La définition de Douter du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Douter
Nature : v. n.
Prononciation : dou-té
Etymologie : Bourguig. d"ttai ; provenç. duptar, doptar ; catal. dubtar ; espagn. dudar ; portug. duvidar ; ital. dottare ; du latin dubitare, d'un radical dub, qui se trouve dans dubius et qui signifie double ; le grec se traduit par, double.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de douter de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec douter pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Douter ?


La définition de Douter

Ne savoir si l'on doit croire ou ne pas croire quelque chose. Je doute qu'il vienne. Je ne doute pas qu'il ne vienne.


Toutes les définitions de « douter »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

DOUTER. v. intr.
Être dans l'incertitude, n'être pas sûr. Douter de quelque chose. Doutez-vous de mon zèle, de ma probité? Doutez-vous de moi? Douter du succès. N'en doutez pas, il emploiera tout pour nous perdre. Douter de tout. Je doute fort que cela soit. J'en doute. Je doute qu'il vienne. Je ne doute pas qu'il ne vienne bientôt. Doutez-vous que je sois malade? Doutez-vous que je ne tombe malade, si je fais cette imprudence? Il s'emploie absolument en parlant des Dogmes religieux, des opinions philosophiques. En philosophie, en critique, c'est avoir beaucoup profité que d'avoir appris à douter. Après avoir longtemps douté, il est mort dans la foi chrétienne.

DOUTER a aussi le sens d'Hésiter, de balancer. Il a longtemps douté avant de tenter cette entreprise. Ne douter de rien, Être hardi, aller de l'avant, sans tenir compte des difficultés, des obstacles. Il s'emploie quelquefois avec une nuance d'ironie. Ce jeune homme a trop d'assurance : il ne doute de rien. À n'en pas douter s'emploie pour exprimer une Affirmation, une certitude.

SE DOUTER DE signifie Croire sur quelque apparence, conjecturer, soupçonner. Se douter de quelque chose. Pouvais-je m'en douter? Il se doutait bien qu'on en viendrait là. Je m'en suis toujours douté. Il a été pris lorsqu'il s'en doutait le moins. Il ne se doutait pas qu'on eût des preuves contre lui. Fam., Il se croit très habile dans cet art, mais il ne s'en doute pas, Il ne le connaît que fort imparfaitement.

Littré

DOUTER (dou-té) v. n.
  • 1Ne savoir si l'on doit croire ou ne pas croire quelque chose. Je doute qu'il vienne. Je ne doute pas qu'il ne vienne. Doutez-vous que je sois malade?? S'il y a quelque justice dans le ciel, comme personne n'en doute?, Guez de Balzac, liv. I, lett. 3. Ils n'osent plus douter de nous avoir surpris, Corneille, Cid, IV, 3. Et je doute comment vous portez cette mort, Corneille, Hor. V, 2. Je doute quel rival s'en fait mieux écouter, Corneille, Suréna, II, 3. Il ne faut point douter qu'il fera ce qu'il peut, Molière, l'Étour. II, 8. Et je ne doute point, quoi qu'il n'en ait rien dit, Que tu ne sois de tout le complice maudit, Molière, ib. IV, 7. A vous dire vrai, je doute fort que vous puissiez réussir, Molière, Princ. d'Él. III, 2. Je ne doute point que la vraie dévotion ne soit la source du repos, La Bruyère, XIV. Ne doutez point, seigneur, que ce coup ne la frappe, Qu'en reproches bientôt sa douleur ne s'échappe, Racine, Brit. III, 1. Doutez-vous que l'Euxin ne me porte en deux jours Aux lieux où le Danube y vient finir son cours?? Racine, Mithr. III, 1. Thésée est mort, madame, et vous seule en doutez, Racine, Phèd. II, 1. Je doute que le ris excessif convienne aux hommes qui sont mortels, La Bruyère, XI. Je doute que ce fût toi qui serais en reste, Rousseau, Hél. VI, 5.

    Douter si. Je doute si je serai en mesure d'accomplir ma promesse. Dorante?: Et quel est ce portrait?? - Lise?: Le faut-il demander, Et doutez-vous si c'est ma maîtresse elle-même?? Corneille, Suite du Ment. II, 6. Ingrat, je doute encor si je ne t'aime point, Racine, Andr. IV, 5. Livrer Psyché aux désirs d'un monstre?? y avait-il de la justice à cela?? aussi les parents de la belle doutèrent longtemps s'ils obéiraient, La Fontaine, Psyché, I, p. 30.

    Douter qui, quels, ne pas savoir qui? quels? Ce sage inébranlable [Caton], avant que de Pompée Il eût vu la vaillance injustement trompée, Doutant à qui l'État devait être soumis, Dans l'un et l'autre chef voyait ses ennemis, Brébeuf, Phars. IX. Ainsi, de tous côtés lorsque souffle l'orage, La mer doute à quels vents doit obéir sa rage, Delille, Trois règnes, V.

    Douter où, ne pas savoir en quel lieu. Que les Romains, pressés de l'un à l'autre bout, Doutent où vous serez et vous trouvent partout, Racine, Mithr. III, 1.

  • 2Douter de quelqu'un, n'avoir pas confiance en lui. Cet homme est suspect?; on doute de lui dans son parti. On doutait de sa probité. Et l'on doute d'un c?ur qui n'a point combattu, Corneille, Poly. I, 3. Je me fais de sa peine une image charmante, Et je l'ai vu douter du c?ur de son amante, Racine, Brit. II, 8. Il doute de sa fille et de ses sentiments, Voltaire, Zaïre, II, 4. Par la fortune Athènes détrônée Maudit Philippe et douta de ses dieux, Béranger, Waterl.
  • 3Être dans le scepticisme soit à l'égard des dogmes de la révélation, soit à l'égard des propositions de la philosophie. Il n'a jamais douté des mystères de la religion.

    Absolument. C'est avoir beaucoup avancé que d'avoir seulement appris à douter. Non que j'imitasse pour cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter, et affectent d'être toujours irrésolus, Descartes, Méth. III, 6. C'est une partie de bien juger que de douter quand il faut, Bossuet, Connaiss. I, 16. Et qu'aux derniers moments les beaux esprits qui doutent Ne sont pas assurés que les dieux les écoutent, Boursault, Ésope à la cour, III, 3. Leibnitz ne savait pas douter assez, Bonnet, ?uvres mêlées, t. XVIII, p. 93, note 7, dans POUGENS.

  • 4Hésiter. Il ne douta pas un seul instant. Il doutait de recevoir un tel présent. Que ferez-vous?? - J'en doute, Corneille, Suréna, II, 1. Pourriez-vous un moment douter de l'accepter?? Racine, Athal. III, 4. Et vous doutez encor d'asservir ses fureurs, Voltaire, Orphel. V, 1.

    Ne douter de rien, trancher les questions qu'on ne connaît pas bien, se jeter sans réflexion dans des entreprises hasardeuses. Les grands, une fois corrompus, ne doutent de rien, Diderot, Règne de Claude et Néron, I, § 29.

    Ne douter de rien signifie aussi se faire illusion, voir tout du beau côté.

    Il ne doute jamais, il ne suspend jamais son jugement, sa décision.

  • 5N'être pas sûr de conserver. Elle s'était trouvée malade jusqu'à faire douter de sa vie, Scarron, Rom. com. ch. XII.
  • 6Se douter, v. réfl. Conjecturer, soupçonner. Je ne me doutais pas qu'il vînt. Pouvais-je me douter qu'il dût venir si tôt?? Je me doutais qu'il viendrait. Elle s'est doutée de ce qui se faisait. Je me doute qu'il viendra me voir. Je me doute à peu près quel est le gouverneur, Tristan, Panthée, I, 4. ?Je m'en doutais, seigneur, que ma couronne Vous charmait bien du moins autant que ma personne, Corneille, Nicom. I, 2. Je me doutais bien aussi que les prophéties auraient été entièrement fausses à l'égard de Vardes, Sévigné, Lett. 27 mars 1671.

    Ne pas se douter, ignorer, ne pas soupçonner. Moi qui? Pour mourir, d'aucun mal ne me fusse douté, Régnier, Sat. XII. Il y voit des choses qui lui sont nouvelles dont il ne se doutait pas, La Bruyère, XI.


REMARQUE

1. Douter suivi de que veut toujours le subjonctif?: Je doute que cela soit vrai.

2. Lorsque la phrase est négative, le verbe au subjonctif prend ne. Oui, je ne doute point que l'hymen ne vous plaise, Molière, Éc. des F. II, 6. Je ne crois pas qu'on puisse douter que Ninus ne se soit attaché à l'Orient, Bossuet, Hist. III, 4. Tous eurent le courage de lui être fidèles?; et lui, de ne pas douter qu'ils ne le fussent, D'Alembert, Éloges, milord Maréchal. Cependant on peut supprimer le ne?: Je ne doute pas que cela soit vrai.

3. Si la phrase est interrogative, on met ordinairement ne?: Doutez-vous que cela ne soit vrai?? cependant ne peut être supprimé?: Doutez-vous que cela soit vrai??

4. En cet emploi, douter peut se tourner par révoquer en doute?; et alors on peut, s'il s'agit d'une action qui n'est pas encore faite, mettre le futur de l'indicatif?: Je ne doute pas qu'il fera tout ce qu'il pourra.

5. Corneille a dit?: Outre que le succès est encore à douter, ? Héracl. III, 1. Là-dessus Voltaire remarque?: « Le succès est à douter est un solécisme. On ne doute pas une chose, elle n'est pas doutée. Le verbe douter exige toujours la préposition de. » Cela est incontestable dans l'usage actuel. Mais dans l'usage ancien il en était autrement?; et Corneille a seulement usé d'un archaïsme?: douter, dans l'ancien français, est actif et signifie craindre, tenir pour suspect. Cet archaïsme se trouve aussi dans Molière?: Sous couleur de changer de l'or que l'on doutait, ? l'Étour. II, 7.

6. Douter dans l'ancienne langue signifiait redouter?; se douter signifia d'abord avoir peur, puis, par une extension facile, imaginer, soupçonner. Se douter rentre donc dans la catégorie des verbes se connaître, s'apercevoir, s'entendre, voy. S'APERCEVOIR, Remarque 2.


HISTORIQUE

XIe s. Et Sarazin nes [ne les] ont mie dutez [craints], Ch. de Rol. X. Et l'amiralz ne le craint ne nel dute, ib. CCLXI.

XIIe s. De ce ne vous dotez [n'en doutez pas], ib. p. 31. S'en serez plus doté [ainsi vous en serez plus redouté], ib. p. 35. Que m'amor ne soit doubtée [mise en doute], Couci, I. De vous prier [je] me dout et fais hardi [je crains et ose], ib. VII. Ainçois me doute [je crains] qu'en trestout mon aage [je] Ne puisse assez li [elle] et s'amor servir, ib. XI. Ah?! gentis rois, quand Dieux vous fist croiser, Toute Egypte doutoit vostre renom, Quesnes, Romancero, p. 100. Seignor, par tel maniere, jà nuls n'en soit dotans, Fu meüe la guerre entre Saisnes et Francs, Sax. V.

XIIIe s. Et ne fu mie merveille se il s'en doubta [en eut peur], Villehardouin, CLXII. Bien ferai la besoigne, de ce n'estuet [il ne faut] douter, Berte, XVII. Car mout [elle] doutoit la bise, qui ert [était] tranchans et fiere, ib. X. Tant doute [elle craint] à couroucer Dieu et sainte Marie, ib. CXIX. Et s'ele l'a [ce v?u] voué, jà mar en douterez, [elle] Ne le briseroit mie pour l'or de dix citez, ib. CXXI. Il ne doutent pluie ne vent Ne nule autre chose grevant, la Rose, 2743. Lor demandes doivent estre mises en escrit?; et celes dont li executeur se doutent qu'eles ne sont pas vraies, il les convient prouver as demandeurs, Beaumanoir, XII, 31.

XIVe s. S'il n'i avoit que moi avec ma bonne gent, Si ne doubté-je mie qu'assez prochainement De Henri et des siens n'ayez le vengement, Guesclin. 15974. Le suppliant doubtant rigueur de justice, Du Cange, absentandus.

XVe s. Je feray volontiers et de bon c?ur ce que vous me commandez, à mon loyal pouvoir, jamais n'en doutez, Froissart, I, I, 47. Or vous dis que le sire de Beaujeu, qui estoit dedans, capitaine de Mortaigne et moult sage guerroyeur, s'estoit bien douté de ces assauts, Froissart, I, I, 135. Le clerc se douta du chevalier, car il estoit crueux, Froissart, III, 22. Les bourgeois de la ville, qui douterent le leur à perdre, leurs femmes et leurs enfants, regarderent que, au long aller, ils ne se pourroient tenir, Froissart, I, I, 224. Très noble et douté seigneur monseigneur Jean de Hainaut, Froissart, Prol. Pour povoir parler au roy en bonne seureté [le connestable], car il doubtoit de sa personne comme celluy qui sçavoit toute la conclusion qui avoit esté prinse [contrelui] à Bouvines, Commines, III, 11. Doubtant qu'ils ne feissent ouverture à luy et à son frere, Commines, I, 2. Il ne fault doubter que nul jour sans perte et gaigne ne se passa tant d'ung coté que d'autre, mais de choses grosses il n'y avoit riens, Commines, I, 9. Je ne sçay s'ils disoient ainsi à part?; je me doubte que non, Commines, II, 9. Et ne fault point doubter à ce que ceulx qui estoient avec le roy n'eussent?, Commines, III, 3.

XVIe s. Quand nous voyons des volleurs, qui ont commis quelque meurtre ou larrecin, nous ne doutons point de leur imputer la faute et de les condamner, Calvin, Instit. 224. Je me doubte que ne croyez asseurement ceste estrange nativeté, Rabelais, Garg. I, 6. Aultre chose ne me ameine, sinon le desir de sçavoir ce dont j'ay doubté toute ma vie, Rabelais, ib. II, 18. Adoncques le roy argenté change de place, doubtant la furye de la royne aurée, Rabelais, ib. II, 25. Je me doubte que, en Portugal, y ayt quelque sedition, Rabelais, Épil. 9. Pour quoy je me doubte que il y a de la fourbe en son cas, Rabelais, ib. 10. Haulsent l'espaule à mode de Lombars, Doubtans [ne croyant pas] qu'on eust dessus Genes victoire, Marot, J. V, 26. Nos Allemans quelque petit doubterent, Voyans ce roch quasi inaccessible, Marot, J. V, 27. Je croy que vous ne doubtés pas que mille occasions ne nous oustent de ce monde, suivant la voulenté de celuy qui nous y mit, Marguerite de Navarre, Lett. 55. Je me doubte d'estre au septiesme mois [de ma grossesse], qui y est, après l'huitiesme, le plus dangereux, Marguerite de Navarre, ib. 77. Je pensoys aller digner à Amiens, mais me doubtant que j'y trouverois une poure maison bien desolée, je digneray icy, Marguerite de Navarre, ib. 133. Vous advertir non seulement de ce que je say, mais de ce que je doubte, pour nous en conduire par vostre advis, Marguerite de Navarre, ib. 121. La maladie du cardinal d'Armaignac est une fievre tierce, mais tant aigue, que ceux qui ne le congnoissent doubtent sa vie, Marguerite de Navarre, ib. 140. C'est une science de laquelle ils doubtent que l'homme soit capable, Montaigne, II, 230. La profession des pyrrhoniens est de doubter et enquerir, Montaigne, II, 230. Nous doubtons sur Ulpian, et redoubtons encore sur Bartolus, Montaigne, IV, 235. Il commencea à se doubter de la verité, Amyot, Rom. 8. Je ne m'en fierois pas à ma propre mere, doubtant que par mesgarde elle ne meist la febve noire en cuidant mettre la blanche, Amyot, Alc. 40. Il cria à haulte voix à ses gens de pied qu'ilz le suyvissent hardiment, et qu'ilz ne doubtassent de rien, Amyot, Timol. 37. Il n'y en avoit pas un seul de qui il se doubtast, ne de qui il se deffiast tout comme il faisoit de Metellus, Amyot, Marius, 49. Et si doubtoit aussi d'un autre costé de prendre son chemin par la montagne, pour autant qu'il estoit long, Amyot, Lucull. 28.

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Wiktionnaire


Verbe - ancien français

douter \Prononciation ?\

  1. Redouter, craindre.
    • De toutes genz plus hennouré
      Et de preudommes plus douté
      (Robert de Boron, Le roman du Saint Graal, édition de F. Michel. Circa 1200, page 143.)
  2. Douter.
    • Mult sunt chaitif et deceu
      Ki dutent l'encarnacion
      (La vie de saint Gilles, édition de Bos et Paris, p. 111, c. 1170)

Verbe - français

douter \du.te\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se douter)

  1. Être dans l'incertitude, n'être pas sûr.
    • Toutefois, pas un seul d'entre nous ne douta que nous arriverions à y prendre pied : ce n'était à nos yeux, qu'une question de patience. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Il se rappelait qu'il y avait deux mois à peine que sa mère était morte, et moins que personne il doutait qu'elle ne fût morte empoisonnée. (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
    • Depuis lors, nombre de livres ont été écrits sur son compte, et l'on sait exactement ce qu'il a fait, ce qu'il a empêché ou négligé de faire ; mais à cette époque, il n'était pas rare que des hommes jeunes, parfaitement au courant de l'état des sciences et des arts, doutassent s'il existait du tout. (Robert Musil, L'Homme sans qualités, 1930-1932 ; traduction de Philippe Jaccottet, 1956, p. 103.)
    • Je doute fort que cela soit.
    • J'en doute.
    • Je doute qu'il vienne.
    • Je ne doute pas qu'il ne vienne bientôt.
    • Doutez-vous que je sois malade ?
    • Doutez-vous que je ne tombe malade, si je fais cette imprudence ?
  2. (Absolument) Être troublé dans sa foi, la mettre en cause, en parlant des dogmes religieux, des opinions philosophiques.
    • En philosophie, en critique, c'est avoir beaucoup profité que d'avoir appris à douter.
    • Après avoir longtemps douté, il est mort dans la foi chrétienne.
  3. Hésiter, balancer.
    • Il a longtemps douté avant de tenter cette entreprise.
    • Ne douter de rien, être hardi, aller de l'avant, sans tenir compte des difficultés, des obstacles.
    • (Ironique) Ce jeune homme a trop d'assurance : il ne doute de rien.
    • À n'en pas douter s'emploie pour exprimer une Affirmation, une certitude.
  4. (Pronominal) Imaginer, penser, croire.
    • Je me doutais bien d'une supercherie, alors même que rien ne me permettait de supposer que vous ne fussiez pas Butteridge. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 171 de l'édition de 1921)
    • Qui pouvait se douter que la vieille possédât de l'argent. (Francis Carco, L'Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
  5. (Pronominal) Croire sur quelque apparence, conjecturer, soupçonner.
    • Oh! vous savez, vous ne seriez pas prévenu, vous vous douteriez pas des opérations qui s'y goupillent. C'est pépère, même coquet et bien propre. (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Il déroulait les curiosités, dépistait les espionnages, se servant de ses amis, sans qu'ils se doutassent du rôle qu'il leur faisait jouer. (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
    • Je m'en suis toujours douté.
    • Il a été pris lorsqu'il s'en doutait le moins.
    • Il ne se doutait pas qu'on eût des preuves contre lui.
    • (Familier) Il se croit très habile dans cet art, mais il ne s'en doute pas.
      Il ne le connaît que fort imparfaitement.
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Trésor de la Langue Française informatisé


DOUTER, verbe.

I.? Emploi trans. et abs. Être dans le doute sur l'existence de quelque chose, la valeur ou la vérité d'une affirmation.
A.? Emploi trans. indir. Douter + prép. de.
1. Vieilli et littér. [Le compl. est un inf.] Hésiter à. Une seconde, il douta de pouvoir continuer (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 293):
1. [le duc]. ? Est-ce que vous douteriez d'intervenir, vous, Monsieur, si féru d'honneur, quand le renom, la gloire d'une famille seraient menacés par des éléments vils? J. de La Varende, L'Homme aux gants de toile,1943, p. 271.
2. Usuel
a) [Le compl. désigne un inanimé] Douter du zèle, de la probité de qqn, du succès de qqc. (Ac. 1835-1932). Coterie (...) où il était convenu qu'on est intelligent dans la mesure où on doute de tout (Proust, Swann,1913, p. 279).J'espère que tu ne doutes pas de l'affection que j'ai pour mes enfants (H. Bazin, Vipère,1948, p. 218).Cf. douteux ex. 1 et doute ex. 4 :
2. L'homme incertain est celui qui, en présence d'une représentation sensible ou intellectuelle, doute de ses propres fonctions et des rapports qu'elles posent, ou de la réalité d'un objet qu'ils semblent impliquer : ... Renouvier, Essais de crit. gén. 3eessai,1864, p. XXXI.
3. ... alors, pour la première fois, le Tarasconnais douta. Il douta du Monténégro, il douta de l'amitié, il douta de la gloire, il douta même des lions; et, comme le Christ à Gethsémani, le grand homme se prit à pleurer amèrement. A. Daudet, Tartarin de Tarascon,1872, p. 123.
? [Accompagné d'une négation à valeur d'affirmation atténuée] Je ne doute pas de. Je suis sûr de. Je ne doute pas du résultat, de vos talents. Ne douter de rien. Témoigner d'une assurance excessive en tranchant hardiment en matière d'opinion, en entreprenant des affaires hasardeuses. Un grand clerc d'avoué (...) fier et fort impertinent, ne doutant de rien, tranchant sur tout (Musset, Lettres Dupuis Cotonet,1836, p. 659).La jeunesse ne doute de rien (G. Leroux, Myst. ch. jaune,1907, p. 110).
? [En incise avec en] À n'en pas douter. De façon certaine. Je sais, à n'en pas douter, que ces jeunes gens ressentent l'un pour l'autre (...) une tendresse réciproque (Guilbert de Pixér., Coelina,1801, p. 15).J'en doute fort. Il vaincra! ? Peut-être! ? En douterais-tu? ? J'en doute (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 253).[Avec négation] Je n'en doute pas, n'en doutez pas. Je reviendrai vous voir demain matin, reprit-il, n'en doutez pas, Corinne (Staël, Corinne,t. 1, 1807, p. 218).
SYNT. Douter de l'authenticité, de l'existence, de la réalité de qqc.; douter de l'amour, du courage, des intentions, de la parole, des sentiments, de la sincérité de quelqu'un.
b) [Le compl. désigne une pers.] Ne pas avoir confiance en quelqu'un, se défier de lui :
4. Doute du bonheur, fruit mortel; Doute de l'homme plein d'envie; Doute du prêtre et de l'autel; Mais crois à l'amour, ô ma vie; ... Hugo, Les Contemplations,t. 2, 1856, pp. 70-71.
? Douter de soi. Ne pas être sûr de ses sentiments, de ses possibilités. Moment difficile pendant lequel on doute de soi, quand ce n'est pas des autres (Fromentin, Dominique,1863, p. 192):
5. Il est certain que j'ai trop douté de moi, jusqu'ici. Le doute de soi n'est pas l'humilité, je crois même qu'il est parfois la forme la plus exaltée, presque délirante de l'orgueil, une sorte de férocité jalouse qui fait se retourner un malheureux contre lui-même, pour se dévorer. Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1221.
B.? Emploi trans. dir. Douter + prop.
1. Vieilli et littér. Douter + prop. interr. indir. + ind. ou cond.Je doute si je partirai demain (Ac.1878).Longtemps j'ai pu douter si Proust ne jouait pas un peu de sa maladie pour protéger son travail (Gide, Journal,1921, p. 694).
2. Usuel. Douter + prop. complétive
a) Douter que + subj.Je doute que le remède soit efficace (Flaub., Corresp.,1874, p. 163).
b) Ne pas douter que + ne explétif et le subj.Je ne doute pas qu'il ne vienne bientôt (Ac.1835-1932).Quant à mademoiselle Fellaire, il ne doutait pas qu'elle ne fût très riche (France, Jocaste,1879, p. 40).
? [Avec suppression de ne pour exprimer un fait incontestable] Je ne doute pas que cela soit vrai, qu'il vienne.
? [Avec l'ind.] Je ne doute pas que c'est un honnête homme. Il n'y a pas à douter que tous sauront retrouver (...) la même admirable unanimité (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 347).
Rem. Dans les phrases interr., on peut exprimer ou non le ne explétif. Doutez-vous qu'il ne vienne? Doutez-vous que je sois malade? (Ac. 1835, 1878).
C.? Emploi abs. Être dans le doute; avoir des doutes. Avoir le droit, des raisons de douter. On s'observe. On se scrute. On doute. On n'a jamais confiance en l'amour (Géraldy, Toi et moi,1913, p. 61).Et Michel n'a pas interrogé, pas douté. Il a accepté cette histoire grotesque, sans hésiter, sans se dire que c'était fou! (Cocteau, Par. terr.,1938, II, 12, p. 264).Cf. aussi doute ex. 2 :
6. Or, qui est-ce qui examine, qui est-ce qui doute, qui est-ce qui juge qu'il ne faut pas juger encore afin de mieux juger? Évidemment l'intelligence... Cousin, Hist. de la philos. du XVIIIes.,t. 2, 1829, p. 503.
? Spécialement
1. PHILOS. Mettre en doute tout ce qui est proposé à l'intelligence. P. ext. N'être sûr de rien, faire preuve de scepticisme. En philosophie, en critique, c'est avoir beaucoup profité que d'avoir appris à douter (Ac.1878-1932).Cf. affirmer ex. 25 :
7. ... s'il existe à-la-fois dans la nature, seulement deux sceptiques, bien certains de cette seule chose, de se sentir douter, d'exister doutans, lequel des deux consentira à n'être qu'une modification de la vertu sentante et doutante de son camarade? Destutt de Tracy, Éléments d'idéologie,Logique, 1805, p. 296.
8. Celui qui doute ne peut pas, en doutant, douter qu'il doute. Le doute, même généralisé, n'est pas un anéantissement de ma pensée, ce n'est qu'un pseudo-néant, je ne peux pas sortir de l'être, mon acte de douter établit lui-même la possibilité d'une certitude... Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. 457.
2. RELIG. Être en proie au doute. Ne pas adhérer à la foi. Anton. croire.Oui, c'est entendu, je ne crois pas. Mais je doute, et mon doute est en faveur du mythe (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 270).Cf. doute ex. 8 :
9. Au delà des horizons de la science, il n'est pas plus sage de nier que d'affirmer. On doute, quelquefois on espère, puis la foi entre dans l'âme sans qu'on sache pourquoi ni comment; ... Ménard, Rêveries d'un païen mystique,1876, p. 201.
10. Ainsi perpétuellement je crois et je doute, je crois par un geste de mon c?ur, je doute par une répulsion de mon intelligence; ... Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p. 316.
II.? Emploi pronom. à valeur subjective. Se douter (de), (que).Avoir (une) idée de quelque chose, croire sur certains indices à une chose qu'on peut redouter. Être loin de se douter, avoir l'air de se douter de/que. (Quasi-) synon. conjecturer, deviner, pressentir, soupçonner.
A.? Se douter + prép. de.Se douter de l'infidélité de qqn, du retentissement de qqc., du travail de qqn. Elle [votre lettre] ne m'a rien appris de neuf, ou du moins je me doutais de tout ce que vous me dites (Flaub., Corresp.,1870, p. 120).
? [En incise, avec en] Je m'en doutais bien, depuis longtemps; je m'en suis toujours douté; pouvais-je m'en douter; j'aurais dû m'en douter; on s'en doute! on s'en serait douté!
? Fréquemment à la forme négative. Ne pas se douter de qqc.; ne se douter de rien. Ignorer (et de ce fait n'avoir aucune appréhension). Le dix-huitième siècle, qui ne s'est douté de rien, n'a douté de rien (Maistre, Constit.,1810, p. 24).À lire vos articles, si robustes, si puissants, personne ne se douterait de vos fatigues et de vos insomnies (Hugo, Corresp.,1869, p. 194).
[En incise avec en explétif] Je ne m'en doutais guère, pas, point :
11. Surtout, faites semblant de ne rien savoir, hein? Il croit que personne ne s'en doute. Chaque fois qu'il va la voir, il cherche des prétextes et il me donne des explications pendant dix minutes. Pagnol, Marius,1931, I, 4, p. 37.
B.? Se douter + complétive.Fréquemment à la forme négative
1. Se douter que + ind.Il ne se doutait pas qu'on l'avait vu. « Elle ne m'aimera jamais! elle ne se doute pas même que je l'adore! » (Gobineau, Pléiades,1874, p. 215).
2. Se douter que + cond.Et quand il [Bossuet] mit au net pour son royal élève ses rédactions d'école, il ne se doutait pas qu'un jour, on les prendrait si fort au sérieux (Massis, Jugements,1923, p. 30).
Rem. 1. On peut relever l'emploi du subj. après une prop. princ. à la forme négative, le subj. exprimant alors le doute. [Félicité] ne se doutant même pas qu'elle eût rien fait d'héroïque (Flaub., Trois contes, C?ur simple, 1877, p. 17). De même ds Littré : Je ne me doutais pas qu'il vînt; pouvais-je me douter qu'il dût venir si tôt; et Ac. 1798-1932 : Il ne se doutait pas qu'on eut des preuves contre lui. 2. On rencontre ds la docum. a) Doutant, ante, part. prés. employé comme adj. Vertu sentante et doutante (cf. ex. 7 supra). b) Doutable, adj., rare. Dont on peut douter. « Comment le savez-vous? » Il répondit : « C'est pas doutable » (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Père Judas, 1883, p. 103). c) Un adj. synon. et doublet du précédent dubitable. Dont on peut douter, sujet à caution. La transcription dubitable d'un interviewer (Bloy, Journal, 1894, p. 112).
Prononc. et Orth. : [dute], (je) doute [dut]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « craindre » (Roland, éd. J. Bédier, 1186); 2. 1130-40 « être dans l'incertitude au sujet de quelque chose » doter de (Wace, Conception Notre-Dame, 1134 ds Keller, p. 69b); 3. id. « ne pas savoir que faire » emploi abs. (Id., 669, ibid., p. 91b); 4. 1580 « n'être sûr de rien, professer le scepticisme » (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, II, XII, p. 559); 5. début xives. se douter de (qqc.) (Vraie croiance, ms. Cambrai, C 246 fo6cds Gdf. Compl.). Du lat. class. dubitare « hésiter, douter ». Fréq. abs. littér. : 9 564. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 13 817, b) 12 558; xxes. : a) 13 152, b) 14 243. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 156.

DOUTER, verbe.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « craindre » (Roland, éd. J. Bédier, 1186); 2. 1130-40 « être dans l'incertitude au sujet de quelque chose » doter de (Wace, Conception Notre-Dame, 1134 ds Keller, p. 69b); 3. id. « ne pas savoir que faire » emploi abs. (Id., 669, ibid., p. 91b); 4. 1580 « n'être sûr de rien, professer le scepticisme » (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, II, XII, p. 559); 5. début xives. se douter de (qqc.) (Vraie croiance, ms. Cambrai, C 246 fo6cds Gdf. Compl.). Du lat. class. dubitare « hésiter, douter ».

Douter au Scrabble


Le mot douter vaut 7 points au Scrabble.

douter

Informations sur le mot douter - 6 lettres, 3 voyelles, 3 consonnes, 6 lettres uniques.

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douter

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Les citations avec le mot Douter


  1. Les gens sont dans cette crise qui nous a secoués et qui nous a fait douter de tout, même des institutions les plus solides de la République. Ils ont besoin de choses fortes et la culture, c'est vraiment quelque chose qui peut nous réunir, qui peut donner du sens dans une société qui cherche sa route.

    Auteur : Roselyne Bachelot - Source : Interview de Roselyne Bachelot à Franceinfo le 07 juillet 2020


  2. Sans toujours nous en douter, nous vivons ensemble, aujourd'hui, comme enfants du livre et petits-fils de l'écriture.

    Auteur : Michel Serres - Source : Petite Poucette (2012)


  3. Ah! croyez-moi au nom du ciel, mon cher enfant du siècle, le bonheur est assez rare ici-bas, c'est un triste défaut que d'en douter, et c'est presque un crime que de le détruire.

    Auteur : Alfred de Musset - Source : Lettre à Aimée d'Alton, 13 avril 1837


  4. Chercher à connaître n'est souvent qu'apprendre à douter.

    Auteur : Antoinette du Ligier de la Garde - Source : Sans référence


  5. Douter de tout et croire tout,
    Ce sont deux grands défauts partout.


    Auteur : Proverbes français - Source : Proverbe


  6. La société se repent toujours de ses méfaits quand il n'y a plus de conséquences à redouter du repentir.

    Auteur : Pascal Quignard - Source : Vie secrète


  7. Nous sommes loin de nous douter des services que pourraient nous rendre nos défauts - si nous savions les mettre en oeuvre.

    Auteur : Sacha Guitry - Source : Toutes réflexions faites


  8. Ne fais rien dans ta vie, qui te fasse redouter que ton voisin en prenne connaissance.

    Auteur : Epicure - Source : Sentences vaticanes, 70


  9. Ah! ceux qui ne perçoivent, des êtres humains, que l'apparence et que, seules, les formes extérieures éblouissent, ne peuvent pas se douter de ce que le beau monde, de ce que la «haute société» est sale et pourrie.

    Auteur : Octave Mirbeau - Source : Journal d'une femme de chambre (1900)


  10. La défaite commence à partir du moment où l'adversité parvient à vous faire douter de vous même jusqu'à ce vous vous sentiez coupable et soyez prêt à agir selon sa volonté, à vous pliez à ses exigences.

    Auteur : Tahar Ben Jelloun - Source : Le bonheur conjugal (2012)


  11. Il n'est même pas question d'en douter puisque le doute c'est encore une histoire inventée par les hommes, tout comme la mort, cette fin inéluctable connue des êtres doués du sens de la parole, mais pas des autres.

    Auteur : Pierre Bellemare - Source : C'est arrivé un jour


  12. Qui enfonce les portes ouvertes n'a pas à redouter qu'on lui casse les vitres.

    Auteur : Karl Kraus - Source : Aphorismes (1998)


  13. Douter, c'est examiner, c'est démonter et remonter les idées comme des rouages, sans prévention et sans précipitation ...

    Auteur : Emile-Auguste Chartier, dit Alain - Source : Propos


  14. Ce n'est pas non plus parce que Julio Iglesias a survécu à Brassens qu'il faut se mettre soudain à douter de l'existence de Dieu.

    Auteur : Pierre Desproges - Source : Les étrangers sont nuls (1998)


  15. Une femme qui passe son temps à redouter les grossesses n'est qu'une espèce d'impotente et n'ira jamais bien loin dans la réussite.

    Auteur : Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline - Source : Voyage au bout de la nuit (1932)


  16. Redouter l'ironie c'est craindre la raison. Il y a des exceptions. Elles sont rarissimes. Un homme comme Pasteur est une exception. Mais de toutes les manières il est une exception. Et Pasteur est trop grand pour servir d'exemple.

    Auteur : Sacha Guitry - Source : L'Esprit (1958)


  17. Non que j'imitasse pour cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter, et affectent d'être toujours irrésolus ...

    Auteur : René Descartes - Source : Discours de la méthode (1637)


  18. La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter.

    Auteur : Aldous Huxley - Source : Retour au meilleur des mondes (1958)


  19. Hélas! un coeur saignant d'une blessure intérieure n'a plus rien à redouter des atteintes du dehors: déchu de tout ce qu'il connaît de bonheur, qu'importe dans quel abîme il tombe.

    Auteur : George Gordon, lord Byron - Source : Le Giaour (1813)


  20. Oui, il ne faut pas avoir de convictions : il faut pouvoir douter, de tout, des choses, de soi-même.

    Auteur : Victoria Mas - Source : Le bal des folles (2019)


  21. Phileas Fogg avait, «sans s'en douter», gagné un jour sur son itinéraire, - et cela uniquement parce qu'il avait fait le tour du monde en allant vers l'est, et il eût, au contraire, perdu un jour en allant en sens inverse, soit vers l'ouest.

    Auteur : Jules Verne - Source : Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873)


  22. Un véritable réaliste, s'il est incrédule, trouve toujours en lui la force et la faculté de ne pas croire, même au miracle, et si ce dernier se présente comme un fait incontestable, il doutera de ses sens plutôt que d'admettre le fait.

    Auteur : Fiodor Dostoïevski - Source : Les Frères Karamazov (1877)


  23. Se douterait-il de quelque chose? se demandait Léon. Il avait des battements de coeur et se perdait en conjectures.

    Auteur : Gustave Flaubert - Source : Madame Bovary (1857), II, 6


  24. Il m'arrive de douter de tout. Et je ne suis pas toujours certain d'être sûr de douter.

    Auteur : Philippe Geluck - Source : Le Chat - Best of, tome 4 : Entrechats (2000)


  25. Les hommes s'évertuent bien souvent à lisser les rugosités de l'existence, sans se douter que ces aspérités leur permettent de s'accrocher à la vie.

    Auteur : Charles Lancar - Source : Cafés Crème (2005)


Les citations du Littré sur Douter


  1. Notre profond silence abusant leurs esprits, Ils n'osent plus douter de nous avoir surpris

    Auteur : Corneille - Source : Cid, IV, 3


  2. Elle [l'imagination] fait croire, douter, nier la raison ; elle suspend les sens, elle les fait sentir

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pens. III, 3, éd. HAVET.


  3. Quelques-uns osaient douter que le pape pût déposer un roi, pour avoir épousé sa commère ou sa parente au 7e degré

    Auteur : Voltaire - Source : Phil. II, 414


  4. Il va s'enlacer dans les piéges qu'il devrait le plus redouter

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Hél. VI, 6


  5. Elle s'était trouvée malade jusqu'à faire douter de sa vie

    Auteur : Paul Scarron - Source : Rom. com. ch. XIII


  6. Pour ce qui est de vous, vous ne sauriez douter de la passion que j'ai à vous honorer

    Auteur : Vincent Voiture - Source : Lett. 48


  7. On ne saurait douter que, depuis l'époque où les anciens ont commencé à fabriquer des monnaies, jusqu'au siècle de Constantin, on n'ait moulé les médailles sans les frapper, ou qu'on ne les ait moulées et ensuite frappées, sauf quelques exceptions peu nombreuses

    Auteur : MONGEZ - Source : Instit. Mém. Acad. inscr. t. IX, p. 201


  8. Et le roi, plus piqué contre vous que contre elle, Blâmera vos frayeurs et nos légèretés D'avoir osé douter de la foi des traités

    Auteur : Corneille - Source : Rod. III, 2


  9. Voiture et Sarrasin étaient nés pour leur siècle, et ils ont paru dans un temps où il semble qu'ils étaient attendus ; s'ils s'étaient moins pressés de venir, ils arrivaient trop tard, et j'ose douter qu'ils fussent tels aujourd'hui qu'ils ont été alors

    Auteur : LA BRUY. - Source : XIII


  10. Là s'aresterent-il à grant doute, car il douterent [craignirent] ceus de fors, et autant doutoient-il ceus dedens

    Auteur : VILLEH. - Source : CXXXVII


  11. Fait même à ses amants trop faibles d'estomac Redouter ses baisers pleins d'ail et de tabac

    Auteur : BOILEAU - Source : Sat. X.


  12. Donnez-vous bien garde de douter de la sériosité de mes paroles

    Auteur : BALZ. - Source : liv. IX, lett. 3


  13. Et nous redouterions d'atteindre en ce saint lieu Nos ennemis couverts de l'égide de Dieu

    Auteur : LEMERC. - Source : Fréd. et Bruneh. V, 1


  14. M. de Sanzei reviendra le jour d'Énoch, d'Élie, de saint Jean-Baptiste, du feu marquis de Piennes et du marquis d'Estrées ; quelle folie de douter de sa mort !

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 214


  15. On ne saurait douter que les anguilles [anguillules] n'occasionnent le rachitisme du froment

    Auteur : BONNET - Source : Consid. corps organ. Oeuv. t. VI, p. 223, dans POUGENS.


  16. Et semble que, si quelqu'un en vouloit douter, on l'estimeroit soldat peu pratiqué [expérimenté]

    Auteur : LANOUE - Source : 307


  17. Je ne puis douter que dès ce temps-là [le temps des maires du palais] la plupart des fiefs n'eussent été rendus héréditaires

    Auteur : Montesquieu - Source : ib. XXXI, 7


  18. Il faut douter de toutes choses, et vous ne devez pas dire que je vous ai battu, mais qu'il vous semble que je vous ai battu

    Auteur : Molière - Source : Mar. f. 8


  19. Il [le peuple] s'apaisera bientôt quand il verra d'une manière à n'en pouvoir douter que cette innovation a pour but principal et très certain de le rendre plus heureux qu'il n'est

    Auteur : VAUBAN - Source : Dîme, p. 209


  20. Son estime ne sait que trop bien éclater ; Sa gloire va si loin qu'elle est à redouter

    Auteur : QUINAULT - Source : Bellér. I, 3


  21. Mais, comme la fortune est souvent journalière, Il en faut redouter de funestes retours

    Auteur : Corneille - Source : Toison d'or, I, 2


  22. Pourriez-vous un moment douter de l'accepter ?

    Auteur : Jean Racine - Source : Athal. III, 4


  23. Rien dans la nature ne peint mieux la puissance et les droits du courage, que de voir ce petit oiseau [la pie-grièche], qui n'est guère plus gros qu'une alouette, voler de pair avec les éperviers, les faucons et tous les autres tyrans de l'air, sans les redouter, et chasser dans leur domaine sans craindre d'être puni

    Auteur : BUFF. - Source : Ois. t. II, p. 68


  24. Il ne faut point douter qu'il fera ce qu'il peut

    Auteur : Molière - Source : l'Étour. II, 8


  25. Du mot hobreau, on ne peut douter qu'il ne vienne de là, quand on dit d'un petit gentilhomme qui a bien peu de moyen : c'est un hobereau

    Auteur : H.-EST. - Source : Précell. p. 93




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Mise à jour le vendredi 14 novembre 2025 à 11h18








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