La définition de Borne du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Borne
Nature : s. f.
Prononciation : bor-n'
Etymologie : Bourguig. boone ; Berry, bune, bone ; bas-lat. bódina, bódena, avec l'accent sur bo, comme l'indique l'ancien français bodne ; angl. bound. On trouve dans le celtique bun, fond, bas ; kymri, bon, base ; mais les anciennes formes bodina, bodne, ne permettent pas de recevoir cette étymologie ; et il faut recourir, comme Diez, au radical bod, qui subsiste dans le provençal boz-ola, borne, contracté en bola, boula ; bas-latin. bodula ; ce radical bod est, d'après Diez, le même que celui de boudin, bouder. La forme régulière est bodne, prononcé et écrit bone ou bonne ; bonde est le même avec le déplacement du d ; borne est due à l'intercalation accidentelle d'une r, comme dans hurler pour huller, intercalation qui n'était pas rare dans l'ancienne langue et dont il reste quelques traces dans la moderne. La borne serait la chose renflée.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de borne de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec borne pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Borne ?


La définition de Borne

Tout ce qui sert à séparer deux champs l'un de l'autre.


Toutes les définitions de « borne »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

BORNE. n. f.
Pierre, arbre ou autre marque qui sert à séparer un champ d'avec un autre. Planter une borne. Asseoir des bornes. Arracher des bornes. Par extension, il désigne les Pierres qui marquent les distances sur les routes. Nous atteindrons bientôt la dernière borne. On dit surtout dans ce sens Bornes kilométriques. Il se dit aussi de l'Espèce de colonne qui marquait l'extrémité de la carrière dans les cirques des anciens. Tourner autour de la borne. Doubler la borne. Il se dit encore des Pierres plantées debout qu'on met à côté des portes, le long des murailles, ou à l'encoignure des édifices, pour empêcher qu'ils ne soient endommagés par les voitures ou dont on borde un chemin, une place publique, un port, etc. Mettre une borne contre un mur. Mettre des bornes à une porte. Cette place publique est entourée de bornes. Monter sur une borne. Des bornes de granit. Une rangée de bornes liées par des barres de fer, par des chaînes. On se sert quelquefois de vieux canons en guise de bornes. Borne-fontaine, Sorte de petite fontaine en forme de borne disposée sur la voie publique. Fam., Il est planté là comme une borne, se dit d'un Homme qui se tient debout et sans remuer. Au pluriel, il se dit de Tout ce qui sert à séparer un État, une province d'une autre. Reculer les bornes d'un État. Étendre les bornes de son Empire. Il se dit figurément pour Limites, au sens moral. Passer les bornes de la raison, de la modestie. Aller, passer au delà des bornes de la bienséance. Demeurer, se tenir, se renfermer dans les bornes les plus étroites du devoir. Franchir les bornes du respect. Se prescrire des bornes. Son ambition n'a point de bornes, est sans bornes, ne connaît point de bornes. Les bornes de l'esprit humain. Absolument, Passer les bornes, Aller trop loin, dépasser toute mesure. Cela passe toutes les bornes.

Littré

BORNE (bor-n') s. f.
  • 1Tout ce qui sert à séparer deux champs l'un de l'autre. Le grand législateur des Juifs maudit celui qui change les bornes de l'héritage de son prochain, Fénelon, XXII, p. 357. Près de la borne où chaque État commence, Aucun épi n'est pur de sang humain, Béranger, Sainte alliance des peuples. Astracan est la borne de l'Asie et de l'Europe et peut faire le commerce de l'une et de l'autre, Voltaire, Russie, I, 1.

    Colonne qui marquait le bout de la carrière dans les cirques anciens.

    Borne milliaire, borne qui servait à indiquer, sur les chemins romains, chaque distance de mille pas. Par extension, sur nos routes, les bornes qui marquent les distances en kilomètres ou même en moins de mètres.

    Au plur. Tout ce qui sépare un État d'un autre. Fixer les bornes d'un empire. Pour étendre les bornes de son royaume, Fénelon, Tél. XI.

  • 2Extrémité, fin de l'étendue, de la durée. Régions qui n'auraient pas de bornes. Les bornes de la vie. Le ciel qui est sans bornes. Une durée qui n'avait point de bornes. Empire qui n'aura point d'autres bornes que celles du monde, Bossuet, Hist. II, 4. Quand la gloire t'appelle aux bornes de l'Asie?, Voltaire, M. de César, I, 1.
  • 3 Fig. Il donnait la satiété pour borne à ses désirs. Quelles doivent être les bornes de l'affection?? Les bornes que je me suis fixées à moi-même. Lorsque les passions ont passé toute borne. Douleur sans borne. La nature elle-même y mettra des bornes. Enfermer quelque chose dans des bornes étroites. Rester dans de justes bornes. Il a peine à ne point passer les bornes du devoir. Encore faut-il donner des bornes à cette lettre, Sévigné, 377. Jésus-Christ n'a pas donné d'autres bornes à sa durée, Bossuet, Hist. II, 13. Donner des bornes à ses conquêtes, Bossuet, ib. III, 6. Les succès de ce prince avaient leurs bornes marquées, Bossuet, ib. II, 5. Vous sortez des bornes étroites de votre âge, Bossuet, ib. Préf. Ce n'est pas à mon âge, aux bornes de la vie?, Voltaire, Fanat. I, 1. Il fait demeurer la malice Aux bornes de quelque devoir, Malherbe, II, 3. Ce grand esprit à qui Dieu n'a point donné de bornes, Guez de Balzac, Liv. I, lett. 2. Les mers mettront des bornes à nos fureurs, Sévigné, 423. Son orgueil s'éleva au delà de toutes bornes, Bossuet, Hist. III, 4. Passer les bornes de la soumission, Bossuet, III, Vêt. 1. Le peuple était retenu dans certaines bornes par les périls, Bossuet, Hist. III, 7. Franchir les bornes de toute pudeur, Pascal, Prov. 15. Leur cupidité qui ne souffre point de bornes, Pascal, Prov. 12. Son esprit a des bornes et sa vertu en a aussi, Fénelon, Tél. XI. Qui donnera des bornes à ce torrent?? Fénelon, ib. XXII. De l'austère pudeur les bornes sont passées, Racine, Phèd. III, 3. Quiconque a pu franchir les bornes légitimes, Racine, ib. IV, 2. Sa douleur a été au delà des bornes, Sévigné, 415. Ils ne donnent aucunes bornes à leurs attentats, Bossuet, Hist. II, 7. C'est les bornes qu'il faut garder, Pascal, Prov. 6. J'ai dit quelque chose de la licence où se jettent les esprits quand on ébranle les fondements de la religion et qu'on remue les bornes une fois posées, Bossuet, Reine d'Anglet. Cette grandeur sans borne et cet illustre rang, Corneille, Cinna, II, 1. Vous n'avez point de borne, et votre affection Passe votre promesse et mon ambition, Corneille, Nicom. IV, 5. Mets enfin quelque borne au mal qui me possède, Corneille, Cid, I, 2. L'ambition s'est jouée, sans aucune borne, de la vie des hommes, Bossuet, Hist. II, 1. Je saurai mettre une borne à tes déréglements, Molière, Fest. IV, 6. Dans ses prétentions une femme est sans borne, Boileau, Sat. X. Son orgueil est sans borne ainsi que sa richesse, Racine, Esth. II, 9. Ne donne point de borne à ma reconnaissance, Racine, ib. II, 5. Et leurs opinions [des anabaptistes] mêlées au calvinisme ont fait naître les indépendants, qui n'ont point eu de bornes, Bossuet, Reine d'Anglet.

    Sortir des bornes, faire ce qu'il ne convient pas de faire. Ah?! le mauvais garnement?! Sans respect il sort des bornes, Béranger, M. d'école.

  • 4Pierres plantées près des murs, à l'encoignure des édifices, à côté des portes, pour les préserver du choc des voitures?; ainsi nommées pour leur ressemblance avec les bornes des chemins, et appelées jadis boute-roue.

    Fig. Il est là planté comme une borne, il ne bouge non plus qu'une borne, il reste debout sans remuer.

    Borne-fontaine, petite fontaine en forme de borne.

  • 5Carreau de vitre en forme de losange.

HISTORIQUE

XIIe s. La ù les bodnes furent mises, Chron. des D. de Norm. 8431.

XIIIe s. Et quant les bones [à la terre] i metoient, Mainte fois s'entrecombatoient, Et se tolurent ce qu'il porent?; Li plus fort les greignors pars orent, la Rose, 9637. Envie fet homme tuer, Et si fet bonnes remuer, Envie fet rooingner terre, Envie met ou siecle guerre, Rutebeuf, II, 36.

XVIe s. Je y ay esté jusques on trou de Gilbathar, et remply les bondes de Hercules, et ay abattu des plus meures, Rabelais, Pant. II, 30. La borne, qui la veult garder, est un bien qui bride la puissance?; et qui ne la veult garder, est une preuve et tesmoignage qui argue l'injustice, Amyot, Numa, 28. La nature a mis une borne aux richesses, Amyot, Comment lire les poët. 57.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BORNE. Ajoutez?: - REM. Au fig. Sans bornes s'écrit avec un s?; cela du moins est le plus usité?; mais rien n'empêche d'écrire?: sans borne.

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Encyclopédie, 1re édition

* BORNE, s. m. se dit en général de tout signe de limites, & cette définition convient tant au simple qu'au figuré. Ainsi,

Borne, en Droit, est toute séparation naturelle ou artificielle, qui marque les confins ou la ligne de division de deux héritages contigus. Quand il n'y en a pas de naturelles, les arpenteurs en placent d'artificielles. Voyez ci-dessus Bornage.

Il y a peine d'amende contre ceux qui enlevent & déplacent les bornes, dans le dessein d'empiéter sur l'héritage voisin. (H)

Borne de batiment, en Architecture, est une espece de cone tronqué de pierre dure, à hauteur d'appui, à l'encognure ou au-devant d'un mur de face, pour le défendre des voitures.

Borne de cirque ; pierre en maniere de cone, qui servoit de but chez les Grecs, pour terminer la longueur de la stade, & qui régloit chez les Romains la course des chevaux dans les cirques & les hippodromes, ce qu'ils nommoient meta. (P)

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Wiktionnaire


Nom commun - français

borne \b??n\ féminin

  1. Pierre, arbre ou autre marque qui sert à séparer un champ d'avec un autre.
    • Un rapport et avis d'experts porte qu'il sera planté des bornes, pour limiter les fonds de Catherine Lambert et ceux des pères Jésuites. (Paul Saint-Olive, Notice sur le territoire de la Tête-d'Or, Lyon : Aimé Vingtrinier, 1860, page 17)
  2. (Antiquité) Espèce de colonne qui marquait l'extrémité de la carrière dans les cirques des anciens.
    • Tourner autour de la borne. - Doubler la borne.
  3. (Par extension) Colonne qui marque les distances sur les routes, généralement, en kilomètres. On dit surtout dans ce sens « borne kilométrique ».
    • Nous atteindrons bientôt la dernière borne.
  4. (Par extension) (Familier) Un kilomètre.
    • Ils sont à quarante-cinq bornes d'ici.
    • J'ai regardé défiler les champs, en comptant les pylônes, et chaque pylône mettait une borne de plus entre Terminus et moi. (Lolita Pille, Bubble gum, Bernard Grasset, Paris, 2004, ISBN 2-246-64411-9, ch. III, p. 42)
  5. Pierres plantées debout qu'on met à côté des portes, le long des murailles, ou à l'encoignure des édifices, pour empêcher qu'ils ne soient endommagés par les voitures, ou dont on borde un chemin, une place publique, un port, etc.
    • Mettre une borne contre un mur. Mettre des bornes à une porte. Cette place publique est entourée de bornes.
    • Monter sur une borne. Des bornes de granit. Une rangée de bornes liées par des barres de fer, par des chaînes.
  6. (Électricité) Pièce métallique souvent isolée sur laquelle se raccorde un conducteur électrique relié à un composant électrique.
    • Raccorder le câble B à la borne plus (+) de la batterie.
  7. Tout ce qui sépare un État, une province d'un autre.
    • Près de la borne où chaque État commence, Aucun épi n'est pur de sang humain. (Pierre Jean de Béranger, Sainte alliance des peuples.)
    • Astracan est la borne de l'Asie et de l'Europe et peut faire le commerce de l'une et de l'autre. (Voltaire, Russie, I, 1.)
    • Reculer les bornes d'un État. - Étendre les bornes de son Empire. - Fixer les bornes d'un empire.
    • Pour étendre les bornes de son royaume. (François de Salignac de La Mothe-Fénelon, Les Aventures de Télémaque, XIV, 1699)
  8. (Mathématiques) Plus petit des majorants (borne supérieure), ou plus grand des minorants (borne inférieure) d'une partie d'un ensemble ordonné (partiellement ou totalement).
    • Prenez un nombre entre 0 et 100 (bornes incluses) ; les lettres comprises entre A et D (bornes incluses)
    • Pour la divisibilité, n'importe quel ensemble d'entiers possède une borne supérieure, appelée son « plus petit commun multiple ». Autrement dit, tout ensemble d'entiers a un ou plusieurs multiples, tous multiples du plus petit commun multiple de cet ensemble.
    • Dans l'affaire du meurtre de Christina [?] la police put [?] formuler une hypothèse sur la population à laquelle le coupable appartenait (à savoir les hommes âgés de 18 à 30 ans vivant à Oldenburg et dans ses environs). [?] Une manière de traiter cette incertitude consiste à estimer des bornes inférieure et supérieure de la taille du groupe ; autrement dit à commencer par deux cas extrêmes. Par exemple, dans le cas de Christina, on pouvait prendre les 18 000 hommes âgés de 18 à 30 ans comme borne inférieure et le nombre, plus grand, d'hommes âgés de 16 à 50 ans comme borne supérieure. (Gerd Gigerenzer, Penser le risque : apprendre à vivre dans l'incertitude, Éditions Markus Haller, 2009, traduction de l'anglais Calculated Risks: How to Know When Numbers Deceive You)
  9. (Au pluriel) Extrémité, fin de l'étendue, de la durée.
    • Empire qui n'aura point d'autres bornes que celles du monde. (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique II, 4.)
    • Dans le lointain, l'?il ne rencontre d'autres bornes que les collines du Cher, dont les cimes dessinaient en ce moment des lignes lumineuses sur le transparent azur du ciel. (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
  10. (Au pluriel) (Figuré) Limite, au sens moral.
    • [?] ; elle lui jura de ne jamais donner le moindre chagrin à ses parents, de ne jamais sortir des bornes imposées à une jeune fille ; [?]. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • [?] l'Assemblée proclama d'abord cette formule solennelle: Citoyens, la patrie est en danger ! L'exaltation révolutionnaire ne connut plus de bornes, tous les hommes en état de porter les armes furent mis en activité. (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • Être du Tout-Paris inspire immédiatement à celui qui a cet honneur un orgueil sans bornes. Il méprise autour de lui ? même dans ses amis et connaissances ? quiconque n'en est pas ; [?]. (Anatole Claveau, Le Tout-Paris, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., p.22 & 23)
    • Arguant des cas tératologiques, Locke montre que « les bornes des espèces sont établies par les hommes et non par la nature, [?] ». (Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique: la Scolastique, 1925, éd.1966)
    • Encore faut-il donner des bornes à cette lettre. (Marquise de Sévigné, lettre 377)
    • Ce n'est pas à mon âge, aux bornes de la vie[?] (Voltaire, Fanat. I, 1.)
    • Son orgueil s'éleva au delà de toutes bornes. (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique III, 4.)
    • Son esprit a des bornes et sa vertu en a aussi. (Fénelon, Les Aventures de Télémaque, XII)
    • L'ambition s'est jouée, sans aucune borne, de la vie des hommes. (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique II, 1.)
    • Son orgueil est sans borne ainsi que sa richesse. (Jean Racine, Esth. II, 9.)
  11. (Vitrerie) Carreau en forme de losange ou en hexagone barlong.
  12. (Mobilier) Canapé circulaire avec un dossier au milieu.
  13. (Suisse) Cheminée dans laquelle on suspend de la viande de porc pour la faire fumer.
    • Dans l'outa où nous sommes maintenant, il y avait ce que l'on appelait la borne. La borne était une cheminée en planches, qui montait jusqu'au toit. [...] À l'intérieur de la borne on accrochait à des traverses de bois les provisions de viande le porc, le lard, les saucisse. (Luc Tournier, Il était une fois la montagne, Éd. France-Empire, 1979)
    • Les jambons étaient confiés à un certain Veillard qui les hébergeait dans la grande cheminée de sa ferme pour les faire mûrir en de succulents jambons fumés, appelé en pays fribourgeois, « jambon à la borne », du nom de ce type de cheminées à l'ancienne en forme de pyramide tronquée et que l'on appelle précisément la borne. (Jean-Pierre Ciocco, Leucémie mon ennemie'', Éd. du Panthéon, 2019)
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Trésor de la Langue Française informatisé


BORNE, subst. fém.

I.? [L'idée dominante est celle de limite et/ou de séparation]
A.? Bloc de pierre, poteau, etc. indiquant la limite d'un champ. Borne mitoyenne; planter, déplacer une borne :
1. En Normandie, quand deux paysans se sont mis d'accord sur leurs limites, ils font un trou de six pieds, y déposent une marque, par exemple, des bouteilles, recouvrent le tout avec de la terre et plantent une borne visible au-dessus. Tous les deux sont voleurs, et voudraient bien reculer la borne; en ce cas, la marque sert de témoin. Mais souvent, dès la première nuit, le plus rusé se relève, déterre les bouteilles, va les enfouir dix mètres plus avant dans le champ du voisin, laisse soigneusement la borne en place. Un an après, il se plaint qu'on a déplacé la borne. Enquête, vérification; la marque fait foi, et c'est le volé qui passe pour le voleur. Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 273.
2. Chaque hectare a son propriétaire, et l'on se dispute autour des bornes et des canaux d'irrigation. T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 65.
? P. métaph. :
3. ... l'oncle Gustave, l'astronome, nous montrait, délimité entre des bornes que deux savants allemands déplaçaient chaque nuit, le petit champ obscur qu'il explorait et où il découvrait, avec des étoiles de onzième ou de dix-septième grandeur, le vrai journal du ciel. Giraudoux, Bella,1926, p. 18.
? P. compar., expr. (Être, rester) planté comme une borne. (Être, rester) debout et immobile. Qu'est-ce que tu fais là, planté comme une borne? (Miomandre, Écrits sur de l'eau,1908, p. 81).
? P. métaph. :
4. Ton extase opposait à mes brûlants esprits D'une entière beauté le marbre et le mépris... Mes pleurs n'ébranlaient point cette invincible borne! Valéry, Cantate du Narcisse,1939, p. 257.
B.? P. ext. [Le plus souvent au plur.]
1. [Pour indiquer les limites d'un territoire, d'un État, etc.] :
5. Regardez un peu ici, docteur Parpalaid. Vous connaissez la vue qu'on a de cette fenêtre. (...). Tout là-bas, le mont Aligre marque les bornes du canton. Romains, Knock,1923, p. 18.
? Borne internationale :
6. Une cabane de terre et de pierres crevée, inhabitée, ancien poste de frontière sans doute, en face de la borne internationale, se montre seule, et dit en raccourci la désolation du lieu. Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 178.
? P. anal. Les bornes du ciel, de l'horizon :
7. Le plus bel effet est au fond de la grotte dont il s'agit, quand le soleil y donne. J'en ai vu les rayons s'amortir insensiblement dans ce long détroit; comme on voit aux bornes de l'horizon, et sur le déclin du jour, cet astre radieux éteindre son flambeau dans les ondes frémissantes. Dusaulx, Voyage à Barège,t. 2, 1796, p. 94.
8. La rêverie devint solennelle et profonde, vague comme le lac brumeux, immense comme le ciel sans bornes. G. Sand, Lélia,1833, p. 37.
2. Au fig. [Domaine moral] Les (dernières) limites (de quelque chose). Sa passion n'eut désormais ni bornes, ni mesure (Stendhal, Le Rouge et le Noir,1830, p. 471);sa corruption semblait ne pas avoir de bornes (Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 78);mais la patience humaine a des bornes, et la mienne est à bout (Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 287):
9. Un jour viendra, et tout prochain qu'il est il me semble encore bien éloigné, où mes désirs n'auront plus de bornes comme mon bonheur, où ma vie sera complète, où mon âme appartiendra à ton âme, perpétuellement et éternellement. Hugo, Lettres à la fiancée,1822, p. 225.
10. ... le pays devait fixer à l'assemblée constituante une limite à sa durée, des bornes à ses attributions, un règlement quant à ses rapports avec l'exécutif. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 264.
a) Loc. verbales. [Le compl. du nom est un subst. abstr.]
? Franchir les bornes de. Je ne crois pas franchir les bornes du respect dont je fais profession pour le prince (Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 471):
11. Telle est la faiblesse humaine, que le talent, le génie, la vertu même, peuvent quelquefois franchir les bornes du devoir. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 276.
? Passer, dépasser les bornes de. ,,Passer les bornes de la raison, de la modestie`` (Ac.1835-1932).Monsieur, dit le prince, vos équipées dépassent les bornes (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 424);le lendemain, Paul se sentit ridicule. Il s'avouait que son algarade passait les bornes (Cocteau, Les Enfants terribles,1929, p. 120):
12. ... toutes les lettres qu'il [Malherbe] a écrites sont d'un négligé et d'un trivial qui passent les bornes de la licence épistolaire. Sainte-Beuve, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIes.,1828, p. 163.
13. ... une veuve de trois mois ne doit pratiquer aucun exercice, mais se promener à cheval sans garde du corps, cela dépassait les bornes. Mauriac, Le N?ud de vipères,1932, p. 124.
? Absol. Aller trop loin :
14. ... vous en arrivez à vouloir me faire croire que la femme de mon neveu est ma femme! Vous comprenez que cela dépasse les bornes! Feydeau, La Dame de chez Maxim's,1914, p. 72.
? Sortir des bornes de. Le discours ne sortit pas encore des bornes de la civilité (Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 51):
15. « Pourquoi ai-je été si long-temps sans vous voir? ... » Il y avoit, dans cette interrogation, toute la finesse, toute l'innocente coquetterie qu'une vierge, pure comme Annette, pouvoit y mettre sans sortir des bornes de la décente tendresse; ... Balzac, Annette et le criminel,t. 2, 1824, p. 171.
? Reculer les bornes de. Le vacillement crapuleux des bougies reculait à l'infini les bornes de l'audace (Montherlant, Le Songe,1922, p. 208).
? Mettre des bornes à. Mettre des bornes à son ambition; mettre des bornes au despotisme, à la puissance de quelqu'un. M. Necker cherchait sans cesse à mettre des bornes au pouvoir ministériel (Mme de Staël, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr.,t. 1, 1817, p. 70):
16. Simple commis parfumeur, il ne mettait point de bornes à son ambition; il avait embrassé la société par un coup-d'?il haineux en se disant : tu seras à moi! et il s'était juré à lui-même de ne se marier qu'à quarante ans. Balzac, César Birotteau,1837, p. 58.
b) Loc. adv. Sans bornes. Sans mesure; au plus haut degré. Une joie, un dévouement sans bornes.
II.? [L'idée dominante est celle de repère]
A.? Bloc de pierre, de maçonnerie, etc. servant de repère sur une voie, un parcours, etc.
1. ANTIQ. ROMAINE. Borne milliaire. Pour indiquer les milles sur les voies romaines. Borne du cirque. Bloc de pierre ou colonne placée à l'extrémité de la carrière et que devaient doubler les coureurs.
2. Moderne
? Borne kilométrique. Pour indiquer les distances en kilomètres :
17. Au sortir de l'agglomération, la route nationale ? R.N. 92, lisait-on à une borne ? tourne brusquement à droite, pour éviter les côtes du bois de Rothone. Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire?1934, p. 398.
? P. méton., pop. Borne. Synon. de kilomètre.Une étape de cinq cents bornes.
? Borne d'incendie. Bouche* d'incendie en forme de borne. Borne militaire. Pour indiquer les limites des terrains militaires.
Rem. Péj. stèle :
18. Le Nivernais est un être plat, sans esprit pratique, et le moins littéraire qui soit. Des peintres au mètre, oui, des sculpteurs pour bustes sur bornes, mais pas un artiste! Renard, Journal,1904, p. 932.
B.? [À l'idée de repère s'ajoute celle de protection] Bloc de pierre que l'on mettait à côté des portes, le long des murs, etc. pour les protéger du choc des roues des voitures. Mettre des bornes à une porte (Ac.1835-1932).Il s'adossa à l'une des bornes du porche Gondelaurier, déterminé à attendre que le capitaine sortît (Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 428):
19. Un trottoir étroit, très haut en été, se trouvait en hiver, quand la neige montait le niveau de la chaussée, à une hauteur raisonnable; d'anciennes bornes de pierre en marquaient le bord, les angles des rues. E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 273.
? P. transpos. La rue. Un enfant de la borne. Orateur de borne. Orateur de place publique.
? Expr. fig., vieilli. Mettre qqn à la borne. (À la rue).
C.? P. anal.
1. [Dans les jardins publ.] Siège circulaire dont le dossier central rappelle la forme d'une borne.
2. MAR. Bitte d'amarrage. Les ballots encombrent les trottoirs qu'hérissent des bornes en fonte, enroulées de câbles (Huysmans, L'Art mod.,1883, p. 218):
20. En faisant nos démarches, on se méfiait aussi du port, de passer trop près, à cause des bornes et des cordages, où l'on trébuche très facilement. Céline, Mort à crédit,1936, p. 138.
3. ÉLECTR. Partie d'un appareil électrique à laquelle on attache un fil pour le relier à un circuit extérieur. Borne positive, borne négative; les bornes d'une batterie (cf. cosse) :
21. ... le courant continu de la batterie traverse le récepteur. Il faut avoir bien soin de monter les écouteurs dans le bon sens. Ils portent gravé sur le boîtier, près de l'une des bornes, le signe (...). Il faut que la borne (...) soit reliée au fil positif : sans cette précaution on désaimante l'écouteur. A. Leclerc, Manuel de télégraphie et téléphonie,1924, p. 237.
? P. métaph. :
22. L'intervention sans cesse promise céda la place au refus de descendre dans le monde vulgaire où nous vivons ? et où nous vivons mal. Cette absence, et le sentiment que la direction des affaires humaines lui incombe, sont les deux bornes de la contradiction où s'enferme la philosophie bourgeoise. Nizan, Les Chiens de garde,1932, p. 99.
Rem. On rencontre dans la docum. le néol. bornillon, subst. masc. Petite borne (E. et J. de Goncourt, Manette Salomon, 1867, p. 363).
PRONONC. ET ORTH. ? 1. Forme phon. : [b? ?n]. Enq. : /bo?n/. 2. Forme graph. ? Littré signale pour le sens fig. : ,,Sans bornes s'écrit avec un s; cela du moins est le plus usité; mais rien n'empêche d'écrire : sans borne``. Ac. (éd. 1798-1878) écrit l'expr. avec s. Cf. aussi Besch. 1845, Lar. 19e, Quillet 1965 et Dub. À comparer avec Rob. qui l'écrit sans s. Lar. encyclop. admet sans bornes ou sans borne.
ÉTYMOL. ET HIST. ? 1. Ca 1121 bodne (Voyage de Saint-Brendan, Oxford, éd. Waters, 1928, 1520 [trad. du lat. nuda petra ... in modum silicis de la Navigatio S. Brendani, v. éd. Waters, p. XCVII et 128] : Par un rochét sa veie tint, Une bodne puis i survint); ca 1175 bodnes « pierre plantée en terre pour servir de limite » (Chron. des Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 10597-10600); ca 1280 bosne (G. d'Amiens, Escanor, 2815 dans T.-L., s.v. bone); entre 1180 et 1190 bornes (Lambert le Tort, A. de Bernay, Alexandre, 316, 25, ibid.); 2. entre 1200 et 1220 bone fig. « limite, terme » (R. de Houdenc, Méraugis, 3594, ibid.); 3. p. ext. a) 1680 « chasse-roue » (Rich.); b) 1701 borne de cirque (Fur.); c) 1867 borne kilométrique (Lar. 19e); d) 1899 électr. « serre-fil » (Nouv. Lar. ill.). Du b. lat. bodi?na, boti?na « borne », attesté dans la 1remoitié du viies. sous la forme butina (Loi Ripuaire, tit. 60 dans Nierm., s.v. bodina), et sous la forme bodina en 831-832 (De Monsabert, Ch. de Nouaillé, no13 p. 25, ibid.). Le b. lat. bodi?na est représenté en a. fr. par trois formes : bonne (d'où dérive abonner*), bosne et borne. En pic., le groupe ? /n a abouti à r/n (Fouché, p. 862; Gossen, Gramm. de l'a. pic., p. 107 § 50) d'où la forme borne*, qui l'a emporté en fr. mod. Botina, bodina serait d'orig. celt. (FEW t. 1, pp. 465-466, s.v. botina; REW4, no1235, s.v. *boti?na; Dottin, p. 235).
STAT. ? Fréq. abs. littér. : 2 298. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 700, b) 2 762; xxes. : a) 2 558, b) 1 888.
BBG. ? Dauzat Ling. fr. 1946, p. 222. ? Nigra (C.). Metatesi. Z. rom. Philol. 1904, t. 28, p. 8. ? Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 126. ? Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 9. ? Thurneysen 1884, p. 91.

BORNE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. ? 1. Ca 1121 bodne (Voyage de Saint-Brendan, Oxford, éd. Waters, 1928, 1520 [trad. du lat. nuda petra ... in modum silicis de la Navigatio S. Brendani, v. éd. Waters, p. XCVII et 128] : Par un rochét sa veie tint, Une bodne puis i survint); ca 1175 bodnes « pierre plantée en terre pour servir de limite » (Chron. des Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 10597-10600); ca 1280 bosne (G. d'Amiens, Escanor, 2815 dans T.-L., s.v. bone); entre 1180 et 1190 bornes (Lambert le Tort, A. de Bernay, Alexandre, 316, 25, ibid.); 2. entre 1200 et 1220 bone fig. « limite, terme » (R. de Houdenc, Méraugis, 3594, ibid.); 3. p. ext. a) 1680 « chasse-roue » (Rich.); b) 1701 borne de cirque (Fur.); c) 1867 borne kilométrique (Lar. 19e); d) 1899 électr. « serre-fil » (Nouv. Lar. ill.). Du b. lat. bodi?na, boti?na « borne », attesté dans la 1remoitié du viies. sous la forme butina (Loi Ripuaire, tit. 60 dans Nierm., s.v. bodina), et sous la forme bodina en 831-832 (De Monsabert, Ch. de Nouaillé, no13 p. 25, ibid.). Le b. lat. bodi?na est représenté en a. fr. par trois formes : bonne (d'où dérive abonner*), bosne et borne. En pic., le groupe ? /n a abouti à r/n (Fouché, p. 862; Gossen, Gramm. de l'a. pic., p. 107 § 50) d'où la forme borne*, qui l'a emporté en fr. mod. Botina, bodina serait d'orig. celt. (FEW t. 1, pp. 465-466, s.v. botina; REW4, no1235, s.v. *boti?na; Dottin, p. 235).

Borne au Scrabble


Le mot borne vaut 7 points au Scrabble.

borne

Informations sur le mot borne - 5 lettres, 2 voyelles, 3 consonnes, 5 lettres uniques.

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Les mots proches de Borne

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Les citations avec le mot Borne


  1. Il craignait que je ne passasse entre la borne et lui; car mes chevaux, mieux ménagés que les siens, étaient en état de le devancer: il ne lui restait plus d'autre ressource que celle de me fermer le passage.

    Auteur : François de Pons de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit Fénelon - Source : Les Aventures de Télémaque (1699), V


  2. Les souvenirs servent à baliser le temps et borner le présent. Ou tout simplement à être jetés au vent, dans une prairie, au bas des douces collines.

    Auteur : Anne Sinclair - Source : Passé composé (2021)


  3. Le dégoût sans borne de la couleur pour la ligne droite est un mystère.

    Auteur : André Suarès - Source : Le Voyage du condottiere (1910)


  4. Personne n'est tout-à-fait tolérant ni entièrement intolérant; chacun pardonne à son insu des fautes légères: l'homme borné, de même que l'habitant de la vallée, ne voit qu'un chemin, le montagnard les découvre tous.

    Auteur : Johann Paul Friedrich Richter, dit Jean-Paul - Source : Pensées extraites de tous les ouvrages de Johann Paul Friedrich Richter dit Jean-Paul


  5. Dieu régit tout, non pas comme l'âme du monde, mais comme souverain absolu de tout ce qui existe. Et c'est à raison de cette puissance sans bornes que Dieu fut appelé maître universel ou Pantocrator.

    Auteur : Isaac Newton - Source : Principes mathématiques de la philosophie naturelle (1687), Conclusion


  6. Je fais abstraction de l'étendue ou de l'espace que ce corps renferme, pour ne considérer que ses bornes en tous sens; et ces bornes me donnent l'idée de surface.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Mélanges


  7. Borné dans sa nature, infini dans ses voeux - L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux.

    Auteur : Alphonse de Lamartine - Source : Méditations poétiques (1820), l'Homme


  8. Toute pensée qui se bornera aux combinaisons de l'économie politique sera infailliblement trompée dans les grandes affaires humaines.

    Auteur : Edgar Quinet - Source : La Révolution, I, 8


  9. La bêtise ne dépasse jamais les bornes, où qu'elle pose le pied, là est son territoire.

    Auteur : Stanislaw Jerzy Lec - Source : Nouvelles pensées échevelées (2000)


  10. La tendresse se borne au sentiment qui fait aimer; la sensibilité a pour objet tout ce qui peut affecter l'âme en bien ou en mal.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Synonymes


  11. L'Etre divin n'est que l'être de l'homme dans sa subjectivité sans bornes et absolument libre.

    Auteur : Ludwig Feuerbach - Source : L'Essence du christianisme (1841)


  12. Ce refrain connu que chantait mon père,
    À ce seul couplet il était borné.
    Moi, je me suis déterminé
    À le grossir comme mon nez.
    (refrain strict :)
    J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
    J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.


    Auteur : Gabriel-Charles de Lattaignant - Source : J'ai du bon tabac (1760)


  13. Maudit soit celui qui déplace la borne de son prochain!

    Auteur : La Bible - Source : Deutéronome, XXVII, 17


  14. Quand la borne est franchie, il n'est plus de limite
    Et la première faute aux fautes nous invite.


    Auteur : François Ponsard - Source : L'Honneur et l'Argent


  15. La clairvoyance des gens bornés: ils comprennent tout, mais à moitié.

    Auteur : Robert Merle - Source : Madrapour


  16. Il ne fichoit pas les bornes de son esperance à la conqueste de la Syrie ny des Parthes.

    Auteur : Jacques Amyot - Source : Crassus, 30


  17. Oh! la pensée! autre océan sans limites; c'est le déluge d'Ovide, une mer sans bornes, où la tempête est la vie et l'existence.

    Auteur : Gustave Flaubert - Source : Agonies


  18. Plaisante justice, qu'une rivière ou une montagne borne ! Vérité en deça des Pyrénées, erreur au-delà.

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pensées (1670)


  19. Il existe une loi générale qui a été faite ou du moins adoptée, non pas seulement par la majorité de tel ou tel peuple, mais par la majorité de tous les hommes. Cette loi, c'est la justice. La justice forme donc la borne du droit de chaque peuple.

    Auteur : Alexis de Tocqueville - Source : De la démocratie en Amérique (1835-1840)


  20. Bien connaître les bornes de son pouvoir est nécessaire afin de ne jamais s'approcher des limites où se manifesterait l'impuissance.

    Auteur : Gustave Le Bon - Source : Les Incertitudes de l'heure présente


  21. Je sais que faire accuser son mari de son propre meurtre dépasse les bornes de ce qu'on admet d'une femme ordinaire.

    Auteur : Gillian Flynn - Source : Les Apparences (2012)


  22. Borné à la société peu nombreuse de ses amis et, par conséquent, de ses égaux, il n'essuya ni la hauteur des hommes puissants ni le triste honneur d'en être protégé.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Eloges, la Chaussée


  23. Y a pas de couleur pour être stupide, ignorant, raciste et borné, pas une couleur attitrée à l'absurdité, pas une couleur qui prouve ton intelligence, pas une couleur qui témoigne de ta tolérance.

    Auteur : Ali Mathurin, dit Kery James - Source : Si C'était à Refaire (2001), Y'a pas d'couleur


  24. En quelque étude que ce puisse être, sans l'idée des choses représentées, les signes représentants ne sont rien. On borne pourtant toujours l'enfant à ces signes, sans jamais pouvoir lui faire comprendre aucune des choses qu'ils représentent.

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Emile ou De l'éducation (1762), II


  25. Si nous pouvions nous borner à regarder ! Mais le malheur veut que nous nous entêtions à comprendre.

    Auteur : Emil Cioran - Source : Cahiers, 1957-1972 (1997)


Les citations du Littré sur Borne


  1. La convoitise ne se peut prescrire des bornes

    Auteur : VAUGEL. - Source : Q. C. liv. X, dans RICHELET


  2. La vengeance publique [contre les chrétiens] n'ayant ni formalité dans son exercice, ni mesure dans sa cruauté, ni bornes dans sa durée

    Auteur : BOSSUET - Source : Panég. St Victor, 3


  3. Profitez de l'empire passager, mais sans bornes, que l'amour vous donnera sur lui

    Auteur : GENLIS - Source : Ad. et Th. t. III, p. 487, dans POUGENS


  4. Près de la borne où chaque État commence....

    Auteur : BÉRANG. - Source : Ste Alliance.


  5. Nos ténébreuses querelles théologiques ne bornent pas au dedans du royaume le tort et le mal qu'elles nous causent

    Auteur : D'ALEMB. - Source : Oeuv. t. v, p. 134


  6. Il faut avouer que la religion chrétienne a quelque chose d'étonnant. - C'est parce que vous y êtes né, dira-t-on. - Tant s'en faut ; je me roidis contre, par cette raison-là même, de peur que cette prévention ne me suborne

    Auteur : Blaise Pascal - Source : ib. XXIV, 7


  7. Le grand législateur des Juifs maudit celui qui change les bornes de l'héritage de son prochain

    Auteur : FÉN. - Source : XXII, p. 357


  8. Oultrepasser les bornes de la raison

    Auteur : AMYOT - Source : Sert. 6


  9. Trop resserré dans les bornes d'un cloître, Un tel mérite au loin se fit connoître [connaître]

    Auteur : GRESSET - Source : Ver-vert, II


  10. Qu'il ne se borne pas à des peines légères

    Auteur : Jean Racine - Source : Phèdre, IV, 6


  11. La tendresse se borne au sentiment qui fait aimer ; la sensibilité a pour objet tout ce qui peut affecter l'âme en bien ou en mal

    Auteur : D'ALEMB. - Source : Synon. Oeuv. t. III, p. 329


  12. Une chose infinie n'est même que cette chose finie à laquelle nous ôtons les termes et les bornes ; ainsi l'idée de l'infini n'est qu'une idée de privation et n'a point d'objet réel

    Auteur : BUFF. - Source : Homme, arithm. sociale.


  13. Je sais qu'il [ton État] doit s'accroître, et que tes grands destins Ne le borneront pas chez les peuples latins

    Auteur : Corneille - Source : ib. I, 1


  14. Ceux qui passent leur vie dans la société la plus étendue, sont bien bornés s'ils ne prennent pas facilement un tact fin et délicat, et s'ils n'acquièrent pas la connaissance du coeur humain

    Auteur : GENLIS - Source : Veillées du château t. II, p. 162, dans POUGENS


  15. Borné dans sa nature, infini dans ses voeux, L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux

    Auteur : LAMART. - Source : Méd. I, 2


  16. Ce souverain bien academique et peripatetique, qui est vivre selon icelle [nature], devient difficile à borner et exprimer ; et celuy des stoïciens, voisin à celui-là, qui est consentir à nature

    Auteur : MONT. - Source : IV, 305


  17. Les campagnes non bornées doivent, en se dégradant, s'étendre jusqu'où l'horizon confine avec le ciel

    Auteur : DIDEROT - Source : Salon de 1767, Oeuvres, t. XIV, p. 284, dans POUGENS.


  18. On ne distinguait pas assez les bornes qui séparent le familier du simple : le simple est nécessaire, le familier ne peut être souffert

    Auteur : Voltaire - Source : Comm. Corn. Rem. sur Hor.


  19. Encore faut-il donner des bornes à cette lettre

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 377


  20. Desmenans joye sans bornes et sans lyce

    Auteur : MAROT - Source : V, 355


  21. Dans un État libre où l'on vient d'usurper la souveraineté, on appelle règle tout ce qui peut fonder l'autorité sans bornes d'un seul, et on nomme trouble, dissension, mauvais gouvernement, tout ce qui peut maintenir l'honnête liberté des sujets

    Auteur : Montesquieu - Source : Rom. 13


  22. L'audience favorable que la cour me donne m'emporte au delà des bornes d'une juste plaidoirie

    Auteur : PATRU - Source : Plaid. 3, dans RICHELET


  23. Quelques-uns, comme le taret, se nourrissent au détriment de la pièce de bois à laquelle ils se fixent ; d'autres, comme la barnache, se bornent à lui demander un point d'appui ; bien des fois, j'ai vu des bouteilles chargées de barnaches, qui accusaient un long séjour dans l'eau

    Auteur : GOUEZEL - Source : les Oiseaux de mer, Nantes, 1875, p. 20


  24. Le langage d'un enfant est l'image de la langue primitive, qui, dans son origine, a dû être grossière et très bornée....

    Auteur : CONDIL. - Source : Gramm. I, 2


  25. Dans un discours à son supérieur, la liberté est une hardiesse ou mesurée ou trop forte ; la franchise se tient plus dans les justes bornes, et est accompagnée de candeur

    Auteur : Voltaire - Source : Dict. phil. Franchise




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 17h51








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