Définition de « dormir »


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot dormir de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.

Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur dormir pour aider à enrichir la compréhension du mot Dormir et répondre à la question quelle est la définition de dormir ?

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Une définition simple :

  • Se reposer dans un état inconscient, de sommeil. - … tout le monde dort, essaie au moins de dormir …. (Guy de Maupassant, Mademoiselle Fifi) - Elle savait que la belle au Bois dormant reçut le Prince dans son lit, quon « leur tira le rideau » et qu« ils dormirent peu », sans que lauteur les plaigne. (Pierre Louÿs; « Les aventures du roi Pausole » -1901)

  • Être immobile ou avoir un mouvement imperceptible. - Il fait beau pêcher où l’eau dort.

  • Se reposer dans un état inconscient, de sommeil. - Dormir un bon somme. Dormez votre sommeil. Synonyme : adomecerse, dormitar, descansar, soñar, reposar, pernoctar, yacer, acortarse


    Expression : dormir sur ses deux oreilles dormir à poings fermés dormir debout dormir en paix il ne faut pas réveiller le chat qui dort il n’y a pire eau que l’eau qui dort qui dort, dine Le bien, la fortune lui vient en dormant, (prov) Se dit en parlant d’une Personne qui devient riche sans rien faire. Éveiller le chat qui dort. Dormir comme un sabot, : (fam) Dormir profondément et sans aucun mouvement. Dormir comme une marmotte, (fam) Dormir longtemps et profondément. Dormir comme un loir. (fam) Dormir sur les deux oreilles. (fam) Être en pleine sécurité. Ne dormir que d’un œil. Dormir les yeux ouverts. (fig) Être sur le qui-vive. Il n’en dort pas: (fig) se dit de Quelqu’un qui est tenu en éveil par une vive espérance ou une crainte incessante. Laisser dormir ses capitaux, ses fonds: (fig) Ne pas les faire valoir. Laisser dormir un ouvrage: (fig) Le garder pendant quelque temps, pour en juger mieux quand l’imagination sera refroidie. Laisser dormir une affaire, (fig) Ne pas y donner suite, ne pas la réveiller. Dormir la grasse matinée: (fig) Se lever fort tard. Cette toupie, ce sabot dort: Se dit d’une toupie, d’un sabot qui tourne si vite que le mouvement en est imperceptible.

    Approchant : dormance, dormant, dormeur, dormitif, dormition, dortoir, endormissement, endormir



    Définitions de « dormir »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    DORMIR, verbe.

    I.? Cour., emploi intrans.
    A.? [Le suj. désigne une pers. ou un animal, ou p. méton. un lieu qui rassemble plusieurs pers.]
    1. Être dans l'état de sommeil. Les faisans dormaient sur les branches (Genevoix, Raboliot,1925, p. 176).Dix heures et demie du soir. L'école dormait (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 331):
    1. Il dort, mon Bénoni! Viens le voir, il repose; Marche bien doucement, car le bruit l'indispose. Viens le voir au salon d'où chacun s'est banni; Parlons bas, parlons bas, s'il allait nous entendre, S'éveiller pour souffrir, son sommeil est si tendre! Il dort, mon Bénoni! Borel, Rhapsodies,1831, p. 25.
    2. Un homme avait lutté toute la nuit pour trouver le sommeil. Il allait s'endormir. Il entendait que son ennemi entrait chez lui au moment même où ses yeux se fermaient. Il ne cherchait pas à ouvrir les yeux. Il avait tellement besoin de dormir. Il s'endormait. Son ennemi le tuait. Cet homme s'en moquait. Il s'était endormi au moins avant de mourir. Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 116.
    ? Dormir + compl. d'obj. interne.Dormir d'un profond sommeil. Dormir d'un bon somme, de bon somme (Ac. 1798-1932) Elle [une fillette] dormait de ce sommeil d'absolue confiance propre à son âge (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 187).Il dormait d'un épais sommeil ivre (Gide, Immor.,1902, p. 442).
    ? Dormir + compl. circ. dir. de temps.Dormir une demi-heure, une heure. Elles dormirent la grasse matinée (Balzac, Goriot,1835, p. 213).Comme j'aurais voulu dormir mes douze heures (Erckm.-Chatr., Conscrit1813, 1864, p. 67).
    ? Rare, emploi subst. masc. de l'inf. prés. (au sing. seulement). Disposition à dormir, fait de dormir. Synon. sommeil.Le dormir paisible dans les herbes épaisses (France, Puits ste Claire,1895, p. 29).Essayez d'ajourner le dormir ou le manger, ils vous assiègeront (Alain, Propos,1931, p. 986).
    ? Proverbes. Qui dort dîne. ,,Le sommeil tient lieu de nourriture`` (Ac. 1835-1932). Le bien, la fortune lui vient en dormant. ,,En parlant d'une personne qui devient riche sans rien faire`` (Ac. 1798-1932). Il ne faut pas (r)éveiller le chat qui dort. Voir chat.
    ? Locutions
    a) [Désignant un sommeil profond ou paisible] Dormir comme un loir, comme une marmotte, comme un sabot, comme une souche; dormir à poings fermés, d'un sommeil de plomb; dormir comme un bienheureux, du sommeil du juste. Dormir profondément. Dormir (tout) debout; (au fig.) un conte, une histoire, etc. à dormir debout. Cf. debout.Au fig. dormir sur les/ses deux oreilles. N'être nullement inquiété. Je veillerai à votre sécurité, dormez sur les deux oreilles (Ac.1835-1932).
    b) [Désignant un sommeil léger] Souvent en emploi fig. Ne dormir que d'un ?il, que d'une oreille; dormir les yeux ouverts, en gendarme. Dormir à demi, tout en restant aux aguets. Être sur le qui-vive. Il n'en dort pas. Il est préoccupé ou inquiété par quelque chose qui le tient en éveil.
    c) [Désignant une attitude du corps pendant le sommeil] Dormir en chien (de fusil). Dormir recroquevillé sur soi-même. V. chien ex. 10.
    d) Arg. Se faire dormir. Dormir. Envoyer dormir. Assommer (Carabelli, [Lang. pop.]).
    SYNT. Dormir dans son berceau, dans/entre les bras de qqn, côte à côte, dans une chambre, sur un divan, dans un fauteuil, sur l'herbe, dans un lit, sur le sein de qqn, au soleil, sous la tente; j'ai bien, mal, peu, trop dormi; je n'ai pas dormi de la nuit; dormir jusqu'à midi, en paix; dormir et rêver, et se réveiller; dormir seul, tranquille, paisiblement, profondément; se coucher et, manger et, reposer et, veiller et dormir. Aller, avoir l'air de, avoir besoin de, avoir envie de, empêcher de, essayer de, pouvoir, faire semblant de, feindre de, rentrer, tâcher de dormir; l'enfant, tout (le monde), le village, la ville dort.
    2. P. anal.
    a) Demeurer immobile comme une personne livrée au sommeil. La cétoine qui dort dans le c?ur de la rose (Apoll., Alcools,1913, p. 42).
    b) P. euphém. Reposer dans la mort. Dormir au cimetière. Le patriarche [Jacob] porté après sa mort à la cave de Membré pour y dormir avec ses pères (Chateaubr., Martyrs,t. 1, 1810, p. 175).Le vieux capétien qui dort sous les dalles du ch?ur (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 161).
    3. P. ext. Dormir avec qqn. Avoir des relations sexuelles avec lui. Synon. fam. coucher avec.Devine qui dîne et dort avec moi ce soir? La petite Mars (Sagan, Bonjour tristesse,1954, p. 152).
    4. Au fig., péj. Demeurer inactif, inconscient, rêveur ou irrésolu, au lieu d'agir. Dormir sur son travail. Il lui arrive souvent [au Français] de créer et de dormir sur son ?uvre (Valéry, Regards sur monde act.,1931, p. 134):
    3. J'ai l'impression pénible que l'Amérique dort, qu'elle ne sait pas encore qu'elle est en guerre. Quel douloureux réveil y aura-t-il un jour... Green, Journal,1942, p. 207.
    4. Observez vos voisins, si, par chance, il survient un décès dans l'immeuble. Ils dormaient dans leur petite vie et voilà, par exemple, que le concierge meurt. Aussitôt, ils s'éveillent, frétillent, s'informent, s'apitoient. Un mort sous presse, et le spectacle commence enfin. Camus, La Chute,1956, p. 1490.
    B.? Au fig. [Le suj. désigne un inanimé]
    1. [Le suj. désigne un inanimé concr.]
    a) Être plongé dans le silence et l'immobilité, au moment où les hommes sont dans le sommeil. Le coucou chante au bois qui dort. L'aurore est rouge encore (Toulet, Contrerimes,1920, p. 22).Dans l'obscurité chaude, le jardin dormait, sans un bruissement (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 189).La terre couleur de moissons dormait du sommeil de l'après-midi (Malraux, Espoir,1937, p. 515).
    b) Demeurer ou sembler immobile. Le vent tombe, le navire dort comme sur un lac (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 322).Fam. Cette toupie, ce sabot dort. ,,Se dit d'une toupie, d'un sabot qui tourne si vite que le mouvement en est imperceptible`` (Ac. 1798-1932).
    ? [Le suj. désigne une eau, un fleuve, etc.] Stagner. Anton. couler, courir.Un canal profond dont les eaux vertes dorment (Gautier, Albertus,1833, p. 123).
    ? P. métaph. Eau qui dort. Personne dont les apparences calmes ne reflètent pas la vraie nature. La supérieure disait à ma grand'mère que j'étais une « eau qui dort » (Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 114).Proverbe. Il n'y a pas pire eau que l'eau qui dort. Il faut se méfier d'une personne aux apparences sournoises et taciturnes.
    ? P. ext. [Le suj. désigne une odeur, une couleur, etc.] Une énorme odeur de taureau (...) dormait au ras de la pâture (Giono, Chant monde,1934, p. 272).Dans les longs couloirs (...) dormait une lumière froide (Giono, Bonh. fou,1957, p. 29).
    ? BOT. [Le suj. désigne un végétal]
    ? Être en état de dormance. La végétation dort en hiver (Quillet1965).
    ? Fermer ses feuilles ou ses pétales pendant la nuit. La belle-de-jour dort la nuit (Lar. Lang. fr.).
    Rem. Ces emplois sont attestés ds la plupart des dict. gén. du xixeet xxes. sauf Ac.
    c) Reposer dans un oubli ou une indifférence qui se prolongent. Dormir dans des dossiers. Dans un carton, dorment là le testament de Louis XVI et la dernière lettre de Marie-Antoinette (Goncourt, Journal,1858, p. 553).Vieilles photos qui dormaient dans son portefeuille (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 330):
    5. Le portrait de Jacques dormait au fond de l'hôtel de la rue de Boulogne, où elle l'avait enfermé avec tous les pénibles souvenirs des années mortes. Zola, Madeleine Férat,1868, p. 95.
    d) Demeurer inactif, être sans utilisation pour le moment. Près du rouet qui dort (Hugo, Contempl.,t. 2, 1856, p. 14).Les voiliers fuselés dorment (...), attendant les prochaines régates (Morand, New-York,1930, p. 241).Les machines à écrire dormaient sous les housses (Saint-Exup., Vol nuit,1931, p. 101).
    ? Laisser dormir. Passer sous silence pour l'instant, ne pas donner suite. Laisser dormir une affaire. Synon. pop. mettre en veilleuse, sous le coude.Le laisser dormir [un ouvrage] deux mois et le revoir ensuite (Stendhal, Corresp.,t. 2, 1800-42, p. 17).
    ? En partic. [Le suj. désigne un capital] Être improductif. Le billet de 500 francs qui dort entre mes mains (Hugo, Corresp.,1823, p. 368).Laisser dormir des capitaux.
    2. [Le suj. désigne un inanimé abstr. : attitude, sentiment]
    a) Être enfoui dans la conscience. Que la lumière nouvelle éveille de mon c?ur les forces cachées qui y dorment (Michelet, Journal,1849, p. 10).Je pense aux âmes affligées Où dorment d'anciennes amours (Sully Prudh., Solitudes,1869, p. 10).La puissance cosmique qui dormait dans l'individu (Bloch, Dest. du S.,1931, p. 260):
    6. Mais je commencerais par le portrait de l'homme, si j'avais l'intention de faire le portrait du créateur. Cet élément incorruptible est au fond de chacun de nous. Mais presque aucun de nous n'est capable de l'y trouver. Il dort sous trop d'alluvions millénaires, la religion, les lois, l'éducation surtout qui s'acharne à l'ensevelir... Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 126.
    b) Connaître le repos, l'oubli :
    7. Dors, ma sagesse, dors. Forme-toi cette absence; Retourne dans le germe et la sombre innocence Abandonne-toi vive aux serpents, aux trésors... Dors toujours! descends, dors toujours! descends, Dors, dors! Valéry, La Jeune Parque,1917, p. 109.
    II.? Emploi trans. [le compl. est un obj. interne]
    A.? [L'obj. interne désigne le sommeil ou le temps du sommeil] Être dans l'état de sommeil. Dormir un bon somme (Ac.1798-1932).René s'étendit sur la couche du chasseur, et dormit son premier sommeil chez les Natchez (Chateaubr., Natchez,1826, p. 118):
    8. Il songeait aux cinq années d'amour qu'il avait passées dans la possession de Madeleine, aux nuits tièdes qu'il avait dormies sur sa poitrine blanche... Zola, Madeleine Férat,1868, p. 161.
    B.? Au fig. et p. métaph. [L'obj. interne désigne une entité comparable au sommeil]
    1. [Le suj. désigne une pers.; l'obj. désigne une réalité temporelle] En dormant mon passé que ne l'ai-je perdu (Aragon, Rom. inach.,1956, p. 235).Il m'a semblé n'avoir jamais fait jusqu'alors que dormir ma vie (Aymé, Mouche,1957, p. 168).
    2. [Le suj. désigne un inanimé] Les étangs chauds et roses dormant leur paresse enflammée (Montherl., Célibataires,1934, p. 905).
    Rem. On rencontre ds la docum. dormi, ie en emploi adj. La fatigue d'une nuit mal dormie (Gautier, Fracasse, 1863, p. 37). Le réveil amer Du sommeil dormi parmi la chevelure (Régnier, Poèmes anc., 1890, p. 243).
    Rem. gén. 1. On rencontre ds la docum. plusieurs verbes intrans. synon. rares et fam., dér. de dormir. Dormir à demi, somnoler, s'assoupir. a) Dormailler. Clercs [d'avoué] qui dormaillaient sur des copies (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 47). Attesté par Guérin 1892, DG, Lar. 20eet Quillet 1965. b) Dormasser. Réveillé en moi une sorte de bête douloureuse qui dormassait et qu'il aurait fallu laisser dormir (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1524). On rencontre aussi le part. prés. dormassant en emploi adj. Maussade et dormassante (Arnoux, Roy. ombres, 1954, p. 122). Attesté par Guérin 1892, Lar. 20e-Lar. Lang. fr. et Quillet 1965. c) Dormichonner. Journée passée à (...) dormichonner dans mon lit (Goncourt, Journal, 1890, p. 1167). Attesté ds Guérin 1892. On rencontre aussi ?) Le part. prés. dormichonnant en emploi adj. Sous les couvertures, moitié dormichonnant, moitié éveillé (Id., ibid., 1883, p. 279). Cf. Rheims 1969. ?) Le dér. dormichonnement, subst. masc. Sommeil artificiel. On cherche à endormir dans un dormichonnement le cruel présent (Id., ibid., 1869, p. 531). Cf. Rheims 1969. d) Dormitailler. Bientôt il [Grégoire] dormitaillera (...) réveillé de loin en loin (...) et replongé bientôt dans une invincible hébétude (Arnoux, Solde, 1958, p. 27). Absent des dict. gén. du xixeet du xxes. 2. On rencontre également ds la docum. plusieurs subst. rares dér. de dormir. a) Dormette, subst. fém. Petit somme, sieste. Une p'tite dormette, après dîner (Gyp, Mar. civil, 1892, p. 179). Absent des dict. gén. du xixeet du xxes. b) Dormille, subst. fém. ?) Loche de rivière. Attesté ds Ac. compl. 1842, Littré, Guérin 1892, Lar. 19e-Lar. encyclop. et Quillet 1965. ?) Région. (Centre). Petit somme, sieste. Un petit bout de dormille sur le midi (Sand, Péché de M. Antoine, 1847, p. 54). c) Dormitation, subst. fém. Sommeil (cf. Bloy, Désesp., 1886, p. 64). Attesté ds Guérin 1892 qui le signale comme anc. d) Dormitoire, subst. masc. Chambre à coucher. Il ne faisait qu'un saut du dormitoire à la salle à manger (Nodier, Fée Miettes, 1831, p. 124). Sans entrer dans votre dormitoire, si vous roupillez (La Varende, Roi d'Écosse, 1941, p. 107). Attesté ds Guérin 1892 (arch.), Lar. 19e-20e(fam.) et Quillet 1965 (très rare). e) Dormoir, subst. masc., vx et rare. Lieu ombragé et pourvu d'eau où les bestiaux peuvent se reposer. Vaches au dormoir (Nouveau, Valentines, 1886, p. 230). Attesté par la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. sauf Ac.
    Prononc. et Orth. : [d? ?mi:?], (je) dors [d?:?]. Homon. dorer (certaines formes de part et d'autre). Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « reposer dans le sommeil » or se dorment li Franc (Roland, éd. J. Bédier, 2521); 2. 1409 fig. « rester inactif » (Bouciquaut, II, ch. 22 ds Littré); 3. 1559 les bois dorment sans bruit (P. de Ronsard, Second livre des Meslanges, éd. P. Laumonier, X, 63, 210). Du verbe lat. class. dormire « dormir ». Fréq. abs. littér. Dormir : 11 566. Dormi : 1 119. Fréq. rel. littér. Dormir : xixes. : a) 11 566, b) 20 052; xxes. : a) 20 334, b) 16 345. Dormi : xixes. : a) 1 181, b) 1 960; xxes. : a) 1 781, b) 1 629. Bbg. Darm. 1877, p. 55. ? Gottsch. Redens. 1930, passim. ? Au Jardin des loc. fr. Vie Lang. 1959, p. 392. ?Jud. (J.). Les Noms des poissons du lac Léman. B. du gloss. des patois de la Suisse Romande. 1912, t. 11, p. 16 (s.v. dormille). ?La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 298, 299. ? Långfors (A.). Notes lexicogr. Neuphilol. Mitt. 1940, t. 41, pp. 101-104. ? Lefèvre (J.). Loc. fr. et gastr. Vie Lang. 1972, p. 581. ? Mihailescurechia (V.), Urechia (A.). Phénomènes inconnus de la lang. Orbis. 1971, t. 20, p. 11, 13, 15. ?Pamart (P.). Écriture artiste et créations verbales. Vie Lang. 1970, p. 308 (s.v. dormichonnant). ? Quem. 2es. t. 4 1972 t. 10 1976. ? Tournemille (J.). Au Jardin des loc. fr. Vie Lang. 1965, pp. 83-86.


    Wiktionnaire


    Verbe - ancien français

    dormir \Prononciation ?\

    1. Dormir.
    2. (Pronominal) Dormir.

    Verbe - français

    dormir \d??.mi?\ intransitif, parfois transitif 3e groupe (voir la conjugaison)

    1. (Intransitif) Se reposer dans un état inconscient, de sommeil.
      • [?] tout le monde dort, essaie au moins de dormir [?]. (Guy de Maupassant, Mademoiselle Fifi)
      • Nous dormîmes honteusement jusqu'à huit heures, et je ne sais combien de temps nous aurions prolongé cette grasse matinée, si l'hôtesse n'était venue nous apporter le café, [?]. (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
      • Elle savait que la belle au Bois dormant reçut le Prince dans son lit, qu'on « leur tira le rideau » et qu'« ils dormirent peu », sans que l'auteur les plaigne. (Pierre Louÿs; Les aventures du roi Pausole, 1901)
      • Ils devaient être épuisés de fatigue, car ils dormaient profondément, l'un près de l'autre, allongés, les bras collés au corps, comme des cadavres. (Octave Mirbeau, Le colporteur,)
      • [?] je vis toute la famille de mon hôte, une vingtaine de personnes, dont une dizaine d'enfants, qui dormaient, serrés les uns contre les autres, sur des nattes de pandanus. (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
      • Et ils continuent de giberner, mais un tel sommeil s'était emparé de moi que je m'en allai dormir dans la grange. (W?adys?aw Stanis?aw Reymont, Pèlerinage à Czestochowa, page 21, L'Âge d'Homme, 1984)
    2. (Transitif) Vivre un rêve, une sieste? en état de sommeil.
      • Saül but de l'eau du ruisseau, s'étendit à l'ombre du grenadier et dormit un rêve comme rafraîchi du vol, tout près de sa face, d'oiseaux frais et soyeux. (Gustave Kahn, Terre d'Israël, 1933)
      • Marie dort une sieste. (Anne-Marie Brousseau, Emmanuel Nikiema, Phonologie et morphologie du français, 2001)
      • Le vieux Pontife dormait sa sieste après-midi, lorsque le général Cervoni vint lui annoncer qu'il n'était plus souverain temporel. (François Rohrbacher,Franz Hülskamp,Hermann Rump, Histoire universelle de l'église catholique, 1849)
      • Est-ce que les heures dormies avant minuit sont plus efficaces? (site fr.answers.yahoo.com)
    3. (Intransitif) (Figuré) Être immobile ou avoir un mouvement imperceptible.
      • Quand tout dort encore, les larges avenues de Carpentras voient affluer des amoncellements d'asperges, de petits pois, de pomme de terre, de cerises et de fraises. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
      • Cette toupie dort, elle tourne si vite que le mouvement en est imperceptible.
    4. (Figuré) Gésir dans la mort.
      • On peut découvrir autour de l'église, à l'ombre de vieux hêtres et de vieux tilleuls, une tombe presque envahie par l'herbe. Quelques-uns des parents de Pasteur dorment sous la pierre où est gravée l'inscription très simple : « Ici reposent à côté les uns des autres... » (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p.6)
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    DORMIR. (Je dors; nous dormons. Je dormais. Je dormis. Je dormirai. Dors. Que je dorme. Que je dormisse. Dormant. Dormi.) v. intr.
    Être dans le sommeil. Dormir d'un profond sommeil. Il ne dort ni jour, ni nuit. Il dort profondément. Avoir envie de dormir. Faire semblant de dormir. Dormir sur un lit, sur un canapé, dans un fauteuil. Dormir d'un bon somme, de bon somme, Dormir d'un sommeil tranquille. On dit aussi, transitivement, Dormir un bon somme. Dormez votre sommeil. Fam., Dormir la grasse matinée, Dormir bien avant dans le jour, se lever fort tard. Par exagération, Dormir debout, tout debout, Éprouver le besoin du sommeil au point de s'assoupir même sans être couché ou assis. Conte à dormir debout. Voyez CONTE. Prov. et fig., Qui dort dîne, Le sommeil tient lieu de nourriture. Fig., Le bien, la fortune lui vient en dormant, se dit en parlant d'une Personne qui devient riche sans rien faire. Éveiller le chat qui dort. Voyez CHAT. Fig. et fam., Cette toupie, ce sabot dort, se dit d'une Toupie, d'un sabot qui tourne si vite que le mouvement en est imperceptible. Pop., Dormir comme un sabot, Dormir profondément et sans aucun mouvement. Fam., Dormir comme une marmotte, Dormir longtemps et profondément. On dit de même Dormir comme un loir. Fig. et fam., Dormir sur les deux oreilles, Être en pleine sécurité. Je veillerai à votre affaire, dormez sur les deux oreilles. Fig. et fam., Ne dormir que d'un œil, Être sur le qui-vive. Ou dit aussi Dormir les yeux ouverts. Fig. et fam., Il n'en dort pas, se dit de Quelqu'un qui est tenu en éveil par une vive espérance ou une crainte incessante. Fig., Laisser dormir ses capitaux, ses fonds, Ne pas les faire valoir. Laisser dormir un ouvrage, Le garder pendant quelque temps, pour en juger mieux quand l'imagination sera refroidie. Laisser dormir une affaire, Ne pas y donner suite, ne pas la réveiller. Il se dit encore figurément des Eaux qui n'ont point de mouvement, ou dont le mouvement est imperceptible. Il fait beau pêcher où l'eau dort. Prov. et fig., Il n'y a pire eau que l'eau qui dort, se dit de Quelqu'un qui cache ses desseins, sa vraie nature.

    Littré

    DORMIR (dor-mir), je dors, tu dors, il dort, nous dormons, vous dormez, ils dorment?; je dormais?; je dormis?; je dormirai?; je dormirais?; dors, qu'il dorme, dormons?; que je dorme, que nous dormions?; que je dormisse?; dormant v. n.
    • 1Reposer dans le sommeil. Il dort profondément. Le malade va mieux, il a dormi d'un bon somme. Il dormait quelquefois dans le jour. Pourras-tu dans son lit dormir en assurance?? Corneille, Nicom. V, 1. Trop dormir fait mal à la tête, Et trop dormir c'est vivre en bête, Scarron, Virg. trav. VII. Guillot, le vrai Guillot, étendu sur l'herbette, Dormait alors profondément, La Fontaine, Fabl. III, 3. Cette réflexion embarrassant notre homme, On ne dort pas, dit-il, quand on a tant d'esprit, La Fontaine, ib. IX, 4. T'attendre aux yeux d'autrui, quand tu dors, c'est erreur, La Fontaine, ib. XI, 3. Je ne dormirai point sous de riches lambris?; Mais voit-on que le somme en perde de son prix?? La Fontaine, ib. XI, 4. Ce n'est qu'à prix d'argent qu'on dort en cette ville, Boileau, Sat. VI. C'est là que le prélat, muni d'un déjeuné, Dormait d'un léger somme, attendant le dîné, Boileau, Lutr. I. Mais tout dort et l'armée et les vents et Neptune, Racine, Iphig. I, 1. La vie est un sommeil?; les vieillards? ont eu un songe confus, informe et sans aucune suite?; ils sentent néanmoins, comme ceux qui s'éveillent, qu'ils ont dormi longtemps, La Bruyère, XI. Tout dort, tout est tranquille?; et l'ombre de la nuit?, Voltaire, Zaïre, V, 8. La nuit finissait, il était quatre heures, tout dormait encore dans les bivouacs de Delzons, hors quelques sentinelles, quand tout à coup?, Ségur, Hist. de Napol. IX, 2.

      Dormir à bâtons rompus, être réveillé, se réveiller plusieurs fois sans pouvoir faire un somme continu.

      Dormir comme un loir, dormir beaucoup, profondément, à cause que le loir est un animal hibernant, qui dort plusieurs mois de suite pendant l'hiver. On dit de même, dormir comme une marmotte.

      Dormir comme une souche, être profondément endormi.

      Dormir tout debout, ou, simplement, dormir debout, n'en pouvoir plus de sommeil, être accablé par le sommeil, au point de s'assoupir sans être couché ou assis.

      Conte à dormir debout, propos fabuleux qui ne méritent aucune créance. Voilà ce qui s'appelle des contes à dormir debout, Sévigné, 73. Les contes à dormir debout que l'on vous fait, Sévigné, 256.

      Dormir sur l'une et l'autre oreille, et, plus souvent, sur les deux oreilles, dormir profondément, et, figurément, être plein de sécurité. ? Je lui conseille De dormir, s'il se peut, d'un et d'autre côté, La Fontaine, Coupe.

      Dans un sens opposé, ne dormir que d'un ?il, être en une vigilance inquiète. Certain jaloux ne dormant que d'un ?il, La Fontaine, On ne s'avise....

      Dormir en lièvre, dormir les yeux ouverts, et, figurément, être toujours sur le qui-vive. Cette crainte maudite M'empêche de dormir sinon les yeux ouverts, La Fontaine, Fabl. II, 14.

      Il n'en dort pas, se dit d'un homme qu'une vive espérance, une crainte incessante, une préoccupation assiége constamment.

      Fig. Le feu qui semble éteint souvent dort sous la cendre, Corneille, Rodog. III, 4.

    • 2Dormir se dit aussi de ce qu'on a nommé le sommeil des plantes. Le soir, de nos jardins parcourez les carreaux?; Voyez, ainsi que nous, sur leurs tiges baissées S'assoupir de ces fleurs les têtes affaissées, Et, dormant au lieu même où veilleront leurs s?urs, Du nocturne repos savourer les douceurs, Delille, Trois règnes, VI.
    • 3Dans le langage biblique, dormir avec une femme, passer la nuit avec elle. Sa maîtresse [de Joseph] le prit par son manteau, et lui dit encore?: Dormez avec moi, Sacy, Bible, Genèse, XXXIX, 12.
    • 4Dormir construit avec des substantifs et ayant en apparence, mais en apparence seulement, le sens actif. Le malade a dormi plusieurs heures de suite.

      Dormir la grasse matinée (c'est-à-dire dormir pendant la grasse matinée), dormir jusqu'à onze heures ou midi. Vous deviez être au lit toute cette journée, Ou tout du moins dormir la grasse matinée, Poisson, le Fol raisonnable, dans LE ROUX, Dict. comique.

      Dormir sa réfection, dormir autant qu'on en a besoin, c'est-à-dire dormir autant que la réfection l'exige. Le sommeil est nécessaire à l'homme?; et lorsqu'on ne dort pas sa réfection il arrive que?, Molière, Princ. d'Él. Prol.

    • 5Dans le style élevé, il se dit du sommeil de la mort. Elle va descendre à ces sombres lieux, à ces demeures souterraines, pour y dormir dans la poussière avec les grands de la terre, avec ces rois et ces princes anéantis?, Bossuet, Duch. d'Ort. Vous serez vous-même réduit en poudre au milieu des incirconcis, et vous dormirez avec ceux qui ont été passés au fil de l'épée, Sacy, Bible, Ézéchiel, XXXII, 28. Ses vices dormiront avec lui dans la poussière du tombeau, Massillon, Car. Impén. ?c'est ici que dorment nos aïeux, Ducis, Abuf. II, 7. J'ai suivi mon époux jusqu'aux tombes sacrées Où dorment des Césars les cendres révérées, Chénier M. J. Tibère, III, 1. Les morts dorment en paix dans le sein de la terre?; Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints, Musset, Poésies nouv. Nuit d'octobre.
    • 6 Fig. Être en repos, en sécurité. Nous ne connaissons que notre confiance dans le ministre et le malaise que nous éprouvons?: nous ne dormons que parce qu'on dort au pied du Vésuve, Mirabeau, Collection, t. III, p. 232.
    • 7 Fig. Ne point agir quand on devrait le faire. Aux menaces du fourbe on doit ne dormir point, Molière, Tart. V, 3. L'habitude de se laisser voler par ses domestiques, jointe à la vigilance du coupable, à qui son maître ne pouvait reprocher d'avoir dormi dans son service, le portèrent à la clémence, Hamilton, Gramm. 11. Tu dors, Brutus, et Rome est dans les fers, Voltaire, M. de Cés. II, 2. Dans tous les lieux, sans cesse, ouvrant l'?il et l'oreille, En paraissant dormir le gouvernement veille, Ducis, Othello, II, 7.

      En matière féodale, quand le vassal dort, le seigneur veille, ou quand le seigneur dort, le vassal veille, c'est-à-dire quand l'un des deux néglige d'user de ses droits, l'autre en profite.

      Familièrement. Cet homme ne dort pas, se dit d'un homme à l'affût de toutes les circonstances qui lui sont favorables.

      Dormir sur une affaire, la conduire lentement, doucement.

      Laisser dormir un ouvrage d'esprit, attendre pour en mieux juger que l'imagination soit refroidie. Oui je dormais sur un petit volume Qui me vaudra d'être encore étrillé, Béranger, Gohier.

      Laisser dormir une affaire, attendre pour y donner suite.

      Laisser dormir les lois, en suspendre momentanément l'exécution. Sparte elle-même a laissé dormir ses lois, Rousseau, Contr. IV, 6.

      Laisser dormir ses fonds, ses capitaux, ne pas les faire valoir.

      Laisser dormir noblesse, se disait autrefois lorsqu'un gentilhomme, qui voulait faire le commerce, déclarait qu'il n'entendait être commerçant que pendant un certain temps.

    • 8Rester immobile, être sans mouvement, en parlant des choses. Il fait beau pêcher où l'eau dort.

      On dit qu'un sabot, qu'une toupie dorment, quand le mouvement qui les anime est si rapide qu'ils semblent immobiles.

      Fig. Dormir comme un sabot, dormir profondément.

      Terme de marine. On dit que le sablier dort, quand on a oublié de le retourner?; qu'une rose des vents dort, quand elle ne tourne pas, le bâtiment changeant de route. Laisser dormir l'horloge, oublier de la remonter.

    • 9 V. a. Dans le langage élevé et dans cette seule locution, dormir son sommeil. Dormez votre sommeil, riches de la terre, et demeurez dans votre poussière, Bossuet, le Tellier. Tous les riches ont dormi leur sommeil, et, lorsqu'ils se sont éveillés, ils n'ont rien trouvé dans leurs mains, Sacy, Bible, Psaumes, LXXI, 6.

      Par une même figure grammaticale, mais dans le langage familier, dormir un bon somme, avoir un bon sommeil pendant un long espace de temps.

      C'est par analogie de cet emploi que A. de Musset a hasardé dormi au passif?: Suis-je pas belle encor?? pour trois nuits mal dormies Ma joue est-elle creuse et mes lèvres blêmies?? dans le Dict. de POITEVIN.

      On trouvera à l'historique?: dormir une éternelle nuit. Cela pourrait aussi très bien se dire.

    • 10 S. m. Le long dormir est exclu de ce lieu, La Fontaine, Papef. Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir Comme le manger et le boire, La Fontaine, Fabl. VIII, 2.

    PROVERBES

    Il n'y a pas de pire eau que celle qui dort, c'est-à-dire il faut se défier des gens qui ne manifestent rien de ce qu'ils ressentent. Mais il n'est, comme on dit, pire eau que l'eau qui dort, Molière, Tart. I, 1.

    Qui dort dîne, c'est-à-dire en dormant on s'engraisse aussi bien qu'en mangeant. Ce proverbe se prend aussi dans un sens moqueur, pour reprocher l'indolence à un paresseux, et lui faire entendre que, s'il ne travaille pas, il ne dînera qu'en songe.

    Le bien, la fortune lui vient en dormant, c'est-à-dire il devient riche sans rien faire. Les biens nous viennent en dormant, je vous assure, Regnard, Retour impr. sc. 1.

    Jeunesse qui veille et vieillesse qui dort, c'est signe de mort.

    Il ne faut pas réveiller le chat qui dort, il ne faut pas renouveler une méchante affaire qui est assoupie. À l'historique, on trouve?: réveiller le chien qui dort, ce qui est mieux.


    REMARQUE

    Les douze heures que j'ai dormi et non dormies. L'apparence de verbe actif disparaît quand on restitue l'ellipse?: Les douze heures pendant lesquelles j'ai dormi.


    HISTORIQUE

    XIe s. Charles se dort, li empereres riches, Ch. de Rol. LV. Par touz les prez or se dorment li Franc, ib. CLXXX.

    XIIe s. Que il m'avint anuit [cette nuit] en mon dormant, Ronc. p. 163. Ne fausse amors ne veut que s'entremete De moi laisser dormir ne reposer, Couci. Il dormirent lur somne, Liber psalm. p. 101. Li dormirs est partiz de mes eauz [yeux], Machabées, I, 6.

    XIIIe s. Là dormirent la nuit, H. de Valenciennes, II. Anuit avecques moi [je] ferai Bertain dormir, Berte, XII. De peine et de travail [elle] dort si ferm et si dur, ib. XLI. Nus selier ne autres ne doit sele tainte garnie livrer, devant que ele est esté vernicie, se ce n'est sele dormant, Liv. des mét. 213. Trop de ledes choses aviennent à ceux qui tex [tels] dormirs maintiennent, la Rose, 13664. L'en [on] se dort le soir [dans une navigation] là où en [on] ne scet se l'en se trouvera ou fons de la mer, Joinville, 210.

    XIVe s. Quant l'en dort, il ne appert pas ne n'est manifeste qui est bon ou qui est malvois, Oresme, Eth. 30. Celui qui dort ne vit pas, fors de tele vie comme vit une plante, Oresme, ib. 311. Mais Jehan tint leurs parolles Droictement comme frivolles, Et leur disoit?: Vous faictes tort?; Vous esveillez le chien qui dort, Liv. du bon Jehan, 1033.

    XVe s. Le deable, qui oncques ne dort, resveilla ceux de Bruges, Froissart, II, II, 52. Nos gens ne dormirent mie, ains saillirent contre eux par grande hardiesse à qui mieulx mieulx, Bouciq. II, ch. 22. Il fit faire sa sepulture pour dormir ses jours, Hist. de Louis III, duc de Bourbon, p. 371, dans LACURNE. Et tant fit qu'il se trouva en la chambre où la levriere se dormoit, Louis XI, Nouv. XXVIII.

    XVIe s. L'esprit troublé de mon cher pere Anchise En mon dormant haste mon entreprise, Du Bellay, J. IV, 16, recto. Filz de deesse, en quelle seureté Es-tu icy au dormir arresté Si longuement?? Du Bellay, J. IV, 22, verso. Mais quand l'homme a perdu ceste douce lumiere, La mort luy fait dormir une eternelle nuict, Du Bellay, J. VI, 17, recto. Nos voisins ne dorment pas, et n'ont que trop de connoissance de nos desordres, Lanoue, 223. Agesilaus dit que pour ce jour là il falloit laisser dormir les loix, Amyot, Agésil. 49. Les vents sont assoupis, les bois dorment sans bruit, Ronsard, 744. Qui dort grasse matinée, trotte toute la journée, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 389. Trop dormir cause mal vestir, Leroux de Lincy, ib. p. 429. L'autre sauvage qui avoit cependant dormy [perdu connaissance] du coup que le chevalier du dragon lui avoit donné, Don Flores de Grece, f° CXX, dans LACURNE. Neantmoins en y avoit-il bien de telx qui eussent eu grand mestier [besoin] de dormir le vin qu'ilz avoient beu à oultrage, Menard, Hist. de du Guesclin. p. 528, dans LACURNE. Essuyez de tristes yeux Le long gemir?; Et me donnez pour le mieux Un doux dormir, la Marguerite des marguerites, cité dans Revue de l'Instr. publique, 19 juin 1862, p. 186.


    SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    DORMIR. Ajoutez?:
    11Il se dit d'un végétal pendant le temps où la séve n'a pas de mouvement. Je conseille aussi l'échaudage, pratiqué lorsque la vigne dort, comme complément de l'épontage, Pellet, dans Travaux de la Comm. départem. contre le phylloxéra, Perpignan, 1874, p. 91.
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    Encyclopédie, 1re édition

    * DORMIR, v. n. état de l'homme, qui partage toute sa vie avec l'état du sommeil, comme le jour & la nuit partagent toute la durée. Voy. Sommeil.

    Dormir, (Jurispr.) ce terme est usité en cette matiere en plusieurs sens différens.

    C'est une maxime en fait de mouvance féodale, que tant que le vassal dort le seigneur veille, & que tant que le seigneur dort le vassal veille ; c'est à-dire, comme l'explique l'art. 62 de la coûtume de Paris, que le seigneur ne fait point les fruits siens avant qu'il ait saisi, & qu'après la saisie il gagne les fruits jusqu'à ce que le vassal ait fait son devoir, en renouvellant toutefois par le seigneur la saisie de trois ans en trois ans.

    On dit aussi en style de palais, que quand la cour se leve le matin, elle dort l'après-dînée, pour dire que quand elle a été obligée de lever l'audience du matin plûtôt qu'à l'ordinaire, pour quelque cérémonie ou affaire publique, il n'est pas d'usage qu'elle entre de relevée.

    On dit aussi en parlant d'un usage pratiqué dans certaines provinces, comme en Bretagne, laisser dormir sa noblesse ; c'est-à-dire que sans y déroger pour toûjours, elle demeure en suspens, avec intention de la reprendre au bout d'un certain tems ; ce qui arrive lorsqu'un gentilhomme qui veut faire commerce, déclare, pour ne pas perdre sa noblesse, qu'il n'entend faire le commerce que pendant un certain tems. Voyez Dérogeance, Gentilhomme, Noble, Noblesse. (A)

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    Étymologie de « dormir »

    Bourguig. dremi?; Berry, dourmir?; provenç. dormir, durmir?; espagn. dormir?; ital. dormire?; du latin dormire. Dans l'ancienne langue, dormir prend la forme réfléchie, comme d'autres verbes neutres la prenaient et la prennent encore. La conjugaison je dors, tu dors, il dort, etc. n'est point, dans la vérité, une irrégularité?; ces formes suivent la conjugaison latine?: dórmio, dórmis, dórmit, etc. où l'accent est sur dor.

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    Du latin dorm?re.
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    DORMIR, verbe.
    Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « reposer dans le sommeil » or se dorment li Franc (Roland, éd. J. Bédier, 2521); 2. 1409 fig. « rester inactif » (Bouciquaut, II, ch. 22 ds Littré); 3. 1559 les bois dorment sans bruit (P. de Ronsard, Second livre des Meslanges, éd. P. Laumonier, X, 63, 210). Du verbe lat. class. dormire « dormir ».

    dormir au Scrabble


    Le mot dormir vaut 8 points au Scrabble.

    dormir

    Informations sur le mot dormir - 6 lettres, 2 voyelles, 4 consonnes, 5 lettres uniques.

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    dormir

    Les rimes de « dormir »


    On recherche une rime en IR .

    Les rimes de dormir peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en iR

    Rimes de rembrunir      Rimes de expire      Rimes de fou-rire      Rimes de souvenir      Rimes de cachemire      Rimes de bouillir      Rimes de faillir      Rimes de assaillirent      Rimes de dégarnir      Rimes de crépir      Rimes de aspire      Rimes de attendrirent      Rimes de conspirent      Rimes de maudire      Rimes de ébahir      Rimes de endormir      Rimes de soutire      Rimes de bâtirent      Rimes de ahurir      Rimes de prirent      Rimes de détendirent      Rimes de étendirent      Rimes de alunir      Rimes de assortir      Rimes de admire      Rimes de réassortir      Rimes de convainquirent      Rimes de tordirent      Rimes de agonir      Rimes de vizir      Rimes de vrombir      Rimes de Lens-sur-Geer      Rimes de soupirs      Rimes de ressortir      Rimes de mirent      Rimes de jaillirent      Rimes de mordirent      Rimes de souscrire      Rimes de vizirs      Rimes de rétablir      Rimes de rougir      Rimes de cueillirent      Rimes de vires      Rimes de resurgir      Rimes de coproduire      Rimes de satisfirent      Rimes de rafraîchir      Rimes de offrirent      Rimes de gésir      Rimes de accueillirent     

    Mots du jour

    rembrunir     expire     fou-rire     souvenir     cachemire     bouillir     faillir     assaillirent     dégarnir     crépir     aspire     attendrirent     conspirent     maudire     ébahir     endormir     soutire     bâtirent     ahurir     prirent     détendirent     étendirent     alunir     assortir     admire     réassortir     convainquirent     tordirent     agonir     vizir     vrombir     Lens-sur-Geer     soupirs     ressortir     mirent     jaillirent     mordirent     souscrire     vizirs     rétablir     rougir     cueillirent     vires     resurgir     coproduire     satisfirent     rafraîchir     offrirent     gésir     accueillirent     


    Les citations sur « dormir »

    1. Dormir, c'est mourir un peu.
      Qu'importe puisque j'ai neuf vies !


      Auteur : Didier Hallépée - Source : Mon chat m'a dit, mon chien m'a dit (2010)


    2. Je ne crois en rien. Surtout pas en moi. Parfois, le soir, dans mon lit, je voudrais m'endormir pour l'éternité.

      Auteur : Gérard Depardieu - Source : Dans Vanity Fair n° 24, juin 2015


    3. Elle s'est endormie dans mes bras. Je n'ai jamais reçu de plus beau don que cette facon qu'elle avait de dormir sur ma poitrine dans une attitude de confiance et de sécurité totale.

      Auteur : Romain Gary - Source : Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable (1975)


    4. Un homme, un être a le pouvoir, effrayant et incompréhensible, d'endormir, par la force de sa volonté, un autre être, et pendant qu'il dort, de lui voler sa pensée comme on volerait une bourse.

      Auteur : Guy de Maupassant - Source : Le Horla


    5. - Je ne veux pas dormir tout de suite. Ça me fait peur.
      – Pourquoi ?
      – Parce que je fais des rêves… des rêves bizarres. Je rêve que je mange des choses que je ne devrais pas manger. Je rêve de maman. Mes rêves sont horribles…
      – N’aie pas peur des rêves, ils ne sont pas réels. Ce sont des pensées qui se mélangent dans nos têtes, des souvenirs qu’on ne peut pas exprimer avec des mots. Si tu rêves que tu manges, ça veut dire que tu as faim, c’est tout. Si tu rêves que tu voles, ça veut dire que tu veux rentrer à la maison… D’accord ?
      Le Petit fait oui du menton. Les mots de son frère le tranquillisent ; il ferme les yeux. Avant de s’endormir, il lui demande dans un filet de voix :
      – Et rêver que je mange maman, ça veut dire quoi ?


      Auteur : Ivan Repila - Source : Le Puits (2013)


    6. Vienne la nuit, vienne l'ombre, et que sa Voix me berce pour endormir ma mémoire.

      Auteur : Daniel Sernine - Source : Quand vient la nuit


    7. Ne croyez donc jamais d'emblée au malheur des hommes. Demandez-leur seulement s'ils peuvent dormir encore?... Si oui, tout va bien. Ca suffit.

      Auteur : Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline - Source : Voyage au bout de la nuit (1932)


    8. On s'apercevra vite que la nuit à la belle étoile est néfaste. La voûte céleste rend insomniaque : trop de beauté, trop de grandeur pour songer à dormir.

      Auteur : Sylvain Tesson - Source : Petit traité sur l'immensité du monde (2005)


    9. Je suis un homme mort. Je me réveille chaque matin avec une insoutenable envie de dormir. Je m'habille de noir car je suis en deuil de moi-même. Je porte le deuil de l'homme que j'aurais pu être.

      Auteur : Frédéric Beigbeder - Source : L'amour dure trois ans (1997)


    10. Ce sont de simples hommes qu'on a simplifiés encore, et dont, par la force des choses, les seuls instincts primordiaux s'accentuent: instinct de la conservation, égoïsme, espoir tenace de survivre toujours, joie de manger, de boire et de dormir.

      Auteur : Henri Barbusse - Source : Le Feu, Journal d'une escouade (1916)


    11. Babarbiturique: tranquillisant assez fort pour endormir un éléphant.

      Auteur : Alain Finkielkraut - Source : Le Petit Fictionnaire illustré (1981)


    12. Les gens désirent tellement le spectacle qu'ils s'en offrent à eux-mêmes de copieux, avec des élucubrations invraisemblables, des histoires à dormir debout. Ô l'amour du mensonge !

      Auteur : Fanny Taillandier - Source : Les confessions du monstre


    13. Mon amour ce qui fut sera
      Le ciel est sur nous comme un drap
      J'ai refermé sur toi mes bras
      Et tant je t'aime que j'en tremble
      Aussi longtemps que tu voudras
      Nous dormirons ensemble.


      Auteur : Louis Aragon - Source : Le Fou d'Elsa (1963)


    14. Si vous dormez sur les roses pendant votre jeunesse, vous dormirez sur les orties quand vous serez vieux.

      Auteur : Proverbes serbes - Source : Proverbe


    15. Les hommes vulgaires se laissent endormir par l'encens et par les hommages; les hommes de génie en prof1tent sans s'y fier.

      Auteur : Louis Philippe, comte de Ségur - Source : Pensées, maximes, réflexions extraites de ses ouvrages - Alexis Eymery - Publié en 1823


    16. Comment dormir au milieu d'une horloge qui ne sait pas de quel côté va le temps ?

      Auteur : Erik Orsenna - Source : Portrait du Gulf Stream. Eloge des courants : promenade (2005)


    17. Je vais dormir tranquille, parce que je sais maintenant que mon pire ennemi veille sur moi.

      Auteur : Sergio Leone - Source : Le Bon, la Brute et le Truand (1966)


    18. Je suis entré dans la vie à ce moment-là, poussé par une mère qui n'y pouvait rien, tiré par une sage-femme épuisée qui ne songeait qu'à dormir.

      Auteur : Bernard Davy - Source : Un coup de fouet


    19. Quand je n'arrive pas à dormir, je pense que c'est parce qu'en fait je ne lui ai jamais donné sa chance, à l'amour. Je ne suis pas allé jusqu'à penser que je pourrais le placer avant tout le reste.

      Auteur : Katarina Mazetti - Source : Le Mec de la tombe d'à côté (2006)


    20. Il parlait lentement, il pensait lentement, il expliquait lentement, il devait dormir lentement. Violence et colère étaient des sentiments trop rapides pour lui.

      Auteur : Frédéric Vitoux - Source : L'ami de mon père (2000)


    21. La faveur est comme l'opium:
      Un peu, fait dormir; et beaucoup, fait mourir.


      Auteur : Proverbes français - Source : Proverbe


    22. Un tramway vide arriva. Il avait été lavé la nuit. Les ampoules qui l'éclairaient avaient la tristesse des lumières qu'on oublie d'éteindre avant de s'endormir.

      Auteur : Emmanuel Bove - Source : Mes amis (1924)


    23. Pour dormir tranquille, il faut n'avoir jamais fait certains rêves.

      Auteur : Alfred de Musset - Source : Lorenzaccio (1833)


    24. Il ne faut pas réveiller le passé à tout prix, confronter la mémoire à la réalité. Il faut laisser dormir l'enfance.

      Auteur : Marie-Sabine Roger - Source : Une poignée d'argile (2004)


    25. Les peines vraies sont en apparence tranquilles dans le lit profond qu'elles se sont fait, où elles semblent dormir, mais où elles continuent à corroder l'âme, comme cet épouvantable acide qui perce le cristal.

      Auteur : Honoré de Balzac - Source : La Comédie humaine (1842-1852)


    Les citations sur dormir renforcent la crédibilité et la pertinence de la définition du mot dormir en fournissant des exemples concrets et en montrant l'utilisation d'un terme par des personnes célèbres. Elles peuvent également renforçer la compréhension du sens d'un terme et en ajoutant une dimension historique.

    Les mots proches de « dormir »

    DoradeDoré, éeDorénavantDorerDoreur, euseDoriqueDorkingDorloterDormaillerDormant, anteDormeur, euseDormirDormitif, iveDormitionDormoirDorneDoronicDorsal, aleDortoirDorureDoryphore

    Les mots débutant par dor  Les mots débutant par do

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    Les synonymes de « dormir»

    Les synonymes de dormir :

      1. pioncer
      2. reposer
      3. arrêter
      4. récupérer
      5. roupiller
      6. sommeiller
      7. somnoler

    synonymes de dormir

    Fréquence et usage du mot dormir dans le temps


    Évolution historique de l’usage du mot « dormir » avec Google Books Ngram Viewer qui permet de suivre l’évolution historique de l'usage du mot dormir dans les textes publiés.



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