Définition de « souffrir »


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VER genre () de 2 syllabes
Une définition simple :

  • (ucf|sentir) de la douleur. - Souffrir cruellement. - Il souffre comme un damné. - Souffrir de la tête, de l’estomac, de la poitrine, etc. - Souffrir à toutes les jointures. - Souffrir du froid, du chaud. - Souffrir de la faim, de la soif. - L’armée a beaucoup souffert dans sa marche, faute de ravitaillement.

  • (ucf|éprouver) de la peine, du dommage. - Il souffre de votre humeur, de vos caprices. - Je souffre de l’entendre parler ainsi. - Je souffre à l’entendre. - Les enfants souffrent des divisions de leurs parents. - Souffrir dans sa réputation. - Souffrir pour sa religion. - J’ai souffert de lui tout ce qu’on peut souffrir.

  • Éprouver des dommages, pour les choses. - Les vignes, les blés ont souffert de la gelée, de la grêle. - Ce village a beaucoup souffert des ravages de la guerre.

  • (transit) (ucf|endurer). - Souffrir la douleur. - Souffrir le mal. - Souffrir les tourments, la persécution, le martyre, la mort. - Souffrir les injures, la faim, la soif, la pauvreté.

  • (transit) (ucf|supporter). - Catilina s’était entraîné à souffrir la fatigue, la faim et le froid. - Ne pouvoir souffrir une personne, une chose, Avoir pour elle de l’éloignement, de l’aversion. - Cette marâtre ne peut souffrir les enfants de son mari. - Personne ne peut le souffrir. - Il est d’une insolence que je ne puis souffrir.

  • (transit) (ucf|tolérer), ne pas empêcher, quoiqu’on le puisse. - Pourquoi souffrez-vous cela ? - Je ne puis souffrir qu’on me dérange à toute heure. - Souffrez qu’une autreEn moi se glisse — (Sans logique - chanson, Mylène Farmer, 1988)

  • (transit) (ucf|permettre). - Souffrez, monsieur, que le vous dise. - Je ne souffrirai pas que vous me parliez sur ce ton.

  • (transit) (ucf|admettre), être susceptible de. - Cette affaire ne souffre point de retard, de délai, de difficulté. - Cette raison ne souffre point de réplique. - Cette règle souffre des exceptions. - La poésie ne souffre pas la médiocrité.
    Expression : Il a cessé de souffrir, Il est mort. Le papier souffre tout, (prov) On écrit sur le papier tout ce qu’on veut, vrai ou faux, bon ou mauvais. Souffrir mort et passion,: éprouver de grandes douleurs ou, par exagération, être très impatienté. :: Ce mal de dents m’a fait souffrir mort et passion. :: Sa lenteur me fait souffrir mort et passion. Souffrir le martyre. :: En l’entendant parler ainsi, je souffrais le martyre.



    Définitions de « souffrir »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    SOUFFRIR, verbe

    I. ? Empl. trans.
    A. ? Qqn souffre qqc.[Le compl. d'obj. désigne qqc. de douloureux, de pénible ou seulement désagréable]
    1. [Avec une idée de douleur physique ou morale] Littér. Éprouver douloureusement. Souffrir le calvaire, le supplice, les tourments de l'enfer, une mort lente. Marguerite est entrée en agonie cette nuit à deux heures environ. Jamais martyre n'a souffert pareilles tortures, à en juger par les cris qu'elle poussait (Dumas fils, Dame Cam., 1848, p. 294):
    1. Jos-Mari entendait cependant contre sa poitrine la prière, la voix étouffée de Kate, et souffrait son dernier, son plus poignant cas de conscience: devait-il n'écouter que la règle du guide, obliger sa voyageuse à redescendre sur le champ, l'emporter même s'il le fallait? Peyré,Matterhorn, 1939, p. 277.
    ? Rare. Qqn1fait souffrir qqc. à qqn2.Faire subir cette chose à quelqu'un. Le vénérable P. du Breuil (...) traîna de prison en prison les sept dernières années de sa vie. L'histoire n'est pas belle. Mais seul Arnauld nous occupe, lequel porte assez gaillardement les « traitements assez rudes », c'est son mot, que l'on fait souffrir à ses amis (Bremond,Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 287).
    ? Souffrir le martyre*, mille maux*, mort et passion*.
    ? [Le compl. d'obj. n'est précédé d'aucun art.] C'est Dieu qui me châtie quand la misère me dévore, et que je souffre persécution pour la justice (Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 320).
    ? [P. méton. du suj.] Je sais (...) que la charité souffre honte et déshonneur, parce que l'individu qui la réclame est trop souvent, hélas! suspect d'inconduite, et que rarement la dignité des m?urs et du travail le recommande (Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 331).
    2. [Avec une idée d'effort et d'endurance dans l'épreuve] Synon. de supporter.Souffrir des contrariétés, des déconvenues. Je sais que son altesse souffre avec impatience tout ce qui n'est pas elle (Montherl.,Reine morte, 1942, ii, 1ertabl., 1, p. 166).
    ? Empl. abs. Supporter la douleur, la fatigue. Le sport influe grandement sur les qualités de persévérance et de volonté, de courage et d'audace: le sportif doit savoir souffrir et vaincre sa souffrance, il doit savoir oser et cependant mesurer ses efforts (R. Vuillemin,Éduc. phys., 1941, p. 105).
    ? P. ext. Avoir à supporter un dommage important. Synon. subir.Ce n'est pas diminuer un adversaire que lui faire avouer ce qu'il a souffert et les pertes qu'il a éprouvées, mais c'est marquer mieux notre force guerrière et les résultats obtenus par les soldats de Verdun (Bordeaux,Fort de Vaux, 1916, p. 117).
    ? [P. méton. du suj.] Quelque parti que nous prissions, notre esprit en devait souffrir un grand dommage; car les sciences, séparées des lettres, demeurent machinales et brutes, et les lettres, privées des sciences, sont creuses, car la science est la substance des lettres (France,Vie fleur, 1922, p. 346).
    3.
    a) [Avec un sens affaibli] Permettre, tolérer. Brénugat n'est guère jaloux, mais il ne peut souffrir les façons qu'a Jean-Paul de regarder Florence et de lui tenir (...) toutes sortes de propos orduriers mêlés de considérations philosophiques (Duhamel,Désert Bièvres, 1937, p. 237).
    ? [P. méton. du suj.] Prenez l'institution la plus odieuse, l'Inquisition. L'Espagne l'a faite, l'a soufferte, et apparemment s'en serait débarrassée, si elle l'avait voulu (Renan,Avenir sc., 1890, p. 384).Dieu sait ce que nous subissons, ce que notre malheureuse sensibilité doit compenser comme elle peut!... Elle supporte les vacarmes que vous savez; elle souffre les odeurs nauséabondes, les éclairages follement intenses et violemment contrastés (Valéry,Variété III, 1936, p. 268).
    ? Rare. Qqn1souffre qqc. à qqn2.Souffrir des caprices à ses enfants (Besch. 1845-46). Souffrir quelque chose à un jeune homme (Caput 1969).
    ? Souffrir + inf.Je souffrirais être rudement heurté par mes amis (Guéhenno,Journal « Révol. », 1937, p. 41).
    ? [À l'impér. ou dans la lang. épistolaire; corresp. à l'empl. intrans. II A 2 b infra; vieilli ou littér. dans les autres empl.] Souffrir que + subj.Permettre, consentir que. Souffrez que je vous fasse une remarque, que je vous dise la vérité, que je vous parle assis; souffrez que je me justifie. Souffrez que j'articule, contre le professeur d'éloquence au grand séminaire, des griefs qui ne sont que trop précis (France,Orme, 1897, p. 11).J'ai connu des hommes si jaloux de ce qu'ils admiraient éperdument qu'ils souffraient mal que d'autres en fussent épris et même en eussent connaissance, estimant leur amour gâté par le partage (Valéry,Variété III, 1936, p. 43).
    ? Ne pas (pouvoir) souffrir qqc.Ne pas (pouvoir) supporter quelque chose; fam., détester quelque chose. Ne pas souffrir le snobisme, la moindre censure, la critique. [Bonaparte] avait un goût impérieux pour la machine qui fonctionne, les hiérarchies respectées. Il ne pouvait souffrir les abus, le gaspillage, l'arbitraire, la concussion (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 247).Phonsine (...) ne pouvait souffrir l'ail (Guèvremont,Survenant, 1945, p. 102).
    b) DR. Souffrir les servitudes. Accepter les servitudes existantes, les laisser s'exercer librement. Tout contrat de vente passé par devant notaire stipule que l'acquéreur devra « souffrir les servitudes passives conventionnelles ou légales, apparentes ou occultes, continues ou discontinues pouvant grever l'immeuble (...) » (Roland-Boyer1983).
    B. ?
    1. Qqn1souffre qqn 2.Tolérer quelqu'un, tolérer sa personne, sa présence. Aucun changement efficace ne peut s'opérer que par la France; mais tant qu'elle souffrira Bonaparte, l'Europe sera obligée de le souffrir (J. de Maistre,Corresp., 1807, p. 249).
    ? Qqn2se fait souffrir de qqn1.Avec huit ou dix ans de procédés adroits et avec deux cent mille francs de charités habiles on pouvait se faire souffrir de la noblesse française (Stendhal,Nouv. inéd., 1842, p. 70).
    ? Qqn2est souffert.Le roi rentra (...) dans sa bonne ville de Paris (...) Mazarin vint bientôt après l'y rejoindre sans bruit (...) Il ne demandait qu'à être souffert en attendant d'être tout-puissant (France,Génie lat., 1909, p. 51).
    ? Fam. Ne pas/plus pouvoir souffrir qqn. Trouver sa compagnie insupportable; avoir pour cette personne de l'antipathie, de l'aversion. Synon. pop., fam. ne pas pouvoir blairer, sentir; arg. ne pas pouvoir piffer.Ne pouvoir souffrir les bavards, les importuns, les indiscrets, les prétentieux. Rosalie, un peu trop battue, moralement parlant, à propos du jeune monsieur de Soulas, ne pouvait pas le souffrir, pour employer un terme du langage familier (Balzac,A. Savarus, 1842, p. 18).Tu m'attribuais tous les vices, parce que j'étais franche, et que je grimpais aux arbres. Tu n'as jamais pu me souffrir (France,Dieux ont soif, 1912, p. 223).
    ? Empl. pronom.
    ? réciproque. Se supporter réciproquement, les uns les autres. Des amants qui ne pouvaient se quitter, ne peuvent se souffrir étant mariés (Boiste1823).Écrire quoi? (...) Et cette enfantine marque d'ennui (...) cette impuissance bizarre à laisser paisiblement une journée se perdre; et le temps, et l'orgueil, et l'être apparent que l'on est, se ressentir et se souffrir entre eux (...) tels quels (Valéry,Tel quel II, 1943, p. 14).
    ? réfl. Se supporter soi-même, s'accepter. Cet esprit a reçu quelque profonde blessure: peut-être ne pouvant se souffrir, dans le sentiment de son impuissance, cherche-t-il à se donner le change en ne trouvant qu'impuissance partout? (Delacroix,Journal, 1854, p. 260).Ne pas pouvoir se souffrir quelque part. Trouver insupportable d'être quelque part. Dès qu'il était sur la porte, le vent lui parlait. Il ne pouvait plus se souffrir ici (Pourrat,Gaspard, 1930, p. 38).
    2. Spéc. [Le suj. désigne un animal]
    a) MANÈGE. Souffrir l'éperon. Être insensible à l'éperon. (Dict. xixeet xxes.).
    b) ZOOTECHNIE. [Le suj. désigne une jument en chaleur] Souffrir l'étalon. Tolérer son approche (Dict. xixeet xxes.).
    C. ? Qqc.1souffre qqc.2
    1. Synon. de essuyer, subir.Si la dot comprend des obligations ou constitutions de rente qui ont péri, ou souffert des retranchemens qu'on ne puisse imputer à la négligence du mari, il n'en sera point tenu, et il en sera quitte en restituant les contrats (Code civil, 1804, art. 1567, p. 290).La grâce de Dieu, la vie surnaturelle s'établit dès lors en moi dans une certaine solidité, qui a souffert bien des affaiblissements, mais qui ne s'est guère démentie gravement (Dupanloup,Journal, 1851-76, p. 31).
    2.
    a) Synon. de admettre, tolérer.Souffrir du retard, une exception, (certaines) atteintes, des dispenses, d'importantes dérogations; cette règle souffre exception. L'?il pouvait facilement y saisir la ligne où les terrains réchauffés par les rayons solaires commencent à souffrir la culture et laissent apparaître les végétations de la flore norvégienne (Balzac,Séraphita, 1835, p. 180).
    ? [Notamment dans des tournures nég.] Ne pas souffrir le moindre délai, examen, retardement; ne pas souffrir de comparaison, d'exception; ne souffrir aucune difficulté; une raison qui ne souffre point de répartie, de réplique; ne plus souffrir de contradictions. J'ai découvert ma ligne de conduite. Elle est simple, et ne souffre pas de discussion (Benoit,Atlant., 1919, p. 189).
    ? Loc. proverbiale. Le papier souffre tout. On peut écrire sur le papier tout ce que l'on veut, vrai ou faux, bon ou mauvais:
    2. Le langage politique est riche de formules de conciliation impossible, car le papier souffre tout. On parlera, par exemple, de « réaliser la volonté de la majorité dans le respect des droits de la minorité » (...) sans admettre ce qui est pourtant évident: à savoir que ce qui est donné à l'un des termes de la formule est nécessairement enlevé à l'autre. Vedel,Dr. constit., 1949, p. 247.
    ? [P. allus. à ce proverbe] Et sur l'inscription [de sa tombe], c'est là qu'on en lira des gosses! le marbre est comme le papier, il souffre tout (Vidocq,Mém., t. 4, 1828-29, p. 214).Ces fresques [à Munich], le livret l'avoue, sont traitées par de simples élèves. C'est une économie de toiles. Les murs souffrent tout (Nerval,Voy. Orient, t. 1, 1851, p. 31).
    b) Synon. de offrir, présenter.La connaissance réservée au fils, Matth, il l'étend d'une vision et d'une compréhension semblable à celle que le père a du fils. Cette solution générale souffre difficulté pour quelques passages (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1096).Cette classification souffrait contestation, tant du point de vue juridique qu'au nom de l'histoire (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 184).
    II. ? Empl. intrans.
    A. ? [Le suj. désigne un être animé]
    1.
    a) Qqn souffre.Éprouver une douleur physique ou morale. Synon. pâtir.C'est que j'ai souffert depuis dix mois, horriblement ? souffert à devenir fou et à me tuer! (Flaub.,Corresp., 1871, p. 238).L'homme qui a beaucoup souffert est pareil à celui qui connaîtrait beaucoup de langues, et serait capable de comprendre tous les hommes (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 300).
    ? [P. méton. du suj.] Loin de la calme Trinité, À ces bouches pleines de soufre, Vous verseriez la volupté D'un chant qui jouit et qui souffre (Noailles,Éblouiss., 1907, p. 326).Quel c?ur ayant aimé et souffert n'en serait reconnaissant à Beethoven? (Rolland,Beethoven, t. 1, 1937, p. 161).
    ? [Le suj. désigne un coll.] En France même, la résistance, à mesure qu'elle souffrait et agissait davantage, resserrait son unité (De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p. 90).
    ? P. métaph. Entre Ortach et les Casquets (...) la mer est resserrée et gênée, et l'état de malaise pour la mer détermine localement l'état de tempête. La mer souffre comme autre chose; et là où elle souffre, elle s'irrite (Hugo,Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 116).
    ? Fam. Se donner du mal. J'ai souffert pour lui faire comprendre cela (HanseNouv.1983).
    ? Qqn1souffre à qqn2de faire qqc.Permettre à quelqu'un de faire quelque chose. Souffrir à ses proches de faire parfois du bruit (Caput1969).
    ? Loc. verb. Ne plus souffrir ou avoir cessé de souffrir. Être mort. Mourir! Dormir! et rien de plus, et puis ne plus souffrir! (Dumas père, Hamlet, 1848, iii, 4, p. 210).
    b) Souffrir à.Avoir mal à. Souffrir à toutes les jointures (Ac.).
    c) Souffrir dans.Éprouver du dommage. Souffrir dans son commerce, dans ses intérêts. L'armée a beaucoup souffert dans sa marche, faute de provisions (Ac.).
    ? En partic. Souffrir dans sa chair. Être mutilé. J'ai à peine souffert dans ma chair. C'est une mutilation terriblement propre et simple. Quand je pense à mes camarades, à ceux que j'entendais crier près de moi, à Chartres, pendant ma guérison, oui, ma guérison, car mes plaies se sont fermées très vite! (Duhamel,Suzanne, 1941, p. 123).
    d) Souffrir par/pour qqn.Pâtir par la faute de, pour le bien de. Jésus-Christ a souffert pour les hommes. Combien ma mère, physiquement et moralement, a souffert pour moi! (Michelet,Journal, 1856, p. 303):
    3. ... écoute-moi donc! Et ne pâlis pas comme tu fais!... Est-ce à un homme que je parle? ou à un enfant? (...) à un enfant, mon père, qui souffre, et qui a déjà beaucoup souffert par vous! Épuisé par la contrainte qu'il s'imposait pour ne pas crier toute sa douleur, Michel se renversa sur un fauteuil, et baissa la tête. R. Bazin,Blé, 1907, p. 148.
    e) Souffrir pour qqc.[Les héros] luttent pour l'amour, ils mentent et ils trompent pour l'amour, et la société qui vient de voir mourir et souffrir pour l'ambition, pour le pays, et plus souvent encore, pour une définition juste de Dieu, oublie tout cela au théâtre et dans le livre (Brasillach,Corneille, 1938, p. 107).
    2. Souffrir de + subst. (désignant la cause)
    a)
    ?) [Le compl. prép. désigne une pers.] [Le maître de la troupe] est ardent, sensuel, sensible, égoïste avec les femmes, prêt à souffrir d'elles pourtant (Brasillach,Corneille, 1938, p. 352).
    ?) [Le compl. prép. désigne un inanimé]
    ? [En parlant de souffrances physiques] Ressentir une douleur à telle partie du corps. Souffrir de l'estomac, de la poitrine, de la tête; d'où souffrez-vous? souffrir de partout; ne souffrir de nulle part. L'on voit un invalide souffrir d'un membre qu'il n'a plus (Ponchon,Muse cabaret, 1920, p. 303).Les palombes aux yeux crevés et qui servent d'appeaux, s'agitaient, souffraient de la faim et de la soif (Mauriac,Myst. Frontenac, 1933, p. 289).
    ? Souffrir d'(une maladie). (En) être atteint; avoir (cette maladie). Souffrir d'un cancer (du foie), d'un lumbago, d'un ulcère (à l'estomac), de rhumatismes; souffrir de dépression, de neurasthénie, d'une rage de dents; (p. anal.) souffrir d'un défaut (de la vue), d'un handicap, d'un malaise, de certains troubles, d'une infortune physique. Il y a quelque temps, je voyais un ami qui souffrait d'un caillou dans le rein (Alain,Propos, 1911, p. 99).
    ? [En parlant de souffrances morales] En ressentir les effets; en pâtir. Souffrir du mal du pays, du qu'en dira-t-on, d'un remords; souffrir des reproches (qu'on nous adresse, de sa propre conscience), de l'absence de ceux qu'on aime; souffrir de jalousie, de son impuissance, d'ingratitude. L'être pensant qui n'a que soi pour but souffre d'une vacance abominable (Mauriac,Journal 1, 1934, p. 77).Une femme souffre plus de la perte de son enfant que de l'amputation d'un de ses propres membres (Carrel,L'Homme, 1935, p. 313).
    ? [Le suj. désigne un attribut de l'homme] Si la sensibilité de l'homme moderne se trouve fortement compromise par les conditions actuelles de sa vie, et si l'avenir semble promettre à cette sensibilité un traitement de plus en plus sévère, nous serons en droit de penser que l'intelligence souffrira profondément de l'altération de la sensibilité (Valéry,Variété III, 1936, p. 264).
    Rem. Colin 1971 note: ,,Le tour avec de ce que signifie « éprouver de la souffrance du fait que ». Il se construit avec l'indicatif ou le subjonctif: Il ne pensait pas à souffrir de ce qu'un autre avait possédé Gisèle (Mauriac)``.
    b) Souffrir de + inf.Éprouver du chagrin, de la peine de. Souffrir d'être incompris. Il ne pouvait pas souffrir de voir une femme malade à côté de lui (Pourrat,Gaspard, 1931, p. 185).
    ? [À l'impér., vieilli ou dans la lang. épistolaire; corresp. à l'empl. trans. I A 3 a supra] Souffrez de + inf.Veuillez + inf. Souffrez de m'en dire quelques mots (Valéry,Variété IV, 1938, p. 179).
    3. P. anal. [Le suj. désigne]
    a) [un animal] Avoir mal. Ils feront ce qu'ils disent! (...) Je connais ces diables acharnés! Il secoua la tête, comme un chien qui souffre d'une oreille (Vercors,Sil. mer, 1942, p. 75).
    b) [une plante] Subir des dommages, des dégâts du fait de. Les arbres et en particulier les jeunes semis pouvaient souffrir d'une insolation excessive ou de gelées tardives (Cochet,Bois, 1963, p. 133).
    ? Empl. abs. Bogota, située à 2 600 mètres, sur un plateau où la végétation arborescente souffre déjà, est entourée de vastes étendues (Brunhes,Géogr. hum., 1942, p. 97).
    SYNT. Avoir peur de souffrir, de faire souffrir qqn, son entourage; faire une piqûre à un blessé, à un malade pour l'empêcher de souffrir; apprendre à souffrir; plutôt souffrir que mourir; cet animal souffre, a l'air de souffrir; les morts ne souffrent plus; souffrir beaucoup, cruellement, extrêmement; souffrir à en mourir, à en hurler; souffrir comme un damné, comme une bête; ce qui me fait le plus souffrir c'est de ne pouvoir (faire telle chose); souffrir avec qqn par sympathie; souffrir inutilement, en secret, en silence; souffrir dans son amour-propre, dans son honneur, dans son orgueil, dans sa réputation; souffrir d'un préjudice, d'un préjugé; souffrir par le départ de qqn, par sa (propre) faute, par une femme; souffrir pour une cause, pour le droit, la justice, la liberté, la paix, la vérité; souffrir pour son honneur, pour ses intérêts, pour sa foi, pour son pays, pour sa patrie, pour sa religion; souffrir pour le salut de qqn; souffrir sans une plainte.
    B. ? [Le suj. désigne un inanimé]
    1. [Le suj. désigne un élément concr.] Subir des dégâts, des dommages.
    a) [Le suj. désigne notamment une région, l'agriculture]
    ? Souffrir de.Quand le soleil se leva, l'atmosphère était chaude et toute chargée encore de la poussière de la veille. Depuis six semaines, la terre souffrait de sécheresse (R. Bazin,Blé, 1907, p. 232).De canton à canton, de département à département, les jeunes acquièrent plus de lucidité sur les maux véritables dont souffre l'agriculture (Debatisse,Révol. silenc., 1963, p. 164).
    ? Souffrir dans.L'Italie obtint tous les accords commerciaux dont l'impécuniosité qui lui est naturelle avait le plus pressant besoin. Elle les obtint même parfois à nos dépens. Lyon fut atteint dans ses soieries, ainsi que le Comtat, la Drôme et l'Ardèche; le Languedoc souffrit dans ses vins (Maurras,Kiel et Tanger, 1914, p. 141).
    ? Empl. abs. La moyenne et la grande culture souffrent profondément et ne peuvent échapper à la ruine qu'à force d'intelligence, de capitaux et de savoir (Guyot,Agric. Lorr., 1889, p. 47).
    b) [Le suj. désigne une construction, une ville]
    ? Souffrir de.Herlem souffrait du bombardement (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 394).
    ? Empl. abs. On a soin de faire en sorte de suivre le fil du bois, autant que faire se peut, pour que les pieds soient plus solides. Ils ont besoin de force, puisque c'est toujours la partie du meuble qui souffre le plus (Nosban,Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 16).
    c) [Le suj. désigne un objet, un vêtement, un coloris, un son]
    ? Souffrir de.Les taux de compression [des moteurs] dépassent (...) fréquemment 6, souvent pour approcher 7, sans que le moteur ait à en souffrir (Tinard,Automob., 1951, p. 330).
    ? Souffrir dans (ici, p. méton. du suj.).Nous avions beaucoup souffert dans nos agrès, et nos mâts étaient fortement endommagés (Mérimée,Mosaïque, 1833, p. 138).
    ? Empl. abs. Il faut voir des morceaux, où comme ici [Joueur de violon de Raphaël], le coloris n'a pas souffert, et où le relief est intact (Taine,Voy. Ital., t. 1, 1866, p. 257).Il tempête... sa redingote a souffert (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 539).
    2. Au fig. [Le suj. désigne un fait, un événement, une action] Être victime d'un mécompte; subir une altération.
    ? Souffrir de.Le pays souffre du chômage, de la crise économique; le niveau de vie souffre de l'inflation; le monde souffre de la confusion des valeurs. À l'intérieur de l'armée, l'activité dans le domaine de l'instruction et de la préparation à la guerre n'a pas souffert des événements politiques (Affaire Dreyfus, 1900, p. 241).Si le mouvement musical n'est pas respecté dans Couleur ou Senor, le mot est mal prononcé, mais la signification n'en souffre pas (Arts et litt., 1935, p. 50-5).
    ? Empl. abs. Aucun pays européen ne pouvait prématurément faire cavalier seul et commercer sur la base dollar, car ses exportations vers ses voisins eussent souffert (Univers écon. et soc., 1960, p. 38-9).
    REM. 1.
    Souffrir, subst. masc.,rare. État ou fait de souffrir. Il est à moi ce visage [de sa femme] si plein de bonne humanité où je voyais la chair de mon contentement et de mon souffrir (Giono,Bout route, 1937, I, 8, p. 43).
    2.
    Souffroir, subst. masc.Endroit où l'on souffre. Entre Lariboisière et l'abattoir, ces deux souffroirs, je reste rêvant, à respirer un air chaud de viande (Goncourt,Journal, 1863, p. 1279).
    Prononc. et Orth.: [suf?i:?], (il) souffre [suf?]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. ca 1050 sofrir « supporter, endurer quelque chose de pénible » (Alexis, éd. Chr. Storey, 230); 2. a) ca 1135 « permettre quelque chose » (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, 1979, réd. C); ca 1170 souffrir que + subj. « consentir, permettre » (Marie de France, Lais, Eliduc, éd. J. Rychner, 670); 1174-76 souffrir qqc. à qqn (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 443); 1542 souffrir de + inf. « pouvoir » (A. Heroet, La Parfaicte amye, 1erlivre ds ?uvres, éd. F. Gohin, p. 7); 1588 ne (pas) pouvoir souffrir de + inf. « ne pas admettre de » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, 1, chap. 36, p. 227); b) 1677 ne pas pouvoir souffrir qqn « ne pas ou ne plus pouvoir le supporter » (Flechier, Lamoignon ds Littré); 1689 ne pas pouvoir souffrir qqc. (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 534); 3. 1548 le papier souffre tout (N. du Fail, Baliverneries, éd. J. Assézat, p. 145); 4. déb. xiies. « (d'une chose) supporter sans dommage » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 608); 1640 « (d'une chose) admettre, pouvoir recevoir » (Corneille, Horace, II, 1); 5. a) 1remoit. xiies. « éprouver douloureusement » (Psautier Oxford, 58, 7 ds T.-L.); 1121-34 le martire que Deus sufri (Philippe de Thaon, Bestiaire, 3004 ds T.-L.); 1498-1515 souffrir martire (Gringore, Vie Monseigneur St Loys, éd. Ch. d'Hericault et A. de Montaiglon, II, p. 171); 1666 id. fig. (Molière, Misanthrope, II, 4); b) 1283 soufrir mort et passion (au sens propre) (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 1, § 741, p. 381); 1690 cet importun m'a fait souffrir mort et passion « il m'a fort fatigué » (Fur.); id. souffrir mille morts (ibid., s.v. mort). B. Verbe intrans. 1. ca 1480 « éprouver une douleur physique ou morale » (Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 10170); 1835 il a cessé de souffrir « il est mort » (Ac.); 2. 1498-1515 souffrir de mal et d'engoise (Gringore, op. cit., p. 134); 1740 souffrir du pied, de la tête (Ac.); 1800 souffrir de la goutte (Geoffroy, Méd. prat., p. 425); 3. 1668 « subir un dommage matériel » (La Fontaine, Fables, Le Chêne et le roseau, livre 1, p. 22). C. Verbe pronom. 1. av. 1188 « attendre, patienter » (Partenopeus de Blois, éd. J. Gildea, 7822, var.); 2. 1550 « être toléré, supporté » (La Grise, trad. Guevara, I, 2 ds Hug.); 3. 1578 « se tolérer, se supporter mutuellement » (Garnier, Marc-Antoine, éd. W. Foerster, I, p. 197). D'un lat. pop. *sufferire, altér. du lat. sufferre « supporter, endurer ». Jusqu'au xviies., souffrir était en concurrence avec douloir*, v. Dub.-Lag. 1960: ,,mot courant au xvies., encore conjugué par Oudin; pour Maupas, il existe seulement à l'infinitif; hors d'usage au milieu du siècle (le 17e), il est regretté par La Bruyère``. Fréq. abs. littér.: 15 383. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 21 328, b) 21 060; xxes.: 24 680, b) 21 092. Bbg. Picoche (J.). Le Schéma actanciel des verbes endurer,... souffrir. Colloque Internat. sur le Moy. Fr. 4. 1982. Amsterdam. Amsterdam, 1985, pp. 217-225. ? Quem. DDL t. 17.


    Wiktionnaire


    Verbe - français

    souffrir \su.f?i?\ transitif et intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)

    1. Sentir de la douleur.
      • ? Qu'est-ce que vous faites, en ce moment ?
        ? Je souffre.
        (Alphonse Daudet, La Doulou)
      • ? Mourir n'est rien, c'est dans l'ordre, disait souvent Pascal. Mais souffrir, pourquoi ? c'est abominable et stupide ! (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre IX)
      • La masse croit qu'elle souffre parce qu'elle subit une inique conséquence d'un passé qui était plein de violences, d'ignorance et de méchanceté [?]. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre V, La grève générale politique, 1908, page 227)
      • Son pied gauche, dont l'orteil rongeait la chaussette dix fois raccommodée, déchiquetant les mailles et creusant sa trouée, le faisait souffrir cruellement. (Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, page 9)
      • ? Je n'ai pas tellement peur de mourir, dit Maillat au bout d'un moment. C'est de souffrir que j'ai peur. (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 148)
      • Les hommes sont internés en Lituanie, dans les camps de Milejgany, Jewie et Roon où ils souffrent du froid intense, du manque de nourriture et d'eau potable, des conditions précaires d'hébergement, de la vermine et des humiliations. (Philippe Nivet, La France occupée 1914-1918, Armand Colin, 2014)
      • Souffrir cruellement.
      • Il souffre comme un damné.
      • Souffrir de la tête, de l'estomac, de la poitrine, etc.
      • Souffrir du froid, du chaud.
      • Souffrir de la faim, de la soif.
      • L'armée a beaucoup souffert dans sa marche, faute de ravitaillement.
    2. Éprouver de la peine, du dommage.
      • [?] ; elle lui pardonna une légèreté d'esprit, dont, après tout, elle n'avait jamais souffert : quand les défauts des autres ne nous nuisent pas, il est rare qu'ils nous choquent beaucoup. (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d'Ernestine, 1762, édition ?uvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
      • Désormais donc, les prévenus seront, au moment de leur arrestation, conduits directement ä la Roquette, où, séparés les uns des autres, comme le sont les enfants jugés, ils n'auront pas à souffrir du contact de leurs co-détenus. (Société pour le patronage des jeunes détenus et des jeunes libérés du département de la Seine : Assemblée générale du 14 juillet 1844, Paris : Imprimerie de A. Henry, 1844, pages 58-59)
      • Il souffre de votre humeur, de vos caprices. ? Je souffre de l'entendre parler ainsi. ? Les enfants souffrent des divisions de leurs parents.
    3. (Médecine) Être atteint de ; être contaminé par.
      • M. A? G?, demeurant à Troyes, souffre depuis longtemps d'une entérite que différents traitements n'ont pu guérir. (Émile Coué, La Maîtrise de Soi-même par l'autosuggestion consciente, éd. 1935, page 31)
      • En août, Proust apprend le suicide par pendaison, à Londres, d'Emmanuel Bibesco qui souffrait de paralysie faciale. (Cyril Grunspan, Marcel Proust: Tout dire, Portaparole, 2005, page 67)
      • Bien que souffrant d'une néphrite chronique avec complications cardiaques, il ne voulut pas consentir à prendre le moindre repos, [?]. (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 55)
      • Pour guérir le dernier-né de la Reine, qui souffrait d'un abcès à la gorge et qu'Hadès semblait encore une fois attirer dans ses ténèbres, le médecin Olympos avait jugé qu'il fallait prendre les grands moyens : une incubation, et à Canope. (Françoise Chandernagor, Les Enfants d'Alexandrie, éditions Albin Michel, 2011)
      • Les auteurs ont présenté à des étudiants universitaires des personnes souffrant de bégaiement et à qui on avait accolé une vignette explicative des causes à l'origine de leur bégaiement. (David Bourguignon et Stéphanie Demoulin, « Bégaiement et stigmat social », chapitre 13 de Les bégaiements de l'adulte: Première synthèse des connaissances, sous la direction de Bernadette Piérart, éditions Mardaga, 2013)
      • (Figuré) Souffrir des mêmes travers, des mêmes défauts.
    4. Éprouver des dommages, en parlant des choses.
      • Les vignes, les blés ont souffert de la gelée, de la grêle.
      • Ce village a beaucoup souffert des ravages de la guerre.
    5. (Transitif) Endurer.
      • Souffrir la douleur.
      • Souffrir le mal.
      • Souffrir les tourments, la persécution, le martyre, la mort.
      • Souffrir les injures, la faim, la soif, la pauvreté.
    6. (Transitif) Supporter.
      • Je n'aime pas les épinards, et j'en suis enchanté, car si je les aimais, j'en mangerais, et je ne puis les souffrir. (Étienne Arnal : Mot attribué à Arnal par Pierre Larousse dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, article « Caricature », tome 3, 1867, page 396)
      • Catilina s'était entraîné à souffrir la fatigue, la faim et le froid.
      • Ne pouvoir souffrir une personne, une chose : avoir pour elle de l'éloignement, de l'aversion.
      • Cette marâtre ne peut souffrir les enfants de son mari.
      • Personne ne peut le souffrir.
      • Il est d'une insolence que je ne puis souffrir.
    7. (Transitif) Tolérer, ne pas empêcher, même si on le peut.
      • Le roi n'eût jamais souffert qu'un pavillon, autre que le sien, flottât à une corne d'artimon ou au sommet du grand mât [?]. (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, page 53)
      • L'interdiction de fumer ne souffrait aucune exception, mais quelques officiers sortirent dans la galerie pour y chiquer à leur aise. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 147 de l'édition de 1921)
      • Souffrez qu'une autre
        En moi se glisse
        (Sans logique - chanson, Mylène Farmer, 1988)
      • Nous tremblerions, ô Ciel, devant des Sarrasins !
        Voulons-nous seulement les souffrir nos voisins ?
        (Tardieu-Saint-Marcel, Charles Martel ou La France délivrée, chant Ier ; Marié et Cie libraires, Paris, 1806, page 21)
      • Don Juan -- Ha que dites-vous là, elles sont les plus belles du monde, souffrez que je les baise, je vous prie. (Molière, Don Juan, acte II, scène II)
    8. (Transitif) Permettre.
      • Souffrez, monsieur, que je vous le dise.
      • Je ne souffrirai pas que vous me parliez sur ce ton.
      • Souffre que je te dise que tu as trop sacrifié à la Vénus des carrefours. (Anatole France, L'Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 23)
    9. (Transitif) Admettre, être susceptible de.
      • [?] : sous l'ancien régime, en Gascogne, le droit d'aînesse ne souffrait jamais d'exception, et un bien de famille conservé intégralement, de génération en génération, n'était jamais divisé. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
      • Cette affaire ne souffre point de retard, de délai, de difficulté.
      • Cette raison ne souffre point de réplique.
      • Cette règle souffre des exceptions.
      • La poésie ne souffre pas la médiocrité.

    Nom commun - français

    souffrir \su.f?i?\ masculin

    1. Action de souffrir.
      • Dans ma pauvre carcasse creusée, vidée par l'anémie, la douleur retentit comme la voix dans un logis sans meubles ni tentures. Des jours, de longs jours où il n'y a plus rien de vivant en moi que le souffrir. (Alphonse Daudet, La Doulou)
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    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    SOUFFRIR. (Je souffre, tu souffres, il souffre; nous souffrons, vous souffrez, ils souffrent. Je souffrais. Je souffris. Je souffrirai. Je souffrirais. Que je souffre. Que je souffrisse. Souffrant. Souffert.) v. intr.
    Sentir de la douleur. Souffrir cruellement. Il souffre comme un damné. Souffrir de la tête, de l'estomac, de la poitrine, etc. Souffrir à toutes les jointures. Souffrir du froid, du chaud. Souffrir de la faim, de la soif. L'armée a beaucoup souffert dans sa marche, faute de ravitaillement. Il a cessé de souffrir, Il est mort.

    SOUFFRIR signifie encore Éprouver de la peine, du dommage. Il souffre de votre humeur, de vos caprices. Je souffre de l'entendre parler ainsi. Je souffre à l'entendre. Les enfants souffrent des divisions de leurs parents. Souffrir dans sa réputation. Souffrir pour sa religion. J'ai souffert de lui tout ce qu'on peut souffrir. Il se dit aussi des Choses qui éprouvent quelque dommage. Les vignes, les blés ont souffert de la gelée, de la grêle. Ce village a beaucoup souffert des ravages de la guerre.

    SOUFFRIR s'emploie aussi comme verbe transitif et signifie Endurer. Souffrir la douleur. Souffrir le mal. Souffrir les tourments, la persécution, le martyre, la mort. Souffrir les injures, la faim, la soif, la pauvreté. Fig. et fam., Souffrir mort et passion, Éprouver de grandes douleurs ou, par exagération, Être très impatienté. Ce mal de dents m'a fait souffrir mort et passion. Sa lenteur me fait souffrir mort et passion. On dit dans le même sens Souffrir le martyre. En l'entendant parler ainsi, je souffrais le martyre.

    SOUFFRIR signifie aussi Supporter. Catilina s'était entraîné à souffrir la fatigue, la faim et le froid. Ne pouvoir souffrir une personne, une chose, Avoir pour elle de l'éloignement, de l'aversion. Cette marâtre ne peut souffrir les enfants de son mari. Personne ne peut le souffrir. Il est d'une insolence que je ne puis souffrir. Prov., Le papier souffre tout, On écrit sur le papier tout ce qu'on veut, vrai ou faux, bon ou mauvais.

    SOUFFRIR signifie encore Tolérer, ne pas empêcher, quoiqu'on le puisse. Pourquoi souffrez-vous cela? Je ne puis souffrir qu'on me dérange à toute heure. Il signifie également Permettre. Souffrez, monsieur, que le vous dise. Je ne souffrirai pas que vous me parliez sur ce ton. Il se dit aussi des Choses et signifie Admettre, être susceptible de. Cette affaire ne souffre point de retard, de délai, de difficulté. Cette raison ne souffre point de réplique. Cette règle souffre des exceptions. La poésie ne souffre pas la médiocrité.

    Littré

    SOUFFRIR (sou-frir), je souffre, tu souffres, il souffre, nous souffrons, vous souffrez, ils souffrent?; je souffrais?; je souffris?; je souffrirai?; je souffrirais?; souffre, souffrons, souffrez?; que je souffre, que nous souffrions, que vous souffriez?; que je souffrisse?; souffrant?; souffert v. a.
    • 1Le sens étymologique et propre est supporter?; il se divise en deux acceptions?: résister à quelque chose de fâcheux, de pénible?; endurer.

      Résister à. Il ne saurait souffrir le soleil, le serein. C'est une place qui ne peut souffrir un siége. Cet homme ne peut souffrir la mer. Je ne comprends pas comme M. de Grignan peut aller dans un pays [les montagnes du Dauphiné] dont les ours ne peuvent souffrir la demeure, Sévigné, 9 mars 1689. Accoutumés à demeurer dans des maisons commodes, à vivre dans l'abondance et dans l'oisiveté, ils ne pouvaient plus souffrir la faim, la soif, les longues marches, les veilles, ni les autres travaux de la guerre, Rollin, Hist. anc. ?uv. t. I, p. 445, dans POUGENS.

      Souffrir un assaut, soutenir un assaut.

      Terme de manége. Souffrir l'éperon, se dit d'un cheval qui n'est pas sensible à l'éperon.

      Souffrir l'étalon, se dit de la jument quand elle est bien en chaleur.

      Endurer. Souffrir la prison avec fermeté. Souffrir patiemment la mauvaise fortune. Et j'aurais cette injure impunément soufferte?! Rotrou, Vencesl. II, 1. Non, je ne puis souffrir cette lâche méthode Qu'affectent la plupart de vos gens à la mode, Molière, Mis. I, 1. Moi qui ne puis pas souffrir la vue ni l'imagination d'un précipice, Sévigné, 9 mars 1689. Représentez-vous un homme né dans les richesses et qui les a dissipées?; il ne peut souffrir sa pauvreté, Bossuet, la Vallière. L'imagination ne peut souffrir les vérités abstraites et extraordinaires?: elle les regarde, ou comme des spectres qui lui font peur, ou comme des fantômes dont elle se moque, Malebranche, Rech. vér. éclairc. liv. I, t. IV, p. 67, dans POUGENS. [Elle] ? souffre des affronts que ne souffrirait pas L'hôtesse d'une auberge à dix sous par repas, Boileau, Sat. X. Ah?! je ne puis, Albine, en souffrir la pensée, Racine, Brit. III, 4. Amilcar, surnommé Barca, souffrait avec peine le dernier traité que le malheur des temps avait forcé les Carthaginois d'accepter, Rollin, Hist. anc. ?uv. t. I, p. 369, dans POUGENS. Ceux qui souffraient la servitude, et ceux qui, par leurs intérêts particuliers, cherchaient à la faire souffrir, Montesquieu, Rom. 1.

      Ne pouvoir souffrir une personne, une chose, avoir de l'aversion pour cette personne, cette chose. M. de Lamoignon ne pouvait souffrir ces hommes chargés des affaires du public et des particuliers, qui se regardent comme invisibles, Fléchier, Lamoignon. Je sens qu'il m'ennuie à mourir?; Je l'estime beaucoup et ne puis le souffrir, Destouches, Glorieux, II, 4. Il a commencé par établir que je ne pouvais pas le souffrir, Marivaux, le Legs, sc. 23. Il m'est impossible d'aimer Héraclius [de Corneille], je vous l'avoue?; je crois vous avoir cité Mme du Châtelet, qui ne pouvait souffrir cette pièce, dans laquelle il n'y a pas un sentiment qui soit vrai, Voltaire, Lett. d'Argental, 23 sept. 1761.

      Je ne puis souffrir que cela se fasse, il m'est désagréable que cela se fasse. Chavigni, qui était rentré dans le cabinet, son unique élément, et qui y était rentré par le moyen de M. le Prince, ne pouvait souffrir qu'il l'abandonnât?; et il pouvait encore moins souffrir qu'il se tînt en bonne intelligence avec Mazarin qui était l'objet de son horreur, Retz, Mém. t. II, liv. III, p. 403, dans POUGENS. Mais je ne puis souffrir qu'un esprit de travers? Se donne en te louant une gêne inutile, Boileau, Disc. au roi.

    • 2Ne pas se détériorer, en parlant des choses. Le poisson non salé ne pouvait souffrir le transport au delà de trente à quarante heures, Mercier, Tabl. de Par. 34.
    • 3Tolérer, ne pas empêcher. Ce n'est pas qu'un emploi ne doive être souffert, La Fontaine, Fabl. XII, 27. On pourrait aucunement Souffrir ce défaut aux hommes, La Fontaine, ib. IX, 1. Je souffre bien que tu le sois [Sosie], Souffre aussi que je le puisse être, Molière, Amph. III, 7. Mme la Dauphine ne souffrait pas qu'on touchât aux oints du Seigneur, Fléchier, Dauphine. Jusqu'à quand souffre-t-on que ce peuple respire?? Racine, Esth. II, 1. On n'y souffre ni meubles précieux, ni habits magnifiques, ni festins délicieux, ni palais dorés, Fénelon, Tél. V Charles II n'avait bien voulu souffrir qu'on le fît catholique sur la fin de sa vie, que par complaisance pour ses maîtresses et pour son frère, Voltaire, Louis XIV, 14. On vient d'imprimer dans un journal l'article Femme, qu'on tourne horriblement en ridicule?; je ne peux pas croire que vous ayez souffert un tel article dans un ouvrage sérieux [l'Encyclopédie], Voltaire, Lett. d'Alemb. 13 nov. 1759. Il faut souffrir ce qu'on ne peut empêcher, Beaumarchais, Mar. de Fig. IV, 8.

      Souffrir quelqu'un, le tolérer, le laisser faire ceci ou cela. Bien plus, on ne vous souffre ici que ce seul jour, Corneille, Nicom. III, 4. L'ordre de l'empereur n'admet ici personne, Et ma commission n'y souffre que vous deux, Rotrou, Bélis. III, 2. Et l'Académie, entre nous, Souffrant chez soi de grands fous?, Boileau, Épig. XX. Aux bords que j'habitais je n'ai pu vous souffrir, Racine, Phèdre, II, 5. Vos sentiments sont avoués de votre père, et vous pouvez souffrir à vos genoux un homme que vous allez épouser, Marivaux, Serm. indiscr. IV, 5.

      Souffrir se dit pour laisser, avec un nom de personne pour régime direct et un verbe à l'infinitif. En Europe, où les rois sont d'une humeur civile, Je ne leur rase point de château ni de ville?; Je les souffre régner, Corneille, l'Illus. com. II, 2. Il y avait des diacres continuellement appliqués à prendre garde que chacun fût attentif, et à ne souffrir personne sommeiller, rire, parler à l'oreille, ou faire quelque signe à un autre, Fleury, M?urs des chrétiens, XL.

    • 4Permettre. Souffrez que votre fille embrasse vos genoux, Corneille, Poly. III, 3. Je ne vous puis souffrir de dire une sottise, Corneille, Suite du Ment. III, 2. Jusques? à lui souffrir, en cervelle troublée, De courir tous les bals et les lieux d'assemblée, Molière, Éc. des mar. I, 2. Le père Lemoine a apporté une modération à cette permission générale [donnée aux femmes par les casuistes de se parer]?; car il ne le veut point du tout souffrir aux vieilles, Pascal, Prov. IX. Vous êtes obligés de leur souffrir [à vos domestiques] ce que vous ne voulez pas vous interdire?; il faut fermer les yeux à des désordres que vous autorisez par vos m?urs, Massillon, Petit carême, Vic. vert. des grands. S'il en est ainsi, rendez-moi ma montre?; je ne souffrirai pas? - Copp?: Ah?! vous ne souffrirez pas? vous le prenez avec moi sur un singulier ton, Al. Duval, Jeun. de Henri V, II, 10.
    • 5Recevoir quelque dommage. L'escadre a souffert un vrai désastre.

      Souffrir une rude, une furieuse tempête, être agité d'une rude, d'une furieuse tempête.

      Souffrir un coup de vent, être battu d'un coup de vent

    • 6Éprouver une peine physique ou morale de quelque chose. Souffrir la douleur, souffrir le martyre, souffrir une perte, un dommage. Les qualités excessives nous sont ennemies, et non pas sensibles?; nous ne les sentons plus, nous les souffrons, Pascal, Pens. I, 1, édit. HAVET. Coulanges a la goutte comme un petit débauché?; il crie? il voit du monde? il ne souffre pas même ses douleurs sérieusement, Sévigné, 4 févr. 1689. Combien dans cet exil ai-je souffert d'alarmes?! Racine, Andr. I, 1. Il ajouta qu'il les avait menés à Samos pour y souffrir l'exil qu'ils avaient fait souffrir à Philoclès, Fénelon, Tél. XI. Dans ce dernier adieu ne va pas m'attendrir?; Et sache voir du moins ce que je sais souffrir, P. Lebrun, Marie St. V, 5.

      Par exagération. Souffrir mort et passion, éprouver des douleurs cruelles?; et aussi être vivement impatienté. Sa lenteur me fait souffrir mort et passion.

      On dit de même?: souffrir le martyre.

    • 7Admettre, recevoir, être susceptible, en parlant des choses. Pour un c?ur généreux ce trépas a des charmes, La gloire qui le suit ne souffre point de larmes, Corneille, Hor. II, 1. Une pièce d'éloquence remplie des plus belles et des plus nobles expressions que la langue puisse souffrir, Corneille, Lett. à l'abbé de Pure, 12 mars 1659. Supposé, comme il est vrai, que les exercices de la piété souffrent des intervalles, Molière, Tart. Préf. Les termes sont si clairs qu'ils ne souffrent aucune interprétation, Pascal, Prov. VI. Si l'origine qui nous est commune souffrait quelque distinction solide et durable entre ceux que Dieu a formés de la même terre, qu'y aurait-il dans l'univers de plus distingué que Madame?? Bossuet, Duch. d'Orl. Puisqu'il est essentiel à Dieu d'être simple et indivisible, sa substance ne souffre point de partage, Bossuet, Sermon sur le myst. de la Trin. 1. Ne dites pas à ce zélé magistrat qu'il travaille plus que son grand âge ne le peut souffrir, Bossuet, le Tellier. Il persista dans sa retraite, tant que l'état des affaires le put souffrir, Bossuet, ib. Quelle liberté s'est-elle donnée qui pût, je ne dis pas mériter une censure, mais souffrir une mauvaise interprétation?? Fléchier, Marie-Thér. Si les historiens de l'antiquité sont en général supérieurs aux nôtres, cette vérité souffre toutefois de grandes exceptions, Chateaubriand, Génie, III, III, 5.
    • 8 V. n. Supporter, soutenir la douleur physique ou morale. Néarque?: Il suffit, sans chercher, d'attendre et de souffrir. - Polyeucte?: On souffre avec regret quand on n'ose s'offrir, Corneille, Poly. II, 6. Le trépas vient tout guérir?; Mais ne bougeons d'où nous sommes?: Plutôt souffrir que mourir, C'est la devise des hommes, La Fontaine, Fabl. I, 16. Il faut souffrir pour la charité, souffrir pour la vérité, souffrir pour la paix, souffrir pour l'obéissance, Bourdaloue, Myst. Ascens. t. I, p. 422. Après s'être acquittée de tous les devoirs à la cour, Mme de Montausier a souffert comme on souffre dans les cloîtres, sans murmurer et sans se plaindre, Fléchier, Mme de Mont. Quiconque ne sait pas souffrir n'a point un grand c?ur, Fénelon, Tél. IX. Souffre, meurs ou guéris?; mais surtout vis jusqu'à ta dernière heure, Rousseau, Ém. II. Souffre un moment encor?; tout n'est que changement?; L'axe tourne, mon c?ur?; souffre encore un moment, Chénier, Élég. 27.
    • 9Laisser prendre licence. Celui qui souffre beaucoup s'apprête à beaucoup souffrir, Letourneur, Trad. de C. Harlowe, Lett. 120.
    • 10Sentir de la douleur, de la peine physique ou morale. Souffrir de la tête, de la poitrine. Ils [les chrétiens] souffrent sans murmure et meurent avec joie, Corneille, Poly. I, 3. Quoique les maux [d'amour] se succèdent ainsi les uns aux autres, on ne laisse pas de souhaiter la présence de sa maîtresse par l'espérance de moins souffrir?; cependant, quand on la voit, on croit souffrir plus qu'auparavant, Pascal, Pass. de l'am. Si le prince se plaignait, c'était seulement d'avoir si peu à souffrir pour ses péchés, Bossuet, Louis de Bourbon. La rude loi de souffrir, Bossuet, Anne de Gonz. Il [l'homme] ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre, La Bruyère, XI. Ceux qui n'ont pas souffert ne savent rien, ils ne connaissent ni les biens ni les maux?; ils ignorent les hommes?; ils s'ignorent eux-mêmes, Fénelon, Tél. X. Un de ces c?urs tendres et miséricordieux, qui souffrent de toute leur prospérité à la vue des infortunes d'autrui, Massillon, Or. fun. Villars. Quand on a souffert, ou qu'on craint de souffrir, on plaint ceux qui souffrent?; mais, tandis qu'on souffre, on ne plaint que soi, Rousseau, Ém. IV. Ah?! que nous avons à souffrir de la nature, de la fortune, des méchants et des sots?! Voltaire, Lett. d'Alembert, 10 juin 1776. Est-ce la peine de vivre quand on souffre?? oui, car on espère toujours qu'on ne souffrira pas demain?; du moins c'est ainsi que j'en use depuis plus de soixante ans, Voltaire, Lett. d'Argental, 29 nov. 1769. Quoique, par souffrir, on entende proprement éprouver une sensation désagréable, il est certain que la privation d'une sensation agréable est une souffrance plus ou moins grande, Condillac, Log. I, 8. Il remarqua l'attitude de Napoléon, celle qu'il conserva pendant toute cette retraite?: elle était grave, silencieuse et résignée?; souffrant moins du corps que les autres, mais bien plus d'esprit, et acceptant son malheur, Ségur, Hist. de Nap. IX, 12. Il [Dieu] fit l'eau pour couler, l'aquilon pour courir, Les soleils pour brûler, et l'homme pour souffrir, Lamartine, Méd. I, 2. Ô Muse que m'importe ou la mort ou la vie?? J'aime, et je veux pâlir?; j'aime, et je veux souffrir, Musset, la Nuit d'août.

      On dit dans un sens analogue?: Sa modestie souffre quand on le loue

      Il a cessé de souffrir, se dit quelquefois pour?: il est mort.

    • 11Éprouver du dommage matériel ou moral. Les enfants souffrent des divisions des parents. Souffrir dans son commerce, dans sa réputation. L'armée a beaucoup souffert dans cette expédition. Si la malignité de l'esprit d'indépendance s'est déclarée sans réserve en Angleterre, les rois en ont souffert, mais aussi les rois en ont été la cause, Bossuet, Reine d'Anglet. Cet autre ? augmente d'année à autre de réputation?: les plus grands politiques souffrent de lui être comparés, La Bruyère, X.

      Absolument. Ciel?! faut-il que le rang dont on veut tout couvrir, De cent sots tous les jours nous oblige à souffrir?! Molière, Fâch. I, 6.

    • 12Il se dit des choses qui éprouvent un dommage, une diminution. Les vignes ont souffert de la gelée. Le pays souffrit beaucoup des ravages de la guerre. S'il est vrai, comme je le crois, que vos affaires n'en souffriront pas, Sévigné, 329. Je prie Dieu que sa santé n'en souffre pas, Bossuet, Lett. abb. 25. La justice, la police, tout souffre de ce désordre, Fénelon, Tél. XI. Son ardeur pour s'instruire et son application à son métier, qui ne souffre point de ses autres études, D'Alembert, Lett. au roi de Pr. 20 nov. 1772.
    • 13Se souffrir, v. réfl. Avoir l'un pour l'autre de la tolérance. Ces deux hommes se souffrent réciproquement. M. de Lauraguais est de retour de Genève?; il a passé huit jours auprès de Voltaire?: nous avons bien fait, dit-il, de nous séparer?; deux grands poëtes ne peuvent se souffrir plus longtemps, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 12 oct. 1761.

      Ces deux hommes ne peuvent se souffrir, ils ont de la haine l'un pour l'autre.

    • 14Être supporté. Ces dissonances qui se souffrent dans le rapport de plusieurs voix ou instruments, Descartes, Musique, diversité des sons. Si ceux-ci [les fornicateurs] se souffrent pour ne point troubler la tranquillité publique, Hist. du conc. de Trente, trad. de LE COURAYER, t. I, p. 116. Au grand scandale de la religion tout cela se souffre, Mercier, Tabl. de Par. 90.
    • 15Se tolérer soi-même. L'âme se résout en même temps de combattre sans cesse ses imperfections, et de se souffrir néanmoins soi-même sans s'abandonner jamais au découragement, Nicole, Ess. de mor. 2e traité, ch. 5.
    • 16 S. m. Le souffrir, l'état de souffrir. Dans l'humilité du christianisme le souffrir est plus estimé que le faire, Guez de Balzac, le Prince, 8.

    PROVERBES

    Souffre quand tu seras enclumeau, et frappe quand tu seras marteau.

    Le papier souffre tout, on écrit sur le papier tout ce qu'on veut, vrai ou faux, bon ou mauvais. Après avoir bien rêvé sur son obstination [d'une demoiselle de la cour de Charles II], il [le frère du roi] crut que l'écriture pourrait faire ce que n'avaient pu les regards, les discours, ni les ambassades?; le papier souffre tout?; mais, par malheur, elle ne souffrait point le papier, Hamilton, Gramm. 9.


    REMARQUE

    1. Souffrir dans le sens d'éprouver une douleur physique, suivi d'un infinitif, veut la préposition à?: Je souffre à marcher?; et la préposition de, quand il s'agit d'une douleur morale?: Je souffre de vous voir dans cette situation.

    2. Souffrir, permettre, avec que, veut le subjonctif?: Souffrez que cela se fasse.

    3. Souffrir, permettre, au lieu de que et le subjonctif, peut prendre de avec l'infinitif, et, s'il y a un complément, ce complément est précédé de à?: On ne souffrit pas à Luther de dire que ?


    HISTORIQUE

    XIe s. Ço est merveille que Deus le soefret tant [Roland], Ch. de Rol. CXXXII. Ceste bataille est mult fort à sufrir, ib. CCL.

    XIIe s. J'aim melz [j'aime mieux] ensi soufrir et endurer Ces très douz maus?, Couci, X. J'alasse à Dieu graces et merciz rendre De ce que ainz soufrites à nul jor, Que je fusse baanz à vostre amor, ib. XXIV. Amours m'a par raison monstré, Que fins amis soffre et atent, Dame de Faiel, dans Couci. Fait icil de Wincestre?: sire evesque, suffreiz?; Laissiez ester sa cruiz, Th. le mart. 39. Au Mans avons sofert dolereuse quinzaine, Sax. XX. Et faites tant que il soient armés De biaus chevaus courans et abrivés?; Vous estes riches, bien soffrir le pouvés, Garin, t. I, p. 6.

    XIIIe s. Qui suefre et a soufert grant travail et grant peine, Berte, XXXIV. Ne soufrez qu'enemy ait sus moi poesté, ib. XLV. Pour l'amour de nostre Segneur Jesu Crist, qui por nostre redemption y vout soufrir mort et passion, Beaumanoir, XXV, 24. Et li communs ne se pot souffrir que li ouvrages ne soit fet, Beaumanoir, XXX, 62. Et puisque ele a pris l'un des cois [choix], ele ne pot pas recouvrer à l'autre, ains convient qu'ele en suefre son preu ou son damace, Beaumanoir, XIII, 9. Et lors se soufrirent [se turent] les prelaz, ne onques puis n'en oy parler, Joinville, 200. Je li dis?: sire, vous devez moult soufrir à Poince l'escuier?; car il a servi vostre aieul et vostre pere et vous, Joinville, 289. Sire de Joinville, je vous aime moult?; mès soiés certein que, se vous ne vous voulez soufrir [vous désister] de ceste demande, je ne vous aimeré jamez, Joinville, 254. Renart respond?: or vous soufrez, Tant que li moine aient mangié, Ren. v. 982.

    XIVe s. Et li proverbes qui recorde?: Qui sueffre, il vaint bien, s'i acorde, Machaut, p. 84. Se ce ne sont prelas, barons ou autres honorables personnes qui, pour leur estat maintenir, ne se peuvent souffrir [passer] de vaissellemens, Ordonn. juin 1313. En moult souffrant, t'avendront assez de choses que souffrir ne pourras, Ménagier, I, 9. Laquelle femme dist à icellui Sagardeau, qu'il se souffrist de dire lesdites paroles de ladite femme, mesmement en la presence de son mary, Du Cange, sufferentia.

    XVe s. Et se voulut agenouiller [Isabelle] de la grant joie qu'elle avoit?; mais le gentil sire de Beaumont ne l'eut jamais souffert, Froissart, I, I, 14. Souffrez-vous [taisez-vous], Froissart, I, I, 321. Les aucuns disent? qu'ils souffrirent par plusieurs fois laisser passer parmi leur ost vivres [pour ceux qu'ils assiégeaient], Froissart, I, I, 139. Dieu le souffrit cheoir en ceste gloire [vanité, présomption], Commines, I, 12.

    XVIe s. La parenté n'est soufferte aux mariages?, Montaigne, I, 113. Les enfans de sept ans souffroient à estre fouettez jusques?, Montaigne, I, 115. Je ne puis souffrir d'aller desboutonné, Montaigne, I, 260. La fortune souffrit pour lors AEilius jouir entierement du plaisir de sa victoire, Amyot, P. Aem. 37. Si fut chose pitoyable que ce qu'il convint alors faire et souffrir à Perseus, Amyot, ib. 42. Qui plus vit, plus a à souffrir, Cotgrave ? Si truye forfait, les pourceaux le souffrent, Cotgrave ?


    SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    SOUFFRIR. - REM. Ajoutez?:

    4. On peut voir, au n° 3, Je les souffre régner de Corneille?; cet exemple et quelques autres témoignent qu'au sens de laisser, souffrir, ayant pour sujet un nom de personne, se construit avec un infinitif sans interposition de préposition. Cet exemple-ci de Molière montre qu'en ce sens et avec cette construction, souffrir peut avoir pour sujet un nom de chose?: Il ne faut pas que ce c?ur m'échappe?; et j'y ai déjà jeté des dispositions à ne pas me souffrir longtemps pousser des soupirs, ? Don Juan, II, 2.

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    Étymologie de « souffrir »

    Berry, soffrir?; wallon, sofri?; bourguig. sôfri?; provenç. suffrir, soffrir?; espagn. sufrir?; portug. sofrer?; ital soffrire?; du lat. sufferre (comme offrir de offerre), de sub, sous, et ferre, porter.

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    Du latin populaire *suffer?re, altération du latin classique sufferre (« supporter, endurer ») de fero (« porter ») avec le préfixe sub- (« sous »).
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    SOUFFRIR, verbe
    Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. ca 1050 sofrir « supporter, endurer quelque chose de pénible » (Alexis, éd. Chr. Storey, 230); 2. a) ca 1135 « permettre quelque chose » (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, 1979, réd. C); ca 1170 souffrir que + subj. « consentir, permettre » (Marie de France, Lais, Eliduc, éd. J. Rychner, 670); 1174-76 souffrir qqc. à qqn (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 443); 1542 souffrir de + inf. « pouvoir » (A. Heroet, La Parfaicte amye, 1erlivre ds ?uvres, éd. F. Gohin, p. 7); 1588 ne (pas) pouvoir souffrir de + inf. « ne pas admettre de » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, 1, chap. 36, p. 227); b) 1677 ne pas pouvoir souffrir qqn « ne pas ou ne plus pouvoir le supporter » (Flechier, Lamoignon ds Littré); 1689 ne pas pouvoir souffrir qqc. (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 534); 3. 1548 le papier souffre tout (N. du Fail, Baliverneries, éd. J. Assézat, p. 145); 4. déb. xiies. « (d'une chose) supporter sans dommage » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 608); 1640 « (d'une chose) admettre, pouvoir recevoir » (Corneille, Horace, II, 1); 5. a) 1remoit. xiies. « éprouver douloureusement » (Psautier Oxford, 58, 7 ds T.-L.); 1121-34 le martire que Deus sufri (Philippe de Thaon, Bestiaire, 3004 ds T.-L.); 1498-1515 souffrir martire (Gringore, Vie Monseigneur St Loys, éd. Ch. d'Hericault et A. de Montaiglon, II, p. 171); 1666 id. fig. (Molière, Misanthrope, II, 4); b) 1283 soufrir mort et passion (au sens propre) (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 1, § 741, p. 381); 1690 cet importun m'a fait souffrir mort et passion « il m'a fort fatigué » (Fur.); id. souffrir mille morts (ibid., s.v. mort). B. Verbe intrans. 1. ca 1480 « éprouver une douleur physique ou morale » (Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 10170); 1835 il a cessé de souffrir « il est mort » (Ac.); 2. 1498-1515 souffrir de mal et d'engoise (Gringore, op. cit., p. 134); 1740 souffrir du pied, de la tête (Ac.); 1800 souffrir de la goutte (Geoffroy, Méd. prat., p. 425); 3. 1668 « subir un dommage matériel » (La Fontaine, Fables, Le Chêne et le roseau, livre 1, p. 22). C. Verbe pronom. 1. av. 1188 « attendre, patienter » (Partenopeus de Blois, éd. J. Gildea, 7822, var.); 2. 1550 « être toléré, supporté » (La Grise, trad. Guevara, I, 2 ds Hug.); 3. 1578 « se tolérer, se supporter mutuellement » (Garnier, Marc-Antoine, éd. W. Foerster, I, p. 197). D'un lat. pop. *sufferire, altér. du lat. sufferre « supporter, endurer ». Jusqu'au xviies., souffrir était en concurrence avec douloir*, v. Dub.-Lag. 1960: ,,mot courant au xvies., encore conjugué par Oudin; pour Maupas, il existe seulement à l'infinitif; hors d'usage au milieu du siècle (le 17e), il est regretté par La Bruyère``.

    souffrir au Scrabble


    Le mot souffrir vaut 14 points au Scrabble.

    souffrir

    Informations sur le mot souffrir - 8 lettres, 3 voyelles, 5 consonnes, 6 lettres uniques.

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    souffrir

    Les rimes de « souffrir »


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    Les rimes de souffrir peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en iR

    Rimes de mugir      Rimes de tirent      Rimes de post-empire      Rimes de tirs      Rimes de remplirent      Rimes de étendirent      Rimes de gire      Rimes de cueillirent      Rimes de elzévir      Rimes de fuir      Rimes de abattirent      Rimes de rôtir      Rimes de obéir      Rimes de kéfirs      Rimes de maintenir      Rimes de polir      Rimes de inspire      Rimes de concourir      Rimes de jouirent      Rimes de buires      Rimes de remaigrir      Rimes de zéphire      Rimes de circonscrire      Rimes de fleurirent      Rimes de cuirs      Rimes de ourdir      Rimes de rougir      Rimes de frémir      Rimes de déguerpirent      Rimes de obscurcir      Rimes de amoindrir      Rimes de vizir      Rimes de ouvrir      Rimes de entrouvrirent      Rimes de tressaillir      Rimes de retirent      Rimes de jaillir      Rimes de étrécir      Rimes de émirs      Rimes de collyre      Rimes de ravir      Rimes de tires      Rimes de divertirent      Rimes de accroupirent      Rimes de encourir      Rimes de rassir      Rimes de parvenir      Rimes de fakir      Rimes de froidir      Rimes de bousbir     

    Mots du jour

    mugir     tirent     post-empire     tirs     remplirent     étendirent     gire     cueillirent     elzévir     fuir     abattirent     rôtir     obéir     kéfirs     maintenir     polir     inspire     concourir     jouirent     buires     remaigrir     zéphire     circonscrire     fleurirent     cuirs     ourdir     rougir     frémir     déguerpirent     obscurcir     amoindrir     vizir     ouvrir     entrouvrirent     tressaillir     retirent     jaillir     étrécir     émirs     collyre     ravir     tires     divertirent     accroupirent     encourir     rassir     parvenir     fakir     froidir     bousbir     


    Les citations sur « souffrir »

    1. Souffrir est un délit.

      Auteur : Graham Greene - Source : Sans référence


    2. Sans souffrir que l'on y feist ne que l'on y dist aucune chose dissolue.

      Auteur : Jacques Amyot - Source : Sertorius, 40


    3. La fatigue, la faim. Puis la haine leur saute à la gorge. Dans ces moments de désespoir, la haine surgit toujours. La haine des nazis et de l'Europe entière. La haine des principes de la diplomatie. La haine des politiciens et de leurs adeptes. La haine de la divinité absente. La haine du militarisme et des supérieurs. L'animosité envers les sous-officiers. (...) La haine de soi-même volontaire, aventurier leurré par la propagandes des trafiqueurs de chair. La haine de tout et la haine de la haine qui fait souffrir.

      Auteur : Jean-Jules Richard - Source : Neuf jours de haine


    4. Et voilà le résultat de l'abus d'autorité, de l'oppression qu'on fait souffrir à la jeunesse ; et voilà les garanties que donnaient les pères et tuteurs, et la confiance qu'on peut avoir dans le oui des jeunes filles !

      Auteur : Leandro Fernández de Moratín - Source : Le «Oui» des jeunes filles (1806), III, 12, Don Diègue


    5. Le véritable amour peut souffrir, mais non mourir.

      Auteur : Victor Hugo - Source : Han d'Islande (1823)


    6. C'est une situation bien inconfortable que d'être assez sensible à la bêtise pour en souffrir et trop intelligent pour s'en indigner.

      Auteur : Gustave Thibon - Source : Aux ailes de la lettre..., pensées inédites (1932-1982) (2006)


    7. Nous avons longtemps souffert comme des bêtes. Il serait temps de souffrir comme des hommes.

      Auteur : Jacques Bergier - Source : Cité par Louis Pauwels dans Les dernières chaînes


    8. Pour vivre en paix avec tout le monde, il ne suffit pas de ne point se mêler des affaires d'autrui, il faut encore souffrir qu'autrui se mêle des vôtres.

      Auteur : Elie Fréron - Source : Sans référence


    9. L'on désirerait de ceux qui ont un bon coeur qu'ils fussent toujours pliants, faciles, complaisants; et qu'il fût moins vrai quelquefois que ce sont les méchants qui nuisent, et les bons qui font souffrir.

      Auteur : Jean de La Bruyère - Source : Les Caractères (1696), 9, IV, De l'homme


    10. J’ai d’abord voulu être historien, pensant que cela me permettrait d’avoir une réflexion capable d’aider mon pays. Le continent africain me paraît souffrir d’une méconnaissance de son histoire.

      Auteur : Mohamed Mbougar Sarr - Source : Interview Demain Dakar par Lucie Alexandre, 26 juin 2018


    11. On ne pense pas assez à tous ces poissons qui pendant les tempêtes doivent souffrir du mal de mer.

      Auteur : Philippe Geluck - Source : Le tour du chat en 365 jours (2006)


    12. Et lorsque le malade aime sa maladie, - Qu'il a peine à souffrir que l'on y remédie!

      Auteur : Pierre Corneille - Source : Le Cid (1636)


    13. Je ne me querelle plus avec les médecins; leurs sots remèdes m'ont tué; mais leur présomption, leur pédantisme hypocrite est notre oeuvre: ils mentiraient moins si nous n'avions pas si peur de souffrir.

      Auteur : Marguerite Yourcenar - Source : Mémoires d'Hadrien (1951)


    14. Regardez les gens médiocres : à moins de grands désastres tombant sur eux ils se trouvent satisfaits, sans souffrir du malheur commun.

      Auteur : Guy de Maupassant - Source : Bel-Ami (1885)


    15. Mais toute puissance sur terre
      Meurt quand l'abus en est trop grand,
      Et qui sait souffrir et se taire
      S'éloigne de vous en pleurant.


      Auteur : Alfred de Musset - Source : Poésies nouvelles (1836-1852), A Mademoiselle ...


    16. Car l'amour ce n'est pas seulement: souffrir ou faire souffrir. Cela peut aussi être les deux.

      Auteur : Frédéric Beigbeder - Source : L'amour dure trois ans (1997)


    17. Pour ne pas faire souffrir tous ceux que j'aime, si je sens ma mort venir, je saurai être assez odieux pour qu'on ne me regrette pas.

      Auteur : Guy Bedos - Source : Inconsolable et gai (1995)


    18. Rien de ce qui est beau n'est indispensable à la vie. - On supprimerait les fleurs, le monde n'en souffrirait pas matériellement ; qui voudrait cependant qu'il n'y eût plus de fleurs ?

      Auteur : Théophile Gautier - Source : Mademoiselle de Maupin (1835)


    19. Je vous le dis, il faut ou périr ou régner.
      Mon coeur, désespéré d'un an d'ingratitude,
      Ne peut plus de son sort souffrir l'incertitude.
      C'est craindre, menacer et gémir trop longtemps.
      Je meurs si je vous perds, mais je meurs si j'attends.


      Auteur : Jean Racine - Source : Andromaque (1667)


    20. Il y a quelque complaisance qui fait que chaque sentiment que nous éprouvons s'exagère; et souvent l'on ne souffre point tant que l'on ne s'imagine souffrir.

      Auteur : André Gide - Source : Journal, Feuillets


    21. Car la femme avait accouchée, sans aucune espèce de souffrance ni de travail, comme si pleine de force elle se fût acquittée d'une besogne quotidienne. Puis elle s'était étendue sur la paillasse avec le petit tas, dont on ne sait comment elle avait coupé le cordon. Elle l'avait allongé, l'essuyant et le caressant. Et les acolytes muets près de la porte jurèrent que malgré cette nuit de quatre heures du matin ils virent épouvantés qu'elle étouffait l'enfant, cherchant à le faire souffrir du moins possible ; et les regardants tour à tour comme pour les prendre à témoins ou garants.

      Auteur : Edouard Glissant - Source : La Case du Commandeur (1981)


    22. Les maux du corps épuisent l'âme: a force de souffrir, elle perd son ressort.

      Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Lettre à d'Alembert


    23. Peut-elle s'abaisser jusqu'à souffrir ma vue?

      Auteur : Pierre Corneille - Source : Pertharite, roi des Lombards (1652), II, 4


    24. Dans la vie à deux, il y a endosmose. Si l'un s'ennuie, il force l'autre à s'ennuyer. Si l'un souffre d'une incommodité quelconque, il force l'autre à en souffrir.

      Auteur : Henry de Montherlant - Source : Le Démon du bien (1937)


    25. Elle pensait avec un malaise qu'elle ne s'expliquait pas, aux familiarités que sa nièce avait sans doute à souffrir.

      Auteur : Julien Green - Source : Léviathan (1929)


    Les citations sur souffrir renforcent la crédibilité et la pertinence de la définition du mot souffrir en fournissant des exemples concrets et en montrant l'utilisation d'un terme par des personnes célèbres. Elles peuvent également renforçer la compréhension du sens d'un terme et en ajoutant une dimension historique.

    Les mots proches de « souffrir »

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    Les synonymes de « souffrir»

    Les synonymes de souffrir :

      1. comporter
      2. comprendre
      3. admettre
      4. autoriser
      5. contenir
      6. justifier
      7. endurer
      8. pâtir
      9. subir
      10. éprouver
      11. peiner
      12. stagner
      13. supporter
      14. porter
      15. languir
      16. tolérer
      17. permettre
      18. accepter
      19. recevoir
      20. essuyer

    synonymes de souffrir

    Fréquence et usage du mot souffrir dans le temps


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