourde, Ou nulles sont musey?nes mesures, Nulles doulceurs, mais toute chose absourde, Avoir escript tres opulent et riche). Empr. au lat. absurdus dont le sens primitif semble être « dissonant » (Cicéron, De Oratore, 3, 41 : vox... absona atque absurda), d'où « hors de mise, contraire au sens commun » dep. Térence, Adelphes, 376 ds TLL s.v., 221, 81 (qualifie ratio) cf. 1256-60, Albert le Grand, De animalibus, 8, 233 ds Mittellat. W. s.v., 65, 59. Influence possible du fr. sourd (a. fr. sort) sur les formes du type absorde et absourde (cf. lat. médiév. absurdus « surdus » ds Mittellat. W. s.v., 65, 69); sur les rapports possibles entre absurdus et surdus, cf. Ern-Meillet 1959, s.v. absurdus, surdus, susurrus. HISTORIQUE I.? Adj. ? A.? L'emploi fig. du lat., « qui choque la raison » (cf. étymol.), sens premier en fr. ne concerne que l'inanimé (chose, proposition, acte, etc. avec nuance dépréc.). C'est l'emploi class. par excellence (cf. Rich., Fur., les 4 premières éd. de l'Ac., la série des Trév., etc.); il se maintient jusqu'au xxes. (cf. sém.). ? Rem. L'adj. dans ce cas pouvait être suivi d'un inf. introduit par à : (...) Ce dogme absurde à croire, absurde à pratiquer. Voltaire (Littré). B.? À la fin de l'époque class., l'adj. s'étend à l'animé, essentiellement en parlant de l'homme (animal raisonnable par essence et donc déraisonnable par accident, c.-à-d. absurde). Cf. Ac. 1798. Cet emploi se maintiendra jusqu'à nos jours (cf. sém.). ? Rem. 1. Dans un ex. isolé du xvies., le sens propre du lat. « discordant, qui choque les oreilles » réapparaît sous la plume d'un humaniste : La coupe fémenine... doit estre (gardée) par toy, ne fut [fust] que pour eviter le son absurde, pour lequel sont moins prisés aujourd'huy aucuns poètes qui ne l'observent. T. Sébillet, Art poétique, 1548, p. 55 (Vaganay, Hist. fr. mod.). 2. Lal. signale l'avis de L. Boisse, selon lequel ,,il serait plus correct de ne pas employer ce mot en parlant des personnes``. II.? Subst. ? A.? xvies. Un absurde « une chose absurde » : Il n'est aucun absurde selon nous plus extreme que de maintenir que le feu n'eschauffe point, que la lumiere n'esclaire point. Montaigne, II, 12 (Hug.). Cf. aussi Nicot 1606, s.v. : (...) adjectif et quelquefois substantif (...) comme Ce serait un trop grand absurde. Nimia haec quidem esset absurditas. Cotgr. 1611 mentionne cet emploi et traduit par an absurditie. Les dict. post. ne le mentionnent plus (DG le signale à nouveau en 1900, mais comme arch., et à travers le seul Nicot). B.? Abstr., avec l'art. déf. l'absurde. 1. La loc. lat. ab absurdo, véhiculée par la scolast. passe en fr. où logiciens et mathématiciens l'emploient constamment; Ac. Compl. 1842 lui consacre encore un art. spéc. : Absurdo (ex ou ab). Locution, empruntée au latin, qu'on employait dans la scolastique pour dire, En partant d'un principe absurde. Raisonner par l'absurde. Le calque par l'absurde s'est acclimaté insensiblement. La substitution commence au début du xviies. quand mathématiciens et philosophes se mettent à écrire en lang. vulg.; elle est achevée au xixes. : Démonstration par l'absurde. Ac. 1798. 2. On peut supposer que le subst. abstr. autonome s'est dégagé de l'expr. par l'absurde : Tomber dans l'absurde. Ac. 1798. 3. Tout en continuant à vivre dans la lang. cour., le subst. abstr. passe à nouveau au xxes. dans la lang. des philosophes, A. Camus notamment, dont il devient un des mots-clés (cf. sém.). La nuance dépréc. tend à disparaître et le terme caractérise une certaine « façon d'envisager le réel ».

Absurde au Scrabble


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Les citations avec le mot Absurde


  1. Vivre, c'est faire vivre l'absurde. Le faire vivre, c'est avant tout le regarder. L'absurde ne meurt que lorsqu'on s'en détourne.

    Auteur : Albert Camus - Source : Le mythe de Sisyphe (1942)


  2. La grande fatigue de l'existence n'est peut-être en somme que cet énorme mal qu'on se donne pour demeurer vingt ans, quarante ans, davantage, raisonnable, pour ne pas être simplement, profondément soi-même, c'est à dire immonde, atroce, absurde.

    Auteur : Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline - Source : Voyage au bout de la nuit (1932)


  3. Est-ce absurde de vouloir souffrir ? Qui ne voit pas que les souffrances sont des quantités négatives diminuant la somme de ce que nous appelons le bonheur ?

    Auteur : Ievgueni Ivanovitch Zamiatine - Source : Nous autres (1920)


  4. Tout ce qui fait travailler et s'agiter l'homme utilise l'espoir. La seule pensée qui ne soit mensongère est donc une pensée stérile. Dans le monde absurde, la valeur d'une notion ou d'une vie se mesure à son infécondité.

    Auteur : Albert Camus - Source : Le mythe de Sisyphe (1942)


  5. J'ai toujours eu le sentiment que la vie flirtait avec l'absurde, qu'elle n'avait pas le moindre sens, et elle peut pourtant être si belle, sous le bon éclairage.

    Auteur : James Patterson - Source : Alex Cross, 13. En votre honneur (2011)


  6. Jamais au Spectateur n'offrez rien d'incroyable. - Le Vrai peut quelquefois n'estre pas vraisemblable. - Une merveille absurde est pour moy sans appas. - L'esprit n'est point émû de ce qu'il ne croit pas.

    Auteur : Nicolas Boileau-Despréaux - Source : Oeuvres, Chant III, 47-50


  7. Toute armée digne de ce nom est une machine. ... son moteur s'appelle la discipline. Exécution scrupuleuse des ordres, toujours aussi imbéciles, absurdes ou cruels, soient-ils.

    Auteur : Pierre Péju - Source : La Diagonale du vide (2009)


  8. Il est également absurde de vivre en perdant de vue le paramètre absolue de la mort que de laisser la pensée de la mort prochaine gâcher mon existence.

    Auteur : Roland Topor - Source : Jachère-party (1996)


  9. Dans toute existence il semble manquer le drame absurde qui nous engagerait à vivre comme si nous devions mourir demain. Nous allons mourir demain.

    Auteur : Antoni Casas Ros - Source : Le Théorème d'Almodóvar (2008)


  10. Tout est écrit là, sous les yeux du médecin, comme si les organes étaient une espèce de papyrus où s'inscrivent les hiéroglyphes absurdes de nos vies.

    Auteur : Herbert Lieberman - Source : Nécropolis (1976)


  11. J’écrivais des histoires absurdes ou je dessinais, j’inventais d’impérieuses raisons de salir du papier. Au bout d’un certain nombre de feuilles maculées, griffonnées, dactylographiées, raturées, chiffonnées, l’horreur imaginaire faisait pâlir la vraie.

    Auteur : Roland Topor - Source : Jachère-party (1996)


  12. Mon désir n'est pas de créer l'ordre, mais le désordre au contraire au sein d'un ordre absurde, ni d'apporter la liberté, mais simplement de rendre la prison visible.

    Auteur : Paul Claudel - Source : Conversations dans le Loir-et-Cher


  13. J'écris sur Auschwitz ; si j'ai été déporté, ce n'était pas pour recevoir le prix Nobel, mais pour être tué ; tout ce qui m'arrive d'autre relève de l'anecdote. Que je n'aie pas eu le prix Nobel est aussi absurde que si je l'avais eu.

    Auteur : Imre Kertész - Source : Sauvegarde, Journal 2001-2003 (2012)


  14. La race n'est pas de la biologie ; la race est de la sociologie. La race n'est pas un génotype ; la race est un phénotype. La race compte à cause du racisme. Et le racisme est absurde parce qu'il concerne uniquement l'apparence. Pas le sang qui coule dans vos veines.

    Auteur : Chimamanda Ngozi Adichie - Source : Americanah (2014)


  15. Cette idée de frontières et de nations me paraît absurde. La seule chose qui peut nous sauver est d'être des citoyens du monde.

    Auteur : Jorge Luis Borges - Source : Le Monde diplomatique, août 2001.


  16. L'absurde se nomme. Le désespoir se chante. Tout vient se perdre dans les mots et y ressusciter.

    Auteur : Brice Parain - Source : Recherches sur la nature et les fonctions du langage


  17. Tant qu'il y aura des fripons et des imbéciles, il y aura des religions. La nôtre est sans contredit la plus ridicule, la plus absurde, et la plus sanguinaire qui ait jamais infecté le monde.

    Auteur : Voltaire - Source : Lettre, à Frédéric II, roi de Prusse, 5 janvier 1767


  18. C'est une hardiesse dangereuse et de conséquence, outre l'absurde témérité qu'elle traîne quant et soi, de mépriser ce que nous ne concevons pas.

    Auteur : Michel de Montaigne - Source : Essais, I, 27


  19. L'abbé Giraud, qui s'était fait dénigreur de son métier, et qui avait coutume de dire de tous les livres qu'il lisait: C'est absurde! Il va laissant tomber sa signature partout.

    Auteur : Antoine Rivaroli, dit Rivarol - Source : Rivaroliana


  20. Comme il est injuste et absurde de rendre les êtres humains comptables de leurs promesses!

    Auteur : André Maurois - Source : Climats


  21. Ce qui nous distingue de nos prédécesseurs, c'est notre sans-gêne à l'égard du Mystère. Nous l'avons même débaptisé: ainsi est né l'Absurde.

    Auteur : Emil Cioran - Source : Syllogismes de l'amertume (1952), Atrophie du verbe


  22. Comment se peut-il que toute l'absurdité de la littérature et de la poésie des anciens ne leur ait pas sauté aux yeux ? La force immense et grandiose du Verbe était employée en pure perte. C'est comique : chacun écrivait ce qui lui passait par la tête. C'était aussi ridicule et absurde que d'avoir laissé la mer battre inutilement les rivages pendant vingt-quatre heures de la journée, de telle sorte que les millions de kilogrammètres des vagues ne servaient qu'à entretenir les sentiments amoureux. Nous avons tiré l'électricité du mugissement furieux de la mer et transformé cette bête écumante en animal domestique. L'élément, autrefois sauvage, de la poésie, a été également dressé et soumis au joug. La poésie n'est plus un impardonnable roucoulement de rossignol, c'est une force nationale, un service utile.

    Auteur : Ievgueni Ivanovitch Zamiatine - Source : Nous autres (1920)


  23. De ce que rien n'est intelligible, il ne s'ensuit pas le droit de conjecturer l'absurde.

    Auteur : Jean Rostand - Source : Pensées d'un biologiste (1967)


  24. Après l'insuccès, les desseins les mieux concertés paraissent absurdes.

    Auteur : Fiodor Dostoïevski - Source : Sans référence


  25. On sait quel absurde prétexte prit l'empereur, à son retour, en plein conseil d'état, pour disgracier son ministre et le punir d'avoir sauvé la France sans lui.

    Auteur : Honoré de Balzac - Source : Splendeurs et Misères des courtisanes (1839-1847)


Les citations du Littré sur Absurde


  1. Une merveille absurde est pour moi sans appas

    Auteur : BOILEAU - Source : Art p. III


  2. C'est une hardiesse dangereuse, oultre l'absurde temerité qu'elle traisne quand et soy

    Auteur : MONT. - Source : I, 204


  3. Un merveilleux absurde est pour moi sans appas

    Auteur : BOILEAU - Source : A. P. III


  4. On étouffe l'esprit des enfants sous un amas de connaissances inutiles ; mais de toutes les sciences la plus absurde, à mon avis, et celle qui est la plus capable d'étouffer toute espèce de génie, c'est la géométrie [paroles mises dans la bouche d'un précepteur ignorant]

    Auteur : Voltaire - Source : Jeannot.


  5. Quel est l'homme sur la terre qui peut assurer sans une impiété absurde, qu'il est impossible à Dieu de donner à la matière le sentiment et le penser ?

    Auteur : Voltaire - Source : Dict. phil. cité dans LAFAYE, Synon.


  6. Les adversaires du système [du maximum] donnaient d'excellentes raisons : tout n'étant pas maximé, disaient-ils, le maximum était absurde et inique

    Auteur : THIERS - Source : Hist. de la révolution franç. Convention nationale, ch. XXVII.


  7. La noblesse était exempte d'une partie des taxes ; cette exemption absurde....

    Auteur : CONDILLAC - Source : Comm. gouv. part. II, ch. 11


  8. Ayant déclaré non-seulement hérétique mais absurde le mouvement de la terre

    Auteur : Voltaire - Source : ib. 31


  9. Toute l'antiquité disputa sur la liberté ; mais personne ne persécuta sur ce sujet jusqu'à nos jours ; quelle horreur absurde d'avoir emprisonné, exilé pour cette dispute, un Arnauld, un Saci, un Nicole, et tant d'autres qui ont été la lumière de la France !

    Auteur : Voltaire - Source : Polit. et législ. Tolérance, Extrême tolérance des Juifs, note g.


  10. La liberté générale bannira du monde entier les absurdes oppressions qui accablent les hommes et fera renaître une fraternité universelle, sans laquelle tous les avantages publics et individuels sont si douteux et si précaires

    Auteur : MIRABEAU - Source : Collection, t. II, p. 26


  11. La lumière nous arrive réfléchie de Saturne en quatorze minutes, malgré les suppositions absurdes de Descartes

    Auteur : Voltaire - Source : Jenni, 6


  12. De toutes les absurdités, la plus absurde aux Epicuriens est desad vouer la force et l'effect des sens

    Auteur : MONT. - Source : II, 12


  13. Il n'y a rien de plus absurde que de dire qu'il [Dieu] ne se mêle point du gouvernement des peuples, de l'établissement ni de la ruine des États

    Auteur : BOSSUET - Source : Lib. arb. 3


  14. Si on soumet tout à la raison, notre religion n'aura rien de mystérieux et de surnaturel ; si on choque les principes de la raison, notre religion sera absurde et ridicule

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pens. XIII, 3, éd. HAVET.


  15. Du pays basque, dans les Pyrénées espagnoles, cette absurde coutume semble s'être propagée jusqu'en France, où elle a reçu le nom de faire la couvade

    Auteur : MAX MÜLLER - Source : Essais sur la mythologie comparée, trad. par G. Perrot, p. 325, Paris, 1873


  16. Si, pour faire un système, on peut poser toutes sortes de principes, prendre les plus absurdes comme les plus évidents, et faire une complication de causes sans raison, quel mérite peut-il y avoir dans des ouvrages de cette espèce ?

    Auteur : CONDILLAC - Source : Traité des syst. ch. 3


  17. Tout ce que vous m'avez prouvé est, à mes yeux, plein de choses inconcevables, contradictoires, absurdes

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Dial. I


  18. L'empirisme uroscopique, absurde autant qu'audacieux

    Auteur : FOURCROY et VAUQUELIN - Source : Instit. Mém. scienc. t. IV, p. 364


  19. Cicéron dit à Quintus son frère : ses lettres sont absurdes et d'un style inusité

    Auteur : Voltaire - Source : Dict. phil. Langues.


  20. Nos sous-tyrans velches étaient des monstres bien absurdes ; ce jeune homme [Morival] condamné à avoir le poing coupé !...

    Auteur : Voltaire - Source : Lett. roi de Pr. juill. 1774


  21. Il eût été absurde qu'un simple usufruitier eût disposé de la propriété de la chose

    Auteur : Montesquieu - Source : Esp. XXXI, 33


  22. Je distinguai toujours de la religion Les malheurs qu'apporta la superstition.... J'ai dit aux disputants, l'un sur l'autre acharnés : Assez, impertinents, assez, infortunés, Très sots enfants de Dieu, chérissez-vous en frères, Et ne vous mordez point pour d'absurdes chimères

    Auteur : Voltaire - Source : Ép. 97


  23. Il est tout à la fois absurde et malsonnant de vouloir rendre intelligible ce que la foi nous déclare ineffable

    Auteur : D'ALEMB. - Source : Éloges, Bossuet


  24. De toutes les absurdités, la plus absurde aux epicuriens est de desadvouer la force et l'effet des sens

    Auteur : MONT. - Source : II, 12


  25. Si l'on réfléchit bien sur le dualisme, je crois qu'on le trouvera encore plus absurde que l'idolâtrie

    Auteur : ST-FOIX - Source : Ess. Paris, Oeuvres, t. IV, p. 304, dans POUGENS




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Mise à jour le vendredi 14 novembre 2025 à 09h14









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