Définition de « larme »


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NOM genre (f) de 1 syllabes
Une définition simple : (fr-rég|la?m)

  • Une goutte du liquide sécrété par les glandes lacrymales situées à coté de chaque œil. - Les larmes sortaient, coulaient de ses yeux avec abondance. Les larmes lui en sont venues aux yeux. Le visage baigne, mouillé de larmes. - Des yeux noyés de larmes. J’aurais voulu pouvoir renfoncer mes larmes. Elle eut peine à retenir ses larmes.

  • (anal) (fam) Très petite quantité d’une boisson généralement alcoolisée. - Je vous sers un cognac ? Oui, juste une larme.

  • Ornement, figurant à peu près une larme, qu’on fait entrer, comme un symbole de tristesse, dans la décoration des catafalques, des mausolées, etc. - Larmes d’argent. Un drap mortuaire semé de larmes.

  • (pluri) Suc qui coule de certains arbres ou plantes, soit naturellement, soit quand on les taille. - Les larmes de la vigne, du sapin. Manne en larmes. Synonyme : goutte , pleur


    Expression : Pleurer toutes les larmes de son corps. Pleurer à chaudes larmes, être tout en larmes, fondre en larmes, (fig) Pleurer abondamment. Vivre dans les larmes, (fig) Pleurer sans cesse, vivre dans la douleur, dans l’affliction. Sécher, essuyer ses larmes, (fig) Se consoler. Essuyer les larmes de quelqu’un, (fig) Calmer son affliction, le consoler. Mêler ses larmes à celles de quelqu’un, (fig) Partager sa douleur, s’affliger avec lui. Avoir recours aux larmes, (fig) Pleurer pour fléchir, pour attendrir celui qu’on supplie. Avoir toujours la larme à l’œil, (fam) S’attendrir très facilement, ou affecter une grande sensibilité. Avoir des larmes dans la voix (fam) se dit d’une Personne qui a quelque chose d’ému et de touchant dans la voix. ::: En nous racontant ce malheur, il avait des larmes dans la voix. Cette actrice a des larmes dans la voix. Avoir le don des larmes. (term|Langage mystique) Faculté que possèdent certaines personnes de verser des larmes dans la prière. & (ext) Pleurer à volonté, s’émouvoir aisément jusqu’aux larmes. Verser des larmes de sang. (fig) (et avec une nuance de regret, de remords) ::: Cette faute mériterait d’être pleurée avec des larmes de sang. Larmes de crocodile, (fig) (fam) Larmes hypocrites que répand une personne dans le dessein d’en tromper une autre. Larmes de cerf. (cf|larmières)

    Approchant : larmoyant, larmoiement, larmoyer


    Définitions de « larme »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    LARME, subst. fém.

    I. ? Fréq. au plur. Goutte de l'humeur liquide, transparente et salée qui s'écoule des yeux sous l'effet d'une atteinte physique douloureuse ou d'une émotion. Synon. vieilli pleurs.Tout à coup, et sans que nous eussions encore rien dit qui la pût affliger, un nuage de tristesse se répandit sur son aimable physionomie, ses yeux devinrent humides et les larmes coulèrent (Restif de La Bret., M. Nicolas,1796, p. 39).Il avait un peu de fièvre; la pointe de ses pommettes était plus rouge. Me voyant assise à son chevet, les joues humides de larmes, il me dit sur un ton de doux reproche : ? Ah! Voilà que tu pleures encore! (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 149).Sa bouche fuligineuse lui faisait mâcher les mots et il tournait vers le docteur des yeux globuleux où le mal de tête mettait des larmes (Camus, Peste,1947, p. 1231):
    1. ... sa fureur tombant soudain, comme une corde trop tendue qui casse, elle se sentit prête à pleurer. Elle fit des efforts terribles, se raidit, avala ses sanglots comme les enfants; mais les pleurs montaient, luisaient au bord de ses paupières, et bientôt deux grosses larmes, se détachant des yeux, roulèrent lentement sur ses joues. Maupass., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 152.
    SYNT. Les larmes perlent, roulent dans les yeux, au bord des paupières; les yeux se remplissent de larmes; avoir des larmes plein les yeux, dans les yeux; les yeux, le visage baigné de larmes; donner libre cours à ses larmes; les larmes glissent sur les joues, sur le visage.
    ? ANAT., BIOL. Liquide limpide, alcalin et salé, sécrété en permanence par les glandes lacrymales pour maintenir l'humidité du globe oculaire, cette sécrétion pouvant, sous l'effet d'une irritation provoquée par un élément étranger, devenir plus abondante pour protéger ou aider à évacuer l'élément irritant. Telles sont les larmes qu'excite une odeur forte; elles viennent de ce que le nerf ophthalmique donne en même temps des branches aux narines et à la glande lacrymale (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 116).Les larmes, liquide limpide, alcalin et salé, nettoient la surface de la conjonctive et la protègent contre la dessiccation; elles en maintiennent aussi la transparence (Camefort, Gama, Sc. nat.,1960, p. 232).
    ? En partic. Larmes de crocodile. Écoulement lacrymal lié à la mastication d'aliments dans certaines paralysies faciales. Synon. mod. réflexe, syndrôme gusto-lacrymal. (D'apr. Méd. Biol. t. 2 1971, Méd. Flamm. 1975).
    A. ? [Dans des expr. marquant les différentes manières dont s'écoulent les larmes]
    1. Verser, répandre des larmes. Pleurer. Synon. chialer (pop.).Mais, plus les catastrophes s'accumulaient, plus le bonhomme versait de larmes, et moins on avait envie de le plaindre (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 144).
    2. Éclater, fondre en larmes. Se mettre à pleurer abondamment. Synon. éclater en sanglots.L'empereur était enfermé depuis longtemps avec le grand-maréchal; nous étions dans la pièce qui précédait; la porte s'ouvre; le duc de Rovigo, fondant en larmes, sanglotant, se précipite aux pieds de l'empereur; il lui baisait les mains (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 51).Et ce sujet brûlant, la présence de Jenny, cette solitude soulevaient en lui une telle émotion, que sa voix s'étrangla et que ses yeux le piquèrent comme s'il allait éclater en larmes (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 962).
    ? (Être) en larmes, dans les larmes (rare). (Être) en pleurs, en train de pleurer. Mais quand le docteur revint une heure après, il trouva la duchesse dans les larmes et presque dans une attaque de nerfs; elle ne voulait pas entendre parler du retour de Fédor à Paris (Stendhal, Lamiel,1842, p. 122).Il n'avait de cesse que sa s?ur ne fût en larmes, et, si les mots n'y suffisaient pas, il s'approchait pour la brutaliser, la pincer (Gide, Si le grain,1924, p. 475).
    ? [P. méton.] Et elles s'engouffrèrent l'une après l'autre (...) tandis que lui, le c?ur en larmes, sentant peser sur les êtres la rudesse du destin, attendait toujours (Zola, Fécondité,1899, p. 265).
    3. Pleurer à chaudes larmes, toutes les larmes de son corps, de toutes ses larmes. Sangloter, pleurer abondamment et longtemps. Oh! répondit-il, ce n'est pas moi qui ai dit cela; c'est lui... (lui ? c'est-à-dire Barrada, ? l'entendit et tourna la tête vers nous. Il pleurait à chaudes larmes) (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 369).Et, honteuse de sentir les larmes la gagner de nouveau, elle cacha les images, avec le mortel regret de ne pouvoir aller s'agenouiller et se soulager dans une église, en pleurant pendant des heures toutes les larmes de son corps (Zola, Argent,1891, p. 222).
    ? [Formulation hyperbolique, avec un verbe ou un subst. marquant une similitude avec une grande quantité d'eau, pour souligner l'abondance des larmes] Flots, torrents de larmes; larmes qui ruissellent, inondent. Mais peu après ses yeux se fermèrent, et il en coula des ruisseaux de larmes (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 161).Tu n'es pas digne de prononcer ce nom! s'écria Trenmor dont le visage fut à l'instant inondé de larmes (Sand, Lélia,1839, p. 432):
    2. Elle sortit précipitamment, s'enferma dans sa loge; et là, pendant un quart d'heure, elle se soulagea le c?ur du flot de rancune et de rage qui s'y était accumulé : crise de nerfs, déluge de larmes, invectives indignées, imprécations contre Christophe... Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 408.
    4. (Être) au bord, à la limite des larmes, gagné par les larmes; avoir les larmes aux yeux. Être ému, sur le point de pleurer. Elle avait, quelques minutes plus tôt, joué des préludes avec une grâce si légère que j'en avais eu les larmes aux yeux (Maurois, Climats,1928, p. 83).À force d'énervement, je me sentais moi-même tout près des larmes (Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 126).Elle regretta si vivement de n'être pas partie avec eux que ses yeux s'embuèrent de larmes (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 242).
    5. Retenir, réprimer, refouler, ravaler ses larmes. S'empêcher de pleurer, cacher ses larmes. De cette valse-là, je ne retire que du chagrin, une tristesse, niaise peut-être, mais si aiguë que je retiens mes larmes à grand'peine (Colette, Cl. école,1900, p. 309).Le coup porta, mais l'infirme se roidit et eut le courage de ravaler ses larmes (Guèvremont, Survenant,1945, p. 179).
    ? [Injonction] Je peux même te jurer si tu veux, que je n'aurai jamais d'autres amoureux... garde tes larmes, garde tes larmes; tu en auras peut-être besoin encore, nounou (Anouilh, Antig.,1946, p. 142).
    6. Essuyer, sécher, écraser une larme, ses larmes. (S')arrêter de pleurer. Il la prie de sécher ses larmes, qui pourraient être prises pour un augure sinistre par ses guerriers (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 241).Hyacinthe, de son côté, écrasait une larme dans les coins de ses yeux, et Germain alla gravement embrasser la tante (Theuriet, Mais. deux barbeaux,1879, p. 20).
    7. Tirer, arracher une larme, des larmes. Attendrir, faire pleurer. Une chanson que chantait Sandrine, une chanson langoureuse qui vous tirait les larmes des yeux (Genevoix, Raboliot,1925, p. 135).Dans la grande mosquée de Damas le prédicateur Chems Ed-Dîn Yousouf arracha des larmes à la foule en décrivant les sanctuaires de la ville sainte (Grousset, Croisades,1939, p. 329).
    8. Aux larmes, jusqu'aux larmes. Au point de se mettre à pleurer. Ce discours, que ce prince encore enfant leur adressa d'une voix douce et persuasive, toucha les bourgeois jusqu'aux larmes (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 142).La Mouquette, apitoyée aux larmes, rentra vivement chez elle, dans la masure branlante que son père s'était aménagée au milieu des décombres (Zola, Germinal,1885, p. 1352).
    ? En partic. Rire aux larmes. Rire à en provoquer l'écoulement des larmes. Je me chargerais volontiers de faire rire le tribunal avec ça, de le faire rire aux larmes, mais je ne me charge pas du tout d'obtenir une séparation, il faudrait autre chose (Meilhac, Halévy, Boule,1875, I, 10, p 23).Le colosse, en riant aux larmes, m'emporta dans ses bras, me déposa au creux d'un immense lit de campagne tout mou, tout chaud, où je m'endormis aussitôt (H. Bazin, Vipère,1948, p. 150).
    ? En partic. Passer du rire aux larmes. Manifester une instabilité morale, affective propre aux états d'anxiété, de nervosité. Depuis quelques semaines, il lui semblait qu'une transformation s'opérait en Renée; elle paraissait inquiète; elle passait brusquement du rire aux larmes; il la surprenait parfois qui attachait sur lui un regard anxieux (Arland, Ordre,1929, p. 408).
    9. Crise, scène de larmes. Larmes abondantes, impossibles à réprimer, causées par un état paroxystique. Cette scène de larmes brûlantes semées sur la tête du baron, et de pieds à la glace réchauffés par lui, dura de minuit à deux heures du matin (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 203).Elle était au bord de la crise de larmes. Je devinai que, sous la nappe, sa main gauche était crispée sur sa serviette, sans qu'elle le sût (Abellio, Pacifiques,1946, p. 188).
    10. Adj. ou part. passé + de larmes, par les larmes.Atteint, marqué physiquement par l'écoulement des larmes. Brûlé, gonflé de larmes; gonflé, marqué, rougi, tuméfié par les larmes. Des amies de ma mère me reçurent et me firent promettre de n'avoir pas trop de chagrin. Puis, après avoir lavé mes yeux rouges de larmes, j'entrai dans la chambre de la mourante (Du Camp, Mém. suic.,1853, p. 33).Je l'ai vite prise par le bras et conduite au lavabo, sa figure de pauvre mouton, barbouillée de larmes, était enflée, labourée d'ecchymoses (Frapié, Maternelle,1904, p. 140).
    B. ? P. méton. [Manifestation physique, tremblement causé par les larmes, l'émotion contenue] Une voix étouffée, entrecoupée, altérée par les larmes; la voix mouillée, noyée de larmes. Haydée pâlit, ouvrit ses mains diaphanes comme fait la Vierge qui se recommande à Dieu, et d'une voix rauque de larmes : ? Ainsi, mon seigneur, tu me quittes? dit-elle (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 766).En parlant ainsi, Gérard avait des larmes dans la voix; quelque chose d'intérieur le poussait à se jeter aux genoux de Mariette (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 223).Mais elle ne l'écoutait même pas. Elle était appuyée au mur, bras ballants, lamentable, et des larmes plein la gorge, elle disait : ? Nous l'avons pourtant bien élevé, monsieur (Benjamin, Gaspard,1915, p. 98):
    3. Deux ou trois sanglots empêchèrent d'abord Renée de répondre; puis s'essuyant les yeux, comme font les enfants, du revers de ses deux mains, elle lui dit avec une voix étranglée de larmes : « C'est... c'est... trop bête (...) » Goncourt, R. Mauperin,1864, p. 197.
    C. ? Avoir le don des larmes. Manifester une grande piété mystique marquant le vrai repentir et la confiance en la grâce de Dieu par l'afflux de larmes involontaires et heureuses. Cette jeune et pieuse princesse avait donc reçu du ciel le don des larmes, de ces larmes douces et rafraîchissantes qui révèlent au fond de l'âme la présence d'un trésor inépuisable de grâces et de consolations d'en haut (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 71).
    ? P. anal. Pleurer, s'émouvoir facilement et sincèrement, être sensible à la pitié. Ce don précieux des larmes m'était revenu. Je l'avais fort perdu, mon ami, durant cette précédente année de dissipation, de manège frivole, de poursuites obstinées et de tiraillements (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 162).
    D. ? [Ds un cont. péj.]
    1. Au sing.
    ? (Avoir) la larme à l'?il; avoir la larme facile. S'émouvoir, pleurer facilement, pour peu de chose. Un rien me met la larme à l'?il. Il y a des choses insignifiantes qui me prennent aux entrailles (Flaub., Corresp.,1850, p. 237).Gavé d'attendrissements, j'avais la larme facile et le c?ur dur (Sartre, Mots,1964, p. 91).
    ? Verser, essuyer une larme. Manifester une douleur, un chagrin de convention. Ce fut lui qui, prenant le rôle de la mère, Étreignit au départ la belle sur son c?ur, Et laissant échapper la larme de rigueur, La retint dans ses bras comme il convient de faire (Bouilhet, Melaenis,1857, p. 192).Felipone s'était approché d'elle lentement; il avait pris ses deux mains dans les siennes, et dit, en essuyant une larme hypocrite : ? Dieu est sévère pour nous, madame (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 21).
    2. Au plur. Larmes de crocodile. V. crocodile A 1 a et infra III.
    SYNT. a) [Avec un subst.] Larmes de colère, de frayeur, d'indignation, de rage; larmes de bonheur, de joie, de plaisir, de tristesse; larmes de douleur, d'épuisement, de fatigue; larmes de tendresse, de reconnaissance; larmes de désespoir, de honte, d'orgueil, de pudeur, de sympathie; larmes de convention. b) [Avec un adj.] Larmes abondantes, brûlantes, furtives, intarissables; larmes enfantines, maternelles; larmes bienfaisantes, heureuses, généreuses; larmes amères, passionnées, désespérées, sincères; grosses larmes.
    Rem. Il est rare de rencontrer l'un de ces syntagmes au sing., sauf lorsque l'aut. y met un ton d'emphase poétique ou une nuance péj. On rencontre cependant : Il y avait dans ses yeux tout à fait troublés comme une larme ou d'intérêt ou de compassion, ou seulement une larme involontaire de jeune femme timide (Fromentin, Dominique, 1863, p. 129).
    II. ? P. méton., gén. au plur. Douleur, souffrance morale. Synon. affliction, chagrin, peine.Simple et respectable vieillard! Il a, dans son c?ur, une pitié pour tous les revers, et des larmes pour toutes les infortunes (Latouche, L'Héritier, Lettres amans,1821, p. 162).Je suis malheureux, Lélia! Car vous l'êtes, vous, et vous n'avez jamais versé une larme dans mon sein (Sand, Lélia,1833, p. 21).Méchant enfant! lui dit-elle devant Hortense et sa mère, si vous m'aviez, avant-hier soir, avoué que vous aimiez ma cousine Hortense et que vous en étiez aimé, vous m'auriez épargné bien des larmes (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 122):
    4. Il n'est aucune de ses grandes ?uvres qu'il [Verlaine] n'ait payée de son sang, de ses larmes, de son bonheur humain. Sa triste histoire n'a pas fini de scandaliser ses biographes; ils n'ont pas fini de remercier Dieu de ce qu'il ne les a pas rendus semblables à ce « pourceau »; car il faudra la raconter aussi longtemps que sa chère voix ne se sera pas tue. Mauriac, Journal 1,1934, p. 43.
    SYNT. Larmes de l'amour, du désespoir, du doute, de la pénitence, du regret.
    A. ? [Dans des expr. marquant l'objet ou la nature de la souffrance]
    1. Coûter des larmes, épargner une/des larme(s) (à qqn). Être dans la position de causer ou non une peine, un chagrin (à quelqu'un). Mon dernier v?u ne seroit pas de te sauver un chagrin, de t'épargner une larme (Cottin, Mathilde, t. 1, 1805, p. 279).Jamais un garçon n'avait coûté autant de larmes à sa mère. Jamais un garçon n'avait autant fait pleurer sa mère (Péguy, Myst. charité,1910, p. 89).
    2. Prendre part aux larmes de qqn. Prendre part, partager le chagrin, la peine de quelqu'un. Qui sait ce que vous faites, ce que devient votre santé? Que je vous plains! Que je prends part à vos larmes! (E. de Guérin, Lettres,1837, p. 126).
    3. Le c?ur gros, gonflé de larmes. Étreint par la peine, le chagrin. Alors, je t'ai pris dans mes bras, je t'ai souri, j'ai chanté pour t'endormir, le c?ur gros de larmes, et quoique veuve pour toujours, aussitôt que j'ai pu, j'ai quitté mes coiffes noires pour ne pas attrister tes yeux d'enfant (A. Daudet, Arlésienne,1872, III, tabl. 5, 3, p. 432).Un grand trouble, comme un coup de vent, emporta l'âme du jeune homme. Et son c?ur se gonfla de larmes et de joie (Barrès, Barbares,1888, p. 118).
    4. Larmes de sang. Larmes causées par une grande douleur, un chagrin cruel. François est au désespoir de mon départ à cause de Mmede La Châtre, mais, témoin des larmes de sang que je verse depuis neuf mois, il m'encourage à partir (Staël, Lettres L. de Narbonne,1794, p. 228).
    B. ? Douleur, chagrin considéré dans son déroulement temporel.
    1. Verbe + dans les larmes.Vivre dans les larmes. Maintenant, je suis vieillie dans les larmes, je ne suis plus ni jeune ni belle (Balzac, Langeais,1834, p. 213).Elle vint à lui, avec son sourire embarrassé, son adorable sauvagerie d'enfant grandie dans les larmes (Zola, Fortune Rougon,1871, p. 178).
    2. Subst. + de larmes.Où sont donc vos promesses? Je les ai, écrites de votre main. Je les ai scellées par cinq ans de larmes et de dévouement (Staël, Lettres L. de Narbonne,1793, p. 165).Mais je me suis dit aussi qu'on n'arrive pas de sitôt à ce degré désespéré; qu'une ou deux ou trois années de larmes ne sont qu'une rosée dans la jeunesse (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 63).Il n'y a que la vie de l'homme que le chagrin use qui ne repousse pas. Un jour de larmes consume plus de force qu'un an de travail (Lamart., Graziella,1849, p. 179).
    C. ? Littéraire
    1. [P. allus. à l'antienne Salve Regina] La terre, vallée de larmes. Le lieu où l'on vit, où l'on souffre, la terre par opposition à l'au-delà :
    5. Le curé multipliait les avertissements. Il mettait des pancartes sur le ventre des femmes : Ici, il y a des pièges, ou bien : Ne pas s'attarder. Pour donner plus de poids à ces avertissements, il y ajoutait la menace d'une punition et non pas dans une autre vie, mais bien dans cette vallée de larmes. Aymé, Jument,1933, p. 66.
    ? [Var. anal.] Rien ne change vraiment, rien ne s'efface, rien ne se renouvelle dans notre monde de larmes (Jouve, Paulina,1925, p. 208).
    2. Absol. Mais qu'importe pour le chrétien? À travers larmes ou fêtes, il marche toujours vers le ciel; son but est là, ce qu'il rencontre ne peut guère l'en détourner (E. de Guérin, Journal,1835, p. 100).Il est l'appui des faibles, il est l'aide des opprimés, l'espérance des lassés de la vie... Nulle plainte ne monte en vain vers lui. Aucune larme n'est pleurée en vain (Rolland, Beethoven, t. 2, 1937, p. 333).
    3. [P. méton.] Cette gloire hautaine et scrupuleuse a lui Soixante ans, sans coûter une larme à l'Espagne (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 680).
    ? P. anal. [Chez le cerf] Écoulement noirâtre venant du larmier. V. larmier1A ex. de Cuvier.
    III. ? P. anal.
    A. ? Petite quantité, goutte de liquide. Une larme de sang, de salive; une larme de cire chaude; une larme de boue. Nous aidons pour la cuisine, nous faisons tourner le poulet devant le feu de braise (en arrêtant en route les larmes de jus) (Vallès, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 186).Cette fois, l'entrée en avalanche du capitaine Hurluret surprit à tel point le jeune homme, que sa plume, dans ses doigts, en eut un saut de carpe, lâcha sur le papier une grosse larme d'encre (Courteline, Train 8 h 47,1888, 3epart., 1, p. 217).Papa me coula dans l'oreille malade une larme d'huile tiède, puis il se remit au travail. Il avait l'air inquiet (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 150).
    1. Fam. Petite quantité d'une boisson (généralement alcoolisée). Synon. goutte, soupçon.Rien qu'une larme, juste une larme. Ensuite, elle demanda une larme d'eau-de-vie, la but, s'essuya longuement les lèvres (Zola, Assommoir,1877, p. 589).Reçu ce matin un billet où elle me dit : « Je viendrai sur le coup de midi vous demander une larme de votre vin de Tokai » (Goncourt, Journal,1887, p. 683).Il avait honte de manger devant la famille, attendait d'être seul pour voler une larme de café, un fond de soupe, tâtonnait précipitamment, se trompait de casseroles, faisait tout tomber et suscitait les clameurs (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 219).
    2. Écoulement de sève de certains végétaux se produisant naturellement ou par scarification. Le soleil verse sa plus piquante chaleur (...) les pavots laissent aller leur morphine en larmes liquoreuses, tout se découpe nettement sur le bleu foncé de l'éther (Balzac, Paysans,1844-50, p. 8):
    6. Ces pins altiers, si droits, qui finissent par être dépouillés de branches, et qui, ne gardant qu'une cime maigre et plate sans ombre presque, oscillent d'un bloc sous le vent comme des fûts d'airain... ce sont eux que l'on saigne, qui pleurent ces larmes de résine payées aujourd'hui leur poids d'or... Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 163.
    3. P. métaph. Goutte de pluie ou de rosée. La rosée du matin sema ses fins cheveux de larmes embaumées (Sand, Lélia,1833, p. 74).Ne pas dîner tous les jours, coucher à la belle étoile sous les larmes des nuits pluvieuses et s'habiller de nankin dans le mois de décembre leur paraît le paradis de la félicité humaine (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 10).
    B. ? Objet, substance solide ayant la forme, l'aspect d'une larme, d'une goutte. Larme d'ambre, larme batavique*. Les sels cristallisés sont, comme les minéraux cristallisés, formés de larmes triangulaires, rhomboïdes ou rectangulaires, appliquées les unes contre les autres (Metzger, Genèse sc. cristaux,1918, p. 188).Comme la sandaraque, le mastic se présente sous deux aspects : Mastic en sorte, ou mastic femelle : (...) Mastic en larmes, ou mastic officinal (Coffignier, Vernis,1921, p. 54).Dans le tiroir d'une toilette qui sentait le savon, traînaient deux longues larmes cristallisées, pendants qui ornaient les oreilles de ma tante maternelle lorsqu'elle avait conquis, par sa grande beauté, en se pavanant sur la place Royale, le c?ur du Mexicain farouche qui devint mon oncle (Jammes, Mém., t. 1, 1921, p. 44).
    C. ? Dessin, représentation graphique ou plastique en forme de larme ou de goutte. Tout le monde était endimanché. En certains endroits, le soleil, par traînées, resplendissait sur des cachemires, des pelleteries fauves, des hermines tachetées de larmes noires (Reider, MlleVallantin,1862, p. 122).C'étaient des « tragopans » [= faisans], ornés d'un fanon charnu qui pendait sur leurs gorges (...) la femelle était uniformément brune, tandis que le mâle resplendissait sous son plumage rouge, semé de petites larmes blanches (Verne, Île myst.,1874, p. 86).Pour bien sentir une peinture, il faut sentir la beauté d'une larme d'émail dans un morceau de poterie, d'une coloration dans un pétale de fleur (Goncourt, Journal,1889, p. 1062).
    ? Spécialement
    1. HÉRALD. ,,Figure de blason dont la partie inférieure est arrondie et la partie supérieure flamboyante`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). [La lettre] était de grand format, de papier épais et de plus : scellée aux armes poldèves « de sable à l'orle de huit larmes d'argent » (Queneau, Pierrot,1942, p. 71).
    2. Ornement en forme de larmes des draperies funéraires. Et de temps en temps des flocons de neige secoués d'une branche tombaient pareils aux larmes d'argent des draps mortuaires, sur la noire tenture de l'ombre (Gautier, Fracasse,1863, p. 144).
    3. TYPOGR. Larme de compositeur. Virgule dans le langage des typographes (cf. France 1907 et Esn. 1966).
    D. ? Mélodie, sonorité rappelant le bruit des sanglots. Laissez-moi vous regarder! vous écouter! Tenez, jouez-moi cette larme de Weber, qu'on appelle sa Dernière Pensée (Dumas père, Marbrier,1854, II, p. 251).Une dernière larme des harpes, un dernier froissement de timbale, et deux clarinettes, en tierce, font entendre (...) deux accords, perdendo (Prod'homme, Cycle Berlioz,1896, p. 104).
    REM. 1.
    Larmelette, larmette, subst. fém.,vx ou région. a) Petite larme. (Dict. xixeet xxes.). b) P. anal. Petite quantité de liquide (d'apr. Lanher 1977).
    2.
    Larmichette, subst. fém.,pop., mod. Petite quantité de liquide, en partic. d'une boisson (d'apr. Sandry-Carr. 1963, Riv.-Car. 1969 et Le Breton Argot 1975).
    Prononc. et Orth. : [la?m?]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 lermes « humeur liquide qui s'écoule d'une glande de l'?il (Alexis, éd. Chr. Storey, 399); ca 1200 larmes (Aiol, 116 ds T.-L.); d'où expr. a) ca 1170 chaldes lermes (Rois, éd. Curtius, p. 4); 1180-1200 plort a chaudes lermes (Covenant Vivien, éd. A.L. Terracher, 639); b) début XIIIes. en larmes fondre (Chevalier Barisel, éd. F. Lecoy, 850); c) 1560 larmes de cocodrile (Bonivard ds Few t. 5, p. 119 a); 1607 larmes de crocodile (Hulsius); d) ca 1501 la lerme a l'?il (Jardin de plaisance, éd. A. Vérard, fol. LXXXIX); e) 1803 larmes du matin « rosée » (Chateaubr., Génie, t. 2, p. 227); 1810 larmes de l'aurore (Id., Martyrs, t. 1, p. 171); 2. 1remoitié XIIes. « chagrin » la valede de lermes (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, LXXXIII, 6); 1653 pleurer avec des larmes de sang (Vau [gelas], Quin [te Curce] 1. X, p. 708); 1794 verser des larmes de sang (Staël, Lettr. L. de Narbonne, p. 224); 3. début XIIIes. « goutte » d'où « petite quantité » (Sept sages, éd. J. Misrahi, 3320); 4. a) ca 1462 « motif ornemental en forme de larme » (Cent Nouv. Nouvelles, éd. Fr. P. Sweetser, XXVI, 150 : verge... esmaillée de larmes noires); b) 1483 « perle en forme de larme » (Inv. de Charlotte de Savoie, p. 447 ds Gay); 5. a) 1538 « sève » (Est.); b) 1538 larme de la vigne (ibid.); 6. 1575 pharm. « petite masse de suc ou de résine de forme analogue à celle d'une larme » (Paré, éd. J.F. Malgaigne, t. III, p. 630, titre : La maniere de tirer l'huile des gommes, larmes ou liqueurs espaisses et resines...). Du lat. lacrima « larme »; « goutte de gomme issue de certaines plantes ». Fréq. abs. littér. : 11 538. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 21 737, b) 17 369; xxes. : a) 17 521, b) 10 674.
    DÉR.
    Larmer, verbe intrans.,fam. et région. Pleurer. L'autre jour il nous faisait rigoler parce qu'il croyait qu'« une femme à poil », ça voulait dire « une femme à barbe ». Georges s'est fichu de lui. Et quand Boris a compris qu'il se trompait, j'ai cru qu'il allait se mettre à larmer (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1237).P. anal. Tomber, couler goutte à goutte. Les masques japonais surtout ravissaient le peintre (...) les uns effroyables (...) le bronze des joues creusé de mille rides avec du vermillon larmant au coin des yeux et de longues traînées vertes au coin des bouches (Lorrain, Phocas,1901, p. 88).P. anal. Ressembler, avoir l'éclat, l'aspect d'une larme. Le fond de l'auge avait fait miroir, et c'est une face de vieil homme qui lui souriait (...) une blême face de jadis ceinte d'un casque d'or où larmaient trois émeraudes (Lorrain, Contes chandelle,1897, p. 135).? [la?me], (il) larme [la?m]. ? 1resattest. a) 1155 « pleurer » des oilz lerma (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14070), ca 1200 larmer (Jourdain de Blaye, éd. P.F. Dembowski, 1528), bien attesté en a. fr., à nouv. ds Trév. 1752 qui le qualifie de ,,vieux mot``, b) 1remoitié xiies. « laisser échapper des gouttes en forme de larmes » (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, I, 821), en a. fr., à nouv. au xixes. 1887 (Huysmans, En rade, Paris, Crès, 1929, p. 37); de larme, dés. -er.
    BBG. ? Quem. DDL t. 13, 19.


    Wiktionnaire


    Nom commun - français

    larme \la?m\ féminin

    1. Goutte du liquide sécrété par les glandes lacrymales situées à coté de chaque ?il.
      • Encore une fois, Dom Juan, je vous le demande avec larmes, et si ce n'est assez des larmes d'une personne que vous avez aimée, je vous en conjure par tout ce qui est le plus capable de vous toucher. (Molière, Dom Juan, ou le Festin de Pierre, acte IV, scène 5, 1663)
      • Les larmes que ces paupières n'avaient pas senties depuis vingt ans inondent mes yeux lorsque je te contemple. (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l'anglais par Alexandre Dumas, 1820)
      • Le vieillard regarda sa fille avec étonnement. Deux larmes qui roulaient dans ses yeux tombèrent le long de ses joues ridées. (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
      • Il se mit à se trémousser sur sa chaise, secoué d'un accès d'hilarité, des larmes dans les yeux [?] (Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, page 15)
      • Elle se redressa, longea le bassin qui se dressait au milieu du jardin, prit de l'eau dans ses mains et la porta à ses yeux pour cacher les traces de ses larmes. (Out-el-Kouloub, « Zaheira », dans Trois Contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
      • Cette terrible histoire des Vaudois, dois-je en parler ou m'en taire ? En parler ? Elle est trop cruelle ; personne ne la racontera sans que la plume n'hésite, et que l'encre, en écrivant, ne blanchisse de larmes. (Jules Michelet, Le Prêtre, la femme, la famille, Chamerot, Paris, 1862 (8e éd.), page 23)
      • Accroche-c?ur ?
        Aux larmes de cendre,
        elle regarda
        la rouflaquette de l'écrin,
        souvenir
        d'une époque crépusculaire,
        peu avant le début
        ?
        de sa chimiothérapie.
        (Cornéliu Tocan, Chutes microscopiques. 50 micronouvelles illustrées, Créatique, Québec, 2020, pages 13-14)
    2. (Par analogie) (Familier) Très petite quantité d'une boisson, généralement alcoolisée.
      • Prenez donc du café, ma chère, une larme seulement. (Émile Zola, La Mort d'Olivier Bécaille, 1879)
      • Il emplit son verre, corse le vin mousseux d'une larme de cognac ou de quelques gouttes de kummel. (Jean Pellerin, Sous le règne du débauché, Albin Michel, 1921, page 264)
      • De sa fenêtre, Mme Fournet à une voisine qui est malade :
        ? Je vais faire une larme de tilleul pour vous laver le corps.
        (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 271)
      • Il tira son fauteuil vers la porte-fenêtre ouverte. Des enfants jouaient encore dans le square. Il se sentait très bien, très triste. Plus tard, il se versa deux larmes de porto dans le verre doré. (Philippe Delerm, Il avait plu tout le dimanche, Mercure de France, 1998, page 70)
    3. (?nologie) Trainées que laisse le vin le long d'un verre, d'autant plus abondantes que sa teneur en alcool est élevée.
    4. (Ornement) Ornement, figurant à peu près une larme, qu'on fait entrer, comme un symbole de tristesse, dans la décoration des catafalques, des mausolées, etc.
      • À gauche est le feu prince, sous un poële de velours noir garni d'une haute frange à torsades et semé de larmes et d'étoiles d'argent, que surmonte un autre coussin sur lequel est déposée une couronne princière, aussi voilée d'un crêpe. (Anonyme, Funérailles du feu roi Louis-Napoléon Bonaparte et de son fils aîné Napoléon-Louis., Imprimerie de A. Henry, Paris, 1847, page 17)
    5. (Au pluriel) Suc qui coule de certains arbres ou plantes, soit naturellement, soit quand on les taille.
      • J'ai vu, aux premiers jours du printemps, sous les berceaux de pampres qui s'enlacent aux figuiers de l'Adriatique, des matrones, drapées presque à la manière de l'ancienne Grèce, qui recueillaient avec soin dans des fioles ce qu'elles appelaient poétiquement les larmes de la vigne. (George Sand, Lettres d'un voyageur, Garnier frères, 1847, page 314)
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    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    LARME. n. f.
    Goutte d'humeur limpide qui se forme dans l'œil, par l'effet d'une impression vive, soit physique, soit morale. Les larmes sortaient, coulaient de ses yeux avec abondance. Les larmes lui en sont venues aux yeux. Le visage baigne, mouillé de larmes. Des yeux noyés de larmes. J'aurais voulu pouvoir renfoncer mes larmes. Elle eut peine à retenir ses larmes. Être touché, attendri jusqu'aux larmes. Un torrent de larmes. Rire aux larmes. Refouler ses larmes. Fig., Pleurer à chaudes larmes, être tout en larmes, fondre en larmes, Pleurer abondamment. Fig., Vivre dans les larmes, Pleurer sans cesse, vivre dans la douleur, dans l'affliction. Fig., Sécher, essuyer ses larmes, Se consoler. Essuyer les larmes de quelqu'un, Calmer son affliction, le consoler. Mêler ses larmes à celles de quelqu'un, Partager sa douleur, s'affliger avec lui. Avoir recours aux larmes, Pleurer pour fléchir, pour attendrir celui qu'on supplie. Fam., Avoir toujours la larme à l'œil, S'attendrir très facilement, ou affecter une grande sensibilité. Avoir des larmes dans la voix se dit d'une Personne qui a quelque chose d'ému et de touchant dans la voix. En nous racontant ce malheur, il avait des larmes dans la voix. Cette actrice a des larmes dans la voix. Avoir le don des larmes se dit, dans le langage mystique, de la Faculté que possèdent certaines personnes de verser des larmes dans la prière. Il signifie, par extension, Pleurer à volonté, s'émouvoir aisément jusqu'aux larmes. Fig. et avec une nuance de regret, de remords : Verser des larmes de sang. Cette faute mériterait d'être pleurée avec des larmes de sang. Fig. et fam., Larmes de crocodile, Larmes hypocrites que répand une personne dans le dessein d'en tromper une autre.

    LARME se dit aussi d'un Ornement, figurant à peu près une larme, qu'on fait entrer, comme un symbole de tristesse, dans la décoration des catafalques, des mausolées, etc. Larmes d'argent. Un drap mortuaire semé de larmes. Il se dit, par analogie et familièrement, d'une Goutte, d'une petite quantité de vin ou de quelque autre liqueur. Il n'a pris qu'une larme de vin. Je n'en veux qu'une larme. Il se dit également, surtout au pluriel, du Suc qui coule de certains arbres ou plantes, soit naturellement, soit quand on les taille. Les larmes de la vigne, du sapin. Manne en larmes. Larmes de cerf. Voyez LARMIÈRES.

    Littré

    LARME (lar-m') s. f.
    • 1Goutte d'humeur limpide qui sort de l'?il et dont la cause est ou une action physique ou une émotion morale. Et mon trépas aura des larmes De quiconque aura de l'amour, Malherbe, V, 20. Les larmes lui tombent des yeux à grands flots, Vaugelas, Q. C. VI, 9. Moi-même en cet adieu j'ai les larmes aux yeux, Corneille, Hor. II, 8. Quand pourra mon amour baigner avec tendresse Ton front victorieux de larmes d'allégresse?? Corneille, Hor. IV, 2. Un soupir, une larme à regret épandue, Corneille, Poly. II, 2. Elle [une pièce] ne va pas jusqu'à tirer des larmes, Corneille, Nicom. Examen. Pour me voir maintenant demander avec larmes Ce que j'ai mérité par le sang et les armes, Mairet, Sophon. IV, 5. Ces soupirs ridicules et ces larmes niaises ont fait rire tout le monde, Molière, Critique, 7. Non, ce n'est pas toujours de tristesse que l'on pleure?; il entre bien des sortes de sentiments dans la composition des larmes, Sévigné, 11 sept. 1680. Monsieur le Prince [Condé] eut cette consolation en mourant [d'obtenir le retour du prince de Conti à la cour]?; mais jamais une joie n'a été noyée de tant de larmes, Sévigné, 13 déc. 1686. Je fus accablée de tous côtés de ses louanges [données à un de ses amis], et, suivant ma bonne coutume, les grosses larmes me tombaient des yeux, Sévigné, 19 juill. 1690. Que votre amitié trop tendre ne vous fasse pas jeter des larmes que votre raison doit condamner, Sévigné, 30 nov. 1689. Pour nous à qui Dieu par sa grâce a révélé ses vérités, nous avons lu dans ses Écritures qu'il y a un temps de pleurer et une mesure de larmes?; que le soleil, qui ne doit jamais se coucher sur notre colère, ne doit pas se coucher plus de sept fois sur notre affliction, Fléchier, Lamoignon. Combien à vos malheurs ai-je donné de larmes?! Racine, Andr. I, 1. [Les flatteurs vous diront] Qu'aux larmes, au travail le peuple est condamné, Et d'un sceptre de fer veut être gouverné, Racine, Ath. IV, 3. Vos larmes, que ma main pouvait seule arrêter, Racine, Bajaz. II, 5. Périsse le Troyen auteur de nos alarmes. - Sa perte à ses vainqueurs coûtera bien des larmes, Racine, Iph. II, 3. Je ne viens point ici, par de jalouses larmes?, Racine, Andr. III, 4. Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes, Racine, Brit. II, 2. Et les larmes du juste implorant son appui [de Dieu] Sont précieuses devant lui, Racine, Esth. III, 3. Qui changera mes yeux en deux sources de larmes Pour pleurer ton malheur?? Racine, Athal. III, 7. Sans jeter une seule larme, La Bruyère, XI. Je l'arrosai de mes larmes sans lui répondre, Fénelon, Tél. III. Nous ne pûmes retenir nos larmes, Fénelon, ib. VI. Il versa sur lui des larmes pieuses, Fénelon, ib. XVII. Il versait des larmes amères, Fénelon, ib. XX. [à la mort du Dauphin] M. le duc de Bourgogne pleurait d'attendrissement et de bonne foi, avec un air de douceur, des larmes de nature, de religion, de patience?; M. le duc de Berry, tout d'aussi bonne foi, en versait en abondance, mais des larmes pour ainsi dire sanglantes, tant l'amertume en paraissait grande ? Mme la duchesse de Bourgogne consolait aussi son époux, et y avait moins de peine qu'à acquérir le besoin d'être elle-même consolée? quelques larmes, amenées du spectacle, et souvent entretenues avec soin, fournissaient à l'art du mouchoir, pour rougir et grossir les yeux, Saint-Simon, 293, 343. Que de larmes vont couler?! Je n'en doute pas, repartit Asmodée?; mais il y en aura bien de commande, Lesage, Diabl. boit. ch. 13, dans POUGENS. Vaincu par la beauté, désarmé par les larmes, Voltaire, Orphel. III, 4. Les larmes sont le langage muet de la douleur, Voltaire, Dict. phil. Larmes. Nul de nous n'a vécu sans connaître les larmes, Voltaire, Loi nat. part. 3. Leurs yeux étaient remplis de ces heureuses larmes, De ces larmes qui font les plaisirs des amants, Voltaire, Henr. IX. Mme d'Épinay reçoit des lettres charmantes de M. de Voltaire?; il disait en l'une des dernières que le diable avait assisté à la première représentation de Tancrède sous la figure de Fréron, et qu'on l'avait reconnu à une larme qui lui était tombée des loges sur le bout du nez, et qui avait fait pish comme sur un fer chaud, Diderot, Lettres à Mlle Voland. Aussi tous mes sujets, les larmes dans les yeux, Porteront à l'envi vos vertus jusqu'aux cieux, Ducis, Roméo, IV, 2. Elle entendra mes pleurs, elle verra mes larmes, Chénier, Élég. 22. Les reines ont été vues pleurant comme de simples femmes, et l'on s'est étonné de la quantité de larmes que contiennent les yeux des rois?! Chateaubriand, Atala, le Drame. De l'?il des rois on a compté les larmes, Les yeux du peuple en ont trop pour cela, Béranger, Ém. Debraux. C'est ta jeunesse et tes charmes Qui m'ont fait désespérer, Et, si je doute des larmes, C'est que je t'ai vu pleurer, Musset, Nuit d'octobre. Une larme en dit plus que tu n'en pourrais dire?; Une larme a son prix, c'est la s?ur d'un sourire, Musset, Idylle.

      Larmes se dit avec pleurer. Je voudrais, ma bonne, que vous fussiez venue avec moi après dîner [à une lecture que Corneille fit de sa Pulchérie]? vous auriez peut-être pleuré une petite larme, puisque j'en ai pleuré plus de vingt, Sévigné, 15 janv. 1772. J'ai vu Briolle, qui m'a fait pleurer les chaudes larmes par un récit naturel et sincère de cette mort [du prince de Condé], Sévigné, 13 déc. 1686.

      Rire aux larmes, rire jusqu'à ce que les yeux en pleurent, rire beaucoup. Cette sottise a fait rire M. de Chaulnes et d'Arrouy jusques aux larmes, Sévigné, 77. Nous avons ri aux larmes de votre madame de la Charse et de Philis sa fille aînée âgée de trente-neuf ans, Sévigné, 215.

      Faire venir les larmes aux yeux, exciter un attendrissement qui va jusqu'aux larmes. Leur contenance triste me fit venir les larmes aux yeux, Sévigné, 190.

      On dit dans un sens analogue?: Les larmes lui viennent aux yeux. Les larmes lui vinrent aux yeux, Fénelon, Tél. XI.

      Fig. Des larmes de sang, se dit pour exprimer un très violent chagrin. Pourvu qu'Adélaïde, au désespoir réduite, Pleure en larmes de sang l'amant qui l'a séduite, Voltaire, Adél. du Guesclin. IV, 5. Pleure en larmes de sang ta lâcheté funeste, Chénier M. J. Gracques, III, 12.

      Pleurer à chaudes larmes, être tout en larmes, fondre en larmes, se noyer dans les larmes, pleurer abondamment. Je reçois vos lettres comme vous avez reçu ma bague?: je fonds en larmes en les lisant, Sévigné, 15. Je la trouvai tout en larmes, Sévigné, 419. Si l'on ne glissait pas dessus, on serait toujours en larmes, Sévigné, 24. Ses valets de chambre [de Turenne], ses laquais, ses pages, ses trompettes, tout était fondu en larmes et faisait fondre les autres, Sévigné, 28 août 1675. Tout s'attendrissait, tout fondait en larmes, Fléchier, Dauph.

      S'abreuver de larmes, vivre dans les larmes, vivre de larmes, pleurer sans cesse, vivre dans la douleur, dans l'affliction. Me nourrissant de fiel, de larmes abreuvée, Racine, Phèdre, IV, 6.

      Sécher, essuyer ses larmes, se consoler.

      Essuyer les larmes de quelqu'un, calmer son affliction, le consoler. Dans une heure au plus tard vous essuierez ses larmes, Corneille, Poly. I, 1. On craint qu'il n'essuyât les larmes de sa mère, Racine, Andr. I, 4.

      Mêler ses larmes à celles de quelqu'un, partager sa douleur, s'affliger avec lui.

      Avoir recours aux larmes, pleurer pour fléchir, pour attendrir celui qu'on supplie.

      Avoir des larmes dans la voix, avoir une voix qui, dans les moments d'attendrissement, fait partager l'émotion.

      Terme de théâtre. Avoir des larmes, savoir pleurer. Mademoiselle Sainval, comme je vous l'ai dit, me demande à jouer Olympie?; si elle a ce qu'on n'a plus au théâtre, c'est-à-dire des larmes, de tout mon c?ur, Voltaire, Lett. d'Argental, 11 avril 1767.

      Avoir le don des larmes, pleurer à volonté. Je crois vous avoir déjà dit Qu'il [Énée] donnait des pleurs à crédit Et qu'il avait le don des larmes, Scarron, dans le Dict. de BESCHERELLE.

      Il signifie aussi pleurer de façon à faire pleurer les autres. On me mande qu'elle [une actrice] joue avec beaucoup d'intelligence et de vérité, mais qu'elle n'est pas d'une figure agréable et qu'elle n'a pas le don des larmes, Voltaire, Lett. Richelieu, 27 mai 1767.

      La larme à l'?il, en versant quelques larmes. La larme à l'?il, le regret dans le c?ur, la confusion sur la face, il [un pécheur] vient crier miséricorde, Bossuet, 1er sermon, Pâques, 2. Le 23, le duc de Bourgogne fit assassiner le duc d'Orléans, et le lendemain assista à ses funérailles la larme à l'?il, et portait un des coins du drap mortuaire, Saint-Foix, Ess. Paris, ?uv. t. V, p. 192, dans POUGENS.

      Familièrement. Avoir toujours la larme à l'?il, s'attendrir très facilement, ou affecter une grande sensibilité.

      Fig. Larmes de crocodile, larmes hypocrites, répandues dans le dessein de tromper, comme la fable raconte que le crocodile feint de gémir pour attirer sa proie.

      Fig. et poétiquement. Les larmes de l'aurore, la rosée.

    • 2Physiologiquement. Humeur excrémentitielle qui est sécrétée par la glande lacrymale, lubrifie le globe de l'?il, en facilite les mouvements dans l'orbite, et qui n'a avec l'expression des émotions qu'un rapport secondaire.
    • 3Espèce de symbole destiné le plus souvent aux monuments funèbres, lequel a la forme d'une larme. Un drap mortuaire semé de larmes. Venez tous?! soit qu'au sein des jeux et des alarmes, Votre écu de Milan porte le vert dragon, Le manteau noir d'Agra semé de blanches larmes?, Hugo, Odes, IV, 12. ?J'ai, faible et plein d'alarmes, Vu trois fois un drap noir semé de blanches larmes Tendre ce corridor, Hugo, F. d'aut. 6.

      En larme ou en larmes, en forme de larmes. Les ailes sont noires aussi, mais marquetées, avec assez de régularité, de taches d'un blanc obscur arrondies et en larmes, Buffon, Ois. t. XIII, p. 111.

      Terme d'architecture. Larmes ou campanes, ornements qui pendent en forme de clochettes sous la corniche dorique et sous d'autres membres. On dit plus ordinairement goutte.

    • 4Familièrement et par similitude. Une goutte, une petite quantité d'un liquide. Donnez-moi une larme de vin.
    • 5Suc qui coule de plusieurs arbres ou plantes, soit naturellement, soit quand on les taille. Les larmes de la vigne.

      Larmes de sapin, liqueur qui s'amasse entre l'écorce et le bois de sapin et qui a l'odeur de la térébenthine.

    • 6Larmes de cerf, liqueur épaissie dans deux fentes que le cerf a au-dessous des yeux, et qui sont les ouvertures des larmiers.
    • 7 Terme de pharmacie. Petite masse arrondie de substance molle ou peu dure. Manne en larmes.
    • 8Larmes-de-verre, ou larmes bataviques, petites masses de verre en fusion qu'on a laissées tomber dans l'eau froide et qui, par suite d'un refroidissement inégal, dû à la mauvaise conductibilité du verre pour le calorique, deviennent telles que, si l'on vient à casser la queue, la tête se met en poussière?; c'est là le phénomène qui excitait l'admiration des physiciens au XVIIe siècle.

      Larmes volcaniques, masses de matières vitreuses, affectant des formes plus ou moins arrondies.

    • 9 Terme de chasse. Larmes de plomb, petit plomb pour tirer les petits oiseaux.
    • 10Larme-de-Job, un des noms vulgaires du coïx larme (graminées), dit aussi larmilles, larmier et herbe à rosaire, dont les fruits renferment une semence grosse comme un pois, d'un beau poli et de couleur jaunâtre, tirant sur un brun rouge. C'est aussi le nom du staphylier pinné ou à feuilles ailées, appelé encore patenôtrier.

      Larme-du-Christ, le grémil.


    SYNONYME

    LARMES, PLEURS. Pleurs n'est synonyme de larmes qu'au pluriel. Un pleur, d'ailleurs usité seulement dans le style biblique et le style élevé, signifie lamentations?; et, au pluriel, il retient quelque chose de cette signification?: Elle entendra mes pleurs, elle verra mes larmes, dit A. Chénier cité plus haut. Larme est proprement l'humeur limpide qui humecte les yeux, quelle que soit la cause qui la fasse couler. Pleurs indique toujours une émotion, et presque toujours une émotion triste. L'oignon coupé ou épluché fait venir des larmes dans les yeux et non des pleurs.


    HISTORIQUE

    XIIe s. Mais si co [ce] avient par vus, vus le purrez suffrir, Mais tuz li vis [visage] de lermes vus en devra corrir, Th. le mart. 84. Mis en iert [sera] li roiaumes en larmes et en plors, Sax. XXVII. La dame fist à Deu sun present et sa oblatiun?; sun quer [c?ur] menne chaldes [chaudes] lermes, Rois, p. 3. Les larmes lor vienent as ex [aux yeux], Gautier D'Arras, Ille et Galeron.

    XIIIe s. De la pitié qu'en a, mainte larme a plorée, Berte, XLVI. Là plore à lermes espandues Les granz honors qu'ele a perdues, la Rose, 6185. Et alors li cheoient les lermes des yex moult grosses, Joinville, 229.

    XVe s. Je vous donne cette verge [bague] qui est d'or, esmaillé de larmes noires, Louis XI, Nouv. XXVI.

    XVIe s. Vous n'avez que des larmes aux yeux, et eux les armes aux mains, D'Aubigné, Hist. II, 185. Les gommes, larmes, ou liqueurs espaisses, et resines, Paré, XXVI, 14. En larmes de fol ne se doit on fier, Cotgrave ? Mieulx est de ris que de larmes escripre, Pour ce que rire est le propre de l'homme, Rabelais, Aux lecteurs.


    SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    LARME. Ajoutez?:
    11La Sainte Larme de Vendôme, relique célèbre dans le moyen âge conservée à Vendôme.

    PROVERBE

    Il est plus près de Sainte Larme que de Vendôme, il est sur le point de verser des larmes, il est menacé d'une affliction?; ce qui revient à dire?: il est près de Sainte Larme, et ce n'est pas de la Sainte Larme de Vendôme, Courrier de Vaugelas, 1er déc. 1875, p. 114.
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    Encyclopédie, 1re édition

    LARME, s. m. (Anat.) lymphe claire, limpide salée, qui, par le mouvement des paupieres, se répand sur tout le globe de l'?il, humecte la cornée, & l'entretient nette & transparente.

    En effet, la glace qui fait l'entrée du globe de l'?il, n'est pas un crystal solide ; c'est, je l'avoue, une membrane dure & polie, mais c'est toujours une membrane, elle doit tout son poli, toute sa transparence, non seulement à l'humeur aqueuse qu'elle contient, mais encore à une autre humeur limpide, qui l'abreuve sans cesse par dehors & en remplit exactement les pores ; sans cette eau, la cornée transparente exposée à l'air, se sécheroit, se rideroit, se terniroit, & cesseroit de laisser passer les rayons ; or cette eau si essentielle à la transparence de la cornée à la vue, ce sont les larmes.

    On leur donne pour source une glande plate, nommée glande lacrymale, située au côté extérieur & supérieur de l'?il. Voyez Lacrymale, Glande.

    Les larmes sont versées de cette glande sur le devant de l'?il par des conduits très-fins ; & le mouvement fréquent des paupieres les répand, & en arrose toute la surface polie de l'?il ; ensuite elles sont chariées vers l'angle qui regarde le nez, qu'on appelle le grand angle, par les rebords saillans des paupieres, qui font séparément l'office de gouttiere, & qui, jointes ensemble, font l'office de canal, & en même tems de siphon.

    Sur chaque paupiere, vers ce grand angle où sont chariées les larmes, on trouve une espece de petit puits perdu, dont on appelle l'ouverture le point lacrymal ; chacun de ces petits canaux se réunit au grand angle à un réservoir commun, appellé sac lacrymal ; ce sac est suivi d'un canal, qu'on nomme conduit lacrymal ; ce conduit descend, logé dans les os, jusques dans le nez, où il disperse les larmes qui concourent à humecter cet organe, quand elles ne sont pas trop abondantes ; mais lorsqu'on pleure, on est obligé de moucher souvent, pour débarrasser le nez des larmes qui s'y jettent alors en trop grande quantité.

    Les larmes qui coulent quelquefois dans la bouche, passent par les trous incisifs, qui sont situés au milieu de la mâchoire supérieure, & qui vont se rendre dans les cavités du nez. Ces trous se trouvant toujours ouverts, laissent passer dans la bouche le résidu des larmes, ainsi que la portion la plus subtile des mucosités du nez.

    Il suit de ce détail que quand les points lacrymaux sont obstrués, il en arrive nécessairement un épanchement de larmes ; & que quand le conduit nazal est bouché, il en résulte différentes especes de fistules lacrimales. Quelquefois aussi, par l'abondance ou l'acrymonie de la lymphe, le sac lacrymal vient à être dilaté ou rongé, ce qui produit des fistules lacrymales d'une espece différente des autres. Leur cure consiste à donner aux sérosités de l'?il une issue artificielle, au défaut de la naturelle qui est détruite.

    Il y a des larmes de douleur & de tristesse ; & combien de causes qui les font couler ! Mais il est aussi des larmes de joie : ce furent ces dernieres qui inonderent le visage de Zilia, quand elle apprit que son cher Aza venoit d'arriver en Espagne : « Je cachai, dit elle, à Déterville mes transports de plaisirs, il ne vit que mes larmes ».

    Il y a des larmes d'admiration ; telles étoient celles que le grand Condé, à l'âge de vingt ans, étant à la premiere représentation de Cinna, répandit à ces paroles d'Auguste : Je suis maître de moi, comme de l'univers, &c. Le grand Corneille faisant pleurer le grand Condé d'admiration, est une époque célebre dans l'histoire de l'esprit humain, dit M. de Voltaire. (D. J.)

    Larme de Job, lacrima Job, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur sans pétales, composée de plusieurs étamines qui sortent d'un calice, disposée en forme d'épi & stérile : les embryons naissent séparément des fleurs, & deviennent des semences enveloppées d'une membrane, & renfermées dans une coque. Tournef. Inst. rei herb. Voyez Plante.

    Elle ressemble au roseau, ses fleurs sont à pétales, ornées d'un calice ; elles sont mâles, & en épi du côté de la plante ; son ovaire est situé de l'autre côté ; il est garni d'un long tube, & de deux cornes ; il dégénere en une coque pierreuse qui contient une semence. Voilà les caracteres de cette plante, il faut maintenant sa description.

    Elle a plusieurs racines partagées en beaucoup de fibres, longues d'une ou de deux coudées, noueuses. Ses feuilles sont semblables à celles du blé de Turquie, quelquefois longues d'une coudée & plus, larges de deux pouces ; mais les feuilles qui naissent sur les rameaux, sont moins grandes ; il sort des aisselles de ses feuilles de petits pédicules, qui soutiennent chacun un grain ou un n?ud, rarement deux, contenant l'embryon du fruit : il part de ces n?uds des épis de fleurs à étamines, renfermées dans un calice à deux bules, sans barbe. Ces fleurs sont stériles, car les embryons naissent dans les n?uds, & deviennent chacun une graine unie, polie, luisante, cendrée avant la maturité, rougeâtre quand elle est mûre, dure comme de la pierre, de la grosseur d'un pois chiche, pointue à sa partie supérieure, & composée d'une coque dure & ligneuse ; cette coque renferme une amande farineuse, enveloppée d'une fine membrane.

    Cette plante qui est une sorte de blé, vient originairement de Candie, de Rhodes, & autres îles de l'Archipel ; elle y croît d'elle-même, ainsi qu'en Syrie & dans d'autres contrées orientales. On la cultive quelquefois en Portugal & en Italie. On dit que le petit peuple dans des années de disette y fait du pain passable des semences qu'elle porte : ce qui est plus certain, c'est que les religieuses font de petites chaînes & des chapelets avec cette graine, qu'elles amollissent dans de l'eau bouillante, & la passent ensuite dans un fil. Comme cette graine n'a point de vertu en Médecine, nous n'en cultivons la plante que par pure curiosité, & même rarement. Ses semences ne mûrissent guere bien dans nos climats tempérés. (D. J.)

    Larme de Job, (Mat. méd.) voyez Grémil.

    Larmes pierre de, (Hist. nat.) en allemand thr?nenstein. Quelques Auteurs ont donné ce nom à une pierre de forme ovale, d'un blanc salé, & remplie de taches semblables à des gouttes d'eau ou à des larmes que la hasard y a formées. On dit qu'il s'en trouve en Hongrie, & qu'on les tire du lit de la riviere de Moldave. Voyez Bruckmanni, Epistol. itinerariâ.

    Larmes de Verre, (Phys.) sont de petits morceaux de verre ordinaire qu'on tire du vase où le verre est en fusion avec l'extrémité d'un tuyau de fer. On en laisse tomber les gouttes, qui sont extrémement chaudes, dans un vase où il y a de l'eau froide, & on les y laisse refroidir. Là elles prennent une forme assez semblable à celle d'une larme, & c'est pour cette raison qu'on les appelle larmes de verre ; elles sont composées d'un corps assez gros & rond, qui se termine par un petit filet ou tuyau fermé. On fait avec ces larmes une expérience fort surprenante ; c'est qu'aussi-tôt qu'on en casse l'extrémité, toute la larme se brise en pieces avec un grand bruit, & quelques morceaux sont même réduits en poussiere. Le Dr. Hook, dans sa Micrographie, a donné une dissertation particuliere sur ce sujet. La cause de cet effet n'est pas encore trop bien connue ; voici une des explications qu'on en a imaginées. Quand la lame se refroidit & devient dure, il reste au centre de cette larme un peu d'air extrêmement raréfié par la chaleur ; & on voit en effet les bulles de cet air renfermées au-dedans de la larme de verre, de sorte que l'intérieur de cette larme, depuis le bout jusqu'au fond, est creux, & rempli d'air beaucoup moins condense que l'air extérieur. Or, quand on vient à rompre le bout du tuyau ou filet qui termine la larme, on ouvre un passage à l'air extérieur qui ne trouvant point de résistance dans le creux de la larme, s'y jette avec impétuosité, & par cet effort la brise. Cette explication souffre de grandes difficultés, & doit être au moins regardée comme insuffisante ; car les larmes de verre se brisent dans le vuide.

    Ces larmes de verre s'appellent aussi larmes bataviques ; parce que c'est en Hollande qu'on a commencé à en faire. On peut voir en différens auteurs de physique les explications qu'ils ont tenté de donner de ce phénomene, & que nous ne rapporterons point ici, comme étant toutes hypothétiques & conjecturales. (O)

    Larmes, terme d'Architecture. Voyez Gouttes.

    Larmes, (Verrerie.) ce sont des gouttes qui tombent des parois & des voûtes des fourneaux vitrifiés par la violence du feu. Si ces gouttes se mêlent à la matiere contenue dans les pots, comme elles sont très-dures & qu'elles ne s'y mêlent pas, elles gâtent les ouvrages. Le moyen, sinon de prévenir entierement leur formation, du-moins de les rendre rares, c'est de bien choisir les pierres & les terres dont on fait les fourneaux. Voyez l'art. Verrerie.

    Larmes, (Chasse.) on appelle larmes de cerf l'eau qui coule des yeux du cerf dans ses larmieres, où elle s'épaissit en forme d'onguent, qui est de couleur jaunâtre, & souverain pour les femmes qui ont le mal-de-mere, en délayant cet onguent & en le prenant dans du vin blanc, ou dans de l'eau de chardon beni.

    Larmes de plomb, c'est une espece de petit plomb dont on se sert pour tirer aux oiseaux ; ce terme est fort usité parmi les chasseurs.

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    Étymologie de « larme »

    (Date à préciser) De l'ancien français lairme, lerme, issu du latin lacrima.
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    Wallon, lâme?; namur. lârme?; provenç. lacrima, lacrema, lagrema?; catal. llagrima?; esp. et ital. lagrima?; du lat. lacryma, lacruma, anc. forme dacrima, congénère avec le grec ??????; comparez le gothique tagr, larme?; anc haut allem. zahar?; angl. tear?; et le celtique?: kimry, daigr, dagar?; bas-bret. daérawen.

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    LARME, subst. fém.
    Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 lermes « humeur liquide qui s'écoule d'une glande de l'?il (Alexis, éd. Chr. Storey, 399); ca 1200 larmes (Aiol, 116 ds T.-L.); d'où expr. a) ca 1170 chaldes lermes (Rois, éd. Curtius, p. 4); 1180-1200 plort a chaudes lermes (Covenant Vivien, éd. A.L. Terracher, 639); b) début XIIIes. en larmes fondre (Chevalier Barisel, éd. F. Lecoy, 850); c) 1560 larmes de cocodrile (Bonivard ds Few t. 5, p. 119 a); 1607 larmes de crocodile (Hulsius); d) ca 1501 la lerme a l'?il (Jardin de plaisance, éd. A. Vérard, fol. LXXXIX); e) 1803 larmes du matin « rosée » (Chateaubr., Génie, t. 2, p. 227); 1810 larmes de l'aurore (Id., Martyrs, t. 1, p. 171); 2. 1remoitié XIIes. « chagrin » la valede de lermes (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, LXXXIII, 6); 1653 pleurer avec des larmes de sang (Vau [gelas], Quin [te Curce] 1. X, p. 708); 1794 verser des larmes de sang (Staël, Lettr. L. de Narbonne, p. 224); 3. début XIIIes. « goutte » d'où « petite quantité » (Sept sages, éd. J. Misrahi, 3320); 4. a) ca 1462 « motif ornemental en forme de larme » (Cent Nouv. Nouvelles, éd. Fr. P. Sweetser, XXVI, 150 : verge... esmaillée de larmes noires); b) 1483 « perle en forme de larme » (Inv. de Charlotte de Savoie, p. 447 ds Gay); 5. a) 1538 « sève » (Est.); b) 1538 larme de la vigne (ibid.); 6. 1575 pharm. « petite masse de suc ou de résine de forme analogue à celle d'une larme » (Paré, éd. J.F. Malgaigne, t. III, p. 630, titre : La maniere de tirer l'huile des gommes, larmes ou liqueurs espaisses et resines...). Du lat. lacrima « larme »; « goutte de gomme issue de certaines plantes ».

    larme au Scrabble


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    Les rimes de « larme »


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    Les citations sur « larme »

    1. Que l'on ne s'étonne pas de trouver quelques tâches sur ce document. Ecrire son testament n'est pas une oeuvre de joie, ce sont des larmes que j'ai versées sur ma future mort.

      Auteur : Jérôme Garcin - Source : Olivier (2011)


    2. Le poète est ainsi dans les Landes du monde;
      Lorsqu'il est sans blessure il garde son trésor.
      Il faut qu'il ait au coeur une entaille profonde
      Pour épancher ses vers, divines larmes d'or!


      Auteur : Théophile Gautier - Source : España (1845)


    3. Les larmes les plus amères que l'on verse sur les tombes viennent des mots que l'on n'a pas dits, des choses que l'on n'a pas faites

      Auteur : Harriet Beecher-Stowe - Source : Les Petits Renards


    4. Alors il laisse couler les larmes sans essayer de les retenir, en fermant les yeux, il pleure sur son amour disparu et sur lui-même, sur l'impossibilité de sortir de ce tombeau où il est enterré vivant.

      Auteur : Louis-Philippe Dalembert - Source : Ballade d'un amour inachevé (2013)


    5. Dans le ciel et sur la terre
      rien n'est aussi généreux
      Que ce coeur dépositaire
      des larmes des malheureux.


      Auteur : Joseph Roux - Source : Hymnes et poèmes en l'honneur de la Vierge (1865), L'Immaculée Conception


    6. Je dédie mon travail à ces femmes,
      Liées par leurs cheveux,
      Comme un grand filet d’âmes.
      À celles qui aiment, enfantent, espèrent,
      Tombent et se relèvent, mille fois,
      Qui ploient mais ne succombent pas.
      Je connais leurs combats,
      Je partage leurs larmes et leurs joies.
      Chacune d’elles est un peu moi.


      Auteur : Laetitia Colombani - Source : La tresse (2017)


    7. Quand je verrai ces yeux armés de tous leurs charmes, attachés sur les miens, m'accabler de leurs larmes, me souviendrai-je alors de mon triste devoir?

      Auteur : Jean Racine - Source : Bérénice (1670), IV, 4, Titus


    8. L'oeil ne voit bien Dieu qu'à travers les larmes.

      Auteur : Victor Hugo - Source : Philosophie prose


    9. «Quelles que soient les larmes qu'on pleure, dit un proverbe, on finit toujours par se moucher», alors autant se moucher tout de suite!

      Auteur : Françoise Dorin - Source : L'Age en question (1986)


    10. Les yeux, c'est la source des larmes ; la source est tarie, les yeux sont ternes, la Foi seule les faisait vivre, mais on ne ranime pas des cendres. Nous marchons les yeux fixés sur nos souliers et nos regards sont couleur de boue.

      Auteur : Jean Lorrain - Source : Monsieur de Phocas (1901)


    11. Nous ne devrions jamais avoir honte de nos larmes, car c'est une pluie qui disperse la poussière recouvrant nos coeurs endurcis.

      Auteur : Charles Dickens - Source : Les Grandes Espérances (1860)


    12. Les poètes aujourd'hui ont la farce plus tranquille
      Quand ils chantent au profit des derniers Danâkil
      Juste une affaire d'honneur mouillée de quelques larmes,
      C'est quand même un des leurs qui fournissait les armes.


      Auteur : Hubert-Félix Thiéfaine - Source : Météo für nada (1986), Affaire Rimbaud


    13. Les larmes rendaient n'importe quelle excuse crédible.

      Auteur : Laura Kasischke - Source : Rêves de garçons (2007)


    14. Je ne crois pas qu'il nous faille approuver sans réserve nos larmes.

      Auteur : Jean Paulhan - Source : Propos sur Marc Chagall.


    15. Ici le mérite a sa récompense : il y a des larmes pour le malheur et les choses humaines touchent les coeurs.

      Auteur : Virgile - Source : L'Enéide, I, 461


    16. Si souvent la raillerie n'est que l'envers de la foi et le rire que la pudeur des larmes!

      Auteur : Edouard Pailleron - Source : Le monde où l'on s'amuse


    17. Nos larmes les plus sacrées ne recherchent jamais nos yeux.

      Auteur : Khalil Gibran - Source : Le sable et l'écume (1926)


    18. Mieux vaut essuyer une larme du paysan, que d'obtenir cent sourires du ministre.

      Auteur : Proverbes chinois - Source : Proverbe


    19. La démesure en mûrissant produit l'épi de l'erreur et la moisson qu'on en lève n'est faite que de larmes.

      Auteur : Eschyle - Source : Les Perses (472 av. J.-C.)


    20. Bulbes des églises russes: larmes d'or du Dieu orthodoxe pleurant le schisme.

      Auteur : Sylvain Tesson - Source : Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages (2008)


    21. Trêve, mes tristes yeux, trêve aujourd'hui de larmes.

      Auteur : Pierre Corneille - Source : Attila, IV, 6, Ildione


    22. Les garçons et les filles étaient partout séparés. Les garçons, êtres bruyants, sans larmes, toujours prêts à lancer quelque chose, cailloux, marrons, pétards, boules de neige dure, disaient des gros mots, lisaient Tarzan et Bibi Fricotin. Les filles, qui en avaient peur, étaient enjointes de ne pas les imiter, de préférer les jeux calmes, la ronde, la marelle, la bague d'or.

      Auteur : Annie Ernaux - Source : Les Années (2008)


    23. La beauté de la mort, c'est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées, souriant à nos yeux en larmes.

      Auteur : Victor Hugo - Source : Discours sur la tombe d'Émilie de Putron, 19 janvier 1865


    24. Les femmes, avec leurs larmes, leur humide ardeur, et Artémis, ce n'est qu'une poussière battue de pluie.

      Auteur : Paul-Jean Toulet - Source : Monsieur du Paur, homme public (1898)


    25. La soif était un cri d'alarme perpétuel, une vague de feu qui vous embrasait la trachée, faisait doubler votre langue de volume et transformait chaque inspiration en un indescriptible calvaire. Ça n'avait ni début ni fin, ça ne se voyait pas. Elle était en vous, accrochée à vos cellules pour les priver, elles aussi, de leurs propres réserves d'eau. La soif vous consumait ainsi de l'intérieur.

      Auteur : Franck Thilliez - Source : Luca (2019)


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    Les synonymes de « larme»

    Les synonymes de larme :

      1. goutte
      2. globule
      3. gouttelette
      4. eau
      5. perle
      6. larmoiement
      7. sanglot
      8. pleurnichement
      9. pleurnicherie
      10. mal
      11. chagrin
      12. souffrance
      13. grain
      14. boule
      15. bêtise
      16. bévue
      17. bijou
      18. joyau
      19. lapsus
      20. marguerite
      21. merveille
      22. modèle
      23. perfection
      24. perlouse
      25. phénix
      26. trésor
      27. peu
      28. brin
      29. soupçon
      30. nuage
      31. doigt
      32. miette
      33. guèr

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