Définition de « substance »


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot substance de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.

Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur substance pour aider à enrichir la compréhension du mot Substance et répondre à la question quelle est la définition de substance ?

NOM genre (f) de 2 syllabes
Une définition simple :

  • (philo) Ce qui subsiste par soi-même, indépendamment de tout accident. - Chez les catholiques, c’est un article de foi que, dans le mystère de l’Eucharistie, la substance du pain et du vin se change au corps et au sang de Jésus-Christ, et que les espèces demeurent. - La substance des choses est distincte de leurs qualités. - D’après Spinoza, il n’existe qu’une substance unique, dont tous les êtres sont des modes.

  • (term|Sciences) Toute sorte de matière. - Ce fruit est d’une substance molle et aqueuse. - Substance solide, liquide. - Cette substance est employée en médecine, en pharmacie.

  • Ce qu’il y a de meilleur, de plus succulent, de plus nourrissant en quelque chose. - Les arbres, les plantes attirent la substance de la terre. - Il n’y a guère de substance dans ces sortes d’aliments. - Le bouillon a pris toute la substance de cette viande.

  • (fig) Ce qu’il y a d’essentiel dans un discours, dans un écrit, dans une affaire, etc. - Il y a beaucoup de paroles et peu de substance dans ce discours, dans ce livre : Il y a beaucoup de verbiage et peu d’idées. - Je n’ai pu retenir tout ce qu’il a dit, mais je vous en rapporterai, je vous en dirai la substance. - La substance d’un livre, d’une lettre.


    Définitions de « substance »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    SUBSTANCE, subst. fém.

    I.
    A. ? PHILOSOPHIE
    1. [P. oppos. à accident] Ce qui existe en soi, de manière permanente par opposition à ce qui change. Attribut, mode, qualité d'une substance. Qu'il y ait, par derrière l'indéfinie série des événements, une cause première, une substance éternelle sous des phénomènes passagers, je l'admets (Bourget, Actes suivent, 1926, p. 35).La substance, c'est-à-dire la réalité « plus réelle » que les formes (Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, p. 307).V. accessoire ex. 1, accident1ex. 1 à 5, mode2II E 2 ex. de Senancour et de Jankélévitch.
    ? En partic.
    ? [Chez Aristote] Ce qui n'est attribut d'aucun sujet, n'est inhérent à aucun sujet. Toute affirmation (...) suppose un absolu, dont l'être soit dit en premier et sans restriction, (...) tout le reste, ? quantité, qualité, relation, ? est affirmé relativement à cet absolu (...). Seule la substance « est » simplement (J.-M. Le Blond, Log. et méth. chez Aristote, 1939, p. 316).Substance première. Chose individuelle en tant qu'elle ne peut être attribut. V. infra ex. de Hamelin.Substance seconde. Type abstrait donnant une qualification de la substance première comme le genre, la différence, l'espèce. L'être de la métaphysique est une substance première; l'être qu'atteignent les autres sciences en tant qu'elles raisonnent, (...) n'est jamais en somme que quelque substance seconde (Hamelin, Le Syst. d'Aristote, 1920, p. 94).
    ? [Chez Kant] Ce qui persiste au milieu du changement (des phénomènes) et le rend compréhensible. Les rapports de temps des phénomènes, simultanéité ou succession, ne sont déterminables que grâce à l'existence d'un permanent; le changement ne peut être perçu que dans les substances (E. Boutroux, La Philos. de Kant, 1926, p. 124).
    2. Ce qui est par soi; être qui possède une existence propre et ne la détient que de soi (le plus souvent identifié à Dieu). Bien que l'homme seul mérite pleinement le nom de substance, c'est à la substantialité de son âme qu'il doit toute sa substantialité (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 193).La substance sur laquelle argumente Spinoza est Dieu lui-même ou un en soi qui a Dieu pour cause, ? un par soi ou un en soi qui a pour cause un par soi (P. Lachiéze-Rey, Les Orig. cartésiennes du Dieu de Spinoza, 1950, p. 83).V. immatérialité ex.
    ? [Chez Descartes] Substance pensante. Synon. de esprit.V. infra ex. de Cournot.Substance étendue. Synon. de corps, matière.[Descartes] trace avec une inflexible rigueur, inconnue avant lui, la distinction des substances pensante et étendue, spirituelle et corporelle (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 577).
    ? RELIG. CHRÉT. Ce qui, dans l'Eucharistie, existe en soi et par soi, par opposition aux espèces ou apparences. La doctrine d'après quoi la substance du pain et du vin étant changée en celle du corps et du sang du Christ, il n'en reste que la figure, la forme et le goût (Boegnerds Foi et vie, 1936, p. 123).V. concomitant ex. 2.
    B. ? P. anal., au sing. [Avec l'art. déf.]
    1. Littér. Ce qu'il y a d'essentiel dans un texte ou dans des paroles. Synon. l'essentiel, le fond, le principal.Contenir, renfermer la substance d'un livre; rapporter la substance d'une entrevue, d'une communication; résumer la substance d'une lettre. Marais écrivait chaque fois en le quittant [Boileau], la substance des entretiens qu'il venait d'avoir avec lui (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 9, 1864, p. 5).La note n'a pas encore paru dans le bulletin, mais les journaux en ont donné la substance (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 188).
    ? Loc. adv. En substance. Pour ce qui concerne l'essentiel, le fond (d'un texte ou de paroles). Synon. en gros, en résumé.Il faut, me disait-il en substance, devenir un joyeux drille et prendre l'existence par le bon bout (Mauriac, Robe prétexte, 1914, p. 105).Recopié pour l'édition de Mont-Cinère dans les ?uvres complètes un assez long fragment de la première version. Il date de 1923. Tout était donné, tout s'y trouvait en substance, ma faim, mes inquiétudes, l'effroi de vivre (Green, Journal, 1954, p. 240).
    2. Ce qu'il y a de meilleur, de plus substantiel dans quelque chose.
    a) Domaine concr.Les arbres, les plantes attirent la substance de la terre (Ac.).
    ? En partic. [À propos d'un aliment] Ce qu'il y a de plus succulent; les qualités nutritives. Cette marmite spéciale conserve aux légumes toute leur substance (Davau-Cohen1972).
    b) Vieilli. Partie la plus pure d'un corps; p. anal., partie la plus précieuse d'un texte. Synon. essence, quintessence, suc.Penser en lisant un vrai livre, le prendre, le poser sur sa table, s'enivrer de son parfum, en aspirer la substance (Lacord., Éloge fun. Drouot, 1847, p. 40).
    II.
    A. ? Lang. des sc. et lang. cour.
    1. Au sing. Ce dont un corps est fait. Synon. matière.[Le soleil] abandonnait de temps à autre (...) des anneaux de sa substance qui (...) formèrent les planètes de son système (A. France, Vie fleur, 1922, p. 496).Prise dans sa totalité, la substance vivante répandue sur la terre dessine, dès les premiers stades de son évolution, les linéaments d'un seul et gigantesque organisme (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p. 119).
    ? En partic. Chair, tissus qui forme(nt) un être vivant. Amenuiser, reconstituer sa substance; imprégner la substance d'un fruit. Il vivait sur lui-même, se nourrissait de sa propre substance, pareil à ces bêtes engourdies, tapies dans un trou, pendant l'hiver (Huysmans, À rebours, 1884, p. 99).V. mythique B ex. de Maurois:
    1. ... [la reine] en est la mère [de la ruche] et l'unique organe de l'amour. Elle l'a fondée dans l'incertitude et la pauvreté. Sans cesse elle l'a repeuplée de sa substance, et tous ceux qui l'animent, ouvrières, mâles, larves, nymphes, et les jeunes princesses (...) sont sortis de ses flancs. Maeterl., Vie abeilles, 1901, p. 26.
    ? Loc. Vider de sa, de toute substance. En le regardant vivre sous ses yeux le commissaire croyait voir un homme qu'on aurait vidé de toute substance, écorché intérieurement (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 182).
    ? MÉD. Perte de substance. Perte plus ou moins importante de tissus dans une plaie. Cicatrisation d'une perte de substance. L'extirpation d'un morceau de peau met en branle une réaction complexe qui, par des mécanismes convergents, répare la perte de substance (Carrel, L'Homme, 1935, p. 268).
    2. Au sing. et au plur. Matière organique ou inorganique, produit chimique caractérisé(e) par sa spécificité, sa nature, son état ou ses propriétés. Un masque de verre (...) qui servait sans doute à préserver le visage de l'archidiacre lorsqu'il élaborait quelque substance redoutable (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 307).Un des principaux rôles du foie est celui d'emmagasiner les substances provenant de la nutrition (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 689).V. gomme-gutte rem. 1 s.v. gomme ex. de Theuriet.
    SYNT. a) Rechercher, déceler la présence d'une substance; identifier, reconnaître, découvrir l'existence d'une substance; modifier chimiquement une substance. b) Manipuler, utiliser, préparer une substance; extraire, cristalliser, dissoudre, éliminer une substance; combiner, mêler, séparer des substances. c) Renfermer, produire, fabriquer, sécréter, engendrer, libérer, dégager, développer, véhiculer une substance; donner naissance à une substance. d) Absorber, ingérer une substance; être imprégné d'une substance. e) Composition, dosage, quantité, concentration, pureté d'une substance; rôle, propriétés d'une substance; teneur d'un corps en une substance; classe de substances. f) Une substance agit, attaque, se modifie, se désagrège.
    ? Rare. Produit médicamenteux dont l'ingestion est suivie rapidement d'effet. Synon. drogue (vieilli), médicament.Ils ont fini par conclure, que sûrement c'étaient les vers qui m'avaient rendu si méchant... On m'a donné une substance... J'ai vu tout jaune et puis marron. Je me suis senti plutôt calmé (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 125).
    ? Loc. adv., vieilli. En substance. Donner un médicament en substance. Le donner dans son état naturel, sans préparation. Médicament contre les vers, qu'on donne soit en infusion, soit en substance (...), soit sous la forme de sirop pour les petits enfans (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 341).
    ? [Suivi d'un adj. déterminatif ou, plus rarement, d'un compl. prép. de indiquant]
    ? [la spécificité de la substance] Substance animale, végétale; substance physiologique. À partir de ces conceptions atomiques [nées des études de radiochimie et de spectroscopie], furent édifiées des théories sur la liaison chimique qui ont pu être appliquées (...) aux principales classes de substances chimiques, minérales et organiques (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 398).
    ? [la nature, l'état de la substance ou ce qu'elle contient; notamment en sc. phys. et chim., en sc. nat. et, spéc., en biol.] Substance albuminoïde, aminée, cartilagineuse, cérébrale, cornée, hormonale, musculaire, nerveuse, ?strogénique, osseuse; substance colloïdale, granuleuse; substance gazeuse, liquide, solide; substance amylacée, azotée, bitumineuse, iodée, métallique, phosphatée, saline, siliceuse, sulfureuse; substance de déchet. Une substance radioactive, présente en quantité trop faible pour être séparée et pesée, peut néanmoins posséder un rayonnement suffisamment intense pour être mesuré avec précision par une méthode électrométrique (MmeP. Curie, Isotopie, 1924, p. 19).V. amplitude ex. 5, huileux ex. 1, intoxiquer A ex. de J. Rostand.ANAT. Substance blanche. Partie d'aspect blanchâtre du système nerveux central, correspondant aux voies nerveuses, occupant la périphérie de la moelle et du tronc cérébral, le centre du cervelet et du cerveau et dont la couleur est due à la présence de myéline (d'apr. Man.-Man. Méd. 1977). V. infra ex. de Camefort et Gama.Substance grise. Partie du système nerveux central, correspondant aux centres nerveux, occupant la partie centrale de la moelle et du tronc cérébral, les parties centrale et périphérique de l'encéphale et dont l'aspect grisâtre est dû aux cellules nerveuses qui la constituent (d'apr. Man.-Man. Méd. 1977). La substance blanche est divisée par les sillons médullaires longitudinaux et par les branches de la substance grise en cordons antérieurs latéraux et postérieurs (Camefort, Gama, Sc. nat., 1960, p. 203).P. méton., fam. Cerveau en tant que siège de l'intelligence. Synon. matière grise (v. matière I B 1 a ?).Non seulement ce malheureux pays n'avait plus de substance grise, mais la tumeur s'était si parfaitement substituée à l'organe qu'elle avait détruit, que la France ne semblait pas s'apercevoir du changement, et pensait avec son cancer! (Bernanos, Gde peur, 1931, p. 137).
    ? [le caractère, la qualité de la substance; notamment en sc. phys., chim. et sc. nat.] Substance simple, complexe; substance dangereuse, inoffensive, nocive, nuisible; substance compacte, dense, douce, dure, élastique, onctueuse; substance opaque, pâteuse, poreuse, spongieuse, vitreuse, volatile; substance fluorescente, luminescente, phosphorescente; substance combustible, explosive ou pyrotechnique, imputrescible, soluble. [En France] les radioéléments sont soumis à la législation des substances toxiques (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 238).
    ? [le rôle, les propriétés ou les effets de la substance; notamment en biol. et en chim.] Substance absorbante, colorante; substance inhibitrice, stimulante; substance antibactérienne, antibiotique, anticoagulante, antiseptique, cancérigène, médicamenteuse, narcotique, stupéfiante, vénéneuse; substance de réserve. Des éléments cultivés dans un milieu pauvre en jus embryonnaire et ne recevant leurs substances nutritives que du plasma, se multiplient très lentement (J. Verne, Vie cellul., 1937, p. 106).[La vaccination] consiste à y introduire [dans l'organisme] une préparation l'obligeant à élaborer des substances de défense qui le protégeront contre d'éventuelles agressions microbiennes ultérieures (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 125).
    AGRON. Substance de croissance. ,,Produit influant à très faible dose sur les mécanismes physiologiques, appliqué en vue d'agir notamment sur la différenciation et l'élongation cellulaire après pénétration et diffusion à l'intérieur de la plante`` (Agric. 1977). Action des substances de croissance capables d'améliorer l'enracinement des plantes se bouturant mal (Boulay, Arboric. et prod. fruit., 1961, p. 77).RADIOL. Substance de contraste*.
    B. ? P. anal., au sing.
    1.
    a) Domaine concr.Synon. de matière, réserves (v. réserve), tissu.En vue d'assurer son existence, l'entreprise doit reconstituer sa substance d'une manière continue (Villemer, Organ. industr., 1947, p. 189).En 1950, on estime aux États-Unis la surface inutilisable à 20 millions d'hectares, les espaces dégradés à 60 millions, les terres menacées à 275. La substance de l'agriculture américaine fondait ainsi littéralement (Meynier, Paysages agraires, 1958, p. 45).
    b) [À propos d'une pers. et par recoupement de supra II A 1] L'être considéré dans sa densité physique, morale, intellectuelle. Synon. fibre, fond.J'ai tiré de ma propre substance des êtres que je ne trouvais pas ailleurs, et que je portais en moi (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 305).Le Romain, dans ses m?urs, son tempérament, sa religion, toute sa substance morale différait totalement du Grec (Faure, Hist. art, 1909, p. 134).V. atténuer ex. 4.
    2.
    a) Domaine intellectuel.[P. oppos. à forme] Ce qui constitue le contenu, la matière de quelque chose. Je m'en tiens aux revues générales qui publient éventuellement des articles de science, de politique ou de philosophie, mais dont la substance ordinaire est de nature littéraire (Civilis. écr., 1939, p. 32-3):
    2. Logiciens sans métaphysique, légistes, moins le droit et l'histoire, ils [les bourgeois] ne croyaient qu'aux signes, aux formes, aux figures, à la phrase. En toute chose, il leur manquait la substance, la vie et le sentiment de la vie. Michelet, Peuple, 1846, p. 340.
    b) P. méton., notamment dans le domaine de la création littér. et artist.Richesse de ce contenu. Synon. consistance, corps, épaisseur, étoffe.Sa peinture [du guide] n'a pas de substance; elle est trop blanche; on y sent une nuance de platitude et de convention (Taine, Voy. Ital., t. 1, 1866, p. 197).Résumez Le Cid, vous en enlevez toute la substance intellectuelle (Barrès, Cahiers, t. 13, 1921, p. 94).V. assonance ex. 2.
    ? Rare. Substance de qqc.Le beau, fier et discret officier [Vigny] avait repris la révolution poétique où l'avait laissée André Chénier (...) atteignant presque du premier coup, comme Keats, à une poésie intellectuelle par son dessein, sensuelle par la substance de son vers (Thibaudet, Hist. litt. fr., 1936, p. 137).
    SYNT. Donner de la substance à qqc.; vider qqc. de sa substance; être chargé, privé, manquer de substance; acquérir, contenir de la substance; (mots, idées) sans substance; pauvre, plein, rempli de substance.
    c) LING. (structuralisme)
    ? [Chez F. de Saussure] Aspect matériel du signe (d'apr. Lang. 1973). La langue est une forme et non une substance (...), toutes nos façons incorrectes de désigner les choses de la langue proviennent de cette supposition involontaire qu'il y aurait une substance dans le phénomène linguistique (Sauss.1916, p. 169).
    ? [Chez L. Hjelmslev] ,,La « matière » ou le « sens » dans la mesure où ils sont pris en charge par la forme sémiotique en vue de la signification`` (Greimas-Courtés 1979, s.v. substance). Le concept, l'idée définissent la substance du signifié; dans le mot chat l'idée abstraite de « félinité » constitue la substance du signifié alors que sa forme est dans le système conceptuel qui l'oppose à « chatte », « chien », « homme », etc. (Guiraud,La Sémiologie, Paris, P.U.F.,1971,p. 37).
    ? Substance de l'expression. Les sons. V. infra ex. de L. Hjelmslev.Substance du contenu. Les concepts, la pensée. C'est en vertu de la forme du contenu et de la forme de l'expression, et seulement en vertu d'elles, qu'existent la substance du contenu et la substance de l'expression qui apparaissent quand on projette la forme sur le sens (L. Hjelmslev, Prolégomènes à une théorie du lang., trad. par U. Canger, A. Wewer, 1971, p. 75).
    3.
    a) Nature profonde, fond, fondement de quelque chose. Ce qui forme la substance de qqc.; détruire la substance de qqc. Les garanties de liberté, de sécurité, d'honneur et de vie, qui sont la substance même de l'organisation civilisée (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 326).Le théâtre doit se dépouiller de tout costume réel comme de tout ornement superflu pour recouvrer sa vraie substance dans la vertu dramatique d'un mot ou d'une chose (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p. 379).
    b) Personnalité profonde, irréductible, considérée comme le siège de la force, de la solidité. J'admire les intelligences limpides. Mais qu'est-ce qu'un homme, s'il manque de substance? S'il n'est qu'un regard et non un être? (Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p. 354).V. martyr B ex. de Alain:
    3. La contemplation assidue réduisant notre moi à zéro, nous fait croire que nous n'avons plus rien en nous. Mais le conflit avec le prochain nous réintègre dans la possession de nous-mêmes, et nous révèle notre substance et nos forces propres. Amiel, Journal, 1866, p. 356.
    III. ? Au sing. Synon. de nourriture.
    A. ?
    1. Ce qui est nécessaire à la vie. On la force [la souche de vigne] à chercher en dessous, dans la masse remuée par la charrue défonceuse et plus outre, les couches vierges [du sol] où tout est substance (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 110).
    2. En partic., vieilli. [Le plus souvent dans des cont. pol., soc.] Ce qui est nécessaire à la subsistance. Se nourrir, s'engraisser de la substance des citoyens, des misérables, de l'État, de la nation. L'oisif dévorant la substance du travailleur (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 332).Après avoir dilapidé les finances publiques et épuisé en débauches une notable partie de la substance du peuple (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 266).
    B. ? Au fig., littér. Ce qui nourrit l'esprit ou le sentiment. La joie du riche a pour substance la douleur du pauvre (Bloy, Journal, 1900, p. 383).Mon Dieu, éclaire-moi. Je ne mentirai pas à mon amour. L'amour est la substance de ma vie (Jouve, Paulina, 1925, p. 67).
    REM. 1.
    Substanter, verbe trans.,vx. Assurer la subsistance de quelqu'un. Différentes personnes en ont été substantées [d'une somme d'argent] (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 85).Quand, avec le temps, on aura réussi à débarrasser le pays de ces révolutionnaires onéreux, et qu'il ne restera plus que des réfugiés chefs substantés autrement que sur le budget officiel (Gobineau, Corresp.[avec Tocqueville], 1850, p. 118).
    2.
    Substantialisation, subst. fém.,philos. Transformation en substance (supra I A 1). La base de la connaissance du réel est le cadre spatial et la localisation est la seule vraie racine de la substantialisation (Bachelard, L'Exp. de l'espace dans la phys. contemp., 1937, p. 13).
    3.
    Substantialiser, verbe trans.,philos. Transformer en substance (supra I A 1). Ne point formaliser l'intuition, la substantialiser dans un en-soi immuable, sans couleur et abstrait (J. Vuillemin, Être et trav., 1949, p. 47).Empl. adj. Érigé en substance (supra I A 2). La pensée substantialisée dont il [le panthéisme idéaliste] se contente est pour nous une chose et participe comme telle de l'inintelligibilité de la matière (Hamelin, Élém. princ. représ., 1907, p. 488).
    4.
    Substantiation, subst. fém.,relig. chrét., rare. Synon. de transsubstantiation.Par la substantiation, Jésus communiant avec ses apôtres, avait son corps dans sa main (Flaub., Bouvard, t. 2 1880, p. 141).
    Prononc. et Orth.: [sypst? ?:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1150 de sa substance « de son être » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 20; au glossaire: « forces, efforts »); b) mil. xiies. « être, existence » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XXXVIII, 7); c) déb. xiiies.(Sapientia, 292, 9 ds T.-L.: de dous substances crëat Deus l'omme, de corporeil et de spiritüeil); d) 1370 (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 158: substance et nature de l'ame; p. 331: se ilz [les parties de l'âme] different selon substance ou accident); e) 1377 (Id., Yconomique, éd. A. D. Menut, p. 809: Quant il dit [Aristote] est la substance, ce est a dire qu'elle est necessaire a ce que tele chose soit et doit estre exprimee en la diffinition de elle); f) 1670 théol. substance du pain (Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, p. 595); 2. a) mil. xiies. sustance « biens, richesses » (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel , CXI, 3), forme en usage jusque déb. xviies., v. Hug.; b) ca 1170 « vivres, ce qui permet de subsister » (Guillaume de Saint-Pair, Mont St Michel, éd. P. Redlich, 84); 3. a) ca 1265 « partie essentielle (d'un texte, de paroles) » (Brunet Latin, Trésor, éd. F.-J. Carmody, p. 389); b) 1400 remonstrer en substanche (qqc. à qqn) (Arch. Nord, B 10354, fo29 vo); 4. a) 1547 (J. Martin, Archit. Vitruve, p. 114 vo: Si les vignes ... et autres semences, ne prenaient substance en la vertu des territoires, ... les saveurs de tout seraient en chacune contrée d'une pareille qualité); b) 1563 substance de sel metallique (B. Palissy, Recepte, p. 68); 5. 1767 anat. substance blanche, substance corticale (Levacher de La Feutrie, Dict. de Chir., I, 281, 282 ds Quem. DDL à paraître). Empr. au lat.substantia « être, essence, existence, réalité d'une chose » et tardivement « aliments, nourriture; moyens de subsistance, biens, fortune » (de substare « être dessous, se tenir dessous »). Fréq. abs. littér.: 3 409. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7 031, b) 2 992; xxes.: a) 2 721, b) 5 258. Bbg. Eringa (P.). Interlingual equivalence of lexical semantic correlations. Folia ling. 1977, t. 11, no1/2, p. 85. ?Quem. DDL t. 8 (s.v. substance grise).


    Wiktionnaire


    Nom commun - ancien français

    substance \Prononciation ?\ féminin

    1. Essence (qualité d'un être).
      • Deivent en Deu aver fiance
        Et honurer de sa substance
        (Wace, La Vie de Saint Nicolas, lignes 19-20)
    2. Substance (matière quelconque).

    Nom commun - français

    substance \syp.st??s\ féminin

    1. (Philosophie) Ce qui subsiste par soi-même, indépendamment de tout accident.
      • Je lui apprendrai, dit le docteur, les huit parties d'oraison, la dialectique, l'astrologie, la démonomanie, ce que c'est que la substance et l'accident, l'abstrait et le concret, les monades et l'harmonie préétablie. (Voltaire, Zadig ou la Destinée, VI. Le ministre, 1748)
      • Descartes a donné trois démonstrations de l'existence de Dieu. 1° J'ai en moi l'idée de Dieu. Par le nom de Dieu, j'entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute-connaissante et toute-puissante. (Jules Simon, Introduction de: « ?uvres de Descartes », édition Charpentier à Paris, 1845)
      • D'après Spinoza, il n'existe qu'une substance unique, dont tous les êtres sont des modes.
    2. (Sciences) Toute sorte de matière.
      • Au niveau du siège du dépôt tuberculeux, le périoste se détache de l'os , s'injecte , s'enflamme et fournit de l'exsudation plastique , qui peut s'organiser en substance osseuse. (Pierre-J. Haan, Abrégé de pathologie chirurgicale, 1863, page 77)
      • Les poils de chèvre diffèrent de la laine du mouton par des cellules de surface externe qui sont un peu moins ou peu saillantes et par des stries de leur substance propre qui, au contraire, sont très apparentes. (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
      • Celui qui veut vendre un cheval atteint d'épilepsie n'en peut pas dissimuler les accès à son gré à moins qu'il ne puisse les retarder ou les modérer par la vertu de substances médicamenteuses : le bromure de potassium par exemple. (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    3. Ce qu'il y a de meilleur, de plus succulent, de plus nourrissant en quelque chose.
      • Les arbres, les plantes attirent la substance de la terre.
      • Il n'y a guère de substance dans ces sortes d'aliments.
      • Le bouillon a pris toute la substance de cette viande.
    4. (Figuré) Ce qu'il y a d'essentiel dans un discours, dans un écrit, dans une affaire, etc.
      • (Acte notarié). La preuve testimoniale n'est pas admissible contre les énonciations d'un acte notarié relatives à sa substance , aux dispositions qu'il contient, aux formes et solennités qu'il constate avoir été observées. (« Les codes annotés de Sirey », édition entièrement refondue par P. Gilbert, tome 1 : Code Civil, Paris : chez De Cosse & N. Delamotte, 1847, p. 613)
      • Certains « on dit » circulent, s'amplifient, se font écho à eux-mêmes indéfiniment, sans avoir cependant de substance réelle. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
      • Il y a beaucoup de paroles et peu de substance dans ce discours, dans ce livre : Il y a beaucoup de verbiage et peu d'idées.
        ? Je n'ai pu retenir tout ce qu'il a dit, mais je vous en rapporterai, je vous en dirai la substance.
      • Par conséquent, même dans les rares cas où l'approbation de la cour FISA est nécessaire pour cibler les communications d'un individu, la procédure ressemble plus à une pantomime dénuée de substance qu'à un contrôle véritablement significatif qui s'exercerait sur la NSA. (Glenn Greenwald traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj, Nulle part où se cacher, JC Lattès, 2014, ISBN 978-2-7096-4615-4)
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    SUBSTANCE. n. f.
    T. de Philosophie. Ce qui subsiste par soi-même, indépendamment de tout accident. Chez les catholiques, c'est un article de foi que, dans le mystère de l'Eucharistie, la substance du pain et du vin se change au corps et au sang de JÉSUS-CHRIST, et que les espèces demeurent. La substance des choses est distincte de leurs qualités. D'après Spinoza, il n'existe qu'une substance unique, dont tous les êtres sont des modes. Il se dit, en termes de Sciences et dans le langage ordinaire, de Toute sorte de matière. Ce fruit est d'une substance molle et aqueuse. Substance solide, liquide. Cette substance est employée en médecine, en pharmacie. Il se dit absolument de Ce qu'il y a de meilleur, de plus succulent, de plus nourrissant en quelque chose. Les arbres, les plantes attirent la substance de la terre. Il n'y a guère de substance dans ces sortes d'aliments. Le bouillon a pris toute la substance de cette viande. Fig., Il y a beaucoup de paroles et peu de substance dans ce discours, dans ce livre, Il y a beaucoup de verbiage et peu d'idées.

    SUBSTANCE signifie, au figuré, Ce qu'il y a d'essentiel dans un discours, dans un écrit, dans une affaire, etc. Je n'ai pu retenir tout ce qu'il a dit, mais je vous en rapporterai, je vous en dirai la substance. La substance d'un livre, d'une lettre.

    EN SUBSTANCE, loc. adv. Sommairement, en abrégé, en gros. Voici en substance de quoi il s'agit. Je vous dirai en substance ce que son livre contient.

    Littré

    SUBSTANCE (sub-stan-s'?; au XVIe siècle, prononcé sustance, d'après Palsgrave, p. 23) s. f.
    • 1 Terme de philosophie. Ce qui subsiste par soi-même, à la différence de l'accident qui ne subsiste que dans un sujet. Toute chose dans laquelle réside immédiatement comme dans un sujet, ou par laquelle existe quelque chose que nous apercevons, c'est-à-dire quelque propriété, qualité ou attribut dont nous avons en nous une réelle idée, s'appelle substance, Descartes, Rép. aux secondes object. 61. Je soutiens que le temps n'est rien, parce qu'il n'a ni forme, ni substance?; que tout son être n'est que de couler, c'est-à-dire que tout son être n'est que de périr, Bossuet, Yolande de Monterby. Nous ne connaissons la matière que par quelques phénomènes?; nous la connaissons si peu, que nous l'appelons substance?; or le mot substance veut dire ce qui est dessous?; mais ce dessous nous sera éternellement caché, Voltaire, Dict. phil. âme. Leibnitz disait que les véritables substances étaient nécessairement actives, Bonnet, ?uvr. mêlées, t. XVIII, p. 78, dans POUGENS. Si l'on ne veut parler des choses qu'autant qu'on se représente dans chacune un sujet qui en soutient les propriétés et les modes, on n'a besoin que du mot de substance, Condillac, Conn. hum. v. L'objet de ce philosophe [Spinosa] est de prouver qu'il n'y a qu'une seule substance, dont tous les êtres, que nous prenons pour autant de substances, ne sont que les modifications?; que tout ce qui arrive est une suite également nécessaire de la nature de la substance unique, Condillac, Traité des syst. 10. Dès que les qualités distinguent les corps, et qu'elles en sont des manières d'être, il y a dans les corps quelque chose que ces qualités modifient, qui en est le soutien ou le sujet, que nous nous représentons dessous, et que, par cette raison, nous appelons substance, Condillac, Gramm. Préc. des leçons prél art. 1. Quand on a voulu pénétrer plus avant dans la nature de ce qu'on appelle substance, on n'a saisi que des fantômes, Condillac, Gramm. II, 1.
    • 2 Par une déduction du sens philosophique, il se dit, avec une épithète ou un complément, des êtres spirituels, par opposition aux êtres matériels. La substance qui pense y peut être reçue?; Mais nous en bannissons la substance étendue, Molière, Femm. sav. v, 3. Je me trouve fort bien d'être une substance qui pense et qui lit, Sévigné, 216. Vous nous direz comme vous vous y trouvez [à Grignan], et comme cette pauvre substance qui pense, et qui pense si vivement, aura pu conserver sa machine si belle et si délicate, Sévigné, 25 oct. 1688. Il [Théodose] ordonnait que par tout son empire, selon la foi du saint concile de Nicée, on reconnût une seule substance indivisible dans la Trinité, Fléchier, Hist. de Théodose, II, 32. On doit conclure de tout ceci, que les esprits créés seraient peut-être plus exactement définis, substances qui aperçoivent ce qui les touche ou les modifie, que de dire simplement que ce sont des substances qui pensent, Malebranche, Recherc. vér. rép. à Régis, ch. 2. Pour de l'esprit, continua-t-il, je ne crois pas qu'une substance céleste puisse en avoir plus que votre cousine?: en un mot, c'est une personne d'un mérite accompli, Lesage, Gil Bl. IV, 6. Y a-t-il des substances dont l'essence soit de penser, qui pensent toujours, et qui pensent par elles-mêmes?? Voltaire, Phil. ignor. 29. Qu'il y ait des substances immatérielles et intelligentes, c'est de quoi je ne doute pas, Voltaire, Micromégas, ch. 7. Leur substance [des anges], fluide et pure comme l'air, Comme lui peut braver les atteintes du fer, Delille, Parad. perdu, VI.
    • 3Matière dont un corps est formé, et en vertu de laquelle il a des propriétés particulières. Substance liquide, pierreuse, métallique. Substance compacte. Les substances employées en médecine. Aux plus jeunes guerriers [ils] s'offrent pour aliment, Comme s'ils espéraient, changés en leur substance, être encore de Rome et l'âme et la défense, Du Ryer, Scévole, II, 3. Si, dans le système de cet univers, il est nécessaire à la conservation du genre humain qu'il y ait une circulation de substance entre les hommes, les animaux et les végétaux, alors le mal particulier d'un individu contribue au bien général, Rousseau, Lett. à M. de Voltaire, Corresp. t. III, p. 234. Bergman observe qu'il faut considérer comme une substance particulière celle qui a des propriétés qui lui sont spéciales et que l'on peut toujours obtenir d'une manière semblable à elle-même, Sennebier, Ess. art d'observ. t. III, p. 101, dans POUGENS.

      On dit qu'un médicament est administré en substance, quand on le donne dans son état naturel et sans aucune préparation chimique ni pharmaceutique.

      Terme d'anatomie générale. Substances organiques ou principes immédiats, corps liquides ou solides, qui ne sont ni cristallisables, ni volatils sans décomposition?; brûlant avec peu de flamme en se boursouflant?; dégageant des produits empyreumatiques ammoniacaux, azotés et d'odeur âcre, puis laissant un charbon brillant, volumineux, difficile à incinérer.

      Substance fondamentale, voy. FONDAMENTAL.

    • 4 Absolument. Ce qu'il y a de nourrissant, de succulent en quelque chose. Les plantes attirent la substance de la terre. Aliments qui ont peu de substance. La substance de la viande bouillie passe dans le bouillon.

      Fig. Qui de nous n'a pas été prodigue?? qui n'a pas dissipé sa substance par une vie déréglée et licencieuse?? Bossuet, 1er panég. St Fr. de Paule, Préamb.

    • 5 Fig. Ce qui nourrit l'esprit comme la substance nourrit le corps. Il y a beaucoup de paroles et peu de substance dans ce discours. Il y a plus de substance dans une de ses pages que dans tous les volumes des détracteurs de Sénèque, Diderot, Claude et Nér. II, 34. Son langage était rapide, entrecoupé, plein de substance et de chaleur, Marmontel, Contes mor. les Quatre flacons.
    • 6Ce qu'il y a d'essentiel, d'important dans un écrit, un acte, une affaire, etc. Laisse-moi de ce mot [billet] méditer la substance, Rotrou, Bélis. III, 1. Il ne me souvient peut-être pas des propres paroles?; mais je suis assuré que c'en était la substance, Retz, Mém. t. II, liv. 3, p. 358, dans POUGENS. S'ils [les dominicains] sont conformes aux jésuites par un terme qui n'a pas de sens [grâce suffisante], ils leur sont contraires et conformes aux jansénistes dans la substance de la chose, Pascal, Prov. II. La substance de presque tous les ordres émanés du trône était contenue dans ces mots?: car tel est notre plaisir?; Louis XVI aurait pu dire?: car telle est notre sagesse et notre bonté, Voltaire, Pol. et lég. Édits de Louis XVI. Des révolutions qu'elle [la religion chrétienne] a souffertes, non dans la substance des dogmes, mais dans la manière de les enseigner, D'Alembert, Élog. Fleury.
    • 7Ce qui est absolument nécessaire pour la subsistance. Ils consument en douleur leur substance et leurs jours, Patru, Plaidoyers, I. On dévore la substance du pauvre, on ruine la veuve et l'orphelin, Bourdaloue, Carême, II, Richesses, 17. Si ceux qui passent leurs jours dans les travaux rustiques, avaient le loisir de murmurer, ils s'élèveraient contre les exactions qui leur enlèvent une partie de leur substance, Voltaire, Louis XIV, 30. Tous ces vils sénateurs dont l'avarice inique Dévore sans pitié la substance publique, Chénier M. J. Gracques, I, 2.
    • 8En substance, loc. adv. En gros, sommairement. Voici en substance de quoi il s'agit. Elle [une lettre] contenait en substance quelques particularités de la conduite de Dieu sur la vie et sur la maladie que je voudrais vous répéter ici, Pascal, Lett. à Mme Perier, 17 oct. 1651. Les mémoires [des corporations] disaient tous en substance?: Conserveznous et détruisez toutes les autres, Voltaire, Babouc.

    HISTORIQUE

    XIIe s. E la meie substance ensement cume nient devant tei, Liber psalm. p. 51.

    XIIIe s. Feme sens et sustance trait d'home debonaire, Chastie-musart, dans RUTEB. II, p. 482. Por ce devons nos croire que ces trois personnes [de la Trinité] soient une sustance qui est touz puissanz et tout sachanz et touz bienveillanz, Latini, Trésor, p. 80. Nuls ne doit affoiblir sa corporel sustance Par boivre jusqu'à yvre?, J. de Meung, Test. 1747. Solempnité n'est pas de la sustance de mariage, Liv. de just. 178. Et encraissié d'autrui sustance, Baudouin de Condé, t. I, p. 215.

    XIVe s. Ne te chault s'il perdent chevance, Mais que tu aies leur substance?; Soies tousjours tout prest de prendre, J. Bruyant, dans Ménagier, t. II, p. 25.

    XVe s. Quant le roy eut ouye la substance de la charge de cest ambassadeur?, Commines, V, 2.

    XVIe s. Le mot grec [hypostase] emporte subsistence?: et aucuns ont confondu le mot de substance comme si c'estoit tout un, Calvin, Instit. 71. Demetrius prononça le decret, lequel avoit esté ordonné par le peuple, dont la substance estoit telle?, Amyot, Timol. 53. Nostre intention est d'escrire et traitter de la vertu que l'on appelle morale?: quelle substance elle a, et comment elle subsiste, Amyot, De la vertu morale, 1. Pour l'honneur de Dieu, sustance [maintien] de la reigle et reformation, Du Cange, Sustinentia. Pourquoy sous le nom de Dieu ne peut-on changer les substances de toutes choses, veu que sous le nom du roy on en a fait et fait-on tous les jours de si estranges metamorphoses et transsubstantiations?? D'Aubigné, Conf. de Sancy, x.

    Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

    Encyclopédie, 1re édition

    SUBSTANCE, (Philos. Log. Métaph.) c'est l'assemblage de plusieurs qualités, dont les unes subsistent toujours entr'elles, & les autres peuvent se séparer pour faire place à de nouvelles. Sous ce point de vûe, rien n'est si simple que l'idée de la substance dont on a tant disputé, & dont on disputera encore, sans pouvoir rien dire de plus clair sur sa nature.

    L'on veut donner un nom à cet assemblage de qualités ; pour cela l'on néglige celles qui varient d'un moment à l'autre ; l'on ne porte son attention que sur les plus durables. Elles deviennent pour le commun des hommes essentielles à l'être, ou plutôt à l'assemblage désigné sous le nom général de substance, & l'on les appelle elles-mêmes souvent mal-à-propos les substances, & mieux les attributs essentiels, tandis que les autres qualités qui varient, qui peuvent être ou n'être pas dans cet assemblage, ne sont regardées que comme des manieres d'être que l'on appelle modes. Voyez l'article Modes. Mais les Philosophes, ou ceux qui cherchent à donner un sens plus resserré aux mots, ayant remarqué que parmi ces qualités durables de la substance il y en a de si essentielles, qu'elles ne se séparent jamais, & qu'elles sont même si inhérentes que l'on ne peut en concevoir la séparation, sans comprendre que l'être en seroit non-seulement changé, mais entierement détruit ; ils ont réservé le nom de substance, à désigner l'assemblage de ces qualités premieres, essentiellement inséparables ; & quant aux autres qui sont durables, mais qui cependant peuvent être retranchées sans que les premieres soient anéanties, ils les ont nommées substances modifiées. Un exemple qui indiqueroit toute la gradation des qualités d'une substance, serviroit aussi à expliquer ce que l'on peut dire de plus simple sur ce sujet. Jettons les yeux sur un fleuve ; nous verrons une vaste étendue d'eau qui résiste, mais foiblement, au toucher, qui est pesante, liquide, transparente, sans couleur, sans goût, sans odeur, & en mouvement. Si tout-à-coup ce corps venoit à perdre sa transparence, & à se colorer d'un gris sale, ou d'un gris noir ; pour un si léger changement, nous ne lui donnerions pas un nouveau nom, nous dirions seulement que le fleuve se trouble, qu'il charie ; lors même qu'il acquéreroit quelque goût, quelque odeur, ce seroit toujours un fleuve. Mais s'il venoit à perdre son mouvement, à rester pour toujours en repos, ce changement nous paroîtroit plus considérable, parce qu'alors ce fleuve deviendroit semblable à ces amas d'eau, que l'on nomme lacs ou étangs ; ce ne seroit plus un fleuve, mais seulement de l'eau, un lac. Si ensuite la rigueur du froid agissoit, nous ne savons trop comment, sur cet amas d'eau, & lui faisoit perdre sa liquidité, il perdroit aussi son nom d'eau & deviendroit glace. L'été suivant, exposée aux ardeurs du soleil, cette eau quitteroit, pour ainsi dire, sa pesanteur, elle s'éleveroit dans l'air en vapeur ; on ne la nommeroit plus eau, mais vapeur, brouillard, nuage. Cependant dans tous ces changemens elle a conservé son étendue, cette résistance que les Physiciens appellent impénétrabilité ; aussi a-t-elle toujours été corps. Mais si elle venoit à perdre cette étendue, cette impénétrabilité, que lui resteroit-il ? Rien du tout ; car nous ne concevons ni la pesanteur, ni la fluidité, ni le mouvement sans étendue impénétrable. Aussi cette destruction de l'étendue & de l'impénétrabilité n'arrive point ; ces qualités sont tout autrement durables que les autres, il n'est aucune force dans la nature qui puisse les produire ou les détruire, c'est pourquoi leur assemblage prend le nom propre de la substance. Le corps, c'est-à-dire l'étendue impénétrable est une substance ; mais la vapeur, la glace, l'eau, le fleuve sont ici des substances modifiées.

    Remarquons dans cet exemple que la gradation des qualités d'une substance, qui fait que nous les regardons comme plus ou moins essentielles, est toute fondée sur leur dépendance mutuelle. Ici un fleuve c'est de l'eau courante ; le cours de l'eau ne peut se concevoir que l'eau elle-même n'existe, l'eau est donc comme la substance du fleuve dont le mouvement est le mode. L'eau est un corps liquide, pesant. La liquidité, la pesanteur ne peuvent exister sans l'étendue impénétrable. C'est pourquoi le corps est regardé comme faisant la substance qui, modifiée par la pesanteur, par la liquidité, s'appelle eau. Nous ne voyons aucune qualité plus essentielle dont dépendent l'étendue & l'impénétrabilité, ce sont donc elles qui font la substance connue sous le nom de corps.

    La raison s'arrête-là, parce qu'elle ne peut aller plus loin, en ne consultant que des idées claires. Mais l'imagination fait bien plus de chemin ; & voici comme elle raisonne chez la plûpart des hommes. Voyant, dans l'exemple dont nous nous servons, de l'eau tantôt froide, tantôt chaude ; jugeant d'ailleurs que l'eau refroidie est la même que l'eau qui étoit chaude peu auparavant, elle regarde l'eau comme un être distinct de ces deux qualités, le froid & le chaud, comme un sujet qui se revêt ou se dépouille alternativement de l'une ou de l'autre de ces qualités, qui, pour ainsi dire, sont des modes appliquées ou mises en usage sur un habit. Découvrant ensuite dans l'eau d'autres qualités, comme le mouvement, la transparence, la fluidité, dont les unes peuvent être séparées sans que l'eau cesse d'être eau, & dont les autres ne se trouvent pas dans tous les corps, l'imagination met toutes ces qualités dans le rang des modes ou des accidens, dont le sujet est revêtu jusqu'aux plus essentielles, telles que l'étendue, l'impénétrabilité ; ensuite elle cherche un sujet qui soit comme le soutien, le n?ud de cet assemblage, & ce sujet est bientôt nommé substance. Puis on vient à l'examiner plus près, & l'on trouve qu'on ne sauroit lui attribuer en propre aucune qualité, puisque l'on a écarté de son idée toutes celles dont l'on s'imaginoit qu'il étoit simplement revêtu : car, dit-on, le sujet de l'eau n'est pas lui même l'étendue, mais il est doué d'étendue ; il n'est pas la fluidité, mais il possede cette qualité. Ne croyez pas que ce soit la pesanteur ou la transparence, mais dites qu'il a de la pesanteur & de la transparence ; ainsi plus on étudie ce prétendu sujet, moins on peut le concevoir, parce qu'en effet il n'est pas possible, après avoir dépouillé une chose de toutes ses qualités, de vouloir qu'il lui reste encore quelque chose. Ce sujet devient donc d'autant plus obscur, qu'on le regarde d'un ?il plus attentif, de sorte que l'on est forcé de conclure que les substances nous sont entierement inconnues, & que nous n'en connoissons que les modes. M. Locke, ce grand méthaphysicien, est allé jusque-là, & fondé sur ce que les vraies causes des qualités sensibles nous étoient cachées, il en a conclu que les essences réelles des êtres ou les substances nous étoient entierement inconnues. Il est vrai que nous ne connoissons pas toujours la liaison qui est entre ces qualités dont nous avons formé un assemblage, que nous ne pouvons pas savoir si cette liaison est nécessaire ou casuelle, parce que nous ne pouvons pénétrer jusqu'à la source d'où ces qualités dérivent, que jugeant par nos sens des êtres extérieurs, & ces sens ne nous montrant que la relation que ces êtres ont avec nous, ou les impressions qu'ils peuvent faire sur nous en agissant sur nos organes, il ne nous est pas facile de juger ni de connoître les qualités originales ou substantielles, qui donnent l'être aux qualités sensibles. Nous éprouvons que le feu est chaud ; mais qu'y a-t-il dans le feu qui ne se trouve pas dans la glace ? & en vertu de quoi cet élément fait-il sur nos organes cette impression d'où naît la sensation de la chaleur ? C'est ce qu'on ignore, & que les Physiciens ne savent guere mieux que les autres. En ce sens, on a raison de dire que les essences réelles ou les substances nous sont inconnues, que les idées que nous en avons fondées sur des qualités sensibles ne sont pas des images vraies, ni des ressemblances exactes des qualités primitives qui constituent la substance, qu'elles sont défectueuses & très-diverses chez la plûpart des hommes, comme étant l'ouvrage de leur esprit. Cependant l'on ne peut pas dire absolument qu'elles soient de pur caprice, puisque ces qualités, a l'assemblage desquelles nous avons donné un nom & formé ainsi une substance, existent réellement ensemble & dans une union intime, si elles n'ont rien de contradictoire, ou qu'elles ne s'excluent pas mutuellement ; & que n'y ayant que les qualités sensibles qui nous trompent, nous connoîtrons du-moins l'essence des substances dans l'idée desquelles il n'entre aucune de ces idées sensibles, telles que l'ame & le corps pris en général & par abstraction ; qu'ainsi leur essence que nous savons consister dans la réunion des qualités primitives, & non sensibles, nous sera fidellement représentée par son idée, c'est-à-dire qu'elle nous sera connue tout comme celle des êtres qui sont purement de notre façon.

    Nous pouvons dire que nous connoissons l'essence de l'ame, parce que nous avons une idée juste de ses facultés, l'entendement, l'imagination, la mémoire, la sensation, la volonté, la liberté ; voilà ce que c'est que l'ame & son essence. Nous croyons qu'il ne faut pas y chercher d'autre mystere, ni imaginer un sujet inconnu qui ne se présente jamais à nous, & que nous voudrions supposer être le soutien de ces propriétés qui se font connoître. Qu'est-ce en effet que l'entendement ? sinon l'ame elle-même entant qu'elle conçoit distinctement ; & la volonté de l'ame, n'est-ce pas l'ame elle-même considérée entant qu'elle veut ? Donc celui qui sait ce que c'est que l'entendement, la volonté, connoît l'essence de l'ame. De même celui qui connoît l'étendue, la solidité & la force en général, connoît l'essence du corps. Comment se persuader que le corps soit un être différent de ses propriétés, auquel l'étendue, la force, la solidité soient comme appliquées, qui le couvrent, de maniere qu'elles nous cachent le sujet ? N'est-il pas plus naturel, plus certain que l'étendue du corps n'est autre chose que le corps considéré par abstraction entant qu'étendu, & sans faire attention à la solidité, à la force ? Et peut-on se figurer un être étendu, solide, & capable d'agir, sans concevoir que c'est un corps ? De ces deux substances qu'il nous soit permis de nous élever à la substance infinie, premiere cause de toutes les substances créées, ou de tous les êtres. Comment pouvons-nous la connoître que par ses attributs ? Qu'est-ce que Dieu que l'Etre nécessaire, ayant en lui sa propre existence, éternel, immuable, infiniment parfait ? Cet Etre considéré sous toutes ces qualités, cet assemblage de perfections est la substance à laquelle nous donnons le nom de Dieu, & dont l'essence ne peut être connue, ni l'idée apperçue, qu'autant que nous avons celle de ses attributs ou de ses perfections.

    Mettons cependant une réserve à ce que nous avons dit, que l'essence des substances nous étoit connue. Ce n'est pas à dire que nous connoissions à fond des êtres, tels que l'ame & le corps ; car nous pouvons bien connoître les qualités essentielles, & ignorer en même tems les attributs qui en découlent, tout comme nous pouvons très-bien entendre un principe, sans qu'il suive de-là que nous en découvrions toutes les conséquences. Le défaut de pénétration, d'attention, de réflexion, ne permet pas que nous envisagions un objet par toutes les faces qu'il peut avoir, ni que nous le comparions à tous ceux avec lesquels il a des rapports : ainsi de ce que nous connoissons en général l'essence de l'ame & du corps, on ne doit pas en conclure que nous connoissons l'essence de toutes les ames & de tous les corps en particulier. Ce qui fait la différence, ce qui distingue l'une de l'autre, c'est peut-être quelque chose de si fin & de si délicat, qu'il peut nous échapper facilement. Les essences des corps particuliers sont hors de la portée de nos sens, & nous ne les distinguons guere que par des qualités sensibles ; dès-lors l'illusion s'en mêle : nous perdons de vûe l'essence réelle, & nous sommes forcés à nous en tenir à l'essence nominale, qui n'est que l'assemblage des qualités sensibles auquel nous avons donné un nom. Voyez le ch. vj. du III. liv. de l'Essai sur l'entendement humain de M. Locke, & plusieurs autres § §. de cet excellent ouvrage.

    Je ne sais si le peu que nous avons dit des substances en général, n'est pas ce qu'il y a de plus simple & de plus vrai sur un sujet que l'on couvre de ténebres à force de vouloir l'analyser. Cela même ne suffiroit-il pas pour faire sentir la fausseté de la définition que l'on a donnée des substances, comme étant ce qui est en soi, & conçu par soi-même, ou dont l'idée n'a pas besoin pour être formée de l'idée d'autre chose ? En connoît-on mieux les substances ? Apperçoit-on ici l'union de l'idée d'être avec celle d'indépendance de toute autre chose ? Est on fondé à ajouter à l'essence de la substance ce qui n'est point renfermé dans son idée, savoir l'existence en soi & indépendante de ses attributs ? Ce qui indique assez que ceux qui veulent bâtir un système sur ce principe, & isoler la substance de ses qualités, n'ont d'autre but que de confondre tout sous l'idée d'une seule substance nécessaire, qui nous est & nous sera toujours inconnue, tant qu'on voudra la considérer comme un simple sujet existant sans ses qualités, & indépendamment de ses déterminations, que l'on ne peut en séparer ni les confondre entr'elles sans absurdité. Voyez sur le système de Spinosa une ample réfutation dans un fort bon ouvrage, qui a paru nouvellement sous le titre d'Examen du Fatalisme.

    Substances animales, (Chimie.) je renfermerai sous cette dénomination générale, toutes les diverses parties des animaux que la Chimie a soumises jusqu'à présent à l'analyse ; & principalement leurs parties solides ou organisées, telles que les chairs (Voyez Chair, Anatomie.), les tendons, cartilages, os, cornes, ongles ; les écailles proprement dites ; les poils, les plumes, la soie, &c. & il sera d'autant plus convenable de traiter de toutes ces substances dans un seul article, que les Chimistes n'en ont retiré jusqu'à présent que les mêmes principes, & par conséquent qu'elles ne sont proprement qu'un même & unique sujet chimique. Cette identité de nature, soit réelle, soit relative à l'état présent des connoissances chimiques, est principalement observée sur les animaux les plus parfaits, les quadrupedes, les oiseaux, les poissons, les reptiles. Quelques insectes ont une composition différente, mais plutôt entrevue jusqu'à présent que convenablement établie, excepté cependant sur un petit nombre d'especes, & nommément sur la fourmi, à laquelle nous avons accordé aussi un article particulier. Voyez Fourmi, Chimie.

    Certaines parties fluides des animaux ont encore la plus grande analogie chimique avec leurs parties solides, c'est-à-dire que l'analyse vulgaire les résout aussi dans les mêmes principes, à-peu-près. Il est même assez bien connu que l'humeur que j'appelle proprement animale, fondamentale, constituante, savoir la mucosité animale ; & que l'humeur en laquelle celle-ci dégenere immédiatement, savoir la lymphe, que ces humeurs, dis-je, sont au fond une même substance avec les parties solides ou organiques des animaux. Et cette vérité est non-seulement prouvée par l'identité des produits de leur analyse respective, mais encore par l'observation physiologique du changement successif de la mucosité, ou de la lymphe en diverses parties solides ou organisées ; ce changement est sur-tout singulierement remarquable dans la production de la soie, qui est sensiblement dans le ver sous la forme d'une masse uniforme de vraie mucosité, qui a la consistance d'une gelée tendre & légere, se résolvant très-aisément en liqueur, &c. & qui est immédiatement & soudainement changée en filets très-solides, en passant par certaine filiere disposée dans la tête du ver. Ainsi analyser de la soie, analyser un cartilage, un os, un muscle, c'est proprement, & quant au fond, analyser de la mucosité, ou de la lymphe animale. Quelques-unes de ces substances solides ne different réellement de leur matiere primordiale, que par une différente proportion, ou plutôt par une surabondance de terre comme nous l'observerons dans la suite de cet article.

    Il s'agit donc ici de la lymphe & des parties solides qui en sont formées. Quant à cette humeur générale, ou plutôt cet assemblage, cet océan (comme les Physiologistes l'appellent) de diverses humeurs animales, connu sous le nom de sang, cette substance animale mérite d'être considérée à part, par cette circonstance même d'être un mêlange très-composé, non-seulement chargé de la véritable matiere animale, c'est-à-dire, de la lymphe, & d'une partie qui lui paroît propre & qui le spécifie, savoir la partie rouge ; mais encore de diverses matieres excrémenticielles, ou étrangeres à la matiere animale proprement dite, savoir divers sels, une eau superflue, ou la partie de la boisson surabondante à la réparation ou à la nutrition, les diverses humeurs excrémenticielles, bile, urine, salive, &c. ou du moins leurs matériaux, &c. Aussi trouvera-t-on dans ce Dictionnaire un article particulier Sang, (Chimie.) Voyez cet article.

    On trouvera aussi un article particulier Graisse, (Chimie.) & un article Lait, (Chimie.)

    Les divers excrémens des animaux, soit solides, soit fluides, soit généraux, communs, ou du moins très ordinaires, comme la matiere fécale, la bile, la salive, l'urine, soit particuliers à quelques animaux comme castoreum, civette, musc, &c. ayant chacun une composition particuliere, il en est traité dans des articles particuliers. Voyez Bile, Fécale Matiere, Salive, Urine, &c. Civette, Musc.

    Les Chimistes n'ont point découvert encore la constitution chimique spéciale de la semence des animaux ; ils ne connoissent dans cette liqueur que les qualités communes de la lymphe.

    Les produits pierreux de plusieurs animaux, tels que les coquilles, les taies crustæ, les coquilles d'?uf, les perles, les pierres ou calculs, les bésoards, &c. doivent être rangés absolument dans la classe des pierres, & dans le genre des pierres calcaires. Voyez Pierre & Chaux, (Chimie.) Ces substances ne different des pierres calcaires vulgaires, qu'en ce que les premieres contiennent une plus grande portion de cette colle, gluten, si bien observée par M. Pott dans sa lithogéognosie ; & en ce que le gluten de ces concrétions pierreuses animales, est plus sensiblement la mucosité animale : les os même, & leurs différentes especes, comme les cornes, l'ivoire, les dents, &c. ne different chimiquement (c'est-à-dire sans avoir égard à l'organisation) de ces concrétions pierreuses que du plus au moins. Lorsqu'on a enlevé aux os par la décoction, ou qu'on a détruit dans les os par la calcination la matiere muqueuse qu'ils contiennent abondamment, ils ne sont plus qu'une pierre calcaire, ou de la chaux. Cette matiere muqueuse, dont ils sont naturellement remplis, ne masque même pas tellement leur charpente terreuse, que cette terre ne puisse être enlevée par l'application des acides aux os même récens & inaltérés. C'est à cause de l'enlevement d'une partie de cette terre, que les os ont été ramollis par l'application des acides foibles, que les Anatomistes ont souvent pratiquée en travaillant à découvrir la structure des os ; opération dont ils n'ont pas soupçonné la théorie, qui véritablement n'étoit pas de leur objet. Cette terre osseuse est surabondante à la mixtion muqueuse, ou plutôt lui est étrangere, & est déposée par une vraie secrétion très-analogue à celle qui fournit l'enduit ou la coque aux ?ufs, les coquilles, les tayes des crustacées, &c. L'identité chimique de ces matieres établit principalement cette analogie, qui mérite au moins que les Physiologistes ajoutent à la doctrine des secrétions un chapitre ou un problême de secretione terræ osseæ. On trouvera quelques notions ultérieures sur tout ceci dans quelques articles particuliers. Voyez Pierre ou Calcul humain, voyez Perle, voyez Mere de perle, voyez Huitre, &c.

    La pierre ou calcul biliaire doit être distinguée des matieres pierreuses dont nous venons de faire mention. Voyez Pierre ou Calcul humain.

    Une substance animale, telle que nous l'avons spécifiée, distinguée, circonscrite, étant soumise à l'analyse ancienne, c'est-à-dire, distillée sans intermede, fournit constamment, premierement, au plus leger degré de chaleur, & au bain-marie pour le plus sûr (voyez Feu, Chimie) une eau ou un phlegme insipide & proprement inodore (voyez Odorant, Principe,) c'est-à-dire, non aromatique ; mais chargé pourtant d'un gas, d'une émanation subtile, qui fait reconnoître, redolet, la matiere qui la fournit, & qui a un certain caractere du regne auquel cette matiere appartient. Cette premiere eau est, s'il est permis de s'exprimer ainsi, la partie la plus surabondante de l'eau naturellement surabondante dans le regne végétal & dans le regne animal, selon la doctrine de Becher. 2°. Au feu tant soit peu supérieur à la chaleur de l'eau bouillante, un phlegme un peu roussâtre, un peu trouble & fétide, c'est-à-dire, déja un peu huileux & un peu chargé d'alkali volatil, quoique si foiblement, que ce sel ne s'y manifeste point encore par ses effets ordinaires ; 3°. de l'huile sensible & distincte, d'abord jaunâtre & assez claire, & qui s'épaissit & devient de plus en plus brune dans les progrès de la distillation, de l'alkali volatil résout, ou esprit volatil, & de l'air ; 4°. de l'huile de plus en plus dense & noire, une liqueur trouble, aqueuse-huileuse ; chargée d'alkali volatil & d'acide, de l'alkali volatil concret & de l'air. 5°. La derniere violence du feu présente souvent quelques traces de phosphore, un produit lumineux incoercible, ou plutôt irramassable par sa paucité ; du moins plusieurs chimistes assurent la réalité de ce produit, dont d'autres nient l'existence : le sentiment des premiers est le plus probable. 6°. Enfin le produit fixe, ou le résidu de cette distillation est un charbon qui étant calciné, donne une cendre qui est une terre calcaire, & de laquelle, selon l'opinion la plus reçue, on ne retire point de sel par la lixiviation.

    Cet acide, que nous venons de compter parmi les produits de la distillation des substances animales, a été contesté, nié par la plus grande partie des chimistes. Ils disoient que l'alkali volatil étoit le produit propre & exclusif de l'analyse des substances animales, comme l'acide étoit le produit propre & spécial de l'analyse des végétaux. Ce dogme étoit une double erreur. Voyez, quant à la derniere assertion, l'article Végétal, (Chimie.) & quant à la premiere, savoir à l'exclusion de l'acide obtenu par la violence du feu des substances animales distillées sans intermede, les expériences d'Homberg, Mém. de l'ac. roy. des Scienc. 1712. & celles de M. Pott, Miscell. Berolin. tom. VI. en prouvent incontestablement l'existence. La coexistence d'un acide & d'un alkali dans une même liqueur, sans que ces deux sels y contractent l'union chimique, a été expliquée très naturellement par l'état huileux de l'un & de l'autre sel, & par l'état semblable de la liqueur, dans laquelle ils sont dissous ou résous. Or que ces deux principes y existent ensemble, & tous les deux libres, nuds, ou si l'on veut très-superficiellement unis, cela est prouvé, non pas par le changement de quelques couleurs végétales alléguées par Homberg & par Lemery le fils, mais assez bien par l'effervescence que cette liqueur subit également par l'affusion d'un acide pur & par celle d'un alkali pur ; & enfin très-bien par l'expérience de M. Pott, qui est en même tems le fait majeur & fondamental sur lequel porte son assertion de l'acide animal, assertio acidi animalis, ce sont ses termes. Voici cette expérience : prenez la liqueur saline élevée dans la distillation à la violence du feu d'une substance animale : séparez en exactement l'huile : rectifiez cette liqueur saline jusqu'à ce qu'il ne vous en reste qu'une petite portion : rectifiez de nouveau cette petite portion, selon le procédé d'Homberg, avec le résidu de la premiere distillation calciné, vous obtiendrez de l'acide, mais en petite quantité. L'auteur ne dit pas à quels signes il le reconnoît dans cette premiere voie de recherche ; mais il le cherche encore dans cette petite portion de résidu de la premiere rectification, par la voie de la précipitation : il verse sur cette liqueur de l'alkali, ou de la chaux vive ; aussi-tôt on sent naître, dit M. Pott, une odeur d'alkali volatil, que ne donnoit point auparavant cette liqueur ; preuve sensible de la présence d'un acide, qui s'est uni à l'alkali fixe ou à la chaux vive, & a laissé échapper un alkali volatil auquel il étoit joint. La vérité de cette induction est ultérieurement démontrée, en ce que si on a employé de l'alkali fixe, il se change en sel neutre, capable de crystalliser, &c.

    On pourroit sans doute chicaner M. Pott sur tout ceci ; car enfin cette derniere expérience, qui est la seule qui soit énoncée clairement & positivement, ne démontre que du sel ammoniac dans les produits de l'analyse vulgaire des substances animales, ce qui n'est pas ce semble le point contesté. Vainement répondroit-on que le sel ammoniac contenant de l'acide, c'est donner de l'acide, que de donner du sel ammoniac. Ce seroit raisonner d'après une logique très-mauvaise en soi, mais éminemment vicieuse lorsqu'on l'appliqueroit en particulier aux objets chimiques : & pour s'en tenir au cas particulier dont il s'agit, il est si clair que ce n'est pas d'un pareil acide, de celui d'un sel ammoniac dont il s'agit, que le problème de l'acide animal a toujours été agité entre des gens qui admettoient dans les animaux des sels neutres, au-moins du sel marin, & qu'une objection faite long-tems avant le travail de M. Pott, au célebre anatomiste Vieussens, qui avoit retiré de l'acide du sang, c'est qu'il n'avoit obtenu que celui du sel marin contenu naturellement dans cette substance. Toute huile contient de l'acide, j'en suis convaincu avec M. Pott, je crois même, d'après des expériences particulieres, qu'elle est essentiellement composée d'acide comme de soufre. Voyez Huile. Les substances animales donnent de l'huile, & je sais retirer de l'acide de toute huile comme du soufre : si après avoir retiré ce produit d'une huile animale j'en déduisois l'assertion de l'acide animal, je croirois mal conclure, ou du-moins m'exprimer très-inexactement ; en un mot je crois qu'on pourroit me rappeller cette regle générale de logique en méthode chimique, que ce sont les principes immédiats de la composition d'un corps tel, qui sont propres, qui appartiennent à ce corps, & non pas les principes éloignés ou les principes de ses principes. Une substance animale reconnoît-elle l'huile pour un de ses principes ? question utile à la connoissance chimique de cette substance ; cette huile employée à la composition de cette substance est-elle formée d'acide, & cet acide peut-il par les tortures du feu, se manifester dans une analyse vicieuse & presque inutile d'ailleurs en soi en général ? question oiseuse, inutile à la découverte de la nature de cette substance ; vue vaine, pouvant induire à erreur, jettant les plus habiles dans des recherches inutiles, entortillées, dans des parallogismes, des sophismes, &c.

    Mais M. Pott paroissant s'être borné à démontrer l'existence simple, absolue, générale de l'acide dans les animaux ; on ne peut disconvenir qu'il n'y ait réussi. Quant à la conclusion que ce célebre chimiste déduit de son travail, lorsqu'il dit, §. XX. que la santé consiste dans l'équilibre de cet acide avec le flegme, la terre, & le phlogistique de nos humeurs, par où il prétend formellement que cet acide est un principe immediat de la mixtion animale : nous ne saurions embrasser ce sentiment, qui évidemment accorde trop à l'analyse par la violence du feu, que les chimistes modernes ont appris à mieux évaluer. Voyez Principes. L'analyse menstruelle démontre que cet acide n'est point un des principes immédiats de la composition des substances animales : mais l'effet du feu, & des diverses réactions qui surviennent dans les distillations à la violence du feu, est trop connu des vrais chimistes pour qu'on fasse, à l'acide de M. Pott, le reproche vague d'être un nouveau produit, ou une créature du feu, dont M. Pott l'a défendu plus sérieusement, ce me semble, qu'une telle objection ne le méritoit ; mais c'est de l'un des vrais principes de la substance animale analysée (je puis démontrer que c'est de l'huile), que cet acide est retiré ; & voilà de quel reproche il falloit l'exempter, ce qui eût été & est encore véritablement fort difficile.

    Les Chimistes n'ont encore rien publié sur les substances animales ou sur la substance animale dont il s'agit dans cet article, d'après son examen exécuté par l'analyse menstruelle (voyez Menstruelle, analyse), par conséquent ils n'ont sur cette matiere que des notions analogiques, des inductions, des pressentimens.

    Les notions positives & exactes sur cette substance peuvent seules donner la connoissance fondamentale, premiere, vraiment élémentaire, intime, de la formation, de l'accroissement, de la réparation, des altérations spontanées, en un mot de la nature & de toutes les affections purement matérielles, & peut-être même de l'être formel des affections organiques des animaux. (b)

    Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

    Étymologie de « substance »

    Bourg. sustance?; provenç. sustancia?; espagn. substancia?; ital. sostanzia?; du lat. substantia, de substare, de sub, sous, et stare, être debout (voy. STABLE)?: ne connaissant les êtres que par leurs qualités, nous plaçons sous ces qualités un sujet, que nous disons sub-stans, se tenant dessous.

    Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

    Du latin substantia (« être réel, réalité, existence, matière d'une chose »).
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    SUBSTANCE, subst. fém.
    Étymol. et Hist. 1. a) 1150 de sa substance « de son être » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 20; au glossaire: « forces, efforts »); b) mil. xiies. « être, existence » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XXXVIII, 7); c) déb. xiiies.(Sapientia, 292, 9 ds T.-L.: de dous substances crëat Deus l'omme, de corporeil et de spiritüeil); d) 1370 (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 158: substance et nature de l'ame; p. 331: se ilz [les parties de l'âme] different selon substance ou accident); e) 1377 (Id., Yconomique, éd. A. D. Menut, p. 809: Quant il dit [Aristote] est la substance, ce est a dire qu'elle est necessaire a ce que tele chose soit et doit estre exprimee en la diffinition de elle); f) 1670 théol. substance du pain (Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, p. 595); 2. a) mil. xiies. sustance « biens, richesses » (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel , CXI, 3), forme en usage jusque déb. xviies., v. Hug.; b) ca 1170 « vivres, ce qui permet de subsister » (Guillaume de Saint-Pair, Mont St Michel, éd. P. Redlich, 84); 3. a) ca 1265 « partie essentielle (d'un texte, de paroles) » (Brunet Latin, Trésor, éd. F.-J. Carmody, p. 389); b) 1400 remonstrer en substanche (qqc. à qqn) (Arch. Nord, B 10354, fo29 vo); 4. a) 1547 (J. Martin, Archit. Vitruve, p. 114 vo: Si les vignes ... et autres semences, ne prenaient substance en la vertu des territoires, ... les saveurs de tout seraient en chacune contrée d'une pareille qualité); b) 1563 substance de sel metallique (B. Palissy, Recepte, p. 68); 5. 1767 anat. substance blanche, substance corticale (Levacher de La Feutrie, Dict. de Chir., I, 281, 282 ds Quem. DDL à paraître). Empr. au lat.substantia « être, essence, existence, réalité d'une chose » et tardivement « aliments, nourriture; moyens de subsistance, biens, fortune » (de substare « être dessous, se tenir dessous »).

    substance au Scrabble


    Le mot substance vaut 13 points au Scrabble.

    substance

    Informations sur le mot substance - 9 lettres, 3 voyelles, 6 consonnes, 8 lettres uniques.

    Quel nombre de points fait le mot substance au Scrabble ?


    Le calcul de points ne prend pas en compte lettre compte double, lettre compte triple, mot compte double et mot compte triple. Ces cases augmentent les valeurs des mots posés selon un coefficient indiqué par les règles du jeu de Scrabble.

    SCRABBLE © est une marque déposée. Tous les droits de propriété intellectuelle du jeu sont détenus aux Etats-Unis et au Canada par Hasbro Inc. et dans le reste du monde par J.W. Spear & Sons Limited de Maidenhead, Berkshire, Angleterre, une filiale de Mattel Inc. Mattel et Spear ne sont pas affiliés à Hasbro.

    substance

    Les rimes de « substance »


    On recherche une rime en @S .

    Les rimes de substance peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en @s

    Rimes de vacances      Rimes de outrances      Rimes de puissance      Rimes de urgence      Rimes de panse      Rimes de avalanche      Rimes de déclenche      Rimes de accoutumance      Rimes de résidence      Rimes de luisances      Rimes de consonances      Rimes de récompense      Rimes de répugnances      Rimes de imprévoyance      Rimes de mi-distance      Rimes de résonances      Rimes de résidences      Rimes de opulence      Rimes de défaillance      Rimes de danses      Rimes de excroissances      Rimes de balances      Rimes de multifréquences      Rimes de autodéfense      Rimes de assistances      Rimes de effervescences      Rimes de balance      Rimes de prévenances      Rimes de vengeance      Rimes de ingérences      Rimes de incandescences      Rimes de négligences      Rimes de résilience      Rimes de vergence      Rimes de iridescence      Rimes de obéissance      Rimes de dispenses      Rimes de quittances      Rimes de dimanches      Rimes de boutanche      Rimes de enclenchent      Rimes de autosubsistance      Rimes de bienséances      Rimes de étanche      Rimes de super-puissances      Rimes de récompenses      Rimes de accoutumances      Rimes de présences      Rimes de clémence      Rimes de gouvernance     

    Mots du jour

    vacances     outrances     puissance     urgence     panse     avalanche     déclenche     accoutumance     résidence     luisances     consonances     récompense     répugnances     imprévoyance     mi-distance     résonances     résidences     opulence     défaillance     danses     excroissances     balances     multifréquences     autodéfense     assistances     effervescences     balance     prévenances     vengeance     ingérences     incandescences     négligences     résilience     vergence     iridescence     obéissance     dispenses     quittances     dimanches     boutanche     enclenchent     autosubsistance     bienséances     étanche     super-puissances     récompenses     accoutumances     présences     clémence     gouvernance     


    Les citations sur « substance »

    1. Les mathématiques, cette demi métaphysique (car l'esprit y opère sur des rapports qu'il conçoit comme dans la première de ces sciences sur des substances qu'il imagine).

      Auteur : Joseph Joubert - Source : Carnets tome 1


    2. Il y a deux modes dans l'amour: le corps et l'âme. Il n'y a qu'une substance: la vie.

      Auteur : Louis Dumur - Source : Petits aphorismes sur l'amour (1892)


    3. Car l'esprit n'est pas comme un vase qui a besoin d'être rempli ; c'est plutôt une substance qu'il s'agit seulement d'échauffer ; il faut inspirer à cet esprit une ardeur d'investigation qui le pousse vigoureusement à la recherche de la vérité.

      Auteur : Plutarque - Source : Comment écouter, Œuvres morales de Plutarque


    4. Cette substance dont se décharge le ver à soie en fabriquant son cocon l'empoisonnerait s'il la gardait en lui.

      Auteur : André Gide - Source : Journal 1939-1949 Souvenirs, 1947


    5. Spectacle sans substance, illusoire et changeant,
      Que ne suit nul vestige en son cours d'un moment;
      Car nous sommes tous faits de l'étoffe d'un rêve:
      Notre courte existence en un sommeil s'achève.


      Auteur : William Shakespeare - Source : La Tempête (1611)


    6. Chez certaines personnes le moi est une substance poreuse rongée par l'acide de l'existence.

      Auteur : Goce Smilevski - Source : La liste de Freud (2013)


    7. Nos contradictions font la substance de notre activité d'esprit.

      Auteur : Paul Valéry - Source : Sans référence


    8. Plagiaire est celui qui a mal digéré la substance des autres: il en rend les morceaux reconnaissables.

      Auteur : Paul Valéry - Source : Rhumbs


    9. Les corps se distinguent les uns des autres en raison du mouvement et du repos, de la vitesse et de la lenteur, et non en raison de la substance.

      Auteur : Baruch Spinoza - Source : L'Ethique (1677), Livre II


    10. L'âme est restée seule, seule avec Dieu. Le christianisme est l'inventeur de la solitude comme substance de l'âme.

      Auteur : José Ortega y Gasset - Source : Qu'est ce que la philosophie? Leçons de métaphysique


    11. Par Dieu, j'entends un étant absolument infini, c'est-à-dire une substance consistant en une infinité d'attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie.

      Auteur : Baruch Spinoza - Source : L'Ethique (1677), Livre I


    12. Des révolutions qu'elle (la religion chrétienne) a souffertes, non dans la substance des dogmes, mais dans la manière de les enseigner.

      Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Eloges, Fleury


    13. Qu'est ce que le changement? Une forme apparaît, une autre disparaît. Pouvons-nous dire que le papillon était une chenille? Une substance dans la chenille prend la forme du papillon.

      Auteur : Swami Prajnanpad - Source : Sans référence


    14. Que nous importe aujourd'hui ce que nous fûmes autrefois? que nous importe ce que le temps fera de notre substance? Tournons nos regards vers l'immensité du temps écoulé, songeons à la variété infinie des mouvements de la matière.

      Auteur : Lucrèce - Source : Sans référence


    15. Lire, c'est comme prendre de l'alcool ou de l'opium. Au même titre que ces substances, la lecture devrait être reconnue comme une addiction, et faire l'objet d'une nouvelle loi Evin.

      Auteur : Pierre Ménard - Source : 20 bonnes raisons d'arrêter de lire (2014)


    16. Ce qui donne à la civilisation humaine son caractère exceptionnel, son caractère unique dans l'ordre de la biologie, c'est qu'elle n'est pas inscrite dans la substance nucléaire et donc qu'elle n'est pas organiquement héréditaire.

      Auteur : Georges Duhamel - Source : Civilisation française (1944)


    17. Un seul article raisonné sur un objet particulier de science ou d'art renferme plus de substance que toutes les divisions et subdivisions qu'on peut faire des termes généraux.

      Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Discours préliminaire à l'Encyclopédie (1751)


    18. L'énergie des esprits est abondante. On la regarde sans la voir. On l'écoute sans l'entendre. Sa substance et sa forme ne peuvent être perçues. Bien que l'on ne puisse la toucher, elle est manifeste, pareille à l'Océan, et sa réalité ne peut être niée.

      Auteur : Confucius - Source : Sentences


    19. L'oeil des jeunes gens sait tout voir; leurs esprits s'unissent aux rayonnements de la femme comme une plante aspire dans l'air des substances qui lui sont propres.

      Auteur : Honoré de Balzac - Source : La Comédie humaine (1842-1852)


    20. Il attribua le gouvernement de ce monde à une pure intelligence, laquelle separe, comme cause premiere agente, les substances, etc.

      Auteur : Jacques Amyot - Source : Périclès, 6


    21. ... la femme est substance, l'homme est réflexion.

      Auteur : Søren Kierkegaard - Source : Le Journal du séducteur (1843)


    22. L'absence favorise la cristallisation tant que les souvenirs sont encore vivaces; une absence prolongée vide parfois l'amour de toute substance.

      Auteur : André Maurois - Source : Prométhée ou la Vie de Balzac (1965)


    23. Le fait que le féminisme soit dans l’air du temps, c'est à la fois réjouissant et dangereux, parce qu’il ne faut pas vider le mot de sa substance. Que ça devienne un terme valorisant pour les femmes, tant mieux, mais concrètement, je ne suis pas sûre qu’en France les choses aillent si bien. Les femmes continuent à mourir des violences. Si le féminisme actuel est seulement une tendance, ça veut dire que cette mode peut passer. Mais ça ne doit pas passer.

      Auteur : Lola Lafon - Source : Entretien BibliObs, par Elisabeth Philippe, le 25 octobre 2017


    24. Toutes mes substances essentielles vont demander une nouvelle dessiccation ! Des années perdues ! que dis-je: foutues !

      Auteur : Raymond Queneau - Source : Les Fleurs bleues (1965)


    25. Dans l'ennui, le temps cesse d'être une énigme. Il devient substance molle, informe, que chaque jour, semblablement, on traverse, oublieux du labyrinthe de mystères que les journées offraient à notre imagination d'enfant.

      Auteur : Hélène Frappat - Source : Inverno (2011)


    Les citations sur substance renforcent la crédibilité et la pertinence de la définition du mot substance en fournissant des exemples concrets et en montrant l'utilisation d'un terme par des personnes célèbres. Elles peuvent également renforçer la compréhension du sens d'un terme et en ajoutant une dimension historique.

    Les mots proches de « substance »

    SubalaireSubalterneSubalterneSubalternementSubalternisationSubalternitéSubarrondi, ieSubcostal, aleSubdéléguerSubdiviserSubdivisibleSubdivisionSubdivisionnaireSub-égal, aleSubéreux, euseSubérificationSubhastationSubhasterSubirSubit, iteSubitementSubitoSubjacent, enteSubjonctifSubjugationSubjugué, éeSubjuguerSubjugueurSublimationSublimatoireSublimeSublimé, éeSublimementSublimerSublimitéSublingual, aleSublunaireSubmergé, éeSubmergementSubmergerSubmersionSubmissionSubobscur, reSubordinationSubordinémentSubordonné, éeSubordonnémentSubordonnerSubornationSubornement

    Les mots débutant par sub  Les mots débutant par su

    subsub-aquatiquesub-atomiquesub-atomiquessub-claquantsub-espacesub-normauxsub-nucléairessub-véhiculairesub-vocalsub-zérosubaiguësubalternesubalternesubalternessubalternessubaquatiquesubatomiquesubatomiquessubcarpatiquesubcellulairesubconsciemmentsubconscientsubconscientsubconscientesubconscientessubconscientssubconscientssubculturesubdivisasubdivisaientsubdivisaitsubdivisésubdiviséesubdivisentsubdiviséssubdivisionsubdivisionsSubdraysubductionsubersubisubiesubiessubirsubirasubiraisubiraientsubiraissubirait

    Les synonymes de « substance»

    Les synonymes de substance :

      1. élément
      2. principe
      3. milieu
      4. matière
      5. question
      6. matériau
      7. moelle
      8. essence
      9. quintessence
      10. corps
      11. fond
      12. objet
      13. sujet
      14. contenu
      15. substrat
      16. support
      17. suc
      18. jus
      19. sève

    synonymes de substance

    Fréquence et usage du mot substance dans le temps


    Évolution historique de l’usage du mot « substance » avec Google Books Ngram Viewer qui permet de suivre l’évolution historique de l'usage du mot substance dans les textes publiés.



    Classement par ordre alphabétique des définitions des mots français.


    Une précision sur la définition de Substance ?


    Etendez votre recherche avec le dictionnaire des définitions :

    Citations substance     Citation sur substance   Poèmes substance   Proverbes substance   Rime avec substance    Définition de substance  


    Définition de substance présentée par dicocitations.com. Les définitions du mot substance sont données à titre indicatif et proviennent de dictionnaires libres de droits dont Le Littré, le Wiktionnaire, et le dictionnaire de l'Académie Française.



    Les informations complémentaires relatives au mot substance notamment les liens vers les citations sont éditées par l’équipe de dicocitations.com. Ce mot fait partie de la catégorie des mots français de 9 lettres.

    Page modifiée le dimanche 26 octobre 2025 14:31:47